« Des gnomes et des hommes. | Accueil | Un VRP à la Maison Blanche !… »

Mauvais pronostics.

Tout pourrait se résumer à cette répartie « On attendait Grouchy et ce fut Blücher » tirée d’une poésie de Victor Hugo et caractérisant à merveille l’épilogue des élections américaines !
Une grosse majorité d’Européens s’est plantée sur les pronostics au sujet de la présidence des USA. Pour ma part, j’avais pronostiqué par résignation Hillary Clinton, quoique de l’establishment.
Je pensais et je le pense encore que Hillary Clinton était la moins mauvaise des deux camps, après l’exclusion de Bernie Sanders qui aurait pu gagner l’élection pour les démocrates. Les déclarations à l’emporte-pièce de Trump montraient trop un démagogue parti à la chasse aux voix. Enfin, certaines déclarations de Trump étaient très nettement celles d’un nationaliste de droite, antiféministe de surcroît. J’avais misé sur l’intelligence des Américains. Je les croyais indifférents aux chants des Sirènes, sauf à celle vocalisant sur le cash !
Que Richard III se soit trompé, ce n’est pas grave. C’est une opinion, parmi d’autres. Que les médias et les sondages l’aient fait, relève d’une méconnaissance complète du terrain ou d’une mauvaise foi propagée dans l’intention d’influencer l’électeur.
Et ça, c’est grave !
Parce que l’acte suivant va se jouer en Europe, et en France précisément. Marine Le Pen au second tour, c’est plus que probable. Il y a gros à parier qu’entre les deux tours, les sondages donnent gagnant, celui de droite ou de gauche en face d’elle.
Ce n’est pas une bonne chose de mentir à l’opinion dans l’espoir que ce mensonge pieux servira à quelque chose. Rappelons-nous le Brexit.
La démocratie va mal, parce que ceux qui se sont proclamés ses défenseurs le font, sans se donner la peine de se mettre à la place des populations en grande difficulté, à la suite de leur politique.

1kikikolj.jpg

Ces défenseurs autoproclamés se sont trompés sur les possibilités d’adaptation du peuple aux fantaisies mondialistes du capital. Ils ont cru que les masses mécontentes iraient se ruer sur une gauche faisant partie du système, celle d’une social-démocratie qui regarde poliment son adversaire de droite, avec laquelle elle entend bien partager longtemps le pouvoir. Cette gauche là console les électeurs déçus, puis les renvoie, encore plus déçus, dans les bras de la droite. Cette politique du yoyo est arrivée à la fin de son cycle.
Des personnalités critiques ont espéré - pour ma part j’espère encore - un revirement de l’opinion vers l’extrême gauche plutôt que vers un nationalisme d’extrême droite.
La leçon a retiré de l’élection de Trump à la présidence et ce malgré une partie du club des Républicains hostile, est qu’il a manifestement hérité des suffrages de cette masse perdue de la classe moyenne et des sans emplois ou des emplois précaires de la classe en-dessous. Je me demande même si les démocrates qui avaient voté Bernie Sanders n’ont pas reporté leurs voix sur Trump ?
Qui ne voit que ce scénario va se reproduire en Europe avec une Commission européenne complètement en-dehors des préoccupations des gens, une Europe faite de Nations usées par des systèmes et des dirigeants dépassés et incapables de voir les réalités !
Le prochain krach, c’est la France avec la disparition quasi complète du parti socialiste, une droite phagocytée dans la « France heureuse » d’un Juppé au remède de vieille femme. Seule lumière à la sortie de ce tunnel le beau score que fera Mélenchon face à la montée du Front National.
Quant à la Belgique, c’est difficile à dire parce que c’est chez moi, voilà bien le pays, le seul, à propos duquel les sondages ne se trompent pas de beaucoup.
Pays refuge de la sagesse diront les privilégiés et la foule placide qui les suit. Pays où les demeurés sont majoritaires, avec des Flamands encore un chouya zinzin de « bon sens » en plus, diront les gens de mon espèce.
De toute manière, pays qui compte pour du beurre dans le nouveau brassage d’idées qui se profile et qui montre que la pensée populaire n’est pas tout à fait morte, même si ceux qui n’ont rien compris tentent pourtant d’expliquer aux autres que tout est de la faute du populisme.
Sauf, que c’est quand même le populisme et la démagogie qui ont fait élire Trump et qu’il serait quand même opportun de voir qu’il n’est pas du peuple et Marine Le Pen non plus.
Puisque nos augures célébrés et hyper diplômés n’ont rien vu de cela, qui va se charger de leur ouvrir les yeux sur l’après Trump et peut-être l’année prochaine après le succès de Marine Le Pen ? Les prévisions encore plus alarmistes, voire apocalyptiques sont déjà disponibles, sauf que nos « élites » ne les voient pas ! Quand les mandats de ces opportunistes, tire-au-flanc de la classe dirigeante actuelle, auront expiré, les citoyens s’apercevront que c’étaient de faux populistes. Le peuple restera sur sa faim, bonjour les dégâts pour la suite…

Poster un commentaire