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31 décembre 2008

Attali, con superbe !

Qu’est-ce qu’un savant ?
C’est quelqu’un qui en sait plus que tout le monde et qui prédit le futur en fonction de ce plus que nous ne connaissons pas.
Il y a d’autres définitions du savant.
Celle-ci concerne plus particulièrement Jacques Attali.
Les amateurs de l’émission de Laurent Ruquier (samedi 13 déc.) ont pu s’en percevoir puisque l’humoriste recevait notre Pic de la Mirandole.
Quelle sottise aussi d’un homme aussi sérieux que Jacques Attali de s’aller commettre à une soirée « de bons mots », afin d’assurer la promo de son nouvel essai. Tout le monde sait que pour ce genre d’émission, il faut s’adapter à l’animateur-vedette, attendre que celui-ci ait placé ses réparties, avant d’en oser une.
Ruquier est connu pour utiliser son propre rire comme détonateur aux rires de son équipe. C’est lui qui donne le signal du « haha » ! En général, la salle suit… Le comique des jeux de mots est celui d’une cafétéria de supermarché. A la décharge des Parisiens, le public vient parfois de loin par autocar… le public est ravi !
L’esprit de l’escalier, Ruquier l’a, et pas toujours en son meilleur. Il est le premier à se trouver bon. Les chroniqueurs sont là pour confirmer la pipelette de France 2.
Le point commun de Monsieur Je-Sais-Tout avec Ruquier, c’est qu’il se croit le plus balaise. A cet assaut d’ego, on est vite au crime de lèse majesté. Un Ruquier qui tire la couverture par un bout de « on n’est pas couché », l’autre risquait d’avoir le cul à l’air.

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C’est ce qui s’est passé.
Le club de l’animateur-vedette n’était pas fait pour entendre les théories du grand homme. Ruquier avait prévu un con en réserve, Serge Lama, au cas où digérer le savant allait s’avérer impossible aux masses incultes.
Jacques Attali est sans conteste quelqu’un qui réfléchit.
Sa réflexion a-t-elle toujours la portée qu’il souhaite ? Enfin, sonne-t-elle juste ? C’est autre chose.
Que voulait-il nous dire ?
Qu’il avait tout prévu et qu’il savait tout de la catastrophe. La crise, il l’avait carrément décrite avant qu’elle ait lieu !
Malheureusement le grand spécialiste de l’incommensurable s’est fait moucher à propos de son dernier livre, par un histrion de la bande.
Qu’est-ce que c’est que cette lubie de croire à un ordre mondial possible faisant le ménage dans un système capitaliste, anarchiste par nature et vocation !
A sa droite une grande modernité des échanges, à sa gauche, aucune directive universelle.
Attali se verrait bien au centre sur le trône mondial, distribuant des bons points, régissant fortune et misère en souverain père de famille ! D’autant que dans son essai tout est prévu.
Zemmour n’en croit rien. De la crise, il pense que c’est l’immigration qui a fichu le patient travail des syndicats en l’air et a permis au patron de réduire le travailleur à la famine. Attention, Zemmour n’est pas contre l’immigration, depuis sa réputation de raciste de droite il se méfie, il dit tout simplement qu’elle a été utilisée contre le progrès social.
Quant à croire que c’est l’immigration responsable au départ de la crise mondiale, il y a une marge que Zemmour franchit allègrement.
Attali dit non. Il n’a pas tort.
Deux évidences aussi tranchées ne peuvent faire bon ménage.
Le propre de l’intelligence n’est-ce pas d’argumenter ? Pour Attali, son statut d’homme hors du commun l’en dispense. Lui, c’est l’accoucheur, il ne connaît que la maïeutique. Et ce que l’autre dit, est tellement stupide qu’il en ricane.
Quand le conflit se gonfle d’incompréhension, c’est souvent le clash.
Réaction surprenante du grand Jacques à ce discours que d’habitude il réfute, «Je m’ennuie, je m’en vais.»
Enfin, après l’effet d’annonce et les balbutiements d’un autre chroniqueur, Attali s’en va, d’un pas lent et digne, comme devait être Auguste, sortant du cénacle sous les acclamations, après avoir vaincu Marc Antoine à la bataille navale d'Actium, sauf que dans « On n’est pas couché », c’était sous les sifflets
Se faire piéger par Ruquier, c’est con quand même !

30 décembre 2008

Garçon, la même chose !

Est-ce donc devenu un job dangereux le 16, au point de se défiler quand on est pressenti ?
Faut croire !
Herman Van Rompuy a fini par dire "oui".
Ce n’est pas trop tôt !
Mais il paraît que c’est du bout des lèvres et pour faire plaisir à son vieil ami Wilfried, le nouveau maire du palais et aussi par devoir.
C’est aussi beau que lorsque madame Houart hisse les trois couleurs…
Moi, si on me le demandait, je dirais oui tout de suite. Je ne suis pas le seul. Les emplois bien payés sont rares. Peut-être cela n’aurait pas été plus mal ! Il paraît qu’il faut de l’expérience, du savoir-faire, un tour de main spécial. J’ai tout ça…
A voir ceux qui s’y sont collés, ce n’étaient pas des phénix.
Ce n’est donc pas une question d’homme, ni une question de talent.
C’est une question de quoi, alors ?
Il s’agit de plaire aux partis traditionnels, d’être flamingant avec les partis flamands et belgicain avec le PS, un feeling à géométrie variable… Et le MR, me direz-vous ? Juste savoir régler la petite sonnerie du tiroir-caisse. C’est tout.
Donc, vous et moi, nous n’y pourrions prétendre. Nous n’appartenons pas à la race montante. Nous ne sommes pas des conquérants ! Nous manquons de ce « je ne sais quoi » qui distingue des masses.
Ah ! plaire aux partis traditionnels, c’est tout l’art.
Le programme est accessoire.
On sentait Leterme fragile. Son cafouillage des débuts l’a éreinté avant l’heure. On ne respecte jamais les programmes. Il aurait promis tout à tout le monde, les nominations des trois bourgmestres, la scission de BHV, la séparation de la sécu, etc., en somme faire son petit Verhofstadt. Il n’a pas osé. Il est timide, cet homme !...
Si le gouvernement avait été conduit par un plus subtil, immédiatement après, il mettait en priorité la délicate affaire de la Fédération de football. Avec ce fou de ministre qui veut que chacun shoote chez soi, Leterme en avait pour six mois de discussion, juste le temps de tomber pile dans la crise des banques. Plus personne demandait rien. Fortis et Dexia ramassaient l’oseille, Leterme jouait la défense de l’emploi. Il était bonard jusqu’aux élections.
Le maladroit s’est d’abord embringué dans le programme, d’où chute de popularité. Le cador flamand se serait peut-être encore tiré d’affaire, mais non, le voilà qui écrit à un juge, sans être inscrit à une loge, la lourdeur flamande, quoi...
Ah ! je l’aurais pas commise, la bourde.
Qu’ils m’aient poussé devant le roi, j’y serais encore au 16. Tout le monde aurait passé des fêtes tranquilles, le roi serait sur son yacht et Leterme pouvait compter chez lui les 800.000 bulletins en toute quiétude, des fois qu’il y en aurait 800.010.
Les beaux discours que vous avez ratés, vous n’en avez pas idée !
Enfin, n’en parlons plus.
Les chefs ont voulu Van Rompuy. Comme le roi, ils se sont engoués d’un séminariste rentré.
Les foules ne connaîtront jamais mon physique avantageux. Ma famille ne vivra pas les promotions vertigineuses qu’elle mérite. Tant pis, si vous ne voulez pas que la presse internationale me découvre beau comme un acteur de Hollywood qui donne la réplique à Scarlet Johanssonn dans un film de Woody Allen, alors tapez-vous van Rompuy.
On ne peut pas dire que vous y gagnerez !...
Bien sûr, l’Herman a cané devant l’insistance du roi. Sinon, le CD&V ramassait la casquette de sa vie en juin prochain et l’Open VLD prenait sa place, pour l’objectif 2011.

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Maintenant que le train est reparti, c’est l’angélisme général. Van Rompuy, on l’adore. Tous jurent qu’ils auront une attitude constructive, qu’ils sauront prendre leurs responsabilité, qu’il faut aller vite, que la Nation est quasiment sauvée, qu’on peut aller se saouler la gueule, c’est Herman qu’éteint et qui ferme…
Le paquet cadeau pourrait être ficelé dès le 5 janvier.
On attend que le capitaine courageux prenne la barre pour sortir l’esquif Belgique de la mauvaise passe. Ce n’est pas le Vendée-Globe, c’est le père Damien à la manoeuvre sur le Mercator ! Un miracle CD&V garanti…
Par ces temps de froid, le cap’taine Cap Herman prépare l’apéritif. Comme figure de proue on ne peut mieux. Il va fendre la glace de l’étang du parc pour nous la mettre dans nos verres le soir du réveillon.
Pour le reste, les dossiers chauds, les pointillés à repeindre de la frontière linguistique unique au monde, le carnaval sur les marchés flamands quand on dit un mot en français, tout enfin, est entre ses mains fines et délicates qui font renaître dans les cœurs toutes les espérances…
Alors, jusqu’en 2011 ?
Et ce pauvre Boris Vian qui voulait tuer tous les affreux… il aurait un sacré boulot à Bruxelles.

29 décembre 2008

On est concerné

Cette crise que les économistes n’ont pas vue venir, cette récession longtemps niée qui en était la conséquence, auraient pu faire que l’on abandonnât l’idée d’encore consulter nos augures.
Eh bien non !
Ils sont toujours là, nos prévisionnistes, prédisant après coup ce qu’ils auraient dû savoir avant. Ils ont même nié la récession tout un temps, sans doute comme on leur en avait fait la leçon pour ne pas « énerver » les masses.
Qui sont les responsables de ce « banc des menteurs » ?
Mais ceux qui les invitent sur les ondes radio et aux lucarnes de la télévision, les journaux qui semblent fascinés par leurs prévisions comme Mitterrand l’était de Madame Soleil, et enfin, nos ministres qui en ont des collections dans leurs cabinets.
Ou bien nos chefs se moquent de nous et leurs économistes leur donnent les bons tuyaux, ou ils sont aussi cons que la lune et acceptent plus aisément des conclusions qui les arrangent plutôt que les mises en garde qui les dérangent.
Nos ineffables de l’info du dimanche que sont RTBF et RTL sont évidemment responsables des têtes de massacre qu’ils nous présentent pour des débats qui souvent n’en sont pas, tant les parties paraissent s’être arrangées avant.
C’est même assez surprenant de ne plus rien attendre de bien neuf de ce qui ressort des choix des programmateurs et des rédactions.
Or, il existe, évidemment, des économistes de talent, des philosophes lucides et des politiciens qui n’ont pas leur langue dans leur poche.
Il faut croire qu’ils ne sont pas accrédités.
Accrédités auprès de qui et pourquoi ?
C’est la question que l’on se pose.
D’abord un premier constat qui résume beaucoup de choses. Personne ne condamne jamais le système capitaliste, sous-entendant par là qu’indépendamment d’autres systèmes possible, d’importantes réformes pourraient « casser » la machine à faire du profit.
C’est le consensus parfait, non seulement entre les économistes, mais aussi entre les politiciens de gauche et de droite. Tous bien évidemment conscients que le système nous a bel et bien fichu dans la merde, et tous bien convaincus qu’il faut poursuivre tant bien que mal avec lui.
Etrange lacune des débats, curieuse omission… d’évidence les radios, journaux et télévisions jouent le jeu des directions qui, elles aussi, ne veulent pas en démordre.
Il y a donc une frilosité qui ne s’explique que par les intérêts mêlés, les accords tacites d’une bourgeoisie établie sur le concept et qui ne saurait réfléchir publiquement à autre chose que le système capitaliste sans révéler son mal profond et son incurie viscérale.
Cette connivence plonge l’intelligentsia dans l’incapacité profonde de réformer de l’intérieur l’appareil malade.
Heureusement, il existe à l’extérieur de ce que l’on pourrait à la limite qualifier de « maffia du pouvoir » des journalistes de renom, des économistes de talent, des philosophes brillants qui n’ont jamais la parole. Ils ne sont les pestiférés que parce qu’ils ont dénoncé les méfaits du système et ce bien avant les crises qui nous bouleversent.
Ils arrivent à peine à nos oreilles, rarement à notre vue. Leurs passages à la télé sont rarissimes et rarement en direct. Les éditions de leurs œuvres sont confidentielles et mal ou peu annoncées. Ils n’ont accès qu’à de rares journaux et hebdomadaires, généralement la droite libérale, comme la gauche socialiste les ignorent dans une unanimité suspecte.
Il est inutile de donner leur nom. La liste n’en serait pas exhaustive. Ceux qui les apprécient les connaissent déjà, les autres s’en fichent ou ont été convaincus par le monde officiel du bien penser et du bien dire.
Les blogs sont des espaces de liberté où il faut les découvrir au milieu d’une myriade d’inepties, mais nécessaires pour accréditer le sentiment d’une liberté collective.
C’était l’occasion d’y songer lors de ce dimanche sans débat politique à la RTBF et un petit dernier de RTL assez œcuménique et pavé de bonnes intentions comme l’enfer, sans qu’on ne prononçât une seule fois la phrase qui fait mal « Il faut en finir avec le capitalisme ! ».
Alors que sous tous rapports, le pays est comme une chaudière sans soupape et qui menace d’exploser.
Bien entendu, si c’est pour remettre les pales copies d’un conformisme général sur les plateaux pour des débats bidons, ce sera un dimanche de gagné sur le vide, mais on espère toujours. On espère en ces temps calamiteux, qu’une conscience va se lever, qu’un acteur qui jouait le jeu jusque là se décide à casser sa langue de bois pour s’intéresser à l’avenir des gens.
On peut rêver, non ?
Aux dernières nouvelles, ce ne sera pas ce calotin de Van Rompuy, nommé formateur !

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28 décembre 2008

Soldes au MR.

Doucement mais implacablement, nous descendons vers l’Hadès, poussés par ce qu’on pourrait appeler une crise de civilisation.
L’individu existe-t-il vraiment, puisque les manipulateurs des ingrédients de la crise ne tiennent pas compte que tout système doit s’appliquer à l’humain, pour l’humain.
Nos brillantissimes n’ont pas réalisé que le capital n’était pas un but, mais aurait pu être un moyen, que ce but que très peu atteindront va causer la perte de l’humanité. Ce que n’ont pas compris nos mandataires qui n’ont pas été élus pour gérer la crise des banques, mais pour qu’elle ne se reproduise plus de la même manière quelques années plus tard.
S’attaquer à ceux qui ont déclenché l’avalanche sans corriger les couloirs naturels de sa dangerosité ne sert pas à grand chose.
Descendre dans le royaume de l’enfer ne signifie pas que le système tombera avec nous dans les abîmes pour s’y anéantir. La libérale et néanmoins social-démocratie a encore de beaux jours.
La lutte des classes qui s’annonce, semble bien mal engagée. Le clair des gens n’est plus représenté dans les Assemblées. La démocratie est confisquée. En panne, diront certains, pour un bout de temps !
Les milliards d’euros et de dollars versés aux banques et aux grandes entreprises l’ont été sous le faux prétexte qu’il fallait préserver des emplois et maintenir l’outil en état.
Le monde aura perdu des millions d’emplois. 2009 s’annonce plus catastrophique encore et personne, mais vraiment personne, ne pose la question de savoir à quoi auront vraiment servis les milliards distribués ?
Cela n’aura servi qu’à déforcer un camp, pour en fortifier un autre.
Cela n’aura permis que de nouveaux échafaudages financiers sur la ruine et la misère.
On ne parle déjà plus des milliards distribués souvent à perte et sans garantie, que les citoyens devront remboursés… à ceux qui les auront reçus !
Cette démarche impensable en 2007, s’est accomplie en 2008, sans autre forme de procès. Des sommes considérables ont été versées en notre nom et ce en quelques jours, sous le prétexte de l’urgence.

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N’est-ce pas un crime de haute trahison ?
Un gouvernement avec l’aval d’un ministre des finances peut ainsi dépouiller des millions de citoyens sans aucun contrôle !
On est légitimement effrayé de l’absence de probation, sur une action aussi importante du personnel politique.
La démesure de la course au profit dépasse l’imagination. Des milliards joués d’un trait de plume peuvent fasciner les plus intègres. Il y a dans la nature de franches crapules qui vont et viennent d’un pays à l’autre et qui vivent en cannibales de nos chairs meurtries. De grands voyous, accommodés comme des chefs d’Etat, sont reçus par eux comme tels.
D’une façon directe ou indirecte, les gens en qui nous devrions avoir confiance nous ont déjà tellement trompés ! C’est dans le domaine du possible que la déesse Calypso convainque l’un ou l’autre ministre de vivre le reste de ses jours sur une île enchanteresse, comme le fit Ulysse, en fichant le camp avec le produit de notre travail.
Engagés dans la concurrence qui n’a pas de frein, l’ambition qui n’a pas de limite, les responsables transforment nos écoles en champs clos de la performance, massacrent les programmes anciens qu’ils remplacent par l’art de vaincre et de conquérir, établissant nos enfants sur le pied« d’aventuriers » du travail, changeant d’emplois, se formant sans cesse à d’autres métiers, menteurs et cracheurs de feu sur l’ignominie de perdre, confinant le rêveur au mépris et à l’emploi subalterne.
Comment dire à cette manière de vivre, l’humanisme et le social, sans s’opposer à la violence qui monte, par la violence légitime d’un peuple outragé ?
Cette crise était prévisible par la manière outrancière de consommer où nous pousse ce capitalisme qui évolue vers ses pentes les plus sauvages. Elle est la conséquence d’un quart de siècle de réformes libérales. Et elles ne sont pas terminées. L’Europe persiste. Elle en crèvera
La mondialisation heureuse n’est qu’une foutaise.
La récession réduit les projets à n’être que des escroqueries. Sans de nouvelles recrues qui paient pour les autres, c’est le capitalisme à la Bernard Madoff qui finit dans le caniveau.
Il n’y a jamais eu un pilote dans l’avion.
Un piège s’est refermé sur nous. Nous aurons bien du mal à en desserrer les mâchoires.

