« Fillon, missionnaire du Christ ? | Accueil | Flamby est flambé ! »

Le grand chambardement.

Les serviteurs zélés du système le font-ils exprès ou bien leur impossibilité de se mettre à la place de leurs électeurs ne tient-elle pas dans le fait qu’ils ne peuvent pas faire autrement ?
Explication.
Ils sont eux-mêmes des éléments constitutifs d’un état de fait économique dont ils profitent largement, mais dont ils ne peuvent en aucune manière perturber l’inexorable cours.
Cette fatalité les arrange puisqu’elle les privilégie. Les exemples de ceux qui ont craché dans la soupe et qui ont cherché à s’émanciper du système sont des sujets de réflexion pour les caractères impétueux et transgressifs.
Si les personnels dirigeants sont formés intellectuellement pour s’intégrer au système, certains sont conscients qu’ils s’éloignent de la réalité. Leur démarche disparaît dans une sorte de brouillard irréel. Ils perdent la foi, mais poursuivent mécaniquement les arguments qui les ont inclus dans la moyenne supérieure de la société, par pur intérêt personnel.
Ils sont constituants d’une réserve de sceptiques à l’intérieur du système. Ils jettent le trouble sur le jugement que l’on pourrait porter des gens en place. Charles Michel est-il conscient de ce qu’il prétend être ? Joue-t-il un rôle ? Comme il est visible que Didier Reynders en joue un et que son collègue communal Armand De Decker a visiblement joué et perdu le sien.
Autrement dit, nos mentors ne sont pas tous des gens stupides. Il doit s’en trouver aujourd’hui qui réfléchissent sans pouvoir trouver de solution à la dérive de l’économie qui engraisse les uns de la graisse des autres.
Qu’en déduisent-ils ?

1jhjhjhyujh.jpg

Du côté de l’électeur, c’est plus simple. On comprend pourquoi, ceux du dessus ne comprennent pas ceux du dessous. Il y a malentendu.
Explication.
L’électeur n’a jamais vraiment adhéré au système. Il a la même réaction que pour l’Europe. Il attend de voir pour se faire une idée. Tant qu’il avait un petit intérêt à y adhérer, il paraissait en être content. Dans le fond, la gauche, la droite, il les définissait par l’intérêt personnel qu’il avait à jouer le jeu. Les grands mots, l’idéologie sont d’un autre siècle. Le capitalisme a cru avoir détruit le communisme, en réalité ils se sont donnés des coups qui les ont tués tous les deux. Le système que nous avons devant nous est une bête mécanisée et douée d’une capacité de résilience que plus personne ne maitrise. C’est un produit immunisé de ses créateurs et de ses producteurs.
Un quiproquo a toujours existé entre les gens du dessus et les autres. Les premiers désirent ardemment que les peuples pensent comme eux sur l’économie, l’Europe, la détestation ou l’admiration des modèles, fascisme, capitalisme, communisme, libertarianisme. Ils ont cru et ils croient encore que le peuple adhère à leurs propres fantasmes et partagent leurs craintes et leurs désirs. Ce serait parfait et un monde qui tourne bien si les besoins des gens du dessous étaient satisfaits et que le progrès y serait perceptible.
Le peuple, vu les circonstances et son instinct de conservation, a l’âme mercenaire. Il va là où il croit avoir un bon maître. Il se trompe souvent (la faim n’est pas bonne conseillère). On l’influence. Mais il ne tombe jamais tout à fait dans les pièges placés sur sa route. Depuis le temps qu’il bataille pour cela, il vote. Il en use mal, mais il en use. Malgré la réduction de son espace de liberté de conscience, par suivisme, il vote et brouille les sondages. Il couronne des gens dont le seul mérite est de ne pas être connus et donc momentanément préservés des coups ou il s’engoue pour des escrocs sympathiques.
Pourquoi voterait-il pour des gens qui lui promettent des coupes sombres dans les budgets sociaux et des augmentations des prix, pour offrir des largesses aux entreprises ?
C’est comme si le peuple punching-ball votait pour l’achat de gants de boxe aux dirigeants.
Pourtant, il y a un engouement pour les droites. Leurs propagandistes sont parvenus à faire croire qu’elles étaient nécessaires, que le sort du riche et du pauvre étaient liés ! Sauf, qu’on a oublié la droite tire-au-flanc, celle de Trump. On dit au peuple, ce qu’il a envie d’entendre, quitte à faire le contraire au moment de l’action. Cette droite-là a toutes les chances d’envoyer Marie Le Pen à la présidence de la république.
Trump revient déjà sur des promesses électorales. Marine Le Pen n’en est pas encore là. Sera-ce nécessaire de passer par elle avant de donner la chance à une autre gauche qui renaîtrait des cendres de celle qu’on enterre partout en Europe ?
La politique Le Pen est bien plus rock-en-roll que celle de Fillon. Fillon, c’est quasiment Monsieur Thiers flinguant le peuple. La fille Le Pen, c’est l’attrape-mouche, avec au bout la gueule de bois et le remède de cheval.
La seule leçon à tirer, c’est l’imprévisibilité de l’électorat, le signe que le peuple n’est pas mort, qu’il pense encore et qu’on a tort de le sous-estimer.

Poster un commentaire