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31 mars 2020

Les libéraux sont-ils « grillés » ?

Le nouveau patron des MR, Georges-Louis Bouchez en-dehors des conversations sur le coronavirus, passé le moment d’émotion et d’hommage, retrouve la sémantique du libéralisme d’attaque confortant l’impression que l’ordre néolibéral pourrait reprendre son rythme de croisière, à l’endroit où la pandémie l’aurait interrompu !
Après la guerre de quarante-cinq, les Autorités avaient voulu remettre les gens au travail comme en trente-neuf. Pas question, dit le Conseil National de la Résistance. Les gars étaient toujours armés jusqu’aux dents. Les Autorités firent dans leurs frocs… On obtint des lois sociales, celles que les libéraux mettent par terre aujourd’hui.
Bouchez a oublié tout ça, ou plutôt comme beaucoup d’avocats, il est inculte, il ignore l’histoire récente. Il croit qu’après le coronavirus, on va repartir comme des petits soldats dans les usines, même si pour la circonstance et pour dire qu’on a fait quelque chose, elles seront repeintes, tout comme les sièges des caissières survivantes, il y aura un petit coussin brodé par la femme du directeur, comme dans « Au Bonheur des Dames ».
Bouchez escamote la pénurie des masques et des protections corporelles, les restrictions en personnel et matériel des hôpitaux publics, sous le gouvernement Michel et celui de Di Rupo. Il oublie l’autre contentieux celui qui menace l’économie par un krach financier qui couve depuis l’automne 2019.
La politique jusqu’au coronavirus était inspirée par le néolibéralisme, encouragée par l’Europe, soutenue par les dirigeants de l’ensemble des pays de l’Union. Elle a démontré son inefficacité, si bien qu’une partie des morts de la pandémie lui est imputée.
Selon Bouchez, l’après crise serait une « reconquête », c’est-à-dire un retour à cette politique néfaste, que le MR ferait repeindre de frais, afin de repartir vers d’autres traités intercontinentaux, d’autres collaborations et d’autres nouvelles démolitions d’entreprises publiques.
Ce serait contre l’avis du peuple, qui peut voir les dégâts de cette politique, rien qu’au niveau de la décentralisation des productions qui nous condamne à être dépendants de la Chine et de l’Inde pour les masques et les respirateurs… et pas seulement !

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En réalité, Bouchez confond les crises. Il y en a deux. Covid-19 vaincu, restera l’autre, celle d’une économie mondiale au point mort. La chute des prix du pétrole : plus personne ne roule dans les villes, à part les camions et les avions chargés de marchandises. Les pompes à essence sont en faillite. Les schistes et les sables bitumeux qui avaient besoin d’un prix élevés du brut de l’Arabie ne sont plus du tout rentable, mais encore les extracteurs en panne font redescendre des pressions, bientôt tout l’investissement américano-canadien sera perdu.
Le choc de la crise financière ne paraît pas l’avoir durablement ébranlé Bouchez. Il pourrait s’attendre à des soulèvements spontanés si le plan libéral restait d’application.
Bouchez souffre d’un trouble de l’aperception de la situation. Il est dans le jargon de la psychologie dans « un sentiment d’étrangeté », lié à une inadéquation entre l’activité mentale et la situation vécue.
Le pays exige des expérimentations audacieuses, des ministres à la hauteur.
Si Sophie Wilmès échoue, étouffée sous les avis des plus éminentes crèmes d’université, surtout qu’elle ne demande pas conseil à Bouchez. Sa politique, c’est lui avec quelques autres qui l’ont voulue. Qu’elle essaie autre chose. Ce sera toujours mieux.
La faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, allait être l’erreur à ne plus jamais commettre. Douze ans plus tard, la légitimité du capitalisme comme mode d’organisation de la société est atteinte. Toutes les faiblesses que l’on savait, mais que l’on faisait semblant de ne pas voir, Covid-19 les révèle.
Les promesses de prospérité, dans une démocratie épanouissante ne font plus illusion. Le changement n’est pas intervenu. Mieux, les méthodes policières, la dureté de la répression des samedis Gilets Jaunes ont laissé le goût amer d’une dictature policière en action. Les mises en cause du système se sont succédé sans l’ébranler. Les fondamentalistes du marché se sont trompés sur à peu près tout, et pourtant ils dominent la scène politique plus complètement que jamais !
Bouchez, Di Rupo, Prévôt, se croient incontournables. La gauche anticapitaliste récuse l’idée d’une fatalité économique. Elle a compris qu’une nouvelle volonté politique populaire est possible. Une oligarchie libérale soutenue par une majorité aveugle, c’est fini.
L’après coronavirus ne sera pas triste.

30 mars 2020

L’Europe démasquée !

Charles Michel a peut-être fait le con en allant se beurrer à l’Europe. Au point où l’on en est, la barque prend eau ! Et ce n’est pas sa logorrhée qui va sauver les meubles. Quant à sa suffisance Reynders, il faudra bientôt qu’il trouve autre chose pour payer les traites de sa villa uccloise. L’ennui, c’est qu’à part la politique, il ne sait rien faire.
On y a casé deux cas difficiles. Il reste Maggie De Block. On aurait dû faire un lot de trois. On lui aurait trouvé un bureau d’expert. Ça ne doit pas manquer dans les étages.
Mais non ! On était à penser au moment de l’embauche du siècle « mais qui est le plus incompétent pour gérer la grande misère hospitalière ? ». Il fallait un médecin, évidemment, en-dehors faire « infirmière en chef », Maggie ne sait rien faire pareil, voyez Bacquelaine ! À l’époque, elle était très populaire, donc elle pouvait perdre un peu de sa popularité. Maintenant, elle est à sec, plus populaire du tout. On ne sait plus qu’en faire…
L’Europe, c’est pareil, on ne sait plus qu’en faire, le club des 27 n’est nulle part. Des malins disent que l’Europe s’était confinée avant tout le monde.
Des médecins cubains débarquent en urgence en Italie, brandissant drapeaux nationaux et portraits de Fidel Castro. L’image ne rassure pas l’UE, nulle dans son soutien à l’Italie.
Puis la Chine envoie son armée du salut fraternel avec un avion bourré de masques FFP2, ce que Bruxelles n’a pas su proposer contre le coronavirus. L’Europe amoureuse des décentralisations fait faire ailleurs ses stocks stratégiques, si bien qu’en cas de coup dur, c’est un grand corps malade à poil qui attend des commandes qui tardent.
Elle est belle la politique atlantique de l’Europe, avec un Trump qui lui met des pénalités, qui la boude, la reprend, puis en fin de compte interdit aux Airbus d’atterrir chez lui.
88% des Italiens considèrent que l’UE ne sert à rien face à l’épidémie. L’armée de fonctionnaire est à l’image de la Belgique qui compte six ministres de la santé, ce qui fait six échecs au lieu d’un ! Celui de Maggie De Block aurait largement suffi.

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Les eurosceptiques qui sont, au contraire de leurs confrères anglais, peu emballés des manières de Trump, soulignent que Cuba est le troisième pays à s’investir aux côtés de Rome, après la Chine et la Russie.
Tout ce que fait l’Europe, c’est balancer les biftons pour aider l’OMS et sonner trois fois par jour chez les chercheurs qu’elle entretient à grands frais, pour savoir où ils en sont dans la confection d’un vaccin.
Fraulein von der Leyen a suspendu la règle des 3 % de déficit. Ça tombe bien, à par l’Allemagne, tous les autre États de l’Union n’y pensaient déjà plus avant le virus. On a oublié la crise qui enfle, partie presque en même temps que son collègue virulent de Wanhu, à la mi-décembre 2019.
Les gens ont besoin de voir l’Europe se mouiller, prendre des risques. Bruxelles ne parle que pognon. Si Michel s’était pointé en Italie avant les Chinois débarquant d’un Airbus, avec un million de masques FFP2, son alopécie aurait plu aux Lombards.
On a beau glapir en haut-lieu que l‘Europe n’a pas la santé dans sa zone d’influence, si ses huiles avaient eu du flair, ils auraient oublié les traités et les conventions.
Dans la confusion générale, on a perdu de vue Barnier et ses pourparlers avec Boris Johnson. D’évidence, l’accord final de décembre prochain ne sera pas prêt. D’autant que Boris, à force de faire le malin comme Trump, a chopé le virus.
En dernière nouvelle, ce n’est pas un don de la Chine a annoncé l’Europe à gros renforts de trompettes, mais une livraison, « Nous ne sommes donc pas dans un mécanisme de solidarité comme cela est présenté », rappelle une responsable de la Commission. Trop tard, sa remarque tombe à l’eau. Les Chinois sont des bienfaiteurs et l’Europe un poids mort.
Poutine qui n’est pas tombé de la dernière pluie réagit pareil au quart de tour. Les spécialistes russes engrangeront de l’expérience et des connaissances qui leur seront utiles une fois rentrés en Russie. Le Kremlin joue la carte interventionniste sur le vieux continent.
Qui aurait cru qu’un vivant aussi minuscule que Covid-19 pouvait à lui tout seul stopper net une économie productiviste et antisociale et couper dans l’œuf les rêves de la bonne centaine de milliardaires qui se croyaient tout permis sur cette fichue planète ?
La condition de la survie de l’Union européenne dans l’après-crise ? Réservez au moins un respirateur pour Charles Michel, sa sortie de crise personnelle n’est pas pour tout de suite…

29 mars 2020

Paul Éluard est un con !

Dit comme ça, suppose qu’on en est un fameux soi-même. Je ne dis pas le contraire, puisque aussi bien, on l’est toujours de quelqu’un. Dans certains cas, il vaut mieux faire le service en personne. Les autres manqueraient d’indulgence.
Ceux qui ne se reconnaîtront pas, qu’ils me pardonnent, il y a des cons intelligents.
J’ai reçu quelques plaintes à propos d’un poète que j’adore. J’avais mis son texte en situation d’inspirer une âme vagabonde, comme la vague d’un littoral.
Les temps ne prêtent ni à parler politique, ni d’amour, ni de sexe, ni d’histoires drôles (surtout), ni d’exploration du cosmos, ni de culture… mais du COVID-19, des dévouements, des morts, des enfants à garder et surtout à respecter les consignes de confinement… Ah ! j’oubliais : se laver les mains.
Je n’aborde pas ces sujets légèrement. Je respecte les personnels soignants et enseignants sur la brèche et dans le danger de choper la saloperie. Par ailleurs, la vie continue. Votre chat ne va pas cesser de passer une patte derrière l’oreille pour signaler qu’il va pleuvoir.
Hormis la substantivation de brave en bravitude de Ségolène et poursuivre cette chronique, il reste l’abandon de mon mur aux liserons et au lierre.

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J’en étais à deux cheveux de claquer la porte, lorsque je lus un article du Huffington Post. Je traduis : « Face au confinement, une journaliste américaine pense à ses ongles – Alors que les États-Unis sont en passe d’être le deuxième pays au monde le plus touché par Covid-19, une journaliste de Fox News s'est inquiétée jeudi à l'antenne, du sort des femmes privées de leur coiffeur ou de leur manucure, par le confinement décidé du gouverneur de New-York. »
Ce fut une illumination : les cons seuls sauveront le monde de la dépression !
Parmi les allergiques à la poésie, un aimable correspondant me faisait une remarque qui l’était moins « T’es un gros con Richard. Ça m’étonne pas d’un type qui lit l’aut’ con Paul Éluard ».
Ce genre de réflexion me mit en joie. Je remerciai intérieurement un lecteur qui n’hésite pas entre fermer sa gueule ou dire une connerie. Je l’avais mal lu ! La Miss de Fox News aussi.
Sur le même journal, juste en-dessous de l’impétueuse américaine, comme si un voile se déchirait devant mes yeux, une autre pépite : « Coronavirus : Le lobby des armes exige l'ouverture des armureries pendant le confinement – La NRA, furieuse que la Californie et New York ferment une bonne partie des armureries, y voit “peut-être la fonction commerciale la plus importante" en pleine crise. » L’ultralibéralisme qui fait de l’Amérique le berceau de la civilisation industrielle, marquait un des plus beaux essais jamais réalisé de la connerie !
Décidément les cons ne finiront jamais de me surprendre.
Les puristes vont faire la fine bouche. Le mot « con » est un outrage pour les femmes. Ce n’est pas le premier mot-tiroir. Prenons au hasard, le mot « Dendrite », soit une arborisation noire observée dans des roches calcaires, ou le prolongement du cytoplasme des neurones, le mot « con », pour moi, ne sera jamais un cytoplasme argotique des mômes. Il n’aura jamais qu’un sens, celui qui désigne les héros de cette chronique.
Le sujet est inépuisable et j’aurais pu commettre une chronique exceptionnellement longue, si je n’avais appris à mes dépens qu’à plus de trois phrases, mon mur devient insupportable pour les utilisateurs de FB.
Je ne résiste pas à une petite dernière. Elle m’a été inspirée par le père Gilbert. Il a le parlé dru des cités. L’idée de dieu le transcende dans le familier. L’argument décisif qu’il tint à un loubard est à la hauteur des circonstances :
– C’était pas un con Jésus, tu sais…
Cette réflexion ouvre les abîmes de la gnoséologie au curieux. Un peu à la manière de feu Charles Aznavour qui dans une de ses chansons s’écriait de tout son filet de voix « face à Dieu qui priait !... »
Quoi, me dis-je, le surpuissant constructeur-propriétaire de tout qui prie !... Mais qui ?
Prochainement « Apollinaire est un con !»

28 mars 2020

Solidarité et Lehmann-Brother bis !

Le FMI profite de la pandémie du Covid-19 pour faire passer la sienne comme résultant du coronavirus. En réalité, le krach nous pend sous le nez depuis six mois. Il paraît qu’il sera pour le moins aussi sévère que celui de Lehmann-Brother en 2008.
On peut comparer le capitalisme à un cavalier. Après une chute de cheval (un yearling, Covid-19), un cancer serait apparu lors des examens relatifs à l’accident (krach boursier).
Le carcinome se serait-il déclaré sans la chute, plus tard ou jamais ? C’est de l’ordre de la spéculation. Le pouvoir a fait l’amalgame.
Cette dernière péripétie pourrait être la dernière de la série « mondialisation de l’économie ».
On le voit bien aujourd’hui a propos du manque de masques et de respirateurs, le système ne produit pas en fonction des besoins de la population, mais plutôt en fonction des profits. Les gouvernements libéraux ont une attitude spéculative du même ordre. Dans les guerres qu’ils ont menées contre les dépenses « non rentables », les hôpitaux étaient en première ligne.
Comment combattre ce capitalisme antisocial que la pandémie éclaire d’un jour cru ?
La gauche doit se déterminer ente deux issues possibles. Les uns suggèrent un écart par rapport au capitalisme. La "politique de l’écart" comprendrait une forme de "prolongement disjonctif"(1) et non une opposition. Les autres se déterminent à l’abolition du capitalisme.
Entre la fin du système et la venue d’une autre économie, comment éviter que le chômeur, le malade, le pensionné tombent dans une situation pire que celle qu’ils quittent par la force révolutionnaire, dans le chaos qui succèdent toujours les grands bouleversements ?
La synthèse entre l’approche subjective et radicale du capitalisme est elle possible ? La démarche aporétique les met en concurrence à égalité sur deux plateaux de la balance, alors qu’elles devraient peser de tout leur poids sur un même plateau.

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Avec le capitalisme, on a assisté à l’émergence d’un "sujet de personne". Le capitalisme dans ce cas a changé les choses. Dans une première période, la bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire, c’est Marx lui-même qui l’écrit. Il était logique qu’elle finisse par en abuser. C’est de cet excès qu’elle périt. Le capitalisme contemporain a besoin d’être repensé, de toute manière.
Monde libre et Monde réel, la différence entre la régulation spontanée du premier et la réglementation autoritaire du second, fait débat.
La « solidarité » est au cœur de l’action contre la pandémie. C’est un principe de droit dans le Traité européen. Mais de quoi parle-t-on ? S’agit-il d’un sentiment de sympathie qui nous porte à l’entraide, ou bien une réalité, celle de l’interdépendance entre tous les hommes, ou encore d’une valeur morale et même d’une obligation ? D’où nous vient cette notion énigmatique ?
Avant 1789, les individus étaient liés par des appartenances corporatives ou héritées. Ils sont devenus libres et égaux en droit. La solidarité s’est trouvée requise pour penser un problème désormais crucial : qu’est-ce qui peut faire lien entre des individus émancipés sans retour ? Le Code civil de 1804 me plaît assez « un engagement par lequel les personnes s’obligent les unes pour les autres et chacune pour tous ».
Sous les effets de la révolution industrielle, l’intérêt de quelques-uns se révèle en contradiction avec l’amélioration du sort du plus grand nombre. Comment lutter contre l’atomisme social et la montée d’une division de classes à l’intérieur de ce que la Révolution avait pourtant nommé le « corps social » ? Le patron est solidaire de l’ouvrier comme le lion est solidaire de sa proie. Gustave de Molinari défendra le principe d’une solidarité mondiale, au-delà des États et des frontières politiques. En revanche, la solidarité volontaire rencontre le problème de son territoire d’application.
L’être social n’est pas seulement celui qui est capable de s’associer à d’autres hommes et de respecter les règles de l’association. C’est celui qui comprend qu’il y a une part de sa personne qui est d’origine sociale et qui, par conséquent, doit être consacrée par lui à l’effort commun. La justice est violée quand un homme prétend garder à son profit des avantages qui résultent de la solidarité sociale sans en supporter les charges.
La solidarité sociale devient une sorte de contrat consenti. Nous touchons aux limites du dogme républicain de la méritocratie. Il est clair que les mérites d’un individu ne proviennent pas seulement de lui-même. Comment trouver, la formule d’une « juste égalité des chances », une fois que le droit de tous à l’éducation et à la formation ait été assuré ?
Nous sommes confrontés à des défis nouveaux. Avec la mondialisation financière et les menaces sanitaires et environnementales, la solidarité factuelle ne cesse de s’étendre. Nous ne pouvons plus être seulement solidaires de nos contemporains, nous sommes responsables de la terre que nous laissons à nos enfants.
Sans cette responsabilité collective qui passe par la délibération et l’accord négocié, la solidarité relève plutôt d’un saupoudrage visant à colmater les brèches d’une société en proie à un individualisme forcené. Plus que jamais nous devrons être solidaires, reste à choisir comment et dans quel cadre.
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1. Disjonctif : qui affirme une alternative.