27 décembre 2008

Ce n’est pas grave !

Comme en 29, la récession et le capitalisme nocif ont raison des plus faibles, ceux qui croyaient ferme à Fortis, aux banques et au profit exponentiel, les spécialistes américains nous l’écrivent, les suicides en 2009 seront en pleine expansion.
Enfin voilà quelque chose qui marche !
L’art funéraire, que voilà un job d’avenir…
Les journaux vont se croire investis d’une mission : celle de redonner le moral !
C’est ainsi que nous n’aurons pas de premier ministre entre les deux Réveillons. Ce n’est pas grave. Si Leterme avait survécu à la tourmente, à l’heure qu’il est, il serait en vacances.
Et si Wilfried Martens traîne avant de nous donner les noms des futurs Premiers possible, c’est parce qu’ils ne sont pas là non plus. Tous au vert. Il paraît que même le consciencieux Verhofstadt fait son vin en Toscane.
Alors, de quoi se plaint-on ?
L’essence à moins d’un euro. L’Explorateur monte un raout avec les 5 présidents de parti de la majorité. C’est la fête !...
Le 26, il y a tant de monde en chemin qu’on se croirait le 24 au soir !
Les bagnoles, faut que ça circule ! Et tandis que la pétarade augmente avec l’illusion qu’il y en a de plus en plus en circulation, le Milieu fait un poker dans l’arrière salle du 16…
On sait plus qui a la donne. Des noms cités, Van Rompuy, Dehaene la présidente du CD&V, qu’on croyait out, ils ont toujours leur chance.
Pour faire des dons aux banques, c’est Dehaene qui est le mieux placé…
Des voyous ont bousillé des dizaines de voitures à Huy ! C’est pas grave. De toute manière, Anne-Marie Lizin est hors de cause, elle finit sa neuvaine à l’hosto.
C’est qui alors ? Les dissidents du Conseil communal ? Les PS félons ? Ils sont aussi dégonflés que les pneus. Il ne reste plus qu’à coincer un MR local qui a un beau-frère garagiste…
Un qui a pris tout au sérieux, c’est Thierry de la Villehuchet. Il a été tellement déçu de Madoff qu’il croyait honnête, qu’il s’est fait sauter la caisse dans son bureau à NY. Faut dire que l’autre en fer était vide. Ruiné par la fraude des fonds Madoff ! Il a pas supporté. On n’aurait pas cru, jusqu’au bout. Même les books ont parié qu’il ne le ferait pas. Villehuchet, c’est un nom pour De Flers et Caillavet, un nom du genre Labiche « Tout est rompu mon gendre ! ». Eh bien non ! Villehuchet n’a pas compris que ce n’était pas grave. Il n’a pas vu que l’argent n’est qu’un jeu et qu’on peut passer la main et se refaire. Lui, il se refera plus. C’est con quand même ! La manie aussi de parler d’honneur, de honte… Voit-on un Premier ministre se suicider ? Jamais… parfois un ministre, et encore, il y en a qui se suicide d’une balle dans le dos…
Les uns disent qu’ils n’ont jamais si bien vécu, les autres disent le contraire. C’est bien connu, il y a des mécontents partout. Que je sache le seul mécontentement qu’un être normal comprendrait, n’est-ce pas après avoir cru que le système capitaliste était honnête, bon pour la démocratie, admirable pour le progrès, etc… voir qu’il n’est rien de cela ?
Vous en connaissez beaucoup qui le pensent ?
Tous les psy le diront : les êtres normaux sont en plus grand nombre que les anormaux, donc le système capitaliste est honnête, etc, etc…. puisque le système est porté aux nues par une écrasante majorité !

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Je vois défiler toute sorte de gars à la télévision, j’entends les trottoirs qui résonnent des bruits les plus divers, des avocats, même Geneviève Lhermitte déclarée folle par la médecine et ogresse malsaine par un jury de gougnafiers, des économistes, des ministres, même démissionnaires, des bourgmestres, des députés, y compris les pauvres femmes qu’on va ficher à la porte de leurs salons fin janvier à Liège, des curés et des proxénètes, des policiers et des voyous, pas un, pas une ne la ramène. Tous et toutes bien d’accord : après la pluie le beau temps. Même Delpérée pense que la crise fin juin, on n’en parle plus…
Pour le capitalisme rénové : hip hip hurrah !... d’une seule voix.
On s’en remettra.
Ceux qui ne s’en remettront pas, les ¾ de la planète, c’est bien simple, comment voulez-vous qu’ils s’en remettent, puisqu’ils n’ont jamais eu de quoi ?
Le monde qui déraille, la misère qui grandit, le chômage qui menace, c’est pas grave.
Sébastien fait lever la jambe, le confetti bouche les caniveaux, le théâtre ce soir montre un Tapie requinqué, souriant, qui fait chanter fifille.
Mais qu’est-ce qu’on veut de plus ?

26 décembre 2008

Le fil à la patte…

André Comte-Sponville est connu du monde de la philosophie et même au-delà. Le personnage est médiatique et a publié de nombreux ouvrages. Pour une fois que la philosophie, cette spécialité passée du premier plan dans les temps anciens, quasiment au dernier aujourd’hui, possède un talent qui s’apprécie dans la publication de masse, on ne va pas chipoter sur la valeur de ce penseur à la mode.
Aussi l’avait-on choisi au centre Pompidou, le 19 décembre, pour mener un débat « Le capitalisme est-il moral ? ».
C’est une question qui est évidemment au centre de notre réflexion depuis le cataclysme financier et social de cette fin d’année 2008. Avant, nos faiseurs de pluie et de beau temps étaient prêts à parier leur chemise sur les « vertus » du capitalisme, « accélérateur de bienfaits et de démocratie ». S’ils sont toujours aussi convaincus dans la tempête, le public en est moins sûr.
On avait un peu éclipsé le côté moral des relations humaines, en faveur de la réalité économique dont le moteur est le profit. Valeur morale, contre valeur marchande, pourrait-on dire. Le mariage des deux soulevait et soulève encore des polémiques. Comment les rendre compatibles, d’autant que la récession, c’est la régression du bien-être qui guette le plus grand nombre.
On connaît le côté oecuménique de Comte-Sponville, sa facilité didactique et son style simple et direct sans atticisme, aussi efficace pour défendre les bonnes, mais aussi les mauvaises causes.
Ce philosophe recueille pas mal de suffrages parmi ceux qui se piquent de philosopher dans des cercles du genre café philo.
La philosophie ne consiste pas qu’à échanger des idées, émettre des hypothèses et se livrer à la maïeutique. Il est bon aussi d’y montrer son opinion. Evidemment, ce n’est qu’une opinion, c’est-à-dire non pas La Vérité, mais sa vérité.
Quand on fait commerce d’écriture, c’est différent. On ne se lance dans une réflexion qui a valeur d’opinion, que si on est certain de la partager avec le plus grand nombre.
Lorsque Comte-Sponville s’engage, il ne donne son opinion qu’avec infiniment de précaution, hésitant et tellement imprécis qu’on en arrive parfois au contraire de ce qu’il pense.
Par exemple son affaire avec Dieu n’est pas claire. Il ne croit pas tout en regrettant de ne pas croire et en laissant supposer qu’il a cru et qu’il pourrait croire encore. On n’y comprend plus rien. Si ce n’est que les croyants sont plus nombreux que les agnostiques et les agnostiques plus nombreux que les athées.
On n’ose en tirer des conclusions.
En un mot, André Comte-Sponville fait commerce et traiter du capitalisme par rapport à la morale est pour lui au-dessus de ses forces.

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Autre exemple, il invente une parabole destinée à nous « faire voir clair » sur le rôle éminent du capitalisme dans le progrès.
Il montre deux poissonneries en activité. Une a beaucoup de clients, l’autre non. Celle qui est la mieux achalandée aura nos suffrages. De par sa vente rapide et son grand débit, selon le philosophe, le poisson sera plus frais, et les prix meilleurs. Ce sera l’intérêt de chacun d’y acheter son merlan. Ainsi tout capitaliste raisonne de même et va où est son intérêt. Enfin, son intérêt coïncide avec l’intérêt de tous. Le capitalisme serait donc une économie de progrès et de dynamisme. Il est certainement tout cela, en théorie, et seulement pour quelques-uns. Pourrait-il l’être pour tout le monde ?
Si vous croyez que Comte-Sponville fait l’article pour la grande distribution, vous n’y êtes pas. Il est en train de nous faire croire que le capitalisme est un facteur de réduction des coûts et d’amélioration de la qualité !
Il oublie tout simplement qu’à la longue, le meilleur, le plus fort, le plus beau, finit par avaler l’autre. Dès qu’il est seul, tout peut arriver. Il sera maître des prix, maître de la qualité, parce que maître de la clientèle.
Son exemple débouche sur l’évidence qu’en fin de compte, c’est le client qui est pris en otage et le dindon de la farce.
Au contraire de ce que le philosophe en induit, la conquête des marchés accélère les monopoles et produit l’effet bizarre que la réduction des coûts débouche sur l’augmentation des prix à cause des spéculations et des oligarchies financières de plus en plus puissantes.
Le capitalisme ne réprime pas l’appétit sans fin des propriétaires du pouvoir, au contraire, il l’exacerbe.
Une situation d’équilibre est-elle possible dans le système capitaliste ?
Non plus. Entre les deux commerçants ce sera une lutte des prix, un dumping qui, s’il n’aboutit pas à ce que l’un avale l’autre, en définitive la qualité va baisser et l’équilibre des charges produira des luttes qui provoqueront des révisions de personnels et des diminutions de salaire.
Le libéralisme débridé soit le néo-libéralisme finira par être pire puisqu’il laissera au plus malin la responsabilité d’attraper l’autre, non pas par une concurrence loyale basée sur l’effort et le travail bien fait, mais sur la tricherie, l’escroquerie et le vol.
Le présent nous renseigne sur sa nuisance.
Le malheur avec certains philosophes, c’est qu’ils ne sont pas si libres d’attaches et de pensées, qu’ils le disent et qu’ils le croient eux-mêmes.
A bien observer de près, ils sont comme nous tous et ont plusieurs maîtres qui les retiennent par des fils invisibles dans une société faite avant eux et qu’ils imaginent pouvoir transformer.
Dans le chef du philosophe édité, le premier d’entre les maîtres, n’est-ce pas l’éditeur ?

25 décembre 2008

Le mandat politique à 1000 € !

Mais, où était Wilfried Martens quand tout le monde le poursuivait pour une opération de sauvetage de 10 millions de personnes ?
A Disneyland, bien sûr, où voulez-vous qu’il soit puisqu’on vous raconte une histoire belge !
Le voilà revenu, seul contre tous, alors que les autres font leurs valises pour les sports d’hiver.
Hermann Van Rompuy, par exemple, on le croyait intéressé par l’emploi de premier ministre. On le voyait aller et venir dans sa grosse voiture, si grosse que plus il passait, plus sa taille paraissait diminuer ! Il avait beau étendre les bras comme pour ceindre des passagers fantômes, eh bien ! l’impression restait. Un passage de plus, il faisait lilliputien au cirque d’hiver.
C’est ce qui l’a motivé à refuser, peur de passer inaperçu.
« Tiens, c’est la voiture de Van Rompuy qui passe. Il n’est pas dedans ! Si, mais on le voit plus. »
Le proverbe qui les retient tous : « Il vaut mieux une grosse voiture que deux grosses un jour et un vélo le lendemain ! ». Pas du tout écolos, ils sont… Tiens, on devrait demander à Javaux ?
Un qui est de plus en plus emmerdé, c’est le roi ! Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir nous dire d’un Etat qui se raie lui-même des cartes ?
« Chers ex-compatriotes, avant de rejoindre mon yacht qui mouille à la Napoule, je tiens à vous souhaiter une nuit de Noël avec les sans-abri, vous qui êtes devenus des sans-papiers depuis que le CD&V produit des explorateurs d’un pays qui n’existe plus. »
Et de conclure « Vous savez que vous pouvez compter sur moi pour vous trouver une terre d’accueil. Issu moi-même d’une famille d’émigrés, je sais ce que c’est. Je pars à l’instant me réfugier dans les eaux internationales. Vous avez le bonjour d’Albert. »
Le bon peuple va tressaillir. Madame Houart va remettre le drapeau à la fenêtre et mon lecteur gendebienniste va m’écrire que tout ça c’est de notre faute, et qu’on passe à côté de notre bonheur indépendantiste. Finalement, il n’a pas tort.
Bon. En attendant, il faudra bien trouver une boucherie qui veuille nous vendre le boudin de Noël auquel nous avons droit.
Ce n’est pas simple. La Gilde des dépeceurs vient de rejeter la candidature de Luc Dehaene au titre de Premier Charcutier du Royaume. Ils n’en veulent plus. On ne peut pas vendre du saucisson tricolore quand on est trop à gauche. C’est Reynders qui le dit. Le spécialiste de la tête pressée est formel : « Même si Dehaene a le physique de l’emploi, sa hure est trop sociale ».
L’autre a beau dire qu’il s’est transformé depuis qu’il est à la banque, qu’il a appris à devenir insensible à la détresse des gens. Rien n’y fait.
L’explorateur ne l’explorera plus, c’est tout !
C’est embêtant, il s’apprêtait à se faire la face Nord !
C’est le royaume de la reine Pétauque. Voilà que le combat des chefs reprend de plus belle, alors qu’il n’y a plus rien à se disputer.
Les gens prudents commencent à stocker du sucre et du savon. Les Anciens disent que le café est une valeur sûre.

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Bref, grand’papa Wilfried aurait mieux fait de se couler dans la troupe de Disneyland.
Heureusement qu’il y a l’Europe pour tenir un peu Bruxelles. Mais si ça continue, les Michel sont capables de descendre sur la ville et, comme les Dalton, voler les chevaux du ranch de Reynders.
On pourrait croire que nous avons les hommes des partis politiques les plus bêtes du monde. C’est une erreur. Au contraire, ce sont les plus intelligents. C’est pire !...
Les questions de préséance deviennent insurmontables. Celles d’honneur font le reste. A ce jeu, c’est celui qui n’apparaît pas diviseur qui ramasse la mise. Le mazarino de Mons y est très fort. Il commence chacune de ses phrases par « en toute humilité » et les finit par « je n’attaque jamais les personnes ». Entre les deux, « l’ennemi » a été flingué dix fois.
C’est au-delà du pathétique,.
Il y a bien une solution, mais le roi lui-même ne pourrait l’appliquer sans que Delpérée en ait une fluxion de poitrine. Elle consisterait à dire « tout mandat politique au-dessus de 1.000 euros sera gelé à cette somme, puisque c’est ce que gagne le plus gros de nos concitoyens par mois, jusqu’à ce que vous ayez trouvé un terrain d’entente entre vous.
Je gage qu’on ne finirait pas la journée sans un accord.
Il sied de clore ce papier par de l’humour belge : « Le plus drôle, c’est que ce n’est plus drôle du tout. » Nos spécialistes en drôleries comprendront.
L’absurdité et la connerie ont toujours été très partagées entre Belges. C’est ça le sentiment d’appartenance nationale.

24 décembre 2008

Rendez-nous nos dieux !

Nos petites histoires de coucherie dont le cinéma raffole ne datent pas d’hier.
Qu’avons-nous inventer en somme ? Dans le domaine du sexe pas grand chose.
Ce n’est pas Ernest Cafardel, l’instit de Clochermerle qui contredira.
« L’instruction, quand même, ça se reconnaît » dira la mercière en enfilant ses bas, après une après-midi dans les bras de celui qui, d’habitude, délivre des certificats d’étude.
Quand nous naviguions encore dans la canopée avant de poser un orteil soupçonneux sur ce qui allait devenir notre plancher des vaches, nous devions déjà être farauds, vicieux et menteurs. Ces qualités qui feraient nos défauts bien après, n’étaient plus ce qu’elles avaient été au temps où l’aède Homère en fit une somme dans son Iliade & Odyssée, fin du VIIIme siècle avant J.C.
Entité collective ou individu, l’auteur met en scène un collègue aède, dénommé Démodocos, dont la verve nous est parvenue, avec autant de précision que s’il avait été du XIXme siècle, lorsque le président de la république, Félix Faure, expira dans les bras de sa maîtresse, la belle Madame Steinhel, suivant en cela Philippe d’Orléans, un siècle auparavant.
-Avait-il sa connaissance, demandera le curé de la paroisse au portier de l’Elysée.
-Non, répondit le brave homme, elle est partie par la porte de service.
Démodocos afin de réjouir les Phéaciens (bons coureurs, marins excellents, qui n’aimaient rien tant que le festin, la cithare, la danse, le linge frais, les bains chauds et l’amour) entretint l’assemblée réunie par le roi Alkinoos, des mésaventures amoureuses d’Arès, le dieu révéré de la guerre, et d’Aphrodite, déesse de l’amour, mariée, le croirait-on, à Héphaïstos, dieu forgeron, et fort laid.

