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29 février 2016

Le PS français au plus mal.

La Philippique de Martine Aubry contre la loi El-Khomry suscite des remous considérables au PS français, en même temps qu’elle ressuscite de vieilles haines.
Ainsi Jack Lang, le parfait courtisan sous tous les monarques républicains (Mitterrand, Chirac, Sarkozi, Hollande) s’est fendu d’une diatribe progouvernementale accusant les signataires d’un coup de couteau dans le dos. Et c’est un expert qui parle ! On se souvient de la manière dont ce monsieur a soutenu la candidature de Ségolène Royal à la présidence : par des ricanements, des sourires en coin et des propos mettant en cause la compétence de la candidate à servir le pays à un tel poste. Ensuite vinrent les manœuvres au Congrès de Reims, allant jusqu’au bourrage des urnes en faveur de… Martine Aubry auquel Jack Lang prêta la main, sinon un œil bienveillant, pour que la candidate au secrétariat du PS fût elle… contre l’inusable Ségolène !
Monsieur Lang serait-il misogyne ou seulement antiféministe dans son parti ?
C’est une attitude militante, ça ?
Coup de théâtre, voilà sa « protégée » qui lui claque dans les doigts, pour « un coup de couteau dans le dos » à son mentor du jour : François Hollande !
Enfin, bouleversement final, Ségolène Royal à nouveau aux affaires vole au secours de Lang et du gouvernement. Elle le fait à sa manière bien entendu, celle qu’on lui a apprise à l’ENA. Elle enrobe la pilule amère de ses bons avis pour son « amie » Martine !
On pourrait ouvrir un autre chapitre, rien que pour mettre en lumière un certain Laurent Fabius, subtil diplomate jusqu’au bout, puisqu’il quitte Hollande moins d’un an et demi avant que le président se fasse éliminer de la course à la présidence, soit par son propre parti, soit par un candidat Républicains, pour une planque incomparable de privilèges, de passe-droits et de gros sous qui est la présidence du Conseil Constitutionnel.
À 71 ans, le fringant militant sortira de la pompe et des égards dans 9 ans, ce qui lui fera une fin de carrière à 80 ans, voilà une retraite tardive digne d’être saluée par Macron.
Lui aussi doit distiller d’une joie mauvaise dans des oreilles amies quelques perfidies supplémentaires de l’étonnant partage du PS à peu près à part égale entre les frondeurs et les suiveurs de Cambadélis soutenant le gouvernement.
On passe sur la sortie du gouvernement de Christiane Taubira pour des questions déontologiques, la mise au rencart de quelques autres et une refonte hâtive, un replâtrage pourrait-on dire, de Monsieur Bricolage (François Hollande).
Franchement, on n’a jamais vu une fin de règne pareil !

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Et ce n’est pas tout. L’animosité de Valls pour son ministre de l’économie Emmanuel Macron s’aggrave de jour en jour.
Pour couronner le spectacle, François Hollande semble prendre un malin plaisir à compliquer les situations, en jetant les ministres les uns contre les autres, on se croirait à Florence chez les Médicis !
Cette fin de règne est lamentable, mais elle restera pour un autre titre : celui de la cassure idéologique de la gauche en deux factions rivales : d’une part les opportunistes s’accrochant à la barque libérale et les idéalistes s’accrochant à des statuts et des paroles données.
Vu de Belgique, ce désastre annoncé va jeter pour longtemps dans l’opposition une gauche aussi divisée.
Dorénavant le dialogue aura lieu en France entre les Républicains et le Front National.
C’est juste ce qu’il faut pour que la situation devienne explosive.
Au fait, l’état d’urgence, c’est pour contrer Daech ou la grogne populaire ?
Les deux mon général !

28 février 2016

Revoilà le creuset d’idées du PS.

Si le PS est en plein doute, qu’il me soit permis de douter aussi de la capacité de Di Rupo de rassembler le socialisme « sage » d’Europe, c’est-à-dire ceux qui font du social-libéralisme le nouveau crédo de la social-démocratie, afin d’en faire un parti capable de rassembler l’ancienne gauche !
Au lieu de se mêler de corriger le monde, comme dirait le Philinte de Molière, que Monsieur de Mons se mêle d’abord de reconquérir les adhérents qui fondent comme neige au soleil.
Après un an et demi de Charlite aigüe, les socialistes se tâtent toujours sur la place qu’ils occupent dans le foutoir mondialiste. Le creuset belge de la sous-consommation pourrait trouver son maître des forges en la personne du premier ministre. C’en est trop pour son prédécesseur.
Certes, on en jase boulevard de l’Empereur et dans les grosses sections aussi (dans les petites, il n’y a plus personne), tandis que les Maisons du Peuple ferment les unes après les autres par manque de peuple !
Le Soir rapporte que c’est au domicile d’Elio à Mons qu’ont lieu dorénavant les réunions qui comptent ! Il faut croire qu’ailleurs, il y a trop de micros et trop d’indiscrétions. Le Soir a compté huit proches de Monsieur de Mons à s’être usé les fonds de culotte dans le salon présidentiel. Paul Magnette, Rudy Demotte, Jean-Claude Marcourt, Jean-Pascal Labille, Marc Goblet et Thierry Bodson, avec la seule femme qu’Elio tolère encore Laurette Onkelinx. On remarquera que, clientèle oblige, ces huit là doivent tous quelque chose à son éminence. La « mise au point » touchait l’Action commune PS, FGTB et Solidaris.
On peut déjà en déduire que Goblet et Bodson vont avoir de plus en plus de mal à convaincre les délégués qu’ils prennent des décisions qui ne sont pas soufflées par le parti, sans lequel ils ne seraient rien et surtout pas élus par leur base.
Paul Magnette, le plus glamour, a bien voulu lever le voile sur cette réunion, dont il s’est défendu être un des conspirateurs. «Il nous manque un combat commun, qui réunirait tous les progressistes, la réduction du temps de travail, la globalisation des revenus.»
Si ce n’était qu’un combat ! Jadis on eut le slogan « un combat d’avance ». Maintenant, c’est le combat de retard.
« On garde nos idéaux, mais les moyens d’action doivent être adaptés ».

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Les huit adaptateurs se posent des questions. Il paraît qu’Elio Di Rupo tarde à tracer une « ligne ». Ne rêvons pas, ce n’est pas la question de « comment vivre avec 750 € par mois », mais comment être dans l’opposition au Fédéral et aux affaire à la Région.
Vous vous souvenez du Chantier des Idées, on croyait la chose enterrée comme le tram à Liège. Pas du tout, les salopettes ne sont pas au placard, les casques de chantier sont toujours là. Laurette est mignonne comme tout en ouvrière sur poste, même si le salon dirupéen ne ressemble pas à une usine à gaz.
La huitième édition ce samedi à Bruxelles de la gauche européenne, ce sera quelque chose. Elio Di Rupo va faire des « …propositions innovantes sur des sujets où on n’attend pas spécialement les socialistes, comme la numérisation, la robotisation, l’économie participative et tout ce qui va faire la réalité dans les 5 ou 10 ans. » !
Disons le autrement, Monsieur de Mons va faire son Manuel Valls avec juste ce qu’il faut d’Emmanuel Macron pour que ça plaise en-dehors de la gauche, dans les milieux où on embauche, comme la FEB.
Que les électeurs du PS se rendorment « On garde nos idéaux et nos valeurs d’égalité, de fraternité, de solidarité, mais les moyens d’action doivent être adaptés. » Sur le papier, il n’y aura rien de changé, sauf qu’on travaillera un peu plus et qu’on gagnera un peu moins.
La devise sera «Serrons les rangs et les fesses pour que l’usine embauche ! ».
Le patron du PS veut les premières publications dans les six premiers mois de 2016.
Pour le reste ne dérangez plus notre grand homme d’État : il médite !...

26 février 2016

Quand tu sens plus la réforme…

Des personnalités de gauche ont signé un papier dans Le Monde qui fait du bruit. Entre autres illustres gauchers, on y a relevé les noms de Martine Aubry et de Daniel Cohn-Bendit.
En réalité ce papier consacre la cassure du PS de la rue Solferino. Il y a d’un côté les sociaux-libéraux et de l’autre un socialisme qui ne voit pas d’avenir dans le libéralisme.
La cassure est visible et bien réelle, puisque les premiers veulent remettre en question le code du travail et les acquis, au nom d’un réalisme supposé aider la reprise du travail et la prospérité au bout de la peine. Tandis que les seconds sont déterminés à ne faire confiance qu’aux travailleurs dans la défense de leurs intérêts, sans tomber dans le discours libéral qui sacrifie les acquis sociaux, sans garantie de remboursement.
Hollande ne l’a pas fait exprès, mais sa démarche est responsable de la fracture du PS. L’effet est immédiat. La gauche ainsi pourfendue a perdu sa capacité de gouverner la France, et tout ça en une seule législature !
Si certains croient encore que la politique de Hollande est bonne pour le pays, il ne faut plus les chercher à gauche et singulièrement parmi le parti qui l’a fait élire. Le Nord qui était un bastion du parti a fichu le camp au Rassemblement Bleu Marine, c’est dire le dégout !
Les dégâts sont considérables. Les dernières réformes, celles de la ministre du travail, ainsi que cette aberrante modification de la Constitution pour enlever la nationalité française à des délinquants binationaux, sont des hérésies.
Le projet de loi El-Khomry, modifiant la loi du travail, remet trop de garanties et de règles en question pour qu’il soit voté en l’état. C’est comme si la pénibilité du travail poussée à ses extrêmes devait en même temps être assortie d’une augmentation de la durée du temps de travail, avec des préavis plus courts et des salaires plus bas !
Qu’importe si on impute aux règles actuelles le fait qu’en 2015 en France, on a eu dix fois moins de créations d’emplois que les grands voisins du Sud de l’Europe. Il faudrait démontrer que ce manque d’activité est le produit de la cause à l’effet.
Ne serait-ce pas dû plutôt à la mondialisation qui a désagrégé les résistances et fait des travailleurs, des assujettis-esclaves à des pratiques qu’ils n’ont pas voulues ?
Si cette analyse est la bonne, il s’agirait plutôt de trouver la parade à cette liquéfaction des énergies et trouver des pôles de résistance.
Or, les sociaux-libéraux font tout le contraire. Ils sont devenus les éléments accompagnateurs de cette mystification globale.

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Si le droit du licenciement en France est un verrou qui bloque l’emploi et qui donne un pouvoir d’appréciation énorme aux juges, faut-il pour cela donner à l’employeur une sorte de droit néronien sur le personnel, surtout quand celui-ci réalise des exploits et fait faire des bénéfices à l’entreprise ?
L’épée de Damoclès au-dessus des têtes des travailleurs n’est-elle pas suffisamment lourde pour qu’il faille encore l’alourdir ?
Franchement, si c’est donc cette « sauvagerie » que les patrons requièrent pour embaucher davantage, autant dire que l’entreprise vue sous cet angle est un formidable piège à cons pour des populations prises en otage.
Si c’est ce problème que Manuel Valls veut régler en s’attaquant au code du travail, oui les signataires de l’article du Monde ont raison de se méfier.
D’autant que le fameux « déjeuner à Davos » au Forum mondial, au cours duquel le Premier ministre a été chambré par une quinzaine de patrons d’entreprises multinationales (Google, Coca-cola, Manpower, Cisco…) vantant les atouts de la France – infrastructures, éducation, sens de l’innovation… seule exception : les lois sociales et le marché du travail, Manuel Valls en est ressorti avec la conviction d’y aller à fond. Et bien il avait tort, car la fameuse exception des atouts de la France, on la devait au respect des travailleurs dans les concertations bilatérales et à l’ensemble du Made in France, comme à ces garanties que sont le code du travail et les tribunaux du travail.
C’est à cela que Valls, Macron et El-Khomry sous la responsabilité de François Hollande, sont en train de s’attaquer.
Mille fois non ! Les maux dont souffrent les pays Occidentaux dont la France et la Belgique ne sont pas dû aux « avantages » acquis au cours d’un siècle et demi de luttes syndicales. Ils sont dus au progrès du parasitisme mondial qui veut encore davantage récupérer sur le travail. Ces parasites veulent se payer sur la bête de somme ! Ces voyous veulent notre peau !

25 février 2016

Objectif Zeebrugge !

Comment se fait-il ? La semaine dernière encore on entendait Charles Michel péroré rond-point Schuman et donner des conseils pour le maintien de la Grande-Bretagne dans la grande famille ! On ne tarissait pas d’éloges sur ce grand Européen si ferme dans ses intentions de garder au-dessus de la mêlée l’idéal qui devrait nous animer tous.
Et voilà que mardi on apprend que le gouvernement met Schengen en suspens ! Voilà que nous contrôlons la frontière avec la France… que nos douaniers filtrent les frontaliers à la tête du client… que le délit de sale gueule est remis en pratique par Jan Jambon !
Peut-être comme souvent ça arrive dans ce gouvernement que Michel n’était pas au courant ?
Et tout ça pourquoi ?
Pour éviter que quelques centaines de malheureux veuillent absolument passer par chez nous pour se rendre en Angleterre. Alors que les Rosbifs rêvent de nous quitter sur la pointe des pieds, après nous avoir pendant trente ans empêchés de faire une Europe un peu plus convenable !
Mais on devrait affréter une escadre de crevettiers pour satisfaire le goût insulaire des gens qui nous arrivent.
Au lieu de ça, nous voilà à faire la police pour Londres, tout à fait comme les gendarmes français au cas où nous n’aurions pas bien verrouillé les alentours de La Panne. Vous vous rendez compte, se lamente Jean Jambon, la saison va commencer, les bureaux de location ouvrent les volets, repeignent leurs enseignes et les Fronts-de-mer seraient accablés de migrants désargentés et faméliques, alors que nos hôtels affichent déjà la moule frite à 35 euros !
Ainsi, de bon élève de l’Europe, la Belgique vient de passer directement dans le camp Moldave de l’ancienne Autriche-Hongrie.
On me dirait que notre Adolphe National depuis sa mairie d’Anvers est allé à Berlin Est soutenir la NSU pour manifester à Schöneweide contre l’envahissement de leurs cités par des illégaux, qu’on n’en serait pas plus surpris.
Car enfin, la vraie nature des membres de ce gouvernement se dévoile : elle est anglaise. Ils prennent de l’Europe ce qui leur convient : une place de commissaire européen pour Louis Michel, une belle taxe à retombée locale, une libre circulation du plombier polonais à 5 € de l’heure, des provendes de fonctionnaires à haut revenu et pour le reste, l’émigrant, c’est comme le peuple « Qui qu’en veut » diraient les Deschiens.
Jean Jambon n’est pas pour les camps. Il l’a dit. Il est pour quoi alors ? Pour rien. Il est comme les ondes gravitationnelles, on en parle beaucoup mais personne ne les a jamais vues.
Pour tout autant qu’on y ait compté dessus un jour, Schengen est redevenu ce petit village luxembourgeois qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Au début, tout le monde a signé, Schengen, c’était de la tarte pour le Royaume attendu qu’au cœur de l’Europe on n’est pas exposé comme la Grèce ou l’Italie, mais pardon, quand le flux devient un tsunami, il n’en est plus question.

