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Quand tu sens plus la réforme…

Des personnalités de gauche ont signé un papier dans Le Monde qui fait du bruit. Entre autres illustres gauchers, on y a relevé les noms de Martine Aubry et de Daniel Cohn-Bendit.
En réalité ce papier consacre la cassure du PS de la rue Solferino. Il y a d’un côté les sociaux-libéraux et de l’autre un socialisme qui ne voit pas d’avenir dans le libéralisme.
La cassure est visible et bien réelle, puisque les premiers veulent remettre en question le code du travail et les acquis, au nom d’un réalisme supposé aider la reprise du travail et la prospérité au bout de la peine. Tandis que les seconds sont déterminés à ne faire confiance qu’aux travailleurs dans la défense de leurs intérêts, sans tomber dans le discours libéral qui sacrifie les acquis sociaux, sans garantie de remboursement.
Hollande ne l’a pas fait exprès, mais sa démarche est responsable de la fracture du PS. L’effet est immédiat. La gauche ainsi pourfendue a perdu sa capacité de gouverner la France, et tout ça en une seule législature !
Si certains croient encore que la politique de Hollande est bonne pour le pays, il ne faut plus les chercher à gauche et singulièrement parmi le parti qui l’a fait élire. Le Nord qui était un bastion du parti a fichu le camp au Rassemblement Bleu Marine, c’est dire le dégout !
Les dégâts sont considérables. Les dernières réformes, celles de la ministre du travail, ainsi que cette aberrante modification de la Constitution pour enlever la nationalité française à des délinquants binationaux, sont des hérésies.
Le projet de loi El-Khomry, modifiant la loi du travail, remet trop de garanties et de règles en question pour qu’il soit voté en l’état. C’est comme si la pénibilité du travail poussée à ses extrêmes devait en même temps être assortie d’une augmentation de la durée du temps de travail, avec des préavis plus courts et des salaires plus bas !
Qu’importe si on impute aux règles actuelles le fait qu’en 2015 en France, on a eu dix fois moins de créations d’emplois que les grands voisins du Sud de l’Europe. Il faudrait démontrer que ce manque d’activité est le produit de la cause à l’effet.
Ne serait-ce pas dû plutôt à la mondialisation qui a désagrégé les résistances et fait des travailleurs, des assujettis-esclaves à des pratiques qu’ils n’ont pas voulues ?
Si cette analyse est la bonne, il s’agirait plutôt de trouver la parade à cette liquéfaction des énergies et trouver des pôles de résistance.
Or, les sociaux-libéraux font tout le contraire. Ils sont devenus les éléments accompagnateurs de cette mystification globale.

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Si le droit du licenciement en France est un verrou qui bloque l’emploi et qui donne un pouvoir d’appréciation énorme aux juges, faut-il pour cela donner à l’employeur une sorte de droit néronien sur le personnel, surtout quand celui-ci réalise des exploits et fait faire des bénéfices à l’entreprise ?
L’épée de Damoclès au-dessus des têtes des travailleurs n’est-elle pas suffisamment lourde pour qu’il faille encore l’alourdir ?
Franchement, si c’est donc cette « sauvagerie » que les patrons requièrent pour embaucher davantage, autant dire que l’entreprise vue sous cet angle est un formidable piège à cons pour des populations prises en otage.
Si c’est ce problème que Manuel Valls veut régler en s’attaquant au code du travail, oui les signataires de l’article du Monde ont raison de se méfier.
D’autant que le fameux « déjeuner à Davos » au Forum mondial, au cours duquel le Premier ministre a été chambré par une quinzaine de patrons d’entreprises multinationales (Google, Coca-cola, Manpower, Cisco…) vantant les atouts de la France – infrastructures, éducation, sens de l’innovation… seule exception : les lois sociales et le marché du travail, Manuel Valls en est ressorti avec la conviction d’y aller à fond. Et bien il avait tort, car la fameuse exception des atouts de la France, on la devait au respect des travailleurs dans les concertations bilatérales et à l’ensemble du Made in France, comme à ces garanties que sont le code du travail et les tribunaux du travail.
C’est à cela que Valls, Macron et El-Khomry sous la responsabilité de François Hollande, sont en train de s’attaquer.
Mille fois non ! Les maux dont souffrent les pays Occidentaux dont la France et la Belgique ne sont pas dû aux « avantages » acquis au cours d’un siècle et demi de luttes syndicales. Ils sont dus au progrès du parasitisme mondial qui veut encore davantage récupérer sur le travail. Ces parasites veulent se payer sur la bête de somme ! Ces voyous veulent notre peau !

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