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30 novembre 2016

Flamby est flambé !

Le PS français est dans de sales draps.
À cause de la présidence Hollande, il va lui falloir dix ans pour s’en remettre.
Voilà encore un spécimen de l’ENA qui n’aura su que faire du pouvoir, pour lequel, cependant, l’école l’avait soigneusement préparé.
Ce qui manque ici, c’est évidemment une impossibilité de prendre une décision et s’y tenir sur les gros dossiers.
Hollande, en début de mandat, a voulu probablement appliquer son programme (moins contraignant que celui que Fillon s’est engagé d’appliquer s’il est élu). À l'époque, Hollande donnait de l'air à l'électeur, face à Sarkozy qui voulait nous en priver. On ne prodigue pas l'anaphore, si on n'a pas envie de marteler dans la tête des gens, qu'on est l'homme de caractère qu'il faut.
C’était sans compter sur deux facteurs humains déterminants et inconnus avant d’accéder au pouvoir suprême, un égo qui croit avec la fonction et une impossibilité d’agir à contrecourant d’une société tellement sophistiquée et complexe que pour Hollande, le choix d’une autre direction s’avéra vite impossible. Son choix fut conforme à son caractère. Visiblement, cet homme répugne aux affrontements dans tous les cas, même quand ils sont nécessaires.
C’est curieux, il remplaça justement son opposé, hyper actif et déterminé à des modifications de la société française, ce que Sarkozy ne put réaliser en raison d’une succession d’affaires à la limite du délit et un goût pour la montre et le bling-bling.
Ce mardi soir, la plus extrême confusion règne à l’Élysée et dans tout le PS français. Hollande n’a plus que quelques jours pour franchir le Rubicond et se déclarer prêt pour la primaire de la gauche.
Mais ira-t-il ? Son bilan est désastreux. Le chômage n’a pas franchement diminué. Vit-on jamais un président en exercice se plier à une primaire ? L’homme abaisse la fonction de président. Vous voyez le genre, s’il venait à être battu par Montebourg ?
Enfin, pour couronner le tout, Manuel Valls rue dans les brancards. Il voudrait bien se risquer, mais il ne le peut pas, tant que le patron n’a pas encore décidé s’il irait ou n’irait pas.
Alors, il multiplie les petites phrases. Il s’empresse d’en amoindrir la portée le lendemain.
Hollande est dans une bulle, il lui semble qu’il peut encore se présenter et gagner son deuxième mandat en passant par la primaire socialiste, y faisant un tabac !
Pourtant ses amis le lâche. Son livre « Ce qu’un président ne peut pas dire » a été l’événement qui n’aurait jamais dû arriver. Il y décause tout le monde et son égo y est tellement éclatant, qu’il ne s’en est même pas aperçu. Cela à cause de son geste grand seigneur de ne pas intervenir, dans une sorte de censure des deux journalistes qui l’ont suivi près de cinq ans, pas à pas, à l’Élysée. Si bien que là aussi, un large public s’est demandé s’il n’avait pas autre chose à faire que se livrer à un genre d’exercice aussi mal venu.
L’effondrement du PS fait peine à voir, pour ceux qui aurait pu espérer qu’au vu des circonstances la ligne social-démocrate allait être abandonnée pour revenir à un socialisme revendicatif, ce qui aurait peut-être empêché la saignée des militants et des électeurs qui ont fichu le camp en masse au Front National, plutôt que chez Mélenchon.
Pourtant ce dernier ne se défend pas mal avec le ralliement des communistes et des intentions de vote aux alentours de 12 %, précédé du seul Montebourg d’un point, alors que Hollande est à 6 % d’intention de vote !

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Fillon a gagné les primaires des Républicains avec un discours très à droite. Cela aurait été l’occasion pour le PS de prendre la tête de l’opposition à ce programme, si Hollande à l’Élysée n’était pas empêtré dans ses contradictions, sa faiblesse et son égo. Pourtant, il a encore six mois de présidence avant de disparaître, sans doute à jamais, un peu comme Sarkozy, dans les pages de l’histoire contemporaine. Obama, lui qui est à un mois de son départ, fait tout le contraire et essaie de sauver ce qu’il peut de sa présidence avant l’arrivée de Trump qui s’annonce comme un anti Obama complet.
La leçon que les Européens de gauche peuvent tirer de l’effondrement du PS français tient en plusieurs points.
1. Les hommes qu’ils veuillent passer pour des stars ou pour des gens ordinaires comme Hollande, revêtent une importance majeure pour le parti dont ils sont issus, dès qu’ils gagnent la présidence. Les primaires sont des loteries qui ne placent pas nécessairement le meilleur à la meilleure place.
2. Il devient de plus en plus périlleux d’être l’élu d’un programme et d’en faire un autre. Fillon va s’en apercevoir très vite, s’il est élu président.
3. La social-démocratie, c’est fichu. S’en réclamer ne fait plus recette.
4. Seuls les partis à la gauche du PS, enfin ceux qui ne tombent pas dans l’outrance spéculative pour le racolage d’électeurs, font une juste analyse de la déviance mondiale du capitalisme. Le changement qu’on nous dépeint comme inéluctable ne l’est pas sous les formes que les élites nous le présentent. On oublie trop souvent le peuple dans les arrangements entre compères.

29 novembre 2016

Le grand chambardement.

Les serviteurs zélés du système le font-ils exprès ou bien leur impossibilité de se mettre à la place de leurs électeurs ne tient-elle pas dans le fait qu’ils ne peuvent pas faire autrement ?
Explication.
Ils sont eux-mêmes des éléments constitutifs d’un état de fait économique dont ils profitent largement, mais dont ils ne peuvent en aucune manière perturber l’inexorable cours.
Cette fatalité les arrange puisqu’elle les privilégie. Les exemples de ceux qui ont craché dans la soupe et qui ont cherché à s’émanciper du système sont des sujets de réflexion pour les caractères impétueux et transgressifs.
Si les personnels dirigeants sont formés intellectuellement pour s’intégrer au système, certains sont conscients qu’ils s’éloignent de la réalité. Leur démarche disparaît dans une sorte de brouillard irréel. Ils perdent la foi, mais poursuivent mécaniquement les arguments qui les ont inclus dans la moyenne supérieure de la société, par pur intérêt personnel.
Ils sont constituants d’une réserve de sceptiques à l’intérieur du système. Ils jettent le trouble sur le jugement que l’on pourrait porter des gens en place. Charles Michel est-il conscient de ce qu’il prétend être ? Joue-t-il un rôle ? Comme il est visible que Didier Reynders en joue un et que son collègue communal Armand De Decker a visiblement joué et perdu le sien.
Autrement dit, nos mentors ne sont pas tous des gens stupides. Il doit s’en trouver aujourd’hui qui réfléchissent sans pouvoir trouver de solution à la dérive de l’économie qui engraisse les uns de la graisse des autres.
Qu’en déduisent-ils ?

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Du côté de l’électeur, c’est plus simple. On comprend pourquoi, ceux du dessus ne comprennent pas ceux du dessous. Il y a malentendu.
Explication.
L’électeur n’a jamais vraiment adhéré au système. Il a la même réaction que pour l’Europe. Il attend de voir pour se faire une idée. Tant qu’il avait un petit intérêt à y adhérer, il paraissait en être content. Dans le fond, la gauche, la droite, il les définissait par l’intérêt personnel qu’il avait à jouer le jeu. Les grands mots, l’idéologie sont d’un autre siècle. Le capitalisme a cru avoir détruit le communisme, en réalité ils se sont donnés des coups qui les ont tués tous les deux. Le système que nous avons devant nous est une bête mécanisée et douée d’une capacité de résilience que plus personne ne maitrise. C’est un produit immunisé de ses créateurs et de ses producteurs.
Un quiproquo a toujours existé entre les gens du dessus et les autres. Les premiers désirent ardemment que les peuples pensent comme eux sur l’économie, l’Europe, la détestation ou l’admiration des modèles, fascisme, capitalisme, communisme, libertarianisme. Ils ont cru et ils croient encore que le peuple adhère à leurs propres fantasmes et partagent leurs craintes et leurs désirs. Ce serait parfait et un monde qui tourne bien si les besoins des gens du dessous étaient satisfaits et que le progrès y serait perceptible.
Le peuple, vu les circonstances et son instinct de conservation, a l’âme mercenaire. Il va là où il croit avoir un bon maître. Il se trompe souvent (la faim n’est pas bonne conseillère). On l’influence. Mais il ne tombe jamais tout à fait dans les pièges placés sur sa route. Depuis le temps qu’il bataille pour cela, il vote. Il en use mal, mais il en use. Malgré la réduction de son espace de liberté de conscience, par suivisme, il vote et brouille les sondages. Il couronne des gens dont le seul mérite est de ne pas être connus et donc momentanément préservés des coups ou il s’engoue pour des escrocs sympathiques.
Pourquoi voterait-il pour des gens qui lui promettent des coupes sombres dans les budgets sociaux et des augmentations des prix, pour offrir des largesses aux entreprises ?
C’est comme si le peuple punching-ball votait pour l’achat de gants de boxe aux dirigeants.
Pourtant, il y a un engouement pour les droites. Leurs propagandistes sont parvenus à faire croire qu’elles étaient nécessaires, que le sort du riche et du pauvre étaient liés ! Sauf, qu’on a oublié la droite tire-au-flanc, celle de Trump. On dit au peuple, ce qu’il a envie d’entendre, quitte à faire le contraire au moment de l’action. Cette droite-là a toutes les chances d’envoyer Marie Le Pen à la présidence de la république.
Trump revient déjà sur des promesses électorales. Marine Le Pen n’en est pas encore là. Sera-ce nécessaire de passer par elle avant de donner la chance à une autre gauche qui renaîtrait des cendres de celle qu’on enterre partout en Europe ?
La politique Le Pen est bien plus rock-en-roll que celle de Fillon. Fillon, c’est quasiment Monsieur Thiers flinguant le peuple. La fille Le Pen, c’est l’attrape-mouche, avec au bout la gueule de bois et le remède de cheval.
La seule leçon à tirer, c’est l’imprévisibilité de l’électorat, le signe que le peuple n’est pas mort, qu’il pense encore et qu’on a tort de le sous-estimer.

28 novembre 2016

Fillon, missionnaire du Christ ?

Le second tour n’est pas terminé chez Les Républicains, mais je me lance quand même dans ce qui n’est même plus un pronostic mais une certitude, alors que les bureaux du parti de droite ne sont pas encore fermés.
Fillon par sang-froid et maîtrise du volant a pris trois tours à Alain pour finir nettement détaché au Mans comme à Paris.
Les médias en ont quand même fait beaucoup pour la promo de la droite classique en France. Voilà une semaine qu’on ne parle plus que de cela. Tout le monde s’est pris les pieds dans le tapis à propos de Juppé. Droit-dans-ses-bottes n’aura plus qu’à bien vieillir dans le Bordelais.
C’est donc le lugubre et sourcilleux (dans le sens physiologique et anatomique) François Fillon qui va ferrailler d’ici mai 2017, pour être au second tour des présidentielles face à Marine Le Pen !
L’engouement, c’est un phénomène inexplicable en politique. La droite s’est entichée de ce janséniste, sans le bien connaître, sinon avoir été le collaborateur souffre-douleur dans le quinquennat précédent de Nicolas Sarkozy.
On aurait dû commencer par là, peut-être bien que même chez Les Républicains, on pourrait regretter l’élection de ce Maurrassien sans l’être, ce catholique fervent sans trop croire aux miracles, ce pétainiste refoulé qui foudroierait du regard tout qui oserait ce rapprochement !
Dans le tandem avec Sarkozy, on a cru Fillon réfréné les ardeurs de l’autre. On va se rendre bientôt à l’évidence, c’était l’inverse, c’était Nicolas le modéré.
Il suffit d’ouvrir son programme sur ses grands projets pour en être convaincu.
C’est peut-être une chance de la gauche qui s’offre à elle de refaire son unité, d’autant que les communistes viennent de se rallier officiellement à Mélenchon.
François Fillon sort d'une France à la « curé d’Ars » comme on croyait qu’il n’en existait plus, une France aux apparences douces et saint-sulpiciennes, une France en sabots à la Péguy, mais avec une fourche dans la grange et un fusil chargé au-dessus de l’âtre. C’est une chouannerie rentrée sans venir de Bretagne aux vapeurs réactionnaires, qui après un long mûrissement est revenue plus délétère que jamais, frappant de sidération une autre droite, celle de Kosciusko-Morizet.
Fillon est le dépositaire d’une droite très ancienne et qui soudain revient à « la mode ».
La droite libérale ultra et réactionnaire a trouvé son champion. Par chances pour elle, toutes les droites semblent faire mouvement derrière ses fleurs de lys, placardisées depuis 1838 !

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Fillon incarne le désir des droites du grand coup de balai libéral. Dans ses affrontements avec les autres candidats à l’investiture, il a eu cette réflexion qui a tout un temps fait illusion sur le rexisme en Belgique dans les années d’avant-guerre, il a parlé du « pays réel ». Il m’a fait froid dans le dos !
Voilà qui nous ramène loin en arrière et pas qu’à l’abbaye de Saint-Pierre de Solesmes, vers un identitaire des Croisés délivrant Jérusalem, dont la dernière croisade fut celle du Maréchal après juin 40 !
Il ne faudrait pas être surpris que ce fanatisme-là soit celui que la droite française attendait pour être à armes égales devant un fanatisme musulman, entre les deux, une classe ouvrière massacrée comme par un nouveau Thiers !
On ne s’est pas assez méfié de Fillon « humilié » par Sarkozy et qui n’attendait que son heure, tandis que ce dernier se réconciliait avec Cécilia dans les couchettes-cabines du yacht de Bolloré, avant de diriger celui qu’il croyait le plus soumis de ses commis.
Fillon profita d’une gentille réputation de gaulliste social, ami de Philippe Séguin. C’était une erreur. Fasse que les Français n’aient à le connaître que comme candidat de la droite et jamais comme président de la république !

27 novembre 2016

Garçon ! un Kir, svp.

Voilà longtemps que quelque chose m’emmerde dans la manière du PS de considérer ses mandataires d’origine exotique, comme si, devenus Belges, politiciens et parfois fonctionnaires, ils avaient le droit de jouer les nostalgiques d’une puissance étrangère, pour ratisser large auprès d’électeurs d’un parcours identique.
Cette double nationalité non-écrite est difficilement critiquable sans offrir le flanc à tous ceux qui, racistes pour la plupart sans le savoir, se sont donné comme mission d’extirper le mal chez les autres.
Une quinzaine d'associations issues de la communauté turque ont condamné lundi la réaction du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir (PS) face à l'acte incendiaire de jeudi contre l'institut kurde de Bruxelles.
Les associations relèvent que cette institution est "au-dessus de tout soupçon" et que cet acte ne peut être que le fait de partisans du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Or, les électeurs bruxellois de Kir sont presque tous des admirateurs du dictateur du Bosphore.
Que l’on osât contester un homme adulé de ses électeurs, c’en était trop pour Emir Kir !
Aussi bizarre que cela paraisse, voilà le PS avec Laurette Onkelinx évidemment, volant au secours du mandataire socialiste, quasiment faire allégeance au sultan d’Istanbul, d’où l’effet désastreux d’un parti socialiste condamnant l’opposition de gauche en Turquie, en s’alignant derrière un personnage ultra-musulman et rêvant de restaurer l’empire ottoman !
Et tout ça pour faire plaisir à Monsieur Kir pro Erdogan !
Aussi, c’est justement que les associations dénoncent le manque de volonté de poursuivre les auteurs des faits..
Et on s’étonne après cela que les non-Turcs de la commune se soient solidarisés avec les Kurdes dont on a incendié les locaux ! "Le rôle d'un bourgmestre est de s'occuper de la sécurité de tous ses administrés sans distinction", disent ces associations et elles ont raison.
Ce n’est pas tout ! Kir s’est aussi élevé contre la manifestation qui a eu lieu en journée pour contester la politique turque et appeler à une prise de position plus ferme des autorités européennes.