27 mars 2020

Faut-il croire Smith et Tocqueville ?

Le confinement donne du champ à la réflexion philosophique. Des événements s’associent ou se heurtent dans des contradictions où l’oblatif s’oppose à l’égoïsme. Seul à ma table de travail, entre mes livres et l’écran de l’ordinateur ouvert sur le monde, l’incompatibilité du système économique libéral avec la solidarité, saute à mes yeux comme une évidence. Comment la transcrire ?
Alors que les solutions existent, pourquoi le capitalisme semble-t-il incapable de résoudre la crise majeure de notre temps ? On a tellement écrit, tant d’avis tranchés se sont affrontés ! Pourtant, c’est clair, contre le coronavirus aucune défense efficace n’est possible sans une association des talents. S’il y a bien un antidote au coronavirus, c’est le collectif. Rien qu’à voir la réaction de Trump à l’envahissement de son pays par COVID-19, on a compris. Le capitalisme est en défaut. Il ne convient pas dans ce genre d’affrontement. Le virus et lui, c’est une association de tueurs. Les Américains vont l’apprendre à leurs dépens, comme nous.
Est-ce une intuition dont le cartésien que je suis aurait à se méfier ?
Le capitalisme ne vaut-il rien ou seulement à des moments d’exception ? Faut-il définitivement sortir du schéma libéral inopportun aujourd’hui, dangereux demain ?
Un fait devrait attirer notre attention, contrairement à la Chine, les escroqueries et les grossières arnaques se sont multipliées en Belgique et en Europe, alors qu’on est en pleine épidémie. C’est un des effets d’un système qui ne fait jamais appel qu’à des formes schizoïdes de comportement, déformant jusqu’à l’altruisme comme une réclame de soi-même !
Il n’est pas question ici de célébrer un système social en déblatérant le nôtre. Qui voudrait vivre en Chine sans éprouver la pesanteur d’un État du genre de celui d’Orwell ? Mais, cette comparaison dans ce cas bien particulier de la délinquance pose la question : la liberté d’entreprendre, n’est-elle pas d’abord la liberté de dépouiller les autres, peu importe la manière ? Associer les pervers, les mouchards et les opportunistes pour faire triompher le système, la liberté d’entreprendre serait plutôt la négation de la liberté formelle.
Avant de revenir à Gilles Deleuze, que pensent les Michel, Reynders, De block, Bacquelaine, Bouchez, Di Rupo et compagnie du capitalisme ? Pour eux, le capitalisme est la forme même de la vie humaine. Aiguiller l’homme à produire en lui promettant une récompense, est encore le meilleur moyen qu’on a de le faire courir et à rapporter à son maître le bout de bois qu’il a lancé. Chacun y trouve son compte, à condition que les règles d’autorité soient respectées et que le chien ne devienne pas le maître du maître. Ainsi individué, privé, tant que chacun reste à sa place, le capitalisme est un tout cohérent avec un système juridique. Le caractère privé de la vie humaine s’y épanouit et fonde la légitimité de la propriété. Le « Monde libre » pour les personnes citées est une société de profit, dénuée de toute violence légale quand les règles y sont respectées, même si en chipotant un peu, il est facile à démontrer que l’éthique du capitalisme n’est en réalité qu’une métonymie d’une morale détournée à des fins utiles.

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Les périodes de grands troubles renforcent les convictions du monde dirigeant, tandis que les populations perçoivent directement l’inverse dans leur existence. Elles y voient le côté noir du capitalisme, sa capacité à détruire le collectif, de se l’approprier en le privatisant par pièces, son absence de résilience et sa complète indifférence envers ceux qui ne réussissent pas selon ses critères, et le gâchis humain d’intelligence et d’inventivité qui s’en suit.
Ainsi, ce gravé défaut de ce qui fait l’armature obligatoire d’une démocratie devient un outil de propagande Il multiplie ses travers en période de crise et les rend invisibles en période de croissance économique. Pour Gilles Deleuze, ce constat est un objet philosophique proprement dit. Il a été jusqu’à mobiliser la psychanalyse dans sa tentative d’appréhender le capitalisme. « Capitalisme et Schizophrénie ».
Le capitalisme est selon lui, une "entreprise mondiale de subjectivation". C’est une formation sociale qui crée des sujets "sans objet", donc pauvres. Ces sujets se retrouvent au cœur de la machine capitaliste qui régule les "flux de désirs". Le capitalisme est par cette multiplicité de désirs déterminée par le jeu du profit. Tout y est quantifiable, car tout est marchandise ! La production incessante de nouveaux produits le confirme. Dans cette perspective, les sujets sont asservis par un système en perpétuelle crise. Le capitalisme en cherchant à se reproduire crée des situations d’assujettissement. Le citoyen-consommateur sera pratiquement à la naissance classé en sujet dominé ou en sujet dominant.
C’est l’avènement de l’individu privé. Nous sommes divisés naturellement en classe sociale par le capitalisme, d’où le rapport entre le capitalisme et schizophrénie traité dans les deux tomes, l’Anti-Œdipe et Mille Plateaux, de Gilles Deleuze. (À suivre, chronique suivante)

26 mars 2020

1920, 2020 : itérative vigilance.

Nous vivons une pandémie comme on en voit une par siècle. Ce n’est pas la première. L’histoire de l’humanité en est parsemée. Nous aurions pu étouffer celle-ci dans l’œuf ou en réduire le coût humain, si nos ministres n’avaient pas été obnubilés par le profit au détriment du social, des personnels hospitaliers et du matériel techniques des hôpitaux.
Le confinement paraît une épreuve, comme si une immobilité relative était en elle-même une monstruosité, alors que la mobilité et les voyages étaient proprement inconnus pour la plupart des gens, attachés à leur village jusqu’au XIXme siècle.
Covid-19 sème la désolation au hasard, comme une boule dans un jeu de quilles, parce que les autorités politiques ne sont pas à la hauteur de la situation.
Une manœuvre de substitution est en cours pour faire passer la crise économique dans laquelle nous entrons pour la résultante de la pandémie. Le krach prévisible a une ancienneté de trois mois sur COVID-19. Mais comme le coronavirus, c’était top secret.
Nous risquons de passer à côté de quelque chose qui se prépare : un changement de mentalité et peut-être de comportement qui pourrait quand même ne pas avoir lieu, si nous baissons la garde sur les enjeux actuels de la politique sociale et économique.
Nous n’en avons que pour Maggie et les siens qui, de ministère en ministère, ont agrémenté leur vie et détruit nos espoirs, en se sucrant dans la santé et le social.
Nous adressons nos prosopopées à Maggie De Block et Daniel Bacquelaine, parce qu’ils ont effrontément menti aux gens sur des sujets qui touchent à la vie et à la mort. Nous oublions qu’ils font partie d’un système auquel ils croient avec force. Ils sont persuadés d’avoir raison de gérer leur ministère à leur façon et que nos morts ont tort.
Et c’est justement là que notre attention devrait être la plus vive. Nous abandonnons notre vigilance dans le domaine de la politique en général, alors que le système économique libéral est touché en plein cœur et que son absurdité saute aux yeux de tous.

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Le modèle de ces messieurs-dames d’en haut : l’Amérique… va vivre une hécatombe rien qu’avec son organisation hospitalière payante et socialement inexistante, modèle vers lequel nos illustres nous poussaient, par la destruction des hôpitaux publics.
Retenons la leçon : la dramaturgie qui entoure la pandémie sert de paravent au libéralisme des traités d’une économie dévergondée, par la croissance continue et la culture du fric.
Ceux qui nous dirigent ne sont pas des braves. Se sont des lâches. Nous leur devons la pandémie. Mais, c’est aussi le coup d’arrêt de leur entreprise de démantèlement de l’état au profit du privé. C’est aussi par l’état déplorable des hôpitaux, que nous nous apercevons de l’incroyable complot contre la démocratie des forbans qui l’administrent.
Nous avons perdu tant de guerres sociales, que nos ennemis les plus affirmés sont encore aux rênes de l’attelage. Nous sommes leurs bourricots. Nous aurions besoin que sortent du peuple une réplique, comme celles et ceux qui à travers l’histoire, se sont dressés contre les princes et qui sont morts pour nous, 89, puis les communards, Lénine, les Gilets Jaunes…
Rien ne dit, cette épreuve passée, que les dirigeants politiques de Belgique, de France et d’Europe fassent leur mea culpa et cessent d’eux-mêmes une politique néolibérale, demandant pardon au peuple !
On pourrait même être sûr du contraire. Les politiques ne se désavouent qu’en sortant de la politique. Or, à les entendre, ce n’est pas l’honneur qui les chatouille, mais le paraître.
Le risque est que nous oubliions trop vite qu’ils se sont engagés vis-à-vis des multinationales. Les empires industriels les ont avalés. Supposant nos besoins identiques aux leurs, ils ont voté à l’Europe, sans que nous soyons consultés, la continuité de la politique bourgeoise et libérale.
Ne rêvons pas, la pandémie passée et elle passera comme la grippe espagnole de 1920, la crise financière, peut-être le krach, en sera à son sixième mois, nous n’en aurons pas vécu les débuts noyés dans COVID-19. Il est possible que nos suborneurs profitent de la joie de nous retrouver vivant pour se maintenir à flots, oublier tous les manquements et les failles du libéralisme et revenir l’air doucereux, avec une sébile à la main pour que nous sauvions les banques comme en 2008/9 !
Si nous relâchons notre attention, nous pourrions nous repentir du plaisir d’un épectase éjaculatoire essentiellement dardé sur la pandémie vaincue.

25 mars 2020

Clausewitz, l’art de la guerre est basé sur la duperie

Dans une réelle démocratie Maggie De Block pourrait être traduite devant un tribunal pour négligence grave, non-renouvellement volontaire des masques de protection, mettant directement en danger la vie d’autrui.
Maggie De Block percevra son salaire comme si de rien était, jusqu’à ce que les combinaisons politiques renvoient son parti dans l’opposition. Elle bénéficiera alors d’une belle pension et de l’estime générale des élites.
Le gouvernement a longtemps nié l’intérêt de porter des masques en toute occasion de promiscuité avec autrui et notamment dans la rue, comme cela s’est fait en Chine, ne prédisposant pas ainsi la population à s’équiper.
Faut-il poursuivre l’accablant réquisitoire des manquements à la plus élémentaire prudence dès le début du gouvernement Michel ? On n’en finirait plus et pas seulement dans le domaine sanitaire. C’est donc actuellement avec les bras cassés de l’ancien, que Sophie Wilmès s’est attelée à la lutte contre le coronavirus.
Avant d’expliquer pourquoi ont été détruit le stock de masques FFP2 sans le remplacer, il est bon de rappeler que cette incurie des pouvoirs est la résultante d’une attitude voulue du néolibéralisme dans tout ce qui est collectif, afin de privatiser le plus possible de services publics en les réduisant petit à petit, y compris les hôpitaux. Ainsi ont été organisées des économies par la réduction de tout besoin, réserve et mise à jour des personnels, de l’appareillage des blocs opératoires, salles de réanimation, nombre de lits, fermeture des petites structures, etc.
Le libéralisme est donc responsable des morts du Covid-19, ses tenants devraient être tenus de complicité de meurtre avec préméditation mêlés aux meneurs et ce parti mis hors-la-loi, au même titre qu’une organisation criminelle comme Daech.
Venons-en à l’incurie et au sordide.
L'an dernier, la Belgique a procédé à la destruction d'un stock stratégique de plusieurs millions de masques de protection de type FFP2 qui étaient parvenus à leur date de péremption, mais sans procéder à leur renouvellement, par souci d'économie, rapporte lundi Le Vif sur son site internet.

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Procédant de la même logique néolibérale, des stocks de masques ont été ausi détruits en France. Ils faisaient partie du reliquat de la commande par précaution de Rosine Bachelot, au temps où elle était ministre de la santé sous Sarkozy. Plusieurs médecins urgentistes qui ont examiné quelques derniers cartons qui avaient échappé à la crémation, attestent que ces masques n’avaient comme seul défaut que la partie élastique, qui s’était durcie et était devenue cassante. N’importe qui pouvait les remplacer facilement.
En Belgique, Maggie De Block a trouvé une autre parade. Elle s’est défendue ce lundi soir dans un communiqué dont voici quelques extraits :
« Ces quelque six millions de masques FFP2 avaient été acquis à l'occasion de l'épidémie de grippe H1N1 en 2009. L'an dernier, le gouvernement avait toutefois décidé de procéder à la destruction de ces masques, ceux-ci ayant atteint leur date de péremption. L’ancien stock stratégique était stocké à la Défense mais pas dans de bonnes conditions. Les masques étaient ainsi devenus inutilisables ».
Méfiante, Maggie De Block ajoute au durcissement des élastiques, le pourrissement des masques stockés dans un hangar humide, voire à la toiture défectueuse, accusant ainsi l’armée de négligence grave.
Là aussi, certains ont de la chance d’être dans une pseudo-démocratie, des matricules de hauts grades pourraient sauter, à moins que Maggie mente pour détourner l’attention.
C’est l’excuse finale et pourtant fatale que Maggie sert comme si elle allait de soi : Maggie De Block avait décidé de ne pas renouveler cette réserve, par souci d’économie !
L’idée était de créer un stock “tournant”, dont une partie serait régulièrement mise sur le marché pour éviter que l’intégralité du stock ne périme à un moment. La vacuité, entre la destruction et le stock tournant inexistant, a créé la pénurie et le désastre actuel.
La population a donc à lutter contre deux fléaux à la fois, un système criminel et Covid-19.

24 mars 2020

Les malheurs de Sophie.

N’est-ce qu’une impression ? Les donneurs de leçons habituels confinent aussi leurs discours dans des chambres d’écho privées. Une autre vague de donneurs de leçons monte, celle des médecins hygiénistes. Les premiers attendent des jours meilleurs quand nous serons d’humeur à les mieux supporter. Les seconds n’ont pas appris les poses et les simagrées politiciennes. Ils sont directs, leurs discours moins tarabiscotés. Le problème, dès que l’on en a entendu un, l’autre fait double emploi. Ignace Philippe Semmelweis et Rosine Bachelot avaient raison.
Il faut se laver les mains… glander confiné, ça ne s’apprend pas, ça se vit.
Avant Covid-19, l’opération mains propres, c’était pour rendre la démocratie plus propre. Aujourd’hui, c’est pour décourager Covid-19 à y attendre de nous becter par l’intérieur. La démocratie plus propre attendra un meilleur jour.
Fors la médecine, les universités sont des fabriques à sots. Les futurs ministres qui en sortent ne valent pas lourd. Cela fait jubiler le philosophe-démographe Emmanuel Todd de le savoir et de le répéter à toutes ses conférences. La sottise au haut niveau n’arrange pas l’électeur.
Les avocats, la corporation la plus nombreuse à se presser dans la responsabilité politique, arrivent très vite à leur niveau d’incompétence. Plaider mène à tout, à condition d’en sortir.
Vous voyez Georges-Louis Bouchez en robe d’avocat plaider au pro deo pour un colleur d’affiche libéral surpris en pleine rue par une guichetière encore vierge de la FMSS, à uriner sur une affiche ancienne de Di Rupo?
À peine font-ils moins de bêtises, quand ils gèrent une commune de moins de cinq mille habitants. Il ne faut pas leur demander plus. Ministres, ils coûtent la peau des fesses. Voyez où la Belgique en est ? Le trouble dans lequel ils jettent la population au moindre inconvénient, le tout multiplié par six gouvernements ?
Nos cadors ne se sont pas méfiés quand la Chine développa une stratégie d’isolement, monta des hôpitaux en dix jours et montra des images de gens masqués et disciplinés. Nos flèches vantaient l’énorme capacité de résilience de la société capitaliste, tellement supérieure à tout autre système, que même la formule de Churchill là-dessus, faisait double emploi.
La Belgique vaquait à ses plaisirs. On bossait, puis on rentrait boire des bières devant la télé ouverte en permanence. Le roi nommait des informateurs à tour de bras. La seule qu’il n’ait pas nommée, Sophie Wilmès, créature de Charles, est aux manettes. On la trouve bien maigre. Elle dépasse d’une tête son nouveau président Bouchez. On ne s’attendait à rien. Le gouvernement non plus. On n’est pas déçu.
Ainsi, nous étions dotés de deux ou trois respirateurs, un ballot ou deux de masques, quelques flacons de gel alcoolisé pour les mains. Maggie aurait été bien incapable de dire, si les maques étaient FFP2 de chirurgie ou pour le carnaval d’Alost.