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Nos esprits pratiques oublient une chose : quand la Grande-Bretagne se sera fait la malle Ostende-Douvres, la côte sera une frontière Schengen et d’Adinkerke au Zoute, faudra de la douane vigilante, des fois que Messieurs les Anglais nous refileraient leur surplus de Pakistanais, dont ils se sont fait une spécialité.
Dernière petite histoire à la Belge. Jean Jambon nous prévient, le contrôle aura un coût. Le Fédéral viendra en aide à la Région flamande, puisque l’affaire se passera exclusivement sur son territoire. Même les gens d’Arlon seront taxés. En même temps, le Gouvernement flamand refuse d’allouer le moindre centime à la réparation des tunnels bruxellois qui sont dans le domaine régional et ne sont jamais empruntés par les Flamands !
Le clou de la honte, c’est Leopold Lippens qui nous l’enfonce bien profond avec un « c’est du Belge » dont on a honte, le bourgmestre de Knokke, réagit à la crise des migrants: "Qu’on fasse un camp comme à Guantanamo, sans les torturer". Dans les hauts milieux du bon goût belge, ces fortes paroles devront réjouir bien des cons dont on sait la Belgique féconde.

24 février 2016

L’écologie au plus mal.

L’écologie au niveau politique ne va pas bien, en Belgique comme en France.
On ne peut pas dire que les Verts soient des bêtes de pouvoir hors pair et qui savent entraîner les foules.
Pourtant, ils ont comme atout formidable d’attirer l’attention des citoyens sur le problème numéro un de l’avenir : celui d’arrêter le saccage de la nature de façon industrielle, sous peine de rendre la planète invivable.
Outre cela, dans les domaines plus précis de la vie en société, ils ont mille fois raison de promouvoir une autre manière de consommer, plus saine et moins artificielle, mais économiquement non rentable.
Mais voilà, ils se heurtent à des égoïsmes difficilement amendables et qui touchent à l’économie. La croissance du néolibéralisme que tout le monde déteste a fini par se rendre indispensable dans les solutions d’avenir, même pour ceux qui, en France, croyaient que François Hollande allait trouver autre chose au nom du socialisme
En Belgique, les rares fois que les écolos ont participé de manière forte au pouvoir, ils ont fini par se faire avoir par les vieux routiers de la politique, leur mettant sur le dos de façon ostentatoire l’art de taxer les gens au nom de l’écologie, si bien qu’aux élections suivantes, les taxes restaient, mais c’étaient les écolos qui en faisaient les frais.
Il n’en reste pas moins que les écolos belges ont souvent « l’instinct de gauche » qui les porte à critiquer Charles Michel embarqué dans la politique de De Wever. Pour exister, ils sont, un peu comme en France, obligés de faire des génuflexions avec les cathos et des meetings conjoints avec les socialistes. Les résolutions sont plus difficiles à prendre qu’ailleurs, parce que les militants sont souvent des intellectuels avec des égos de belles dimensions et des explications de vote à n’en plus finir. Ce qui ne veut pas dire que les plus mariolles ne se faufilent pas, comme ailleurs, dans les premiers rangs des salles.
En France, les départs de Placé et de Pompili avaient fortement ébranlé le parti. Mais on allait voir mieux avec le départ d’Emmanuelle Cosse, présidente d’EELV, pour un poste de ministre, alors que Cécile Duflot avait tourné le dos à François Hollande en accord avec la politique de son parti !
La manoeuvre de Hollande a payé qui voulait détruire les écolos afin d’éliminer Cécile Duflot dans sa probable tentative de candidature à la présidence en 2017.
Voilà l’écologie bien mal en point. Il ne faudrait pas moins de l’intervention de Nicolas Hulot, encore très populaire, pour redresser le parti au bord de l’implosion.

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Cette faiblesse de l’écologie en Belgique comme en France est avant-coureur du délitement de la démocratie, de son système quasiment censitaire avec ses caciques des partis éternellement élus et son inféodation au néolibéralisme.
C’est ce qui reste paradoxal dans l’écologie : avec tout ce qui précède, les écologistes devraient être proche du PTB d’Hedebouw en Belgique et du Front de gauche en France. Chez nous, le flirt avec le PS est encore ce qui se fait de mieux pour obtenir quelques sièges et conserver quelques indemnités. C’est tout aussi indécis en France, tant les assemblées écolos sont partagées entre partisans du système et les antis, d’autant que du côté de l’extrême gauche le torchon brûle entre Mélenchon et Pierre Laurent du parti communiste. Pour ces derniers, chose curieuse, eux aussi sont comme les dissidents écolos attirés par le chant des sirènes hollandaies.
La voilà bien la cuisine électorale, celle dont ne se privent pas les élus et dont le peuple a de plus en plus horreur !

23 février 2016

Le petit télégraphiste de Poutine !

Mélenchon énerve considérablement les médias. Ses solutions contre Daech font pousser des hauts cris. Sa remise à niveau des différents acteurs de la crise Syrienne et son satisfecit de l’action des Russes sur le terrain exaspèrent les gens de pouvoir.
Bien entendu l’opinion ou ce qu’il en reste suit les gens en place et Mélenchon se voit créditer d’un pourcentage à un seul chiffre de partisans.
Ce joli monde au pouvoir, a-t-il des solutions meilleures pour répondre aux questions que Mélenchon pose ?
Mieux encore, les médias ont la dent dure pour mordre dans le Front de gauche, mais au moins savent-ils dans quoi ils mordent et quelles sont les arguments qui les poussent à le faire ?
Par exemple l’espèce de guerre froide que les pays occidentaux sont en train de ressusciter, Staline et puis Brejnev étant remplacé par Vladimir Poutine.
Quand on prête un peu l’attention venant du « front » syrien, on est étonné des outrances américano-anglaises que nous étions habitués d’entendre du temps de Reagan et de sa détestation de l’URSS, dans les journaux de Marie Drucker et Jean-Pierre Pernaut. Idem de la RTBF et de RTL, pire encore pour nos informateurs nationaux qui n’ont aucun grand reporter sur place et qui ne font que lire les papiers des agences de presse toutes occidentales, bien entendu.
C’est à un point que l’on se sent troublé. On nous fait avaler une propagande non argumentée et seulement appuyée sur des faits non recoupés. Une maison en ruine de laquelle s’échappe un malheureux enfant, mais il doit y avoir des kilomètres de pellicules en réserve de ce drame-là !
Il paraît que Clémentine Autain, du Front de Gauche, est « gênée » des propos de Mélenchon lorsqu’il rend hommage aux russes et à Poutine, à propos de la Syrie dans l'émission « On n'est pas couché », le 20 février sur France 2.
Il est vrai qu’on nous a tellement prévenus contre Bachar El-Assad, qu’il est difficile de faire mieux. C’est tout juste si Daech se compare !
Qu’est-ce que Mélenchon voulait dire ?

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Mais que l’ennemi à abattre tout de suite, c’est Daech. On ne peut pas y joindre El-Assad puisqu’il lutte aussi contre cette abomination. Que je sache, les morts du Bataclan n’ont pas été voulus par Bachar El-Assad. Dans une guerre comme celle-là, on ne peut pas faire la fine bouche. Il faut se concentrer sur un seul objectif. De l’autre côté de la frontière, Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne joue-t-il pas avec le feu en prenant les Kurdes de Syrie par derrière, alors qu’ils luttent avec nous contre Daech ? Et que lit-on dans la presse occidentale ? Erdogan est notre allié et l’Europe poursuit ses consultations pour l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne !
À cette nouvelle étonnante, personne ne dit rien du côté occidental, comme on n’a rien dit quand un bombardier russe qui revenait d’une mission contre Daech a été abattu par un missile turc !
Mélenchon sur France 2 a été assez clair "La première victime d'une guerre, c'est la vérité. Ce sont les Russes qui ont coupé les communications qui sortaient le pétrole de Daech pour faire de la contrebande par la Turquie. (…) C'est ça qui a été bombardé, donc je félicite les Russes d'être parvenus à couper cette liaison." Et de poursuivre "Tout est de la propagande, tous les bombardements massacrent tout le monde. Je ne suis pas pour les bombardements. Cette pauvre population est prise dans une guerre qui ne la concerne même pas, qui est une guerre d'oléoducs et de gazoducs".
On peut seulement s’interroger sur la force militaire russe capable de « finir » la guerre toute seule contre Daech.
Une chose est sûre, il ressort que l’Europe est un géant au pied d’argile, sans armée, donc sans politique extérieure et pire peut-être sans politique intérieure, puisque l’Europe n’est pas capable de faire respecter ses propres frontières Schengen !
Comme nos grands stratèges veulent avoir réponse à tout, il paraît, selon eux, que Mélenchon agirait par ressentiment contre la politique de Hollande et que sa seule obsession serait de nuire à l’actuel président de la République.
C’est fou comme nos politologues versent dans la psychologie quand on parle de Mélenchon. De la psychologie aux visions extra-lucides, madame Soleil n’est pas loin « Verra-t-on en 2018 Jean-Luc Mélenchon à Moscou vanter en direct, dans le 13h de TF1, les bienfaits de l’organisation poutinienne de la Coupe du Monde, tout en défendant l’intervention russe en Syrie au profit de Bachar El-Assad ? ».
C’est curieux comme nos augures ont de l’imagination dès qu’on ne parle plus de la situation économique et du chômage !
Ils feraient mieux de mettre leur pouvoir de vision au service des solutions de sortie de crise.
Malheureusement, là encore si Mélenchon a des solutions, eux n’en ont pas et du coup, ils saboteront les informations de ce côté, comme si Mélenchon, brusquement, n’était qu’un homme de guerre au service de Poutine !
Le tort de Mélenchon ? C’est encore de discuter avec la clientèle du système.

22 février 2016

Donald Trump, Jocker républicain.

Au début des Conventions républicaines, comme beaucoup d’européens qui suivent les candidats à l’élection de la présidence des USA, on pouvait penser qu’au grand jamais on n’aurait à dire un mot sur ce clown milliardaire de Donald Trump qui tente l’investiture de son parti pour le mandat suprême.
C’est sans compter sur l’extrême originalité de ce peuple de droite qui défend sauvagement des privilèges et des certitudes qu’en Europe on qualifierait d’illusions comiques d’un autre siècle. À tel point qu’aucune formation d’extrême droite ne l’oserait ici, non pas qu’elle renoncerait par peur d’effrayer, mais par l’irréalité des analyses propres à la situation américaine. Il faut croire que Trump en prenant les Républicains pour des imbéciles étaient encore en-dessous de la vérité et que d’ici à l’investiture, il peut encore appliquer quelques couches sur ses propositions.
D’ici le grand soir où cette marionnette pourrait depuis le bureau ovale montrer son brushing au monde entier, les Américains n’en ont pas terminé avec lui… et nous avec eux, si peu flatteurs pour la démocratie.
Depuis que Trump a appelé à barrer l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, comme de bâtir un mur à la frontière mexicaine payé par le Mexique, il reste très peu de conneries grandioses à faire applaudir qui les égalent.
Aussi entre deux attrape-couillons, le milliardaire n’entend pas refroidir les enthousiasmes. Il cosigne avec son staff des conneries intermédiaires que l’on peut considérer comme des bouffonneries moyennes, propres à garder le feu chez ses aficionados.
C’est peu dire que le candidat est farouchement contre les musulmans. Outre la fermeture des frontières il propose le fichage des citoyens musulmans américains. Adolphe avait fait celui des Juifs avec l’étoile jaune. On imagine le croissant pour les futurs réprouvés.
Ce type ficherait la trouille à un caïman. Ne vient-il pas de proposer le rétablissement de la torture en milieu carcéral ? Le « waterboarding » consiste à verser de l’eau sur un tissu qui bouche le nez et la bouche d’un prisonnier. La méthode, mise en place par Bush et pratiquée par la CIA, a été interdite par le président Obama.
Dans son appréciation de la migration clandestine, il n’a qu’une consigne « Ils doivent sans aller ». Le tout c’est de savoir comment et par quel contrôle ? Quand on sait que la Nation s’est formée grâce à une émigration massive, il va avoir du boulot à démêler les clandestins récents, des clandestins ou fils de clandestins anciens. Lui-même est fils et petit-fils de migrants !
Du sort des Mexicains sur le sol américain, n’en parlons pas. Un départ de ses voisins et voilà le Sud presque désert.

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Sa misogynie fait merveille. C’est un goujat accompli. Megyn Kelly, présentatrice star de Fox News, en sait quelque chose. Le plus curieux quand il traite les femmes démocrates (pas encore Hilary Clinton mais ça viendra) de « grosses truies, de chiennes, de bonnes à rien et d’animaux dégoûtants » leurs consœurs dans la salle trouvent cela très drôle, y compris le mannequin siliconé qu’il a pris pour épouse et qui a dû le conquérir en s’habillant deux tailles en-dessous.
Il semble que plus rien ne puisse faire taire le milliardaire. Il a compris le genre de popularité qu’il faut pour plaire à son public. Il met les bouchées doubles !
Le plus comique ou le plus dramatique, c’est qu’il pourrait gagner l’investiture de son parti ! Quant à devenir Président des États-Unis, c’est impensable… à moins que ? Il a rempli au moins une condition pour gagner : il est milliardaire et dépense sans compter.
On ne sait jamais avec les Américains. Peut-être ont-ils pris conscience que la politique, ce n’est pas sérieux et que ce divertissement à besoin d’un condensé de Jerry Lewis-Jocker et Jack Nicholson-Batman ?