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C’est déjà la formation du triangle : le cocu, la femme et l’amant qui firent les beaux soirs et le font encore d’Eugène Labiche à Michel Houellebecq.
N’y a-t-il pas pire tentation que montrer son derrière à quelqu’un qui n’a pas le droit d’en apprécier la vision ? Quand on sait que le cocu est vieux et contrefait, alors que l’amant est conquérant, jeune et beau, comment ne pas avoir pour ces histoires, l’indulgence de celui qui balance entre deux âges ?
L’aède nous chante qu’ « Aphrodite est très belle, si belle et dorée que tous les dieux eussent aimé partager sa couche » ( Od. VIII).
En ces temps anciens, mais très libres, donc modernes par certains côtés, tout en étant des dieux, ceux-ci n’en étaient pas moins hommes, capables de goûter des plaisirs de la chair avec une vigueur quasiment céleste, c’est-à-dire illimitée.
Zeus, qui ne se privait pas de nouer des relations avec de belles mortelles, avait même une grande indulgence pour les femmes adultères. Beaucoup plus tard, Louis XIV, son émule, légitima ses bâtards sans que personne n’y trouvât à redire, si l’on excepte ce collet monté de Saint-Simon.
Mais les dieux ont vent de tout.
Il est certain que Zeus et les autres savent combien nos esprits étroits luttent tous les jours pour effacer leurs exploits ; alors qu’ils sont bien supérieurs à nos dieux modernes et ridicules.
Qu’il n’y en eût qu’un seul par religion rivale doive leur paraître bien étriqué.
Voilà Héphaïstos cherchant un stratagème…
Aujourd’hui encore, quand un stratagème réussi, c’est un drame. Quand il échoue, c’est un vaudeville.
Depuis les temps de l’Olympie, les deux font des variantes et, multipliant les pointes du triangle, en font un multigone.
Notre dieu forgeron fabrique un filet invisible, aussi fin qu’une soie d’araignée, mais très résistant. Il feint d’être retenu pour un rendez-vous urgent et part toute affaire cessante.
« Vite au lit, ma chérie ! Quel plaisir de s’aimer » dit Arès à Aphrodite.
Vous vous voyez, dieu de la guerre et invincible, abandonner votre kalachnikov contre une paroi des confins afghans, pour entrer dans le lit d’une sultane, au nez et à la barbe de Ben Laden ?
« Il dit et le plaisir du lit prit la déesse ! A peine couchés, l’ingénieux réseau du dieu leur tomba dessus. » (Od. VIII toujours)
Héphaïstos n’en peut plus de colère et remontant les champs élyséens s’en va tempêter auprès de Zeus.
Démodocos, contrairement à nos mœurs et à nos aèdes lugubres, n’oublie pas ses devoirs de conteurs.
Et c’est en cela que près de trois mille ans plus tard, nous pouvons dire que les Anciens étaient bien plus évolués que nous ; car, rameutés par le forgeron, les dieux accourus et rassemblés autour de la nasse dans laquelle se débattaient Aphrodite et Arès « …regardant la scène, furent pris d’un rire inextinguible (p. 326).
Poséidon paya la rançon que réclamait Héphaïstos pour la libération d’Arès.
Des amours illégitimes naquirent Eros et Antéros (l’Amour réciproque), Deimos et Phobos (Epouvante et peur) et même, pour faire bonne mesure, Priape, protecteur de la vigne et des jardins.
Bon sang, ce qu’on a perdu avec cette religion-là ! Et comme celles qui lui ont succédé sont lugubres et faites pour nous faire avoir peur ! Et comme elles devraient être sacrées, les vestales de 2009 qui, contre vents et marées, y sacrifient encore !

23 décembre 2008

La porte du 16 était dérobée !

C’est reparti pour un tour de piste.
On croyait l’ancienne gloire du ring Dehaene chaussant ses gants de boxe. Pas encore ! C’est encore une plus ancienne gloire à y passer, avec un titre d’explorateur, Wilfried Martens (CD&V).
La dernière fois qu’on a parlé de lui, c’était au sujet de ses ultimes tribulations matrimoniales. Tant mieux, au moins ce n’est plus un cafard de bénitier, même s’il est resté dans l’ombre de Saint Bavon. A 72 ans, l’explorateur est tout ragaillardi de la mission courte, sans doute…
Il semblerait que cela ait échappé à tout le monde : Dehaene est devenu banquier ! Un banquier comme premier ministre, voilà qui serait drôle pour finir l’année !
Décidément, le roi n’a plus confiance en la génération de Leterme.
Le drôle de sage que voilà est chargé de consulter et consulter encore les responsables politiques pour de nouveaux tests de coalition.
On se demande pourquoi on ne pourrait pas faire une réserve de premier ministre ? Il y aurait un ordre, comme pour les rentrées de l’enseignement secondaire. Delpérée serait chargé de veiller à la régularité des places dans la liste d’attente.
A moins qu’on ne procède par tirage au sort ? Le ministre Antoine serait alors l’expert.
Wilfried explore donc. Son exploration se borne au CD&V.
On n’en sait pas plus.
Pour ce que l’on en a à foutre… les grands magasins débordant de monde, il semble que les gens ont autre chose à faire que montrer du doigt une classe politique qui ne représente plus qu’elle-même. On se rue sur la bouffe et les gadgets, comme si c’était pour la dernière fois ! C’est que, ce sera peut-être pour la dernière fois…
C’est une fatalité, on ne sait plus pourquoi, c’est un CD&V qui doit remplacer un autre CD&V.
Au 16, rue de la Loi, les ministres ont découvert une porte latérale. C’est bien la première fois qu’ils préfèrent prendre la tangente et fuir sans gloire, alors que d’habitude ils aiment se montrer et plastronner devant les caméras.
Cette discrétion fait peur ! Ils ne vont quand même pas rejoindre les stations des Alpes sans être fixés sur le nom du futur chef fédéral !
Il est vrai que nous n’en avons pas le bel enthousiasme non plus !
Nous avons renoué avec la haute silhouette de Stefaan De Clerck, tout guilleret et la mèche de coiffeur pour dames plus exubérante que jamais, convoqué, lui, chez Leterme
Le président de la Chambre Herman Van Rompuy était le sphinx détaché du CD&V complémentaire à cette séance d’adieu.
Puis Reynders a réuni Elio Di Rupo et Joëlle Milquet pour une réunion entre francophones. Décidément, c’est Leterme qui reçoit le plus de monde ! A croire qu’il a repris la fonction du roi !
Bref, plus on se réunit, plus le roi hésite.
Il faudra bien qu’il nous dise quelque chose à l’occasion de la fin de l’année.

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C’est comme si Leterme était en train de refroidir sur la table du conseil en espérant l’embaumeur et qu’on attendait que le croquemort l’emporte pour conclure les noces d’un nouveau contrat avec ses anciens « amis » du CD&V !
Sans plus rien savoir de nouveau, la presse se réfugie dans le passé et revient sur le vendredi de la démission…
On ne sait pas pourquoi, seule bonne information, le SP.A veut bien reconsidérer son attitude jusqu'à présent négative pour une place dans le futur gouvernement.
L'Open VLD s’énerve déjà à cette nouvelle, le MR aussi…
Il paraît que notre banquier Dehaene a une étiquette travailliste !
C’est curieux, on ne le voyait pas comme ça !
On se croirait revenu à l’émission « Tournez manège ! ».
Vous verrez qu’à cause d’eux, on va gâcher vraiment nos réveillons !...

22 décembre 2008

Une équipe qui redémarre…

Mes chers compatriotes, on m’a demandé in extremis au sommet de l’Etat de présenter à la Nation des vœux de joyeux réveillons, en remplacement de qui vous savez.
C’est un service que je rends, madame Houart n’étant pas disponible.
Oui, ils seront joyeux ou ils ne seront pas. Vous ne voulez quand même pas que l’autre vous les dise pour qu’ils soient emmerdants ?
Un bref rappel des événements récents qui ont grandi notre petit pays.
Leterme ne se représentera pas à sa propre succession !
Qu’on se soit posé la question est suffisant par respect pour sa santé fragile.
Le cirque n’est plus en représentation et replie ses toiles ! Qui va reprendre l’emploi de l’auguste ?
Pour ne pas rebattre les cartes, c’est quand même au CD&H à en désigner un. Si un autre parti fournissait une personnalité de son bord suite à une désignation du roi, ce serait remettre en question le pacte en cours. Ça sent assez le roussi. Ce sera DeHaene ou Van Rompuy, na !
Un qui faisait peine à voir tellement il était déçu dimanche, c’était Didier Reynders.
A force d’avoir enquiquiné les socialistes ces derniers mois sur l’incapacité de diriger la Région wallonne, c’est Flahaut qui a été chargé par Di Rupo de lui refiler la monnaie de sa pièce.
Evidemment, en vrai pro, quand on tacle un adversaire au point qu’il reste étendu dans la luzerne, on s’en écarte aussitôt en levant les bras au ciel.
-C’est pas moi ! Merde…
C’est ainsi qu’André Flahaut (PS) n'envisage pas la nomination de M. Reynders comme premier ministre because une Commission parlementaire d'enquête qui va être mise en place à propos de l’affaire FORTIS, sous-entendu que Didier pourrait être mouillé dans le scandale plus qu’il ne le dit.
Chez les pointus, le VLD fait remarquer que sans la NV-A, le CD&H a moins de voix que lui, et de relancer les mérites de Verhofstadt. Quant au SP, il n’est pas comme son collègue francophone PS, à la conviction qu’il faut y aller « par devoir ».
A part ça, les mêmes sont tous unis pour se remettre rapidement au travail avec un nouveau chef.
Le tout est de savoir si ça va servir à quelque chose.
Le dossier FORTIS ? A moins de faire appel, le gouvernement a perdu la main.
Les accords interprofessionnels ? Les patrons et les syndicats jouent à se faire peur, sans avoir les moyens d’une grève ou d’un lockout, le cabinet Milquet est une catastrophe.
Le dossier communautaire est renvoyé dans un futur imprécisé, après l’échec de la nomination des trois bourgmestres.

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Sur le plan social, la crise ne fait que commencer. On s’est contenté de renflouer les banquiers, ceux par qui le scandale est arrivé. Rien n’a été fait pour augmenter le pouvoir d’achat. Qu’est-ce que ça peut nous foutre de savoir aujourd’hui que J.-P. Votron s’est augmenté de 60 % en 2007 et a reçu un bonus de 2 M d’euros ?
Avant Leterme, c’était la pétaudière, après, ce sera le chaos, avec ou sans commission pour faire la lumière sur les accointances politico judiciaires.
Comme le Belge n’est plus capable de se diriger, il devrait être déclaré irresponsable et repris sous la tutelle de l’Europe.
On se sentirait mieux.
Les apprentis sorciers du CD&V pourraient « flamandiser les Flamands » dans la clinique du docteur Ghislain à Gand en y soignant leur dépression nerveuse, en toute quiétude.
Tout ça, c’est la faute aux Anglais et à Talleyrand qui, en 1830, nous ont taillé un costume deux pièces avec des gens qui n’ont ni nos mœurs, ni notre langue, ni nos aspirations démocratiques et républicaines.
Depuis, ça ne fait qu’empirer.
Et si on demandait à Leterme de revenir ?
Avec le talent qu’on lui connaît, dans six mois, il n’y aurait plus de Belgique !
On aurait au moins gagné dix ans d’irrationalité politique !
Vu sous cet angle, on se demande ce que Gendebien fabrique ?
Passez d’heureuses fêtes, mes chers compatriotes.
Vive moi et passez la monnaie…

21 décembre 2008

Dernières nouvelles de la crise.

La BMW est très prisée à la Chambre et au Sénat. Les présidents en sont pourvus. Espace assez vaste à l’arrière de sorte que l’on peut étendre les jambes, du plein cuir partout, la finition en bois précieux, le prix aussi, c’est sans doute cela qui a déterminé le choix. Ce qui ne veut pas dire que Mercedes c’est moins bon, non… mais, c’est d’un cossu qui fait parvenu, la classe ce n’est pas ça…
Les couleurs ne sont pas trop voyantes, le noir fait évidemment très chic, très sobre, presque dépouillé comme l’actionnaire de base de chez Fortis…
Les comparaisons sont plus faciles à faire en temps de crise. C’est un défilé, presque comme au Salon. Les pontes vont et viennent. Les populations ébaubies croient assister à un rallye pour une cause humanitaire. Les passagers ont l’air suffisants, mais plus préoccupés que d’habitude.
Par rapport à l’avant-guerre, il manque les chapeaux, le gilet gris perle sous la jaquette…
Tout le parc automobile aux petits numéros est à la fête.
Cette année, ce qui fait tendance, c’est d’être vu à côté du chauffeur. Très prisé parmi les présidents de parti, certains vont même jusqu’à tenir le volant.
Les vitres teintées sont d’usage. Cela fait mystérieux. On se dit « Tiens, c’est la voiture de Chose ». Vitres relevées, peut-être a-t-il été pressenti par le roi pour remplacer Leterme et qu’il passe devant la meute dans la plus entière discrétion.
Les gendarmes fluos ouvrent et ferment la grille du château, parfois ils saluent, à d’autres moments pas… Ils ont la liste des immatriculations. Les visiteurs ont le petit macaron des parcs de voitures fédéraux ou régionaux.
La nuit, c’est fantasmagorique.
Une 3000cc troue la nuit de ses phares halogènes. Elle sort quasiment du néant des néons jaune tous les cent mètres. Puis c’est l’arrivée devant la grille, le gendarme sort de la poterne. Il est prévenu. La fouille au corps c’est pour Mohammed aux Marolles. Ici, c’est du sérieux. C’est la Nation qui passe, au château madame !...

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A l’autre bout de l’allée sur les cailloux desquels les pneus crissent, on devine l’arrivée sous le portique du perron. Un attaché de la maison du roi attend. Un valet de pied se précipite…Il tient ouvert un grand parapluie de golf… En général, la clim des grosses cylindrées permet de garder la tenue de ville sans pardessus. On ne refroidit pas sur cinq mètres de parcours avant de retrouver le royal chauffage, la salle d’attente, ou directement les appartements dans lesquels le roi choisit un bureau, un salon, parfois une salle à manger pour un encas.
Seul inconvénient de ce luxe discret, le confort amollit, la chaleur engourdit.
C’est le contraire d’un cabinet médical. Ici, celui qui reçoit consulte.
Les chauffeurs contrairement à ce que leur fonction indique, ne se chauffent pas directement en poussant sur vingt-cinq le thermostat royal. Ils s’installent dans une sorte de corps de garde à proximité des voitures. Comme ils peuvent y attendre des heures, il y a des illustrés et des revues comme chez le dentiste. Peut-être échangent-ils quelques plaisanteries en flamand, bien entendu, puisque les consultations balaient le Nord du pays ce soir, et que ce serait un monde qu’un CD&V engageât un chauffeur francophone.
La Presse tient le public au courant des allées et venues. C’est une fonction majeure de la démocratie (pas les allées et venues, la Presse). Ainsi, le public est en direct du comings and goings (en anglais c’est plus chic).
Hélas ! les temps sont difficiles. La frilosité bannit l’ostentatoire. Seule la grosse bagnole persiste contre vents et marées. Une passion que le monde officiel partage avec les truands.
Depuis belle lurette, les toilettes ne se détaillent plus. Sauf peut-être pour les quelques femmes qui réussissent à se maintenir dans ce milieu d’hommes. Que les puristes se rassurent, les couturiers belges sont chers aussi.
Quant à nos importants, c’est bien simple, on ne trouverait pas un seul hurluberlu sans cravate. Elle est de rigueur sur un costume croisé de couleur sombre.
Comme il faut un leader dans l’art de s’habiller au plus haut niveau, c’est Armand De Decker qui joue le rôle du beau Brunel. Il y excelle. C’est très british, très enlevé…
Un premier ministre au costume ? Assurément Armand serait désigné d’office.
Voilà, c’est le compte-rendu le plus exact pour ce soir. Vous savez tout !
Juste une information qui n’est pas digne de figurer parmi les Nouvelles de ce soir, il paraît que le groupe K (Kauphting) a été sauvé du désastre par Kadhafi… Quand nécessité fait loi…
C'était prémonitoire, K... comme Kadhafi. L'homme ne pouvait pas faire autrement.

20 décembre 2008

Leterme out ?

On aurait aimé que le gouvernement tombât sur des questions relevant de la grande misère d’une part non négligeable de la population, sur des différends qui concernent les rapports des hommes entre eux, enfin sur tout ce que l’on voudra d’important. Les sujets de cet ordre offrent suffisamment de choix pour que la dignité de la fonction de premier ministre soit respectée et que son combat, même perdu, inspirât le respect.
Hélas ! nous sommes dans un pays minuscule, surtout par les talents et les élans de coeur de ceux qui en ont la responsabilité. L’honneur n’est plus cette estime de soi à laquelle on tient. .
Aussi, nous n’aurons qu’un motif de bas étage pour une démission au plus haut niveau, une affaire de banque et de banquiers, en opposition avec une justice pas très sûre d’elle-même, une vente à la sauvette contestée par de petits propriétaires d’un bien qui semblait n’appartenir qu’aux gros !... avec des commissaires priseurs dont le maillet s’est cassé dans une vente hâtive…
Les questions d’argent paraissent être les plus importantes pour ces gens aveuglés par le pouvoir, assoiffés d’intérêt et de meubles à sauver.
Mais pas de l’argent utile à la misère, de l’argent tendu à ceux qui manquent de tout par des mains secourables, non ! de l’argent qui dès qu’on le touche, sali la main qui s’en saisit, des sommes qui passent d’un guichet à l’autre, sous l’oeil rond des chômeurs.
Le reste n’est que péripéties dans un Etat qui n’a plus vraiment de raison d’être et qui vivote, crise après crise, comme celles qui ont jalonné le misérable parcours de l’homme par qui le scandale arrive et qui, au début de son élévation, regroupait à l’acclamation de son nom, 800.000 Flamands.