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Quand les gens se sont rués sur les papier-culs, Wilmès et Maggie auraient dû sentir que ce n’était pas à cause de la tourista. Les gens se doutaient de quelque chose. Ils se sont entichés de ça, ils auraient pu tout aussi bien vider le rayon des shampoings. Les masses ne sont pas universitaires, c’est ainsi qu’elles ont pu, heureusement, limiter leur bêtise.
Le peuple avait un œil sur la France qui avait quinze jours d’avance dans le malheur. Philippe avait été longtemps comme ses collègues belges, insouciant. Il pensait au premier tour des élections municipales. Comme il avait du temps à perdre, il s’était mis en tête de gagner au Havre. C’était un fer à mettre de côté, au cas où Macron très bas dans les sondages, aurait pu prendre ombrage d’un premier ministre mieux coté.
C’est dire l’étonnement général dès les premières victimes du coronavirus, la sidération de nos six ministres de la santé ! Le beau monde croyait qu’il profiterait du climat de la Lombardie, s’arrêterait aux Alpes, se rendormirait jusqu’à l’année prochaine. On aurait ainsi le temps de voir venir, de préparer un vaccin, de rassurer les gens, de gagner des élections, de s’enfoncer un peu plus dans le help your self yankee, de regoûter aux joies du Libre échange !
C’est raté.
Comme Hannibal, les montagnes ne rebutèrent pas l’animal. Il prend l’avion, se paie des croisières, n’a pas besoin que les partenaires « exchange spits » pour se présenter. Ils s’attaquent même aux riches, ce culot ! La mondialisation lui convient très bien. Il adore le système capitaliste, les inégalités, les confinements, les sacrifiés et même les balourds des parlements et les ministres en exercice, qui le chopent en criant vive la patrie, en espérant que s’ils en réchappent, ils seront réélus.
C’est aussi un vicieux, au lieu de bouffer Bacquelaine et Maggie en priorité, d’entamer Reynders et Michel qui font suer le monde, il rôde chez les vieux, dans les homes...
C‘est même ce qui rend de l’espoir à Bacq et Maggie. Covid-19 dégraisse les caisses de retraites de leurs plus vieux membres, allège les sous versés aux seniors. On me dirait que Covid-19 à sa carte du MR, que je ne serais pas étonné.

23 mars 2020

Nous ne confinerons pas ensemble !

On est fait comme des rats ! Maggie l’a dit devant sa cheffe Wilmès « on en a encore pour huit semaines de confinement » !
Qu’est-ce que Richard3, économiste, va devenir sans ses potions quotidiennes d’antidote à l’économie officielle ? Tout le monde voit bien que la sauce colle au fond de la marmite. Malgré cela, les américanolâtres tiennent bon. Pourtant, d’autres recettes sont nécessaires.
R3 fait l’autruche tous les matins, pond un œuf monstrueux, quelques lecteurs se le partagent. Les temps sont durs, soit. On a compris, c’est soudain hors-sujet.
Qu’est-ce que Richard3, philosophe, maugréera demain en deuxième casquette, le ramponneau enfonçant le clou glaireux de la morale à géométrie variable, bras levé ?
On n’écoutera plus que Delwit et Sinardet, eux-mêmes quasiment hors-sujet !
Confinée, la critique est acculée à la plaisanterie, puisque Sophie, qui-aime-Charles-qui-n’est-plus-là, n’a pas mission d’ajouter des taxes aux taxes, mais de ceindre son casque pour le vol sauvage des Walkyries aux cris stridents, afin de défaire au nom d’Odin, l’infâme Covid-19 !
Vais-je ressasser seul mon complexe de la virgule ? Oui, j’avoue, j’en place trop ou pas assez, mais jamais juste quand il le faut !
Et ces braves gens « de la Varenne à Nogent » dixit Charles Trenet, confinés à leur tour, à qui je distillais sur un air d’autrefois mes chants d’espoir, tout en préparant quelques charrettes pour la guillotine, seront-ils aimables et souriants lorsqu’ils se défroisseront de la naphtaline libérale, survivants de l’hécatombe au sortir des placards ?
Et cette belle dame pour laquelle j’ai un faible, malgré mes handicaps, mes mots incompréhensibles, ma dégaine sournoise et mon jabot du temps où j’étais jeune, comment l’imaginer à la fin d’un monstrueux tête-à-tête de huit semaines de confinement, avec dieu sait qui ? Si ce bougre était plus insight, maître de la citadelle et les pantoufles sous le lit ?
Ces interrogations personnelles, je les dépose au pied de ma leucoderme anonyme.

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Libérale guidée par Odin à l’Europe, Wilmès gardera-t-elle l’allure guerrière pour refourguer au peuple guéri, la combine libérale des marchés intercontinentaux ?
Dans le Walhalla promis à tout le monde, où sont le vin et l'hydromel ? Les affreux des hauts-lieux nous ont entubés si longtemps, qu’ils n’ont plus le matériel pour nous entuber à l‘hôpital ! Ils ont tout vendu avant de rejoindre leur Capoue de campagne, pour des confinements autour de leur piscine privée. Restés en ville, nous voyons nos sœurs se faire bousiller aux caisses des supermarchés, aussi sûrement que les drag-queens se refilaient le sida dans les années 80 à Frisco.
Alors… Alors ? Il serait indécent de déraper dans des moments pareils. Le défaut des personnes de savoir, c’est qu’elles ne savent pas grand-chose. Tout ce qu’elles peuvent faire, c’est essayer de faire rire. Renard Jules combattait l’ennui à sa manière "La vie est courte, mais l'ennui l'allonge.". Est-ce qu’on peut rire avec ça, au temps des émojis, ces émoticônes en forme de petits cœurs, que l’on prend comme des aveux ?
Avons-nous une destinée ? Sommes-nous libres ? Quel ennui de ne pas savoir ! Quels ennuis si l'on savait ! À sa décharge, Renard est mort en 1910, c’est dire le décalage. Un de ses aphorismes qui faisait rire à l’époque, nous plonge dans le fondamental "La peur de l'ennui est la seule excuse du travail.". La peur, c’est celle de l’esclave moderne. Que ferions-nous de nous-mêmes si nous étions déchargés de notre travail ? Beaucoup tomberaient illico dans les vices des riches, mais ceux qui protestent retourneraient-ils leur veste ?
Le confinement n’est pas un test, c’est une épreuve.
Nous ne sommes plus les parangons dévoués de la métaphysique. Nous voyons le moins possible de personnes afin de nous épargner les dangers de la promiscuité des enterrements. Nous nous contenterons de démultiplier notre ennui par celui des autres, mais à distance sur FB.
Moine au Mont Athos, je jette, attaché au bout d’une corde mon filet à provisions. Je prie le passant de bien vouloir le remplir. Il y a son petit cœur émojis, que je dévore

22 mars 2020

…Le confinement à deux…

…ou l’art de faire l’amour quand même !

Dans le temps… beuh ! c’est-à-dire la semaine dernière, on pouvait se demander en voyant la circulation automobile dense, les passants nombreux, les bus bondés, « mais où courent-ils ainsi ? ». On se doutait bien que, de la journée, la plupart allait et venait de quelque part où ils ramassaient plus ou moins de pognon pour beurrer leurs tartines. Le soir, d’évidence même, c’était le restaurant, la brasserie, le théâtre ou le Standard, sinon s’encanailler dans les stupres d’une maison de passe, gentlemen only.
Comme il n’y a plus un chat dans les rues, logiquement ils sont chez eux ou à l’hôpital.
Chez eux sur la décision des chefs de la démocratie, à l’hôpital sur décision du COVID-19.
Déjà, on ne se parlait plus guère avant, les gens au XXIme siècle ne se parlent plus du tout. Cette nouveauté n’en est pas une vraiment. Seuls ceux qui ont une vive imagination et conservent leur désir de plaire, poursuivent le plaisir de la conversation. Dans un dialogue, il faut être deux, sinon, cela vire au monologue, monologue probablement plus répandu que le dialogue dans les ménages. Seul, les nouveaux de l’intime ne se lassent pas des sentiments forts partagés. Le couple est aux anges, quand les autres sont déjà aux abonnés absents.
À combien de fois le récit de la rencontre « qui les a réunis », commence-t-il à lasser ? On dit « Je t’aime » dans un premier temps, puis « Oui, je t’aime »… quand on en est à « Puisque je te le dis » à « je te l’ai dit cent fois » après, il vaut mieux ne plus poser la question. On essaie de se raccrocher à quelque chose « Tu te souviens ? Le couloir du palais de justice, tu sortais de la salle d’audience de ton divorce… C’est extraordinaire, je sortais d’une autre salle pour une question de pension alimentaire… », et de répondre invariablement à tour de rôle « On n’a pas traîné tous les deux ». Si bien qu’au bout de trois ans à entendre la même histoire, on se prend à penser « ça n’a pas traîné… on aurait quand même bien fait de trainer un peu pour réfléchir ».
De trop longs tête-à-tête finissent par le mot de trop ou de travers. Cela permet un break qui peut être bienfaisant. C’est le temps de se faire la gueule, un temps mort comme au basket.

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En ces jours de confinement, ayons une pensée de compassion pour les couples défaits dont l’un attendait avec impatience le moment d’aller vivre ailleurs et reculait les grandes explications, jusqu’à l’instant où pressé(e) par le camp que l’on a choisi, on s’apprête à lâcher d’un air d’abord distrait, comme si ce n’était pas grand-chose « À propos, j’ai quelque chose à te dire. », et ça le jour du confinement ! Alors, on s’écrase. On se tait. On ferme la porte des WC pour tweeter « Trop tard, chéri(e), je suis coincé avec l'incube/la succube ! Prie pour moi…
Notez, il y a plus terrible encore, c’est de l’avoir dit ! On se dit, c’est le COVID-19 ou le suicide !
Sinon, il ne reste plus que la lecture ! C’est embêtant, les gens ne savent plus lire ! Certes, ils ont encore les réflexes. Ils tournent les pages, de plus en plus vite. Ils comprennent les mots, le sens des phrases, mais c’est la juxtaposition des mots et de la phrase dans un paragraphe, puis dans un chapitre et enfin pour arriver au mot fin, qui les dépassent. Aussi peu arrivent à la page 20. Presque personnes touchent au mot fin. L’intrigue avec les noms emmêlés produit chez certains une hébétude tenace. Un livre sans image, est un livre où il ne se passe rien pour beaucoup. Il faut dire que l’école ne leur a pas donné le goût de la lecture et le goût du travail en même temps. Les Autorités ont dû faire un choix. Devinez lequel ?
Pourtant, après avoir regardé par-dessus votre épaule ce que vous lisez, il(elle) dit « Tu lis ça ! moi, j’ai pas pu, c’est trop con ». Il arrive ainsi qu’inconsciemment, on ne s’embarrasse pas d’un jugement, quand au bout de quinze ans de cohabitation, vous vous êtes aperçu(e) de son manque de culture, qui peut tout aussi bien être un manque de la vôtre !
Dans l’huis-clos décidé par Sophie Wilmès, le plus délicat c’est de partager la même couleur politique et/ou avoir des opinions différentes, ce qui revient à la même chose. Ça lasse très vite d’être applaudi par quelqu’un qu’on n’a plus besoin de convaincre. Quand il y a dispute dans le bons sens du terme, comme on entendait « dispute » au moyen-âge à la Sorbonne, c’est-à-dire qu’on ne s’invective pas tout de suite, les arguments valent chers. Quand la dispute tourne à la brève de comptoir, on s'aperçoit qu'on n'avait rien à dire. Les deux confinés ont eu l’occasion de s’affronter mille fois en dix ans de cohabitation. Ils sont restés ensemble parce qu’ils se voient peu dans la journée, que le soir ils ont des plaisirs différents, elle voit ses amies, lui va faire sa partie de billards, par contre ils s’arrangent bien au lit. Là, ils sont contents l’un de l’autre. Le confinement les réduit à reprendre des impressions différentes sur des faits jugés différemment. Lui, par exemple est socialiste et elle libérale. Ce n’est pas demain la veille de se retrouver dans la même logique d’organisation sociale en faisant la vaisselle, à qui lave et qui essuie (oui, ils n’ont pas de lave-vaisselle). Ils tiennent enfin un sujet de polémique !
L’aigreur des jours de confinement influence les ébats nocturnes. À présent qu’ils sont en vis-à-vis tout le temps, ils redoutent d’être au lit. Ils ont codifié, sans s’en être aperçu, un acte dont on convient qu’il a besoin d’improvisation, pour maintenir son haut niveau d’intérêt(1). Ils s’en rendent compte après s’être moqués la journée durant qui de Bouchez, qui de Magnette, ils se retrouvent comme deux colleurs d’affiches de partis différents devant une palissade. Comment faire l’amour après ça ?
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1. Les gens de théâtre sont naturels tout le temps, de la scène au lit, personne ne voit la différence.

21 mars 2020

Baissé de rideau.

C’est fou comme cette société, à l’apparente forte structure, est fragile et vulnérable. Il a suffi d’un virus nouveau, du genre de la grippe qui tue chaque année du monde sans que cela émeuve beaucoup, pour montrer ses faiblesses.
Les discours sur l’excellence de l’économie libérale et son expansion continue déstabilisent l’intelligence des peuples ! On y croit, comme on a cru longtemps que la terre était plate.
Les fausses croyances ont été une des raisons de la chute des civilisations antérieures. Le plus bel exemple est la romaine, de laquelle nous sommes les enfants lointains.
Pour peu que COVID-19 ait eu la virulence d’Ebola, ont eût perdu un milliard ou deux d’individus. On doute que la civilisation basée sur la mondialisation libérale y eût résisté. En plein confinement et dans l’incertitude, il ne faut pas sous-estimer cette hypothèse, COVID-19 peut réserver des surprises.
Cette réflexion conduit au confinement des gens, nouvelles et dernières prescriptions du docteur Wilmès, que Charles Michel nous a laissé en dépôt.
La Belgique aurait-elle été mieux préservée par un gouvernement plus en relation avec la Constitution et la démocratie ? Le pays aurait suivi la tendance de la lutte contre COVID-19 en Europe, comme ses voisins, et n’aurait pas changé grand-chose à la politique actuelle.
Le MR, le CD&V, l'Open Vld, le PS, le Sp.a, Ecolo-Groen, le cdH et DéFI, revoilà la sainte alliance de la bourgeoisie royaliste et mondialiste reconduite.
Les oppositions économique et politique ont suivi les mouvements sociaux – ceux des Gilets Jaunes notamment. Depuis, ils sont catégoriques : le Traité de Maastricht a vécu.
La sortie de crise exigera un plan de relance européen, comme au sortir d’une guerre. L’endettement joint aux déficits budgétaires ne pourra être résolu que par l’inflation.
La politique de l’UE de l’ère thatchérienne se termine.
L’austérité menée jusqu’à présent est la base du mécontentement général. Tragiquement entrepris pour nourrir le privé de revenus liés à la santé, au transport, à la retraite et aux activités intellectuelles collectives, le démantèlement du social est tellement mal venu, que ce serait suicidaire pour les partis politiques libéraux et socialistes de connivences, de le reprendre là où l’avaient laissé Macron et Charles Michel.
Toujours actifs, les américanolâtres d’Europe n’ont pas désarmé. Pourtant Donald Trump a mis en doute l’automaticité du parapluie américain et publiquement estimé que l’unité européenne n’avait été conçue que pour concurrencer l’économie de son pays.
La suprématie du dollar jugeant ce qui peut être vendu ou pas de la Belgique à l’Iran et à la Russie, n’a pas entamé la confiance à la bourgeoisie, des partis appuyant madame Wilmès. La servilité de nos décideurs qui achètent des avions américains en priorité à ceux qu’on fabrique en Europe, est à peine entamée.

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Il faudrait que les partenaires de l’UE se concertent pour une Défense et une politique industrielle commune. Charles Michel, atlantiste notoire, n’est vraiment pas la personne capable d’influencer les riches pays pour cette politique.
Mais, c’est dans l’immédiat avec le révélateur du confinement contre le COVID-19 que le mécontentement social s’est révélé au point d’être en mesure de changer la donne de l’échiquier politique, dans tous les domaines, y compris la défense.
De 45 à nous jours, 75 ans de certitudes néolibérales sont tombées victimes du coronavirus.
Le coronavirus n’avait pas encore fait une seule victime qu’il devenait évident que l’État deviendrait le problème et pas la solution. En même temps, on redécouvrait les mérites de la puissance publique, des politiques industrielles et des investissements communs.
En imposant la nécessité d’une flexibilité budgétaire face à la pandémie, le coronavirus a consacré le retour à Keynes et l’abandon de la politique Thatcher pratiquée depuis les années 70 et combattue ici depuis que ce blog existe.
À la suite de l’échec de cette politique, qu’au moins les masses qui se ruent sur les rayons de denrées alimentaires croyant agir pour sauver leur peau, ne se contentent plus des images de FB et les comics à la télé, quand elles auront rangé leur caddie, dans le sur-plein de leurs placards, et que confinées, elles auront du temps à perdre : qu’elles se remettent à lire !
Une autre Europe est possible, peut-être que les USA suivront, après leur aventure douloureuse avec Trump. Tous s’inspireraient avec raison des avantages du modèle social européen, une couverture médicale garantie à tous par la solidarité nationale, entre autres et la fin d’une mondialisation libérale et une expansion constante peu raisonnables.
Ce n’est pas un moment banal que nous vivons, c’est avant tout une réflexion au bord du gouffre des égoïsmes libéraux, avant le baisser de rideau définitif d’une civilisation ou de la replâtrer pour qu’elle survive.

20 mars 2020

Encore une petite mofette ?