21 février 2016

David La-Menace.

Les 28 de l'UE se sont mis d’accord ce 19 février sur un texte "renouvelant le pacte" du Royaume-Uni avec l'Europe ».
D’après les extraits lus par-ci, par-là, on se rend compte de la comédie qui s’est tenue à Bruxelles entre Cameron mal placé pour exiger quoi que ce soit (Vous le voyez rentrant à Londres dire, je suis déçu et je suis dorénavant contre l’Europe, ralliant ainsi la cause de quelques-uns de ses ministres qui sont aussi ses adversaires ?) et Juncker et Tusk représentants d’une Europe dont le seul intérêt de garder la Grande-Bretagne associée est la cotisation de 14,322 milliards que la Commission européenne perçoit.
Cet argent contribue au financement des personnels de l’UE et si la Grande-Bretagne se retire, ces personnels resteront et il faudra que les autres pays associés compensent le manque à gagner.
Le décor est planté, le reste n’est que poudre aux yeux aux citoyens des 28 pays concernés et qui n’auront aucunement leur mot à dire, sauf si le référendum anglais fait des petits et que l’Europe se démocratise, ce qui n’est pas certain.
Dans ce bal des hypocrites, on s’est donné la main en se séparant. Cameron fait le fier avec un bout de papier rédigé de telle sorte qu’un juriste peut dire une chose et son contraire, simultanément, l’Europe se rendort sur son tas de certitudes dont le peuple n’a que faire et tout est dit.
Bien sûr, c’est le 23 juin que les Anglais se rendront aux urnes pour le fameux référendum et malgré l’accord, il n’est pas sûr que les accords de Bruxelles soient de nature à faire une majorité de « oui ». Le Brexit n’est pas mort.

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L’Europe ne consultera pas ses électeurs sur la question de savoir s’ils veulent encore de l’Angleterre comme associé, un pied dehors, un autre dedans. Voilà belle lurette qu’on ne consulte plus le citoyen européen sur ce qu’ils pensent du machin, ni des Anglais.
Sur l’Immigration, Cameron a obtenu quelques concessions réduisant certains avantages pour les nouveaux migrants, une indexation des allocations familiales sous certaines conditions et quelques autres broutilles. C’est sans intérêt pour l’Europe dont certains pays sont en train d’en faire autant.
La souveraineté de la « perfide Albion » sera bénéficiaire d'une exemption de "l'Union toujours plus étroite", qui doit être inscrite dans les traités futurs.
Enfin pour la gouvernance économique, Cameron aura obtenu des protections pour la City contre toute discrimination des pays utilisant la monnaie unique. Le tout écrit dans un jargon vague et obscur n'accordant aucun veto à Londres en matière de décision.
Beaucoup de bruits pour rien.
Par contre, le courant européen anti-anglais aurait préféré que Cameron ne joue pas les triomphateurs et que l’Europe le reconduise poliment d’où il vient.
En fait que fait la Grande-Bretagne dans l’Europe ?
Pas grand chose, si ce n’est qu’elle y défend ses intérêts associés à ceux des Etats-Unis et qu’elle a toujours été un frein pour tout. Et c’est heureux que sa monnaie n’ait pas intégré l’euro et que Schengen n’ait pas été ratifié par elle.
En un mot, l’Angleterre ne se considère pas comme tout à fait européenne et son départ serait sans doute l’occasion de faire enfin l’Europe sociale, plutôt que l’Europe financière et commerciale.
En l’état, ce pays aurait plus à souffrir d’en sortir que d’y rester, ne serait-ce qu’à cause des 70 % de son commerce sur le continent.
En cas de «Brexit», la conjecture serait plus favorable à l’euro qu’à la livre. Actuellement, 1 livre vaut 1,27 euro. 1 livre pourrait par exemple ne plus valoir que 1,10 euro, presque tout de suite à la décision du référendum de sortir de l’Europe.
Et si tout se passe mal, fin de 2016 on pourrait la voir à moins d’1 euro !
Pour ma part, afin que je puisse donner mon avis quelque part en raison du fait que l’Europe ne me le demande jamais, je souhaite que l’Angleterre sorte de l’Europe.
Par contre, si l’Écosse à la suite de ce repli décidait de sortir de l’Angleterre pour rester à l’Europe, il me semble que du point de vue social, ce serait un bien pour tous les Européens.
Enfin, tous les eurosceptiques jubilent. Le malaise anglais, c’est aussi le leur.
Et vous qu’en pensez-vous ?

20 février 2016

On glande en Wallonie plus qu’en Flandre !

Di Rupo savait-il qu’en déposant sa loi d’exclusion pour certaines catégories de chômeurs, il allait donner à Hannibal Michel Lecter l’occasion de mettre sur la paille un peu plus de citoyens que d’ordinaire ? Sans doute. Il l’a fait sciemment en supposant qu’il serait maintenu à la législative suivante auquel cas il aurait probablement adouci les angles et dans l’hypothèse inverse, il espérait que son successeur ne pouvait être qu’un homme de droite flamand, qui aurait eu du mal à sortir du piège.
Manque de pot. Charles Hannibal Lecter a ramassé la mise en mettant en piste la pire droite flamingante qui allait faire ses délices du mauvais usage de la traque des chômeurs « indignes » pour les uns, « victimes » pour les autres, sans gêne aucune et même avec une certaine délectation que Di Rupo ait préparé la sauce.
Aujourd’hui, avec un crédo sur le libéralisme et l’austérité sociale qui en découle, on constate les dégâts. La Flandre ne compte que 17 % des exclusions, contre 66 % en Wallonie et 17 % pour Bruxelles.
Ces chiffres très mauvais étaient prévisibles, attendu que la Wallonie avec ses bassins sidérurgistes en complète déconfiture et son industrie manufacturière inexistante est bien plus vulnérable que la Flandre en basse conjoncture.
Ça, tous les Flamands le savaient. « Ce n’est pas pour rien que la N-VA a demandé à amplifier les mesures prises par le gouvernement Di Rupo. » a réagi Jean-Marc Nollet dans une interview.
Le comble, le Hainaut cher à Di Rupo avec Liège sont les plus visés par ces mesures. Les femmes et les jeunes subissent le coup en première ligne. Di Rupo a l’air fin avec « Mon Mons » sur les bras !
Le moins que le Bureau du PS puisse faire, c’est de demander des explications à son président. Il ne le fera pas, pour différentes raisons dont la plus évidente est le manque de démocratie qui règne au PS, conjuguée avec l’adresse dont Di Rupo a toujours fait preuve pour dominer les débats en donnant l’apparence du contraire.
Qu’on ne raconte plus de bêtises la cause de ce désastre est avant tout le manque d’emplois. La fâcheuse tendance du système à faire endosser aux victimes le rôle de coupable est avant tout une réussite des tenants de la droite dure à tromper l’opinion publique, avec l’aide des médias, bien entendu.
Où vont les victimes de ce massacre à la mitrailleuse socialo-libérale ?
CPAS ? Repli sur les familles ? Peu importe pour ces mégalos de la pensée libérale qui, s’ils le pouvaient assortiraient leur trait de plume d’un raccourcissement des destins de pauvres à la mitraillette.

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Parce que pour eux, les sans travail sont plus qu’un fardeau, c’est une tache de vin au milieu de la figure qui les fait voir de partout. C’est la preuve que leur système est en train de noyer la moitié de la population dans l’indigence.
Cela fait désordre.
Il faut que cela ne se sache pas trop.
Pour revenir à Jean-Marc Nollet dont le mérite est d’avoir eu accès aux journaux pour dénoncer le drame, sa recette pour en sortir est un emplâtre sur une jambe de bois. Le député est bien comme les autres. Le plan Tandem : la sortie progressive des plus de 60 ans simultanément avec l’entrée des plus de 25 ans dans le marché du travail et une réduction des cotisations sociales sur les bas salaires, est une délicieuse pâtisserie pour salon de thé. Il entre dans le même principe de dégager du travail les masses désormais inutiles, mais avec plus de politesse et un certain cérémonial.
Si le peuple a besoin d’égards, il a surtout besoin de pain.
La combine à Nollet, c’est de la foutaise de riche. Une sorte de caca qu’ils font tous les matins laissant aux magiciens libéraux le soin d’y touiller pour lire l’avenir.

19 février 2016

Le silence des agneaux.

Notre glapissante élite au pouvoir se noie dans la logique économique. « Si ce n’est pas moi qui croîs ce sera quelqu’un d’autre et je dois donc m’adapter. » Cette complaisante logique laisse les égos intacts. Le clan Michel est rassuré. Depuis Louis, ces gens aiment le confort. De toute manière, quand les Dieux du Parc doivent s’adapter, c’est de nos viandes dont il est question, bien entendu.
Oui, mais s’adapter à quoi ?
À la réalité du marché.
Pour nos têtes sans cervelles, la réalité du marché c’est la logique productiviste à moindre coût.
Cette adaptation ne requiert aucune originalité, ni aucune recherche d’un meilleur avenir. Tout se présente comme une fatalité contre laquelle il est inutile de lutter. Et voilà qui tombe bien, nos élites libérales n’en ont pas l’intention non plus.
En Haut-lieu, on y apprend la fatalité et on y atteint une certaine déculpabilisation dans l’exercice des responsabilités. « Je ne suis pas responsable de la conjoncture résultante de l’économie mondiale. » Point final. Allez-vous rasseoir. Vous n’avez rien compris et votre serviteur non plus de la merveilleuse démocratie libérale.
Cette logique réaliste est en réalité un délit de non-assistance de citoyens en danger : les working poors, chômeurs, précaires, intermittents, hommes superflus, surnuméraires, sans perspectives sont les victimes de la pensée libérale triomphante.
Tant qu’on se tiendra les côtes de rire des propos de Mélenchon et de Hedebouw, les défenseurs de la citadelle libérale n’auront rien à craindre. Mes bourges ont réussi à Borsuliser et Baquelainiser les populations. Au pire, on laisserait bien Di Rupo repiquer au truc pour redéfendre la forteresse libérale. Ennemis pour la forme, amis dans l’ombre…
Oui, mais, si l’Europe va de désastre en désastre ? Si De Wever va d’exigence en exigence communautaire ? On ne pourra pas toujours mettre tout sur le dos de Daech pour serrer les vis et clore le bec de Goblet et Miss Ska. Charles Michel, nounours qu’on aime pourrait devenir le grizzli qu’on aime moins.
Cette droite libérale perpètre son forfait. Hannibal Lecter se dit, puisque l’économie défendue par l’Europe et par nous laisse quand même une marge à la catégorie sociale dont nous faisons partie, cette conjoncture n’est pas si mauvaise, par conséquent notre intérêt est d’en suivre le cours

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Le parti bourgeois est-il sûr de garder indéfiniment cette frange de la population qui lui sert de vitrine à partir du moment où celle-ci ne se retrouverait plus dans cette spéculation ?
Le chômage dans le monde, enfin là où un homme sans travail est considéré comme chômeur, est devenu une calamité stable sur ses bases et en progrès statistique pour son avenir. Que la crise actuelle loin de stagner depuis 2009 progresse encore, c’est un nouveau pan de l’économie qui tombe dans la précarité. Cette nouvelle catégorie est faite en réalité de l’effondrement de la petite bourgeoisie, celle des gérants d’entreprise, d’artisans et de commerçants ayant des ouvriers et des employés à leur service.
Jusqu’à présent, la déclinaison classique de ce phénomène tient dans le manque d’adaptation à l’économie moderne, au bouleversement des techniques et de la nécessité d’une remise à jour. En gros, cela signifie licenciement, durcissement des conditions de travail, augmentation de la durée du temps de travail incluse. Sera-ce suffisant pour qu’un pan entier du libéralisme traditionnel ne tombe sur la tête de nos « élites » ?
Le silence des agneaux, jusqu’à quand ?
Affaire à suivre.
La fin du travail n’est pas celle dont le monde ouvrier a rêvé.
Karl Marx comme John Keynes imaginaient un monde dans lequel les machines libéreraient l’homme du fardeau du travail pour l’avènement d’une société différente, pas celui d’Hannibal Michel Lecter.

18 février 2016

Le Monde selon Bacquelaine.

Même si ce n’est pas pour tout de suite, Bacquelaine et Michel peuvent toujours repasser avec leur proposition de reculer l’âge de la retraite.
Si le système ne change pas, au milieu du siècle le remplacement du travail humain par les machines concernerait plus de la moitié de la population mondiale.
Ce serait chouette si chacun travaillait en conséquence une heure ou deux par jour. Hélas, ce sera plutôt une minorité qui bossera douze heures sur vingt-quatre et que les chômeurs aillent se faire foutre. Par contre, bonne nouvelle, on aura toujours cinq gouvernements à tarifs pleins.
Si un mandat de député court sur quatre ou cinq ans et que l’essentiel pour ces travailleurs du citoyen-patron, c’est de prolonger les mamours avec le public, il n’en demeure pas moins que si on continue à faire de l’économie comme se vante d’en faire nos impayables du MR, on va se retrouver dans une société d’esclaves, de chômeurs et de nababs, ces derniers étant extrêmement minoritaires.
Encore un Amerloque me direz-vous, mais selon Moshe Vardi, directeur de l’Institute for Information Technology de l’université Rice, au Texas, plus de la moitié de la population mondiale pourrait être mise au chômage par l’automatisation des tâches, la robotisation et les avancées de l’intelligence artificielle.
Non seulement il faut prendre au sérieux ce qu’il dit, mais encore à la vue des usines de montage des automobiles à celle de la mise en boîte des petits pois, cela devrait nous inciter à réfléchir à ces propos, plutôt que de couper dans les rodomontades de Bacquelaine et Michel.
«Nous nous approchons du moment où les machines seront capables de surpasser les humains dans presque toutes les activités», ajoute Moshe Vardi devant l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), source « le Guardian ».
Dans le Monde de l’économie d’aujourd’hui, les politiques ne savent faire que deux choses. . La première consiste à ne rien faire en regardant autour de soi pour se rassurer quand on est certain que personne ne bouge. Ainsi, nous irons tous ensemble à la catastrophe, en espérant qu’elle soit moins cruelle ! On scrute l’environnement parce qu’on se méfie d’un candidat à un autre système, quelque fois qu’il réussirait. Alors, si c’était le cas, vous verriez tous les autres s’acharner afin qu’il ne réussisse pas ! À ce stade, l’Europe est parfaite, c’est la garantie de l’immobilisme dans l’ancrage du système à jamais.
La deuxième touche au fonctionnement de la démocratie. Pourquoi voulez-vous qu’un ministre spécule sur des probabilités d’un futur distant de trente ou quarante ans, alors qu’il met toute son énergie et toute sa science sur la réélection du coup prochain ?
Dans trente ans, voire moins, les héros du système seront bel et bien oubliés, morts et en poussière. Puisqu’ils se moquent déjà pas mal de leurs contemporains, ils n’en ont rien à cirer des descendants de la deuxième, voire troisième génération ! C’est sur le même principe de faire du fric tout de suite que se détermine le saccage de la nature.

