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Cris et fureurs au sommet !

Ah ! les mœurs parlementaires ont bien changé ! Enfin, on se le demande ?
Au cours des années cinquante, le parlement était aux mains des partis chrétiens flamands et francophones, alliés parfois au petit parti libéral, il damait le pion au parti socialiste. Parmi les appelés d’En-Haut, Gaston Eyskens et Jean Duvieusart n’ont guère défrayé la chronique, sauf ce dernier contre son gré à l’affaire royale et l’insurrection populaire, Pholien et Duvieusart les suivants non plus, tous sortis du même moule en doxologie. Il faut attendre le gouvernement Achille Van Acker pour renverser la vapeur d’eau bénite avec les Bleus qui passent de la sacristie à la maison du peuple, avec l’aisance d’un VRP en électro-ménager.
Des bruits et des fureurs de cette époque, une seule grande gueule ressort : Julien Lahaut, assassiné sur le pas de sa porte il y a tout juste 70 ans. il fut probablement dans le genre, un tonitruant de classe internationale.
La génération 60 a encore en mémoire les coups de gueule d’André Cools. La tradition avec son lot d’énergumènes se poursuit avec plus près de nous, le champion flamand Jean-Marie Dedecker, bourgmestre de Middelkerke.
La nouveauté de cette session parlementaire, c’est la disparition des batteurs d’estrade ; de ces ténors qui, à défaut d’être du barreau, vendent leur robe d’avocat au parti le plus offrant… si l’on excepte Georges-Louis Bouchez de la vieille école, bonimenteur chevronné et ex-avocat pro deo.
La foire d’empoigne, n’est plus entre la majorité et l’opposition, mais dans la majorité elle-même. Ainsi, on n’a plus à se déranger pour l’invective. Elle se fait à domicile. Et dire qu’avant de mettre le bidule sur les rails, il y eut 662 jours de crise !
Aussitôt formé, le gouvernement a explosé en rivalités, intrigues et peaux de banane.
« Vous êtes un menteur, vous dites n’importe quoi » a dit publiquement Paul Magnette à Georges-Louis Bouchez qui n’est pas en reste non plus sur les plateaux de télévision. On pourrait croire que l’un est dans l’opposition et l’autre dans la majorité. Pas du tout, leurs formations font parties du gouvernement d’Alexander De Croo, lui-même en froid avec son « collègue » MR francophone.
Ces propos de l’en-dehors macèrent pour fermenter dans l’en-dedans. La cuvée avance à gros bouillon. Elle sera exceptionnelle en 2022. Dire que ces Messieurs-Dames devront attendre 2024 pour se tourner le dos, c’est peu dire l’ambiance !
D’ici là Charles Michel descendu de la présidence de l’UE par la limite de son mandat, sera toute voile dehors pour reprendre les affaires de l’État.

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Mais quel cirque et quel spectacle nous donnons !
Tout le monde connaît le scénario à l’avance. En 2024, après une fâcherie de deux ans comme l’autre, vers 2026, ils rafistoleront l’ancienne majorité, puisqu’il est impossible d’en concevoir une autre, sauf si les nationalistes flamands atteignent les 50 % des voix.
Cette pétaudière se retrouve au centuple dans les réseaux sociaux. Les invectives pleuvent à propos d’un match de foot ou comment assaisonner une salade. Les plus agressifs se regroupent parmi les fervents du Vlaams Belang et les aficionados de la gauche anti-gauche façon PS.
J’en ai fait l’expérience à propos des échauffourées entre la police et des groupes de jeunes en majorité d’origine marocaine. J’aurais dû savoir que parmi les absolutistes demandeurs d’immigration non contrôlée, j’avais une enragée particulièrement rétive aux arguments des autres.
Le public s’en délecte et s’en fout.
Au palmarès des plus aimé(e)s en Wallonie la chouchou c’est madame Wilmès, célèbre pour n’avoir rien fait lors de son intérim, quand Charles Michel s’est tiré à l’Europe où l’enveloppe fin de mois était plus conséquente. C’est le bel exemple, moins on fait plus on est apprécié ! Le deuxième, c’est Alexander De Croo, on ne sait trop pourquoi, sans doute, le gros de la troupe des admirateurs n’a jamais retenu qu’un nom, celui du chef du gouvernement. C’est la douche froide pour Paul Magnette, troisième au palmarès dans le cœur des Wallons !
Les séances à la Chambre sont loin d’être publiées in extenso dans les gazettes populaires. En vertu d’une impunité légale exemptant des rigueurs de la loi des propos tenus. Le racisme de certains parlementaires y a ses supporters. C’est la régalade.
Sur certains dossiers comme l’immigration ou la sécurité, l’extrême droite est à la pointe de ce qui ne peut se dire devant tout le monde.
L’égalité entre les citoyens devant la Loi y est inconnue en Belgique, l’immunité joue son rôle. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine, certains se rappellent Tcherkassy, l’héroïsme des Siegfried des bords de l’Escaut valant celle des bords du Rhin.

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