Longtemps qu’on le prédisait : les marchés financiers et les bourses européennes dévissent. Cela s’appelle une crise financière. Même si le coronavirus a poussé les boursicoteurs vers la sortie plus rapidement, on n’est pas loin de 2008 !
Jargonaphasie des experts, on a droit au pathos des fins de mois difficiles, quand il s’agit de trouver des excuses pour le retard du loyer, sauf qu’ici, c’est un krach ! François Lenglet sur France 2, où il dirige le service Économie, est sur le cul. Élie Cohen, directeur de recherche au CNRS, fait l’acrobate, se raccroche à ses anciennes prévisions, les contourne et en sort une analyse que nous n’avions pas comprise. Il sentait que cela allait mal finir.
Heureusement le grand sujet de l’instant, c’est COVID-19 et le confinement. On ne parle plus que de ça. Une grande partie du public est sincère, le reste : politiciens, journalistes, économistes profitent de l’aubaine. La Patrie est en danger en cause la pandémie. Le krach, c’est de la poussière qu’on glisse sous le tapis pour le moment.
Le CAC 40 est descendu de 6000 à 4000 points, les places européennes ont subi la pire chute historique depuis 2008. À Bruxelles, en l’espace d’une semaine, on a perdu la hausse qu’on avait atteinte en sept ans.
Et si à ce désastre on ajoute les cacahouètes que coûte le confinement, on est, comme au whist, avec une grande misère sur table.
Ce qui est chouette avec COVID-19, on compte les morts ailleurs qu’en Bourse.
Depuis qu’on traite les chômeurs de parasites, on en oublie les vrais : les actionnaires, les courtiers en Bourse, les parieurs qui achètent, quand ça va bien et vendent quand ça va mal.
Il paraît que nous sommes directement branchés sur ces parasites libéraux. Quand ils ne peuvent acheter une Rolex à quarante ans, c’est nous qui trinquons, ce que nous acceptons de plus en plus difficilement !
L’aggiornamento serait la fermeture des Bourses. Oui, le libéralisme moderne a ce pouvoir.
Ce n’est pas comme le petit commerçant qui baisse le volet et dont les frais généraux, le loyer et l’électricité continuent à le pousser à la faillite, non, les Bourses ferment en attendant que le fric revienne. Ce n’est pas la même chose. Elles n’auront pas les huissiers au cul.

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L’émission « Cdans l’air » est la référence du bien dire économique macronien. On y voit Jean-Marc Daniel, économiste et professeur émérite à l’ESCP Business School, Philippe Dessertine et ceux déjà cités, mouiller leur index et le lever au-dessus de leur vaste front, afin de connaître d’où vient le vent. C’est un gaspillage de temps, mais l’auditeur est ravi.
Fermer les Bourses aurait rajouté de la crise à la crise, susurre Philippe Herlin, économiste. « Si on ne peut plus toucher à un titre parce que c’est fermé, dans la tête des acteurs du marché, cela veut dire qu’il vaut tout simplement zéro. Arrêter toute activité sur le marché aurait également comme effet de bloquer des banques, des assureurs, des fonds de pension, des acteurs qui ont des obligations de rendements ». Vous voyez où ils en sont ? C’est autre chose que de se ruer sur les papiers-culs, cela s’appelle une panique froide.
De nombreuses entreprises européennes sont fragilisées, des banques italiennes ou allemandes ont eu le corona avant les clients. Les faillites, ce n’est pas pour tout de suite. Ils attendent les dons de l’État. Les besogneux ne vont pas laisser partir les fleurons de l’industrie chez Trump.
Sauf que l’État belge a déjà dépouillé le contribuable en 2008/9. C’était sous la baguette du chef en fuite à la Commission, Maître Goupil Reynders. Dix ans plus tard, le gogo moyen n’a pas encore refait sa pelote. Les pilleurs de tronc vont repasser.
Pas question selon les économistes de se reposer sur les banques centrales pour faire fonctionner la planche à billets et injecter des liquidités. C’est pourtant ce que Christine Lagarde fait, grâce à COVID-19. Au point qu’on se demande si ce virus impertinent n’avait pas existé, comme il aurait été urgent de l’inventer.
En Allemagne, le ministre de l’Économie a débloqué 500 milliards, en France, le gouvernement a posé 45 milliards sur la table, en Belgique Sophie Wilmès libérée du joug de l’intérim, va pouvoir faire du déficit à gogo. Curieux tout de même, voilà dix ans qu’on purge l’économie, qu’on détruit du social et qu’on paie mal le travail au nom de l’équilibre budgétaire. Et voilà que cet équilibre n’a plus aucune espèce d’importance !
Le manque de coordination à l’échelle européenne et internationale ajoute à l’inquiétude.
Et pendant ce temps, l’Amérique en déficit record et qui a fait le pari contraire, s’en fiche. Wall Street tombe aussi, mais Trump pour être réélu a besoin de faire croire le contraire…
Le krach aura des répercussions terribles sur nos économies. On se retrouve comme en 1929, dans une situation qui arrive deux fois par siècle. Sauf qu’au siècle dernier, elle n’a eu lieu qu’une fois. Avec un krach en 2020, on en est déjà à la deuxième ! Il reste encore quatre-vingts ans à tirer avant la fin du siècle. Encore une petite mofette ?

19 mars 2020

Tiens, v’la l’émeute qui passe !

Les réseaux sociaux bruissent de discours mettant à bas la mondialisation, suite à l’intrusion du COVID-19 dans la politique.
J’avais écrit en réaction sur un site ami « Tant que nous répondrons à la violence sociale du capitalisme par des mots, le système aura encore longtemps de belles années devant lui. En dialectique il est imbattable. Le condominium entre démocratie et capitalisme n'est plus à faire. Il reste l'émeute. », ce en quoi quelqu’un avait répliqué « holà camarade, on n'attend plus que toi! » C’était une solution hypothétique évidemment. Elle n’était pas réaliste dans le contexte politique actuel.
Cependant, il faut convenir que le capitalisme est un système brutal qui a tué au cours de sa longue carrière d’assassin, plus que Daech jusqu’à l’année dernière.
L’épidémie a freiné l’import-export des produits à travers le monde et diminué les pollutions. Il est vraisemblable que des entreprises disparues d’Europe dans le textile, l’alimentaire et le pharmaceutique vont être rapatriées par la nécessité et l’urgence. Mais, ce n’est qu’une tendance opportuniste. La crise passée, les causes reproduiront les mêmes effets et l’économie retombera dans ses mêmes travers.
Pourtant les critiques ne manquent pas. Elles sont anciennes. J’ai un aïeul qui à l’âge de dix ans poussé par la nécessité et des salauds de bourgeois, a été mineur de fond, parce qu’il était mince et pouvait extraire du charbon dans des veines de 50 centimètres à peine. Quand j’y pense, mon sang ne fait qu’un tour !... Trois générations plus tard, je ne peux pas pardonner aux arrières enfants de ces crapules qui plastronnent en public et se la pètent. C’est ainsi.
S’il y a un domaine où la démocratie ne joue aucun rôle, c’est bien l’économique. Ce serait même l’inverse, c’est l’économie qui met au pas la démocratie. Tous les partis politiques de gouvernement en Europe sont les conditionnels à sa cause, alors que l’opinion de leur clientèle est loin d’être au diapason des leaders.
L’émeute est séditieuse et rompt avec tous les principes d’une démocratie dont nous sommes les seuls à respecter à la lettre l’enseignement, les pouvoirs politiques et économiques s’en étant affranchis depuis longtemps. J’en conviens. Mais a-t-on le choix ?
Les critiques des bases de ces partis libéraux sont loin d'être infondées.
La mondialisation est mauvaise pour la santé avec la multiplication des voyages professionnels et touristiques, les virus n'ont jamais autant voyagé autour du monde. Le kérosène est pratiquement non taxé par les États, ce qui prouve une fois de plus la collusion du politique et de l’économique. Brûlé dans les airs à tout va, il contribue largement à l’effet de serre. Les journaux financiers ne se sont pas gênés d’afficher triomphalement que la flotte aérienne mondiale sera doublée d’ici vingt ans. Le tourisme sur des hôtels flottants à trois, voire quatre mille lits, d’énormes paquebots fendent les glaces des pôles et dégazent dans les mers froides, faisant monter dangereusement l’acidité des eaux.
Les socialistes se sont ralliés à cette politique qui conduit à l’impasse, reste donc l’extrême gauche et… l’émeute !

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Quelle conclusion tirer ? Cette situation ne peut plus durer. Elle doit être corrigée.
Le tout est de savoir si nous avons une autre alternative que celle de « mélenchoniser » le système ? Par exemple, sortir dans les rues en affrontement avec les forces de répressions libérales… se rassembler sous le signe de « casser tout »… n’est-ce pas un appel désespéré pour que les quidams politiques vendus au capitalisme économique se ressaisissent ? Ce serait une sorte de remake musclé de la protestation en France des Gilets Jaunes, trop gentils pour l’emporter sur des gendarmes qui avaient l’ordre de l’être moins.
À supposer qu’un tel affrontement puisse toucher les politiques, l’économie capitaliste se sentant agressée, s’arrangerait avec ses alliés libéraux pour que le consommateur paie le prix fort, à commencer par les denrées alimentaires.
On connaît la chanson. Affamer les gens s’avère souvent plus efficace que des violences policières. Il n’est même pas dit que les libéraux aillent jusque là. Il suffirait peut-être d’organiser des pénuries de gadgets de la téléphonie ou de l’électronique d’ordinateurs pour retourner la jeunesse irréfléchie et les immatures diplômés ou pas.
La bêtise de consommateurs se ruant sur les produits alimentaires, vidant les magasins, repoussant des caddies concurrents dans des rayons à moitié vides, pour se saisir en premier des derniers packs de papier-cul, montrent bien comme a été négligée l’étude de Marx et de Lénine dans l’éducation de nos écoliers.
Alors l’émeute ? Carrefour, Auchan, Colruyt, un nouveau bateau Potemkine ?
Non, répondent les successeurs des voyous qui ont maltraité mon aïeul, le village du même nom pour le plaisir de Catherine-la-Grande, plutôt !

18 mars 2020

L’Europe des maquereaux.

C’est entendu, dans un naufrage politique comme on n’en a connu qu’un comparable en mai 1940, chacun cherche sa bouée de sauvetage, fait ce qu’il peut pour secourir les siens et s’il lui reste un peu d’empathie, il la consacre aux autres, aux anonymes, à ceux qu’il pense être plus malheureux que lui.
Et il espère, comme nous l’espérons tous, qu’on évitera le pire, malgré le sans-gêne des politiques, qu’il n’y aura pas tant de morts qu’on ne le dit et qu’à défaut des partis, les hôpitaux répondront présent à l’appel.
Tout bien pesé, le scandale absolu, celui qui confine à l’abandon de millions de personnes commence aux portes de l’Europe, en Grèce précisément, pour descendre jusqu’à la Turquie sur le territoire de laquelle une multitude de réfugiés livrée à elle-même, n’aura même pas le droit de se laver les mains une fois par jour pour cause de rationnement d’eau et dont COVID-19, comme on le connaît, pourrait n’en faire qu’une bouchée !
Pendant ce temps, l’UE fait mine de ne rien voir.
Enfin, si on considère que l’Allemagne a absorbé un million de personnes au bénéfice de son économie et ce malgré le constat alarmant de son extrême droite, de ses Eric Zemmour, de ses nostalgiques d’Adolf, qu’est-ce que deux millions de réfugiés supplémentaires après que le troisième se soit résolu à relever les ruines en rentrant chez lui ?
Plus de cinq cent millions d’Européens pourraient sans se serrer en rien, accepter cette goutte supplémentaire dans la marée humaine de son territoire. Mais l’Europe est nulle, sans volonté, sans puissant raisonnement. Si chaque État de l’Union prenait sa part de responsabilité selon sa superficie, le nombre d’habitants et sa situation financière, il y belle lurette que cet abcès, dont Erdogan s’amuse avec son pus, serait débridé et cicatrisé. Á condition de prendre à bras le corps le problème de la transhumance de toute l’Afrique et de mettre les choses au point avec les belligérants que la sotte politique américaine, avec sa guerre d’Iraq, a déclenchée.
Hélas, cette Europe n’existe pas ! Trop américanolâtre, trop atlantiste, trop néocapitaliste, mondialiste et finalement imbécile par ses composants politiques.
Le constat est sans appel. Cinq ans après la crise des migrants, l’Union européenne n’a pas de politique migratoire. C’est indigne, mais c’est comme ça. Nous connaissons trop bien les deux loustics qui se sont eux-mêmes propulsés à l’Europe, Reynders dans la Commission et Michel sur l’estrade de la salle des fêtes, pour savoir que si tous les autres hauts responsables sont de cet acabit, l’Europe va finir dans la honte et le déshonneur. Le contrat avec la Turquie, lequel a pour mission de refiler la patate chaude au dictateur, qui empoche et garde tout pour lui, est un pur scandale.

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En Libye, l’Italie – l’ex puissance coloniale – a conclu un marché aussi ignominieux avec des partenaires aux mains sales. Ce troisième partenaire de l’UE a payé les barbelés et les miradors, afin que les réfugiés soient enfermés dans des camps de détention aux conditions inhumaines. Mme von der Leyen, présidente de la Commission européenne, zézaie ailleurs.
Contenir les migrants, les repousser le plus loin possible des frontières, n’est pas une politique. C’est une lâcheté, c’est tout. Avec la décision de fermer les frontières Schengen, que va-t-on faire ? Déjà des douaniers grecs ont ouvert le feu sur des pneumatiques. Va-t-on faire comme Trump : construire des remparts pour jeter de l’huile bouillante sur les misérables qui lèvent les bras vers nous ?
Si au moins on avait essayé de mettre en place des accords d’accueil entre pays de l’UE, quelques palabres plus loin, on aurait pu s’avancer dans une politique de solidarité ! Il est vrai que la solidarité, c’est une découverte récente, puisque jusqu’à présent la politique économique consistait à se tirer d’affaire en jetant des peaux de banane sous les pieds des concurrents. Triste chose que cette mondialisation qui finit par un plouf, suite à la poussée de COVID-19.
Reste à trouver des hommes qui en ont. Pour nos deux lascars, un homme « qui en a » signifie un type qui gagne un pognon bête pour ce qu’il fait. De ce point de vue, Charles Michel est un champion puisqu’il paraît que ce type prend 32.000 euros par mois pour promener sa calvitie un peu partout dans les cours d’Europe.
32.000 euros à 5 € (prix moyen) le masque, cela fait 6.400 masques antivirus FFP2 pas mois qui nous passent sous le nez, si je puis dire…

17 mars 2020

Tout le monde, il est gentil…

Qui a dit qu’on ne parlerait plus que de COVID-19 et que tout le monde serait mobilisé ?
Franchement, nos élites qui devraient montrer l’exemple, poursuivent en stoemelings leur partie de catch, tout en affichant évidemment, devant l’opinion publique, une ferveur sans pareille à servir la cause du peuple agressé par un corona nouveau dans la famille des virus.
Plus tard, bien plus tard, le roi pourra donner la grande croix de l’ordre du Chose à COVID-19 pour service rendu à la dynastie.
Grâce à ce petit voyou qui naquit en décembre à Wuhan (Province Hubei de Chine), un accord a été trouvé pour former un gouvernement doté de pouvoirs spéciaux, Sophie Wilmès désignée formatrice. Voilà l’animatrice en chef de l’intérim qui a fait jaser jusqu’ici, promue titulaire pour raison de force majeure !
Non seulement Philippe sort de l’impasse, au détriment de la démocratie (mais de celle-ci on s’en fout depuis longtemps), mais en plus les partis du libéralisme avancé triomphent en servant la patate chaude à la N-VA qui croyait bien placer son gauleiter à la tête du gouvernement, pour liquider le fonds de commerce d’une Belgique en faillite.
Je sais, ce n’est pas le moment de commenter une partie de carambole, quand des gens sont inquiets, ferment leurs fenêtres et s’enferment dans des placards, espérant qu’Armageddon-le-barbare, regardera sous le lit et derrière l’armoire, mais oubliera d’ouvrir le débarras où la famille se terre.
Mais qui parlera de la fine partie où la blanche 2 touche la rouge après trois rebonds sur le caoutchouc de la bande et s’en vient mourir sur la blanche 1, pour gagner la partie ?
Personne !
Tout le monde vaque – c’est honorable – à ses sauvetages. Quelques enseignant(es) altruistes, que je connais et que j’aime beaucoup (sans que l’une d’entre elles le sache évidemment), des secouristes qui ne se savaient pas le don, le médical qui offre son corps au public, après l’avoir voué à la science, il ne restait que quelques « malveillants », voltairiens endurcis, pour témoigner en historiens du futur.
Ainsi Sabine Laruelle (MR) et Patrick Dewael (Open Vld), les deux plus insignifiants et nuls personnages que le roi à bout d’idées avait dépêchés en voltigeurs, entre la fatalité et lui pour sauver le trône, ont réussi là où les hyper héros Reynders et Michel avaient échoué !
Comme quoi la connerie en double mixte a parfois des coups de pot qui dépasseraient Einstein Albert, s’il était encore en vie.
Tout rebaigne dans la sauce bourgeoise, frites et mayonnaise à gogo, recette garantie.
Les présidents de la Chambre et du Sénat ont fait rapport au Roi lundi à 10h. La Première ministre Sophie Wilmès sera désignée formatrice de ce gouvernement qui sera désormais de plein exercice. Elle demandera jeudi la confiance à la Chambre, qui lui sera acquise à une très large majorité de plus de 100 sièges. Elle pourra ensuite demander les pouvoirs spéciaux pour une durée de trois mois renouvelables une fois. Et hop, passez muscade !...
Tout étant prévu à l’avance, à quoi bon voter ? À quoi bon tout ce tralala procédurier ?
Voilà longtemps qu’être constitutionnaliste en Belgique n’est plus un métier, mais une partie de jambes en l’air entre le droit et la légalité.
La suite est délectable. La N-VA par la voix du camarade Jean Jambon avait tonné contre cette nouvelle embrouille, c’était Bart ou rien. Mais les sondages, l’opinion, la terreur de la population ras les marguerites à l’approche des panzers de Wuhan, ont transpercé le heaume de Thyl l’espiègle d’Anvers : la N-VA en sera, pour le coup, à faire l’unanimité avec les unitaristes !