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Dans ce sens les films d’anticipation qui mettent en scène des armées de robots tueurs autonomes, ne nous rendent pas service. Ils se terminent à tous les coups par la victoire du bon américain abattant de ses seuls petits poings des armées d’extraterrestres armés jusqu’aux canines longues et déchirantes.
Des économistes comme H. Autor et Dorn ont montré que l’informatisation et l’automatisation détruisent en priorité des emplois répétitifs et prévisibles facilement automatisables. On aura compris que la jeunesse sans diplôme, insuffisamment diplômée ou mal diplômée, comme d’autres catégories de travailleurs, de l’expert-comptable aux personnels d’archives, fonctionnaires, etc. sont directement menacés.
Un autre économiste, Martin Ford explique que les emplois de bureau seront tôt ou tard remplacés par des logiciels, qui apprennent à tout faire y compris à écrire des articles de presse (voilà un bel éditorial à écrire, chère Béatrice Delvaux !).
En France, le cabinet Roland Berger estime que le remplacement du travail humain par les machines concernerait 42% des métiers et 3 millions d’emplois d’ici à 2025.
L’économiste John Keynes a bien écrit que l’humanité pourrait profiter du progrès technologique pour ne travailler que quelques heures par semaine. Il est vrai qu’il ne connaissait ni Bacquelaine, ni Michel.

17 février 2016

Recalé.

J’ai été surpris de m’entendre dire que défendre la laïcité n’était plus être de gauche !
Il paraît qu’exclure toute religion des préoccupations et des subsides de l’État, c’était être antimusulman !
Il y avait déjà anguille sous roche dans certains articles de Mediapart. Les propos de certains leaders de gauche et d’extrême gauche pouvaient tout aussi bien être entendus de la même manière.
Selon ces sources, la laïcité serait devenue une affaire de la droite bobo, une rareté au PS et même chez Mélenchon, une sorte de provocation envers le monde arabe ! En Belgique, Hedebouw du PTB se montre prudent sur la question, mais néanmoins penche pour une ouverture à la religion musulmane comme étant celle d’une majorité d’exploités. Là-dessus, on ne peut pas lui donner tort. Mais le problème n’est pas là.
Alors que depuis deux siècles, vouloir que les églises ne mettent plus leur nez dans les affaires de l’État, que depuis 1789, on pouvait croire ou pas, si l’on excepte le petit numéro de Robespierre à l’être suprême sur le Champ de Mars (1), c’était l’occasion de réaffirmer le principe fondamental démocratique : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de culte et construction des lieux de rassemblement religieux aux frais des croyants.
Revoilà le débat ouvert, rendu possible à cause de la frousse bleue de Daech et de l’extension de l’envie d’assassiner ses voisins de la part de croyants se pensant discriminés. Une trop grande rigueur laïque pourrait être perçue comme une tendance au racisme !
Dans ce cadre-là la Belgique tient une place à part. Le pays se définit « neutre » dans la reconnaissance de certaines religions et organisations non confessionnelles, d’où le financement des cultes ainsi que de l'organisation dans les écoles de cours issus de ces religions ou option philosophique.
L’Église et l’État ne vivent pas séparés, mais dans une coexistence reconnue et assumée depuis la Constitution de 1831. L’État prend en charge les traitements et pensions des ministres du culte. Six religions et convictions philosophiques sont soutenues financièrement par l’État dans un esprit de pluralisme : le christianisme, le judaïsme, l'Église anglicane, l'Église protestante, l'islam et… la laïcité depuis 2002 ! Cela selon une répartition où l’on voit que la part du lion est dévolue à la religion catholique, lors même que les chiffres du nombre de croyants sont sensiblement gonflés au profit de cette dernière.

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Tout le drame tient dans ce partage. La laïcité est comprise dans le sens d’une valorisation de la raison et d’un comportement humaniste, plutôt que d’une stricte séparation de l’Église et de l’État.
On a vécu la guerre scolaire et la lutte d’une gauche surtout formée par le PS pour sortir de ce piège de neutralité et faire de l’État belge un État parfaitement laïc et débarrassé de toute responsabilité religieuse. Que n’a-t-on suivi le mouvement de gauche des années 60 ! On ne serait pas dans le piège dans lequel nous sommes tombés au sujet de la religion musulmane. Celle-ci demande des droits et des lieux pour le culte en Belgique, alors que là où cette religion est prépondérante, elle exclut les autres religions et particulièrement la catholique de ses territoires d’origine.
On ne savait pas qu’en clamant « plus un sou aux curés » les mouvements de gauche de l’époque auraient pu ajouter les imans aux curés !
Reste que tout cela s’est infiltré et agrégé partout et dans tout et que surtout à gauche se proclamer laïque, c’est pratiquement s’exclure des débats.
Mais d’un autre côté les cathos qui se croyaient les maîtres sur le terrain des rapports de l’église avec l’État se voient concurrencer directement par plus farouches et déterminés qu’eux.
Franchement, du Maghreb et des confins du Moyen-Orient nous viennent de ces esprits religieux qui, quoique de source différente, nous font revenir au Moyen-âge.
Qu’arriverait-il si le salafisme, dans une nouvelle version moins sanguinaire que l’EI, venait à se répandre en Europe ? L’État belge se verrait contraint de financer ses croyants ?
Encore que si je tiens de pareils propos, me voilà définitivement recalés pour mon examen de gauche ! Et encore, je n’ai pas parlé des binationaux qui peuplent dorénavant les partis politiques et devant lesquels l’athéisme et la laïcité passent pour des hérésies.
Merde ! je ne suis pas de droite non plus…
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1. Le culte de la Raison des Hébertistes athées (automne 1793 - printemps 1794) puis le culte de l'Être suprême des Montagnards déistes (printemps - été 1794) sont, en France, un ensemble d'événements et de fêtes civiques et religieuses. Le théophilanthropisme est une émanation du culte de l'Être suprême apparu en 1796 (26 nivôse an V) et interdit en 1803.

16 février 2016

L’être est, le non-être n’est pas.

Béatrice Delvaux dans son éditorial de ce lundi parle d’or. À 56 ans, elle a par expérience personnelle appris au Journal Le Soir comme on peut passer de la rédaction en chef à celle d’éditorialiste, en fonction des contingences et aussi de l’âge.
Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre dans les étages supérieurs de l’expérience qu’on acquiert avec le poids des ans, quand c’est ce dernier qui fait pencher la balance du mauvais côté ? À part ceux qui font main-basse sur les valeurs serrées dans le coffre maison sans craindre les flics, que valent les autres ?
Rien.
Même Bacquelaine, complotant avec son Premier de reculer l’âge de la retraite, est sans illusion sur l’emploi des « vieux » de cinquante ans.
Qu’est-ce qui tracassent les propriétaires ? Mais les différences de salaire entre un début de carrière et une apothéose finale. Plus aucune boîte fait de la philanthropie de nos jours. On est lourdé pour une différence d’un euro sur la fiche de paie d’un petit nouveau. Le paternalisme qui était déjà un mode de gestion humiliant est dépassé. Aujourd’hui, dans les bureaux, pas que la femme de ménage qui passe la serpillère, le patron essore à grande eau aussi. L’employé qui quitte sa boîte à l’âge de la retraite et qui a connu le vieux patron « aux scouts », n’existe plus. C’est un non-être !
Et pourquoi ?
Mais parce que les tâches sont presque toutes prémâchées par les robots, les logiciels d’ordi et les programmes tout faits. Si bien que l’expérience et le savoir comptent dorénavant pour du beurre. Ça tombe bien, les patrons ne sont plus sentimentaux.
Notez, il y a bien longtemps que tout le monde le savait.
La plupart des tâches aujourd’hui sont réglementées par des diplômes qui tiennent lieu de tout y compris d’intelligence, mais mis à part certains métiers d’artisanat, de l’horlogerie à la chirurgie, n’importe qui avec un bagage minimum peut très bien satisfaire à des critères professionnels de production, y compris des tâches comme professeur d’université ! La hiérarchie sert à limiter les places donc à payer un peu plus certains par rapport à d’autres et à culpabiliser ceux qui n’ont pas le passeport requis pour poser le cul dans des fauteuils réservés.
Autrement dit, l’élite est la plus belle invention qui ait été trouvée pour faire croire que chacun est naturellement à sa place.

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L’emploi dans les administrations publiques ou privées à portée du premier chômeur venu, c’est toute une hiérarchie laborieusement établie qui dégringole au niveau du trottoir.
La dernière barrière qui sépare un SDF d’un haut personnage de l’État s’effondrerait immédiatement si cette culpabilité de l’homme de la rue n’était pas habilement entretenue par ceux qui n’ont pas intérêt à affronter de nouveaux concurrents.
À part la communication précautionneuse de Charles Michel et de ses pareils qui lorsqu’ils s’expriment font davantage attention à la façon de dire que développer le sujet qui intéresse les gens, qu’est-ce qui différencie nos grandioses d’un bon camelot qui vend des casseroles sur la Batte le dimanche matin ?
Rien.
Mais cela nous le savons vous et moi, tandis que l’immense majorité des autres est persuadée du contraire.
C’est comme cela que perdure des situations et les Nations, et que des liens artificiels lient les Belges entre eux.
Notre démocratie ne subsiste que sur un seul critère : celui de la notoriété. La capacité est superflue, exemple Marcourt qui en manque singulièrement et qui est, dit-on, malgré cela adulé des foules, mais beaucoup moins des métallurgistes.
Le vieux travailleur n’atteint jamais à la notoriété. Il est comme le chômeur, il doit s’imprégner de la conviction qu’il n’est qu’une merde et que son sort est mérité.
Que tout le Royaume bascule un jour dans une autre vérité et, du jour au lendemain, de l’éditorialiste de 56 ans au pauvre type qui n’arrive pas à se placer à 25 ou 26 ans, tout le monde relève la tête et réclame autre chose que le mépris des proxénètes de cette société.
Mais ça, ce n’est pas pour demain.
Voulez-vous que je vous dise ? Ce qui manque le plus au peuple, c’est la fierté de n’être rien.

15 février 2016

Les bullophiles…

La mondialisation pure jus libéral veut vider les États de toute gestion des biens et des personnes. Elle commence par transférer les pouvoirs qu’avaient encore les citoyens sur eux-mêmes en privatisant les services et fonctions qu’on attendait des Communes et de l’État. Jusqu’aux perceptions des amendes sur la voie publique et des surveillances des galeries marchandes, le secteur privé s’affiche partout. Demain, les pensions et les assurances maladies seront presque totalement organisées par des entreprises privées.
Ce crédo pour l’accélération des tâches diverses au service des citoyens n’a pas apporté les améliorations escomptées, les revenus assurés et une reprise quelconque du travail.
Au contraire. On dirait que les libéraux se sont fichus de nous dans les grandes largeurs. Et qu’avec l’accélération de ce processus de privatisation, on subodore que ce sera pire : nivellement des salaires par le bas, disparition des Administrations publiques, précarité généralisée.
Par contre les entrepreneurs voient s’ouvrir à eux un marché juteux, avec une population laborieuse souple et renouvelable.
Tout cela est conduit de « bonne foi » par nos éminences libérales qui calquent leur plan d’avenir sur le plan d’avenir des autres, si bien que chacun observe l’autre et c’est à celui qui prendra des mesures pour abaisser les coûts de production et amoindrira le pouvoir politique des citoyens.
On peut dire avec Éric Conan que « le capitalisme est une force qui va, mais qui ne sait pas où elle va ».
Reste que ce qui devrait être au service des citoyens, c’est-à-dire l’art de bien-vivre dans une société faite pour tous, est devenue une formidable machine d’adaptation à ce qui devait être à notre service et ne l‘étant plus, a inversé les rôles et c’est nous qui sommes au sien.
La déclaration d’intentions devant la Chambre de Charles Michel à la Nation est sans équivoque. L’État se félicite de contrôler de moins en moins le commerce et l’industrie, moyennant quoi il contrôlera davantage la population et percevra chez elle les moyens nécessaires aux grands industriels à « renforcer » leur trésorerie, pour une reprise d’activités aléatoire. Il ne fallait pas quarante minutes pour dire cela. Une phrase aurait suffi.
Cornélius Castoriadis l’avait découvert il y a plus d'un demi-siècle.
« Le capitalisme n’a pu fonctionner avec efficacité que parce qu’il a hérité d’une série de types anthropologiques qu’il n’a pas créés et qu’il n’aurait pas pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle » et d’ajouter que tout ce monde obéissait à des valeurs antérieures au capitalisme.

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Le capitalisme de Charles Michel et les autres est en train de détruire une démocratie par le peuple de façon « naturelle » et aveugle, comme un changement climatique auquel nous contribuons, mais dont nous sommes incapables d’arrêter le cours fatal, parce que nous sommes sans la volonté de reprendre sur-nous-mêmes ce que notre concupiscence, notre égoïsme détruit autour de nous.
Pourquoi le capitalisme de Michel est prépondérant, parce qu’il reflète ce qu’il y a de plus mauvais en nous et qu’ainsi, il a de fortes chances de l’emporter, nous entraînant à notre perte en passant par la sienne.
Ces temps derniers sont plutôt durs. Les bulles de la Chine et de la Silicon Valley éclatent sous les fenêtres des ministres. L’Europe produit aussi les siennes. Cela ne semble pas inquiéter Charles.
Avec le sens aigu de la propagande des Michel, si les bulles étaient comparées aux ballons bleus de nos kermesses, elles seraient poétisées et par conséquent dédramatisées ?
À chaque mauvaise nouvelle : un lâcher de ballons. Génial, non ?

