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Un dimanche de rallye.

Vrebos, de RTL, est un bon interviewer de rallye. C’est-à-dire qu’il garde son opinion en estimant que les autres ont la même. Une bonne interview de gens qui sont d’accord sur les aptitudes du système capitaliste à surmonter ses crises et à se transformer, c’est comme un rallye du Lions’ club.
Dans ce cadre, Vrebos dimanche midi avait un plateau de sorbonnards et d’universitaires belges, de quoi remplir un salon de thé.
Le panel baigne dans l’optimisme et n’a qu’un credo : redonner la confiance.
D’où un dimanche midi paisible puisqu’il n’y avait pas de contradicteur à la belle unanimité.
Bien sûr, comme il est impossible de louanger tout, il convenait de trouver des pailles dans l’acier des convictions.
Par exemple, monsieur Juin économiste au Sart-Tilman déplore que l’on vote dans six mois et que le court terme prévaut. L’écart entre le salaire minimum et l’allocation de chômage n’incite pas à l’effort. On ne sait pas s’il préconise une diminution des allocations ou une augmentation du salaire minimum. Peut-être que si Vrebos lui avait posé la question, il aurait dissimulé sa pensée profonde sous un gros mensonge.
Le sorbonnard Roland Gillet voit dans la crise le retour à la chose publique. Renflouer les banques avec l’argent des contribuables, permet des rapprochements entre financiers et citoyens, quitte à refuser un prêt le lendemain pour loger le généreux donateur.
Ducart de Test-achats est le seul à décliner la succession de crises comme n’allant pas de soi. Il ne voit pas tout de suite un retour à une situation normale. Comme dirait Pierre Dac, il peut le voir demain ! C’est déjà ça.
Buisseret souhaite une sélection dans le choix des consommateurs : consommer mieux, c’est consommer moins. C’est vrai qu’il est maigre, cet homme !
Jean Galler, dans le rôle de Mené absent glorieux, est pour un chocolat soluble dans une Europe « consommante ».
Enfin, Monsieur Brabandere – philosophe épicurien d’entreprise – exalte les vertus de ceux qui entreprennent. Si le pouvoir n’aide pas l’homme dans sa liberté d’entreprendre, c’est qu’il est fou ou marxiste.
La conversation s’est poursuivie jusque vers 13 heures sur l’usage des 4 X 4 en ville.

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Bon sang ! il doit bien rester un homme de gauche quelque part ?
Cela fait plus de trente ans que les entreprises et les ménages s'endettent, massivement. Les Etats suivent le même chemin. Kondratiev a très bien décrit notre chute dans sa phase B. Le déclin de virtuel devient réel. Les bulles de profit explosent comme des pétards d’artifice. Les faillites se télescopent tant elles sont nombreuses. La concentration du capital augmente. Le chômage galope. L'économie entre en déflation, d’abord par dixième de point, puis par unité.
On peut donc penser de manière à peu près certaine, que nous sommes entrés dans la phase terminale du système capitaliste et ce depuis le début des 30 glorieuses, celles-ci étant ce qu’on appelle en astronomie le point culminant avant l’explosion finale, après, l’étoile devient naine.
Le capitalisme ne parvient plus à "faire système", comme par le passé. Son équilibre est rompu et tout peut arriver dans la difficulté d’imaginer des règles nouvelles, car les critères manquent et il n’y a pas de modèle.
Ce qui est prévisible et ce dont personne ne parle évidemment, dans ce concert de la langue de bois et dans la peur d’effrayer les masses. La situation échappe à tout contrôle et devient chaotique.
C’est la lutte finale, non pas comme en 1917 et encore moins en 2008, avec les petits poings levés de Di Rupo et de Laurette ; mais de tous les acteurs désorientés et incapables de prédire ce qui va se passer.
Eh oui ! bonnes gens, nous sommes en crise.
On voit les efforts à la fois touchants et dérisoires pour éviter la chute du mastodonte devant les caméras.
Rien n’y fera. Le capitalisme touche à sa fin.
La prochaine convention du lions’ club dimanche prochain, district 112 C. Avec la participation des différents campus habituels. Mademoiselle Lamour fera une collecte pour les victimes de la mouche tsé-tsé.

Commentaires

Comme le notait Chateaubriand, il est fréquent de prendre pour conspiration politique ce qui n'est que le "malaise de tous ou lutte de l'ancienne société avec la nouvelle, combat de la décrépitude des vieilles institutions contre l'énergie des jeunes générations.
Voir Dehaene en cow-boy sur un cheval m'a frappé un jour. Est-ce que la situation est vraiment si dramatique

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