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C’est encore un des tours de la démocratie par délégation. Une fois le délégué choisi, s’il est prudent, il peut conduire 10 millions de penauds à la catastrophe. Celui-ci n’a pas été prudent. Est-ce par présomption, sottise ou excès d’honnêteté ?
Est-ce vraiment important, à présent que tout est consommé ?
Alors, il faut bien s’en remettre à un vieillard, tapi dans son château et vers lequel, ceux qui viennent de gâcher la fin de l’année vont une fois de plus se tourner.
Ah ! les regrets que la banque et l’argent des autres soient ce qui compte le plus dans la politique d’aujourd’hui !
Mais que voulez-vous que fasse le roi ? Sinon, nommer, parmi ceux qui ont tout raté un successeur afin de poursuivre avec un peu plus d’adresse, c’est-à-dire la même chose sans que personne le sache, l’art de gouverner un pays devenu pauvre afin d’y pourvoir les riches.
Ils vous le diront tous, d’une autre manière évidemment. Le pays a besoin d’être dirigé, les moments sont mal choisis pour les faux pas.
Qui sait, parmi des solutions envisagées, peut-être reverrons-nous Leterme, quasiment gracié de ses bévues, manquement, effondrement, et autres démissions… peut-être pas ?
Regardez-les, comme ils sont embarrassés d’avoir secrètement l’ambition suprême et comme ils cachent mal leur espoir de remplacer un des premiers ministres des plus fâcheux que l’on ait connu !
Tous se sacrifieraient volontiers au rendez-vous de la Nation, comme personne. Si bien que les candidats ne manquent pas, tant la succession semble fournie.
La date inopportune, les réveillons qui s’annoncent, les réservations à la neige, les villas lointaines que l’on avait fait construire pour des jours plus calme, tout cela n’est rien à côté de l’espoir d’une ambition satisfaite. Ils sont tous là aux aguets !...
Quant à nous, que nous nous enfoncions un peu plus dans un marasme social, que nous votions dans quinze jours ou dans six mois, nous ne nous déterminerons pas en fonction d’arguments sérieux, mais par coup de tête, par coup de cœur, pour un mirliflore plus séducteur que les autres… comme les autres fois !
Tout ce que l’on peut prédire, c’est que si Leterme se représente, je parie tout ce que l’on veut qu’il ne fera plus 800.000 voix.
Et quand bien même les ferait-il encore !
L’enthousiasme, comme la bêtise, est quelque chose de mystérieux et d’irrésistible.


19 décembre 2008

Anne Delvaux, éditorialiste candide.

Le Premier ministre et son cabinet ont encore gaffé en prenant différents contacts avec des magistrats responsables du dossier Fortis.
La classe politique se récrie, elle qui n’a jamais fait que cela.
Les constitutionnalistes crient au loup.
Le public se rappelle une affaire mineure à propos de laquelle madame Lizin avait envoyé une lettre à une magistrate. Enfin, il apparaît que la fameuse indépendance de la justice ne l’est que de façon précaire. Elle pose la question du contrôle de ceux qui ont une mission à accomplir et qui ne sont contrôlés par personne, alors qu’en bonne démocratie, ce serait au peuple à tout contrôler, y compris la justice. Entendons par là que la propre conscience des juges ne suffit plus en ces temps troublés.
Bien entendu, les juges sont des hommes comme tout le monde. C’est-à-dire qu’ils sont influencés par leur milieu social, leur façon de vivre et la réflexion qu’ils se font du monde comme il va. Peu, distraient leur attention de ce qu’ils sont pour juger les gens ou les affaires que le malheur a placés devant eux.
Aussi, il est tentant de leur rappeler d’où ils viennent, d’après ce qu’ils paraissent être dans une société de classe qui privilégie les bons rapports entre initiés, la justice, le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent.
Et c’est là que l’on apprécie la valeur diplomatique des acteurs de la politique, selon qu’il s’y font prendre ou qu’ils réussissent leur coup et passent au travers des Lois institutionnelles ou ordinaires.
Pourquoi, dans Le Soir, Béatrice Delvaux juge-t-elle le premier ministre définitivement "hors jeu" ?
Parce qu’il s’est fait prendre en flagrant délit de pression sur un juge.
Ah ! si on n’en avait rien su ! Comme on peut penser que cela se passe ordinairement. Ou si cela s’était su, mais sans preuve ?
C’est une question d’hommes. Leterme n’est pas un fin politique, c’est peut-être un honnête homme. C’est le pire défaut qui soit quand on gouverne.
Il manque apparemment de relations, donc d’influence partout en-dehors du CD&V.
Il fut un temps où les choses allaient différemment. Vous avez déjà ouï qu’un frère de Loge dénonçait son alter ego dans la franc maçonnerie parce qu’il tentait de l’influencer dans l’exercice de sa profession ?
Vous avez lu quelque part dans les gazettes que l’on rapportât une conversation entre deux amis d’un club au cours de laquelle l’un demandait un petit service à l’autre ?
Mais écrire !
C’est d’une inconscience !...

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Pourtant dans la génération précédente, il y eut quelques fins diplomates, d’ardents défenseurs à l’ombre des confessionnaux, qui ne se firent pas prier pour faire parade de la technique de la non culpabilité pour des pressions à peu près similaires.
A-t-on jamais vu les André Cools et les Guy Mathot tomber dans le piège à cons où reste coincé le premier ministre ?
Aussi, c’est en véritables virtuoses qu’ils ont constamment frôlé les foudres de la justice, sans jamais s’en sentir accablés.
Un autre enfant de chœur, Roland Planchar de la Libre s’exclame : "Un Premier Ministre se doit d'être un modèle. Mais c'est raté et même tellement qu'on ne peut taire la honte que vous infligez au royaume."
Enfin, pour une fois la presse est unanime.
Je ne citerai donc pas tout le monde. Le blog de « poor Richard’s » avec son miteux « Almanack » ne peut rien pour la dorure de leur blason.
Tous veulent la démission du pauvre type.
Tous s’accordent à le trouver has been.
Sauf… sauf, qu’on vote dans six mois et que ça change tout.
Les vice-premières, Onkelinx et Milquet, minimisent.
Une fois de plus le socialisme de participation vole au secours de la droite chrétienne et quasiment flamingante, si l’on retient les déclarations du CD&V, parti du premier ministre ; alors, que l’immixtion ne fait aucun doute, et que la faute est grosse, trop grosse pour être absoute, et qu'elle demande une démission.
Selon ces dames, Yves Leterme "a plaidé sa bonne foi". C’est tout.
S’il suffisait de plaider la bonne foi pour être blanchi, on n’aurait plus besoin des tribunaux.
Au point où les partis au pouvoir en sont, six mois de répit, c’est l’espérance que la conjoncture pourrait se retourner, que les cocus du système que sont les petits actionnaires auront eu droit à leur petite compensation et qu’enfin, pourrait s’agiter plus sereinement l’épouvantail du séparatisme qui terrorise tant l’électeur wallon, pour nous faire avaler des couleuvres.
Quant aux constitutionnalistes, ils pourront toujours jurer qu’après tout, il vaut mieux être maladroit, quand on est au pouvoir, qu’être retors.
C’est une façon de voir qui a au moins le mérite de sauver leur carrière à l’intérieures des partis qui ont intérêt à maintenir Leterme jusqu’aux élections. On ne voit pas Delpérée contredire Milquet ou Marc Uytendael, Onkelinx !
L’ennui, c’est que le maladroit de Leterme pourrait se croire intouchable et nous valoir, avant les prochaines élections, l’une ou l’autre « erreur » en supplément qui en dirait trop sur l’état de délabrement du pouvoir en Belgique.

18 décembre 2008

Frédéric Lefebvre, gendarme du NET…

La grippe du NET nous vient de France. Un député des Hauts-de-Seine, Frédéric Lefebvre, lors de la première séance du lundi 15 décembre 2008 de l'Assemblée nationale, a déposé un amendement pour censurer la Toile.
Cet énergumène de l’UMP (comment l’appeler autrement ?) a découvert ce qui a provoqué la crise actuelle, et sape le moral des gens : les blogueurs du NET !
C’est carrément la lie de la population, le repaire du crime, les violeurs de la jeunesse à l’affût qui y trouvent refuge, quasiment assurés de l’impunité !
Frédéric Lefebvre tient beaucoup à son antidote de la chienlit.
L’homme a décidé de traquer le crime dans son repaire même.
« Il aura fallu attendre que des établissements financiers soient en faillite, que la croissance soit au point mort, que des pays soient au bord du gouffre, pour que le monde se réveille et accepte enfin de construire un système régulé au plan international. Faudra-t-il attendre qu’il y ait des dégâts irréparables pour que le monde se décide à réguler Internet ? »
On se tâte !... les pires criminels seraient donc là ?
Détenteurs des secrets de fabrication de toutes les nuisances, drogue, explosif, arme, nouvelle encyclopédie du crime, responsables des malheurs du monde, cent mille Madoff, des millions de Dutroux, la Toile est à l’empire du mal, ce que Nosferatu est à l’armée des ombres.
Frédé part en croisade. Il sait où combattre l’ennemi.
Le mec a vu Armaguedon, comme d’autres découvrent le leur en s’apercevant qu’ils sont cocus. La maffia était au sein des blogs !
Ce n’est pas le psy qui a fait le malheur de Geneviève Lhermitte qui pourrait quelque chose pour lui. Il est hélas bien trop enfoncé ou défoncé, dans ses troubles intimes.
Mais, il faut se méfier des mégalomanes. On est dans un temps qui serre la vis aux libertés. Le député des Hauts-de-Seine s’adapte au goût du jour. En désignant un coupable à l’incapacité du monde, il s’exonère de la responsabilité d’une catastrophe annoncée. Si elle est arrêtée, l’homme s’en glorifiera. Si elle dévaste tout, ce sera la faute aux autres.
Son discours, tout divaguant soit-il, est intéressant. C’est celui d’une certaine droite française qui tire sa force d’un terreau d’où le PS s’exclut à cause de ses gesticulations internes.
Frédé fait dans l’amalgame. Il nous le sert à la louche, espérant toucher l’âme sensible du président depuis que les lolos de Carla s’affichent dans les blogs pour pas un rond et la gratitude de la ministre de l’intérieur, Alliot-Marie, qui tremble qu’un ras-le-bol à la grecque n’emporte son ministère.

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Voici ce que ce joli monsieur vociférait du haut de la tribune de l’Assemblée nationale française en ce jour du 15 :
« L’absence de régulation financière a provoqué des faillites. L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ? »
S’il ne tenait qu’à Frédé, ce serait la fermeture du NET ! Adieu les blogs, ces petits espaces de liberté, adieu les déconnades, mais aussi les rages magnifiques des citoyens humiliés, les critiques sans langue de bois, et les premiers pas, souvent ineptes, mais bon… des jeunes gens que l’écriture démange, des thérapies personnelles, etc. !
Le loustic lance une fatwa depuis l’UMP. « Il est temps, mes chers collègues, que se réunisse un G20 du Net qui décide de réguler ce mode de communication moderne envahi par toutes les mafias du monde. »
Ouf ! le mal n’est pas ou presque pas français. Il est mondial. Un G20 ne serait qu’un début.
Heureusement. On voit d’ici ce qu’un maniaque local pourrait faire comme dégâts, s’il n’y avait les autres… Cependant, il y a l’exemple chinois. Lefebvre le sait. Il médite de s’en inspirer !
C’est à se demander si l’Armaguedon de tout à l’heure, ce n’est pas lui ?
« La mafia s’est toujours développée là ou l’État était absent ; de même, les trafiquants d’armes, de médicaments ou d’objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid. »
Quand on fait le tour de cette cour des miracles du NET en Belgique, on est surpris du beau linge qui la fréquente… Il n’y a pas un seul ambitieux, du plus modeste au plus grand de la politique ou des arts, qui n’ait son blog et son accès.
Même ce cafard de fonds d’armoire de l’UMP a eu le sien !
Des types dangereux de cette sorte attirent les tyrans. Ils ne le font peut-être pas exprès, sans doute par bêtise au départ, après, ils rentrent dans la résistance en montrant qu’ils ont tort, ou persévèrent et deviennent les commis d’une dictature.
On ne pourra jamais assez remercier Frédéric Lefebvre. Grâce à lui, nous allons nous méfier de tous ses pareils.

17 décembre 2008

Le presque rien…

C’est presque Noël. Il fallait bien un presque cadeau : l’affaire Nadoff pour les « belges banques » comme on dit à Knokke-le-Zout. Nos artistes de la plus-value n’en ont perdu qu’une petite pincée. Par contre, Fortis Pays-Bas a dégusté. C’est dire qu’on a bien fait de refiler le comptoir pourri aux intégristes bancaires amstellodamois.
Si l’on excepte des petits actionnaires aigris, 56 % de nos concitoyens s’apprêtent à sablé le champagne dans la joie et la bonne humeur, en faisant semblant de ne pas voir les 44 % restant.
Mais, baste ! il faut un volant de manœuvre à l’économie, dirait Mittal.
On nous a toujours expliqué qu’une société sans déchet, c’était une société stagnante. Personne ne nous a fait part du cas d’une société avec beaucoup de déchets et qui régresse ! C’était tellement improbable que même en étant dedans, les économistes n’ont pas de réponse. Les faits semblent absents pour qui ne les veut voir. Tout le monde n’a pas la malchance de glisser sur une frite comme à Lille, ni de finir un mandat en esquivant une paire de chaussures à Bagdad, comme le président Bush.
Pourtant, les traditions se perdent. La trêve des pâtissiers venait à point pour faire souffler les boeufs. On s’alanguissait devant l’âtre en rêvant aux mauvaises blagues que l’on avait jouées aux partis politiques concurrents. On en préparait d’autres pour la rentrée, afin de mettre les adversaires à genoux. La conquête du pouvoir voulait dire quelque chose… On ramassait ses biftons de ministre ou de député sans prendre la grosse tête, pour un peu on s’en serait excusé… En général, c’était la législature précédente qui s’était voté l’augmentation… la griserie du pouvoir pour le pouvoir, sous couvert de sacerdoce, était seule à guider les pas.
Aujourd’hui, la trêve a débuté le jour de l’élection de Di Rupo au Parti socialiste, ça fait des années qu’elle dure ! La moindre aspérité a été gommée, d’où le FPP. Le jour où Leterme a eu besoin des socialistes pour sa majorité, ils étaient fidèles au poste.
Ce pourrait-il que l’on assistât à la naissance d’un parti unique rassemblant la gauche social-démocrate et la droite libérale pur jus, soit le FPP ? Le pot commun est déjà trouvé : l’absence d’idées.
Plus personne n’a rien à dire. On dirait que plus les événements extérieurs se précipitent, plus le capitalisme fait un infarctus pratiquement toutes les semaines, plus les représentants de la Nation préparent les fêtes.
Pourtant, on n’est plus à l’époque où il fallait trois semaines à Paris pour apprendre le décès de Pierre le Grand ! On se croirait du temps où Bruxelles bruxellait… Savent-ils qu’il y a une crise ?
A moins que la disposition nouvelle du contentement de soi soit une manœuvre d’un Séguéla belge engagé par le FPP, afin que nous passions sans stress d’une année à l’autre !
La misère en 2008 serait-elle autre que celle qui remplissait les rues des grandes grèves que le pays wallon a vécues au sortir de la dernière guerre, et ce jusque vers les années 70 ?
Ou bien sommes-nous sous le coup des discours libéraux et sociaux-démocrates selon lesquels nous vivons une époque formidable ?
Axiome : le progrès est constant, sauf pour les travailleurs.
Le public ne croit plus qu’au fric, même ceux qui n’en ont pas !
Comme dirait Di Rupo, il faut vivre avec son temps. Alors, pourquoi persiste-t-il à chantonner l’Internationale ?

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Comment savoir ?
Les socialistes sont-ils conscients qu’ils n’ont plus intérêt à marcher dans la combine libérale ?
Savent-ils ce qu’ils font quand nulle critique de leur part ne vient à l’oreille des gens qui auraient besoin qu’on leur tienne un discours d’espoir.
A chaque fois qu’un socialiste d’aujourd’hui entre dans un quartier pauvre, il en sort avec le curé de la paroisse en grande discussion philosophique. C’est le socialiste qui doit convaincre le curé que Dieu existe ! Un monde, lui qui, jadis, désignait à la vindicte les bourgeois bien pensants, le voilà quasiment franc-maçon déiste.
C’est la politique du bouchon, le volcan bouchonné peut exploser à tout moment, les historiens qui ont le souvenir de Queuille, l’ancien président du Conseil français, pensent au contraire que l’absence de décision résout tous les problèmes. Les dossiers en attente, les plus anciens, comme les tout derniers, tombent dans l’anonymat d’une armoire de la rue de la Loi.
C’est sur une douce euphorie de sauve-qui-peut égoïste que ceux qui le peuvent auront une indigestion de foie gras.
Cependant, si un seul dans la foule, revenu à la raison, lançait sa paire de godasses sur la tronche de Di Rupo, je crois bien que je ne lui en voudrais pas. Au contraire, je me sentirais mieux…

16 décembre 2008

Congrès MR.