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On croit rêver que ce bourgmestre défende à ce point un gouvernement d’une puissance étrangère étouffant la liberté en jetant en prison les journalistes de la presse d’opposition, des juges, des laïques et un tas de personnes suspectées d’avoir voulu renverser le régime.
Cette prise de position de Kir et d’Onkelinx devrait gêner Elio Di Rupo et les bonzes du parti.
Eh bien non ! le loukoum est de rigueur et les turqueries à l’honneur.
Le parti en est toujours à confondre les combattants Kurde de Syrie de la liberté au PKK en Turquie.
C’est à se demander si le terrorisme est le seul fait du PKK en Turquie, s’il n’y a pas lieu d’y placer à égalité les hommes de main d’Erdogan ?
Je sais bien que l’on est au temps des amalgames, mais quand même, la cellule antiterroriste de Bruxelles ferait bien de dire à Emir Kir de la fermer.
Il y a gros à parier que l’individu en est encore à considérer le génocide arménien par les Turcs, comme une chimère !
Franchement, malgré ce goût pour l’exotisme de son électorat que le PS confond avec l’ouverture au monde, nos sociaux-démocrates devraient faire attention.
Il règne depuis quelques temps un vent nationaliste qui souffle sur la Belgique. Je ne dis pas que c’est un meilleur climat, mais une bourrasque risque de mettre à poil, Di Rupo comme son ami François Hollande.
Il devrait se méfier.

26 novembre 2016

Revivre l’Expo 58…

Comment voulez-vous prendre les affaires de l’État au sérieux, alors que ceux qui sont aux responsabilités s’en fichent comme de leur premier mandat ?
Balzac a trouvé le mot « Les lois sont des toiles d’araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites ». Et des grosses mouches ce n’est pas ce qu’il manque en Belgique.
Nous avons le gouvernement de plus de grosses mouches qu’on n’ait jamais vu ! Nous les entendons vibrer au-dessus de nous disséminés parmi les étrons, brens nous-mêmes. Nos larves sortent en mouchettes aussitôt happées par les grosses.
Il est vrai que question d’engagements, plus personne à l’UE ne les respecte.
Savez-vous, par exemple, que nos chantres de la vertu budgétaire, Kriss et Bart en chair et en désordre, filoutent les comptes de l’État au vu et au su de tout le monde, en s’échinant à maintenir les investissements des énormes travaux du bouclage du Ring d’Anvers (plusieurs milliards), hors de sa comptabilité ?
L’État fédéral ne fait pas mieux, qui a maquillé l’exercice budgétaire de cette année, sur un déficit de 3 % ? Le principe n’était pas d’en avoir (des principes), mais de faire aussi bien que Di Rupo !
Quant aux sanctions pour ceux qui ne respectent pas les accords, on en rigole partout. On se laisse embrasser sur le front par Juncker, puis on passe à la buvette, histoire de tuer le temps.
La Commission n’ose plus sévir pour personne de peur d’aggraver la crise politique. L’exemple de la Grèce a refroidi tout le monde. On se prend à regretter de ne pas avoir fait semblant que tout était OK. C’est l’Espagne et l’Italie, puis la France sur le prochain toboggan et peut-être le Portugal, malgré Barroso chez Goldmann-Sachs.
Que les taux sur les emprunts d’état remontent d’un quart de poil et c’est une nouvelle débâcle, à la différence que ce ne seront plus les banques qui foirent, mais les États.
Pour revenir au Pisspot de l’Europe, capitale Bruxelles, Charles Michel a pourtant des taux d’intérêts voisins du zéro. Il aurait pu en profiter, le bougre, pour investir dans n’importe quoi, histoire de relancer la machine et faire travailler tout le monde. Mais non, l’artiste est ainsi fait : on emprunte pour payer les services, l’administration et les frais de l’État, sans oublier la représentation. Quand on a fait le tour des créances obligées aux finances, il ne reste rien. Nous pourrions peut-être emprunter un peu plus pour produire au moins quelque chose qui aurait un rapport avec les techniques et le progrès.

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Nous dépensons l’argent que nous n’avons pas, pour combler des déficits qui ne génèrent rien d’autres qu’un déficit plus grand l’exercice suivant, et ainsi de suite.
Chastel & Miller auraient dû s’essayer à un chapitre supplémentaire dans le livre de recettes du MR. Il paraît que leur chantier papier était leur seule ambition !
Bon sang, mais c’est bien sûr ! Bart De Wever va s’emparer du dernier rapport de la Commission européenne sur le budget de la Belgique pour taper sur les dépenses sociales et mettre le taxshift dans l’armoire de fer, à côté des dépenses du ring d’Anvers.
La faute au vieillissement de la population soupirera gros Loulou, quand il dira à son fils Charles, ses doléances sur les taux fiscaux de ses trois ou quatre pensions cumulées de l’État et de l’Europe.
C’est la faute à l’État providence glapissent les ténors de la Flandre tutélaire.
Fier et ardent comme toujours, Daniel Bacquelaine a encore deux ans pour escroquer aux vieux des index et des primes de « confort » supérieurs à ce qu’il a déjà rapiné à coups de sourires en coin et chiffres truqués.
Pour en sortir, il n’y a plus qu’une solution avant la séparation des Régions : emprunter davantage et mettre sur pied une Expo universelle comme celle de 58. Faire revivre la Belgique Joyeuse, même en faisant la gueule et en sachant que les décors en carton-pâte n’étaient faits que pour durer un seul été.

25 novembre 2016

Deux beaufs aux actus !

Dernier débat pour Les Républicains ce soir à la télé, afin de présenter un candidat à l’élection du président de la république en mai 2017.
La droite va voter dimanche afin de départager Juppé et Fillon, les deux derniers des sept en piste la semaine dernière.
Ces deux hommes ont exposé des programmes avec la conviction profonde de politiciens qui savent, dans leur for intérieur, leurs projets irréalisables.
Ils le sont parce que les réformes qu’ils supposent sont telles qu’aucune société n’a jamais autant sabré dans les acquis sociaux en même temps que privilégié autant les grandes fortunes et les entrepreneurs d’un rang supérieur à ceux des classes moyennes.
Ce soir, les journalistes se sont surpassés en posant des questions de consensus, c’est-à-dire en n’évoquant jamais les conséquences inouïes d’une telle régression qui porte sur les salaires les pensions, la fonction publique, les taxes et TVA, etc. Voilà qui prouve bien comme, dans le fond, cette façon « démocratique » d’exposer aux Français une telle confrontation tient plus de la propagande que de l’information réelle.
Le spectacle était surréaliste. Tout le monde sait que cette droite là reculera devant la perspective d’une émeute, et qu’on en restera aux intentions. Pourtant personne n’a moufté !
Dimanche soir, on en aura fini, j’espère pour quelques mois, à faire semblant de trouver les débats intéressants, les idées développées remarquables et les protagonistes dignes de faire oublier Sarkozy, l’un et l’autre, dans la prochaine présidence de l’État.
Un moment de franche rigolade, c’est quand Fillon a affirmé sans rire que les ministres n’avaient pas droit à une pension du fait qu’ils l’aient été. C’est à la fois vrai et faux, étant entendu qu’issus pour la plupart des milieux parlementaires, les années passées en qualité de ministre sont reprises dans le régime particulier aux parlementaires français en ce domaine et comptent pour des années prestées, idem pour les administrations et l’enseignement.
Je ne sais pas si la gauche qui va faire un tour de piste pour départager Hollande des autres candidats Solferino, dès janvier 2017, va avoir droit à une telle mascarade ?
Je retiendrai de ce long débat ennuyeux et qui n’a apporté aucun élément neuf sur les inapplicables programmes de ces messieurs de la droite, qu’une seule vision, celle des petits fours de l’après débat offerts par les deux chaînes françaises et Juppé la bouche pleine passant d’un groupe à l’autre, l’air de dire « Vous voyez, comme je l’ai bien eu, Fillon ! ».
Et peut être aussi la tronche de Valérie Pécresse, dans le public, juste derrière le trio des journalistes, avec son éternel sourire nunuche, et qui doit regretter d’avoir quitté Fillon pour choisir Juppé, lequel va rester bon deuxième droit dans ses bottes et s’en retourner à Bordeaux pour qu’on n’entende plus jamais parler de lui.
Si c’est ça qui attend les Français, pas mal de citoyens, des communards de la Commune de Paris à Jaurès et Léon Blum, se retourneront dans leurs tombes.
Déjà Mitterrand, une rose à la main, l’air de Baptiste joué par J-L Barrault dans « Les enfants du paradis », se recueillant au Panthéon pour célébrer sa victoire, était bon à gifler, nos deux comiques derrière les pupitres des télés invitantes, méritaient un sacré coup de pied au cul !

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24 novembre 2016

Sarko out, Juppé ko, Fillon in !

Si tant est que le débat des primaires de la droite en France est intéressant parce qu’il nous livre les promesses d’un déluge de désillusion et l’avalanche de lois et ordonnances qui auront pour mission de faire dégringoler le pouvoir d’achat des travailleurs et des classe moyennes, il l’est beaucoup moins que la perspective d’un désastre de la gauche que rien ne saurait arrêter.
L’élimination de Sarkozy aura été une surprise, mais moins grande que les 43 % pour Fillon au premier tour de l’élection.
Fillon, le collaborateur et le souffre-douleur de Sarko président, fait la nique à tout le monde. C’est la revanche de Sganarelle sur Dom Juan. Un Fillon-Sganarelle plus dévot que superstitieux et pourvu de ce « bon sens » archaïque des campagnes, bien conservateur et bien solidaire des « valeurs » d’une chrétienté du temps de Jeanne d’Arc. Un prince de l’église déguisé en domestique pour la seule réplique de « mes gages » lorsqu’il s’assimile à la France et qu’il la déclare en faillite.
Il paraît que Fillon, au début de la campagne pour la primaire de la droite, a rappelé qu'il est allé à l'abbaye de Solesmes, le jour de l'Assomption, twittant «Retrouver nos racines chrétiennes et l’esprit des Béatitudes»…
Voilà qui va requinquer tous les cathos et rendre furax les anticléricaux de la République, mais ne fera pas d’Alain Juppé celui qui aura repris les 20 % qui le sépare de son rival, dimanche prochain.
C’est donc plié comme on dit.
Reste que l’autre camp, celui de Hollande, est en voie de disparition. Les derniers hollandistes confrontés aux fillonnistes et courtisés par Montebourg ne verront pas que la seule chance de la gauche pour les présidentielles, c’est de rallier Mélenchon et d’essayer de se rabibocher autour de l’idée qu’il est le seul à pouvoir porter efficacement la contradiction à ce déferlement des droites, dont la seule caractéristique partagée avec la gauche, c’est de chambouler les hiérarchies, par le trop vu des visages.

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Reste quelque chose qui ne passe pas.
Qu’allait donc faire au vote des Républicains, les six cent mille électeurs de gauche, au prétexte qu’il fallait barrer la route à Sarkozy ?
Comment peut-on signer une charte sur l’honneur selon laquelle on certifie partager les idées de droite et verser deux euros dans la caisse des Républicains rien que pour voter contre Sarkozy ?
On a même interviewé un professeur d’histoire, socialiste depuis toujours, se vanter à la sortie du bureau de vote, d’avoir été voté tout en ne partageant aucunement les idées de droite.
Franchement, ce mélange des genres, le peu de cas que l’on fait de l’honneur, je veux croire que ce ne sont que les socialistes Solferino capables de dépenser deux euros et se déshonorer, encore qu’ils étaient en contradiction avec Hollande, puisque Hollande rêvait de retrouver Sarko au premier tour de la présidentielle, puis triompher de Marine Le Pen au second.
Rêve fou, puisque dans tous les cas de figure, Hollande ne serait même pas du premier, selon les sondages. Il est vrai que les sondages depuis que le peuple a décidé de vivre sa vie autrement…
Bref si dimanche c’est une formalité pour Fillon, à moins que… le prochain psychodrame va s’annoncer chaud et meurtrier pour la gauche. En décembre, on va être fixé sur Hollande. Ira-t-il affronter Montebourg à la primaire socialiste ?
Si d’ici mai 2017, les cartes ne sont pas rebattues et les rassemblements derrière Mélenchon trop peu nombreux, la gauche française entrera en hibernation pour plusieurs années.
Au moment ou l’Europe lâche l’étreinte qui serrait le cou des populations, voilà Fillon qui s’apprête à faire le contraire avec toutes les conséquences sociales que cela implique.
Nous, on a Charles Michel pour ce travail. On voit le résultat. L’exemple belge devrait refroidir les ardeurs françaises à se donner un pareil maître…

23 novembre 2016

Tous innocents !...

Voilà qui risque de tourner vilain ! Lorraine Pilette, premier-substitut au parquet de Bruxelles et en charge de l'enquête sur Armand De Decker, est absente pour une durée indéterminée (congé maladie). Quid de l’information judiciaire (depuis octobre 2014), après les révélations publiées dans le journal Le Monde sur le volet belge de l'affaire des hélicos ou affaire Sodiev ? Comment clôturer l'information judiciaire ?
Au train de sénateur – c’est le cas de le dire – où vont les choses, ce sera la suite en 2017 !
Voilà qui pose tout de suite une autre question « L’enquête parlementaire aura-t-elle lieu, sans l’apport des éléments en possession du parquet ? ».
De Decker devra-t-il démissionner de ses mandats ?
Chastel ne va-t-il pas revenir sur la décision du MR de ne pas s’opposer à l’ouverture d’une enquête parlementaire ?
Ce qui ressemble à un scandale d'Etat, risque de devenir un scandale tout court portant atteinte à la démocratie, à la justice et aux institutions !
Pourquoi, devant la gravité des faits, au vu des pièces reçues de France, n’a-t-on pas estimé que cette affaire vaille la procédure par un juge d’instruction ? Cela aurait été un gage d’indépendance, une démonstration que la justice n’est pas à deux vitesses !
Même si la procédure est plus lourde, l’accusation ne le méritait-elle pas ?
On n’est pas là dans une banale affaire de vol à l’étalage.
C’est tout de même un peu fort de café que ce soit un modeste blogueur qui se sente obligé d’écrire cela, alors que les journaux nationaux parlent de la pluie et du beau temps et relèguent cette énorme affaire bien après les résultats de football !
C’est insensé ! Croient-ils pouvoir tenir le coup en jetant un voile pudique sur un pareil dossier ?
Je veux bien que les journaux se soient chargés de chloroformer les lecteurs, mais quand même, il y a des limites. On frôle un autre scandale, celui de la presse !
Croire qu’ils sont encore plus beaux et dignes à se dire innocents, c’est une façon de ne pas dételer à la mémoire de Davinain, le boucher de Clichy-la-Garenne, donnant l’ultime conseil à ses confrères en truanderie avant de monter à l’échafaud « N’avouez jamais ! », paroles d’une vérité absolue.

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Comme par extraordinaire, si la justice est aux abonnés absents, ne pas avouer n’est même pas nécessaire. On peut faire comme si… Parce que sans aveu et même sans procès, si la génération actuelle n’est pas dupe, il y aura peut-être à la suivante un chantre de l’oubli à la lyre libérale pour encenser un parti au-dessus de tout soupçon, alors qu’aujourd’hui on peut se demander si les couloirs du MR sont sûrs, à cause des barbouzes qui les fréquentent ?
Si c’est ça la politique : tenir le coup jusqu’à ce que les cons de la rue aient une absence de mémoire, merci, c’est la politique pour débiles légers par les Rastignac à décorations !
Vous voyez d’ici des sommités si souvent appelées à donner un avis péremptoire sur tout, se trouver pitoyables à faire des aveux pour soulager leur conscience ?... nous dire implicitement « depuis vingt ou trente ans que je papillonne et joue de mes amygdales à tout propos, eh bien ! non, je n’ai jamais été ce que vous avez cru que j’étais. Mes chers compatriotes, vous avez devant vous un parfait salaud ! »
C’est impossible.
Vous pouvez vous retrouver au ballon rien que pour des soupçons, eux, il faut des preuves et des plus solides, des preuves qu’un bon politique ne laissera jamais derrière lui !
Plaider l’innocence est un luxe que les ploucs qui sont en prison n’ont jamais pu se payer. Vous remarquerez au passage qu’aucun procès, si l’on excepte le pauvre Van der Biest dans l’affaire Cools, n’a envoyé aucun parlementaire à biribi, sauf quand il y a flagrant délit.
Pourtant, par le passé, quelques grosses pointures ont évité le pire de justesse.
Les Grands Belges frôlent les murs, mais ils ne vont jamais derrière. Blâme, amende, déchéance momentanée du permis de nous conduire à la mondialisation « heureuse » et même salement coincé, on a des exemples au PS, on pantoufle à haut salaire dans des planques faites pour, avant de repartir blanc comme neige. La morale est sauve. Les grandes voix ténorisent sur de nouvelles estrades à prêcher la morale, les sacrifices… les salades habituelles… et puis, on n’en parle plus.

22 novembre 2016

De Decker… bon et Reynders alors ?

