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La main de ma sœur…

« Baudelaire à Copenhague » publié le 6-12-09 a retenu l’attention d’un lecteur qui y a répondu par une longue intervention. Je comprends son inquiétude ; mais je ne partage pas son analyse. En effet, il n’entre pas dans les théories qui découlent de la philosophie de Malthus de contraindre par la force à une diminution des naissances. Ce serait épouvantable. Malthus et Proudhon n’étaient pas des nazis avant la lettre, mais des humanistes. C’est donc dans la persuasion douce qu’il faudrait pouvoir convaincre l’humanité. Et pour cela, il existe des moyens. »

Nos guignols se donnent quinze jours pour sauver la terre ! Voilà un siècle que le système libéral s’assied dessus, gaspille tant et plus. Copenhague : réunion des obèses ?
Le zèle qui sera de mise afin de marchander le repentir entre Nations prédatrices me fait penser aux sept moyens de Cyrano d’atteindre la lune (1), tous invraisemblables.
Pour repaître à l’aise le peuple de songes creux, il faut l’infantiliser. C’est ce qu’on va faire à Copenhague, les Ecolos en tête. Dans une sorte de kermesse héroïque, nos délurés du plan pour une terre clean sauront en profiter. Ils en recueilleront les fruits en temps opportun dans l’intimité des isoloirs.
Au risque d’une tautologie lassant le lecteur : l’avenir de la planète viendra de l’équilibre du nombre d’humains à un degré supportable, équilibre qui passe par l’égalité entre les sexes.
Depuis les origines, aux trois religions monothéistes, il n’en a jamais été ainsi.
Nous n’avons progressé nulle part sur ce sujet majeur, sauf quelques timides avancées en Occident, quoique il y subsiste de fameuses différences. Il suffit de regarder autour de soi, pour être convaincu que l’élément féminin y est considéré comme une quantité négligeable. Cela se vérifie par l’attitude amusée et pleine de suffisance du mâle, jusqu’aux imbécillités des lois musulmanes de discrimination, pour finir en horreur dans les coutumes barbares d’Afrique et d’Asie.
On leur a tout fait à nos compagnes C’est ce qui nous perdra, bien plus que le pet des vaches et les brûlis sauvages, chère Evelyne Huytebroeck !
« La femme est l’avenir de l’homme » chante Ferrat sur un poème d’Aragon. C’est une des réflexions les plus justes et les plus intelligentes que j’aie jamais entendues.
Et cet avenir passe par la scolarisation du deuxième sexe.
Une scolarisation obligatoire, forcée s’il le faut, qui devrait être inscrite au sommet de Copenhague comme le meilleur moyen de faire de l’écologie intelligente, orchestrée par les Nations Unies au titre de la première obligation mondiale et subsidiée à 100 % par les mations les plus riches.
On ne le répétera jamais assez, tout est dans la stabilité démographique.
La catastrophe est mathématique. Riccardo Petrella, politologue et économiste italien, dont les discours sont pourtant empreints de justesse et d’élévation morale, a grandement tort d’évoquer la perspective d’un monde qui compterait quinze milliards d’habitants ! Se moquer du malthusianisme, c’est commettre un crime contre l’humanité…

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Pourquoi doit-on pousser l’éducation des filles au niveau de celui des garçons ?
Outre le sentiment de réparer une injustice, les naissances chutent fortement quand les femmes deviennent conscientes que leur corps leur appartient d’abord. Maîtresses d’elles-mêmes, elles ne le sont plus que de manière délibérée de qui elles veulent. Finies les sornettes des prêtres, des ayatollahs et des machos, voilà les pendules remises à l’heure.
Je ne donne pas deux générations de filles d’Ève émancipées et instruites, pour voir la population mondiale aujourd’hui à un seuil critique, revenir progressivement à un taux raisonnable. Les saturations gazeuses diminuer et la terre, la mer et la forêt rendues peu à peu à la vie animale et végétale..
Les photos qui depuis des années illustrent mes épanchements quotidiens d’opinion, présentent souvent des femmes, de différents milieux, des plus modestes à la plus « infâme » condition, toutes éminemment respectables, dignes et belles, jeunes et vieilles, surtout celles qui vivent dans le malheur, celles que nos prétentieux et imbéciles donneurs de leçons auraient tendance à mépriser.
Tacite a écrit les « Annales » cent ans après la naissance supposée de J.C. Nous en sommes les héritiers très lointains, puisque près de deux mille ans nous séparent du monde romain. On dirait que le texte qui va suivre a été écrit hier mettant en scène un sacré beauf !...
Livre III – XXXIII : « … Severus Cécina proposa de défendre à tout magistrat qui obtiendrait un gouvernement de se faire accompagner de son épouse… elles nuisent durant la paix par leur luxe, durant la guerre par leur frayeur… Non seulement le sexe est faible et inhabile aux travaux ; mais, si on lui en laisse la licence, il est cruel, ambitieux, avide d’autorité… qu’on se souvînt que toutes les fois qu’il y eut accusation de péculat (détournement de fonds. NDLR), les femmes furent les plus reprochables. C’est à elles que viennent s’attacher les hommes les plus dépravés de la province ; par elles les affaires s’entreprennent, se décident… leurs arrêts sont les plus violents, les plus tyranniques ; jadis elles avaient pour freins les lois Oppiennes (2)… aujourd’hui, elles ont rompu leurs liens, et veulent régir nos maisons, nos assemblées, et déjà même nos armées. »
Ce triste sire de Cécina avait fait six enfants à sa femme et se vantait d’être bon époux.
Pas qu’à Copenhague, qu’il y a des pieds au cul qui se perdent, c’était déjà le cas à Rome. A la décharge du Sénat, l’intervention de Severus Cécina ne fut pas adoptée.
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1. Les cinq premiers moyens sont extraits de « L'Autre Monde ou Estats et Empires de La Lune » et le sixième « des Etats et empires du Soleil ». Seul le septième est dû à la seule imagination d'Edmond Rostand
2. Cette loi, portée par le tribun C. Oppius, sous le consulat de Q. Fabius et de Ti. Sempronius, au fort de la guerre punique, défendait "aux femmes d'avoir plus d'une demi-once d'or, de porter des vêtements de diverses couleurs, et de faire usage de voitures à Rome, ou dans d'autres villes, ou à un mille de leur enceinte, sauf le cas de sacrifices publics."

Commentaires

Je suis assez d'accord avec Richar III. Pour moi, respecter l'enfant à venir, avoir de enfants (désirés) de manière consciente et pas comme des animaux. Tel est le sens d'une éducation des femmes et des hommes. Il n'est pas impossible que cette conscience amène une certaine décroissance de la population. Pourquoi pas ? Si le but est de grandir en qualité au lieu d'encourager à pulluler et à consommer comme le système nous y pousse. Si nous voulons une humanité plus solidaire, il faut cesser de favoriser les "famille nombreuses" par des allocations familiales trois fois plus élevées à partir du 3ème enfant. Au moins pour un temps, le modèle mondial devrait être la famille à un enfant, comme l'ont voulu les chinois à une certaine époque.

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