Sur le motif des méfaits du capitalisme, ils auraient pu craindre une fâcherie de l’opinion. Au contraire, c’est le moral au beau fixe, la mondialisation du commerce a ses admirateurs !
Depuis que l’Etat aide les banquiers défaillants de la sollicitude des citoyens, le MR pavoise.
C’est étonnant la certitude de la croyance d’une pérennité de la bêtise humaine au MR !
Evidemment, ils n’ont pas tort, puisque les socialistes s’enthousiasment aussi, eux qui devraient être les premiers à se demander si la social-démocratie a encore un avenir.
On est content ! Que voulez-vous qu’on dise à ça ? Il est des bonheurs inexpliqués !
Cela a toujours existé, à voir le mépris dans lequel ils tiennent le peuple.
Alors, on brode. Le thème est vaste. Le mensonge est profitable.
On s’installe dans la crise et dans la récession comme si on n’était fait que pour ça ! L’approche des réveillons fait office de Prosac, mais tout de même !....
Les chers collègues de Didier des trois autres formations à vocation de commandement, sont unanimes : le capitalisme est sauvé ! Plus rien dans le délicat édifice de la finance et du commerce ne menace, si ce n’est un stupide contretemps dû à un tribunal de commerce qui n’a pas compris l’intérêt de la Nation. Mais les Présidents sont unanimes, les deux milliards et les centaines de millions de participation aux banques, voilà la réponse que la Bourse et l’Industrie attendaient.
L’argent de l’Etat – c’est-à-dire le nôtre - fait face hardiment au sort qui lui est imparti. La FPP l’aidera à le mieux placer. C’est tout. Il fallait y penser…
Pour le reste, le discourant a discouru :
Monsieur Reynders, président du machin, dans une envolée inspirée l’a répété avec force : oui à la reprise du dialogue communautaire ! Le tout, c’est de savoir avec qui et pour faire quoi…
Les Flamands en ont assez des ajouts contre-revendicatifs de la FPP (Fédération des Partis Politiques). Ils ont revendiqué les premiers, donc ils sont prioritaires.
Quand on aura accédé à leurs demandes et qu’elles auront été accordées, alors on pourra parler de l’unification du code de la route et de la couleur des potelets de limitation et de signalisation. C’est promis.
La nomination des bourgmestres ? La question n’aura plus lieu d’être, puisqu’on aura réalisé les revendications flamandes et que de nouveaux bourgmestres flamands auront été nommés.
Bien sûr, il y a plus intéressant : le format de la future table de négociation ! Là-dessus, Didier du MR-FDF- FPP est formel : le MR est prêt à déployer "une énergie nouvelle pour Bruxelles".
A la recherche de l’énergie nouvelle, Reynders a toutes les capacités pour y parvenir.

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Le vieux Michel est aux affaires européennes. Il s’y ennuie, mais comme il gagne bien, il finira son temps avant de revenir emmerder Didier. Le jeune, n‘a rien trouvé de mieux que doubler le ministre des Affaires étrangères à Kinshasa sur les conseils de papa. On attend au MR qu’il s’enhardisse, jusqu’à l’action de trop…
Reste que pour le 7 juin 2009, jour des élections, il faudra bien trouver une idée pour que le FPP n’apparaisse pas trop uni. Il s’agit pour l’électeur de se déterminer par de petites différences qui font tout. La belle gueule sur des affiches géantes ne suffit pas, la gueule de travers non plus, se présenter boiteux ou manchot pas davantage. Les idées nouvelles sont bougrement nécessaires.
On ne peut pas promener le futur tram de Liège partout en Wallonie. Ça se verrait !...
Reynders en est conscient. Puisque les trois autres chefs de parti le valent sur l’amour du capitalisme et le libéralisme avancé et que le costume à rayures et la cravate bleutée n’attirent plus les foules, à défaut d’un programme, il faut lancer un capitaine, un second brillant dans le secteur en région-capitale.
L’affaire coince. Il ne faut surtout pas relancer les Michel.
Reynders cherche un toquard populaire ! Un type sans envergure mais que les gens confondent avec un membre d’une société folklorique. Bref un sous-leader qui renforce en creux l’image légendaire du chef qui l’a adoubé.
Ni Armand De Decker, ni Didier Gosuin ne conviennent, a priori. L’un est trop bien habillé, trop chic. Ce n’est pas lui qu’on verrait manger des frites place Flagey ; l’autre n’est pas un MR pur jus. C’est un FDF recyclé bleu. Et puis, par rapport à Reynders, il est trop beau, trop photogénique, quoique il ait beaucoup perdu ces derniers temps. Son passé politique joue contre lui. Ce n’est pas un carriériste, ou plutôt, s’il l’est, c’est un atypique. Et de ça, bleus ou rosés, les chefs se méfient.
Les augures du journal Le Soir penchent sur la révélation fin d’année d’un roi mage parmi les prétendants à l’adoration du fils spirituel de Jean Gol. Le loustic qui sortira du chapeau de Reynders ne peut pas être sa sœur, c’est certain.
En attendant, les deux candidats cités plus haut jouent des coudes. On ne voit plus qu’eux. Ils y croient.
Il paraît que même dans le trou du cul, au moment d’être expulsés, les amibes se disputent encore la prééminence !...

15 décembre 2008

La FPP a encore frappé !

On a pu encore vérifier ce dimanche… le quatuor infernal, tous et toutes chefs de parti… deux hommes, deux femmes, et pas des intermittents du spectacle, non, du sérieux rien que de la vedette, présidents et présidentes… réunion du patronat politique, la FPP, la Fédération des Partis Politiques… et babillarde avec ça… cour de récréation, gamins, gamines… feux follets de la belle ouvrage… Ils n’ont pas encore trouvé le président des présidents, comme les autres qui ont bien le patron des patrons… Ça viendra, évidemment… quelques tractations, beaucoup de pragmatisme. Ils n’ont pas pensé, on se demande… une tournante : président des présidents à tour de rôle ? Prochain dimanche, j’envoie un mail dans les « zauditeurszonlaparole ».
Ah ! on peut dormir tranquille, plus question de dérapage, de folie bancaire. La rigueur, voilà le maître mot, comme il est lâché, disons qu’il est dans le quatuor sur toutes les lèvres en même temps.
Milquet et Durant, peintes en momies égyptiennes, donnant la réplique à Reynders Di Rupo, les lèvres peintes aussi, mais en plus léger, de peur qu’un des deux ne fasse vieux travelo et l’autre, ancien général prussien qui se faisait appeler tante Frida une fois par mois, du moins c’est ce que rapporte Sigmund Freud… un régal !
La rigueur, mais la plus rigoureuse… la rigoureuse rigueur des fermetés fermées !
Fortis, le capitalisme, les actionnaires, le procès, ce qu’ils sont pragmatiques et comme leurs conclusions coïncident ! Ils auraient pu faire carrière au sommet de Wall Street, remplacer Madoff au Nasdaq, s’ils l’avaient voulu. Mais non, trop modestes, le cœur trop belge, l’âme enfoncée dans le terroir comme la botte dans la boue des chemins forestiers ardennais…
Le drame de Fortis était tellement perceptible avant la divine intervention que Di Rupo dans un grand élan lyrique nous détaille les trois raisons qui rendaient inévitable le don de nos personnes au capitalisme progressif et harmonieux… Manque de pot, il en cite deux, une joyeuse commère l’interrompt, le roi Didier hoche la tête, et voilà l’homme de Mons démonté… moralité, on attend toujours la troisième… Vanden Boeynants faisait mieux : il inversait les raisons, la quatre passait avant la trois !... auparavant, il avait oublié la deux. On s’en bidonne encore !
Pareil d’une des deux charmantes qui parle de trois crises. Deux crises qu’elle cite, décidément c’est une manie. La troisième alors ? Si je vous dis que la première crise est climatique, vous aurez deviné le nom d’Isabelle Durant, voyons…
Quant au plan de relance, il est superbe. On ne va pas chipoter sur les milliards. Deux, c’est déjà pas mal. Le tout c’est de savoir qui seront les heureux bénéficiaires. Pas nous, suivant la logique de Helmut : Permettre le profit, investi le lendemain et licenciements en masse le surlendemain.
Nos hardis phénomènes le savent bien. Si l’industrie automobile se ramasse aux USA – et c’est possible d’ici la fin de l’année, même avec de la bonne volonté militante et social-démocrate, on pourra même plus aller à la feuillée dans la fagne de Jalhay avec les deux milliards…
Après les couplets patriotiques sur la pérennité du système capitaliste, nos héros ne pouvaient pas descendre tout de suite des pavois où ces dames et ces messieurs prenaient la pose.
Sans transition, comme dirait la marionnette des infos de d’Arvor, ils attaquèrent le chant des chants : l’Institutionnel…

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Là, ils sont impeccables, dans l’Institutionnel, pas un faux pli… ils sont nickel ! D’une seule voix : la table des négociations ! Ils aiment la table, la parlotte, le café qu’on sirote, les souvenirs qu’on égrène. Les Flamands en veulent plus de la discussion, de la table et de sa nappe… Ils veulent plus entendre parler des trois bourgmestres, un point c’est tout…
Seul petit conflit, oh ! minime, pas quelque chose de l’ordre de la mondialisation de l’économie, non… C’est Reynders qui ricane concernant l’organisation des écoles, les files d’attente pour les inscriptions… Di Rupo s’agace… Il s’énerve que l’autre soit bouché comme un pot… un mauvais wallon, presque !... Il faut féliciter Dupont, le ministre de la file, puis des quotas joués au loto étudiant. C’est une merveille, cet homme ! Milquet est bien d’accord, on sent qu’elle mollit pour ce sacré Dupont…
Bref, tout baigne, sauf pour la redevance télé. Les Flamands la paient plus. On croyait qu’à l’occasion des élections que Daerden allait faire une communication entre deux verres. Il la fera sans doute vers le Premier mai, mais on aura pas la télé gratis, pas encore… une ristourne qu’on aura… Pourtant, s’il y a bien une taxe qui touche les plus pauvres… et que Di Rupo sanglote quand il évoque le sort des plus malheureux… Voilà, il faut faire des choix. Nous avons voté pour un capitalisme mondial et rénové, Di Rupo rénove.
Le socialisme dernier rempart de la civilisation du fric, on aura tout vu !
C’est à partir de quelle catastrophe, de quel malheur, des militants songeraient à le remplacer ?

14 décembre 2008

Madoff & Ponzi…

Il s’en faut de peu qu’il n’y en ait pas une à raconter de gros calibre par semaine.
Ce n’est pas encore Général Motors, la dernière n’est pas mal quand même.
Bernard Madoff… un respectable qui finit dans la sciure !
Pas seulement les gens, les gouvernements aussi devraient être profondément écoeurés des enfoirés qu’on découvre tous les jours à l’affût dans les banques et dans les bourses et qui ont fait leurs choux gras d’un système capitaliste qui devient comme de la merde qui sort des égouts.
Plus on en aspire, plus il en vient.
Mais non ! les gens adorent ça. Il paraît que la merde les excite… Voyez les socialistes, tout fringants à présenter les rouleaux dans les latrines.
La révélation du jour, c’est un certain Bernard Madoff, accusé d’avoir mis en place une gigantesque fraude pyramidale.
Ce type est une grosse légume de New York. Son truc, le « schéma de Ponzi » (du nom de Charles Ponzi, le premier à avoir monté ce type d'arnaque en 1919).
La bêtise des pleins aux as atteint parfois des sommets. Ça fait marcher le petit personnel à la cravache, par contre ça devient gâteux quand un « banquier » propose un investissement à 100 % d'intérêts. Le cave donne 10 euros, l’escroc vous en rend 20 en utilisant l'argent déposé par les clients suivants. Le système est viable tant que la clientèle afflue, attirée en masse par les promesses financières (et d'autant plus tentantes que les premiers investisseurs sont satisfaits et font une formidable publicité). Les premiers clients, trop heureux de ce formidable placement, reviennent dans la chaîne eux aussi, s'ajoutant à tous ceux qu'ils ont convaincus.
Le phénomène fait boule de neige, entretenu tant que l'argent rentre et permet de payer à 100 % les nouveaux investisseurs. Le banquier prend une commission, bien compréhensible lorsqu’on voit les promesses qu'il fait, et qu'il tient. La chaîne peut durer tant que les clients arrivent par 2, 4, 8, 16, 32, etc. Lorsque la chaîne se coupe, la bulle éclate : tous les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont quitté le navire à temps et, surtout, le banquier.
On croyait que la connerie humaine quand il s’agit de gagner du pèze allait au moins retenir la leçon de 1919.

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Eh bien ! non…
Bernard Madoff à 70 ans est quand même un peu fondu, il aurait pu mettre les voiles quand ça a commencé de sentir le roussi.
Ce type a refait tout le monde, on dit même selon le Wall Street Journal, que des banques comme BNP Paribas en France, et peut-être l’une ou l’autre ineffable banque belge se seraient aussi fait sentir les poches.
Vous me direz ne pas plaindre un vieux schnock qui donne à une belle gueule dix millions de dollars, qui croit en recevoir 20 à la fin de l’année et qui fait tintin.
Le bruit court que l’escroquerie porterait sur 50 milliards de dollars, ça en fait des gaspards !
D’ici à ce que nos élites volent aux chevets de ceux qui se sont fait avoinés pour leur allonger nos biftons, il n’y a pas loin.
Ce qui m’écoeure dans ce nouveau rebondissement de l’agonie de la bête, c’est que les Etats, l’Europe, les dirigeants et même les électeurs sont toujours aussi friands du capitalisme.
Pire, Ponzi est en train de nous faire la leçon depuis sa tombe, il nous dit que les économistes sont des farceurs et que toute la science dans le monde parallèle au travail, à savoir le fric, c’est comme le Loto, il n’y a rien à savoir, rien à entreprendre, que tout est affaire de chance et de hasard.
Et à côté de cela vous allez voir Christine Lagarde et Didier Reynders qui prennent des allures de grands dispensateurs de leçons pour nous faire savoir que nous sommes des cons, mais qu’ils veillent sur nous.
Et les autres de la meute suivent, vive Ponzi maugrée le populo fourvoyé dans l’égout, tandis que Minc est à l’oreille de Sarko pour susurrer son miel incantatoire.
Soit, vive Ponzi, bande d’enfoirés !...
Madoff se lamente qu’il est fini… mais non, chéri, à 70 ans, toutes les suceuses des sables fins regrettent que tu n’aies pas rempli tes valises de beaux biftons, direction les Caraïbes. Il n’est pas trop tard.
C’est bénin ce que font ces pieds-nickelés, à côté des assassins du genre Khadafi qui pour un même résultat se croient obligés de massacrer des populations.
La caution payée de dix millions de dollars réclamée par la justice, Madoff, il t’en reste une belle pincée. Tire-toi, mec !...
Dans les palaces, tu auras l’occasion d’y retrouver tous ceux que tu as côtoyé dans les Bourses, dans les Conseils au sommet des buildings, pas encore convoqués, donc craints et honorables.
Peut-être auras-tu l’occasion de lire les lettres d’admirateurs qu’y reçoit – qui sait ? – quelque grosse légume belge dégoûtée du climat de Knokke-le-Zout.

13 décembre 2008

Le principe d’Helmut…

Hou ! Comme c’est technique… Des milliers d’économistes s’y sont délectés. C’est presque aussi fort qu’un article constitutionnel expliqué par Francis Delpérée !
Il s’agit – je suis sûr que vous l’aviez sur le bout de la langue - du financement d'acquisition par emprunt, également désigné par le sigle LBO (leveraged buy-out).
Avant d’y aller d’une voix sourde pour la prolepse des géniaux inventeurs, il y a tout lieu de penser que LBO est à la base de la crise bancaire et la mèche de la bombe de la récession.
Alors, qu’est-ce que ce machin ?
Il consiste à racheter une société en s'appuyant sur un effet de levier financier, c'est-à-dire en faisant appel à des organismes de financement spécialisés qui financent cette reprise par de l'endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier.
Autrement dit, quand on est sans le fric nécessaire, mais qu’on a envie de faire la transaction, on couvre le premier engagement de rachat avec l’argent des autres et parfois même avec l’actif du vendeur qui n’en sait rien !
On a tort de laisser le Monopoly dans les mains des enfants quand on pense qu’ils pourraient devenir trader, manager, ou banquier, à acheter et vendre des rues, des aéroports, des hôtels, rien qu’à jeter les dés sur la table de cuisine avant d’aller dormir, on en frémit.
On voit venir les carrières de loin de nos jours.
-Mon fils, tu seras escroc !...
Et pour certains qui ont mal tourné, on ne croit pas si bien dire !
Donc le LBO recouvre diverses configurations de financement, tant dans leur architecture intrinsèque que dans le degré de risque qu'elles recèlent.
Parmi les principaux types d'opérations, voici cinq belles pièces carnassières :
$ MBO (management buy-out): reprise par un fonds d'investissement avec les managers de l'entreprise ;
$ MBI (management buy-in): reprise par un fonds d'investissement avec des managers externes ;
$ LBU: Leveraged Build-Up ; opération consistant à construire un groupe en fusionnant ou en intégrant les « process » et structures de plusieurs sociétés en vue d'en constituer une autre, sensée dégager une valeur plus importante ou se négocier sur le marché (gré à gré) plus aisément.
$ BIMBO (buy-in management buy-out): opération mixant le management existant et des cadres de direction externes à l'entreprise.
$ OBO: Owner buy-out ou rachat à soi-même; opération consistant à générer un flux de cash au profit des actionnaires de la société, sans modifier significativement la répartition du capital.
- A force de jongler avec l’argent des autres, on finit par ne plus pouvoir emprunter pour rembourser à la place d’un plus malin qui a fait la même chose, à vos dépens ;
- Il arrive aussi qu’une multitude de petits emprunteurs sont à la toile de leur revenu (notez que par la titrisation certains on refilé la patate chaude au voisin) :
-Enfin, pour réussir dans ce genre d’exercice, il faut trouver sans cesse de nouvelles astuces.
En cas de retournement de tendance l'effet de levier marche à l'envers, et la perte s'affecte en priorité sur les fonds des investisseurs. Tablant sur une progression constante, c’est une obligation de résultat à court terme que les financiers font peser sur l'entreprise rachetée, délaissant parfois l'investissement structurel industriel pour une rentabilité immédiate.
La récession venant, tout le château de carte est par terre !
Qu’à cela ne tienne, les Etats récompensent les banquiers malhonnêtes en les renflouant !
C’est comme si on offrait une gérance de bijouterie à un braqueur de bijouterie !
Ces acquisitions pour le moins hasardeuses ont représenté en 2006 plus de 50% des opérations menées par des fonds d'investissement.
Sarkozy qui veut de nouvelles règles, comme les autres chefs d’Etat les plus riches de la planète, n’est pas sans savoir combien il est difficile de changer les pratiques.
En effet, plus les règles changent plus les banquiers s’activent pour en trouver les failles et découvrir une nouvelle martingale !
Quand on est devenu une machine à faire de l’argent que peut valoir le reste ?
Le comble, c’est que le particulier ne peut plus se passer de Fricotin le banquier.
En effet, toute dépense excédent une certaine somme doit être bancaire. Si vous achetez une maison de 200.000 euros et que vous arrivez chez le notaire des billets dans un sac, vous devrez lui prouver que c’est le résultat d’une longue et patiente épargne. Ce qui n’est pas simple, surtout si vous n’avez pas la comptabilité de votre épargne.

