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Anne Delvaux, éditorialiste candide.

Le Premier ministre et son cabinet ont encore gaffé en prenant différents contacts avec des magistrats responsables du dossier Fortis.
La classe politique se récrie, elle qui n’a jamais fait que cela.
Les constitutionnalistes crient au loup.
Le public se rappelle une affaire mineure à propos de laquelle madame Lizin avait envoyé une lettre à une magistrate. Enfin, il apparaît que la fameuse indépendance de la justice ne l’est que de façon précaire. Elle pose la question du contrôle de ceux qui ont une mission à accomplir et qui ne sont contrôlés par personne, alors qu’en bonne démocratie, ce serait au peuple à tout contrôler, y compris la justice. Entendons par là que la propre conscience des juges ne suffit plus en ces temps troublés.
Bien entendu, les juges sont des hommes comme tout le monde. C’est-à-dire qu’ils sont influencés par leur milieu social, leur façon de vivre et la réflexion qu’ils se font du monde comme il va. Peu, distraient leur attention de ce qu’ils sont pour juger les gens ou les affaires que le malheur a placés devant eux.
Aussi, il est tentant de leur rappeler d’où ils viennent, d’après ce qu’ils paraissent être dans une société de classe qui privilégie les bons rapports entre initiés, la justice, le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent.
Et c’est là que l’on apprécie la valeur diplomatique des acteurs de la politique, selon qu’il s’y font prendre ou qu’ils réussissent leur coup et passent au travers des Lois institutionnelles ou ordinaires.
Pourquoi, dans Le Soir, Béatrice Delvaux juge-t-elle le premier ministre définitivement "hors jeu" ?
Parce qu’il s’est fait prendre en flagrant délit de pression sur un juge.
Ah ! si on n’en avait rien su ! Comme on peut penser que cela se passe ordinairement. Ou si cela s’était su, mais sans preuve ?
C’est une question d’hommes. Leterme n’est pas un fin politique, c’est peut-être un honnête homme. C’est le pire défaut qui soit quand on gouverne.
Il manque apparemment de relations, donc d’influence partout en-dehors du CD&V.
Il fut un temps où les choses allaient différemment. Vous avez déjà ouï qu’un frère de Loge dénonçait son alter ego dans la franc maçonnerie parce qu’il tentait de l’influencer dans l’exercice de sa profession ?
Vous avez lu quelque part dans les gazettes que l’on rapportât une conversation entre deux amis d’un club au cours de laquelle l’un demandait un petit service à l’autre ?
Mais écrire !
C’est d’une inconscience !...

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Pourtant dans la génération précédente, il y eut quelques fins diplomates, d’ardents défenseurs à l’ombre des confessionnaux, qui ne se firent pas prier pour faire parade de la technique de la non culpabilité pour des pressions à peu près similaires.
A-t-on jamais vu les André Cools et les Guy Mathot tomber dans le piège à cons où reste coincé le premier ministre ?
Aussi, c’est en véritables virtuoses qu’ils ont constamment frôlé les foudres de la justice, sans jamais s’en sentir accablés.
Un autre enfant de chœur, Roland Planchar de la Libre s’exclame : "Un Premier Ministre se doit d'être un modèle. Mais c'est raté et même tellement qu'on ne peut taire la honte que vous infligez au royaume."
Enfin, pour une fois la presse est unanime.
Je ne citerai donc pas tout le monde. Le blog de « poor Richard’s » avec son miteux « Almanack » ne peut rien pour la dorure de leur blason.
Tous veulent la démission du pauvre type.
Tous s’accordent à le trouver has been.
Sauf… sauf, qu’on vote dans six mois et que ça change tout.
Les vice-premières, Onkelinx et Milquet, minimisent.
Une fois de plus le socialisme de participation vole au secours de la droite chrétienne et quasiment flamingante, si l’on retient les déclarations du CD&V, parti du premier ministre ; alors, que l’immixtion ne fait aucun doute, et que la faute est grosse, trop grosse pour être absoute, et qu'elle demande une démission.
Selon ces dames, Yves Leterme "a plaidé sa bonne foi". C’est tout.
S’il suffisait de plaider la bonne foi pour être blanchi, on n’aurait plus besoin des tribunaux.
Au point où les partis au pouvoir en sont, six mois de répit, c’est l’espérance que la conjoncture pourrait se retourner, que les cocus du système que sont les petits actionnaires auront eu droit à leur petite compensation et qu’enfin, pourrait s’agiter plus sereinement l’épouvantail du séparatisme qui terrorise tant l’électeur wallon, pour nous faire avaler des couleuvres.
Quant aux constitutionnalistes, ils pourront toujours jurer qu’après tout, il vaut mieux être maladroit, quand on est au pouvoir, qu’être retors.
C’est une façon de voir qui a au moins le mérite de sauver leur carrière à l’intérieures des partis qui ont intérêt à maintenir Leterme jusqu’aux élections. On ne voit pas Delpérée contredire Milquet ou Marc Uytendael, Onkelinx !
L’ennui, c’est que le maladroit de Leterme pourrait se croire intouchable et nous valoir, avant les prochaines élections, l’une ou l’autre « erreur » en supplément qui en dirait trop sur l’état de délabrement du pouvoir en Belgique.

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