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Ce gouvernement sera composé des partis de la coalition actuelle, soit le MR, le CD&V et l’Open Vld. Les autres partis : PS, N-VA, Ecolo, Groen, cdH et DéFI, soutiendront la nouvelle équipe Wilmès de l’extérieur. Ah ! ils ont oublié le PTB et le Vlaams Belang… comme quoi, il y en a qui ont la rancune tenace, malgré les sanglots et la patrie en danger !
Mine de rien, à moins qu’on introduise de nouveaux puncheurs du MR, ce sera encore un gouvernement avec les Francophones minoritaires !
Surtout pas “déstabiliser” l’équipe en place qui creuse la tranchée qui nous sauvera de la pandémie, disent de la cave au grenier, les populations énamourées de ce scénario des retrouvailles belgo-belges. Les chefs de groupe des formations qui ne sont pas représentées dans l’exécutif seront impliqués dans son fonctionnement en participant aux réunions du comité ministériel restreint, dès lors qu’il est question du coronavirus.
Les élites politiques qui se font toujours la gueule ont, dorénavant, une raison médicale de ne pas se serrer la pince.
Vous savez où elle est la vraie urgence pour ces gens là ?
C’est le brassage de la crise économique avec l’envahisseur de Wuhan qui est essentiel. De ce point de vue, ça va pétrir ferme !
Si ça réussit, comme je le crains, l’économie néo-mondialiste aura passé un cap, par le chas d’une aiguille ! On risque d’en reprendre pour dix ans, malgré le krach boursier.

16 mars 2020

Comme en 14 !

Des politiciens décident d’une trêve et mettent de côté d’éventuelles négociations, afin de faire de l’intérim de Sophie Wilmès un gouvernement qui s’appuierait sur une majorité au parlement. Tous les anciens ministrables sont d’accord, sauf la N-VA. Jean Jambon, ministre président de la région flamande, prétend poursuivre des négociations pour faire de Bart De Wever un premier ministre, dans une coalition à trouver.
Sans entrer dans une nouvelle coalition, Groen, les écolos, le PS et son homologue flamand apporteraient leur soutien au gouvernement de Madame Wilmès, qui d’intérimaire deviendrait majoritaire.
L’argument est la situation sanitaire d’urgence de lutte contre la pandémie. Selon Magnette, Bouchez et Nollet, ce n’est pas le moment des palabres, mais à l’action directe et sans état d’âme.
Cet argument peut plaire à une majorité de la population et, politiquement parlant, pourrait faire mal à la réticente N-VA qui irait à contre-courant de l’opinion.
On ne sait pas ce qu’en pense le CD&V copier/coller de la N-VA.
Car, en même temps qu’il est nécessaire pour la sauvegarde de la population de partir en guerre « comme en 14 » pour vaincre l’ennemi, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est aussi une manœuvre des unitaristes royalistes, contre les indépendantistes flamands.
C’est de bonne guerre, direz-vous, profiter d’une situation exceptionnelle pour couper l’herbe sous le pied des indépendantistes. Ainsi, les unionistes font d’une pierre deux coups.
Sauf, qu’il y a quelques trous dans ce raisonnement à la fois altruiste et intéressé.
Paul Magnette et Jean-Marc Nollet soutiendrait de l’extérieur le gouvernement de madame Wilmès. Ils n’entendent pas entrer dans la coalition intérimaire actuelle. Mais alors, des ministres ont deux voire trois ministères sous leur responsabilité. Maggie De Block en première ligne avec le COVID-19 a la santé publique, mais aussi les affaires sociales, l’asile et la migration, excuser du peu. Ce n’est pas une manière de lutter efficacement contre COVID-19. Il faudrait que les partis au gouvernement de madame Wilmès désignent de nouvelles personnalités afin de rendre ce gouvernement en ordre de marche et qu’à la chambre, ces nominations soient soutenues par le PS et Ecolo.
Enfin, puisque union nationale il y a, on n’a pas vu les partis battant le tambour de la mobilisation générale, tendre la main pour que les cœurs battent à l’unisson, comme le PTB en Wallonie et le Vlaams Belang en Flandre !
Quand le moment est à l’émotion et au devoir, faire semblant d’ignorer certains représentants du peuple, c’est quand même laisser entendre que cet événement d’empathie soi-disant générale ; cache quand même des manœuvres politiciennes.
Mais il est vrai, que le gros de la population n’y verra pas malice.

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Autre sujet :

Le vaccin anti Covid-19- Tout pour Trump, rien pour les autres.

S’il fallait une preuve de l’effrayant égoïsme du système économique tel que les libéraux en chantent partout les bienfaits, c’est bien dans la course au vaccin contre le COVID-19. Le marché juteux que cela représenterait pour le laboratoire qui, le premier, en aurait trouvé la formule fait saliver tous les chacals qui tournent autour des profits, sans nullement s’intéresser aux malades.
C’est ainsi que les États-Unis ont engagé un bras de fer avec l'Allemagne pour tenter de s'assurer l'exclusivité d'un vaccin contre le nouveau coronavirus actuellement en cours de développement dans un laboratoire allemand, affirme samedi Die Welt.
Selon le journal allemand, le président américain Donald Trump essaierait d'attirer avec un paquet de dollars, des scientifiques allemands travaillant sur un potentiel vaccin contre le nouveau coronavirus, et d'en obtenir ainsi l'exclusivité pour son pays.
Évidemment, si le transfert des chercheurs s’effectuaient, les déménagements des personnels intéressés vers les États-Unis auraient pour première conséquence de retarder, sans doute de quelques mois, la sortie des premiers vaccins des laboratoires, occasionnant ainsi des milliers de morts supplémentaires. Cela Trump s’en fiche complètement.
De plus, ce vaccin serait alors "seulement pour les États-Unis", a affirmé à Die Welt, une source proche du gouvernement allemand.
On voit bien comme l’enjeu financier n’en a rien à faire de l’enjeu médical. L’égoïsme pur des détenteurs des capitaux éclate au grand jour, puisque les manœuvres pour la conquête du graal sont clairement criminelles et touchent même à un génocide prémédité.

15 mars 2020

Panique acheteuse

De la pyramide de Maslow, en passant par « La psychologie des foules » de Le Bon, « La psychologie des masses » de Freud, Gabriel Tarde, etc. une importante littérature tenant à la philosophie et à la politique s’est développée autour des phénomènes de masses.
C’est dire si les têtes de gondole étaient prévenues de ce qui se passerait à la suite des déclarations de fermeture obligatoire des lieux de rassemblement, déclenchant les mesures de prophylaxie à propos de la lutte contre le coronavirus COVID-19.
Mais voir des consommateurs affolés se cracher dessus littéralement (pardon, Ignace-Philippe Semmelweis, 1818-1865) à propos des derniers rouleaux de papier WC, au Colruyt, c’est de l’inédit.
Non pas que les gens soient plus bêtes de nos jours, au contraire. Selon Emmanuel Todd, l’ascenseur social en panne a permis la conservation d’une génération ayant fait des études, dans les rangs du prolétariat, renforçant l’esprit critique en bas, tandis que la fine fleur des élites avait plutôt tendance à s’embrumer le bocal, en haut.
Un facteur essentiel a sans doute influencé les furieux se ruant sur les papiers de toilette : la perte de responsabilité de l’individu dans une démocratie confisquée, abandonnant des repères avec le sentiment de n’être compris en rien.
Les foules ne sont pas influençables par des raisonnements. Elles ne comprennent que des associations d’idées simples. À peine plus élaborées qu’un maître dictant à son chien les quelques ordres d’obéissance. Ce n’est pas parce que le niveau intellectuel général est bas, mais parce qu’une foule constitue une masse irrésistible qui ne répond qu’à des injonctions « Pendons-les, À bas l’étranger, Tous vendus, etc ». Il est impossible de remonter une foule qui sort par les portiques d’un match de foot. Eussiez-vous oublié votre enfant à la tribune, vous n’aurez la possibilité d’aller à sa recherche que lorsque la foule sera disséminée. Il est même possible que parmi les hystériques s’arrachant les précieux papiers, il y ait eu des clients du magasin qui, au départ, n’étaient pas là pour acheter ces rouleaux WC. L’effet de foule en a fait une denrée rare, exceptionnelle, d’où la ruée. L’entraînement des hésitants, qui se sont décidés en cours de route, fit le reste !

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Tous les politiciens le savent. Les sentiments impressionnent les foules, jamais la raison. Les libéraux qui auraient bien de la peine à justifier l’égoïsme dans l’expression libérale depuis Adam Smith, affirment leur supériorité sur les autres systèmes, en clamant leurs évidentes qualités, sans préciser lesquelles, leur attachement à la liberté, leur aspiration à l’ordre, sans jamais expliquer pourquoi ! Parce qu’ils ne le peuvent pas. Même pour l’ordre public, qu’ils se vantent tant de faire respecter. Ils l’imposent par leur police pour masquer le désordre que suscitent leurs initiatives antisociales.
Pour avoir l’oreille des foules, il faut connaître les sentiments dont-elles sont animées, feindre de les partager, puis tenter de les modifier, en provoquant au moyen d’associations rudimentaires, certaines images suggestives.
Du soviétique le couteau entre les dents, on est passé à l’immigrant dont le seul but est de prendre notre argent, de violer nos femmes et de nous imposer la charria. Images extrêmes que l’orateur talentueux aura tout loisir d’introduire dans un discours en les nuançant selon l’impression qu’il se fait du monde devant lui.
Il n’en reste pas moins que la panique est l’impression qui se partage le mieux. En Irlande, un client d’un grand magasin a dû être maîtrisé au laser par des policiers, tant il était devenu agressif devant la pénurie de papier hygiénique.
Cette frénésie d'achats n'a rien à voir avec la maladie. Elle relève de l'hystérie induite par l'incertitude.
Personne ne veut manquer d’aliments de base. Tout ça, est normal. Mais de nombreuses personnes se comportent comme si elles voulaient être les seules à avoir les denrées alimentaires, qui vont manquer bientôt dans les rayons, croient-elles.
Quant aux survivalistes qui voient venir la fin du monde, leur comportement est d’autant plus absurde que, dans l’au-delà, la centaine de rouleaux de papiers-cul accumulés dans leurs placards ne serviront à rien.
Il est souhaitable de réagir individuellement contre les instincts de la foule et considérer la survie des autres aussi importante que la nôtre, cela implique la maîtrise de son instinct, en sachant qu’il a souvent tort.

14 mars 2020

En guerre !

C’est la dix-huitième année sur le blog Richard3.com, puis sur le relais de Facebook, que j’écris régulièrement une page et demie par jour sur l’air du temps.
L’impression que l’on vient de basculer dans une autre guerre que celle que l’on faisait, se précise. L’adversaire, le capitalisme égoïste, sans cœur et odieux, l’est toujours. Un second front est ouvert. L’attaque est plus directe. Elle se précise de jour en jour. L’agresseur invisible et sournois, tue comme l’autre, mais de façon plus franche et directe. On l’a baptisé, comme on baptise son chien et son chat, « COVID-19 » !
Le premier s’attaquait aux pauvres, celui-ci tue les vieux.
Et voilà que tout se concentre sur lui, tandis que l’autre apparaît plus lointain. Alors qu’en réalité, ils poursuivent leur chemin de tueurs, côte à côte.
Il reste dans la mémoire des personnes très âgées le souvenir de la guerre de 40-45. La famille reprenait du sens, la solidarité signifiait quelque chose d’important. On s’assemblait le soir pour écouter Radio Londres, malgré le brouillage. Sur une carte d’Europe, on piquait des petits drapeaux des pays sur la ligne du front de l’Est. On avait l’habitude d’entendre le speaker collabo de préciser, quand il s’agissait de la Wehrmacht, que « nos troupes se sont repliées pour des raisons tactiques, sur des positions préparées à l’avance », comme si prendre la poudre d’escampette avait été mûrement réfléchi.
On retrouve à peu près les mêmes réflexes et on reprend, par instinct, des prudences de Sioux face à ce nouvel adversaire. Sophie Wilmès et Maggie De Block jouent d’évidence sur des positions préparées à l’avance, ce dont tout le monde doute.

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Par ailleurs, même si cela n’entre plus dans nos préoccupations, le problème des réfugiés qu’Erdogan veut nous envoyer depuis chez lui, reste pendant. La seule manière que nous ayons de l’aborder revient à notre ennemi COVID-19. Ces malheureux, otages du sultan n’ont aucun moyen de défense ni contre Erdogan, ni contre COVID-19. Les deux en même temps, cela fait beaucoup. Ce dont profiteront les nationalistes européens du genre Bart De Wever, qui n’a pas besoin de se fouiller longtemps pour sortir l’arme fatale « pas de ça chez nous », lors même que ces pauvres gens auraient besoin qu’on leur fournisse en urgence une aide médicale adaptée à leur grande détresse.
Donald Trump réussit à ce que l’on parle de lui malgré COVID-19. Mieux, il a augmenté son audience. Jusqu’à il y a quinze jours, il se moquait du virus, montrant une rare insouciance quasi criminelle. Aujourd’hui, il en fait trop et joignant l’utile à la politique, il arrête le trafic aérien avec l’Europe. Mais, il est rattrapé par le système de santé privé des USA, si bien que le pays est complètement à la merci d’une pandémie, un tiers des Américains étant financièrement incapables de se soigner. Il joue là sa réélection. Son incurie, son incompétence, sa désinvolture et sa grossièreté de promoteur immobilier enrichi, feront-ils que l’électeur se détourne de lui ?
D’une manière générale, COVID-19 a rebattu les cartes politiques. Nos américanolâtres qui poursuivaient contre vents et marées une politique de libre-échange, atlantistes en diable, amateurs de traités pour la dissémination des produits et l’abaissement des coûts de production, ne se relèveront pas du constat affligeant des décentralisations en Chine ou ailleurs de nos besoins essentiels « en temps de guerre » : médicaments, pièces détachées, matériels sanitaires, masques, etc. L’Europe n’existe pas dans une stratégie des blocs. Son courant libéral la ridiculise partout. Son libéralisme cupide et sot la tue et nous tue !
Nos politiques ont ruiné nos capacités de produire ce dont nous manquons pour lutter contre COVID-19. Il est urgent après la crise de revoir nos politiques industrielles. Ce sera difficile tant l’imprégnation de l’économie libérale est forte, du MR, à la gauche collaborationniste.
Nous avons l’impression d’entrer dans une période de guerre par les mesures de fermeture des écoles, des lieux publics, salles de concert, restaurants, stades, etc. Les quelques jours, entre la fuite à Londres du gouvernement Pierlot et l’arrivée des Allemands, rappellent les fermetures actuelles par bien des côtés.
Les rues étaient désertes. On se claquemurait chez soi, s’attendant au pire. Seuls, ceux qui n’avaient pas d’argent et vivant au jour le jour, rasaient les murs en quête d’une boulangerie ouverte. Ma grand-mère m’a souvent parlé de ces deux ou trois jours étranges. Nous habitions dans les environs de la rue de Jupille (aujourd’hui rue Winston Churchill) et depuis les fenêtres de la la caserne-intendance, l’armée belge, avant de partir, avait balancé des centaines de sacs de farine dans la rue qui dans leur chute s’étaient crevés et avaient répandu leur contenu sur plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur. Les riverains remplissaient seaux, bacs et valises de toute sorte avec des pelles à charbon, de la farine à même le sol ! Ce vendredi on vide les supermarchés !...
Nous entrons dans une période folle. Des choses imprévisibles nous attendent. Ce qui est sûr, COVID-19 sera vaincu, mais comme après 40-45, la société ne sera plus jamais comme avant. Restera à gagner l’autre bataille !…

13 mars 2020

Philosophie de crise.

La maladie nouvelle aura apporté plus de changements dans nos mentalités en quelques semaines, que la société de consommation, qui mit trente ans à nous habiter.
L’homme est malléable parfois si rapidement que ceux qui le vouaient à tout jamais au système économique de consommation, pourraient s’être trompés lourdement.
D’abord dans les faits. Les ressources de notre environnement ne sont pas inépuisables et deuxièmement, leurs exploitations intensives conduit à des catastrophes climatiques et autres. Cela étant dit cent fois sans résultat, voilà qu’il n’y a presque plus de trafic aérien, qu’on ne voyage plus et qu’on dit aux écoliers, restez chez vous, on paiera vos parents pour qu’ils puissent vous garder à la maison !
L’espèce se plie aux circonstances et s’adaptent, ce qui la place assez haut dans le vivant quant à sa résistance, surmontant ce qui contrarient sa survie.
L’inconvénient de cette rapidité d’adaptation, l’alerte passée, la difficulté franchie, l’homme reprend rapidement ses anciennes habitudes, retrouvent son endormissement critique bienheureux et oublie très vite le cours instant où il a cherché et trouvé, une parade à la menace immédiate.
Ce ne sont pas les choses qui nous troublent, mais l’opinion que nous en avons.
Après avoir frôlé le néant, l’homme sait que chaque seconde qui le sépare de l’échéance, n’est pas probable, mais certaine. Aussi la récuse-t-il, puisqu’ayant survécut à l’une, il s’illusionne pouvoir sauter l’autre.
En soi, c’est une bonne chose. Les peuples mélancoliques trouvent naturellement leurs remplaçants chez les peuples euphoriques.
Il ne faut donc pas négligé dans l’immédiateté de la pandémie, de changer le système avant que tout ne reprenne un cours stupidement normal.
Le pouvoir le sait aussi. Il évacue toutes les perversions qui le faisait l’agent d’une société marchande et riche de la spoliation des masses, pour s’improviser bon samaritain, tandis que les derniers heurts voyaient sa police matraque levée pour un oui ou un non.
Ce n’est pas le cas d’une Belgique en léthargie pour cause de palabres avortées entre le Rouge et le Noir ; mais ce l’est de la France, avec un préfet de Paris qui va certainement rengainer sa morgue, en cause la mutation d’un pré-despote, en saint François d’Assise au discours de ce soir sur Antenne 2.
L’appareil idéologique d’État fonctionne à plein, comme partout ailleurs. Il est recommandé, les gazettes ne s’en privent pas, de mettre la pandémie sur le même pied que la crise des bourses annonçant le krach qui devait arriver, avec ou sans COVID-19.
Certains en sont à souhaiter plus de morts encore, étant entendu que l’hécatombe serait accusée d’avoir conduit au marasme économique par les fermetures de tout ce qui produit. Ce qui n’aurait pas été faux en cas de haute conjoncture, mais contrevient aux analyses des marchés financiers qui prédisaient la crise, avant la venue du virus.