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Par contre, si vous avez un gros compte en banque, vous pouvez par un système de va-et-vient blanchir de d’argent noir et sortir de votre chapeau des fortunes, sans crainte d’ennuis.
Moralité, l’argent public est aux mains des escrocs. La Général Motor et Chrysler vont mettre sur la paille deux millions de personnes au moins. Et en attendant que ce tsunami américain fonde sur l’Europe, Sarko s’entiche d’Alain Minc qui lui a soufflé à l’oreille le « principe d’Helmut Schmidt ». Vous connaissez la rengaine : « Les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après-demain. »
Vous n’avez pas remarqué ? Les travailleurs passent toujours quand les autres se sont servis ! Sauf que cette fois-ci, ce qu’on avait oublié, c’est que les managers se sont servis en partant avec la caisse..

12 décembre 2008

Les fichiers du royaume.

-Bonjour Madame Unefois, c’est ici l’inspecteur Broebeleer de la police ici, pour compléter votre fiche BNG.
-Mon mari n’est pas là et je ne peux pas vous faire entrer. Vous comprenez, avec tout ce qu’on dit sur la police…
-Ce n’est rien, Madame Unefois, c’est ici l’inspecteur Broebeleer de la police ici, c’est pour écrire quelque chose sur votre fiche BNG.
-L’avez déjà dit une fois. C’est pas la peine de me le dire encore… et surtout ne me demandez pas de vous faire entrer, mon mari n’est pas là et avec tout ce qu’on dit sur la police…
-Madame Unefois vous l’avez déjà dit une fois…
-Bon, qu’est-ce que vous voulez à la fin ?
-Est-ce que vous étiez toujours vierge quand vous avez rencontré Monsieur Unefois ?
-Qu’est-ce que ça peut vous faire, espèce de petit dégoûtant !
-C’est pas pour moi, Broebeleer, inspecteur de quartier. C’est pour Vandeurzen et Dewael.
-Vous voyez que j’ai bien fait de ne pas vous faire entrer ! C’est tous cochons et compagnie et que ce soit pour vous ou pour les inspecteurs Vandeurzen et Dewael, mon mari a raison quand il dit de ne pas laisser entrer quand il n’est pas là.
-Ils sont pas inspecteurs ces deux là, l’un est à la justice et l’autre à l’intérieur…
-Non. Pas à l’intérieur, je vous dis. Surtout que vous me demandez si j’étais vierge quand j’ai rencontré mon mari. Bien sûr que je l’étais. C’est pas vous qu’avez volé des magazines cochons, une fois ? C’est pas pour autant que vous irez à l’intérieur quand…
-…votre mari n’est pas là. Et pourquoi, il est pas là ?
-Dites donc, c’est pour ma fiche aussi, ça, ou pour la sienne ?
-Et vos habitudes de consommation ?
-Ah ! mais, qu’est-ce que ça vous regarde que je « fais » ou que je « fais » pas ? …
-Pas combien de fois vous faites l’amour, mais combien de fois vous consommez ?
-Je ne vais quand même pas vous dire combien de fois je prends la chose en bouche, quand même !
-Vous prenez bien quelque chose en bouche ?
-Dites donc, il fait froid dehors…
-Je peux entrer ?
-Non. Mais qu’on se dépêche.
-Vos opinions religieuses ?
-C’est quoi mes opinions religieuses ? On va aller voter pour ça aussi ?
-Bin c’est pour savoir si vous allez à la messe. Si vous fréquentez le curé ou l’imam ?
-C’est quoi l’imam ?
-Répondez pas à la question par une question, s’il vous plaît, l’inspecteur Broebeleer connaît son métier !
-Vous me demandez si je trompe mon mari avec le curé ou avec le chose ?
-L’imam.
-Voilà quarante ans que je suis mariée et c’est la première fois qu’on me dit ça !
-C’est la police scientifique, Madame Unefois.
-Dites aux inspecteurs Vandeurzen et Dewael que je ne vais pas voir ce qu’ils font de leur soirée.
-C’est pas une réponse !

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-Eh bien ! c’est comme ça. Mais, je vous connais, vous ! Vous n’êtes pas le fils de Léontine ?
-Si…
-Le petit Léopold !... Elle sait comme vous avez mal tourné à poser des questions aux femmes seules, Léontine ?
-Je fais mon devoir, Madame Unefois.
-On dit ça, et on veut s’introduire dans les maisons des femmes quand le mari est parti en demandant si l’épouse était vierge avant de lui faire une proposition avec la bouche !...
-Enfin, c’est pas ainsi que ça va. C’est pour la Banque de données nationale générale, la BNG.
-Ainsi, le fils de Léontine travaille dans une banque et se fait passer pour policier dans le but de s’introduire chez une femme sous prétexte de poser des questions cochonnes pendant que le mari est pas là !
- Mais bon sang ! Ces informations sont enregistrées dans un réseau informatique où figurent 11 millions de « faits concrets »…
-11 millions de personnes sur 10 qui trompent leur mari et font ça par la bouche ! C’est de plus en plus dégoûtant, votre banque… Allez ! ouste… dehors…
-J’y suis déjà !
-…vous avez de la chance d’être le fils de Léontine, sinon, j’appelais la police !

11 décembre 2008

Assauts de cafards…

Le procès Lhermitte, tout le monde en parle. Si ça continue, Geneviève va devenir people, dix ans de moins et une chirurgie esthétique et elle fait la une de Gala.
C’est détestable d’en ajouter à ce procès. On écrit à tort et à travers aux lecteurs gourmands de sensationnalisme.
Tout aussi redoutable est de prendre position par rapport au couple Schaar-Moqadem. Quant à celle qui est dans le box, il est vraisemblable que condamnée ou non, l’enfer est dans sa tête et comme la ballade de François Villon : « Pauvres humains qui après nous vivez…
Ce procès « hors du commun » est révélateur de l’hypocrisie d’une société qui va de la calotte au turban, méconnaissant tout ce que l’on doit à la laïcité : la liberté de conscience, la séparation de la religion et de l’Etat, etc…
Arte a consacré un Théma à la religion et à la laïcité en Europe, ce mardi 9 décembre avec deux femmes remarquables : Elisabeth Badinter et Seyran Ates, Allemande d’origine turque, toutes deux écrivaines et philosophes.
Quel rapport, me direz-vous, avec le procès ?
La laïcité fiche le camp grâce au renfort inattendu des musulmans à la foi, n’oubliant pas d’y apporter le coran et l’absolue conviction de la supériorité de leur vision de Dieu sur celle des autres, alors qu’on venait à peine de remettre les cathos dans leurs églises.
Que ceux d’entre les immigrés qui ne sont ni intégristes, ni traditionalistes et qui ne nous méprisent pas, me pardonnent. Il n’est pas question d’eux.
On ne va pas disputer le fait, mais Moqadem est musulman. De la manière dont Lhermitte parle de leurs relations, c’est le choc de deux cultures. Dans le cas d’un mariage mixte, une Belge va souvent à la catastrophe quand elle ne se soumet pas à la religion et au mari !
Badinter et Ates n’y vont pas par quatre chemins, elles nous invitent à nous montrer moins accommodants, et plus fermes à la défense des droits de la femme.
Nous crevons littéralement de trouille des lois imaginées pour calmer nos démons fascistes et qui nous retombent sur le coin de la figure aujourd’hui, avec ce combat contre les croyances moyenâgeuses des nouveaux arrivants et que nous menons à armes inégales.
Moqadem vient d’un pays où la femme, en général, est méprisée, et souvent ravalée au rang de domestique. Refuser la parité et la laïcité semblent y être une opinion majoritaire.
Que Moqadem se soit arrangé pour vivre au crochet du docteur Schaar et que le docteur Schaar trouve son compte dans ce sponsoring, ne nous regarde pas.
L’effronterie dans certains cas est grande.
Ce procès n’est-il pas aussi celui d’une religion trop conquérante et qui passe vite de la persuasion à l’intimidation ? La laïcité semble de plus en plus mise à mal.
La pensée libre régresse partout en Europe. Un peu à cause des milieux chrétiens qui gardent la nostalgie du temps où l’Eglise avait son mot à dire dans la conduite de l’Etat. Elle s’est ragaillardie de la foi musulmane des nouveaux arrivants, ce qui, paradoxalement, rend le goût de la reconquête aux chrétiens
Notre lâcheté est grande devant les croisades futures et entremêlées qui se profilent à l’horizon.
Certains milieux dits « progressistes » feraient bien de ne pas confondre politique et religion.
La gauche n’a que faire des « militants » d’un genre particulier dont le souci n’est pas de faire justice des inégalités, mais de couler un système qui, tout mal fichu qu’il est, n’en est pas moins laïque et débarrassé depuis la Loi de 1905 en France (c’est moins sûr en Belgique) des influences de l’Eglise, du moins officiellement. Remplacer ce que l’on a connu par un régime religieux calqué sur celui de l’Iran est une probabilité qu’il ne faut pas exclure dans le futur.
Si c’est ça que vous voulez, vous le ferez sans moi.
Que les nouveaux arrivants fassent les sales besognes et trouvent réconfort et espoir dans la religion plutôt que dans un socialisme qui s’éteint, c’est vrai aussi que des laïcs en sont réduits à la même enseigne. Sauf, qu’ils connaissent les effets pervers d’une religion qui se mêle de la politique et du social.

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En Belgique, l’Église et l’État ne vivent pas séparés, mais dans une coexistence ambiguë depuis la Constitution de 1831. L’État prend en charge les traitements et pensions des ministres du culte. Le statut de la laïcité dérange. Elle est considérée au même titre qu’une religion. Alors qu’elle devrait être le principe pacificateur des religions entre elles, et seule à gérer les affaires de l’Etat.
La laïcité n’est pas une religion. C’est le seul lien qui subsiste entre les individus dans le respect de chacun.
Evidemment, quand on n’a aucun principe et qu’on ne fait montre de religion ou de laïcité juste pour se faire réélire…

10 décembre 2008

Ça tourne mal !

L’apathie générale est grande.
Penser que les gens tiennent à la démocratie, à la liberté du commerce et à celle d’entreprendre, est faux.
Les gens sont complètement hors sujet, en phase ou, si on veut, en « idylle » avec une morale d’Etat, même si certains d’entre eux vivent sans éthique, s’en défendant pour éviter la sanction.
C’est une des premières réflexions de la philosophie :
L’Homme est rassuré quand il pense que l’Etat veille sur lui ! Il ne pose la question de la liberté que lorsque celle-ci n’existe plus et qu’il est trop tard pour la sauver. Mieux encore, la plupart vivent et meurent sans la conscience de ce qu’est la liberté.
Il besogne quand il le peut, consomme s’il a les moyens et se résigne dans tous les cas de figure de n’être pas à la hauteur, quand on lui demande de faire plus d’efforts et qu’il ne le peut pas.
Il vit de plaisirs simples à sa portée et qui ne le portent pas à réfléchir sur sa condition, des plaisirs passifs où il n’est pas acteur, mais spectateur. Quand il en est privé, il se dit d’abord que la cause première de cette privation gît en lui-même. Il estime que cette régression n’a été possible que parce qu’il n’a pas été assez performant, que l’esprit de compétition est moins prégnant en lui et il s’en désole.
C’est dire que cette crise, il ne l’analyse pas. Il n’en cherche pas les causes. Il la subit, c’est tout. Il gobe les sornettes des économistes, se réjouit des « mesures » pour redémarrer l’économie et croit – dur comme fer – que ça va repartir comme avant, comme si de rien n’était...
Il aura subi quelques retards : salaire, espérance, plan de carrière, mais, baste ! il pense qu’il va rattraper demain le temps perdu, par plus de travail.
Il a bien une vague idée de l’écologie, mais il ricane aux propos de ceux qui prédisent des pénuries, des conditions nouvelles de vie, etc. Il écoute, il acquiesce tout en restant dubitatif.
Il ne croit pas possible de revenir en arrière tant son confort est encore modeste.
Quand Jean-François Kahn, Michel Onfray et combien d’autres, par exemple les rubriques de Marianne (Les Blogueurs associés, Malakine cette semaine), disent que nous ne sommes plus dans le système capitaliste, et que c’est en vain que l’on essaie de moraliser ce qui reste, il refuse d’entrer dans ce raisonnement, sans pouvoir en donner les raisons !

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Bien sûr, l’opinion dérangeante est complètement ou presque censurée. On entend rarement des arguments qui désavouent le consensus officiel. Ils font peur, donc ils sont hors norme, impossibles ! C’est comme si les gauchistes avaient brusquement raison ou que Sarkozy était devenu fou !
Les gens n’ont pas compris qu’en sauvant les banques, on a sauvé des intérêts, des emplois, tout ce qu’on voudra sauf la pérennité du système capitaliste, essentiellement basé sur la liberté d’entreprendre, mais aussi sur la responsabilité de l’entrepreneur d’assumer ses échecs.
Ils n’ont pas compris que les plans de relance et les aides aux entreprises procèdent de la même logique et que, à moins d’un passage en force d’une forte opposition, le capital collectif mis à contribution ne contribuera pas à améliorer le sort collectif.
Les gens ne comprennent pas pourquoi les milliards versés dans les trous du système ne pourraient pas l’être pour améliorer leur pouvoir d’achat, la sécurité sociale et les pensions ? Ils ne saisissent pas la réalité d’un courant qui passe du travail à la fortune, en un véritable essorage d’une classe productive pour une autre productiviste par délégation, et qu’il est impossible sous peine de chaos que ce courant s’inverse.
Le système capitaliste a vécu entraînant dans sa chute les semblants d’une démocratie qui ne s’est pas faite avec lui, mais plutôt contre lui. Un régime nouveau se cherche.
Il émerge déjà. Ce sera sans doute une oligarchie camouflée, sous le motif qu’il n’y a pas moyen d’échapper à la tradition économique, de la banque et des Bourses.
Pour l’instant, ce n’est encore qu’une démocratie en phase de rétrécissement.
Et puisque les gens ne voient pas, en décembre 2008, que ce n’est plus le régime dans lequel ils avaient vécu jusqu’en 2007, cette oligarchie aura tout le temps de se perfectionner, de resserrer les mailles du filet, avant de placer les masses devant le fait accompli.
Il est à retenir que les acteurs actuels du pouvoir en sont les complices.

9 décembre 2008

Souriez : vous êtes fichés !

Nous avons reçu l’interview de Monsieur Libre Dernière-Soir, journaliste pluraliste et attaché-détaché du cabinet à usages multiples et plans variables du Ministère des Utilités.

Richard III : La Chine a été émue par notre effort de 2 %. Elle nous a prêté un haut fonctionnaire Issu directement de l’Administration de Xintai, une ville de la province du Shandong, pourquoi faire ?
Libre Dernière-Soir : monsieur Wu Yuzhu est le responsable de l'établissement psychiatrique, de Xintai. Son expérience de l’hébergement gratuit de pétitionnaires, aux frais du gouvernement local, peut nous être utile.
Richard III : Quand entrera-t-il en fonction ?
L D-S : Tout de suite, au procès Lhermitte.
R : C’est lui qui va décider si Geneviève était saine d’esprit au moment des faits ?
L D-S : Non. Sa fonction est tout autre. Il va estimer si la conduite de ce procès ne va pas amener certains à faire des pétitions. C’est une sorte de rodage, en quelque sorte.
R. : Maître Magnée ?
L D-S : Il est fiché irresponsable depuis longtemps, mais inoffensif. Nous n’internons pas ce genre de patient cyclothymique. Les plus dangereux n’excipent pas de cette catégorie. On ne pétitionne pas chez les avocats…
R : Lesquels sont les plus dangereux ?
L D-S : Vous n’avez pas lu mes articles ?
R : Non. Je ne lis que ceux de Gaston L.
L D-S : Eh bien ! En deux mots, le gouvernement d'une ville de l'est de la Chine enferme dans un hôpital psychiatrique les pétitionnaires qui cherchent à se rendre à Pékin pour obtenir justice. Ils y sont soignés, drogués et rendus à la vie civile dans un état raisonnable, en un mot guéris ! 18 pétitionnaires ont ainsi pu être sauvés.
R. : Ce sera la mission de Monsieur Wu ?
L D-S : Comme Monsieur Magnette fut jadis le monsieur Wu de Charleroi, le Ministre des Utilités espère pouvoir purger la nation de ses pétitionnaires.
R. : Par exemple, puisque vous citez Charleroi… Monsieur Olivier Chastel, MR, dénonciateur de certains faits, notamment sur Charleroi, est-il susceptible de faire partie du premier lot de pétitionnaires ?
L D-S : Purgé en psychiatrie !... Mais c’est un contre-exemple. Comme Madame Houart, la patriote…
R. : Purgée, elle aussi ?
L D-S : Oui. Mais avec montée en grade, ennoblissement et promotion pour ces gens-là. C’est une question de principe. Monsieur Wu est très fin, très Chinois. Ils purgent tout le monde mais pas de la même façon et surtout pas avec les mêmes résultats. Tous ceux qui ont besoin d’être soignés le seront. Mais certains le seront plus que d’autres… La maladie a toujours eu des variations allant de la bénignité à la malignité.
R. : Mais alors… quelle est la politique du ministère des Utilités dans l’utilisation de Monsieur Wu ?