La météo sauve les gazettes de l’embarras ! Vous aurez également remarqué le peu de monde des rédactions mis sur le coup des hélicos ? À leur décharge, les reporters en gabardine, le calepin à la main dans le hall du Soir, prêts pour une mission, n’existent plus, balayés par la modernité, les restrictions budgétaires, la novlangue, les nouvelles manières… Mediapart, c'est en France. Tout de même, sombre dimanche pour De Decker.
Des paroles bien imprudentes de Charles Michel, samedi !
« La cohésion est grande dans ce gouvernement. » suivent quelques borborygmes d’autosatisfaction et une envolée lyrique sur la cohésion « des partenaires ». L’exemple : le parti !
Il ne devrait pas. Son père aurait dû le lui dire.
Si les affaires aboutissent, à moins qu’il ait l’assurance que le Kazakhgate est presque éteint en haut-lieu, tout le monde va croire que c’est TOUT le gouvernement qui est corrompu !
Il devrait faire plus attention. Sa carrière est à mi-course. Il n’a pas encore fait le plein de mandats, quoiqu’il ait commencé plus fort que son père, qui n’a jamais réussi à « faire » premier ministre.
Le MR passe un sale quart d’heure avec la bronca dans le parti autour d’Armand De Decker, dans l’affaire du Kazakhgate. Celui-ci a vu dimanche tous ses mandats retirés en interne dans le parti et ne peut plus s’afficher MR. Il reste bourgmestre d’Uccle, en attendant une mise en accusation. Mais cet empressement du MR de sanctionner De Decker cache en réalité une autre inquiétude. Les journaux à la botte l’ont bien compris puisqu’ils jouent le jeu. Il s’agit d’éviter d’associer Didier Reynders au naufrage de De Decker. Pourtant l’ami de Sarko apparaît dès le début de cette sale affaire. C’est même à se demander si ce n’est pas lui qui aurait proposé le deal au nom de son grand ami Sarkozy à Bel Armand ?

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Le plus difficile dans le métier, c’est durer. Et ça va le devenir de plus en plus. Les journaux vont essayer de sauver la tête de Reynders, puisque celle de l’autre est quasiment dans le panier à sciure. À moins de changer d’identité et de faire une chirurgie de la face à Hollywood avec les meilleurs bistouris, le public en a vraiment marre de constater que les affaires viennent toujours des mêmes. Et quand je dis les « affaires » je pèse mes mots…
Raser les murs, éviter les affiches, seront bientôt les conseils les plus évidents pour ceux qui, ayant perdu toute popularité, s’accrochent aux places, aux mandats… aux enveloppes…
Donc, les « apparences sont trompeuses » barytonne Charles au Laatse News.
Les lecteurs ont retenu leur souffle. Tout le monde avait en tête Reynders et De Decker. Tout ce mystère pour nous parler du burkini et d’un impôt sur le capital sans modification de l'impôt des sociétés,...
"Nous voulons réformer profondément ce pays". Si, en ce moment, Charles savait comme on se fout… ou alors, il le sait et il nous fait un petit contrefeu, genre Kemexhe-Crisnée quand la protection civile s’exerce, histoire de rester en forme.
C’est un truc de son père, ça… « Quand un sujet t’embête, tu te lances sur n’importe quoi et tu tiens le crachoir le plus longtemps possible, jusqu’à ce que les autres soient écœurés. »
Il était pas mal fort, le vieux, au trapèze, quand il faisait son cirque. Il faut dire qu’aujourd’hui, en maillot de corps, il n’est plus présentable.
Depuis le kazakhgate, on n’est plus surpris de rien au MR.
Après De Decker, si Reynders saute, c’est comme si la termitière avait reçu un coup de pied d’un passant inattentif.
Chastel saura-t-il sauver les œufs de la termitière, en bon ouvrier ?
Depuis Charleroi, il fait plutôt poissonnier à la criée, alors qu’il faudrait un expert en poteries antiques, une main d’ange… un artiste !
C’est le maillage entre le MR et les patrons des journaux belges qui sera le meilleur filet à attrape-cons.
Reste une inconnue : la justice.
Quand on feuillette ce que le public a du dossier, Reynders est aussi souvent cité que De Decker, dès le début de l’affaire. On sait la grande proximité de l’ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, avec Didier Reynders. Il est vraisemblable que Sarkozy s’est ouvert sur l’affaire des hélicoptères à son ami, plutôt qu’à De Decker, qu’il ne connaissait pas.
Comment la justice va-t-elle faire le lien ?
Détricotage et maillage sont les deux mamelles de l’État fédéral.

21 novembre 2016

À raciste, raciste et demi…

À considérer le racisme comme un sentiment de mépris envers ceux qui sont différents de nous, on peut penser qu’être vieux pour les jeunistes, pauvre pour les riches et sans-diplôme pour les diplômés sont des états déclencheurs d’un racisme qui, dans sa forme classique, est celle du blanc pour le noir et du noir pour le blanc. Lorsque passant d’un individu on se convainc que toute la collectivité qu’il représente est inférieure et ne vous vaut pas, on entre de plain-pied dans le racisme ordinaire. Le mépris non fondé par des arguments est une forme de racisme.
Cela ne veut pas dire que tous les riches sont racistes, que tous les jeunes méprisent les vieux et que les agrégés n’ont que dédain pour le chaudronnier. Cela veut dire que n’importe quelle différence est un facteur à risque de racisme.
À cette aune là, la plupart des gens que je côtoie le sont et, d’une certaine manière, je n’y échappe pas non plus, par à-coup, par défaut de lucidité et manque de raisonnement.
Ce qui me gêne dans la lutte officielle contre le racisme, ce sont justement ceux qui justifient les lois répressives que leurs pairs ou eux-mêmes ont créées, alors que le racisme a toujours été l’apanage des «gens biens». À la limite, on croirait que c’est pour conjurer leur propre haine que ces gens-là, comme dirait Brel, sont les premiers à faire les lois et à s’inscrire dans des ligues contre le racisme, dont l’ajout « antisémitisme » surprend, attendu que l’antisémitisme est un racisme et qu’il y a redondance.
À moins que cela ne soit révélateur d’une disposition des « gens biens » à trouver plus grave l’antisémitisme que toute autre forme de racisme, ce qui serait un comble de racisme de la part des ligues et associations… contre le racisme !
Le bon ton, la décence, le juste milieu, bref tout qui manie la novlangue et le bien dire exonèrent les électeurs de Trump du péché de racisme. Ils considèrent que les électeurs américains ne peuvent pas être racistes. Ils les présument innocents des propos tenus par Trump et de ses intentions de ramener les USA au temps de la chasse « aux nègres » et du lynchage collectif.
En effet, c’est gênant de voir tant d’Américains approuver ce qu’ils ont vu et entendu de Trump au point d’être d’accord avec lui.
Mais, n’est-ce pas plutôt le discours que la moitié des Américains voulaient entendre et n’ont-ils pas choisi en connaissance de cause de mettre au pouvoir un mouvement démagogue prônant l’ignorance et le racisme ?

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Pourtant, ce n’est pas demain que les ligues et les associations déféreront devant une juridiction internationale autant de monde tenant ou approuvant des propos racistes.
Oser faire croire que placer un raciste blanc à la Maison Blanche ne signifie pas pour autant être raciste quoique blanc comme Trump, est quelque chose difficile à avaler.
Dans les mois à venir, le monde devra digérer pas mal de couleuvres sur Trump et ses intentions. On verra bien si la fonction va le changer. Son staff n’est pas précisément celui qui pourrait faire croire à une rédemption de l’individu.
En Belgique, pas de crainte, les libéraux au pouvoir en ont avalé d’autres. Ce n’est pas pour rien que le président de la N-VA est bourgmestre de la ville qui a le plus grand zoo du pays à côté de sa gare centrale. Il envoie les couleuvres par wagon à Bruxelles.
Sinon, il faudra bien trouver autre chose que des arguments de prétoire qui condamnent tous les jours des Dieudonné, des Eric Zemmour et des Jean-Marie Le Pen pour des exactions verbales, tellement infimes par rapport à ce qui va se perpétrer dans le monde avec la bombe Trump, que cela va rendre ridicule tout jugement sur la question.
Je l’ai maintes fois répété, s’il faut réprimer le racisme dans ce qu’il a de plus horrible : les voies de faits, les attentats crapuleux et jusqu’aux rixes entre imbéciles, en passant par les discriminations de la vie courante. Par contre, la liberté d’expressions doit favoriser la liberté de penser et donner de la force à l’argumentaire contre le racisme. Pour cela, il faut laisser à chacun la possibilité d’être ce qu’il est et de le montrer. Sauf, si les propos que l’on tient finissent en discours de rassemblement de la haine pouvant entraîner à des exactions. Je suis contre la criminalisation de la mal-pensance.
Que des racistes déguisés et camouflés dans les plus hautes instances de ce pays viennent me dire ce que je dois penser et dire concernant le racisme, cela m’est intolérable.

20 novembre 2016

De Decker & Reynders mousquetaires d’Armagnac…

Surtout pas d’excitation sur l’association De Decker-Sodief dans l’affaire du Kazakhgate, impliquant le milliardaire Pathok Chodiev et une pincée de grands personnages du royaume.
Aux dernières nouvelles, c’est trop gros, trop « kolossal » pour qu’il y ait jamais autre chose que des bruits et potins divers, chuchotements et air entendu, immondes ragots qui n’atteindront jamais les marches d’aucun palais de justice, sauf pour propos calomnieux.
Tout le monde nie en bloc les faits rapportés par les gazettes et notamment une note venant de France, la princesse Léa sœur d’Albert II, Stefan De Clerck (CD&V), Didier Reynders (MR) et, Steven Vanackere (CD&V), sans compter De Decker (MR), tous innocents !
La réalité est bien là, on ne peut pas accuser des gens de cette importance, parce qu’à la seule évocation de leurs noms, le royaume vacille ! Qu’arriverait-il s’ils étaient inculpés et condamnés à la mesure du forfait qui leur serait reproché ?
Vous savez ce que ça vaut un vol dans les grands magasins par un petit récidiviste ? De six mois à deux ans de prison. Un dirigeant éminent du royaume qui s’en est mis plein les poches, s’est moqué des lois, corrompus des mandataires publics, usé de sa notoriété pour influencer le législateur, aggravé par ses manœuvres le déficit de l’État, trahi la confiance générale, en intelligence avec une puissance étrangère, devenu barbouze par esprit de lucre, etc., à combien la justice estimerait-elle ces forfaits ?
Vous voyez bien que c’est impossible, sous peine de renverser tout le château de cartes, donner d’autres explications aux enfants dans les écoles sur la démocratie, le sens de l’honneur, la morale publique, le goût du devoir, les citations et des parties de discours des grands personnages, dont certains sont dans de grands cadres suspendus aux murs des classes.
Et les partis ? Vous voyez le MR obligé de tourner le dos à Reynders et De Decker ? Voilà qui ne ferait certainement pas plaisir, même au clan Michel. Et vous savez pourquoi ? Parce que Reynders a certainement des dossiers sur tout le monde et il n’est pas dit que, tant qu’à sombrer dans le déshonneur, autant que les autres y tombent aussi. Déjà l’affaire Kubla n’est pas passée inaperçue. Heureusement, l’homme n’a mouillé personne, peut-être était-il seul à palper du flouze loin des regards des autres, bref, un MR qui tombe tout seul, c’est l’histoire du raisin pourri dans une grappe saine.
Mais quand c’est la grappe entière ?
Alors la pourriture devient noble et il en sort un grand vin, enfin, ils l’espèrent tous.

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Marrons-nous au passage des amitiés, des accointances, des « qu’est-ce que je te sers ? » de tous ces petits Rose-croix des réseaux : l'Ordre de Malte, la confrérie des mousquetaires d'Armagnac, le Grand Orient, etc. et cet Etienne des Rosaies, un nom de grand maître digne d’appartenir à une Loge, « cousin » d’Armand De Decker ! Et tous ces honorables se décorant mutuellement de cordons et croix diverses, admirables confréries, cela aurait l’air de quoi une décoration épinglée sur la poitrine d’un honnête homme, alors qu’elles reviendraient par priorité à tous les pourris du royaume ? Il devrait y avoir des tarifs bien visibles, comme chez les coiffeurs. Par exemple, 741.846,55 euros, c’est équivalent à quelle notoriété en vente ou en location ?
Donc, il n’y aura rien. Il ne se passera rien. La justice a trop à faire, mettre de l’ordre sur les trottoirs, dans les zonings, dans les locaux des vigiles des grands magasins.
La Belgique et ses grands Belges sont au-dessus de la mêlée. Les partis sont de purs témoignages de l’honnêteté publique. Le MR est au-dessus de tout soupçon. Chastel vient d’écrire avec Miller un livre d’atelier à trois boules, sur le grand destin et le rôle du libéralisme moderne.
Circulez. Il n’y a rien à voir.
Alors, rien ne vaut la lecture pour oublier ce monde au-dessus de tout soupçon.
Les Frères Karamazov de Dostoïevski. C’est une plongée de plus de cent cinquante ans en arrière dans un monde affreusement corrompu qui heureusement n’existe plus. Ah ! comme on l’a échappé belle… l'intrigue tourne autour des trois fils de Fiodor Pavlovitch Karamazov, un homme impudique, vulgaire et sans principes, et du parricide commis par l'un d'entre eux. En réalité, les enfants sont au nombre de quatre puisque le père donne naissance à un bâtard qu'il nommera Smerdiakov. Alexeï, le benjamin, est un homme de foi ; Ivan, le deuxième fils, est un intellectuel matérialiste qui cherche à savoir si tout est permis puisque Dieu n'existe pas ; Dimitri, le demi-frère, est impétueux en qui le vice et la vertu se livrent une grande bataille, le type de l’homme russe…
Le tout est de savoir qui tiendrait le rôle de Smerdiakov au MR ?

19 novembre 2016

La mort du Kroumir.

Avec l’affaire De Decker, le MR et les classes moyennes risquent d’en prendre un coup.
Pourquoi ce jumelage entre un parti et une catégorie de citoyen ?
Parce que De Decker est libéral, ce qui n’a échappé à personne et incarnait jusqu’à hier le type même de la réussite sociale qui incite le petit commerçant à se saigner aux quatre veines en travaillant douze heures par jour, pour envoyer son enfant faire de « bonnes études » et devenir comme Monsieur Armand.
Et à tout prendre, même si l’homme est près de la sortie, il a quand même pour lui ce qu’il représente dans sa classe sociale et ce qui lui permet d’être toujours frais pondu du matin qu’on le croirait l’œillet à la boutonnière en passant souriant, là où quelqu’un d’un autre rang social bien inférieur passerait entre deux gendarmes.
Porte-drapeau de la belle réussite, Armand cache quelque chose de redoutable et même si contrairement à l’usage qui veut qu’à partir d’un certain niveau social, on ne va jamais en prison en Belgique, on voit derrière le panneau gigantesque de la publicité pour l’économie libérale, tous les admirateurs de Monsieur Armand, singulièrement aux abois, déclassés et en voie de disparition.
La classe moyenne commerçante est en train de rendre l’âme.
Un tour rapide et sans l’aide aucune d’un prétentieux docteur en économie d’une célébrissime université, tout le monde peut voir dans les centres villes flamands ou wallons une rapide désintégration des petits commerces qui faisaient le maillage de la société libérale ficher le camp et être remplacés par des minis bazars, parfois même en gérance par les anciens commerçants eux-mêmes déchus de leur entreprise, noyant ainsi les déserts du downtown de cache-misère vendant des fringues ou des chaussures ou résister dans des minis supermarchés, mettant à la caisse enregistreuse la fille de la maison qui ne peut plus poursuivre ses études faute de moyens.
Or, la classe moyenne version des années 80 est le seul joyau que détenaient encore les proches de Bel Armand pour monopoliser les voix du centre dans des apologies du capitalisme pur et dur. C’est embêtant comme tout. Un décalage de la perception de ce désastre entre Flamand et Francophone est visible. C’est ainsi que Charles Michel ferraille aujourd’hui pour un concept typiquement flandrien d’un capitalisme qui n’existe plus et dont nos voisins ne s’en sont pas encore aperçus. L’embêtant pour la famille libérale, c’est que les voix dont ces MM. ont besoin se trouvent en Wallonie et à Bruxelles et pas en Flandre.
Armand De Decker est un symbole. Il représente pour le commerçant, celui qui a gravi les échelons, même si dans la réalité, le chemin fut facile, comme allant de soi…

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Trump n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les politiques. L’effondrement de la classe moyenne en Europe va produire plus de Trump qu’on imagine. La crise de la représentativité, du fonctionnement des institutions, de la redistribution, du caractère équitable de l’impôt et de l’identité, est un cocktail dont on déjà profité le FN, le FPÖ, la Ligue du Nord italienne, le PVV hollandais et la N-VA.
Nous assistons à un «upgrading» des emplois supérieurs qui se multiplient, alors que les effectifs des professions plus anciennes (ouvriers, agriculteurs, artisans, commerçants) sont de façon criante déficitaires. Le rythme de croissance des candidats potentiels diplômés à l’entrée dans les classes moyennes est en chute libre, à cause de la mondialisation et des restructurations extraterritoriales. Plus d'un diplômé sur cinq est sous-employé, voire prend la place d’un ouvrier non qualifié.
Contrairement aux idées reçues, les révolutions ont rarement des détonateurs vraiment populaires, elles sont souvent le produit de la révolte des intellectuels et des classes moyennes. Les acteurs de la rue sont souvent des groupes manipulés, aussitôt remplacés par des profiteurs dans l’ombre.
Pour que la belle façade du « bien vivre » libéral ne se lézarde pas, il aurait fallu qu’une justice, même si c’est une justice spectacle, demande publiquement des comptes à Bel Armand. Ce n’est pas le cas. Au mieux s’en sortira-t-il encore avec les honneurs de ses pairs du parti.
Hors commerce, sans emploi, écœurée, la classe moyenne belge devient une menace, au même titre que les syndicats et l’extrême gauche, pour une coalition d’intérêt MR-PS-CDH, De Decker est devenu l’objet symbolique encombrant, dont les Michel ne savent comment se défaire.
Armand De Decker, la mort du Kroumir tombe toujours au troisième acte. Nous y sommes.

