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Lakshmi les baskets. (dernier épisode)

Les flèches de la Région, ces hauts managers de l’Élysette, n’ont jamais été capables de faire tourner une entreprise dans le seul intérêt des Wallons.
– C’est pas notre boulot pleurnichent-ils.
Et ceux qui mettent la clé sous le paillasson en s’enfuyant avec la caisse, c’était le leur ?
Ils doivent une fière chandelle à Jean Gandois pour un sauvetage, quand Cockerill leur était resté dans les bras et qu’ils ne savaient qu’en faire. C’était inespéré pour eux et pour nous. Hélas ! aussitôt remis sur pied, ils n’ont eu de cesse de fourguer l’entreprise à n’importe qui.
Les discours ne furent pas sans trémolos. Abondants, on les a encore dans les oreilles. Les sidérurgistes avaient toutes les garanties du monde avec Usinor !
Et en effet, pendant une paire d’années tout semblait être bien parti.
Les hauts-fourneaux étaient réhabilités. La vocation du bassin de produire de l’acier était confirmée. On envisageait à peine l’écologie dans les environnements pollués des bois au-dessus de Seraing. Le Bourgmestre Onkelinx voyait même d’un bon œil le déversement de « matières propres ? » résidus ferrugineux dans les sentiers dégradés par les eaux de ruissellement.
Vu la suite, il serait bien utile que les personnels de la FN Herstal se méfient, depuis qu’il est question de brader l’affaire au plus offrant du savoir faire liégeois.
La suite, tout le monde la connaît.
Les patrons français d’Usinor magouillent avec l’Arbed et quelques autres et cette fusion produit Arcelor, dans des combinaisons d’intérêts privés et peut-être même s’agit-il des propriétaires d’Usinor jouant avec les fusions pour des raisons fiscales mais aussi des accords signés avec les flèches de la Région.
Ainsi les personnels passent d’un propriétaire qui a des engagements à un autre qui en a moins et avec des conditions nouvelles, genre purges (les premières) sur les sites en activité.
Les syndicats sentent l’oignon. Les personnels sont inquiets. La Région triomphe. Arcelor est l’entreprise au top, foi de Marcourt.
Jusqu’au jour où Lakshmi Mittal, tout sourire, une bagouse de la valeur d’un haut-fourneau au doigt vient faire le charmeur et fait danser sortant du panier nos habiles représentants du peuple. J’entends encore les commentaires « C’est Arcelor qui reprend Mittal, la preuve le groupe s’appellera Arcelor-Mittal ». On voit la puissance du raisonnement. Marcourt en est aux grandes effusions énamourées, brandissant les garanties. Ce n’est que plus tard qu’il traitera l’Indien de salopard.
Archi dilués dans la jarre d’embrouilles, nos hardis défenseurs de la Région signent tout ce qu’on veut la main sur le cœur… et peut-être sur le portefeuille, mais ça on ne le saura jamais.

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Et c’est le commencement de la fin.
Aucun accord ne sera respecté. On laisse les communes se débrouiller avec les friches des usines qu’on abandonne et Mittal finit par aller fondre son acier ailleurs.
Pourquoi produire de l’acier ? On a pour dix ans de ferrailles à enlever des murs, dit-on à Seraing.
En février 2016, Arcelor Mittal est en déconfiture. Son titre à la Bourse dégringole. Le groupe sidérurgique a annoncé un creusement spectaculaire de sa perte à près de 8 milliards de dollars en 2015. Sa dette nette est à 15,7 milliards de dollars au 31 décembre 2015. Le groupe a cédé pour un montant de 875 millions d'euros la participation de 35% qu'il détenait dans l'équipementier automobile espagnol Gestamp. On vend les bijoux de famille… enfin pas tous le fameux rubis de Lakshmi est toujours au doigt de celui qui fut reçu en grande pompe comme le sauveur de la sidérurgie liégeoise par ceux qui du PS et du CDH sont encore au pouvoir à Namur.
Nos grands hommes fêteront-ils la dixième année de fusion du sidérurgiste Mittal Steel avec son rival européen Arcelor ? Ce groupe porté aux nues n’a toujours pas fait la preuve de son efficacité. A vue de nez, le bilan de l’OPA apparaît pour le moins sombre. Lancée en janvier 2006, la prise de contrôle d’Arcelor par le groupe de Lakshmi Mittal devait pourtant devenir le « leader mondial de l’acier », capable de peser sur les prix et de dégager des synergies sans fermeture d’usines pour « créer de la valeur »… Sur l’ensemble de ces critères, le compte n’est pas bon.
Nos grands limiers ne fêteront pas l’événement. Ils ont l’esprit ailleurs. Voilà longtemps qu’ils n’ont plus de responsabilité dans le domaine de l’acier et le personnel recasé, au chômage ou travaillant encore sur des sites squelettiques, ils s’en foutent.
Par exemple Liège Export, voilà un bijou de famille qui devrait attirer des convoitises, une surenchère d’offres de rachat. Ce n’est pas pour rien qu’on va mettre Marie-Dominique Simonet sur le coup. C’est une libérale-chrétienne pur sucre, donc bradeuse au nom du marché. Elle va remplacer un vieux truqueur, arnaqueur et sensible aux sous qu’est José Happart, président controversé de Bierset, mais convaincu que l’aérodrome doit rester à la région liégeoise.
L’aviation est pleine de Lakshmis qui ne demandent pas mieux de débarrasser nos flèches de ses affaires où ils n’entendent rien.
Une nouvelle course à l’échalote va commencer.
Et si Arcelor-Mittal se lançait dans l’aviation ?

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