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L D-S : Les vrais pétitionnaires sont des contestataires nés. Ils contestent tout et empêchent les Autorités d’accomplir leur grand dessein ! Mais, ils ont la sottise de pétitionner devant les ministères, d’assiéger de courriers indésirables les gens de bien qui travaillent au renouveau de la Belgique… de s’aller suspendre aux grilles du Centre de détention de demandeurs d’asile à Vottem, bref, de se faire remarquer et donc ficher !
R : Quel est le but de l’action de Monsieur Wu ?
L D-S : …rendre toute la noblesse à la démocratie.
R. : Il y a du boulot !
L D-S : C’est la raison pour laquelle Monsieur Wu va sans tarder mettre en asile psychiatrique ceux qui trouvent que les 2 % supplémentaires de la dette, c’est ridicule.
R. : En effet…
L D-S : Il veut aussi que l’on ait plus de respect pour les partis. C’est ainsi que les attaques contre les personnalités, Reynders, Di Rupo, Onkelinx et les autres seront synonymes de pétitions.
R. : L’Asile ?
L D-S : A commencer par ceux qui échappent au contrôle des vrais professionnels de l’information.
R. : C’est-à-dire ?
L D-S : Monsieur Wu en a fait toute une liste.
R. : Les écrivains « rentrés » d’Internet ?
L D-S : Ceux-là en premier lieu.
R. : Excusez-moi, il faut que je vous quitte.
L D-S : Attendez. Je n’ai pas fini. Je n’ai pas encore parlé des conditions très saines, très humaines d’internement.
R. : Ce sera pour une autre fois. Je cours m’informer s’il y a encore des places dans le prochain avion pour Caracas.

8 décembre 2008

Un dimanche fou !

Paul Magnette : 4 à 5 milliards de déficit, 2 % pour relancer la machine et arrêter la récession.

Sabine Laruelle : C’est un peu court jeune homme. On pourrait dire, ô dieu, beaucoup de choses en somme… Où souhaitons-nous aller ? Bouster l’économie… OK pour un déficit de 2 %.

Les Chœurs de la RTBF : Arrêtez, Néron : j’ai deux mots à vous dire. Britannicus est mort : je reconnais les coups. Je connais l’assassin…

Les Choristes d’RTL : Et qui madame ?

Les Chœurs de la RTBF : Vous !...

Marc Depenintgen (journaliste) : Lhermitte a une mélancolie délirante.

Isy Pele (professeur émérite) : C’est un syndrome post somatique.

Joelle Milquet : In fine, le bon milieu est dans le déficit de 2 %.

Jean-Mi Javaux : Il faut que le déficit soit utile !

Les Chœurs de la RTBF dans le chant des déficits : Ah, sentence ! Ah, rigueur inouïe ! N’aurais-je tant vécu que pour cette infamie !

Les Choristes d’RTL, Geneviève Lhermitte dans le rôle d’Iphigénie : D’un peuple impatient vous entendez la voix. Daignez m’ouvrir les bras pour la dernière fois.

Paul de Grauwe (économiste et surtout distingué) : Relancez, mais relancez donc. Il faut casser le cycle déflationniste.

(Un régisseur apporte une vieille Ford. Tous se précipitent pour la casser.)

Dominique Theris (Era) : (Elle regarde les autres casser la vieille Ford.) Toutes nous aurions pu passer à l’acte !...

(Thème de la goutte d’eau qui fait déborder le vase chanté par Adamo, sur l’air « Tombe la neige ». tandis que tous passent à l’acte. The Voice en réchappe, mais c’est tout juste.)

Eric Domb (basse noble) : Augmenter le taux d’emploi.

(Rudy Aernoudt et Philippe Moureaux viendront en baissé de rideau s’injurier sur scène pour la grande joie des enfants.

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Non. Bien décidé. Je pense ne plus regarder des spectacles qui, dans la tête des initiateurs, seraient propres à relever le moral des citoyens ; mais là, c’est trop.
Nous vaincrions « notre » crise mondiale avec nos 2 % de déficit ! Barak nous envie…
Faire croire que : 2 % « est-ce trop, est-ce trop peu ? » va faire tout rentrer dans l’ordre, on en reste étourdi…
Avant ce dimanche, je me disais qu’on va trinquer, avec quand même des gens intelligents à la barre. Catastrophe ! Ces gens ne connaissent rien, mais ils parlent de tout avec l’air si compétent… Le Belge apprécie l’air compétent.
Le premier récif, le premier iceberg, ce sera pour notre gueule !...
Merde… J’étais peinard. Avec leurs conneries, j’ai la trouille.
Quant à RTL et son histoire modernisée de Jack l’éventreur : c’est plus la peine de faire le procès du siècle (Heureusement qu’on est dans le suivant de celui de Dutroux).
Les psy et les économistes sont bien d’accords. Economisons ! Quand on sera tous égorgés…

7 décembre 2008

2015 : quelle culture ?…

Dans nos pays déculturés à force d’insister sur l’omniprésence de l’économie dans l’ensemble des activités humaines, Liège serait en passe de proposer sa candidature de « capitale européenne de la culture »… pour 2015, en concurrence avec Mons poussée par le mazarino local, l’ineffable Di Rupo.
En 1715, oui ça remonte… Emmanuel Kant, dans son « Mémoire sur les différentes races humaines », pense que les mélanges des races (1) provoque la diminution graduelle des qualités de l’espèce humaine, d’où une interrogation qui en découle : « Le brassage des populations, loin d’enrichir la culture, l’appauvrirait-elle ? »
Paradoxale et sous des dehors controversables d’ethnocentrisme, la pensée de Kant, si on oublie son côté scandaleux sur la question du métissage et en se concentrant essentiellement sur la culture, est-elle si éloignée que cela d’un réel sentiment de déperdition au niveau européen ?
Sans entrer dans la polémique sur les candidatures des villes wallonnes, la réflexion de Kant a-t-elle encore une certaine pertinence, au sein de cette actualité postulante ?
L’exclusion, dont on parle tant depuis que l’Office des Etrangers s’arrange afin de procéder à des expulsions spectaculaires, n’est-elle pas également propre à la culture en Belgique, non seulement entre les classes sociales, mais aussi et surtout par le regroupement instinctif des populations suivant les pays d’origine ?
Notre société sur le modèle des sociétés historiques a créé une distinction entre les citoyens de plein droit et les autres, dans une pléthore de statuts dont le plus malencontreux est d’être sans papier. Ce qui, pour une Société qui conditionne les droits par rapport à la reconnaissance administrative, est la pire des situations.
Afin de se prémunir de la « violence » extérieure, les étrangers de même origine, notamment des communautés venant du Maghreb, se sont regroupés dans des diasporas repliées sur elles-mêmes, dont certains membres, sous l’emprise d’un intégrisme religieux, s’opposent farouchement à nos mœurs et à nos cultures. Comment dès lors ne pas voir un des aspects de la pensée de Kant, lorsqu’il parle de la diminution graduelle de la qualité des sociétés ainsi composées ?
C’est la culture occidentale qui s’amoindrit, au lieu de s’en trouver enrichie comme le laisse croire certains discours qui escamotent le problème en rêvant d’un humanisme qu’il est aisé d’appliquer aux autres, mais qui se réduit à de la théorie, quand il s’agit de l’appliquer à soi.
Notre société a bouleversé les anciennes structures par la force de ses besoins de main-d’œuvre à son économie ; mais sous prétexte de mettre fin aux exclusions, elle les réhabilite d’une autre façon : celle de la barrière entre les cultures, en commençant d’abord par faire une distinction entre les familles qui peuvent se cultiver, et celles qui ne le peuvent pas, et cela toutes nationalités confondues. La suite se devine. Il était évident qu’allaient se replier sur elles-mêmes, les communautés étrangères du raz des pâquerettes. Par la diminution du nombre - dû au non renouvellement des générations – l’ancienne population autochtone perdrait ensuite une part importante de son patrimoine culturel.

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Liège, capitale européenne de quelle culture ?
Et qu’on ne vienne pas parler des fariboles sur l’ouverture au monde et les enrichissements mutuels, par des apports interculturels féconds.
C’est de bonne politique aujourd’hui d’en claironner le succès. On voit le résultat.
Après avoir réglé le compte des fanatismes religieux et s’être à peu près débarrassés de la pesanteur de la Loi d’un Etat proclamé catholique, et devenu laïc à force de patience, nous sommes en passe, sous prétexte d’ouverture et du droit à la liberté du culte, à nous couvrir de minarets !
Et nous croyons que c’est bon pour la culture et pour l’exemple que nous donnons de l’autre côté de la Méditerranée, alors que l’on s’y moque de nous et que l’on y fait une politique hostile à la nôtre, sauf dans les régions vivant du tourisme où les Autorités locales sauvent les apparences !
Au lieu de culture, parlons plutôt de la catastrophe de l’enseignement de notre langue, le français, et demandons-nous si nous faisons suffisamment d’efforts financiers dans un enseignement à bout de souffle, pour intégrer réellement les jeunes générations venues d’ailleurs, comme la nôtre du reste, en perdition quasi totale, un genou en terre devant l’abêtissement supplémentaire produit par l’électronique.
Inquiétons-nous de faire comprendre aux religieux que la loi d’un Etat laïc en Europe, prime sur la loi coranique.
Gardons-nous d’enfermer dans des cités des populations émigrées venues du même lieu géographique, disséminons-les autant qu’il se peut, et puisque nous les avons accueillies procurons leur un travail décent et une couverture sociale égale à la nôtre, sinon ne les accueillons plus.
Ne nous berçons pas du mot « intégration », quand la deuxième ou la troisième génération décide de revenir à la burka.
Après, nous pourrons parler d’une culture commune et enrichissante.
Aujourd’hui, nos hommes de gauche qui excellent dans les personnages à tête d’ange, accumulent des nuages au-dessus de nos têtes, pour des résultats opposés à leurs songes creux sur une fraternité universelle qui relève, pour encore longtemps, de l’utopie.
C’est curieux – j’en suis conscient - comme on juge sévèrement dans des milieux qui s’intitulent eux-mêmes progressistes, les propos semblables à ceux-ci. Alors qu’on laisse le monstrueux discours capitaliste envahir la planète, pratiquer allègrement la ségrégation par l’argent, exploiter de façon indigne de vastes régions à jamais sous-développées et détruire l’ébauche d’une civilisation mondiale humaniste aussitôt montrée du doigt comme portant atteinte aux lois du commerce !
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1. L’état des connaissances au début du XVIIIme siècle permettait encore de croire qu’il y avait des subdivisions en espèces de la race humaine. Bien entendu, ceux qui le pensent encore aujourd’hui sont des racistes et cet article n’a pas vocation de polémique, étant entendu que l’humanité est une et s’est répandue sur la terre à partir d’une petite et unique souche dont les origines seraient africaines et que ceux qui pensent différemment n’ont pas leur place dans ce qui pourrait devenir une polémique à propos de la culture.

6 décembre 2008

Qui paiera pour Reynders !

Pour être en phase, on l’est ! Même si c’est celle de Kondratieff, phase B… le toboggan vers la sortie… Je l’ai déjà écrit, prévenu… enfin pour ce que ça compte, il y a tant de mariolles entre la réalité qui est la nôtre et un plateau de TV, que c’est plus la peine…
N’est-ce pas celui qui tient le micro qui a toujours raison ?
A la veille de toucher le sapin qui n’est pas celui de la caisse, mais du Père Noël, ce n’est pas le moment de jeter un froid, même s’il givre en fleurs symétriques sur les vitres des gens qui ne peuvent plus se chauffer.
En attendant la grande dèche, une sorte de non sens s’installe qui prélude au chaos politique. Les Attali et les Minc sont sur la brèche, forcément là où il reste un peu de pognon… tandis que Jean-François Kahn s’esclaffe à propos du capitalisme qui n’en est plus un.
Nos Houdini de l’évasion, à la tête des entreprises et des Etats occidentaux, jetés comme Buridan « en un sac en scène », enlèvent leurs chaînes en hâte pour sortir de la flotte et nous présenter la facture. Mais, contrairement au héros du cirque, il est fort probable qu’ils n’y parviendront pas.
L’avantage de raconter des craques : les gens mourront inconscients et heureux en noyade collective, proférant jusqu’à la dernière minute des mots d’amour pour le système capitaliste.
C’est y pas beau, ma colombe ?
Les plus intelligents des roublards, pas les Lippens, les Davignon, barons, marquis et machin chose, repris sur le catalogue des bons chevaliers et tombés à la première redoute, non, les roublards de seconde ligne qui ont laissé monter au feu les matamores ont compris qu’il fallait mettre en place quelque chose d’entièrement nouveau. Si le capitalisme est fini, ce n’est pas pour autant la fin de la prise de pognon sur le dos de la plèbe, se sont-ils dits, non sans raison.
Question de survie, ces acteurs de l’ombre agissent déjà, certes. La solution n’est pas au coin de la rue, même pas dans les discours de Nicolas Sarkozy, mais elle doit bien être quelque part. La formule devrait être simple pour un résultat limpide : comment dégager une règle qui laisserait les manants au boulot et les « élites » en croisière ?
C’est ici qu’interviennent les Minc et les Attali. Quel système sortira de ces tâtonnements ? S’adresser à eux passe le temps et éclaircit l’abstrait. Ils ont des brouettes de figures. Ce serait bien le diable qu’il n’y en ait pas une qui finisse par coller à la réalité.
Les temps sont magiques. Ils n’ont d’équivalent que la dernière année de la guerre 14-18, quand quelques mois avant la défaite, les Allemands attaquaient en masse et qu’on doutait de la victoire.
Personne n’aurait su dire l’issue du conflit.
On en est là à propos de la crise économique.
L’impuissance des puissants laisserait une place au libre arbitre de chacun, si les foules n’étaient pas anesthésiées par des dizaines d’année d’intox !
Pourtant, comme en astronomie, il existe une fenêtre de tir. Mélenchon l’a compris. Besancenot aussi. Nos patachons de la social-démocratie, pas encore. Ce sont les collabos malheureux, les futurs crânes rasés de la débâcle libérale. Je trouve quand même pitoyable que Di Rupo et Onkelinx paient pour Reynders !... Ils ne méritaient pas ça…

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Il est impossible de prévoir le modèle qui s’imposera. Il faudra peut-être dix ans pour cela. D’ici là bon nombre de protagonistes de la malheureuse affaire des banques seront morts. Beaucoup d’entre nous, comme ceux qui sont morts en 44, ne connaîtront jamais l’issue de la crise.
Et encore, après dix ans pour les préludes, trente ou quarante ans seront nécessaires pour qu’un nouveau système émerge.
Hélas ! le peuple n’a plus les réactions de 1789, de 1870, de 1917, de 1968… conduit et parfois trompé par ses meneurs. Au moins, il existait ! On ne l’avait pas réduit à l’état de légume, réclamant plus de gadgets, dévorant pop-corn et choco en salle de cinéma, se croyant libre.
Avant notre déchéance, il raisonnait « terrible » le peuple, mais il raisonnait « juste » !
Aussi, qu’on ne s’attende pas à un nouveau printemps du capital, un nouvel âge d’or, où le bon laboureur recevrait la juste récompense de son labeur.
Il est possible de voir émerger un système encore plus violent que le capitalisme, un nouvel ordre dont on n’a pas idée. Pourquoi pas ? On l’appellerait une nouvelle démocratie platonicienne, un nouveau siècle de Périclès ouvert à nos pas : 50.000 citoyens pour 300.000 esclaves ! Ah ! on la voulait la démocratie à l’athénienne…eh bien ! on sera servi.
Car les mots n’ont plus la valeur qu’on leur attribue. Ils ont été falsifiés.
Et en fin de compte, ne court-on pas à grandes enjambées vers la société ancienne ? Une société dichotome où le bonheur serait parfait pour 50.000 privilégiés vivant de la sueur de 300.000 esclaves, ce n’est, après tout que six esclaves pour un homme libre !
Voyez comme je dis des bêtises !
Cette Société à la grecque est déjà dépassée en 2008 ! Six esclaves pour un riche, n’est-ce pas aujourd’hui le commencement de la misère pour ces gens-là ?

5 décembre 2008

La Belle Ferronnière.

- François ?
-Qui ça ?
-Premier.
-Il est pas là.
-Où est-il ?
-Il s’apprête à partir chez sa grand’mère à Melegnano, la semaine prochaine.
-Quoi faire ?
-Qu’est-ce qu’on va faire, penses-tu, chez sa grand’mère ?
-Je ne sais pas, moi…
-D’abord qu’est-ce que tu lui veux ?
-Non. Rien. C’était pour savoir s’il était là…
-C’est pas toi qui as des parents à Pavie, via dei Platani ?
-Oui.
-Il veut plus te voir. Tu lui portes la poisse.
-Comment ça ?
-C’est bien toi le P’tit Quinquin ?
-Oui.
-Charles ?
-Oui.
-C’est bien ça. Surtout lui parle plus de Pavie. Lui parle plus du tout…
-Pourquoi ?
-Il a consulté. Il devient fou. Il croit que quelqu’un s’est réincarné en lui.
-Réincarné ?
-Oui. Avec un nom comme le sien, tout concorde.
-Et alors ?
-Tu devrais le retenir prisonnier, pour qu’un de ses fils épouse ta sœur !
-Mais il a pas d’enfant !
-Oui, mais toi tu as une sœur ?
-J’en ai même quatre !
-Là, tu vois bien.
-Je comprends plus rien.
-C’est comme l’école. Il y va plus.
-Il va plus au lycée du Drap d’Or ?
-Non, il y va plus.
-Pourquoi ?
-Il s’est fait renvoyé.
-Qu’est-ce qu’il a fait ?
-Il s’est battu avec un élève.
-Qui ?
-Un certain Henri.
-Celui qu’on appelle l’huître ?
-Oui. Henri l’huître.
-Où il est François ?
-Je te l’ai dit, il veut plus te voir.
-Si c’est comme ça, tant pis…
-Qu’est-ce que tu voulais lui dire ?
-C’est rapport à Madeleine…
-Oui ?
-Celle qu’il fréquente.
-Et alors ?