DERNIÈRE MINUTE
Cet article a été écrit avant l’information de vendredi du magazine « le Vif » selon laquelle ’un mail daté du 19 juin 2011, deux jours après la transaction pénale conclue à Bruxelles entre le trio kazakh, et le parquet général, mettrait d'autres personnes en cause. Il est surtout très explicite sur le rôle joué par Armand De Decker, mais aussi sur l'implication de trois ministres de l'époque, Didier Reynders, Stefaan De Clerck et Steven Vanackere. Dans le contexte actuel de l'audition du seul De Decker lundi par le MR, il prend un sens bien différent. (Lire l’article dans Le Vif.)

18 novembre 2016

Esprit de boutiquier.

Il ne manquait plus que la Flandre commerçante fasse des appels du pied à Trump, dans sa volonté de prendre tout le monde de vitesse. C’est fait. À la sidération générale de voir un milliardaire malotru entouré d’une administration d’ultras envahir bientôt la Maison Blanche, il manquait des applaudissements. La Flandre fournira la claque nécessaire.
C’est en train de devenir une mode, les Flamands adorent faire cavalier seul, surtout quand il s’agit de doubler les voisins wallons !
De toute l’Europe, s’il restait une seule Région à vanter les mérites de l’économie mondialisée, tout en galopant vers un libertarianisme effréné, ce serait la Flandre !
Nous ne méritons pas d’avoir des voisins pareils ! Nous sommes peut-être devenus gauchisant et anarchistes à cause d’eux, par réaction violente à ce bourgeoisisme commerçant. L’âme boutiquière fait de la Flandre un terreau propice à tous les fascismes.
La N-VA surtout, veut se débarrasser de ce mot de Trump englobant la Belgique : hell hole (trou à rats) et en faire l’étiquette de la francophonie exclusivement.
Ce terme peu flatteur, c’était pendant la campagne de Trump et on sait comme le candidat était peu regardant sur le vocabulaire. Maintenant qu’il a remisé son costume de voyou pour endosser celui de président, les Flamands se tiennent prêts à le recevoir.
Quelles sont les répercussions de son élection sur l’avenir du programme de l’autonomie flamande ? Elles sont les mêmes que le Front National en France, gonflé à bloc, au point que Marion Maréchal-Le Pen fait les yeux doux à Stephen Bannon, le bras droit de Trump. Et la presse Internationale nous révèle qu’il y a réciprocité !
L’odyssée de Trump inspire les séparatistes flamingants et les héros de la Flandre éternelle se voient déjà dans un double Brexit, quitter la Fédération belge et l’Europe si Juncker et Schulz font de la résistance. Dans cette dernière éventualité, on verrait Bruxelles, capitale de la Flandre, squattée par les Institutions européennes… enfin, ce qu’il en resterait !
Ça va ne pas être joli-joli en mars prochain quand la Britannique May viendra déposer sa lettre de renoncement à l’Europe et si la Flandre suit, on voit d’ici le tableau.
Il paraît que la nouvelle Maison-Blanche, pas encore relookée avec les meubles kitch de la résidence Trump de New-York, est déjà toute rock-en-roll à cet amour d’outre-Atlantique des Flamands. Le business trumpien y voit des conséquences géopolitiques bonnes pour le dollar.
Le nouvel allier de Poutine pourrait abandonner la tenue militaire en laissant tomber l’OTAN pour faire plaisir au Kremlin et prendre le cache-poussière du commis de zoning, comme à la minque d’Ostende.

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La gestion des USA pourrait se faire comme la gestion d’une entreprise. Presque tous les collaborateurs cités de la nouvelle administration viennent des grandes banques et des trusts. Alors, pourquoi-pas, gérer l’Amérique à la manière d’un conseil d’administration ?
Cela ne pourrait que plaire à la Flandre industrieuse.
On sait les Flamands des commerçants hors-pairs. Seulement pour rouler Trump, comme ils roulent les Wallons (1), il faudra qu’ils se lèvent tôt et ils n’auront pas la complicité d’un Charles Michel, enfin je suppose.
La Flandre tête de pont en Europe de l’entreprise Trump ?
C’est possible après tout. Les Flamands par détestation naturelle de la francophonie sont naturellement portés vers les langues germaniques. L’anglais a leur préférence, de nombreux hommes d’affaires feignent de ne plus parler aux fransquillons qu’en anglais, pour les fonctionnaires, c’est clair, le français leur est interdit. La Flandre a basculé depuis trente ans dans la culture anglo-saxonne du Land of the Free. Voilà le contingent d’américanolâtres prêts à bondir sur la relance du rêve américain.
La législature suivante va être passionnante. Charles Michel est déjà en slip devant laN-VA.
Je ne suis pas sûr qu’ils le veuillent même à poil, au pas suivant vers l’indépendance.
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1. Le pays va financer l’agrandissement de l’aéroport de Zaventem au seul profit de la Flandre, puisqu’en territoire flamand, emplois supplémentaires compris. Les aéroports de Charleroi et de Liège n’ont pas la chance d’être une priorité nationale.

17 novembre 2016

Bestiaire à la Maison Blanche.

À tout prendre l’élection de Trump à la présidence US a été le résultat d’un coup de colère des électeurs. Et pour avoir éclaté du tonnerre, cette bronca a été une réussite. Les épaisses moquettes ont amorti le choc dans les strates du pouvoir en Belgique et en Europe, mais pour avoir titillé les économistes et les philosophes indépendants, cela valait le coup.
Reste que le choix n’était pas possible et qu’il fallait pour marquer l’événement sortir Trump du chapeau. Ce milliardaire était inconnu du grand public. Il n’entrait pas dans le moule politicard du type Clinton, que faire d’autre ?
C’est même le cas de figure qui pend sous le nez des Français. Au second tour, entre Marine Le Pen et le candidat « conforme au choix des élites », au cas où l’esprit Trump ne serait pas déjà tout à fait mort ? On ne sait jamais…
Il n’est pas encore en poste que déjà quelques similitudes avec les habitués du système voient le jour. Le fait d’être un milliardaire ne semble pas constituer un obstacle pour les Américains. Cependant, on est assuré déjà que c’est un tenant du système au même titre qu’Obama ou Clinton et que les courtiers de Wall Street ne vont pas se réveiller la nuit pour prendre un Dafalgan.
À présent que la sidération des formalistes se tasse, que les enthousiastes ont une extinction de voix à force de cris de joie, le calme revenu, comment Trump va-t-il organiser son administration ?
On a déjà une réponse, elle sera pire que l’ancienne dans le style, la forme et les acteurs pour une continuité beaucoup plus à droite que l’autre, donc très conservatrice.
Trump avait axé sa campagne sur le rejet des élites, oui mais lesquelles ? Si un clou chasse l’autre, le nouveau clou n’en est pas moins le même ou à peu près que le précédent.
C’est comme si chez nous Didier Reynders remplaçait Charles Michel. Je sais bien qu’il en rêve, mais cela changerait quoi ?
La liste des membres de son équipe est conforme à «l’establishment» qu’il vient juste de cesser de dénoncer la semaine dernière.
Voilà qui convient à ses électeurs du Ku Klux Clan, à ses « petits » blancs déclassés et chasseurs de « nègres », à ses fondus du rêve américains que rien n’arrêtent, oui mais, les autres, les Sans-dent, les paumés de la crise de 2008, les chômeurs et les vieux sans revenu qui ont fait sa majorité ?
Les consultants et lobbyistes tendance Trump prennent la place des consultants et lobbyistes tendance Clinton, c’est tout.

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Premier tableau en forme des tables de la loi d’une nouvelle bible :
Michael Catanzaro, un lobbyiste connu pour avoir défendu les intérêts d'entreprises de pétrole et de gaz, en charge de l’indépendance énergétique ;
Michael Torrey dont la société de lobbying a fait fortune en essayant d’influencer la politique alimentaire au bénéfice de multinationales du secteur de l'agroalimentaire, à l’agriculture et l’alimentation ;
Stephen Bannon, qualifié "l’homme le plus dangereux de la scène politique américaine" par Bloomberg, pressenti pour le poste de "chief of staff", finalement attribué au président du parti républicain Reince Priebus, Bannon a été nommé dimanche "haut conseiller et chef de la stratégie" ;
Le gouverneur du New Jersey Chris Christie secondera Mike Pence, tout comme l'ex-candidat à la présidentielle Ben Carson, l'ancien président de la majorité républicaine à la Chambre des représentants Newt Gingrich, le général à la retraite Michael Flynn, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani et le sénateur Jeff Sessions. Sarah Palin est également dans les possibles, championne exaltée des « familles contre l’avortement »…
Une première équipe formée de 16 personnes dont 5 millionnaires.
Les dynasties politiques, en Belgique, on connaît : les enfants rapinent sur les chasses de leur père ou de leur mère. Trump, est le père fondateur et il y va. À un point qu’on se demande comment il va pouvoir éviter un conflit d’intérêt une fois installé à la Maison Blanche, à savoir « qui va gérer ses affaires » puisque ses proches se seront engagés en « haut-lieu » ? Il ne va quand même pas nommer son fils de 11 ans administrateur du patrimoine ?
Les Américains voulaient du changement, ils vont être servi, mais pas de la façon dont ils l’imaginaient. Ce sont surtout les fortes minorités étrangères et nouvellement intégrées qui, en ne se déplaçant pas ou en se trompant d’enjeu vont le sentir passer dans un ou deux ans, le temps pour Trump d’armer ses mousquetons.

16 novembre 2016

Un libéralisme engagé.

Il faut attendre la page 13 « pour un libéralisme engagé » de Chastel & Miller, les deux humoristes en vedettes supplétives de MM Michel et Reynders, pour voir enfin un bout du vaste chantier (c’est ainsi qu’on parle aujourd’hui d’une plaquette de propagande) qui traite de l’économie.
Avant, Chastel & Miller se sont bornés à des incantations mystiques sur l’égalité entre les sexes, étant entendu que de tous les patrons se sont les libéraux les plus difficiles à convaincre qu’une heure de travail d’une femme devrait coûter celle d’un homme.
Profession de foi que jamais, dans sa petite pharmacie du borinage, Chastel avant d’être en couple avec Miller, n’a pu appliquer. L’ostracisme entre le pharmacien et la petite assistante a toujours été d’une violence rare. Dans ce milieu le pharmacien est tout, l’aide n’est rien.
Enfin débarrassé de l’interminable préambule, dont on sait du groupe Chastel & Muller, le dernier plus friand de litotes et d’euphémismes que le premier, le lecteur plonge au cœur du chantier.
À sa surprise, il y règne un bonheur tranquille, une sorte de week-end prolongé qui se peut interpréter comme le début de la fin ou le commencement du pire.
On entre dans le vif des capteurs d’ondes libérales. Tout y est calme dans la demi-obscurité. Seuls quelques papiers d’emballage que l’on déchire comme dans un WC géant, rompent le silence.
Les plaquettes sont là rangées dans les caisses. L’imprimeur n’a-t-il pas été trop optimiste ? Jacqueline Galant, bourgmestre de Jurbise passe prendre quelques cartons. Elle rassure Chastel & Miller. On attend la bourgmestre de Molenbeek en fin d’après-midi.
Chastel & Muller en cache-poussière bleu, empilent des boîtes de cent. Il y a déjà longtemps qu’ils ne sont plus à se demander dans quelle société on est et dans quelle société on va. Pour eux, c’est clair, le MR a parfaitement défini la société qu’il veut. Justement, c’est celle que l’on a. Il n’en veut pas d’une autre. C’est écrit page 13, en deux paragraphes essentiels : une liberté d’entreprendre et une liberté du personnel dans la liberté d’entreprendre. Si tout se passe bien, sans les syndicats et les idées qui vont avec, il y aura du social avec le surplus des bénéfices de l’employeur. Une Grâce divine, dont le mérite revient au MR, s’il en dégage suffisamment pour faire du bien autour de lui.

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C’est ainsi que Miller manipulant un clark s’arrête sur l’injonction de Chastel : « L’économie au service de l’humain », dit ce dernier. Et voilà Miller prêtant son clark dans un pur élan réformateur, le Juste Etat libéral favorise la croissance en libérant l’entreprise et le travail.
La concentration du chantier sur la page 13 a été telle, qu’un autre grand exemple de libéralisme avancé, Armand De Decker, a écrit deux lignes primordiales à cette page essentielle… « qui veille au respect d’une saine concurrence sur un marché ouvert, combattant les monopoles, les positions dominantes et les conflits d’intérêt, luttant contre le financiarisme, les excès de la finance internationale et les constructions fiscales illégales, en faisant respecter les lois en la matière ».
Une sirène sonne. C’est la pause de midi. Chastel & Miller vont au restaurant proche « À la beurette libérale » dépenser un peu des frais généraux de la Caisse libérale, tandis que le reste du personnel finira de saucissonner sur place en vingt minutes, un carton faisant office de table.
Ils reviendront après quatorze heures constater que le libéralisme est un authentique projet de société, puisqu’il replace l’économie au service de l’humain : créer de la richesse doit apporter davantage de progrès, de revenus et de liberté pour tous (p. 13).
Euphorique grâce aux deux bouteilles des Hospice de Beaune de « la beurette libérale », le plus disert des duettistes, Miller veut faire un speech en grimpant sur une escabelle. Par prudence, Chastel l’en dissuade. C’est donc les pieds au sol que Miller s’enflamme : « Le libéralisme est particulièrement engagé en faveur de tous ceux qui, par leur activité, par leur travail et leur investissement, contribuent à la prospérité, notamment les classes moyennes, les indépendants et les investisseurs. »
Il se met à tomber des cordes. Le bruit sur le toit de tôle devient infernal. Comme il enchaînait sur « L’Etat libéral de Jean Gol est le vrai garant d’une protection sociale qui apporte une aide efficace à celles et ceux qui en ont besoin. » Jacqueline Gallant surgit ruisselante et réclame de l’aide pour terminer le chargement des brochurettes dans le coffre de sa Mercedes.
La pluie lui va à ravir et détache les formes généreuses de son opulente poitrine sous la soie d’un chemisier largement détrempé. Mais les libéraux sont purs et personne ne le remarque.
C’est toujours ainsi au MR. On passe à côté des choses de la vie, à cause de l’irrépressible besoin d’ouvrir sa gueule pour dire des conneries.

15 novembre 2016

Débâcle des élites.