14 février 2016

Tout à refaire.

Qui s’est frotté à la science économique a pris conscience qu’on était aujourd’hui loin de la théorie, sinon que la « science » était impropre à la qualifier.
L’économie n’est pas une science. C’est une interprétation laxiste d’une théorie fantaisiste à la tête du client, liée aux circonstances.
Reste les mots et leur usage.
On est troublé devant leur inadaptation à la situation mondiale.
D’abord la crise.
La crise est un moment où les marchés cherchent un nouvel équilibre et un rajustement des prix. Le temps de la confusion et de la violence est déterminé par la confrontation des marchés dans l’offre, la demande et des liquidités disponibles. C’est une affaire de quelques années qui dépasse rarement cinq à six ans. C’est un tourbillon dans lequel tout semble entraîné vers des abîmes. Fortune, chômage, indices divers sont comme des pièces flottantes d’un navire qui vient de sombrer qui s’entrechoquent dans une eau remuée.
Puis, tout se calme progressivement. L’économie repart. Les spéculateurs reprennent confiance et un nouvel ordre s’établit, guère différent de l’ancien.
C’est ce qu’on apprend dans les écoles.
Les pédagogues ne vont pas plus loin. Les économistes officiels n’en demandent pas plus. Ils ont plusieurs années devant eux pour analyser le phénomène.
Dire que la crise est désormais systémique semble être d’un autre domaine, quasiment extraterrestre. Pour le monde de l’économie, c’est pratiquement dire à un croyant que dieu n’existe pas.
Parce que le système signifie pour beaucoup la bible et comme il n’y a qu’un dieu, il n’y a qu’une économie possible : le capitalisme.
Or, une crise systémique pour en sortir exige des modifications importantes dans les compromis sociaux et dans les rapports entre le capital et le travail.
Quel que soit le résultat d’une sortie de crise systémique, l’organisation économique ancienne est profondément modifiée. C’est le résultat d’un match entre deux forces en présence, celle du travail et celle du capital. Quand les acquis sociaux disparaissent, que le temps de travail s’allonge et que la retraite s’éloigne d’un âge déterminé précédemment, c’est le capital qui gagne et impose sa loi. À l’inverse, quand les coffres-forts sont forcés, que les fortes disparités de revenus sont critiquées et corrigées, que les égoïsmes sont vaincus, c’est le travail qui l’emporte.

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L’ordre ancien disparaît et un nouvel ordre tente alors d’apaiser le conflit entre les parties, mais de toute manière, on quitte un système pour entrer dans un autre, qu’il soit meilleur ou pire que le précédent.
Ensuite, un nouveau mode de régulation apparaît que tentent de maîtriser ceux qui d’entre les politiques ont survécu pour animer un nouveau projet de démocratie.
La pandémie de la crise systémique actuelle tient dans la forme de concurrence tout azimut à l’échelle mondiale.
Tant qu’elle n’est pas clairement définie, elle ne sera pas débridée et n’offrira pas son bubon de purulence aux médecines nécessaires.
La mondialisation est une des pires erreurs que l’on ait commise. On ne percevra pas des remèdes adaptés et l’économie ira de bulles en bulles si on n’en convient pas, produisant à chaque fois un 2008 de plus en plus forts jusqu’au drame final, dans une perdition sauvage de toutes les économies locales.
L’économie mondialisée ira jusqu’à la destruction des sols, des ravages environnementaux et des reniements des principes. Déjà la COP21 est du nombre.
Le comble, c’est que cette mondialisation va de soi dans le cadre du système actuel, c’est sa pente naturelle et c’est aussi son chemin de Canossa.
C’est bien un paradoxe, mais l’attitude libérale qui espère encore de la liberté d’entreprendre et de l’ouverture au commerce à l’échelle du monde un rebondissement et un progrès, est justement l’arme de destruction massive qu’il faut tout de suite proscrire.
Hélas ! il suffit d’entendre Charles Michel nous vanter sa politique pour comprendre que ce gouvernement participe au suicide collectif, l’inconscience étant la seconde nature des acteurs principaux du drame qui se joue.

13 février 2016

Monsieur Bricolage.

Quel gâchis ! Remaniement inutile, bruit assourdissant dans un château des vanités qui ne tient plus debout que par l’habitude d’une démocratie dont on ne sait plus à quoi elle sert, François Hollande, Monsieur Bricolage, a presque clos son quinquennat un an et demi avant son terme.
Et ce pitoyable ralliement des dissidents de l’écologie rejoints par Emmanuelle Cosse, ex-patronne d'Europe Ecologie-Les Verts, dans sa soif d’un portefeuille, vraiment si le parti veut avoir une chance de survivre, c’est d’exclure au plus vite cette secrétaire nationale, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili avaient eux claqué la porte dans l’espoir que le bruit porte l’attention du président sur eux. C’est fait.
Ce dernier caprice du château a son pesant de mesquinerie. Les règlements de compte côtoient les copinages récompensés. Ainsi, Macron, le seul qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou le déteste, est le seul ministre à s’être montré volontaire dans la définition de son rôle. Pour avoir fait de l’ombre à Manuel Valls, celui-ci l’a relégué à la 14me place dans l’ordre hiérarchique du gouvernement. Marie-Lise Lebranchu, proche de Martine Aubry, licenciée en raison du refus de la maire de Lille de participer à ce gouvernement de la dernière ligne droite. Le plus criant du népotisme de Hollande a été la nomination d’Audrey Azoulay, conseillère personnelle du président, au ministère de la culture.
Elle ne saurait faire mentir cet alexandrin de Racine « Nourri(e) dans le sérail, j’en connais les détours. », 43 ans, bien balancée, avec Hollande toutes les suppositions sont permises.
Elle remplace Fleur Pellerin, peut-être la plus sincère des ministres, virée par téléphone, 45 minutes avant la déclaration officielle.

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Je rejoins tout à fait Jean-Marc Proust sur Slate magazine qui finit son article par « Bien sûr, vous avez été virée pour cela. Faites-en votre Légion d’honneur. Fleur Pellerin, je vous aime. »
Et moi aussi, s’il fallait faire un tri parmi les prétendantes aux tabourets des duchesses de l’Élysée, c’est Fleur Pellerin que je choisirais.
Jack Lang qui passe pour le meilleur ministre de la culture de ces 50 dernières années personnifie en fait la caricature de la fonction. Certes, il ne rata aucune première, se fit voir et admirer partout. Il fut surtout le plus conventionnel des ministres dans ses choix, flattant jusqu’à la Roche de Solutré un François Mitterrand qui était loin d’être dans le domaine de l’art aussi cultivé que Pompidou.
Aujourd’hui le ministère de la culture en France est un peu à l’image de ce qu’on fait pour les artistes et l’art en Belgique, c’est-à-dire que sans argent, on n’innove plus, on est incapable d’ouvrir un mécénat ailleurs que dans les orchestres et théâtres subventionnés. Par exemple la Région Wallonne vient de supprimer des subventions ou réduit le montant dans un tas de petites manifestations culturelles, musiques et théâtres, abandonnant ainsi tout espoir de création parmi les artistes d’origine modeste.
Fleur Pellerin avait au moins le mérite de n’être pas dupe du rôle d’ouvreuse de spectacles qu’on lui faisait jouer. Sa présence ne coûtait rien à l’État qui avait l’air de s’intéresser à ce que François Hollande s’est toujours foutu : les artistes et la difficulté de vivre de leur art.
Comme a écrit Proust « Dans une représentation où tout le monde s’emmerde, la seule présence de la locataire de la rue de Valois rend la soirée inoubliable. Il faut avoir vu Jack Lang tout sourire au Festival d’Aix-en-Provence pour comprendre ce qu’est un ministre de la Culture en représentation. »
Elle ne savait pas, Fleur Pellerin, combien sa fonction n’était rien d’autre qu’un bel étalage d’un magasin vide et comme elle devait y faire mannequin pour plaire au gouvernement de fausses valeurs, afin de masquer les vides.
Ma qualité de Belge me permet quand même de vous regretter, pour toutes ces raisons puisque nous parlons la même langue et que votre non-conformisme nous faisait presque croire à une culture revisitée et puis aussi parce qu’en Belgique les ministres de la culture sont tellement nombreux et ont tellement peu marqué leur passage de leur personnalité, que Charles Michel, s’il était intelligent (hélas, il n’en a que l’apparence), devrait pouvoir vous convaincre de venir chez nous.
On échangerait volontiers dix Fadila Laanan et dix Joëlle Milquet contre une Fleur Pellerin.

12 février 2016

Deuxième couche pour Charlie.

«Touche pas à mon poste» (TPMP), Cyril Hanouna, deux fois plus de téléspectateurs que « Le Grand Journal », 2,1 millions de fans sur Facebook et des hashtags sur Twitter à n’en plus finir, il doit bien y avoir quelque chose qui fait écho et qui correspond à notre nature, ne sommes-nous pas des quadrumanes qui avons réussi ?
Les philosophes médiatiques, les Eindhoven, les Régis Debray, les Michel Onfray, etc. ont certainement des instants « Cyril Hanouna » de même que la réflexion d’Alain Finkielkraut « je vais chier dans mon froc » entrant sous la coupole faire son discours de remerciement aux académiciens. Ainsi votre serviteur, j’ai des moments incontrôlables, mauvais à tel point que Hanouna ne me voudrait pas dans son équipe à faire rire, attendu qu’ils ne font rire que moi.
Ce que Coco et pas mal d’autres reprochent à TPMP et les émissions de divertissement, c’est de faire un ramasse-sous d’un état euphorique professioonnel à longueur d’émission pour des spectateurs qui sont nécessairement les dupes, puisque c’est un spectacle élaboré dans des bureaux avant d’être réalisé, et, pire, il prend un espace « culturel ».
Les journaux relatent le cas de Jeremy, 19 ans, fan de l’émission depuis le début, créateur d’un groupe Facebook privé «les véritables Fanzouzes ! #TPMP», qui compte presque 11.000 membres. Dans un pays où le chômage des jeunes bat des records, quand le pays bascule dans un dénigrement de la réflexion politique, que la démocratie même est en jeu, ce n’est plus un simple divertissement dont Jeremy se préoccupe mais d’une attaque frontale de décervelage de la population de culture française.
Le lien tissé entre l’équipe et son audience doit alerter l’opinion. Cette époque est exceptionnellement dangereuse comme 1938 le fut au siècle dernier. L'affection en permanence des vedettes pour leurs fans fait naître un lien de complicité avec la futilité et l’inconséquence. L’humour le plus souvent est absent. C’est une camaraderie trompeuse de la grosse blague d’étudiants. On guindaille ensemble jusqu’à la fin des études, on se sépare en se promettant de se revoir souvent, et on ne se revoit jamais, en fin de compte.
La vedette a tout intérêt à entretenir cette relation. Son audimat, c’est-à-dire son certificat d’aptitude aux gros cachets, en dépend. C’est sûr qu’au baissé de rideau on s’oublie.
Les fans prennent du «TPMP» comme d’autres prennent du Temestat. C’est un «antidépresseur télévisuel», gare aux effets secondaires !

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Est-ce un « nouveau stupéfiant collectif, qui selon Bruckner, envahit les sociétés occidentales » après avoir fait la preuve de son efficacité sur les masses aux États-Unis ?
Sans doute, mais pas seulement.
Ce sont les pires moments que les sociétés traversent qui favorisent ce « devoir de bonheur » qui fait que tout s’évalue sur les deux plateaux d’une balance, le plaisir d’un côté et les emmerdements de l’autre.
Quel que soit celui qui occupe par ses facéties et ses grimaces le côté bonheur, il est certain de triompher facilement.
On voudrait de la sorte exorciser le malheur et finalement la mort que l’on ne s’y prendrait pas mieux pour aboutir à son contraire.
Tout le monde sait qu’en télévision un clou chasse l’autre et que Hanouna, à moins de se reconvertir à un autre engouement dans le futur, ne survivra pas à l’émission qui cartonne. Et c’est dans cette surenchère constante pour survivre que Hanouna et ses pareils sont dangereux.
Car, que n’inventerait-on pas pour maintenir leur part d’audimat !

11 février 2016

Fichtre !... fichés.

Ce n’est pas une nouveauté : l’Europe va mal ! L’économie est catastrophique. Le chômage bat des records dans certains pays. Les frontières Schengen ne plongent dans l’embarras que ceux qui en priorité reçoivent les flots de populations fuyant la guerre d’Afrique du Nord. Cependant personne n’est à l’abri d’un raz-de-marée humain et l’Europe se doit d’une double solidarité qu’elle n’a pas à l’égard de ses ressortissants dépassés par les événements et celle qu’elle doit aux réfugiés de guerre par devoir d’humanité.
Pourtant, il y a au moins un service qui fonctionne de mieux en mieux de concertation et d’entraide, c’est celui du renseignement entre États pour faire face au terrorisme, mais pas seulement, parce qu’il sous-entend des fichages qui ne sont pas tous liés aux fous d’Allah.
La sécurité a toujours été l’obsession des dirigeants. La première de leurs préoccupations est pour eux-mêmes, l’insécurité est synonyme d’instabilité avec comme corollaire le souci de se faire réélire quand de toutes part des critiques s’élèvent. La deuxième tient au besoin qui devient vite maladif de tout contrôler. C’est le principe même de l’autorité inhérente à tout homme de pouvoir. L’aventure du Watergate dans laquelle a sombré la présidence Nixon est la conséquence de cette paranoïa des classes dirigeantes.
La foule rejoint ce besoin de sécurité en ignorant superbement où elle met les pieds, ce qui fait qu’elle approuve toujours l’action musclée de l’État quand il y a péril, jusqu’au jour où elle se rend compte que les coups de matraque sont mal distribués. C’est en général toujours trop tard.
Les renseignements surmultipliés par des accords entre États sont encore plus mal perçus. Ils sont indispensables, ce qu’ils sont, pour certains actes comme le terrorisme, mais comme ce terrorisme est insidieux et qu’il est partout et nulle part, ficher tout le monde entre dans le travail parfait de la police. Le résultat est assez désastreux du point de vue de la démocratie et de la liberté tout court.
Les autorités de l'Union s’appuient sur des bases de données de plus en plus massives, centralisées et croisées. Que faire d’elles et comment les préserver d’un pervers y ayant accès ? La question est posée, mais elle est non résolue à ce jour.

