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L’art de se ficher du monde.

En tournée d’explication, Daniel Cohn-Bendit a défini l’écologie de la façon suivante : « L’écologie est une critique de la droite et de la gauche traditionnelle, qui ont la même manière de penser la production et le rapport de l’être humain à l’environnement. L’écologie est à la fois en deçà et au-delà de la droite, de la gauche. Mais pour être efficace, il faut faire de la politique, il faut des majorités. Pas des majorités de droite ou de gauche, mais des majorités pour changer les choses ! Pour moi, l’écologie politique doit défier la droite et changer la gauche. »
Vaste programme ! Il faut au moins un nouveau Marx pour développer un projet pareil !
Si j’ai compris Cohn-Bendit, Ecolo doit faire partie de la majorité tout en étant en-dehors des majorités des gouvernements afin de poursuive sa critique « constructive ».
Comment peut-on gouverner en partenariat avec une majorité dans ces conditions-là ?
Défier la droite et changer la gauche, mais cher Dany, c’est une révolution !
Pourquoi pas après tout. Reste la question posée par Staline à propos de Pie XII « De combien de divisions blindées Ecolo dispose-t-il ? ».
Javeaux, Sarah Turine et Huytebroeck ont semble-t-il une vision plus modeste de l’écologie. Ils justifient leur entrée dans les gouvernements afin d’introduire une pincée d’écologie là où ils peuvent, sans pourtant s’illusionner sur leur pouvoir. Convaincre les électeurs réticents à voter pour eux car « plus nous serons nombreux, plus vite les choses changeront», est le souci du jour.
Ils ressemblent ainsi étrangement à leurs partenaires socialistes « qui sont entrés au gouvernement pour sauver la sécu et les bas salaires ». Qu’en aurait-il été si le PS était resté dans l’opposition ? Les salaires eussent été pareillement médiocres et la sécurité sociale aurait été « sauvée » par quelque vieille recette de contributions citoyennes « en légère augmentation », exactement de la même manière.
Les socialistes, à l’inverse, obtenant la majorité absolue, nous serions toujours et plus que jamais enfermés dans le système économique, dans une gestuelle politique identique, sans oublier les vieilles recettes, bien entendu.
Tandis qu’Ecolo semblerait en mesure de changer tout en profondeur à la manière de Dany, à en croire ce que Jean-Michel Javeaux prétend, après un départ d’une vision modeste, si à l’élection suivante, Ecolo devenait le grand parti populaire « qu’il mérite ». On peut s’en étonner quand même, Ecolo dans son désir de sauver la planète n’y a jamais beaucoup inclus les hommes.
Les circonstances dramatiques qui dérèglent le climat, l’environnement et les habitats de centaines de millions de personne, sont les propagandistes que les autres partis leur envient . Nous évoluons naturellement vers une prise de conscience de la catastrophe possible.
On voit bien que le mouvement écolo n’a eu et n’aura pas la carrure que lui veulent ses adeptes.
Le consumérisme est encore présent pour un bon bout de temps dans nos contrées.
Pour que le citoyen prenne conscience qu’un monde se termine, il faudra autre chose que les projets écologistes sur l’environnement et les taxes d’apprentissage de la vertu environnementale, comme celles sur les carburants.
Le débat entre Charles Magnette et Ecolo à propos du nucléaire s’est achevé sur une défaite des Verts. Tout le monde est convaincu qu’il faut sortir du nucléaire. On ne le peut pas sans trouver un équivalent en énergie électrique aux centrales.
Donc, on ne sortira pas du nucléaire comme prévu.

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Certes, on pourrait sur le champ diminuer la consommation d’électricité. Dans un pays à croissance nulle, ce n’est peut-être pas le moment, sauf à changer le système. Le MR, le CDH et le PS ne veulent pas en entendre parler. Si Ecolo n’a que ses moulins à vent comme proposition, a-t-il conscience qu’il n’est pas crédible ?
La manière dont Evelyne Huytebroeck s’y prend pour nous interpeller est pour le moins curieuse. Sa proposition d’installer une puce obligatoire sur les véhicules afin que ceux-ci soient contrôlés au nombre de kilomètres, n’est-ce pas le langage de Big Brother et du père Schouppe ?
Ne sommes-nous pas assez contrôlés par caméras dans les rues et les magasins, sur les routes par les radars, sur écoute des téléphones, avec l’inventaire des cartes à puce et des ordinateurs par les autorités, en cas de décision du juge ?
La démonstration est déjà faite avec Evelyne, Jean-Michel ou Sarah Turine. Ils ont autant de méconnaissances de la vie au raz des pâquerettes que leurs homologues humanistes, libéraux ou socialistes.
Une saignée pour la bonne cause si elle épargne les riches – ce qui est en train de se passer – c’est l’inégalité entre les citoyens qui grandit.
L’écologie sans la remise à plat des inégalités, c’est de la foutaise de riche. C’est donner bonne conscience à ceux qu’une augmentation des taxes et de la TVA arrangent. C’est donner une prime à ceux qui vivent au-dessus des lois. C’est ne pas toucher au capital. C’est se ficher du monde.

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