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À raciste, raciste et demi…

À considérer le racisme comme un sentiment de mépris envers ceux qui sont différents de nous, on peut penser qu’être vieux pour les jeunistes, pauvre pour les riches et sans-diplôme pour les diplômés sont des états déclencheurs d’un racisme qui, dans sa forme classique, est celle du blanc pour le noir et du noir pour le blanc. Lorsque passant d’un individu on se convainc que toute la collectivité qu’il représente est inférieure et ne vous vaut pas, on entre de plain-pied dans le racisme ordinaire. Le mépris non fondé par des arguments est une forme de racisme.
Cela ne veut pas dire que tous les riches sont racistes, que tous les jeunes méprisent les vieux et que les agrégés n’ont que dédain pour le chaudronnier. Cela veut dire que n’importe quelle différence est un facteur à risque de racisme.
À cette aune là, la plupart des gens que je côtoie le sont et, d’une certaine manière, je n’y échappe pas non plus, par à-coup, par défaut de lucidité et manque de raisonnement.
Ce qui me gêne dans la lutte officielle contre le racisme, ce sont justement ceux qui justifient les lois répressives que leurs pairs ou eux-mêmes ont créées, alors que le racisme a toujours été l’apanage des «gens biens». À la limite, on croirait que c’est pour conjurer leur propre haine que ces gens-là, comme dirait Brel, sont les premiers à faire les lois et à s’inscrire dans des ligues contre le racisme, dont l’ajout « antisémitisme » surprend, attendu que l’antisémitisme est un racisme et qu’il y a redondance.
À moins que cela ne soit révélateur d’une disposition des « gens biens » à trouver plus grave l’antisémitisme que toute autre forme de racisme, ce qui serait un comble de racisme de la part des ligues et associations… contre le racisme !
Le bon ton, la décence, le juste milieu, bref tout qui manie la novlangue et le bien dire exonèrent les électeurs de Trump du péché de racisme. Ils considèrent que les électeurs américains ne peuvent pas être racistes. Ils les présument innocents des propos tenus par Trump et de ses intentions de ramener les USA au temps de la chasse « aux nègres » et du lynchage collectif.
En effet, c’est gênant de voir tant d’Américains approuver ce qu’ils ont vu et entendu de Trump au point d’être d’accord avec lui.
Mais, n’est-ce pas plutôt le discours que la moitié des Américains voulaient entendre et n’ont-ils pas choisi en connaissance de cause de mettre au pouvoir un mouvement démagogue prônant l’ignorance et le racisme ?

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Pourtant, ce n’est pas demain que les ligues et les associations déféreront devant une juridiction internationale autant de monde tenant ou approuvant des propos racistes.
Oser faire croire que placer un raciste blanc à la Maison Blanche ne signifie pas pour autant être raciste quoique blanc comme Trump, est quelque chose difficile à avaler.
Dans les mois à venir, le monde devra digérer pas mal de couleuvres sur Trump et ses intentions. On verra bien si la fonction va le changer. Son staff n’est pas précisément celui qui pourrait faire croire à une rédemption de l’individu.
En Belgique, pas de crainte, les libéraux au pouvoir en ont avalé d’autres. Ce n’est pas pour rien que le président de la N-VA est bourgmestre de la ville qui a le plus grand zoo du pays à côté de sa gare centrale. Il envoie les couleuvres par wagon à Bruxelles.
Sinon, il faudra bien trouver autre chose que des arguments de prétoire qui condamnent tous les jours des Dieudonné, des Eric Zemmour et des Jean-Marie Le Pen pour des exactions verbales, tellement infimes par rapport à ce qui va se perpétrer dans le monde avec la bombe Trump, que cela va rendre ridicule tout jugement sur la question.
Je l’ai maintes fois répété, s’il faut réprimer le racisme dans ce qu’il a de plus horrible : les voies de faits, les attentats crapuleux et jusqu’aux rixes entre imbéciles, en passant par les discriminations de la vie courante. Par contre, la liberté d’expressions doit favoriser la liberté de penser et donner de la force à l’argumentaire contre le racisme. Pour cela, il faut laisser à chacun la possibilité d’être ce qu’il est et de le montrer. Sauf, si les propos que l’on tient finissent en discours de rassemblement de la haine pouvant entraîner à des exactions. Je suis contre la criminalisation de la mal-pensance.
Que des racistes déguisés et camouflés dans les plus hautes instances de ce pays viennent me dire ce que je dois penser et dire concernant le racisme, cela m’est intolérable.

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