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Nous vivons donc en sursis, dans une double crise dont, à l’évidence, le pouvoir cherche à tirer son épingle du jeu. Les mesures contre les chômeurs, seraient postposées. Elles devraient être effectives en mai.
De même la privatisation de l’aéroport de Paris, si controversée puisque l’opposition a réuni un millions de voix réclamant un référendum, serait abandonnée par Bruno Le Maire.
Le coronavirus aura au moins le mérite de faciliter les rapports des grands avec les petits.
Ah ! l’élection, cette machine soi-disant infaillible qui met le bon citoyen en selle pour lutter contre le mauvais, en réalité réduisant à pas grand chose le pouvoir du citoyen dans la démocratie représentative. Plus le corps électoral est vaste, moins le vote individuel a de la valeur. Noyé parmi les millions d’électeurs, le citoyen se perçoit comme impuissant et quantité négligeable. Et voilà que l’élection suscite un nouvel intérêt !
Les candidats qu’il adoube sont loin de lui, au sommet du pouvoir. En théorie, ils sont au service du peuple. En pratique, c’est l’inverse. Alors se perçoivent durement les tendances aristocratiques et financières des parvenus, quand c’est trop tard.
Heureux ceux qui n’attendent rien, car ils ne seront pas déçus, semblent dire avec Shaw, les philosophes du renoncement.
Pour ma part, le coronavirus n’a rien changé à mes convictions. Cette société n’a aucun plan, n’a aucun but sinon d’enrichir ceux qui le peuvent, c’est-à-dire une minorité, par un système qui est un monstrueux leurre. Elle n’a qu’une idée fixe : durer le plus longtemps possible.

12 mars 2020

Borsus en carafe : pas question !

Les frères Dardenne terminent leur premier western. Ils l’ont tourné l’année dernière dans les Hautes Fagnes, en pleine canicule. Le script est simple, mais efficace. Will Borsus, aventurier professionnel, chasseur de primes et pilleur de banques, est poursuivi par le sheriff de Walkcity, Ra Hed-Bouw, à travers le désert qui débute à la sortie de Thombstone, ville que les frères ont reconstruite en planches de sapin du Haut-Plateau.
La dernière scène a été montrée à Chaudfontaine au festival Coca-cola-Bacqcountry.
Will Borsus, au milieu de nulle part est à la recherche de l’eau indispensable à sa survie. Il a déjà tué Jumper son cheval, pour en boire le sang. Il marche avec peine entre les cactus géants, ignorant comme tous les cow-boys qui n’ont pas fait beaucoup d’études, que le carnegiea gigantea pourrait lui donner de l’eau par une technique indienne que Ra Hed-Bouw, par son métissage avec une mère Pawnie, connaît parfaitement.
Will Borsus jette ses dernières forces pour gravir un minuscule halde de calcite, vestige des mines d’argent de LLango, cité fantôme.
Au sommet, il reprend confiance, en contrebas, une grande baraque sur le toit de laquelle une cheminée fume ! Will borsus rassemble ses dernières forces. Après des efforts surhumains, il s’effondre sur la terrasse en planches. Le bruit de sa chute a mis en éveil l’occupante des lieux. Elle ouvre la porte, winchester sous le bras et voit Will Borsus effondré, mais le colt à la main, dans un dernier réflexe de prédateur.
C’est la redoutable Maggie Sablok, républicaine, adversaire de Calamity Jane, démocrate. C’est une célébrité du Nord de l’Ouest américain (dans la version en flamand, les Frères ont supprimé « Nord »).
De son pied, elle envoie le colt de Will Borsus loin de sa portée.
– What do you want, stranger?
Will lève un œil lentement, cette voix lui rappelle une femme violente et brutale qui, jadis, le terrorisa et qu’il dut épouser sous la menace d’un deux coups qu’elle avait gardait sous l’élastique d’une jarretière, à Reno, au bar Attin.
– To drink, god's name, to drink!
Maggie se baisse, et passe un bras au-dessus de son énorme poitrine, soulève la tête de Will Borsus, le reconnaît et lâche la tête du malheureux qui retombe lourdement sur les planches de la terrasse.
– It's you ! old scum ... Ra Hed-Bouw hasn't had your skin yet!
– To drink, please, to drink !
Mais les Frères ne voulant pas trop s’attarder sur l’anglais, font poursuivre en français.
– Toi, vouloir boire ? (Les Frères veulent un accent germanique pour une copie destinée à un distributeur de Frankfort).
– Ja !
– Tu as de la pépite, mec ? Alors, tu bois. Tu n’en as pas, mec !... tu crèves.

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Le réveil sonne dans la chambre bleue du petit castel de Marche que Willy Borsus a acheté avec ses dernières indemnités, merci la Patrie ! Ce qui précède n’était qu’un rêve !
Il se rendra bientôt au parlement wallon. Il y est un des plus beaux fleurons, le pendant exact du socialiste, Elio Di Rupo.
Il est heureux. Il fait beau. Il a bien le temps. La première chose à faire, c’est de boire un grand verre d’eau de Chaudfontaine que son ami Bacquelaine fait venir par camions entiers à Namur, dont Floche, son chauffeur, ramène un casier toutes les semaines à Marche.
Il ricane, une bouteille comme celle-là doit valoir dans les dix euros dans un restaurant chic ! Il bénit la providence en songeant qu’au moins 20 % iront dans les poches des hardis financiers de la Jean-Luc Crucke Connexion.
Il entrouvre d’un doigt les rideaux de baptiste de la cuisine. Floche astique la 508 de la Région. Dans quelques heures, il sera à la tribune du parlement.
« La carafe d'eau gratuite dans tous les restaurants de Wallonie, ce n'est vraisemblablement pas pour demain », dira-t-il de cette voix reconnaissable entre mille "Je plaide pour que nous n'imposions pas la carafe d'eau gratuite, mais pour que nous restions déterminés dans le déploiement de l'accès à l'eau dans les lieux publics". « Ainsi il n’est pas question de taxer l’eau des robinets des fontaines publiques », dira-t-il ironiquement à Eddy Fontaine – le bien nommé – qui l’interrogeait en commission du parlement wallon, sur la carafe gratuite.

11 mars 2020

On est bon.

Étrange civilisation que la nôtre et qui se montre sous son vrai jour face à une épidémie !
Ce qui faisait une civilisation jusqu’aux années cinquante a presque disparu. Il ne reste rien de la famille à l’ancienne, la cohabitation à deux ou trois générations, le repas collectif du soir, le temps de la parole et des commentaires de la gazette que l’on se passait à tour de rôle.
Ce n’est ni de la nostalgie, ni « c’était mieux avant » c’est un constat.
On a évacué la mort. Elle n’existe plus qu’en-dehors de la société. Elle a été masquée dans les funérariums. On ne meurt plus chez soi, entouré des siens, en disant adieu à tout le monde.
Quand on parle des vieux, c’est qu’ils ont quelque chose à acheter, des services à commander. Ils constituent une clientèle. En réalité, un racisme antivieux est masqué par un faux respect. On le place sans rien dire dans un home pour « qu’il soit mieux » On ne veut plus le voir. Il gêne, il dérange par son aspect, par ses réflexions et son argent, trop ou pas assez. Est-il malade, en phase terminale ? On le place en clinique d'adieu. Tandis qu’on va à la buvette « se recueillir » devant une tasse de café, il agonise tout seul. On attend que l’infirmier apporte la dernière nouvelle. Le vieux à son dernier râle, on va voir où il en est.
Pourquoi ? Étrangement cette société fourmille de vieux, mais qui font tout pour rester jeunes et qui luttent jusqu’à un âge avancé à faire semblant.
On n’aime pas les vieux parce qu’ils préfigurent la mort. En principe, ils sont plus près de l’échéance que les autres. On veut être un des « autres » et on se retient de paraître l’âge qu’on a. Ils sont notre miroir du temps.

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Lors des grandes épidémies de la peste et du choléra et même aux périodes où la vie s’écoulait sans trop de heurts, on mourait jeune. À cinquante ans, on était un « robuste » vieillard, mais on n’avait plus de cheveux et quelques rares chicots dans la bouche, dix ans plus tard on entrait dans l’extrême vieillesse et les très vieux mouraient entre soixante et septante ans. La femme ? Il faut lire Balzac, pour comprendre que son destin s’inscrivait dans la mort en poitrinaire dans la fleur de la jeunesse ou finissait déjà vieille fille à trente ans.
La société actuelle a bouleversé tout cela, mais elle a laissé en revanche les vieux se débrouiller seuls avec la mort, parce que la mort est devenue un sujet tabou duquel seuls parlent les spécialistes, les embaumeurs et les croquemorts.
COVID-19 rappelle que nous sommes mortels et susceptibles de mourir à tout âge, pas comme un accident de voiture qu’on attribue à la fatalité, mais de façon extraordinaire, sans que la médecine y puisse rien. C’est dans cette perspective inattendue que l’on panique. Les masques tombent. La mort de qui écrase sa voiture sur un platane est normale. Le recueil de l’haleine d’un passant, le saisissement du dossier d’un siège de bus ou de cinéma peuvent donner la mort ! Cela rend les gens fous de peur.
Même les touristes ne sont plus en sécurité dans leur cabine de luxe.
On a oublié que le système social, l’économie, les pouvoirs au-dessus des citoyens, la démocratie elle-même, se partagent entre espoir et désespoir, pour finir en aporie.
La mort véhiculée par les élites, Macron, Michel, Wilmès, Di Rupo ou De Wever, se définit par une emprise sur l’autre. Il suppose un effet qui infléchit ou annihile la volonté de l’autre. Qu’il agisse par fascination ou répulsion, domination, assimilation ou destruction, il contrecarre le jaillissement de la vie et le déterminisme naturel.
Le Pouvoir absolu tend vers la mort qui est l’écrasement des êtres et des choses.
Chaque société se préoccupe des problèmes qu’elle peu résoudre. La nôtre repose sur la croissance et la consommation. En principe, un mort ne consomme pas !
Savoir que tout homme est mortel, comme Socrate, réduit considérablement les chances de poursuivre exponentiellement la rage de croître afin de repousser dans l’impossible et dans la mémoire, l’événement incroyable de notre mort.
Cette économie fondée sur l’éternité du progrès, retourne au doute supérieur de Malebranche sur toutes nos spéculations.
Seul baume sur tous les cœurs éternellement jeunes, COVID-19 ne fait mourir que les vieux et les malades. Il est même indulgent pour les enfants, ce qui le rend sympathique. Les générations botoxées et massées respirent. COVID-19 est un Adolphe Hitler minuscule. Seuls ceux qui dissimulent leur âge jusqu’au bout et qu’on croit plus jeune qu’ils ne le sont, peuvent être inquiets. On ne trompe pas un virus !

10 mars 2020

Bermudes, krach & Covid-19.

Bien avant la crise du coronavirus, des économistes non rétribués du système prédisaient la cata pour 2020. L’épidémie mondiale masque opportunément les véritables raisons de l’effondrement des bourses. Il est permis de penser que le libéralisme aux abois, douze ans seulement après une catastrophe financière, va se saisir de l’événement sanitaire pour détourner l’attention des gens sur ce qui se passe dans le monde de la finance. Les infos sur l’évolution de l’épidémie pourraient être fausses, à seule fin de tromper le citoyen sur la fragilité de l’économie actuelle.
Des signaux d’une grave crise financière sont au rouge. En 2008 la crise est venue des États-Unis, celle-ci pourrait-être son clone avec les mêmes origines, le surendettement.
Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne, Benjamin Coriat, un « économiste atterré » et Nouriel Roubini, professeur d’économie américain, prédisaient fin de l’année 2018, une crise suivie d’une récession pour 2020, encore plus sévère et prolongée que celle qui fit vaciller l‘empire de la finance dix ans plu tôt.
Georges Ugeux, professeur de finance internationale à la Columbia University School of Law, et ancien vice-président de la bourse de New York, écrivait dès mai 2018 : « Nous ne pouvons ignorer le risque d’un tsunami qui va déferler sur nos économies à la fin de 2020 ».
« La descente aux enfers de la finance » chez l’éditeur Odile Jacob résume très bien la situation. C’est une honte permanente de voir comment les personnels politiques en Belgique, tous libéraux (MR, PS et CDH), traitent leurs électeurs, en les laissant dans l’ignorance.
Ceux-ci leur font confiance, ils ont tort. Des livres d’économie sont à leur portée, leurs prix varient entre 17 € et 35 €, rarement plus. Ce désintéressement est dramatique. Il montre une population qui ne « sent » les choses que parce qu’on les lui a dites. Cette confiance dans une élite libérale voyoute, nous le paierons un jour.
L’explosion des dettes souveraines ne trompent personne parmi les économistes, même parmi les avocats libéraux. Les États, surendettés en Europe et aux États-Unis, pourraient constituer l’élément clé du prochain « tsunami financier ». La dette publique mondiale est passée de 27 milliers de milliards de dollars en 2005 à 63 milliers de milliards de dollars en 2018. Le surendettement public priverait les États de la capacité d’intervention qui avait permis d’amortir les effets de la crise en 2008.
Au-delà des États, l’économie mondiale est vulnérable par ce que Georges Ugeux appelle « le triangle des Bermudes », c’est-à-dire l’interconnexion des trois acteurs principaux du système : les banques, les Banques centrales et les États.
« L’argent est plus concentré que jamais. Le système est devenu complètement cohérent, avec pour conséquence que si l’un des éléments du système saute, les autres éléments ne sont plus en mesure de l’aider ».

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L’enchevêtrement des capitaux, des relations de pouvoir et d’une certaine forme de corruption des acteurs de la démocratie rendent ce triangle des Bermudes dangereux.
Que nos bélîtres libéraux poursuivent leurs délires verbaux sur leur lancée, dans l’enthousiasme d’une Europe assotée de libéralisme, ça les regarde ; mais moi, qui me suis toujours méfié des gens bien mis qui vous vendent la démocratie comme un VRP des aspirateurs, sois obligé de suivre le troupeau et de m’américaniser comme Di Rupo ou les Michel, je ne suis pas d’accord ! Wilmès, Bacquelaine et consort me font peur !
Quand on voit des fous qui vous disent de monter sur un train fantôme et qui prétendent qu’il n’y a pas mieux comme attraction, vu qu’elle a fait le tour du monde, un conseil : n’y allez pas ! Ils vont vous baiser, démocratie ou pas.
En 2008, pour sauver le système bancaire, les banques centrales stimulaient l’investissement et la croissance par un achat massif de titres publics supposés inonder les marchés, et utilisaient la baisse des taux d’intérêt des banques centrales américaine (la « Fed »), européenne (BCE), anglaise et japonaise pour permettre aux banques de se refinancer.
Vous devriez vous en souvenir, Reynders nous avait piqué notre argent pour les banques. Nous étions virtuellement les propriétaires par vente forcée, sur déclaration de faillite.
En 2020, l’élite libérale n’expliquera rien des économistes qui se sont trompés. La croissance n’est pas venue, l’emploi non plus. Nos élus recommenceraient volontiers le piège à cons de 2008, sauf que ce n’est plus possible. Il n’y a plus de liquidités ! Ouvrez l’œil, renseignez-vous, l’arnaque n’est pas loin. Comme avec le Covid-19 sans vaccin, vous allez l’avoir profond. Et ça va faire mal. On se débloque les méninges ou on achète de la vaseline !

9 mars 2020

Le libéralisme à poil !

Quand je vois Bacquelaine, ce hobereau de ville d’eau, Bouchez, ce beau plumage de cacatoès et Wilmès, cette sirène, pour barbon libéral en panne de turgescence, nous tenir des discours sur l’économie, l’emploi, le busines mondial, je ne reconnais pas l’époque de laquelle ils parlent. Ce doit être celle des Trente Glorieuses ? Ils prétendent la faire revivre là où nous allons. C’est tellement décalés, qu’il n’y a que deux hypothèses : ce sont des cons ou ils nous prennent pour des cons.
Dans la deuxième hypothèse, ces malfaisants nous conduisent à l’abîme, le sachant. Dans la première, nous sommes responsables d’avoir envoyé des imbéciles nous représenter ; pour lors, nous partageons leur débilité d’esprit. Nous sommes coresponsables !
Après l’illusion, la désillusion : le retour de la pauvreté dans les pays riches. Ce n’est pas concerté, mais c’est une réalité de l’Amérique profonde à la Pologne catholique !
Charles Michel dans son message d’adieu à la Belgique salonarde et Didier Reynders aux soupirs de vieilles dames, nous parlent, les fesses serrées, du grandiose destin libéral. Leurs suivants nous montrent, pas gênés, comment on vit à la spartiate.
Mais, c’est qu’ils nous croient solidaires !...
On est pareils, mais en plus petit, on veut plus cette année que la précédente, quand on a moins, on n’est plus d’accord ! Comme eux ont plus, ils sont contents. Ils veulent nous communiquer leur joie… et puis quoi encore ? Sinon, il faut balayer le système, faire de l’écologie, sauver la planète, d’accord, mais sans eux !
Prudent, le législateur a estimé les payer grassement, afin qu’ils ne puisent pas dans la caisse, comme Armand De Decker, par addiction à l’argent. Ils gagneraient moins, sur proposition de loi deHedebouw, ils se rebelleraient comme le prolo.
Le recul du taux de pauvreté, continu depuis la fin des années 1940, s’est interrompu dans les pays occidentaux, puis s’est inversé. De même, le nombre de personnes en situation de précarité, c’est-à-dire juste au-dessus du seuil de pauvreté, augmente de façon régulière. Par ailleurs, au niveau mondial, le nombre de personnes en situation de pauvreté absolue, c’est-à-dire à moins de 2 dollars par jour, stagne à 2 milliards, tandis que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (en anglais, Food and Agricultural Organization, FAO) estime à 820 millions le nombre d’humains malnutris.