Peut-être Juppé gagnera-t-il les primaires des Républicains ? Comme le vent souffle, il ne sera jamais président de la République française. Vous me direz, je me suis planté avec madame Clinton, pourquoi pas avec Juppé ?
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si le cas échéant la suite dément mes propos, ce sera encore plus grave pour l’avenir.
Juppé fait partie de ces intellectuels comme des Alain Minc, des Attali et des « jeunes », inspirés à la Macron, qui persistent à considérer la mondialisation comme un bienfait et la destruction des classes moyennes comme évitables.
La France heureuse de Juppé est une carte postale de 1935. Les gens espéraient être heureux un jour, ils le furent l’espace d’un été, celui des premiers congés payés l’année suivante, puis, ils ne le furent plus jamais. Et ce petit bonheur là, que ne le leur a-t-on reproché sur tous les tons et de toutes les manières, Alain Juppé le premier.
Les recettes pour utiliser la mondialisation comme outil de prospérité générale ayant échoué, on attendait deux choses des intellectuels européens. La première, de convenir de leur erreur et de montrer leur lucidité en expliquant pourquoi ils se sont trompés. La seconde, c’est évidemment de ne pas se contenter de battre sa coulpe et de proposer une autre vision du monde capitaliste où chacun pourrait y retrouver des avantages.
Tout qui aujourd’hui veut tirer son épingle du jeu par la méthode facile et à la portée de tous de l’économie telle qu’en elle-même les banques la figent, ne porte aucun message d’espérance et de renouveau.
Je parle de Juppé, je pourrais parler aussi du gouvernement Michel et de sa clique de conservateurs-réformateurs. Deux termes antinomiques accolés parce qu’ils sont complémentaires qui se traduit par « réformer pour mieux conserver ».
Ce n’est pas un paradoxe, puisqu’il apparaît que les réformes sont toutes destinées à la maîtrise de la dette publique par des sacrifices qui accroissent… la dette publique !
La politique des ringards de 2008, socialistes et libéraux, n’a pas changé. Elle est toujours dans les mains des mêmes !

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Pendant longtemps, les milieux intellectuels ont crû l’opinion à leur image. Ainsi, ils s’affranchissaient de toute erreur, puisque tout le monde pensait comme eux. C’était sans compter sur un défaut de la nature humaine qui, s’il est partagé, l’est davantage dans les milieux intellectuels, à force de vouloir convaincre du bien fondé de sa pensée, le premier à en être persuadé c’est l’intellectuel lui-même. Or, cette persuasion est fatale pour tout qui s’y complaît puisqu’elle exonère toute critique et tout réexamen ! La première conséquence est que l’homme « de savoir » n’écoute plus personne et surtout ceux qu’il ne comprend plus, par la différence de mode de vie et d’éducation : le peuple !
C’est un fossé invisible qui sépare désormais la réalité du peuple à la fiction intellectuelle du petit milieu de décideurs.
On ne vit pas de la même manière, à dix mille euros par mois qu’à 750 !
Nous n’entendons que des considérations sans intérêt, des discours plats et sans surprise.
Comme Juppé, Michel, et Clinton, nos ministres en exercice sont en complète contradiction avec la pensée populaire.
La nouveauté :
Des millions d’individus n’attendent pas qu’on leur donne la parole, ils la prennent. Internet et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. Qui aurait cru possible un blog comme « Richard III » il y a vingt ans ?
Eh bien ! Richard III existe sous de multiples formes à des milliers d’exemplaires en Belgique de part l’existence des blogs et des tweets. Et ça, nos « élites » n’arrivent pas à s’y faire, personnels politiques et médias confondus.
Nous ne sommes qu’au début de leurs déconvenues et à la renaissance de la parole retrouvée.

14 novembre 2016

Suspicion.

Ce n’est pas tant l’arrivée d’un milliardaire à la tête d’une grande démocratie qui inquiète, mais comment il y est arrivé. Et ici c’est en raflant des voix en promettant des changements qu’il n’a pas la moindre intention d’accomplir et pour cause, la plupart sont irréalisables.
C’est à la fin du mandat que la démocratie se trouvera en danger.
La foule est plus dangereuse déçue qu’enthousiaste. Ce sont même les deux pôles de son excitation explosive. Son champion gagne l’élection, c’est l’enthousiasme. Il oublie les promesses qu’il a faites et qui l’ont élu, c’est la déception cruelle et vengeresse.
Ces élections américaines, on n’aura pas fini d’en parler de sitôt.
Rien n’est éternel et surtout pas les systèmes politiques qui peuvent durer quinze jours ou deux cents ans. Mais tous, sans être programmés dans le temps, finissent souvent de façon si soudaine que personne n’a vu venir le déclin et la fin.
L’exemple de l’Allemagne nazie est saisissant de 1933 à 1945, douze ans, c’est court. L’URSS, 1922-1991, 69 ans, c’est plus long.
C’est une erreur de croire que le suffrage universel est le marqueur suprême. Cela le serait si tous les électeurs étaient en capacité et en intérêt de comprendre les enjeux. Et ce n’est même pas en fonction de l’intelligence, puisque l’on se décide d’après ce qu’en disent les médias et les propagandistes des partis. Sans oublier l’élection américaine en deux temps : le suffrage universel, puis le système des grands électeurs qui le contredit parfois (c’est le cas présent).
Actuellement, le pouvoir en place frémit d’horreur au seul mot de populisme, synonyme d’extrémisme.
N’importe quel philosophe débutant peut convaincre n’importe qui que tout pouvoir est populiste et extrémiste, puisqu’aussi bien pour atteindre au pouvoir il faut faire sa propre apologie ! Par exemple, Trump avec son ego démesuré est calibré pour. Dans le fond, acquérir la notoriété nécessaire pour être connu et éventuellement élu est déjà un populisme qui ne veut pas dire son nom.
La notoriété acquise, on veut obtenir les suffrages du peuple sans se donner la peine de le comprendre et quand celui-ci se rebiffe, on veut croire qu’il n’a rien compris ! Mais, on ne peut pas faire du suffrage universel un accessoire utile quand ça arrange et superflu quand ça dit non.

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On commence par la faute qui nous fait connaître dit Paul Valéry. Et il n’a pas tort.
Nous sommes à un tournant. Les sondages se sont plantés, les intellectuels vivent dans une bulle. Voilà longtemps qu’ils ne touchent plus terre et pas qu’en Amérique. Quand j’entends Charles Michel et consort dégoiser les conneries qu’un enfant instruit de sixième pourrait relever, je me dis que le problème a franchi l’Atlantique. Le monde politique est déconnecté des réalités. Quand il en aura pris conscience, ce sera trop tard !
Les démocraties sont arrivées au bout d’une logique, celle que le peuple n’est pas capable de comprendre un environnement politique et économique trop complexe pour lui. Les minorités éclairées des grandes intelligences servent de guide et d’éclairage. L’élection n’est qu’une opération de façade qui ne veut plus rien dire, puisque ce sont toujours les mêmes qui surnagent dans les partis. C’est une tradition, pensent nos mentors, qu’il faut conserver parce qu’elle sert aussi de justificatif pour les mots chargés de solenniser les grandes occasions, quand la patrie est en danger et que la démocratie est menacée.
Trump vient de nous ouvrir les yeux sur une certaine forme de démocratie qui n’existe déjà pratiquement plus et dont on voit d’Europe les derniers feux, comme si l’incendie ne couvait pas aussi chez nous. Sa démagogie aura tout de même eu cela de bon.
Des intellectuels espèrent ne pas finir comme Clinton et veulent sortir de l’ornière. Ils avancent qu’une relation nouvelle entre les institutions et les citoyens pourrait s’établir.
C’est un peu tard. Et puis venant de ceux qui n’ont pas été fichu de s’organiser pour une vraie démocratie, cette tentative ultime ne peut être que suspecte.

13 novembre 2016

Deux Trump pour le prix d’un !

Tandis que le monde entier à les yeux braqués sur l’OPA réussie de Trump, nous avons en stock dans une Europe qui fleure bon le même pot-bouille, des intellectuels dépassés en aussi grand nombre qu’en Amérique.
Seulement voilà, personne ne s’en rend compte. Comme chez eux, ce ne sera qu’après le clash que nos gros QI s’exclameront « Mais oui ! C’est bien sûr… ».
Chez nous, notre Trump est double. Deux pour un, ce n’est pas mal. Ils s’appellent Juncker et Schulz, nos hauts dirigeants du bazar comme appelait l’Europe, le général De Gaulle.
Ce qui se passe aujourd’hui est extrêmement limpide, tellement, que nos observateurs habitués des sommets de la diplomatie n’ont pas vu que nos deux gaffeurs sont devenus les complices d’un drame qui se joue à nos portes, en Turquie, par un nouveau dictateur, Erdogan.
Sous prétexte que la Turquie retient sur son territoire un million et demi de réfugiés (c’est l’Europe qui paie) Merkel a été la première à se coucher. Les deux autres ont fait mieux que la suivre, ils ont donné carte blanche à Erdogan pour qu’il accommode la démocratie à la sauce « nouveau khalife et chef des croyants » !
La liberté étranglée, les arrestations arbitraires allant bon train, Erdogan s’est tourné vers les Kurdes qu’il réprime en masse chez lui, mais aussi dans l’expédition de son armée entrée en Irak et en Syrie pour soi-disant faire la guerre à Daech, sauf que ses cibles principales sont les Forces démocratiques syriennes (FDS) et plus particulièrement les combattants kurdes des YPD (Unité de protection des peuples, branche armée du parti de l’Union démocratique syrien).

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Le délicat de la chose s’explique par les anciennes et fortes relations des Alliés avec les YPD, tous unis contre Daech. Les armements des combattants sont presque tous américains. Des contingents surtout d’instructeurs d’au moins trois nationalités (américaine, anglaise et française) font le coup de feu avec cette armée d’élite et, comme vont les choses, ils risquent fort de se faire tirer dessus « par erreur » par les soi-disant pourfendeurs de Daech : l’armée turque d’Erdogan !
Les deux Trump, Juncker et Schulz, poursuivent leurs ronds-de-jambe et leurs amabilités à Erdogan qui, sentant la faiblesse des deux compères, multiplie ses exigences.
En attendant, les soi-disant tombeurs de Daech sous pavillon turc ont recours à de l’artillerie lourde, des blindés et à l’aviation. Les YPD ont perdu une centaine d’hommes depuis les « renforts turcs », pris entre deux feux.
Cette guerre dans la guerre est à peine abordée dans les médias, surtout depuis que Trump occupe la devanture de l’establishment.
On en est à se demander si ce nest pas une course à l’échalote entre les YPD et Erdogan à qui s’emparera le premier de Raqqa, étant entendu que les Turcs suivent les YPD, se contentant de massacrer les traînards et se réservant, sans doute, pour les derniers kilomètres où plus frais, moins marqués par la guerre, ils se contenteraient de planter le drapeau turc sur la grande mosquée de l’ancien khalifat de l’EI.
Si l’Europe et l’OTAN poursuivent la politique des deux rigolos de Bruxelles, il y a de fortes chances pour que cette région du monde devienne un deuxième Afghanistan.
Le nouveau sultan de l’empire ottoman joue l’allié de l’OTAN, elle-même en attente devant des forces russes considérables au service de Bachar el-Assad.
L’Europe, sans armée et au devenir imprécis, navigue avec Schulz et Juncker, comme une vieille prostituée qui donne à son mac (maintenant c’est Trump) le fric de ses passes avec l’ignoble Erdogan.
Et on voudrait que les petits enfants de nos écoles agitent des petits drapeaux bleus à étoiles blanches au passage de nos deux Trump !

12 novembre 2016

Vulgaire

Trump affiche du mépris pour ses électeurs, tant sa vulgarité et sa virulence lors de sa campagne électorale détonent avec l’humilité de l’apprenti respectueux qu’il a adoptée aussitôt après son élection, vis-à-vis des gens qu’il a insultés. Dans les deux mois qui viennent, on va sans doute en apprendre encore sur sa nature caméléon et l’art de prendre les électeurs pour des imbéciles.
Deux jours plus tard, il faut encore se pincer pour être certain que ce n’est pas un cauchemar et qu’on est bien réveillé ! Un milliardaire s’est emparé du plus puissant pays de la planète. Des paumés et des chômeurs, toujours pas remis de la crise de 2008, ont fait un travail qui ne devait pas être le leur. Trump a pris l’État comme il ferait une OPA sur une entreprise concurrente. Kim Jong Un doit en être soufflé d’admiration !
J’en suis toujours sur le cul.
Pas particulièrement américanolâtre, ce n’est pas demain la veille que je plaiderai pour l’intelligence de la Nation US, alors qu’ils avaient Bernie Sanders dans les cartons démocrates et qu’on aurait compris qu’il souffle le ticket à Clinton pour affronter « la bête ».
Je n’avais pas encore assez intégré que les Américains en sont toujours à parler du socialisme aussi bénin et stérile que celui de Hollande et de Di Rupo, comme l’antre du communisme absolu.
L'horreur économique, dont nous sommes tous accablés, alors que les « élites » ne semblent pas s’en être aperçues, a trop fait fumer de l’herbe à l’électeur. La dictature de la finance a produit le reste. Quant à demander à un habitué de Wall Street de mettre de l’ordre dans le lupanar, il y a de la marge. On aurait pu trouver, même dans le système, autre chose qu’un pitre cynique.
Les financiers, mine de rien, fabriquent des leurres. Il y en a toujours un qui se met sur orbite tout seul. Cela évite aux clowns à la galerie d’être montrés du doigt. Les autres pitres sont tenus en réserve avec l’apriori d’être plus sérieux.
Trump a quand même été servi par une presse bien complaisante. Aucun journal n’a vraiment repris les propositions ridicules et impossibles pour faire des titres sur l’imposteur, chiffres à l’appui. Ils croyaient trop en la victoire de la raisonnable Clinton ! Il ne fallait pas se fâcher avec un promoteur qui achetait parfois une page entière de pub dans les journaux.
Trump va retenir l’attention pendant un certain temps. Il fait diversion aux légitimes revendications des Américains. Il n’empêchera pas le monde de tourner et ses petits camarades de poursuivre le pillage de la planète et la spoliation de ses habitants.
Le patron de la CIA a sans doute faite perdre l’élection aux démocrates par la relance de l’affaire des mails juste au moment clé de la campagne électorale de Trump, alors qu’on ne parlait que des écarts sexuels de ce playboy de septante ans. Ce flic a eu du bol. Il a misé sur le bon cheval. Mais, il aurait pu, à quelques voix près, se retrouver simple flic à la circulation.
Il serait intéressant de savoir d’où ce type tenait des renseignements qui lui ont permis de tirer des conclusions avant tout le monde ?
Les promoteurs du nouveau président sont connus. Ils naviguent à vue aux USA et ils ne sont pas inquiets, au contraire, puisque ce forban est un des leurs. Les USA détiennent le record de la concentration des multinationales et des milliardaires. En Europe, nous en avons une petite pincée aussi. Vous n’en apprendrez pas plus, puisqu’ici, ils détiennent pratiquement tous les journaux et les chaînes de télé privées. Une fois le premier étonnement passé, vous allez voir comme on va vite attirer l’attention du lecteur sur autre chose

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Je recopie des chiffres qui donnent le tournis en Amérique : « Il y a 43 060 firmes transnationales (Trans National corps ou TNCs), selon la définition de l'OFCE, et "à eux seuls, les 737 détenteurs prépondérants cumulent 80 % du contrôle sur la valeur de toutes les TNCs". Le degré de contrôle de ce réseau est bien plus inégalement distribué que la fortune : les acteurs du haut de la liste détiennent un contrôle 10 fois plus que ce qu'on attendrait sur la base de leur fortune. 147 TNCs via un réseau complexe de relations de propriété possèdent 40 % de la valeur économique et financière des 43 060 TNCs. Au sein de ce conglomérat de 147 multinationales, 50 "super entités" concentrent l'essentiel du pouvoir. Parmi ces "super entités": Goldman Sachs, Barclays PLC, JP Morgan Chase & Co, Merrill Lynch, Bank of America corporation, mais aussi (en Europe), UBS AG, Deutsche Bank AG, et (en France) AXA en 4ème position, Natixis, Société générale, BNP Paribas. C'est au final un nombre extrêmement restreint de fonds d'investissements et d'actionnaires, au cœur de ces interconnexions, qui décident de restructurer les grands groupes industriels et de spéculer sur l'immobilier, le pétrole ou les dettes des pays du sud, ou contre la zone euro... »
L’Europe, à commencer par la France, attend ses Trump. Il y en a au moins un par État associé. Ils sont comme les nains de jardin. On trouve ça inesthétique, mais chacun cherche à avoir le sien !

