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Jean-Claude et Georges-Louis.

Dans la Cité jadis ardente, il n’y a plus de journaux antagonistes, comme le furent le journal La Meuse quand il avait ses rotatives boulevard de la Sauvenière et le journal « La Wallonie » propriété de la FGTB, rue de la Régence.
Il y avait quelques chroniqueurs célèbres, Fauconnier pour la Wallonie, rédacteur en chef Coppé, au temps ou Gabriel l’était pour La Meuse. André Renard qui fut directeur de la Wallonie, s’en servit comme outil de propagande. La Meuse avec ses patrons bruxellois ne fut pas en reste dans le sens opposé.
Le journal La Wallonie fermé par manque de lecteurs, son grand rival prit naturellement le relais, regroupa les deux clientèles et tire depuis le diable par la queue, les lecteurs fondent. L’idéologie libérale, sans rivale, est aujourd’hui diffusée depuis Le Soir de Bruxelles, dont la famille Rossel est propriétaire. Il n’y a plus de polémiques, ni de contradictions possibles, à Liège, la chronique locale des chiens écrasés supplée à toutes les informations. La Meuse, c’est un ou deux plumitifs, en tout.
Les bons chroniqueurs sont à la retraite, ceux qui les remplacent ont une mission bien spécifique, apprise à l’école du journalisme : culpabiliser l’infortune et glorifier la fortune. Ce n’est pas mis à l’instruction de la sorte, mais la formule se tient.
Les chômeurs indélicats, les filous des CPAS et en général, les loustics citadins à la main leste qui peuplent les trottoirs, font les délices des lecteurs liégeois. On se sent concerné quand le chenapan habite la rue à côté et qu’on aurait pu le croiser.
Rassurez-vous, les grands voyous n’habitent pas près de chez vous. Ils vivent ailleurs, entre eux, dans des avenues silencieuses, sillonnées de nuit comme de jour par une police protectrice.
Ainsi, le journal, sans opinion, dissimule mal sa nature qui veut nous faire croire que : « qui vole un œuf, vole un bœuf », sinon que les bœufs sont plutôt volés par une catégorie supérieure, bien au-dessus de celle des quartiers populaires.
La tactique est évidente, c’est de faire croire aux gens que c’est le petit voleur qui porte atteinte aux fondements de l’État, touche au bien-être des habitants en mordant sur des sommes réservées au malheur (petite pension, indemnisation des malades, des chômeurs et des démunis complets).
Le lecteur naïf en conclut que, vu leur nombre, les nuisibles sont parmi le peuple. Ce que le journal local recherche n’est pas tant de relater tous les faits divers, mais d’établir une sélection afin d’écarter un fraudeur s’il est richissime, laissant au Soir et à la Chroniqueuse en chef, madame Delvaux, le soin de leur cirer les pompes. Les ennemis jurés de la société, sont plutôt à trouver dans la haute bourgeoisie et le personnel politique établi de génération en génération dans les partis traditionnels, bien préparés au cousu-main parfaitement légal et de façon pérenne.

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On a pu lire il y a quelques semaines dans le journal « La Meuse » sans opinion (sic), l’articulet suivant : « L’Auditorat du travail de Liège a requis sévèrement contre le « Hells Angels » qui touchait des allocations à Liège et au Grand-Duché via une domiciliation fictive. En un peu plus de 7 ans, Jean-Claude a perçu plus de 200.000 € d’aides sociales dont 75.000 indûment. Jean-Claude mangeait à tous les râteliers sociaux ».
Non, ce n’est pas de « notre » Jean-Claude amoureux du Qatar, dont il s’agit. Les doubles prénoms seraient-ils des fatalités qui, jadis, auraient mené son homme à l’échafaud ? À défaut d’un aussi funeste destin, ne sont-ils pas aussi la conséquence d’une certaine fatuité, comme les personnages de Proust ? Comment imaginer que l’on pût, par exemple, s’appeler Georges-Louis, sans quelque vanité ?
Voilà qui est honteux qui n’est certainement pas flatteur pour la classe sociale à laquelle le motard
« Hells Angels » appartient. Plus fortiche que lui, on se remémore, ce prêtre zaïrois marié, percevant des allocations de chômage ailleurs que dans la commune où il officiait et même des allocations familiales en plus de son traitement de prêtre catholique.
Le « Hells Angels » a donc bel et bien carotté l’usine à gaz Belgique de quelque chose comme 892 € par mois durant 7 ans. Les grands filous ayant pignon sur rue à Bruxelles doivent bien rire, eux qui carottent plus en un an que l’autre en 7 !
Le « Hells Angels » ira-t-il en prison ? On réclame une certaine indulgence des juges, en leur faisant remarquer que la prison est réservée aux petits délinquants, les gros n’y vont pratiquement jamais.
Le cas est sans doute exemplaire à plus d’un titre puisque, parmi les plus indignés, on trouve Georges-Louis Bouchez qui met en parallèle les profiteurs et les travailleurs, ceux-ci ayant à charge ceux-là.
Aïe ! encore un double prénom ! Ce redresseur de tort, ce pourfendeur des injustices est parmi les plus gros assistés de l’État. Sénateur, sans siéger au Sénat, il faut le faire, non ?
Personnellement, s’il m’échoyait de me farcir 8.000 € par mois de contribution de vous tous, je fermerais ma gueule devant un malchanceux qui n’en barbotte que 892.

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