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De ce bilan, nul ne tirerait gloire, sauf eux, formidables de jactance, la tête sur le bloc, croix de bois croix de fer, belle idée que le capitalisme ! Je vois d’ici Bacquelaine nous débiter le couplet, la gueule en coin.
L’augmentation des inégalités depuis une vingtaine d’années constitue l’autre aspect de la crise sociale. De nombreuses études l’attestent, deux économistes de Harvard et du Federal Reserve Board, ont comparé le rapport entre le salaire gagné par les trois premiers dirigeants des cinq cents plus grandes entreprises américaines et le salaire moyen de leurs employés. « Cet indicateur de l’évolution des inégalités reste stable des années 1940, moment où commence l’observation, jusqu’aux années 1970 : les patrons des entreprises considérées gagnaient environ trente-cinq fois le salaire moyen de leurs employés. Se produit un décrochement à partir des années 1980, et le rapport monte de façon assez régulière jusqu’à atteindre environ cent trente dans les années 2000. » (les bonnes gazettes)
La voilà la rupture majeure que les élites libérales tentent de nous cacher.
Une rupture majeure a scratché dans le fonctionnement du capitalisme. Les « trente glorieuses », quand tout le monde sortait du trou, le lot du dessus se gavait. Ça ne faisait pas trop de mal. Depuis, cette boulimie s’est aggravée, tandis que Médor rentrait dans sa niche.
Plus les riches nous baisent, plus ils veulent nous baiser. Et comme ils en ont les moyens, ils nous enfilent en ramassant la mise. Le parti socialiste est dans un coma profond, les syndicats souffrent d’arthrite, même si l’extrême gauche se renforce, les piranhas en profitent. Avant que le ciel ne tombe sur l’humanité tout entière, ils pourront mourir tranquilles, ils nous auront tous bien déglutis avant.
C’est comme un roman de France Adine, le beau lieutenant qui a fait mourir des centaines d’hommes en ordonnant des assauts inutiles, meurt au moment d’être décoré, d’une balle perdue sur son beau front, par ricochet sur le béton de l’abri, devant le général Des Armeyes, prêt à épingler la médaille !
Le voilà en héros à titre posthume, donné en exemple à au moins deux générations. Le destin du noble, du beau, du cher, du riche, est là, tandis que les autres se dissolvent dans l’acide des boues anonymes.

8 mars 2020

Journée Internationale des Femmes

Je ne suis le maître que de moi-même, étant parmi les gens un homme comme tant d’autres et que vaut n’importe qui. Aussi vais-je consacrer cette chronique aux Femmes. C’est bien le moins… en ce 8 mars 2020. Quoique n’ayant pas trop voix au chapitre, j’apporte en douce et sans me faire remarquer, ma petite pierre à l’édifice.
Lors de la « Journée internationale des femmes » partout où des manifestations auront lieu pour célébrer la combativité féminine, elles parleront, avec raison, de revendications non rencontrées et de combats à mener.
Politiquement, les femmes représentent plus de la moitié de la population. En théorie – même si la démocratie a des allures d’oligarchie – les femmes pourraient utiliser les urnes pour envoyer le patriarcat se faire voir. C’est une idée si obsédante pour moi que depuis toujours j’ai voté contre les hommes, c’est-à-dire contre mon camp, par solidarité pour l’autre ! Alors, comment se fait-il que les femmes soient si peu représentées en politique ?
Surgit alors le philosophe, amoureux d’Annie Le Brun, Pinçon-Charlot, Belinda Canonne, Cynthia Fleury, et tant d’autres avec une question « les femmes politiques devraient-elles être les seules légitimes à représenter les femmes ? » Et dans l’alternative comment choisir entre la politique libérale conservatrice et une politique qui prend en compte la nécessité de remplacer la politique libéralo-socialiste, devant le désastre annoncé et ses conséquences ?
Je vois très bien les femmes dire « Maintenant ça suffit, les guerres, les rivalités d’ego, la course à la croissance, cette course à la mort, etc. parlons de l’égalité sociale entre les sexes, tout en devenant parcimonieux des ressources de la terre, notre mère à tous ».
La quadrature du cercle est là.
L’égalité sociale ne devrait pas qu’être entre les hommes et les femmes, mais entre la femme de ménage et sa directrice, les Afro-américains et les Blancs, les latinos, les LGBTQ, les musulmans, les migrants, parce que dans l’ensemble et à des degrés divers, il y a des femmes, souvent portant la double peine, celle d’être femme et celle d’être afro ou latino, femme de ménage et Noire !
En matière de discrimination, inutile de raconter des craques : les groupes sociaux discriminent n’importe quel autre groupe, sexes confondus.
Jusqu’à présent, les femmes ont paré au plus pressé, au plus injuste. Mais elles n’en sont pas moins quittes pour autant.

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En Belgique, la politique identitaire aggrave leur cas. La droite politique flamande associe l’identité à la langue, dans le plaidoyer de la N-VA et du Vlaams Belang, mais pas qu’eux, les autres partis flamands le font aussi. Les extrémistes reviennent au vieux mythe de la race élue, comme du temps où une partie de la Flandre était adolphine.
Avec de tels excès, l’identité prend un caractère qui interdit le débat politique, sous prétexte qu’elle puise son authenticité dans une loi naturelle. C’est ainsi que les femmes s’habillent en homme, tout naturellement. Sauf exception, a-t-on jamais vu un homme s’habiller en femme ?
Un projet politique féministe est nécessaire. Déjà pour entendre les femmes dans les cas particuliers du racisme, de la langue, des traditions, de l’accueil des étrangers en souffrance, il serait nécessaire que les quelques femmes qui rivalisent aux tribunes avec les hommes s’en aillent, pour la raison que pour rivaliser avec les hommes dans le domaine si particulier de la politique, elles ont été obligées de parler de la même manière, d’en rajouter dans le but d’être acceptées des machos, afin que les hommes puissent dire entre eux, « celle-là, c’est un mec ».
Ce n’est pas de cette manière qu’une femme pourra exprimer sa féminité.
Et puis, il y a le reste : le marché du travail est fondé sur le modèle du soutien de famille, modèle qui perpétue le patriarcat social. Or ce modèle était issu d’une certaine forme de progrès social. Dans la mise en place de l’État-providence au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, on considérait qu’une famille puisse vivre avec un seul revenu professionnel régulier. Concrètement, l’homme s’en chargeait, libérant la femme de l’obligation de travailler – en tout cas, de travailler pour sortir la famille de la pauvreté. Il n’était plus nécessaire de mettre les enfants au travail pour assurer le revenu de la famille. Le revers de la médaille, c’est que les femmes se sont retrouvées « au foyer ».
Travailler à l’extérieur pour une femme est un facteur d’émancipation et d’intégration, mais aussi d’aliénation comme tout travail non créatif, inintéressant, répété et fastidieux, à vrai dire sans intérêt pour les deux sexes, comme le sont la plupart des boulots.
Et c’est là qu’elle rejoint le combat social contre la hiérarchie artificielle si inégalitaire.

7 mars 2020

Coco vide ses poches.

Ce n’est pas sans avoir modifié profondément les comportements, que le système libéral est en passe de muter comme un COVID-19.
Nos élites en sont encore à croire au capitalisme d’avant-hier, avec des discours qui ne sauraient atteindre la cible, puisqu’elle n’existe plus.
Ainsi, la croissance par l’extension du commerce et la diversité de la spécialisation d’un produit fini, qui passe trois ou quatre frontières, entre et sort d’autant d’usines et accomplit trois mille kilomètres avant d’atterrir sur l’étagère d’un rayon d’un supermarché, pourrait décroître, jusqu’à disparaître dans les dix années à venir.
Il suffirait de taxer le kérosène comme il en fut question, indépendamment du fait que les virus voyagent aussi en avion, pour que les écolos aient raison.
Il faut entendre Bacquelaine exalter l’eau de Chaudfontaine bue à Houston. Son discours est une merveille du genre.
La culture occidentale devient d’année en année de plus en plus narcissique. Nous sommes victime de la voyagite, maladie qui nous pousse ailleurs, afin de parler au retour uniquement de la qualité de la restauration. Elle paralyse actuellement des vacanciers cloués dans leur hôtel flottant pour cause d’épidémie, à un moment où il faut encore plus se retrancher sur le corps et se soustraire à nos relations à l’autre. La cabine devient cellule, le paraître, un danger. On cherche à disparaître momentanément, pour ne pas l’être définitivement.
L’individualisme atteint son paroxysme dans la visite d’un pays en restant cloué sur une chaise longue en bordure d’une piscine d’un palace cinq étoiles. Comme si voyager de la sorte s’appelât voyager !
On revit le Titanic, dans la grande salle du bal, la jouissance maximale que c’était trente secondes avant l’impact. Une fois sorti du plaisir, on entre dans l’instinct et c’est chacun pour soi. Panique à bord, les perles en trois rangs sursautant sur des gorges angoissées. On se sent brusquement misérables.
Pourquoi cette digression sur un drame vieux de plus d’un siècle ?
Mais notre société est toute dans le comportement de la bourgeoisie d’avant quatorze ! Nous n’avons pas changé. Au contraire, nous nous sommes enfoncés un peu plus dans la conformité libérale.
La peur de manquer, cette anticipation de pénurie, démontre une individualité qui va à l’encontre de l’instinct grégaire tourné vers le communautaire.
On vit masqué, hier c’était une image, aujourd’hui, c’est une réalité.

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Ce que l’on perçoit comme une atteinte portée à notre corps nous donne la légitimité pour ne plus entrer en contact avec d’autres. On achète des masques pour se protéger soi-même et non pas les autres, alors même que c’est inefficace.
Mais qu’on se rassure l’atavisme récent contrebat l’héréditaire, cette manière d’agir n’est que provisoire. Les bagagistes ne seront pas longtemps chômeurs à Zaventem. La « bougite (1) » va reprendre le dessus, le kérosène va recouler à flot, les palaces flottant reprendront la mer pour déranger les baleines. Les touristes filmeront les derniers ours blancs, en instance de mourir de faim, se traîner sur des icebergs de plus en plus minces, de ces icebergs ridicules que l’étrave du Titanic eût fendus telle une machine à trancher le jambon.
Très vite, tout va revenir à la normale. Enfin, ils l’espèrent, à moins que la crise, la croissance molle, la disparition des espèces, l’incendie des forêts… Comme après un attentat, tout le monde est suspicieux, mais ça ne durera pas, parce qu’il faut savoir relativiser et raison garder. Les morts s’oublient tellement vite quand on a la chance d’être vivant. Et puis quoi, il faudra bien que nous y passions tous un jour. Et on rit incrédule. On s’est inscrit pour 2021 au trip « visites à Vegas depuis « Les Anges », départ Londres 1 044,47 Livre sterling (1200 €) tout compris, sauf boisson et transports en car ».
Toute crainte, même infime, mérite une recherche sérieuse de boucs émissaires. L’autre est tout trouvé, c’est la stigmatisation de certaines personnes. Adolf c’était le Juif. Le Blanc, le Black et le COVID-19, le Jaune.
Le danger doit venir de quelque part, pour qu’il soit compris et apprivoisé qu’il prenne une forme, humaine de préférence, pratique paranoïaque, dans le sens où autrui est forcément mauvais.
Depuis très longtemps, l’ouvrier fait office de bouc émissaire, entre les crises, les guerres, les virus. Pour le moment l’intelligentsia lui fiche la paix, ce n’est que momentané, dès qu’on aura vaincu COVID-19, on se souviendra de lui, Wilmès, Bacquelaine et tous du mini gouvernement le promettent. Par besoin naturel ou inné, dès que l’espace de la pensée ne sera plus réduit, on reprendra les stéréotypes. On refera les grands voyages afin de remplir un grand vide, qu’une culture au rabais ne comblera pas.
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1. Pour une maladie, je préfère "bougite" à "bougeotte" qui est un état d'esprit.

6 mars 2020

Nin-ni ? Non… Mini !

La démocratie belge vient d’inventer pour le gouvernement le « ni-ni » cher à Mitterrand. Sauf que le ni-ni veut aussi dire « ni démocratie, ni gouvernement ».
Patrick Dewael et Sabine Laruelle sont chargés par le roi de mettre en place la politique du néant, après avoir longtemps pratiqué le néant en politique !
Caelie Wilkes raconte comment elle s’est occupée avec amour d’une jolie plante pendant deux ans... avant de se rendre compte qu’elle était en plastique ! Nous, c’est pareil. On arrose quelque chose qu’on croit être la Belgique et qui n’est que la représentation de la Belgique.
Dans le ni-ni version actuelle, comme il n’est pas possible de former un gouvernement fédéral normal en Belgique, on irait vers quelque chose qui ne serait pas un gouvernement normal, mais qu’on formerait sans qu’il y ait d’élection.
Vous me suivez ?
Comment dès lors respecter la démocratie ? Voyons disent les cyniques, on était déjà sorti des clous avec le système des Régions et des lois linguistiques, alors, hein !, une entorse de plus…
Évidemment, vu comme ça…
Koen Geens et le CD&V croyaient qu’une solution était possible entre PS et N-VA. Paul Magnette a tout gâché. Enfin, c’est la bourgeoisie libérale qui le dit. Elle a trouvé son responsable : Popol à défaut de Hedebouw, un rosé plutôt qu’un rouge, histoire de redorer l’image de Popol au cas où on irait revoter. Quand même la droite n’est pas folle au point d’aider le PTB de passer devant le PS. Les socialistes, tout contents de réincarner la gauche dans l’esprit de la droite, rejettent la faute sur le CD&V qui n’a pas permis à Koen Geens de tester d’autres solutions qu’avec la N-VA.

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Évidemment, les derniers vrais démocrates de ce pays pensent aux élections. Mais pour revoter il faut une majorité au parlement. Or, ce n’est pas du tout évident !
Et voilà ni-ni, un bazar temporaire dont notre nouvelle diva Sophie Wilmès aurait le premier rôle, celui de sergent recruteur. Il est urgent, paraît-il de prendre quelques décisions pour de nouvelles saignées afin d’équilibrer le budget.
– Montre tes dents ? Bon ! Fais voir ton zizi ? T’as pas la chtouille. T’es d’où ? – CD&V. – On te prend. Tu commences demain.
Avec le contingent ainsi recruté Wilmès pourrait tenter la greffe.
MR, VLD et CD&V sont déjà au gouvernement et ne peuvent pas démissionner. Greffer à ce tronc de base les membres de plusieurs partis, et le tour est joué. On vote un budget et vogue la galère. Bacquelaine en rêve. Il pourrait revenir sur sa pension par points comme Macron, son idole après Trump !
Le gouvernement resterait minoritaire mais avec un soutien de l’extérieur. Le PS ou la N-VA voterait un budget ou simplement soutiendrait quelques mesures ponctuelles au sein des douzièmes provisoires. Des partis rejoindraient l’exécutif actuel autour d’un projet minimal.
Mais voilà qui est génial, le mini succéderait au ni-ni !
Le gouvernement, ne demandant jamais la confiance, resterait en affaire courante et pourrait à sa guise faire des crocs-en-jambe à l’un ou l’autre. Charles Michel, le nouveau Charles-Quint de l’Europe, donnerait son aval à Sophie Wilmès, celle-ci sortirait l’artillerie des urgences.
Vous me suivez toujours ?
Le mini permettrait au CD&V de ne pas manger sa parole de gouverner sans la N-VA !
Popol serait blanchi aux yeux de l’élite, s’il acceptait de voter des lois au parlement depuis son bureau de Charleroi, pour faire ensuite le président socialiste dans les clubs du parti.
C’est le scénar "mieux que rien" ou la démocratie à trous. On verrait au-travers, mais elle serait toujours là, rideau transparent derrière lequel un orchestre s’accorde avant d’entamer une vibrante brabançonne ! Génial, non ?
En réalité, ce n’est pas que la démocratie à trous ne puisse pas exister, mais c’est la Belgique qui n’existe plus depuis longtemps. Et c’est seulement aujourd’hui que l’on s’en aperçoit.
La Belgique politique aux urgences, c’est encore une blague des journaux à cause du COVID19. Voilà vingt ans qu’elle est passée des soins intensifs à la morgue !
Voulez-vous que je vous dise la vérité de la vérité, pourquoi on a fait semblant de ne pas s’en apercevoir ? Parce qu’avec l’usine à gaz des Régions, les élus ont multiplié par six leurs chances de devenir ministres. Et c’est ça qui les a retenus !

5 mars 2020

Quand José l’a sévère !

