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Tout à refaire.

Qui s’est frotté à la science économique a pris conscience qu’on était aujourd’hui loin de la théorie, sinon que la « science » était impropre à la qualifier.
L’économie n’est pas une science. C’est une interprétation laxiste d’une théorie fantaisiste à la tête du client, liée aux circonstances.
Reste les mots et leur usage.
On est troublé devant leur inadaptation à la situation mondiale.
D’abord la crise.
La crise est un moment où les marchés cherchent un nouvel équilibre et un rajustement des prix. Le temps de la confusion et de la violence est déterminé par la confrontation des marchés dans l’offre, la demande et des liquidités disponibles. C’est une affaire de quelques années qui dépasse rarement cinq à six ans. C’est un tourbillon dans lequel tout semble entraîné vers des abîmes. Fortune, chômage, indices divers sont comme des pièces flottantes d’un navire qui vient de sombrer qui s’entrechoquent dans une eau remuée.
Puis, tout se calme progressivement. L’économie repart. Les spéculateurs reprennent confiance et un nouvel ordre s’établit, guère différent de l’ancien.
C’est ce qu’on apprend dans les écoles.
Les pédagogues ne vont pas plus loin. Les économistes officiels n’en demandent pas plus. Ils ont plusieurs années devant eux pour analyser le phénomène.
Dire que la crise est désormais systémique semble être d’un autre domaine, quasiment extraterrestre. Pour le monde de l’économie, c’est pratiquement dire à un croyant que dieu n’existe pas.
Parce que le système signifie pour beaucoup la bible et comme il n’y a qu’un dieu, il n’y a qu’une économie possible : le capitalisme.
Or, une crise systémique pour en sortir exige des modifications importantes dans les compromis sociaux et dans les rapports entre le capital et le travail.
Quel que soit le résultat d’une sortie de crise systémique, l’organisation économique ancienne est profondément modifiée. C’est le résultat d’un match entre deux forces en présence, celle du travail et celle du capital. Quand les acquis sociaux disparaissent, que le temps de travail s’allonge et que la retraite s’éloigne d’un âge déterminé précédemment, c’est le capital qui gagne et impose sa loi. À l’inverse, quand les coffres-forts sont forcés, que les fortes disparités de revenus sont critiquées et corrigées, que les égoïsmes sont vaincus, c’est le travail qui l’emporte.

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L’ordre ancien disparaît et un nouvel ordre tente alors d’apaiser le conflit entre les parties, mais de toute manière, on quitte un système pour entrer dans un autre, qu’il soit meilleur ou pire que le précédent.
Ensuite, un nouveau mode de régulation apparaît que tentent de maîtriser ceux qui d’entre les politiques ont survécu pour animer un nouveau projet de démocratie.
La pandémie de la crise systémique actuelle tient dans la forme de concurrence tout azimut à l’échelle mondiale.
Tant qu’elle n’est pas clairement définie, elle ne sera pas débridée et n’offrira pas son bubon de purulence aux médecines nécessaires.
La mondialisation est une des pires erreurs que l’on ait commise. On ne percevra pas des remèdes adaptés et l’économie ira de bulles en bulles si on n’en convient pas, produisant à chaque fois un 2008 de plus en plus forts jusqu’au drame final, dans une perdition sauvage de toutes les économies locales.
L’économie mondialisée ira jusqu’à la destruction des sols, des ravages environnementaux et des reniements des principes. Déjà la COP21 est du nombre.
Le comble, c’est que cette mondialisation va de soi dans le cadre du système actuel, c’est sa pente naturelle et c’est aussi son chemin de Canossa.
C’est bien un paradoxe, mais l’attitude libérale qui espère encore de la liberté d’entreprendre et de l’ouverture au commerce à l’échelle du monde un rebondissement et un progrès, est justement l’arme de destruction massive qu’il faut tout de suite proscrire.
Hélas ! il suffit d’entendre Charles Michel nous vanter sa politique pour comprendre que ce gouvernement participe au suicide collectif, l’inconscience étant la seconde nature des acteurs principaux du drame qui se joue.

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