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Le 25 janvier, à La Haye (Pays-Bas), les chefs de la sécurité en Europe lançaient officiellement un «centre antiterrorisme», sous la direction d’Europol. Ce centre est chargé de faciliter le partage d’informations entre les Etats.
La sécurité nationale au cœur de la souveraineté des États, les dirigeants autoritaires se frottent les mains. On n’en est pas encore à l’incendie du Reichstadt par un Marinus van der Lubbe, mais ceux qui auront en mains des millions de noms avec traces judiciaires ou sans, n’auront que l’embarras du choix, quand il sera tentant de masquer l’une ou l’autre erreur en haut-lieu.
Depuis plus de dix ans, le terrorisme et l’immigration irrégulière rendent incertaine la différenciation entre l’un et l’autre. On y pensait déjà au temps de Mitterrand, qui avait tant de choses à cacher lui-même (la francisque, sa fille naturelle, le Rainbow Warrior, les écoutes téléphoniques depuis l’Élysée, etc.), que dans le contexte d’aujourd’hui il lui aurait été plus facile de noyer le poisson par l’obligation du renseignement et la nécessité de l’urgence, entrant dans quelques-unes de ses tribulations.
Paradoxalement, si elle éclaire de manière crue les quidams sans distinction, cette nouvelle avancée des renseignements permet les manipulateurs de ces renseignements de se dissimuler derrière.
Le nombre de données récoltées ne cesse d’augmenter : des réseaux d’échanges de données, comme Europol, des bases de données européennes centralisées dont le but est de signaler des personnes ou objets afin de lutter contre la criminalité, « Ecris » le fichier d’échange des casiers judiciaires, ou le Visa information système (VIS) de toutes les données relatives aux demandes de visa de l’espace Schengen.
Une collecte de données personnelles s’appliquera à toute personne qui prendra l’avion, puis à toute personne qui voyagera en dehors de l’espace Schengen. «Il existe aujourd’hui une tendance à donner à la police un accès à des données d’individus qui ne sont pas, a priori, suspectés d’avoir commis un quelconque crime», révèle à la presse un fonctionnaire européen.
On peut s’attendre que d’ici dix ans, on saura tout de vous quelque part : âge, sexe, état-civil, défauts et qualités, préférence sexuelle, études, maladies, loisirs préférés, etc.
Pour ceux qui n’ont rien à cacher, ils trouveront cela normal. Personnellement ça me gêne. Je ferme toujours la porte des WC tous les matins sur le coup de 8 H et si un jour c’est à 8 H 30, je ne tiens pas à recevoir un coup de fil des autorités me demandant des comptes sur les origines de ma constipation.

10 février 2016

Hanouna, pire que Zika.

Charlie Hebdo s’est attaché à un sacré morceau : se défendre du goût des autres.
D’habitude c’est « l’élite » qui fait la fine bouche et dicte le bon et le mauvais genre. Les snobs embrayent, le bon public ricane, mais on voit rarement un magazine hebdomadaire s’en prendre à une icône du showbiz.
Les parangons du rire délicat n’ont garde de s’immiscer dans le rire populaire vu par les spécialistes de l’audimat, car ils partagent un fond de vulgarité avec ceux qu’ils méprisent sans l’oser pouvoir dire.
L’illustratrice Coco montre ici qu’elle a du cran. Dessiner ce qu’on pense est un plaisir très vif. Il est difficile à un être libre d’y résister.
Les faits :
En kiosque depuis ce matin, à la Une de Charlie Hebdo, l'illustratrice Coco, met en scène Cyril Hanouna déguisé en moustique, en train d’aspirer le cerveau d’un téléspectateur, le tout accompagné du titre : "Pire que Zika, Hanouna le virus qui rend con".
C’est bien vu, sauf qu’elle se met à dos quelques millions de gens qui n’ont que cet amuseur pour éviter de s’aller foutre à l’eau et quelques millions d’autres qui tuent le temps comme ils le peuvent.
Je suis du côté du public qui zappe l’émission de Hanouna plus souvent qu’il ne s’y attarde.
En réalité l’animateur le mieux payé du PAF fait rire de temps à autre, à d’autres moments il désole plus d’un en confondant bagout et humour. Sa performance n’est étonnante que par l’esprit de l’escalier dont il n’est pas dépourvu et sa capacité d’enchaîner deux heures de loufoqueries sans reprendre du souffle, mais est-ce suffisant ?
Depuis un certain temps, sur Europe, il multiplie les jeux. Hanouna s’essouffle. On dirait que le virus Zika l’a rendu con le premier.
Sa cour est insupportable, surtout cette « animatrice » qui rit sans arrêt, quand son mentor en mal d’une vanne en sort une qu’on n’espérait plus.
Hanouna est le symptôme d’une époque dont on peut dire qu’elle n’est pas folichonne. Qu’il faille un esprit fort pour enterrer les morts et que cet esprit ait besoin de puiser dans la matière grasse du verbe quelques plaisanteries, c’est ainsi que le peuple s’en contente et « que votre fille est muette » dixit Molière.
Que Coco de Charlie-Hebdo ne soit pas muette, j’en suis ravi.

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Le plus savoureux est de savoir que l’esprit Charlie n’est pas si éloigné que ça de Hanouna, et voilà que Coco s’en démarque ! On aura ainsi un débat intéressant et qui promet son pesant de conneries.
Pourquoi Hanouna est-il un personnage de bande dessinée dépassé, parce que son humour date d’avant 2006 (1), quand le héros de bande dessinée ne faisait pas de politique et surtout pas d’économie politique. Le rire de cette émission est garanti grand public, le gros du public est resté fidèle à l’avant 2006 aussi.
L'animateur-producteur, la poule aux œufs d'or de la chaîne D8, la star de Touche pas à mon poste va sans doute répliquer.
Tout ça va faire de l’audimat et ce n’est pas Coco qui touchera des royalties.
Sur Twitter, la polémique est déjà là. Si certains internautes défendent la liberté d'expression et prennent le dessin de Charlie Hebdo au second degré, d'autres s'insurgent contre le journal.
On est tellement descendu bas dans la manière de faire rire les gens, que la pauvre Coco n’aura que ceux qui ont la comprenette subtile de son côté, soit peu de monde.
Il n’en reste pas moins que le décervelage n’est pas une entreprise réservée aux seuls journaux télévisés. L’entreprise Hanouna fait partie d’un ensemble. Il est bon que Coco nous le rappelle. Merci à elle.
En dernière minute, Patrick Sébastien estime avoir plus de qualités qu’Hanouna pour faire la Une de Charlie. Coco devrait y penser une prochaine fois.
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1. C'est véritablement en 2006 que naît la première bande dessinée politique avec « La Face karchée de Sarkozy », les ventes dépassant les 200 000 exemplaires. Vient ensuite « Quai d'Orsay », qui raconte la vie d'un ministre des Affaires étrangères, librement inspiré de Dominique de Villepin.

9 février 2016

Du vent dans les Bourses.

Voilà des mois dans plusieurs chroniques (Le capitalisme peut-il survivre) que je dénonce une nouvelle crise sans que le gouvernement réagisse, sans que la presse joue son rôle d’informer.
Le dernier progrès du monstre est le dumping chinois sur l’acier, avec cette fois quelques ministres européens inquiets, parmi lesquels aucun Belge.
L’impassibilité avec laquelle Michel, Geens et les autres poursuivent une politique « comme si de rien n’était », est inquiétante. Malgré le chômage qui ne baisse pas, une croissance insignifiante et un appauvrissement général, si l’on excepte 3 à 4 % de Belges bien à l’abri en compagnie de nos mandataires politiques, à part au carnaval ça ne rigole plus en rue.
Est-ce par ordre venu « d’en-haut » ? La moindre amorce de diminution du nombre de chômeurs, la moindre accalmie sur l’état de la dette, le petit plus du CAC 40 et voilà un feu d’artifice de joie qui s’allume. C’est ainsi que le Financial Times triomphait le 22 janvier sur un titre d’une demi page « Les Bourses américaines et européennes rebondissent ».
Quelques jours plus tard, les Bourses replongeaient, mais sans commentaires.
C’est qu’ils sont inquiets sans l’oser dire, les bougres ! Le système économique, c’est toute leur vie après tout. Un deuxième krach façon 2008, sinon pire, peut faire basculer le monde dans une horreur économique sans nom.
Nos bouillants libéraux purgent les populations, réduisent les plus fragiles à la misère et ils auraient tout faux ?
« Vendez tout » conseille l’économiste de la Royal Bank of Scotland. Quant à Saros, il trouve beaucoup de similitude entre 2016 et 2008.
Les fonds spéculatifs américains plombés par le manque de liquidité aussitôt en faillite, une deuxième fournée dans l’impossibilité de rembourser l’épargnant prend le relais dans les pages financières du New-York Times.
Proche du bide de 2008, cette crise s’amorce aux États-Unis dans une croissance mondiale atone. Le doute s’installe avec l’effondrement du pétrole et le coût dès lors trop élevé des huiles de schiste.
La Chine patine et peine à revenir aux taux de croissance à deux chiffres.
On croirait ces facteurs bénéfiques à l’Europe, c’est le contraire n’en déplaise à Michel. La baisse des carburants n’a aucun effet. L’empilement des mesures d’austérité se paie par la stagnation, sinon par la récession.
Les pays émergents devraient en profiter, le Brésil et l’Inde marquent le pas, d’autant plus dramatiquement qu’au moindre recul, c’est la famine sur les trottoirs de Bombay et la corruption qui indigne la population de Sao Paulo.

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Pas que les libéraux et le clan Michel bouchés à l’émeri à côté de leurs pompes, les grands patrons se croient tout permis et on n’en finit plus de lire les montants astronomiques qu’ils soutirent des fonds des entreprises où ils vaquent, dans des situations pas toujours d’une euphorie florissante. De vingt à trente millions de $, voilà l’enveloppe des grands patrons de banque qu’ils prennent à l’année aux USA et en Europe, que ça marche du tonnerre ou que ça risque la faillite.
La bombe financière, cachée sous la grande table autour de laquelle banquètent nos illustres avec les grands patrons, attend un « cygne noir » comme détonateur (On désigne ainsi le premier domino qui fait tomber les autres).
Tous les économistes officiels prédisaient déjà un avenir radieux à l’économie… en 2007 ! Ne sont-ils par merveilleux ? Ils n’ont pas besoin de revoir leur copie. Ils n’ont qu’à nous resservir ce qu’ils nous écrivaient alors.
Et les journaux d’en raffoler, et les libéraux d’en redemander !...
Certes on nous informe. Par exemple RTL a effleuré la situation des Bourses aujourd’hui, soit trente secondes. Auparavant, madame Darhmouch nous avait tenu dix minutes en haleine sur la question du vent soufflant jusqu’à 110 à la côte.
Ce raccourci, c’est toute la combine.
De toute manière l’économie emmerde tout le monde, à commencer par Hakima.
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**** Bon, ça ne vous rappelle rien ? La Bourse d'Athènes a clôturé ce 8 février sur une chute de 7,87%, plombée par les valeurs bancaires, sur fond de turbulences pour le gouvernement de gauche, et d'inquiétude sur les places européennes déprimées par les perspectives de croissance mondiale. La Bourse de Paris a ainsi terminé la séance en recul de 3,20%.

8 février 2016

Des lois à foison

La futilité des sujets fait souvent le lit de « réflexions profondes » que le public croit être l’ordinaire des instances dirigeantes. Tout ce que l’on peut demander à nos élites, c’est de paraître intelligentes.
C’est ainsi que finalement émerge une philosophie discutable de nos gouvernants. Pour exister ou laisser une trace, ceux-ci au lieu d’administrer les lois en vigueur, proposent des nouveautés à tour de bras, alors que neuf fois sur dix elles existent sous une autre forme.
Il ne suffit pas à un parlementaire de déposer des amendements. Quand son parti est au pouvoir, le mandaté joue contre son propre camp, à moins qu’il en ait été prié par les éminences du parti. Son triomphe c’est le dépôt d’une loi nouvelle, même si elle est redondante. Le sommet c’est quand elle est adoptée et qu’on l’appelle du nom de celui qui l’a déposée. Alors, le parlementaire triomphe et passe à la postérité.
Ce jeu est des plus nuisibles pour la « démocratie ». Il entraîne un gonflement des applications, ajoutant des explications aux explications, un surcroît d’interprétations, des batailles d’experts et finit dans l’incompréhension générale.
Nos Augustes aiment ce cirque. La Belgique, avec ses cinq gouvernements, a la réputation d’un pays surréaliste. Si en art le surréalisme vaut son prix, en politique le terme est usurpé. Il s’agirait plutôt d’une vaniteuse bêtise propre à nos parlementaires.
En février 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo, le gouvernement fédéral représenté par le ministre de la Justice Koen Geens adoptait 12 mesures antiterroristes. Dont la déchéance de nationalité pour terrorisme des personnes condamnées à une peine de plus de 5 ans de prison. Personne n’a moufté à l’époque. Il faut dire que le citoyen belge irait jusqu’à adorer entrer en dictature pour que « ça change ». Il doit être content. On y est presque.
Ce point de vue se répand dans la Communauté européenne.
La France a du retard. Valls veut inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution. On jase trop. On finit par réfléchir. La déchéance s’y trouve déjà sous une autre forme : la déchéance des droits civiques et si on va un peu plus avant dans le caractère répressif, un chapitre entier de la loi est consacré à l’exception en temps de guerre, la sanction suprême étant le peloton d’exécution, malgré l’abolition de la peine de mort en France.
Hollande a bien dit que les Français étaient en guerre et a désigné l’État belligérant, l’EI. Il suffirait de solennellement proclamer cet état de guerre pour utiliser légalement les lois en vigueur.
Ce serait trop simple.