11 novembre 2016

Un VRP à la Maison Blanche !…

Le moment de stupeur passé, les têtes de gondole de nos partis se sont vite remises à gamberger comme avant. Une Clinton battue malgré deux cent mille voix d’avance sur Trump, c’est une des bizarreries d’un système électoral à deux détentes, à la première bossette c’est le peuple qui décide (45 % d’abstentions), à la seconde, c’est quand même les représentants des petits blancs qui ont le dernier mot.
C’est un vendeur de cravates qui gagne. Aurait-ce été la vieille professionnelle, que cela n’aurait peut-être pas été mieux.
Le tout est de savoir, dès qu’il sera à la Maison Blanche, comment le camelot, va s’y prendre pour faire l’article du rêve américain ?
C’est compliqué. Le rêve est multiforme. Il trotte dans la tête des électeurs de Trump, surtout ceux qui ont des malheurs depuis 2008 et dont tout le monde se fout.
Que va faire le nouveau président pour satisfaire les racistes, les petits blancs frustrés, les isolationnistes, les somnambules du rêve américain, les maniaques d’extrême droite, les adeptes du Ku Klux clan, les femmes misogynes et les anti-avortement ?
À la minute où le marchand de cravates expose son stock, il remercie Madame Clinton qui lui passe une commande par téléphone. Le jour avant, il la menaçait de la prison !
Alors quid du mur payé par le Mexique, l’expulsion de 10 millions d’étrangers, la défense aux musulmans d’entrer sur le territoire, 35 % du droit de douane sur l’importation de la camelote chinoise, etc. ?
Tout le monde a bien entendu toutes les menaces du candidat républicain !

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C’est un pragmatique disent ses thuriféraires. Il parle, puis il oublie.
Le duo d’enfer Schulz et Juncker, marchands de cravates concurrents, installés sur le marché bruxellois, se sont tout de suite rassurés sur l’avenir des traités américano-européens, de la couverture protectrice de l’OTAN, de la solidité du dollar, des rapports futurs de Trump avec la Chine et avec Moscou.
Tout ça, c’était pour se faire élire… comme Charles Michel vis-à-vis de la N-VA avant les élections, disent les indulgents et ceux qui s’en fichent...
Obama a été très gentil avec Trump en fin d’après-midi. Il lui a présenté Michèle, ses filles et l’habitation. Obama lui laisse la vaisselle, les meubles et le personnel, même les draps de lit.
En bons américains, ils ont discuté des prix de la location à Chicago où Barak compte se retirer. Machiste, Trump a plaisanté sur les slips de Melania pour les échanges, Michèle ne rentrera pas dedans, c’est certain.
Le bon peuple oublie trop souvent que le dessus du panier est pragmatique et que le pragmatisme touche tous ceux du dessus d’autres paniers.
Trump ne sera pas dépaysé. Au contraire, il pourra accueillir tout le monde en bras de chemise, mettre les pieds sur le bureau ovale, plaisanter et pincer les fesses des femmes d’ambassadeur, du moment que rien ne change dans l’ordre mondial. Même Netanyahou rira à gorge déployée, à partir de janvier, puisque Trump ne déteste pas l’idée d’installer de nouvelles colonies, comme du temps de ben Gourion.
« Ces Américains tout de même un peu grossiers, très vulgaires, mais toujours bon cœur et prêts à rendre service », voilà ce qu’on, dira, sauf que question pognon et comptabilité sur les heures prestées, ce n’est pas un Armand De Decker qui pourra piquer 740.000 euros à Donald (ça fait combien en dollars, mec ?) d’un coup de baguette Kazakh !
Seulement, Trump, à mon avis, va user très vite la patience de ses électeurs. Ils sont, du reste, impossibles à satisfaire dans leur prétention de croquer dans le rêve américain, pour la bonne raison qu’il n’existe pas pour eux. Trump est passé avant, il a tout piqué à tout le monde et il ne reste pas lourd à partager, juste quelques jobs à bas salaires dans la construction, justement chez Trump !
Donald, peut-être très vite, va sentir monter le mécontentement et en bon marchand de cravates, il va devoir sortir les grands arguments, accusés les autres, évidemment… revenir sur « la crapule » Clinton ou ficher le camp avec sa collection de cravates dans deux valises, faire un peu d’impeachment dans les mers du Sud.
Qu’importe, les idées les plus improbables se sont celles qui s’exportent le plus facilement, les Orban et les Le Pen n’attendent que ça. Et question d’import-export, Trump s’y entend.
Hélas ! les Européens se farcissent les homologues de Clinton : les Hollande, les Charles Michel, les Juppé et les Bayrou qui ne sont pas très bien armés pour faire face « aux rêveurs ». L’Europe, la social-démocratie, la globalisation libérale sont comme les jarretelles de ma grand-mère, elles ont tellement servi que les bas qu’elles étaient censées retenir tombent en accordéon sur les chaussures, comme le premier amendement.
Alors, d’ici à ce qu’on voie tout ce beau monde faire l’article le dimanche matin sur la Batte à Liège…

10 novembre 2016

Mauvais pronostics.

Tout pourrait se résumer à cette répartie « On attendait Grouchy et ce fut Blücher » tirée d’une poésie de Victor Hugo et caractérisant à merveille l’épilogue des élections américaines !
Une grosse majorité d’Européens s’est plantée sur les pronostics au sujet de la présidence des USA. Pour ma part, j’avais pronostiqué par résignation Hillary Clinton, quoique de l’establishment.
Je pensais et je le pense encore que Hillary Clinton était la moins mauvaise des deux camps, après l’exclusion de Bernie Sanders qui aurait pu gagner l’élection pour les démocrates. Les déclarations à l’emporte-pièce de Trump montraient trop un démagogue parti à la chasse aux voix. Enfin, certaines déclarations de Trump étaient très nettement celles d’un nationaliste de droite, antiféministe de surcroît. J’avais misé sur l’intelligence des Américains. Je les croyais indifférents aux chants des Sirènes, sauf à celle vocalisant sur le cash !
Que Richard III se soit trompé, ce n’est pas grave. C’est une opinion, parmi d’autres. Que les médias et les sondages l’aient fait, relève d’une méconnaissance complète du terrain ou d’une mauvaise foi propagée dans l’intention d’influencer l’électeur.
Et ça, c’est grave !
Parce que l’acte suivant va se jouer en Europe, et en France précisément. Marine Le Pen au second tour, c’est plus que probable. Il y a gros à parier qu’entre les deux tours, les sondages donnent gagnant, celui de droite ou de gauche en face d’elle.
Ce n’est pas une bonne chose de mentir à l’opinion dans l’espoir que ce mensonge pieux servira à quelque chose. Rappelons-nous le Brexit.
La démocratie va mal, parce que ceux qui se sont proclamés ses défenseurs le font, sans se donner la peine de se mettre à la place des populations en grande difficulté, à la suite de leur politique.

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Ces défenseurs autoproclamés se sont trompés sur les possibilités d’adaptation du peuple aux fantaisies mondialistes du capital. Ils ont cru que les masses mécontentes iraient se ruer sur une gauche faisant partie du système, celle d’une social-démocratie qui regarde poliment son adversaire de droite, avec laquelle elle entend bien partager longtemps le pouvoir. Cette gauche là console les électeurs déçus, puis les renvoie, encore plus déçus, dans les bras de la droite. Cette politique du yoyo est arrivée à la fin de son cycle.
Des personnalités critiques ont espéré - pour ma part j’espère encore - un revirement de l’opinion vers l’extrême gauche plutôt que vers un nationalisme d’extrême droite.
La leçon a retiré de l’élection de Trump à la présidence et ce malgré une partie du club des Républicains hostile, est qu’il a manifestement hérité des suffrages de cette masse perdue de la classe moyenne et des sans emplois ou des emplois précaires de la classe en-dessous. Je me demande même si les démocrates qui avaient voté Bernie Sanders n’ont pas reporté leurs voix sur Trump ?
Qui ne voit que ce scénario va se reproduire en Europe avec une Commission européenne complètement en-dehors des préoccupations des gens, une Europe faite de Nations usées par des systèmes et des dirigeants dépassés et incapables de voir les réalités !
Le prochain krach, c’est la France avec la disparition quasi complète du parti socialiste, une droite phagocytée dans la « France heureuse » d’un Juppé au remède de vieille femme. Seule lumière à la sortie de ce tunnel le beau score que fera Mélenchon face à la montée du Front National.
Quant à la Belgique, c’est difficile à dire parce que c’est chez moi, voilà bien le pays, le seul, à propos duquel les sondages ne se trompent pas de beaucoup.
Pays refuge de la sagesse diront les privilégiés et la foule placide qui les suit. Pays où les demeurés sont majoritaires, avec des Flamands encore un chouya zinzin de « bon sens » en plus, diront les gens de mon espèce.
De toute manière, pays qui compte pour du beurre dans le nouveau brassage d’idées qui se profile et qui montre que la pensée populaire n’est pas tout à fait morte, même si ceux qui n’ont rien compris tentent pourtant d’expliquer aux autres que tout est de la faute du populisme.
Sauf, que c’est quand même le populisme et la démagogie qui ont fait élire Trump et qu’il serait quand même opportun de voir qu’il n’est pas du peuple et Marine Le Pen non plus.
Puisque nos augures célébrés et hyper diplômés n’ont rien vu de cela, qui va se charger de leur ouvrir les yeux sur l’après Trump et peut-être l’année prochaine après le succès de Marine Le Pen ? Les prévisions encore plus alarmistes, voire apocalyptiques sont déjà disponibles, sauf que nos « élites » ne les voient pas ! Quand les mandats de ces opportunistes, tire-au-flanc de la classe dirigeante actuelle, auront expiré, les citoyens s’apercevront que c’étaient de faux populistes. Le peuple restera sur sa faim, bonjour les dégâts pour la suite…

9 novembre 2016

Des gnomes et des hommes.

Depuis que la tranche de lard avec laquelle on mange l’œuf du matin n’est plus vraiment du cochon, mais un compromis entre la sciure de bois et une vague couenne avec quelque chose au bout, cette foutue idée de produire au plus bas coût et en grande série, si elle enrichit quelques-uns, détruit chez tout le monde le goût des bonnes choses et des affaires bien faites.
Ainsi s’est perdu le travail réfléchi de l’artisanat du coin de la rue, à la politique des grands temples de la Nation.
La preuve : nos partis ont été travaillés par la barbouzerie et le profit de situation, au point de dégoûter à peu près toute la population, et pas qu’en Belgique; ainsi en Amérique, près de la moitié du corps électoral aura voté pour un voyou, méprisant les femmes, comme les hommes d’affaire qu’il aura roulé.
De l’assiettée du matin, au bulletin de vote, tout ce qui raisonne encore aura en fin de journée comme le sentiment qu’il vit dans un monde d’ersatz, y compris lui-même, quand il verra dans le miroir comment les circonstances l’ont fabriqué.
Pour en arriver à cette ultime ignominie, il aura fallu cinquante années de publicité mensongère, une kyrielle de prédateurs se présentant comme les redresseurs de tort d’une société exploitée, un fantastique dédoublement de la personnalité en mettant aux nues les joies du travail de la journée et une formidable envie de dégueuler le soir sur une ignoble répétitivité des tâches et une vie gâchée.
Là-dessus, les fins connaisseurs du monde de l’après-demain nous convient à l’effort en plus, l’abnégation supplémentaire, le sursaut national nécessaire, pour conserver ce que nous considérons déjà comme une merde, la société dans laquelle nous pataugeons et que les Chinois veulent nous ravir depuis l’autre côté du monde, puisqu'on leur vend, à eux aussi, notre manière de vie comme un progrès !
Seul l’embarras du choix empêche à mettre des noms, dénoncer des combines, démontrer que des marques d’apéritif usent de la pisse de chameau pour leur extra dry, montrer du doigt des salonnards achevant leur quinzième mandat d’homme public, s’offusquer d’une annonce selon laquelle les pensions les plus basses seront augmentées de 27 € 95, etc...
Trop, il y a trop de grands appétits à la curée, tandis qu’il est question dans le Robert de supprimer des mots trop peu souvent employés, comme altruisme, solidarité, dévouement, etc.
Le plus déroutant c’est que la multitude est comme dans un zoo marin où l’on voit derrière les vitres de grands aquariums, des squales magnifiques nager de façon paisible, assurés du repas du soir. La voilà fascinée et conquise. Et elle se voit déjà à la parade faire des loopings dans l’eau de mer à dix-neuf degrés, comme toutes ces bêtes féroces dont elle admire la denture.
Hélas ! jamais elle n’y sera. Elle se contentera de nourrir le circuit de son travail acharné. Tout au plus se paiera-t-elle un ticket d’entrée du zoo, avec défense de toucher les bêtes en représentation.

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L’œuf est avalé et la sciure de bois qui va avec.
Il est temps d’aller bosser.
C’est quand même curieux qu’une radio en panne, distillant d’habitude les conneries du 7 à 8, peut vous faire gamberger !
Ils ont bien raison nos petits génies de la démocratie active, de garder impeccablement en état de marche tout le matériel Hifi, ordi branché, boutons du son dans les oreilles, cœur léger et conneries à dégoiser.
Dès qu’un court-jus nous tombe dessus, ce ne sont pas leurs centrales, mais nous qui pétons les plombs !

8 novembre 2016

Kazakhgate

Avec l’élection américaine, on commence doucement à saturer.
Vivement mercredi midi qu’on en finisse !
J’en suis au point que ni Trump, ni Clinton n’évoquent en moi un quelconque désir de connaître le vainqueur. Je n’ai qu’une énorme envie, celle de passer à l’élection du président français en 2017 et d’envoyer l’Amérique et les Américains se faire voir chez Poutine.
Par contre, un qui doit adorer qu’on parle de l’élection des maîtres du monde, c’est l'ancien président du Sénat et ex-ministre Armand de Decker. D’habitude comme Reynders, Michel et compagnie, Bel Armand saute sur toute machine à communiquer. Toujours impeccable, on dirait un lord anglais qui va parler de Kate Middleton, alors qu’il nous vend de la salade réchauffée par Charles Michel sur le fourneau de Bart De Wever.
Mais vu ses démêlés avec la barbouzerie française et les millions de Chodiev, RTL se méfie. Plus question de voir Bel Armand commenter l’actualité et vanter la globalisation de l’économie depuis les hauteurs d’Uccle.
Comme le plouc précédent, Papa-tombola Kubla, l’impeccable De Decker sera prochainement "invité à venir s'expliquer devant le conseil de conciliation et d'arbitrage du MR au sujet des éléments neufs" dans le dossier du Kazakhgate, a indiqué samedi le porte-parole du parti libéral.
Auditionner comme un rien du tout ! Armand doit être bien malheureux de se voir convoquer au parti, comme dans un vulgaire commissariat de police !
Surtout que sa défense est toute prête et bien connue du MR. Il nie tout en bloc. C’est facile à comprendre pourtant ! Il n’est responsable de rien. Ne connaît personne au nom de Chodiev et croyait jusqu’à hier, dur comme fer, que Catherine Degoul était une danseuse des Folies Bergères qu’il avait connue, dans le temps, sous le nom de la Degoulue. .
Le comité d’éthique a été très ferme « Le MR estime que la justice doit poursuivre son travail dans ce dossier. » Quand le comité d’éthique ne veut pas que la justice poursuive son travail dans un dossier, il ne commence pas par inviter celui par qui le scandale arrive.
Sommé par le président du comité d’éthique, le chevalier François Xavier Gustave Marie Joseph Corneille Hubert de Donnea de Hamoir a écrire « belgo-kazakh Patokh Chodiev », monsieur Armand De Decker a fait trois fautes d’orthographe, ce qui prouve qu’il ne connaissait pas le milliardaire, ce dont Donnea etc. a pris acte.
Le parquet de Bruxelles avait annoncé fin octobre 2015 qu'il soupçonnait M. De Decker d'avoir perçu de l'argent de madame Catherine Degoul pour accélérer le vote d'une loi permettant à ce milliardaire d'échapper à des poursuites.
On saura vite la décision du comité d’éthique en observant Didier Reynders. Si celui-ci est souriant, il sera bientôt bourgmestre faisant fonction à Uccle, en remplacement d’Armand démissionnaire. .