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-C’est la femme de Ferron.
-L’avocat de l’affaire des bagnoles ?
-Lui-même.
-Elle a plaqué Ferron, pour François. Et alors ? Qu’est-ce qu’elle a Madeleine ?
-Justement, elle l’a.
-Quoi ?
-Il n’a qu’à demander à son astrologue…
-… ?

4 décembre 2008

Un peu de philosophie.

Qu’est-ce qui pousse un personnage en vue dans l’exposition de soi, si ce n’est la concupiscence à la fois des biens terrestres et du pouvoir ; sinon, cette sotte vanité qui fait croire que l’on est le meilleur et qui disparaît peu à peu avec l’usage des autres et le peu d’intelligence qu’on a ?
Reste que la bête politique est un personnage à la fois fascinant et repoussant.
La politique est le plus inconsistant des savoirs. Elle place l’homme en porte-à-faux entre le réel et la chose rêvée. Comment concilier le pouvoir avec la modestie ? Enfin, il est impossible d’avoir autorité sur les autres en prêchant la responsabilité de chacun, quand l’instinct premier est la désobéissance.
Dès que l’on réfléchit à sa propre conduite on s’ouvre aux paradoxes que tout pouvoir soulève.
La concupiscence est donc le puissant levier qui fait sortir du lot. C’est le fond secret du Moi, son masque est la foi, l’altruisme et l’amour des autres.
Même les plus sanguinaires dictateurs sont sincères lorsqu’ils se disent bons, soutenus dans cette bonté par l’amour du bien général qui les rend si cruels au sort des particuliers.
En réalité l’amour qu’ils professent distille en même temps le mépris du corps social.
D’où une règle générale : la politique est une machine à fabriquer des monstres.
Qu’est-ce que le bien public ?
Est-ce préserver les biens et si besoin est par la force ?
Ou est-ce donner à tous suffisamment de moyens pour échapper à la misère et à la convoitise du bien d’autrui ?
Quitte à sévir seulement après, afin de réfréner les instincts pervers qui ne se satisferont pas d’une honnête aisance ?
Pour réussir dans ce métier difficile de l’exposition de soi à la satisfaction générale, il faut paraître ce qu’on n’est pas et quitter des amis qui seraient de nature à nuire à sa propre ambition.
Il faut être obséquieux à bon escient, humaniste dans l’envolée de rhétorique, dilettante lettré et toujours répondre d’un air assuré, surtout à la question qui soulève des océans d’incompétence.
Bref, faire coexister en soi le maître et l’esclave, le pardon et le ressentiment, le juste et l’injuste, le lettré et l’inculte.
Les moments difficiles, telle la crise que nous traversons, doivent paraître maîtrisés afin de rassurer les peuples. Le discours du gouvernement belge à la veille du 10 mai 40, alors que nous allions être envahi par l’armée allemande et vivre quatre années de cauchemar est tout à fait remarquable de fermeté, de force tranquille et d’optimisme. On a vu ce qu’il en a été !
Ce n’est pas par perversité que les personnages politiques mentent à propos des soubresauts de la bête capitaliste, c’est parce qu’ils craignent que même des propos mesurés et justes n’atteignent les foules dans leur hystérie.
Ils mentent pour ce qui semble être un devoir. Et ils entraînent avec eux l’ensemble des médias, moitié complaisants, moitié dubitatifs.

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D’un côté l’égoïsme de caste et de l’autre l’abstraction utopique, il n’y a pas à barguigner. Puisque nos Etats sont par nature conservateurs et réalistes, la politique de pouvoir privilégiera l’égoïsme de caste. C’est tout naturellement un pouvoir dévolu aux libéraux. Il a fallu inventer la social-démocratie pour y inclure les transfuges de l’abstraction utopique, c’est-à-dire les socialistes, avec les résultats que l’on sait.
Le socialisme sous le couvert du libéralisme poursuit ses déclamations des libertés d’un idéal démocratique absolu afin de soumettre par l’aliénation et la servitude une population essentiellement vouée au travail et au service des riches.
Encore ce socialisme-là n’avoue pas ce qu’il inflige aux petits, il invoque, au contraire, des adéquations momentanées à l’Ordre par un devoir d’adhésion.
Tout finit par se savoir. Hélas ! souvent quand il n’est plus possible de retourner là où cela a dérapé, quand il n’est plus possible de cacher ce qui n’est pas beau à faire voir, ce qui est la définition de l’impudeur, en quelque sorte.
Aujourd’hui que l’on a bradé ce qui reste de l’Etat indépendant au capital, nous assistons impuissants et avec nous nos suborneurs, à la victoire de la banque et du banquier, dignes successeurs de nos antiques épiceries, des anciens détaillants, âpres aux gains et qui depuis Germinal se sont élevés au rang qui nous les font redouter dans les Conseils d’administration.
Même déconfite, la Banque triomphe et nous écrase ! Même par terre, elle nous en impose. Notre seule issue était de la laisser crever, quitte à souffrir un moment avec elle et de voir affluer dans les rues les malheureux à son service.
Devant cette préfiguration du désordre, l’Etat a eu peur et changé les règles. C’est le condamné qui a pris le pouvoir, quand l’homme juste en a été chassé.
Notre servitude involontaire est devenue volontaire et la règle, notre asservissement.

3 décembre 2008

Un PDG sans complexe.

On n’en a presque pas parlé en France, à peine en Belgique, vous pensez. C’est que la social-démocratie est la machine sur laquelle compte le plus... la droite !
Je veux parler du parti de Gauche (PDG ou PG pour la forme) créé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, démissionnaires du PS de Martine Aubry.
Que Mélenchon et Dolez sortent du PS parce qu’ils y étouffaient ne doit pas réjouir le PS français, pas plus que Di Rupo et Onkelinx en Belgique, d’autant qu’on y est à six mois des élections.
Le PS belge va devoir fournir un gros effort d’imagination pour raconter à ses électeurs une histoire de la crise qui l’arrange et comment les sociaux-démocrates l’ont ressenties ! Que les défenseurs de l’orthodoxie capitaliste soient en même temps les champions des travailleurs, voilà qui promet des acrobaties verbales.
En France, il semble bien que la situation se clarifie à gauche depuis que certains socialistes sont sortis de la mouvance social-démocrate. Mélenchon et Dolez ont retrouvé d’instinct le langage révolutionnaire qui manque si cruellement aux maîtres du PS belge, en renouant avec les grandes figures du passé, de Jaurès à Louise Michel et même de Robespierre. Cette fraîcheur ranime l’espérance et fait croire à un autre destin.
Si la sourdine a été mise à cet événement, c’est que la gauche du PS pourrait être majoritaire en voix traditionnellement réparties sur les formations d’opposition, non pas à cause de la dispute des chefs du PS, même si cette dispute doit être prise en compte, mais parce que d’Olivier Besancenot et Arlette Lavilliers, en passant par Marie-Georges Buffet et les socialistes français qui sont proches des thèses de Mélenchon, en gros, la gauche qui ne veut plus de la social-démocratie comme modèle pourrait réunir plus d’électeurs que le parti socialiste !
Pensez donc, à peine lancé et déjà boudé par les médias, le Parti de Gauche recueille 5000 signatures et fait salle comble à son meeting fondateur à l’Ile Saint-Denis dans la banlieue parisienne.

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C’est comme si un vieux socialiste du boulevard de l’Empereur à Bruxelles secouait le cocotier pour refonder un socialisme de la lutte des classes. Et qu’aussitôt surgiraient des sections, du syndicat et des Loges locales, des signes inquiétants mettant en cause la politique collaborationniste de Di Rupo et Onkelinx. Imaginons trois mille personnes dans une salle d’Ixelles, pour une refondation du PS.
Quoique ne manquant pas de travailleurs déçus par la tournure que prennent les prolégomènes de la fin du système capitaliste, le Bureau du PS à Bruxelles n’est pas inquiet pour son avenir.
Dans ses sections, le PS distille des mandats communaux et syndicaux. C’est ce clientélisme qui résiste au changement et fait barrage au militantisme désintéressé.
Quelqu’un de sincère qui tente de naviguer entre les mouvances des mandataires pour se frayer un chemin dans les comités locaux afin d’y amener un point de vue original est aussitôt « détruit » par les caciques qui ont malgré leurs ambitions réciproques, un intérêts supérieur à s’unir.
Ce n’est pas nouveau, puisque en général tous les partis politiques en Belgique, de près ou de loin liés à la social-démocratie, agissent de la sorte.
C’est le paradoxe du PS, ce parti qui ne devrait pas être comparable aux partis bourgeois : le fonds de commerce est quand même le fruit du marchandage du progrès social et le confort des populations les plus faibles avec les puissances d’argent, en échange d’une muette complaisance. Sinon, c’est l’échafaudage de la social-démocratie qui s’écroule !...
C’est pour cela au PS que l’on s’y sent si mal à l’aise.
On y découvre des mandataires ignorant les préoccupations de tout un chacun, convaincus ou feignant de l’être, que le système capitaliste est une fatalité nécessaire et ils ont pour preuve qu’eux s’y sentent parfaitement bien et qu’ils y ont réussi.
Un Mélenchon belge ? Demandez à Philippe Moureaux ce qu’il en pense ? Lui qui a compris depuis longtemps qu’en Belgique, on est politiquement le cul vissé au centre et tant qu’à faire le con, c’est encore dans la placidité et la lourdeur que l’on recueille le plus de voix.
Et puis tout le monde le sait, il faut que ça bouge beaucoup en France, pour que ça bouge un peu en Belgique !

2 décembre 2008

Un dimanche de rallye.

Vrebos, de RTL, est un bon interviewer de rallye. C’est-à-dire qu’il garde son opinion en estimant que les autres ont la même. Une bonne interview de gens qui sont d’accord sur les aptitudes du système capitaliste à surmonter ses crises et à se transformer, c’est comme un rallye du Lions’ club.
Dans ce cadre, Vrebos dimanche midi avait un plateau de sorbonnards et d’universitaires belges, de quoi remplir un salon de thé.
Le panel baigne dans l’optimisme et n’a qu’un credo : redonner la confiance.
D’où un dimanche midi paisible puisqu’il n’y avait pas de contradicteur à la belle unanimité.
Bien sûr, comme il est impossible de louanger tout, il convenait de trouver des pailles dans l’acier des convictions.
Par exemple, monsieur Juin économiste au Sart-Tilman déplore que l’on vote dans six mois et que le court terme prévaut. L’écart entre le salaire minimum et l’allocation de chômage n’incite pas à l’effort. On ne sait pas s’il préconise une diminution des allocations ou une augmentation du salaire minimum. Peut-être que si Vrebos lui avait posé la question, il aurait dissimulé sa pensée profonde sous un gros mensonge.
Le sorbonnard Roland Gillet voit dans la crise le retour à la chose publique. Renflouer les banques avec l’argent des contribuables, permet des rapprochements entre financiers et citoyens, quitte à refuser un prêt le lendemain pour loger le généreux donateur.
Ducart de Test-achats est le seul à décliner la succession de crises comme n’allant pas de soi. Il ne voit pas tout de suite un retour à une situation normale. Comme dirait Pierre Dac, il peut le voir demain ! C’est déjà ça.
Buisseret souhaite une sélection dans le choix des consommateurs : consommer mieux, c’est consommer moins. C’est vrai qu’il est maigre, cet homme !
Jean Galler, dans le rôle de Mené absent glorieux, est pour un chocolat soluble dans une Europe « consommante ».
Enfin, Monsieur Brabandere – philosophe épicurien d’entreprise – exalte les vertus de ceux qui entreprennent. Si le pouvoir n’aide pas l’homme dans sa liberté d’entreprendre, c’est qu’il est fou ou marxiste.
La conversation s’est poursuivie jusque vers 13 heures sur l’usage des 4 X 4 en ville.

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Bon sang ! il doit bien rester un homme de gauche quelque part ?
Cela fait plus de trente ans que les entreprises et les ménages s'endettent, massivement. Les Etats suivent le même chemin. Kondratiev a très bien décrit notre chute dans sa phase B. Le déclin de virtuel devient réel. Les bulles de profit explosent comme des pétards d’artifice. Les faillites se télescopent tant elles sont nombreuses. La concentration du capital augmente. Le chômage galope. L'économie entre en déflation, d’abord par dixième de point, puis par unité.
On peut donc penser de manière à peu près certaine, que nous sommes entrés dans la phase terminale du système capitaliste et ce depuis le début des 30 glorieuses, celles-ci étant ce qu’on appelle en astronomie le point culminant avant l’explosion finale, après, l’étoile devient naine.
Le capitalisme ne parvient plus à "faire système", comme par le passé. Son équilibre est rompu et tout peut arriver dans la difficulté d’imaginer des règles nouvelles, car les critères manquent et il n’y a pas de modèle.
Ce qui est prévisible et ce dont personne ne parle évidemment, dans ce concert de la langue de bois et dans la peur d’effrayer les masses. La situation échappe à tout contrôle et devient chaotique.
C’est la lutte finale, non pas comme en 1917 et encore moins en 2008, avec les petits poings levés de Di Rupo et de Laurette ; mais de tous les acteurs désorientés et incapables de prédire ce qui va se passer.
Eh oui ! bonnes gens, nous sommes en crise.
On voit les efforts à la fois touchants et dérisoires pour éviter la chute du mastodonte devant les caméras.
Rien n’y fera. Le capitalisme touche à sa fin.
La prochaine convention du lions’ club dimanche prochain, district 112 C. Avec la participation des différents campus habituels. Mademoiselle Lamour fera une collecte pour les victimes de la mouche tsé-tsé.

1 décembre 2008

Brigitte, tu me fais chier !...

Il manquait à cette société de conventions établies sur l’usage de lieux communs, une qualité essentielles en rhétorique : le style poli.
C’est ainsi qu’on peut se conduire comme un sauvage dans des entreprises ou au service de l’Etat, acculer des gens au désespoir et en mettre d’autres carrément hors de chez eux, peu importe si l’acte qui vous vire vous fait tomber des nues et si l’ordre de virement vous enjoint à payer dans les trente jours votre dette à l’Etat, ce qui compte c’est « je vous prie de croire à mes sentiments distingués ».
Le bon usage nous recommande de soigner l’élocution et l’action, en cas d’injonction verbale. En plus, il est souhaité l’invention et la disposition. L’exquise délicatesse va de soi. « La politesse s’oppose à l’aspect grossier et rude de ceux que la vie sociale n’a point civilisés ; elle est justement le signe social de l’honnêteté ; elle relève bien d’un art total de la vie raffinée » (1)
Au contraire, le style populaire relève du parler du peuple. Le caractère populaire est un vice qui blesse à la fois ce qui est convenant et ce qui est bienséant. « C’est que le populaire est d’emblée synonyme de bas » (1).
Pourquoi ?
Les auteurs du dictionnaire vous l’écrivent : « Le parler du peuple est historiquement le parler de la masse des incultes : et, très rhétoriquement (sic), cette inculture est solidaire d’un déclassement à la fois moral et social. Le style populaire est le signe global d’une grossièreté intellectuelle, d’une incurie technique, d’une rustrerie sociale, et d’une vulgarité morale. (1) »
Ah ! que la prétérition est belle chez les auteurs. Oui, bien sûr, le peuple est grossier, puisqu’il est déjà par nature vulgaire.
Voilà bien le rôle d’un dictionnaire qui est celui de donner un avis en général indiscutable. Il apparaît dans tous les discours du genre qui n’ont de cesse d’accabler ceux qui sont déjà dans le malheur.
Cette attitude correspond au mot curieux « paryponoïan » qui en littérature s’appelle un lieu, oserais-je dire sans tomber dans la cuistrerie des auteurs, moi qui d’habitude abonde justement dans le grossier et le vulgaire ?
Un bel exemple, n’est-ce pas, ce passage des Contemplations de Hugo, à propos d’Horace et du mot curieux :

Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues !
Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
Car, dans votre aplomb grave, infaillible, hébété,
Vous niez l’idéal, la grâce et la beauté !
Car vos textes, vos lois, vos règles sont fossiles !
Car, avec l’air profond, vous êtes imbéciles !
Car, vous enseignez tout, et vous ignorez tout !
Car vous êtes mauvais et méchants ! – Mon sang bout
Rien qu’à songer au temps où, rêveuse bourrique,
Grand diable de seize ans, j’étais en rhétorique !
Etc…

On pouvait croire le débat clos depuis qu’un ministre de Sarkozy (Dimanche 11 heures sur Europe 1) parle « des hommes ‘déloyals’ » et d’addictation’ à propos d’accoutumance sévère.
Eh bien ! non, Brigitte Grouwels plaide pour un point de rencontre visant à mettre en lumière la violence verbale et permettre des poursuites pénales. "Les femmes qui portent plainte pour violence verbale à la police retournent chez elle sans résultat. Comme leurs déclarations ne comportent ni preuves ou traces visibles, les poursuites sont nulles dans la plupart des cas", explique-t-elle. "Les attaques verbales peuvent avoir des conséquences néfastes. Les femmes évitent ainsi certaines rues ou places. La victime peut subir des troubles psychiques. »
Passant à la vitesse supérieure, il lui semble que «l'agression verbale peut mener à l'agression physique". Evidemment, vue sous cet angle la chose est répréhensible et motivée.
Brigittre Grouwels fait le parallèle avec le harcèlement qui est devenu punissable et qui se rapproche de l'agression verbale.
C’est quand même pousser un peu loin la comparaison.
Le palier suivant consisterait évidemment à empêcher tout propos un peu vif, et toute polémique à connotation sociale et politique à être dite.
Ce serait, évidemment, resserrer l’opinion déjà concentrée sur un hypercentre, le bien dire et le politiquement correct.

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Brigitte, tu me fais peur !
Richard III, ce grossier et vulgaire personnage, obligé de fermer sa gueule !
Brigitte, tu me fais peur et tu me fais chier…
Et ça c’est bien une épanorthose de rhétorique, figure assez délicate, mais combien nécessaire !
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1. Dictionnaire de rhétorique et de poétique, in La Pochotèque, 1996.