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La parlote prend de l’ampleur. Ceux qui étaient d’accord ne le sont plus. On constate que cette déchéance serait inefficace et toute symbolique. Elle toucherait à peine trois ou quatre individus dans les années à venir.
Mais Valls est lancé, poussé par l’Élysée. Par tempérament, il s’emballe facilement "Non, ce n'est pas une idée de droite, ce n'est pas une idée qui vient de l'opposition", s'en prenant à gauche comme à droite à ceux qui, de plus en plus, rechignent à approuver ce qui ressemble à une comédie du pouvoir.
Les opposants argumentent. Ce projet est superfétatoire. "On ne modifie pas la Constitution quand le pays est en guerre, dit Bernard Debré (LR). On ne modifie pas la Constitution en état d'urgence et surtout quand c'est inutile". Et de s'interroger : "Pourquoi vouloir toucher à notre Constitution si tout est déjà prévu dans notre Code civil ?"
Voilà tout est dit.
Seulement voilà, la sagesse que l’on devrait attendre des gens qui ont quand même la mission importante de conduire nos voisins est peut-être ce qui manque le plus. Et là, on peut en parler d’expérience, le cas n’est pas propre à la France.

7 février 2016

Lakshmi les baskets. (dernier épisode)

Les flèches de la Région, ces hauts managers de l’Élysette, n’ont jamais été capables de faire tourner une entreprise dans le seul intérêt des Wallons.
– C’est pas notre boulot pleurnichent-ils.
Et ceux qui mettent la clé sous le paillasson en s’enfuyant avec la caisse, c’était le leur ?
Ils doivent une fière chandelle à Jean Gandois pour un sauvetage, quand Cockerill leur était resté dans les bras et qu’ils ne savaient qu’en faire. C’était inespéré pour eux et pour nous. Hélas ! aussitôt remis sur pied, ils n’ont eu de cesse de fourguer l’entreprise à n’importe qui.
Les discours ne furent pas sans trémolos. Abondants, on les a encore dans les oreilles. Les sidérurgistes avaient toutes les garanties du monde avec Usinor !
Et en effet, pendant une paire d’années tout semblait être bien parti.
Les hauts-fourneaux étaient réhabilités. La vocation du bassin de produire de l’acier était confirmée. On envisageait à peine l’écologie dans les environnements pollués des bois au-dessus de Seraing. Le Bourgmestre Onkelinx voyait même d’un bon œil le déversement de « matières propres ? » résidus ferrugineux dans les sentiers dégradés par les eaux de ruissellement.
Vu la suite, il serait bien utile que les personnels de la FN Herstal se méfient, depuis qu’il est question de brader l’affaire au plus offrant du savoir faire liégeois.
La suite, tout le monde la connaît.
Les patrons français d’Usinor magouillent avec l’Arbed et quelques autres et cette fusion produit Arcelor, dans des combinaisons d’intérêts privés et peut-être même s’agit-il des propriétaires d’Usinor jouant avec les fusions pour des raisons fiscales mais aussi des accords signés avec les flèches de la Région.
Ainsi les personnels passent d’un propriétaire qui a des engagements à un autre qui en a moins et avec des conditions nouvelles, genre purges (les premières) sur les sites en activité.
Les syndicats sentent l’oignon. Les personnels sont inquiets. La Région triomphe. Arcelor est l’entreprise au top, foi de Marcourt.
Jusqu’au jour où Lakshmi Mittal, tout sourire, une bagouse de la valeur d’un haut-fourneau au doigt vient faire le charmeur et fait danser sortant du panier nos habiles représentants du peuple. J’entends encore les commentaires « C’est Arcelor qui reprend Mittal, la preuve le groupe s’appellera Arcelor-Mittal ». On voit la puissance du raisonnement. Marcourt en est aux grandes effusions énamourées, brandissant les garanties. Ce n’est que plus tard qu’il traitera l’Indien de salopard.
Archi dilués dans la jarre d’embrouilles, nos hardis défenseurs de la Région signent tout ce qu’on veut la main sur le cœur… et peut-être sur le portefeuille, mais ça on ne le saura jamais.

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Et c’est le commencement de la fin.
Aucun accord ne sera respecté. On laisse les communes se débrouiller avec les friches des usines qu’on abandonne et Mittal finit par aller fondre son acier ailleurs.
Pourquoi produire de l’acier ? On a pour dix ans de ferrailles à enlever des murs, dit-on à Seraing.
En février 2016, Arcelor Mittal est en déconfiture. Son titre à la Bourse dégringole. Le groupe sidérurgique a annoncé un creusement spectaculaire de sa perte à près de 8 milliards de dollars en 2015. Sa dette nette est à 15,7 milliards de dollars au 31 décembre 2015. Le groupe a cédé pour un montant de 875 millions d'euros la participation de 35% qu'il détenait dans l'équipementier automobile espagnol Gestamp. On vend les bijoux de famille… enfin pas tous le fameux rubis de Lakshmi est toujours au doigt de celui qui fut reçu en grande pompe comme le sauveur de la sidérurgie liégeoise par ceux qui du PS et du CDH sont encore au pouvoir à Namur.
Nos grands hommes fêteront-ils la dixième année de fusion du sidérurgiste Mittal Steel avec son rival européen Arcelor ? Ce groupe porté aux nues n’a toujours pas fait la preuve de son efficacité. A vue de nez, le bilan de l’OPA apparaît pour le moins sombre. Lancée en janvier 2006, la prise de contrôle d’Arcelor par le groupe de Lakshmi Mittal devait pourtant devenir le « leader mondial de l’acier », capable de peser sur les prix et de dégager des synergies sans fermeture d’usines pour « créer de la valeur »… Sur l’ensemble de ces critères, le compte n’est pas bon.
Nos grands limiers ne fêteront pas l’événement. Ils ont l’esprit ailleurs. Voilà longtemps qu’ils n’ont plus de responsabilité dans le domaine de l’acier et le personnel recasé, au chômage ou travaillant encore sur des sites squelettiques, ils s’en foutent.
Par exemple Liège Export, voilà un bijou de famille qui devrait attirer des convoitises, une surenchère d’offres de rachat. Ce n’est pas pour rien qu’on va mettre Marie-Dominique Simonet sur le coup. C’est une libérale-chrétienne pur sucre, donc bradeuse au nom du marché. Elle va remplacer un vieux truqueur, arnaqueur et sensible aux sous qu’est José Happart, président controversé de Bierset, mais convaincu que l’aérodrome doit rester à la région liégeoise.
L’aviation est pleine de Lakshmis qui ne demandent pas mieux de débarrasser nos flèches de ses affaires où ils n’entendent rien.
Une nouvelle course à l’échalote va commencer.
Et si Arcelor-Mittal se lançait dans l’aviation ?

6 février 2016

Discrimination positive.

La fascination en Belgique des partis et d’une grande partie de l’opinion du modèle anglo-saxon de la coexistence des cultures a conduit au désastre sans précédent que nous connaissons. Le multiculturalisme, ça ne marche pas…
Un des facteurs aggravants a été la discrimination positive, pourtant bardée de bonnes intentions. Elle est tout doucement en train d’achever l’esprit de la laïcité.
La discrimination positive dans une société cloisonnée et hiérarchisée par l’argent a été longtemps un formidable espoir de fonder une société nouvelle sur le mérite et la justice sociale pour tous, sans tenir compte des origines des citoyens.
Longtemps la référence à Colin Powell, Noir américain, chef d'Etat-major des armées de 1989 à 1993 et secrétaire d'État de 2001 à 2005, a été une belle affiche libérale masquant la réalité d’un des pays les plus racistes au monde, pour en faire le « symbole » d’une discrimination positive vers laquelle tendait et tend encore une intelligentsia des partis politiques belges actuels,
Hélas ! le résultat est nettement décevant.
Non seulement la mobilité sociale n’existe pas en Belgique à l’exception de quelques réussites qui deviennent des vitrines pour une propagande d’un succès supposé à l’image de celle de Colin Powell, mais outre les enfants d'immigrés victimes de discriminations spécifiques, les enfants d'ouvriers et d’employés ne voient pas s'ouvrir devant eux les portes des postes à responsabilités.
Quand bien même certains y arrivent par le biais de la politique, ils s’empressent de conforter la réalité en sautant d’une catégorie « maudite » à une autre plus confortable, en oubliant presque aussitôt d’où ils viennent.
En plus de la justice sociale en rade, la discrimination positive ne règle pas la question de l'intégration... La vraie discrimination est celle de l'argent et avec le système libéral, elle le restera encore de longtemps.
Les immigrés comme bien d’autres en sont les victimes.
Cependant la discrimination positive ne s’est pas arrêtée sur ce constat d’échec. Parallèlement elle s’est engagée sur un chemin qu’elle n’aurait jamais dû emprunter : celui de la foi et des religions. Elle a voulu établir une discrimination positive à propos d’une religion en pointe causée par l’afflux d’émigrés de croyance musulmane par rapport aux religions catholiques et protestantes en régression. Elle pensait ainsi aider les populations nouvelles à faciliter le choix des lieux où exercer ces pratiques religieuses et petit à petit gommer les différences de mœurs et d’habitudes dans une intégration réussie.

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Et là encore force est de constater qu’à peu près tous les mandataires issus de l’immigration se sont évertués à défendre leurs coreligionnaires plutôt que l’ensemble des victimes du système social défavorable aux classes inférieures.
Le récent exemple de cette députée d’origine turque refusant d’adhérer à la reconnaissance du génocide arménien en est une des composantes.
Je n’ai entendu que très peu d’échos en Belgique à la courageuse intervention en France d’Élisabeth Badinter coupable aux yeux d’une grande partie de l’opinion d’avoir défendu la laïcité, sans avoir eu peur d’être traitée d’islamophobe, lors de l’affaire du viol collectif de la Saint-Sylvestre à Cologne.
Dire que l’on adhère aux principes de la laïcité et tenter de les défendre est en passe de devenir une atteinte à la discrimination positive et une atteinte à la foi religieuse !
Alors que c’est la liberté de conscience qu’on est en train de mettre à mal à propos du mauvais procès aux défenseurs de la laïcité, comme si ceux-ci n’en étaient pas les premières victimes !

5 février 2016

Théâtre des immodestes.

Qui aurait cru que la démocratie dans laquelle on mettait tous les espoirs, allait se terminer ainsi pour les élus : courette derrière les Messieurs qui ont des sous et qui veulent bien en donner un peu, à condition qui vous leur en gagniez le double !
Si pour Alain, réfléchir c’est nier ce que l’on croit, plus personne en Belgique n’a de la réflexion.
Qui se croit ne sait plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien. De toute évidence, on est arrivé au bout du système. Comment voulez-vous que nos batteurs d’estrade s’en sortent ? Leur cagnotte-mandat ne tient plus qu’à un fil. Un degré de plus et le thermomètre explose. Avec un certain cynisme, on pourrait dire que le genre Front National est leur denier recours, avant liquidation de la pensée démocratique. Parce que, figurez-vous, ils en viendront à accueillir les Le Pen belges. Ils les ont déjà accueillis, du reste, dans la N-VA et pour la personne « mythique » de Bart De Wever. Michel est aux petits soins. Sa servilité redouble pour faire oublier ses discours préélectoraux sur l’extrême droite flamande.
Dans la démarche politique de Junior perce l’égoïsme de quelqu’un qui ne pense qu’à lui.
L’égoïste traite les autres comme s’il n’était rien. C’est le paradoxe de l’homme politique de faire croire le contraire au public, lui qui est par essence tellement différent. Mais puisqu’il veut être tout, l’égoïste doit bien prêter quelque importance aux autres ! Surtout s’il veut les persuader qu’il ne l’est pas.
Pourquoi le public est-il majoritairement convaincu que la politique actuelle est au plus près de la démocratie ? Comment ne voit-il pas que tout cela est une imposture et que personne ne peut rien pour lui, en-dehors de lui-même ? C’est justement parce qu’il s’est laissé convaincre que les ministres sont attachés aux personnes et au bien public. Ce qui a été cru par tous a toutes les chances d’être faux dit l’homme d’expérience et le philosophe.
Ces gens qui dirigent le pays à leur manière, sans se préoccuper de la nôtre, ont tous ce désir de supériorité qui s’apparente aux mécanismes de recherche de la sécurité financière.

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Qu’avaient besoin Kubla, De Decker et pas mal d’autres dont la plupart resteront inconnus, de grappiller quelques millions de plus ? Si ce n’est par peur de manquer !
Et oui, ils en sont tous là. Ils tiennent à leur métier parce que c’est un mandat public et qu’ils n’ont que ça pour vivre (très bien) mais sans lequel ils resteraient anonymes. Qu’on ne parle plus d’eux est encore ce qu’il y aurait de plus insupportable. C’est une question d’ego, certes, mais c’est surtout une manière de vendre sa notoriété aux plus offrants. Et comme diraient ceux qui savent : ça a son prix !

4 février 2016

Le règne du médiocre.

Le mime Marceau le tenait à la perfection, son mouvement de la « marche contre le vent » est l'origine du moonwalk de Michael Jackson. L’art de faire croire qu’on marche sans bouger a trouvé un successeur : Charles Michel !
Son inaction/action touche à l’application du bon élève. Chez lui la moyenne devient une norme, le compromis domine : idées et hommes sont interchangeables. Voici le règne de la médiocratie, la révolution anesthésiante en Europe, c’est du Belge !
La « révolution anesthésiante » nous invite à tenir au centre, comme sur la Foire quand le disque tourne de plus en plus vite et que les badauds glissent contre la paroi extérieure. Plus on tourne, plus on pense mou, sans conviction, juste une envie de vomir et à désirer devenir interchangeables avec ceux qui rient derrière la balustrade. Il ne faut surtout pas inventer ce qui pourrait remettre en cause l'ordre économique et social.
Les médiocres ont pris le pouvoir.
On affiche des posters géants de Bacquelaine dans les homes de Chaudfontaine. C’est en somme une quintessence cet homme là !
Médiocrité désigne ce qui est moyen. Un élève médiocre ne signifie pas pour autant qu’il n’ait pas réussi à décocher un diplôme.
La médiocratie désigne un régime où la moyenne devient une norme impérieuse qu'il s'agit de respecter. Il ne casse rien, c’est ça qui rassure. Il atteint au modèle.
Être médiocre est un impératif de réussite. L’ennui, c’est que tout le monde n’a pas la vocation.
Tout nous force à l’être, d'abord la division et l'industrialisation du travail ont transformé les métiers en emplois et les emplois en corvées. Dans le travail, le travailleur a un coût parfois considérable. Il faut abaisser les tâches jusqu’à ce qu’elles soient tellement partielles que le premier idiot venu peut faire l’affaire. Mais voilà, faire l’idiot quand on ne l’est pas donne de la souffrance. Les trois quarts des travailleurs souffrent d’abord de ça.
Les métiers se sont progressivement perdus de cette manière. Le travail s’est désincarné. Les salariés qui passent d'un bout de la chaîne à l’autre font un travail dont le seul intérêt est d’être un moyen de subsistance.