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Le député Ecolo Georges Gilkinet estime que le monde politique doit mettre en place très rapidement la commission de déontologie dont le principe avait été validé par la 6e réforme de l’Etat. Une loi pour sa création a même été votée le 6 janvier 2014, mais, depuis on est sans nouvelle.
Ce serait quand même mieux si toute la haute-cour s’en mêlait, plutôt que la basse d’un comité MR dont on ne sait même pas si les estimables membres de ce comité sont qualifiés, ni même s’ils ne sont pas fichés dans le dossier du grand banditisme.
Sans doute Député et Sénateurs sont purs et n’ont pas besoin d’éthique, mais ne serait-ce que pour faire taire les chiens galeux et envieux de mon espèce, ce serait quand même une garantie. Comme un pâtissier affichant glorieusement à sa vitrine « fournisseur de la cour » on pourrait lire sur une carte de visite, « le chevalier François Xavier Gustave Marie Joseph Corneille Hubert de Donnea de Hamoir, certifié honnête, par la loi du 6 janvier 2014. »
Il paraît qu’on a procédé à un appel à candidatures pour mettre sur pied cette commision de déontologie. D’habitude, l’élite flaire les nouveaux fromages à 100 kilomètres.
Là, rien.
On voulait des juristes de très haut vol. On n’a trouvé que des pratiquants du vol en rase-mottes.
Au nom de l’éthique et de l’État en danger, on réclame du citoyen qu’ils dénoncent ceux qui profitent des largesses du chômage quand ils n’y ont pas droit ; mais dès que ceux qui ont réclamé que le citoyen fasse son travail, sont placés eux-mêmes devant leurs responsabilités, il ne se trouve plus personne pour dénoncer les petits camarades.
L’Omerta, ça existe en politique !...

7 novembre 2016

Un dimanche trop sérieux.

Tiens, revoilà Richard III qui redéconne avec une nouvelle tentative de coller les morceaux de notre société qui part en miettes, à un philosophe du siècle des Lumières mort en 1804, Emmanuel Kant !
Quand on ne comprend plus très bien son temps, je crois que la bonne méthode est de revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire à la philosophie. Justement en l’espèce Kant est l’interlocuteur parfait, auteur de deux essais qui tendraient à prouver qu’il s’était posé les questions que nous nous posons, il y a plus de deux siècles.
Le premier s’intitule « Qu’est-ce que veut dire Aufklärung ? (Lumières) ».
Quand l’œuvre a été écrite, l’Europe se trouvait en ébullition, comme aujourd’hui. Des idées nouvelles surgissaient du peuple à la veille de la Révolution française. En 2016, elles surgissent des progrès techniques et notamment ceux de l’aviation qui permettent la circulation des peuples et des marchandises, bouleversant les règles de l’économie.
Qu’elles proviennent d’une forme de pensée nouvelle ou d’un moyen technique nouveau de raccourcir les distances, la question centrale demeure « que devient l’Homme dans tout ça ? ».
À supposer que Kant ait vécu de nos jours, il aurait certainement transposé sa réflexion de la fiction des idées à la réalité technique des faits, par le même parcours politique. Comment devenir majeur dans un environnement qui infantilise ?
Pour lui devenir « majeur », c’est prendre ses responsabilités en luttant contre le penchant à la paresse et la lâcheté de chacun, en luttant contre l’idée que le peuple est éternellement mineur et a besoin d’un tuteur.
C’est le rappel que pour atteindre la majorité, le peuple doit vivre sa propre expérience. La seule façon d'apprendre à penser, selon lui, est d’en faire une affaire personnelle et de le tenter soi-même.
Pour cela, il doit pouvoir jouir da la liberté de publication et d’expression, non pas selon les critères du goût du jour et des fortunes personnelles, mais selon l’originalité des pensées exprimées et leur libre discussion.
Déjà des obstacles : l’étouffement par les politiques de la réaction des foules dans la peur qu’émergent du nombre, des raisonnements supérieurs aux leurs ; les ligues anti-ceci, promouvant cela, sous couvert de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ; prétexte ou nécessité, les restrictions de liberté de toutes natures afin de lutter contre le terrorisme ; surveillance directe par caméras ou électronique sur le NET avec ou sans résultat etc. Je ne suis pas en train d’écrire que c’est bien d’être raciste, ni d’être laxiste devant les menaces d’attentats. Je dis tout simplement que pour porter un jugement, il faut connaître le « meilleur » et le « pire » dans tout type d’informations, enfin ce qui nous est donné comme tel, et démêler ce qui nous paraît être juste, injuste ou simplement aberrant.
Les dirigeants des démocraties rassemblés en communauté d’intérêt, en ayant décidé que le citoyen n’est pas prêt pour l’âge adulte, l’ont contraint à l’infantilisation éternelle.
Kant pense qu'il est difficile de sortir seul de cette impasse de la libre expression. « L'âge de majorité » sera atteint par l'usage public du raisonnement.

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Deuxième essai d’Emmanuel KANT « Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique ».
En 1784, le contexte historique du siècle des Lumières: le déchiffrement des « terra incognita », la guerre d’indépendance des États-Unis, l'agitation d’une découverte du corps social dans le tiers état, expliquent les mouvements des Idées. Kant pose trois questions essentielles 1. Que puis-je savoir ? 2. Que dois-je faire ? 3. Que puis-je espérer ?
Ces questions sont toujours devant nous à attendre des réponses.
Or, il semble bien que le monde en mouvement est tout à fait orienté vers les seuls progrès que l’on peut retirer des entreprises qui tournent autour des productions et des rémunérations bénéficiaires ou déficitaires qu’elles supposent. En un mot, que le seul progrès qui vaille, c’est-à-dire celui de l’amélioration des besoins de l’Homme, soit subsidiaire et relatif à celui d’en tirer profit.
Assez étrangement la définition kantienne du progrès a d’étranges similitudes avec celle de Marx, nonobstant que ce dernier reste productiviste et indéfectiblement sur la même idée qu’un Alexis de Tocqueville (1), par exemple.
Où Kant est résolument moderne, c’est quand il pense que l’idée de progrès ne permet de comprendre l’histoire que parce qu’elle est l’idée d’un progrès indéfini : supposer l’histoire proche de sa fin anéantirait tout espoir. Sauf que cette idée de progrès en 2016 reste attachée à la croissance matérielle, au lieu d’imaginer qu’elle puisse l’être, selon le philosophe, à l’idée d’un monde devenu un grand village, progressant dans les connaissances de l’autre et respectueuse de l’environnement.
Serait-ce que nous touchons à « une fin à l’histoire au sens de but et non de terme » parce que nous n’avons pas compris le sens profond du progrès ?
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1.Capitalisme et communisme ont une définition identique : le productivisme.

6 novembre 2016

Drame au MR !

Une figure emblématique du Mouvement Réformateur est sur le point de se discréditer auprès de la bourgeoisie ixelloise et pas seulement, entraînant dans sa dérive les Grands Belges du grand parti qui n’ont que les mots de vertus et patrie à la bouche.
Certes, discrédité, il l’était déjà depuis un bon bout de temps, mais selon les grands principes de ceux qui n’en ont pas, rumeur et bouche cousue n’ont jamais fait d’opprobre au MR. Tout au plus s’agissait-il d’accusations vagues, comme dirait Gros Loulou, issues de la rage vexatoire des ploucs, votant en rotant d’envie. Il n’y avait pas de quoi faire deux lignes d’enquête.
Mais voilà que les faits se précisent. La justice, lente à s’ébranler quand il est question d’un ponte du royaume, ne s’ébranle toujours pas.
Après Papa-tombola Kubla, le MR croyait avoir refermé le cahier de doléances des affaires scabreuses, celles qui vous pètent à la gueule dont on n’a pas intérêt à se souvenir le jour suivant ou vingt ans après.
« L’enquête judiciaire sur le Kazakhgate met gravement en cause l’ancien président du Sénat belge Armand De Decker. Se présentant comme « l’avocat de l’Élysée » sous Nicolas Sarkozy, il a mené, moyennant 740 000 euros, un intense lobbying au plus haut niveau de l’État belge pour éviter un procès à trois oligarques kazakhs, afin de faciliter une vente d’hélicoptères Airbus pilotée par l’ex-président français et ses conseillers sur fond de pots-de-vin présumés. » (Mediapart)

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Ainsi, c’était donc vrai, Bel Armand, figure parfaite du gentleman citoyen, était aussi une barbouze de l’État français !
Mais alors… mais alors… Didier Reynders installant sa smala à Ixelles, grand admirateur de Bel Armand, briguant sa succession parmi les huppés du coin, recevant Nicolas Sarkozy en son ministère pour la remise d’une décoration réservée à l’élite, aurait été dupé par Bel Armand ou, pire encore, un comparse, comme peut-être une bonne partie du MR !
Le Soir, le grand journal de droite, pas peu fier d’avoir rallié l’émilevanderveldien Coppi (c’est un lecteur qui me l’a fait remarquer) n’a pu faire autrement que suivre le mouvement « L'ancien président du Sénat et ancien ministre Armand de Decker (MR) a bien joué un rôle central dans l'affaire de corruption liée au milliardaire belgo-kazakh Patokh Chodiev.
Le Soir et le site d'information français Mediapart ont pu se procurer une série de pièces des procédures judiciaires belge et française relatives à une affaire de corruption où apparaît le nom d'Armand De Decker (MR).
Ce dernier est intervenu auprès du ministre de la Justice de l'époque Stefaan De Clerck (1) (CD&V) et de son cabinet, en compagnie de Me Catherine Degoul, l'avocate de Chodiev, pour améliorer la situation judiciaire du milliardaire.
Selon les pièces de l'enquête, l'ex-président du Sénat s'est notamment revendiqué de l'Elysée - alors dirigé par Nicolas Sarkozy - et a expliqué cette intervention occulte par l'intérêt qu'avait la France de mener à bien une transaction aéronautique avec le Kazakhstan.
Deux jours plus tard, la proposition de loi sur la transaction pénale, dont bénéficiera Chodiev, est déposée.
Pour mener à bien ces interventions, Armand De Decker a perçu plus de 740.000 euros d'honoraires pour 350 heures déclarées comme prestations d'avocat, prestations qu'aucune pièce de procédure judiciaire ne confirme. »
On peut dire que maître Degoul paie bien ses stagiaires !
Les faits-divers sont pleins d’histoires de pauvres types qui se sont retrouvés en taule pour le vol supposé d’une mobylette. Pour 740.000 €, on peut encore dîner en ville et recevoir ses amis. Il n’y a pas de dossier De Decker, circulez… y a rien à voir !
Ah ! ce qu’on se sent bien dans un État de Droit du niveau de la Belgique.
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1. Et le Stefaan, il aurait barbouzé par De Decker interposé, sans rien toucher, alors que l’autre palpait 740.000 € ? Difficile à croire.

5 novembre 2016

V’là les prix littéraires !

Comment faire de la critique en littérature, en n’ayant lu aucun des livres consacrés par un prix littéraire ?
Cet exercice n’est pas si compliqué. Il suffit de coller à la critique la plus élogieuse, une autre qui pense que l’auteur s’est surpassé dans une merde absolue. Agitez le tout dans un shaker avec vos idées préconçues et vous aurez comme résultat celui d’avoir renforcé ces dernières. Votre sentiment que la vague gnangnan est en passe de tourner au tsunami fera le must de vos prochaines conversations sur le sujet.
À tout vénérable qui en douterait, sous la Coupole se niche la plus riche collection d’abrutis par l’âge et la suffisance sous des habits d’académiciens qui se puissent encore voir en France. Il fallait donc que le Grand prix du roman de l’Académie française fût décerné à un auteur à talons rouges qui recevrait, des mains de Jean d’Ormesson, son brevet de duchesse dans la salle des glaces du château de Versailles.
Adélaïde de Clermont-Tonnerre : « Le dernier des nôtres », près de 500 pages, Grasset éditeur.
Le Journal La Croix, sa critique :
Le dernier des nôtres : une histoire d’amour interdite au temps où tout était permis.
Ce roman de près de 500 pages raconte l’histoire d’un jeune ambitieux qui tombe amoureux de la fille d’un milliardaire, à New York à la fin des années 1960. Une fresque historique et romantique qui connaît déjà un grand succès populaire. Etc.
Slate magazine, sa critique :
Résumé: Rebecca aime Werner qui aime Rebecca. Vont-ils pouvoir s’aimer? Ils affrontent les DIFFICULTÉS DE LA VIE: elle est fille de millionnaire, il fait fortune dans l'immobilier. Mais L'HISTOIRE parfois contrarie le DESTIN.
(Après une trentaine de pages passables, Adélaïde devient gore.)
…Tout à coup, Adélaïde de Clermont-Tonnerre noue les fils du destin avec de la guimauve. Werner ne sait pas vraiment qui est son père allemand. Rebecca ne connaît pas vraiment la vie de sa mère juive. Tu sens la grosse ficelle du destin ? Chemin de croix gammée de bonnes intentions pour le fils de nazi s’il veut conquérir le cœur de la fille de juive torturée par le nazi qui se trouve COMME PAR HASARD être son père. Mais, est-ce VRAIMENT son père? Ne serait-ce pas son frère jumeau, un nazi GENTIL, ce qui le laverait de tout péché? ON N’EN DIT PAS PLUS…
Faut dire qu’il lui fait un effet bœuf: «ses pupilles dilatées avaient presque mangé ses iris violets» et, dans son slip, il sent «son désir affleurer.» Quand il parle d’elle, ému, il dit LFDMV (pour la femme de ma vie), et parfois «ma beauté», exactement comme Guy Bedos lorsqu'il pelote ses patientes dans son cabinet (Nous irons tous au Paradis). Le voici «fasciné qu’une si petite tête puisse contenir tant de pensées». Tel est le mystère des femmes.
Tout serait parfait si Adélaïde n’avait pas cette étrange passion du food dropping qui la pousse à détailler toutes les agapes des tourtereaux… Mélange du Delly et de Portier de nuit, cette bluette a obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie française. 491 pages quand même. On suppose que les momies du Quai Conti ont été sensibles au poids.
Critique du Journal La Croix :
Yasmina Reza, Babylone (Flammarion) Prix Renaudot
Le lecteur sait dès le début de ce roman les ressorts de l’histoire : un homme vient d’assassiner sa femme et se tourne vers sa voisine de palier, qui décide de l’aider. Une intrigue savoureuse dont Yasmina Reza a le secret, mettant les scènes de la vie ordinaire et des vies elles-mêmes ordinaires à l’épreuve de l’inattendu pour déployer un dispositif romanesque captivant et grinçant.
Slate magazine : Lino au Parquet (Prix Renaudot).
«Certains jours, quand je me réveille, mon âge me saute à la gueule.» La narratrice vit à Deuil-l'Alouette et a 62 ans; ça lui pèse, alors elle sert des maximes un peu amères sur les beautés flétries laissées choir: «Quand tu fais la gueule à 20 ans, c’est sexy, quand tu la fais à 60, c’est chiant.» [note d'un père de famille: à 20 ans aussi, c'est chiant]. «Une femme qui te dit je suis dans ma troisième saison t'astringe la bite définitivement!»)
Elle se souvient des 60 ans de son père. Des courses à Auteuil avec Jean-Lino, la veille de ses 60 ans. Elle lui dit: «demain, j’ai 60 ans.» Et lui demande s’il a, lui aussi, 60 ans. Il répond: «Bientôt.» Délicieux souvenirs! C'est le temps perdu façon Paris turf.
Ça se corse, page 20: Jean-Lino apprend des onomatopées à son petit-fils («Rémi adorait.»):
La voici chez elle. Page 21, elle décrit le couloir, l’ascenseur, les poubelles. Page 25, C'EST LA FÊTE. Elle invite 40 personnes à une soirée. Horreur, elle n’a que 7 chaises. Les pages suivantes sont dédiées à la recherche de chaises pliantes, poufs, tabourets. Puis elle compte les verres nécessaires (en verre et en plastique). Ensuite, les flûtes à champagnes (en plastique).
Elle signe une pétition contre le broyage des poussins, avale un Xanax, essaye un nouveau traitement anti-âge même si, attention, elle «désapprouve intellectuellement le terme anti-âge (qui est) culpabilisant et débile mais une autre partie de (son) cerveau épouse la phraséologie médicamenteuse».
Sa mère meurt page 34 mais ça n’est pas très important, elle refourgue une «housse de coussin au crochet» à Ginette et vide l’appartement avec Jeanne («cochon en bois, chat en plâtre, porte-chandelle, poupée provençale, sulfures, soliflores», tout file à la poubelle, sauf les livres de Yasmina Reza), tout ça lui fait «une sorte d’aberrant chagrin».
La soirée est sympa, enfin sympa pour quelqu’un qui a 62 ans à Deuil-l'Alouette. Il y a Georges Verbot, qui mange, boit, ne parle à personne. «Il y a toujours un boulet quelque part». Les autres se passionnent pour la provenance des poulets «du pain de poulet aux épices»: nourris avec des granulés biologiques? Élevés en basse-cour? Jean-Lino en profite pour raconter une anecdote: «J'hésitais à prendre un poulet basquaise et Rémi voulait un poulet frites.» On change de sujet. «Toutes les idées de gauche me désertent peu à peu», balance Lambert «à un moment donné.» On pense. «Peut-être que rien n’est réel, ni joie ni peine.»