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L'objectif est de rendre les gens interchangeables avant les robots qui les remplaceront un jour. La production échappe à la conscience. Exception faite des ingénieurs et des propriétaires, tout le monde s’emmerde. L’abrutissement est bon à la médiocrité. Le manuel rejoint l’intellectuel par le bas. Charles Michel se frotte les mains, encore une couche de médiocrité et on sera bientôt dans les normes des gagneurs du marché européen.
Le versant politique de la médiocratie est à peu de choses près identiques. Margaret Thatcher en a imaginé les principes sous couvert de saine gestion des institutions publiques. Appliquer à l'Etat ce qui marche, à savoir les méthodes des entreprises privées.
L'adaptation des institutions aux besoins des entreprises, voilà la mission de nos médiocres nationaux, mélangeant hardiment démocratie et économie, confondant l’une et l’autre, permutant les genres et maquillant les contraires en parents proches.
Le système encourage l'ascension des moyennement compétents au détriment des super compétents ou des parfaits incompétents. Ils risquent les uns et les autres de remettre en cause les conventions du système. On a besoin que le médiocre ait juste la connaissance utile. L'esprit critique est redouté puisqu’il est ouvert au doute. Il fait usage d’un esprit curieux dont le médiocre est dépourvu.
Drôle d’économie qui ne tient pas compte des hommes qu’elle utilise !

3 février 2016

Une pêche d’enfer.

Le chômage de longue durée a augmenté un peu partout dans le pays.
L’exclusion du chômage a fait glisser 27.000 demandeurs d’emploi de l’ONEM au CPAS. Ce n’est pas tout. Le principal contingent était formé de jeunes. Le deuxième verra plus de femmes et ainsi de suite.
C’est ce qui s’appelle traquer la pauvreté pour en extraire un maximum.
Pourtant des économies dans un pays qui compte cinq gouvernements plus les doublons que sont les Provinces et leurs gouverneurs, trouver 8,7 millions d’euros (c’est ce que rapportent les exclusions) ne devrait pas être difficile.
La machine à broyer du marché de l’emploi a encore frappé.
Aux dernières nouvelles, rien du côté des salaires et apports divers aux ministres et parlementaires, moins que rien question des hautes pensions, sauf Bacquelaine qui veut crever le plafond des maximas, pas une once d’économie du côté du parc automobile et des fastes de l’État. Le gouvernement va reprendre le Stuyvenberg, château qui vit les derniers instants de Fabiola, après quelques aménagements (on ne sait pas au juste pour combien de millions) il reprendra sa fonction de relais château pour des étrangers de marque.
Il existe pourtant bien des moyens de renflouer les caisses de l’État.
Par exemple : puisque le vieux rêve du MR c’est de payer les fonctionnaires selon leur mérite, pourquoi n’en ferait-on pas autant de nos ministres et représentants ?
Indexer les indemnités des élus sur les voix de préférence qu’ils ont recueillies lors de la dernière élection pourrait être un bon départ.

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C’est le moment de montrer l’exemple.
Les cooptés, les parachutés, les bien placés auraient droit à des indemnités minimales. Deux fois le salaire d’un instituteur serait rendre un hommage aux enseignants et mettre un éclairage sur le peu de moyens qu’on leur donne. Ainsi, ils auraient au moins en la personne des planqués de la démocratie des alliés qui auraient intérêt à pousser les salaires dans cette branche mal aimée de l’Administration.
Cette austérité aurait au moins le mérite de rapprocher l’élu du citoyen. Le peuple aurait ainsi un peu plus de considération qu’il en a aujourd’hui pour ce monde tape-à-l’œil et bobo que ce fichu système produit, comme le pommier produit des pommes.
Voilà une belle mission pour les élus du PTB.
Toute cette sale politique est poussée comme la poussière sous le tapis. Le show du jour est programmé sur le sujet du terrorisme. Voilà qui au moins ne soulève aucune critique et permet d’attenter à la liberté de tous dans des actions contre quelques-uns. Et c’est tout bénéfice puisque dans la trouille générale, tout le monde est d’accord et Michel est un héros !
Pour le reste, la sage Belgique s’aligne ainsi sur les directives européennes. Ces temps-ci, elles penchent plutôt à droite, comme le navire remorqué vers Bilbao.
Trouver un emploi qui n’existe pas est devenu la prouesse exigée de tout chômeur. La liste des fainéants s’allonge de ce fait.
Le nouveau sport consiste à opposer travailleurs et chômeurs, victimes l’un et l’autre de la même pression du marché du travail.
Et pourtant, ça marche. C’est fou comme le Belge est docile, bon bougre et patriote ! D’autant qu’on vient de l’enjoindre de dénoncer les immondes fraudeurs qui vivent peut-être dans l’appartement à côté ou dans le taudis d’en face !

2 février 2016

Une réunion importante.

On a beau se dire que le pays est dirigé par des gens comme nous, plus on y pense moins on s’en persuade.
On dit que la fonction doit être respectée et qu’en respectant l’homme qui l’assume on agit dans ce sens. Ce qui choque c’est ce qu’il y a autour, c’est-à-dire le cadre dans lequel tous sont imbriqués, qui nous appartient puisqu’on prélève sur le travail de millions de Belges de quoi acheter, entretenir, rénover le patrimoine national, mais dans lequel nous n’évoluerons jamais. Parce que nous n'y avons droit que de loin et pour seulement la vue.
Dans ces milieux où les décisions sont prises nous concernant nos représentants sont comme poissons dans l’eau. Ils sont si peu nos représentants dans les faits qu’on se demande s’ils savent vraiment qui nous sommes ?
Pour garder le contact, on les prend au sortir d’une réunion importante, ils stationnent dans un endroit choisi comme un grand hall, tel celui de ce soir avec le premier ministre français venus pour prendre des mesures de la plus haute importance. Un grand escalier prolonge le symbole du long chemin à parcourir, mais directement dans l’espace filmé après leurs personnes, des drapeaux, l’européen, le français et le belge leur font comme un décor patriotique. Ils y sont à l’aise… ils nous incarnent !...
On les sent préoccupés. La préoccupation est le signe visible qu’ils s’inquiètent de notre avenir. Qu’en savent-ils ? L’environnement montre la richesse de l’État et leur opulence en témoigne. Il fait chaud, les lustres brillent, les portraits d’hommes aussi importants qu’eux mais morts, témoignent de la légitimité en même temps de la solennité de l’événement. Le personnel de maison est attentif. La porte à double battants s’est refermée sur la grande salle de la réunion. Ils y ont bu du café dans des tasses aux armes de la Belgique et un buffet discret leur a permis une sustentation légère mais roborative. Les journalistes se placent, eux aussi avec un sentiment de hiérarchie. Ils viennent du dehors. Les plus dépenaillés sont les perchmen et les porteurs de caméras. Ils apportent du dehors la froidure d’un premier de février. Ils y retourneront pour verser dans nos grandes oreilles stupides les paroles ciselées par des années de modélisation universitaire du parcours impeccable de ceux qui n’ont rien de neuf à dire, mais qui le disent si bien.
Michel et Valls souffrent en notre nom d’une grande inconnue : le terrorisme, quand va-t-il à nouveau frapper ? Pourtant, ils sont au courant, même si nos craintes rejoignent les leurs sur certains points. Quelqu’un leur a bien dit ce qu’on gagne à l’usine, comment on se fait virer, ce qu’un pensionné a pour boucler un mois de rhumatisme de plus.
Il faut croire que non. Quand ils abordent ces sujets préoccupants venant d’une autre inquiétude, ils sont tout différents.
Ils abandonnent le lyrisme patriotique de la Nation en danger, pour nous donner une leçon d’économie. Ils savent que c’est inutile, que nous ne comprendrons pas, mais ils s’obstinent quand même, par devoir.

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Pour l’heure, Valls a très bien résumé la situation de ce soir : le terrorisme frappera encore, on ne sait pas où et on ne sait pas quand. En somme, ils ne savent pas plus que nous. Sauf qu’ils disent cela d’un ton tellement supérieur qu’on se dit qu’ils en savent plus que ce qu’ils nous en disent, mais qu’ils se taisent pour ne pas gêner les opérations en cours.
Moyennant quelques libertés en moins qui tiendront en plus des contrôles renforcés, quelques caméras supplémentaires aux points stratégiques, des investissements en modernisations diverses et en embrigadement de nouveaux policiers, tout n’ira pas plus mal qu’avant, mais malheureusement pas mieux non plus.
Tout cela, évidemment, coûtera quelques millions d’euros en plus. Ils balaient les chiffres d’un revers de main. Est-ce que cela compte en comparaison des vies protégées ?
D’aucuns regarderont ces magnifiques personnes, intelligentes, bien habillées si humaines puisqu’elles ont parlé toute la journée de nous, comme des espèces d’ovnis dans un aquarium aux parois de verre en feuillets sécurisés.
La démocratie se faisant, la plupart seront au contraire convaincus d’avoir vus des surhommes dévoués à leur service.
Voilà le malheur du peuple.
Quoiqu’on fasse, il voit toujours les choses de multiples manières.
C’est une souffrance pour lui.
S’il y avait unanimité dans un sens comme dans l’autre, il serait asservi ou bien complètement libéré de ses marionnettes.
C’est fini. Ils n’ont plus à nous parler. La presse est évacuée. RTL restera. Trois fauteuils ont été disposés. Ils n’ont pas dit un mot sur la religion musulmane. Dieu, c’est un terrain mouvant. On ne sait jamais dans ce qu’il fait si c’est lui ou le diable.

1 février 2016

La laïcité en péril.

La plupart des mandataires publics mentent sur la place de la laïcité dans l’État par rapport à celle que les religions prennent aujourd’hui.
On dirait que pour acheter la paix civile, il paraît tout naturel de rabattre un peu des prérogatives de la laïcité dans la construction d’une démocratie confrontée à ces religions.
C’est de bonne guerre pour les violons de l’orchestre que sont les parlementaires. La question principale pour eux est de rester populaire. Pour cela il convient de gommer les différences, oublier la laïcité et espérer que l’électeur en fera de même. Il est même utile de se dédouaner de la laïcité en poussant ostensiblement des candidats de religion musulmane dans des « carrières » de mandataires publics, au nom de la pluralité et de l’ouverture.
Quant aux bourgmestres la plupart ne peuvent même plus appliquer un minimum de règles laïques dans leur rapport avec certains citoyens sans passer pour des militants athées, voire des racistes.
Aujourd’hui la faute impardonnable, partagée par les dirigeants et l’opposition, c’est de soutenir l’idée que la religion musulmane n’a rien à voir avec Daech et ses crimes. Cette faute aurait le motif louable d’éviter l’amalgame qui aurait jeté de la suspicion sur l’ensemble de la collectivité musulmane. Cependant, cette idée est erronée et dangereuse, parce qu’elle s’oppose à une vérité et que cette vérité est bien perçue par beaucoup de gens.
Évidemment tous les musulmans ne sont pas des criminels. Ils sont presque à l’unanimité des gens honnêtes et respectables. Mais venir nous dire que leur religion n’est pas indirectement responsable des crimes et des meurtres que des exaltés commettent au nom d’Allah, c’est nier la violence des sources du coran et du prophète, comme la violence des guerriers de l’EI et notamment l’influence qu’ils ont sur des esprits fragiles et crédules.
C’est comme si un historien de la religion catholique dissociait de la foi chrétienne ceux qui en son nom brûlèrent et terrorisèrent des gens qui ne pensaient pas comme eux.
On peut comprendre la peur du soufisme et d’autres sectes extrémistes, mais, il n’y a pas de demi-vérités qui vaillent. Dans ce genre de mensonge, aller à l’encontre des faits, c’est aller au pire.
Les partis d’extrême gauche sont les plus remontés sur la poursuite de ce mensonge, traitant d’affreux bourgeois racistes tous ceux qui voient un rapport entre la religion et les crimes de Daech. On peut se demander pourquoi ? L’ultra droite s’en distingue en y impliquant tous les immigrés ! Ce faisant, elle seule fait du racisme.
Dans l’affaire des viols en série de la Saint-Sylvestre à Cologne, les violeurs et les voleurs étaient pour la plupart des demandeurs d’asile d’origine musulmane. Ce fait a été totalement occulté à gauche et à droite en raison du même aveuglement volontaire, y compris de la part des mouvements féministes. C’est ainsi que des philosophes se sont emparés du phénomène et de faits-divers, celui-ci s’est transformé en accusation de laxisme des autorités.

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Pourtant la quadrature n’en est pas une. Tout est simple quand on raisonne. La liberté est dans le respect des croyances, toute idéologie, toute profession de foi, toute manifestation de la pensée. Cette liberté ne peut être qu’individuelle. S’il est loisible à l’homme de croire en ce qu’il veut et de se joindre à d’autres possédant les mêmes convictions et croyances, qu’il lui soit bien signifié qu’il lui est interdit par la loi d’insister et soumettre les indifférents et les réticents à sa foi et ses croyances, par la violence ou l’autorité qu’il exerce sur eux.
De même, si sa foi religieuse va à l’encontre des lois citoyennes, le croyant doit s’y plier et l’autorité peut l’y contraindre.
La laïcité est en péril, parce que ceux qui devaient la défendre ne le font pas, autorités et partis politiques confondus. Ce faisant nos mandataires mentent et s’acharnent à défendre le mythe d’une religion exemplaire, confondant volontairement tout et n’importe quoi avec la morale.
Ces questions sont trop importantes pour cultiver l’ambiguïté, même si c’est pour préserver les chances d’une pédagogie adaptée à une multitude mal préparée à la laïcité.
On ne peut qu’être d’accord avec l’extrême gauche sur la catastrophe pour l’Homme qu’est l’économie capitaliste. On ne peut pas l’être sur les croyances, tant cette idée d’assembler les religions et la laïcité en mettant cette dernière au service des premières est fausse et irréaliste. On ne peut pas transiger sur le principe de la priorité de la laïcité dans nos assemblées et dans la vie citoyenne sur les religions et la foi des croyants. Il en va du devenir de l’Europe.