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Qui de La Croix ou de Slate à raison ? Mon petit doigt me dit que même si les deux critiques ont été faites dans l’esprit maison, il y a 99 chances sur 100 pour que ce soit Slate magazine qui me conforte dans une décision déjà ancienne de ne jamais lire un ouvrage consacré par un prix littéraire.
Tristes temps sur lesquels il y a tant de choses à dire et l’interprétation que les gens en ont, au lieu de quoi nos élites attribuent des titres et des honneurs à des trouduculs trop serrés pour être honnêtes.

4 novembre 2016

Juste un mot encore !

Dernières petites choses sur les élections américaines. Après avoir pronostiqué Hillary Clinton gagnante et avant les deux ou trois jours qui restent, c’était le moins.
Le poissonnier a tenu la dragée haute à tout le monde et y compris à Hillary, madame Justes-Propos.
La Madame Sans-gêne du vaudeville était un homme ! Face au jeu électoral qui se dénoue, il aura au moins eu le temps de démontrer qu’une grande gueule inculte peut clouer le bec à une nomenklatura qui lit Dante en latin.
Il reste à trouver pour le Nouveau Monde et l’Ancien, une Madame Sans-gêne plus cultivée, moins imbue de sa personne, mais tout aussi agressive pour river le clou à l’arrogance des parvenus.
Ce n’est pas facile. En France Mélenchon pourrait tenir ce rôle, s’il n’était pas enclin à remplacer une équipe de football à lui tout seul.
Trump est bien ce phénomène qui s’est lancé dans une campagne comme on fait une OPA sur une entreprise. L’inconscience aura été payante. Il aura fait une campagne comme personne, avant lui, avait osé faire. Il est en train de nous faire une leçon de marketing. Il tire profit d’un business de la matière première en démocratie : les acteurs malchanceux de la vie sociale. Il exploite des votes populaires en faveur d’un milliardaire sans scrupule !
C’est un salaud, mais un salaud qui a de l’allure…
Sa connaissance profonde des conséquences de la crise est l’une des raisons de son pouvoir de séduction. Cela ne veut pas dire qu’il entend appliquer des remèdes là où il voit les écorchures sociales, au contraire, cela veut dire qu’il entend bien user de cette connaissance à son profit et, pour commencer, le mettre en position de briguer le poste suprême en Amérique, celui de président ! Il ne faut jamais oublier que cet homme est un prédateur et pas un Robin des Bois.
Le discours d’Obama à propos des terroristes islamistes, est rempli de termes forts, d’objurgations pathétiques. Que fait-il après les solennels instants ? Rien ou pas grand-chose. Trump sait les paroles que les gens attendent. Il raccourcit les distances et pour un peu, élu, à l’heure même il partirait à l’action, ainsi donne-t-il l’illusion de l’immédiat. Pour en connaître davantage, il suffirait de le mettre à la barre et vous verriez des choses bien différentes.
Ce qui compte n’est pas ce qu’il ferait au cas où il tiendrait ses promesses (une personne tant soit peu instruite de la situation aux États-Unis sait qu’il ne pourrait en tenir aucune), c’est d’atteindre un plan de carrière ambitieux, une part du gâteau de ce qu’il croit lui être dû.
Fatalement, il arrivera un jour, un autre Trump en Amérique et en Europe une autre Marine Le Pen, si elle loupe son coup l’année prochaine. Cette nouvelle espèce d’experts en décryptage populiste en prenant sa part de responsabilités, assumera aussi son bilan. Les dégâts seront là. Il sera trop tard.

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C’est toute l’hypocrisie qui se dégage du scrutin universel et le rôle de la médiocrité glorieuse des nouveaux virtuoses du vibrato populaire.
On pourrait qualifier Trump d’alternative à une classe dirigeante hégémonique, tirant son pouvoir de l’artifice et des tromperies, s’il n’était lui-même membre de la classe dirigeante. Il joue le rôle du prestidigitateur qui à la fin de ses numéros, les explique.
Brutalement, il dit à peu près « bande de cons, vous regardiez ma main droite, alors que cela se passait dans ma main gauche ». Les gens sont ravis. Le culot paie.
Trump est un capitaliste, ces trucs, il les a appris sur le terrain, parfois à ses dépens. Où il devient fort intéressant, c’est quand il dépeint la politique moderne comme étant la tromperie universelle de la promesse d’un bonheur collectif qui se ferait en-dehors de l’argent, comme si cette société pouvait se passer de son moteur à explosion sociale !
Ainsi, il fait admettre le bien-fondé de son immense richesse comme étant naturellement le produit de son travail honnêtement gagné. Il en éblouit ses partisans, d’autant qu’ils sont le plus souvent démunis, tout en ayant soin de désigner les politiciens comme les uniques tourmenteurs, alors qu’ils sont bel et bien de la même espèce que Trump dans leur technique d’enrichissement.
Sa réalité exprime un capitalisme prêt à attirer les clients. Il dit tout haut ce qu’Hillary Clinton pense sans l’oser pouvoir dire. Pour le reste, son racisme, ses foucades de murs protecteurs et ses interdits sur les musulmans, etc. sont des conneries qui ne résisteraient pas à l’examen dès la première seconde, assis à la place d’Obama dans le bureau ovale.

3 novembre 2016

Les élections aux USA, un pari risqué ?

Au-delà de la presse médiatique jouant au yoyo statistique entre Clinton et Trump, c’est un peu notre futur qui se façonne aux USA, avec de plus en plus de possibilités qu’un vote populiste rassemble des foules hostiles à la dérive économique d’un capitalisme incontrôlable, comme les américanolâtres d’Europe ne l’auraient jamais crû dans le pays de l’argent roi.
Car si Trump réalise des succès de foule et, peut-être, un bon score final, il le doit à la situation sociale dégradée. Assez surprenant, sa campagne électorale est l’œuvre d’un milliardaire éloigné de l’idée de partage, ayant bâti sa fortune sur l’exploitation féroce des autres, poussant l’impudeur jusqu’à user de toutes les ficelles possibles pour échapper au fisc, c’est-à-dire sa responsabilité de citoyen, quand il brigue la citoyenneté suprême !
Cette dernière semaine aura été l’étonnement en Europe de voir le FBI voler au secours de Trump, par la voix de son chef, par ailleurs Républicain !
On ne pourra pas dire que l’esprit « Hoover (1) » soit mort dans ce grand corps de l’État.
Pour les observateurs du Vieux Continent, Hillary Clinton est l’adversaire du populisme à la Trump et la favorite de l’establishment intellectuel des milieux branchés des grandes villes.
On s’était déjà planté avec Barack Obama sur les relations transatlantiques, alors qu’il s’est plutôt tourné vers les pays d’Asie et du Pacifique, sur le dossier syrien aussi, préférant trop longtemps l’attentisme à l’action, sans doute échaudé par les fautes de son prédécesseur Bush.
Le défaut des Européens dans leurs jugements sur les USA, ce sont les notables politiques et industriels qui le portent en eux comme l’air qu’on respîre à Wall Street. Ils perdent leur sang-froid dès qu’on parle de l’Amérique, pour n’y voir que le pays de la réussite financière et le miracle des techniques de demain. Ils pensent que, s’ils se sont un peu trompés sur l’actuel président, ils ne pourront pas faire la même erreur avec Hillary Clinton. Ils lui prêtent plus d’intérêt pour l’Europe et sur le TTIP, que Barak Obama.
Contrairement à ce que pensent les Européens influencés par Juncker et Schulz, il n'y a aucun "bon" candidat, pour l’avenir des relations entre l’Amérique et le Vieux-Continent. Des mesures conduisant à une guerre économique sont même hautement probables.
À cinq jours des élections, malgré le soutien à Trump du FBI qui rouvre une deuxième enquête cette fois sur Bill le mari de la candidate, je pense que madame Clinton l’emportera aisément. En tous les cas, on nous a vendu Trump avec tellement de défauts et dépeint sous un tel jour que, s’il était élu, ce serait une catastrophe pour l’Amérique et le monde. Il se pourrait même que le clan démocrate, craignant un absentéisme de grande ampleur, ait souhaité ce doute à caractère compétitif sur les chances de Clinton à succéder à Obama, afin que ses supporters ne s’abstiennent pas.

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Qu’on ne me compte pas parmi les fans d’Hillary. Les arguments de Trump ne sont pas tous dénués de fondement. Elle est comme lui. Elle vit du monde de la finance. À l’aise dans les milieux de la haute bourgeoisie, favorite des intellectuels huppés qu’on rencontre dans toutes les grandes villes américaines, elle différera seulement de tout ce qu’on a connu, parce qu’elle sera la première femme cheffe d’un grand État. Et pour le féministe que je suis, rien que pour cela, ce sera un grand pas vers l’égalité des sexes. L’autre, l’égalité des citoyens dans un vrai État de Droit, ce sera pour plus tard.
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1. John Edgar Hoover, 1895-1972, a été le premier directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI). Il est celui qui est resté le plus longtemps à la tête d'une agence fédérale américaine. Après lui, un mandat de dix ans a été instauré pour le chef du FBI. Il passe pour avoir eu des dossiers sur tous les présidents et influencé la politique jusqu’à la Maison Blanche.

2 novembre 2016

Un délirant connard !

Outre la nuisance du CETA en tant que traité préparant le TTPI avec les USA et le pas supplémentaire vers une sorte d’absolutisme commercial mondial, l’accord a été le révélateur de bien des choses concernant l’Europe, sa gestion et son organisation. Après cela, on ne s’étonne plus de la détestation montante des populations envers cette machine de destruction d’une manière de vivre.
Quand on sait qu’elle n’est même pas capable de défendre les Européens sans passer par l’OTAN et les USA, cette Europe n’est qu’un ventre gras, dont ne profitent même pas les populations.
Passons sur la comédie des partis majoritaires de la Région wallonne. On n’a plus rien à attendre du PS dans l’aventure de l’émancipation des peuples. Il court depuis longtemps après des électeurs centristes, en rivalité avec le MR. Son destin est tout tracé, il suit les traces de François Hollande. Elio est son clone économique. Son double handicap de concurrence avec le MR et de liquéfaction des classes moyennes inférieures sera le chemin de croix du Montois. Mais, il n’en a pas conscience.
Dans l’immédiat, il n’est question que d’un vilain couple de canards que les pays associés à l’Europe ont lâché dans la basse-cour bruxelloise : Jean-Claude Juncker et Martin Schulz. Tour à tour, familiers, arrogants et obséquieux, ces deux là dépassent tous les phénomènes qui ont défilé avant eux, y compris Gros Loulou dont l’objectif n’était que de se faire des ronds. Eux, en plus, se la jouent fin stratèges, avec défense d’en rire !
C’était mal connaître le PS régional que de menacer Paul Magnette des foudres de Jupiter, comme si le gouvernement wallon allait faire de la résistance jusqu’au bout ! Ils ont pris Magnette pour une réincarnation du Che !
On comprend mieux Günther Oettinger, commissaire européen à l'Economie numérique, lors d’un discours à Hambourg alors en plein blocage du CETA, n’a-t-il pas déclaré que pour lui, la Wallonie est une "micro-Région gérée par des communistes" ! L’ami Günther a voulu faire plaisir à ses chefs !
Comment voulez-vous que les Commissaires européens dirigés par JC Juncker aient une connaissance suffisante des Régions dont ils ont à conduire la politique au niveau de l’Europe, quand ils en connaissent si peu, au point que celui-là a proféré devant un parterre d’industriels une pareille ânerie ! C’est d’autant plus grave que ce type parlait devant des investisseurs potentiels !
Quand on pense que cet individu, sur la bonne cote que le duo Juncker-Schulz lui confère, accèdera bientôt au portefeuille du Budget au sein de l'exécutif européen ! On en tremble !

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Il n’y a pas que l’Europe pour déconner à tout va dès qu’il s’agit de comprendre la politique locale des « petites » gens.
Je l’ai déjà répété cent fois dans ce blog : les personnels politiques, cadres et hauts fonctionnaires ne peuvent comprendre les citoyens au ras des pâquerettes, parce qu’ils ne vivent pas leur situation. Ils ont perdu le sens des réalités.
Pourtant, la plupart ont l’intelligence qui convient. Ils répondent à tous les critères des paliers successifs de leur carrière… Mais ils déconnent tout de suite sur le prix du pain au chocolat, jusqu’aux délires d’une Maggie De Block et d’un Bacquelaine qui pensent l’un et l’autre que l’on peut vivre avec 750 € par mois ! Il est vrai que ces deux castards sont arrivés à leur niveau d’incompétence depuis longtemps.
Ce qui me fait dire souvent, que nous sommes dirigés par des connards.

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1 novembre 2016

Les tea-party au MR !

En 2016, où en est le tea-party (ou son club de fans comme on veut) de Didier Reynders dans le flou d’un MR subissant la loi des Flamands majoritaires au gouvernement ?
Difficile à savoir, confidentiel depuis le début, un peu comme le tea-party de Gérard Deprez (le MCC avec Marie-Christine Marghem, ministre fédérale de l'Énergie et Jean-Jacques Flahaux député fédéral), les assemblées générales se font autour d’une table de bridge à Uccles.
Selon Le Soir, un journal qui ne passe pas précisément pour être de gauche, en 2009 Reynders s’accrochait à un MR coupé en deux,
Sept années plus tard, la cassure, la meurtrissure, le séisme, enfin tout ce que l’on veut, serait-elle oubliée, envolée, comme si elle n’avait jamais existé ?
Difficile à croire : en politique on ne pardonne jamais. On feint d’oublier, c’est tout.
Après le Fernandel Bruxellois de « C’est pas tous les jours dimanche », Vrebos demandait à Reynders son défaut principal. L’autre de se rengorger et de chercher parmi la liste celui que le bon peuple tolère. Il balance à Vrebos qu’il n’est pas rancunier, juste un peu refermé sur lui-même. Tout le monde sait que demander à quelqu’un son principal défaut, c’est s’attendre à des réponses très éloignées de la vérité. C’est un peu comme si on demandait à Oswald D., s’il se sentait un peu responsable de la mort de Véronique Pirotton. Je mets ma main à couper qu’il dirait n’y être pour rien.
Reynders est rancunier, justement. Ses propos mesurés au millimètre laissent passer quelques braises de ses rancunes tenaces. Son ambition contrariée se nourrit d’une bonne mémoire. Il se souvient des outrages de lèse-majesté de tous ses adversaires du MR. Patient, il sait qu’un éclat nuirait à sa fin de carrière. Il attend une opportunité pour rebondir.
Reynders a commis une faute lorsqu’il a sollicité l’emploi de Commissaire européen et que Michel « a négocié » en lui mettant des bâtons dans les roues. Il aurait dû savoir que Charles préférait le tenir à l’oeil.
La dispute, quand il était encore président du MR, s’entendait jusque dans la rue.
Une petite joie par-ci, par-là l’anime encore, comme le départ de madame Galland du gouvernement, une proche de Charles.

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Didier attend 2018, quand Charles aura fait le lit de la N-VA pour un nouveau pas vers le confédéralisme et que son chef de file sera écarté du gouvernement suivant.
Reynders croit à son étoile. Il ronge son frein au ministère des affaires étrangères. Il y est bien payé. Il voyage. Il voit du monde. Ses allées et venues devant les caméras dans des pays lointains flattent son ego. Sa situation masque son envie de remplacer Charles et donne le change aux yeux du public. L’homme s’y ennuie.
Pour revenir à son tea-party, Reynders a fait des émules. Les Michel ont créé le leur, qu’ils ont appelé « la Renaissance », mais Loulou n’a pas la stature de Laurent-le-Magnifique.
Peut-être cette franc-maçonnerie est-elle encore en activité ? Au Tea Party « La Renaissance », outre le duo Michel, on y trouvait Willy Borsus, Hervé Jamar, Frédérique Ries, Alain Courtois et Christine Defraigne qui n’a pas oublié les humiliations que Reynders lui fit subir au conseil communal de Liège et le dégommage de son poste de chef de groupe du Sénat
Connaissant les Michel et leur âpreté à disputer les places, ce lobby serait toujours apte à être réanimé.
Tout dépendra de l’impression dernière à l’assaut des urnes. Michel a-t-il été trop présomptueux d’aller au gouvernement sans une majorité à la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
Finalement son sort dépend ainsi que celui de son ennemi intime Didier Reynders d’une N-VA qui devrait décroître pour soulager Michel et croître pour que Reynders sorte du bois.