Sacré José ! Voilà requis contre lui quatre mois de prison, plus une coquette somme d’amende, pour ne pas avoir voulu transiger comme certains autres prévenus, moins radins ont fait.
Il fait penser à François Fillon qui se faisait des fins de mois énormes, grâce à la complaisance de sa femme qu’il considérait comme potiche et qu’il manipulait en lui faisant croire que c’était légal.
Happart c’est pareil, ce n’est pas sa rombière qu’il manipulait mais les électeurs dont il aspirait les sous, avec le délice de l’ancien marchand de fruits des Fourons concluant une bonne affaire.
Qu’il ait eu une secrétaire dont il fit une maîtresse, il n’est pas le premier. Environ un ministre sur deux connaît la chanson pour l’avoir pratiquée. Il devait probablement être généreux avec elle, quand c’est plus facile avec l’argent des autres. Comme Fillon pour Pénélope, Happart a même été plus loin. il s’est aventuré pour Isabelle sur le terrain mouvant du donnant-donnant, sauf encore une fois qu’il n’ouvrait pas son portefeuille, juste un coup de téléphone à qui de droit pour aider son « ami » Binet, entrepreneur, sur des questions de terrains à bâtir, tandis que ce dernier ouvrait bel et bien son portefeuille, pour « prêter » à la charmante Isabelle du bel argent sonore et trébuchant, et finir le reste de son cottage.
Happart qui s’était faufilé dans tous les coups et de fameux dont il s’était tiré avec bonheur, était presque certain que ce petit trois fois rien passerait inaperçu.
Riche de ses indemnités diverses et variées, de parlementaire, de président et d’administrateur de sociétés publiques, il s’était retiré de la scène politique en emportant un solide magot, ô tout à fait légalement mais qui fait toujours hurler les foules, en ces jours de bas salaires et de pension minuscules.
Et voilà que pris entre l’alternative de sortir un beau chèque sur l’oreiller d’Isabelle à la Saint-Valentin ou taper son ami Binet, sa ladrerie oubliant les millions gagnés à la sueur des Wallons, il tape Binet pour service rendu !
Ah ! les grands hommes, quand ils se mêlent à être petit, ils le sont toujours par excès.
Voilà pourquoi, nous retrouvons José-le-Magnifique, gloire des Fourons dont il a su tirer un avantage personnel maximum, boursouflé, vieilli, méconnaissable sur le banc des accusés du tribunal correctionnel, dans le dossier Liège Airport.

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À ces côtés, Isabelle, miracle des secrétaires et plus si affinités, plus belle que jamais. Ses affinités l’ont pour ainsi dire épargnée, depuis qu’elle n’est plus secrétaire du grand homme. Et enfin Christian Binet, pâle, inquiet, ne trouvant pas des mots pour dire sa consternation, c’est lui qui paie, répare, place des triples vitrages et on les lui reproche ! C’est dur à comprendre, évidemment.. un pigeon pris dans un balltrap !
José prend quatre mois, il n’en revient pas, il n’en croit pas ses yeux, il reste incrédule la bouche ouverte une minute.
Avant le réquisitoire du parquet, José Happart confiait encore aux habitués des prétoires sa confiance dans un acquittement général rapide.
Lorsqu’il en revient enfin, il se victimise avec son arme favorite, la larme à l’œil qui ne se décide pas à tomber sur le col de chemise et qui lutte, elle aussi, pour ne pas choir.
« Quoi, une si petite affaire, 25 tickets de prêt autant un don, les menuiseries et les châssis, ça ne va pas chercher dans les 50 mille au max, une paille ! Savez-vous ce que coûte un Airbus A 380 ? »
José a le catalogue à disposition dans sa fermette à Herve. Un carré de la Reine des Prés et un friss péket, on revient sur toute l’affaire de A à Z.
Un socialiste à l’ancienne José, mi-chrétien, mi libéral, mi-rien d’autre !
L’acquittement, c’est loupé. Mais José n’a pas dit son dernier mot. Les recours sont faits pour les riches et José l’est. Il se voit déjà à la cour de justice européenne.
Je suis sûr que retour à la maison avec ou sans Isabelle, il se tapera la tête au mur. Comment, à moins de cent mille balles, a-t-il fait une connerie pareille ? Il se voit sortir bien plus de biftons pour sa défense. Et il va de la main gauche palper le fond de sa poche, le cuir souple du porte-monnaie (73 ans dans dix jours), cadeau de départ des facétieux de la Région. Il se rappelle l’ancien morlingue, une sorte de sacoche qu’il accrochait entre ses roubignolles quand il faisait les marchés. Il le solidarisait par deux épingles de sûreté à son pantalon de velours à grosse côtes. À cette époque il maquignonnait dans les foires, il était superbe.

4 mars 2020

Pénélope et Ulysse Fillon.

Dans la mythologie grecque, Pénélope, fille d'Icarios, est l'épouse fidèle d'Ulysse dont elle a un fils, Télémaque. Dans la réalité judiciaire, c’est une femme qui a vécu à l’ancienne dans son couple avec François Fillon.
Je ne vais pas en remettre un paquet sur le coronavirus, ni le 49.3 français. J’abandonne tout le volet belge, y compris la faillite de l’État sans gouvernement. Ce soir, je suis féministe jusqu’au bout d’ongles qui ne sont pas vernis. Pénélope Fillon n’est pas à sa place à côté de François Fillon dans le box des accusés, mais du côté de la partie civile.
Récapitulons. Pénélope et François Fillon sont jugés devant le tribunal correctionnel, pour des soupçons d'emploi fictif. Au quatrième jour du procès, lundi 2 mars, le tribunal a cherché à saisir en quoi consistait le travail de l'épouse de l'ancien Premier ministre. Ses activités méritaient-elles un salaire ? Le couple a peiné à convaincre.
Qu’un conjoint soit impliqué dans la vie politique de son époux, ça tombe sous le sens. La question de ce procès « est-ce que ça mérite une rémunération dans le cadre d’un contrat d’assistant parlementaire ? » Voilà pour Pénélope la question clé.
L’impression générale fut nettement défavorable à la défense. Tous ou presque de l’entourage Fillon ignoraient la condition de collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon, avant que n’éclate l’affaire.
Anne Faguer, vraie assistante parlementaire de François Fillon à compter de 2012, reconnaîtra devant les enquêteurs "avoir toujours su que Penelope Fillon exerçait un rôle auprès de son mari, mais pas qu’elle était rémunérée pour ça". Les journalistes locaux, eux, n’ont jamais eu vent d’une quelconque activité politique officielle de Penelope.
Dans la salle du tribunal, l’impression est cruelle. François Fillon se penche au-dessus de l’épaule de son épouse, chausse ses lunettes pour mieux voir les détails de la liste des « engagements » de son épouse qu’il a lui-même produite et tente de voler à son secours. Pénélope Fillon l’explique à nouveau : outre le maintien du lien entre son mari et sa circonscription, sa mission consistait à trier le courrier et à donner ensuite des instructions à la fidèle secrétaire de son mari, Sylvie Fourmont.

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J’arrête les quelques impressions d’audience. Pour prendre en pitié cette femme d’une autre époque qui est avant tout la victime d’une ancienne façon qu’avaient les hommes de faire des épouses, leur chose. Elles étaient bien traitées à condition de n’avoir rien à dire dans le couple et d’être en tout complaisante, aux décisions du chef de ménage.
Bien sûr, il y avait dans toute cette acceptation de n’être qu’un objet d’ornement dans le ménage, un certain confort, surtout lorsqu’on est la femme d’un premier ministre bien payé et considéré, ce dont elle a bénéficié indirectement ; mais en contrepartie et selon la tradition qui heureusement se perd aujourd’hui, elle n’a pas pu ou voulu être elle-même en-dehors d’élever ses enfants et d’être la femme qui suit son grand homme, sans jamais dire un mot qui pût le contrarier.
Quelque chose dans ce destin le rend insupportable aujourd’hui pour la plupart des femmes. L’égalité entre les sexes, à responsabilité identique salaire identique et l’épanouissement de l’épouse en tant que personne distincte, dans son autonomie culturelle.
De ce point de vue, Pénélope est une victime.
Elle l’est doublement parce que son « héros » n’en est pas un en l’impliquant elle, dans ses combines, allant jusqu’à lui faire dire ce qu’elle n’a pas envie de dire, c’est-à-dire mentir devant la cour en affirmant qu’elle était une collaboratrice de première nécessité du point de vue politique et parlementaire de Fillon.
Pour sauver l’honneur de sa femme, Fillon devrait abandonner l’idée de sauver le sien. C’est-à-dire parler vrai au tribunal et dire que son épouse n’était pour rien dans l’idée qu’il avait eue d’arrondir ses fins de mois en lui faisant bénéficier à son insu, sinon en lui faisant croire que ce qu’il faisait était parfaitement légal, du maximum de ce qu’il pouvait retirer du contribuable français.
Mais ce serait terrible pour lui, d’avouer à la femme qu’il aime sans doute, mais à l’ancienne, qu’elle a été sa marionnette dans sa soif d’amasser de l’argent en lui faisant tenir des rôles fictifs dans la politique française et même ailleurs, puisqu’elle était aussi dans l’édition, une écrivaine qui ne savait pas qu’une page d’écriture en deux ans, n’est pas un travail méritant un appointement.
Je doute cependant que Fillon ait la grandeur d’âme suffisante. C’est un avaricieux qui fait de la politique comme on travaille chez Rothschild, dans le seul but de s’enrichir. Il a failli décrocher la timbale. Il a échoué. C’est un pauvre type. L’Ulysse moderne ne mérite pas Pénélope ! Tout au long d’une carrière bien remplie, il a montré qu’il était bon à tout pour réussir, ce n’est pas avec ce caractère là qu’on sauve l’honneur d’une femme !

3 mars 2020

Socialisme pour les riches, capitalisme pour les ploucs !

C’est en jetant un regard par hasard sur l’investiture démocrate à Vegas pour la présidence des States, qu’une réplique de Bernie Sanders m’a frappé. « Deux tiers des électeurs seraient mal à l’aise avec un président socialiste », demande quelqu’un dans la salle ?
« Mais le socialisme existe déjà », répliqua le sénateur, très en forme et sûr de lui.
Et d’approfondir son raisonnent :
« Quand Donald Trump se fait 800 millions de dollars en réductions d’impôts et en subventions pour construire des logements en co-propriétés de luxe, c’est du socialisme pour les riches ! Quand l’état subventionne les travailleurs de Walmart (1) qui sont sous Medicaid (2) et coupons alimentaires parce que la famille propriétaire de Walmart paie des salaires de misère, c’est ça le socialisme pour les riches. Je crois au socialisme démocratique pour les travailleurs. »
Raisonnement pas faux : le socialisme pour les riches n’existe pas qu’aux États-Unis. En 2014, Owen Jones le décrivait au Royaume-Uni, et Christian de Brie en France.
En Belgique, l’intérêt notionnel ne vous rappelle rien ? Ce cadeau de Reynders aux riches, retour de Marrakech où il avait été reçu par Albert Frère, comme un chef d’état ?
Que racontent les grands emberlificoteurs de l’Union Européenne ? Ils n’en ont qu’après les pauvres gens ! Selon la Cour de justice de l’Union européenne, un Etat peut restreindre les prestations sociales des migrants intracommunautaires « inactifs », soupçonnés de courir après les allocations — ce qui est qualifié de « tourisme social ». L’image du pauvre est associée à celle du profiteur. Et pas que pour les migrants, Bacquelaine a étendu le champ des investigations à l’ensemble des prestataires sociaux. L’histoire du facteur qui jette un œil chez le chômeur pour constater qu’il y est bien chez lui, c’est du Bacquelaine à l’état pur !
Qu’est-ce qu’on entend comme conneries des porte-voix de la high class à la télé et la presse sur l’État trop social qui bride l’esprit d’entreprise ! Et de reprendre le laïus tant rabâché : la croissance, l’innovation et le progrès sont du domaine privé ! Macron n’est pas en reste avec sa théorie de ruissellement. Une fois largement abreuvée l’élite industrielle, sortirait son petit arrosoir en or massif, afin d’abreuver nos champs de cul-terreux !
En réalité, l’élite dépend étroitement des largesses de l’Etat. Bouchez, Reynders et les Michel, ainsi que tous les autres, sont des assistés de luxe, touchant de l’argent venant de la même source que celui des chômeurs, un guichet à part bien entendu, celui où l’on est reçu poliment, ce qui n’est pas le lot du commun.

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La garantie de la propriété privée repose sur un onéreux système judiciaire et policier. Elle est soldée à 100 % par nos impôts et ne protège que les riches. Le secteur privé pharmaceutique, pourtant richissime, sollicite régulièrement l’Etat pour qu’il finance la recherche et le développement dont dépend son activité. Avant que nous n’attrapions le corona virus, il aura passé par les caisses enregistreuses de toutes les pharmacies qui paient leur dîme aux fortunes de la pilule en conserve.
Même les petits génies qui, parti de rien, on cite souvent les débuts de Bill Gates dans son garage, sont redevables de l’État. Facebook est né de recherches financées par le gouvernement américain. L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), c’est l’État, les bénéfices pour l’application des résultats du CERN, c’est le privé et pas vous ! Le moteur de recherche de la société Google (deuxième entreprise du monde en termes de valorisation boursière) n’existerait pas sans un algorithme que lui a généreusement offert la Fondation américaine pour la science (National Science Foundation). L’iPhone d’Apple émerveillerait sans doute moins s’il ne concentrait pas une large gamme d’innovations financées par l’Etat, des écrans tactiles au système de localisation mondiale GPS (Global Positioning System).
Les créateurs de richesse, que les libéraux et leurs médias célèbrent comme des héros, pourraient-ils se passer des infrastructures que l’Etat : les routes, les aéroports, les voies ferrées ?
Le champion du discours exalté, le leader du MR Georges-Louis Bouchez est le même que celui de Charles Michel : rigueur et économie stricte des dépenses publiques, coupes dans le budget social (Avec nos six gouvernements, c’est déjà merveilleux de cynisme), par contre largesse et compréhension dans les secteurs « de pointe ».
J’y reviens encore et toujours, le sauvetage des banques par Reynders en 2008. On ne s’en lasse pas. Des banques privées coulent par leur propre faute et entraînent l’économie mondiale avec elles dans l’abîme. Finalement, ce sont les contribuables qui paient l’addition. C’était pour sauver l’emploi. Depuis dans les banques, il n’y a quasiment plus personne !
« Socialisme pour les riches, capitalisme pour les ploucs ». Ainsi bizarrement exposé, oxymore politique, n’est-ce pas le principe même du tour de passe-passe de la classe dominante ?
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1. Walmart : entreprise américaine internationale dans la grande distribution.
2. Medicaid : programme créé aux États-Unis qui a pour but de fournir une assurance maladie aux individus et aux familles à faible revenu et ressource.

2 mars 2020

Les erdogangsters en Syrie (suite et fin).

(Troisième et dernier article : Turquie en expédition militaire en Syrie.)
Des faits troublants apparaissent parfois dans la presse américaine (1), because l’incertitude des rédactions européennes, devant la confusion de la politique libérale de l’UE.
La présence du groupe terroriste Etat islamique (dont le chef Al-Baghdadi aurait été tué par un drone américain) dans les territoires syriens occupés par les Turcs, à quelques kilomètres de la frontière, demande réflexion. Comment la Turquie peut-elle les ignorer ? Les militaires turcs tués lors d’un bombardement sur les positions des djihadistes étaient carrément installés dans les retranchements des djihadistes d’Al-Baghdadi. Qu’y faisaient-ils ? Une hypothèse vraisemblable : ils y seraient en qualité d’instructeurs chargés d’expliquer le maniement d’armes turques, afin d’équiper ces terroristes dans la lutte contre les Kurdes.
De là à penser que les spéculations sur les liens possibles entre les services de renseignement turcs, le Millî İstihbarat Teşkilatı, et l’État islamique, vont bon train. Je n’ai pas trouvé cela tout seul, mais c’est le New-York Times qui l’écrit.
L’ancien marchand de cravate qui se veut le nouveau sultan aurait gardé dans sa manche l’ultime carte de Daech dans la région avec tous ceux de l’armée décimée qui ont deux doigts de cervelle et qui se sont dit mourir pour Allah, c’est bien, mais pas tout de suite, tandis qu’ils poussaient en première ligne les demi-cerveaux venus d’Europe croire au père Noël en djellaba. Ces émirs de la mascarade musulmane se sont requinqués à l’abri des chars turcs, sous l’œil bienveillant du nouveau Soliman le Magnifique, Erdogan.
Cet artifice laisse pantois les Américains. Faire des djihadistes assassins des chiens de meute contre les Kurdes, c’est vraiment prendre de court, l’OTAN et les Européens. Pour l’heure personne ne réagit. Erdogan serre des mains occidentales et est considéré partout comme le rempart de l’Europe des envahisseurs du Moyen-Orient.
La base américaine de l’OTAN à Incirlik (Turquie) détient toujours des missiles nucléaires pointés vers la Russie, reliquat de la guerre froide gardé par des soldats américains. C’est quand même un comble que ces outils périmés d’une guerre qui n’a pas eu lieu se trouvent encore dans un pays qui s’équipe en matériel soviétique, fait des mamours au terrorisme, tout en faisant partie de l’OTAN !

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Il suffit de lire la presse américaine pour comprendre l’embarras du Pentagone. L’OTAN, c’est de l’esbroufe à l’état pur. Il n’y a que les libéraux, la Belgique s’y illustre à un haut niveau (2), pour croire que l’OTAN protège l’UE des méchants voisins.
Retirer les missiles d’Incirlik, le Pentagone risque l’affrontement avec la Turquie ; ne pas les retirer, c’est accepter que les ogives deviennent otages d’un gouvernement hostile. Pour le deal, le secrétaire général de l’OTAN, un européen, n’a même pas été consulté.
The Spectator (3), un magazine anglais, organe de presse selon le concept anglo-saxon et mille fois plus libre que la presse belge et française, a rapporté un étrange coup de fil de Kushner, le gendre de Trump, à MBS (Mohammed Ben Salmane), intercepté par Ankara. Kushner aurait donné à MBS l’accord tacite de Washington sur l’enlèvement de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul. Erdogan aurait-il utilisé cet enregistrement afin de “convaincre” Donald Trump de le laisser enclencher son opération “Source de paix” en Syrie ?
Une rupture turco-américaine conduirait à une nouvelle redistribution des cartes au Proche-Orient. Elle se ferait dans le dos des Européens, de plus en plus pleurnicheurs, ce qui a le don de lasser Trump, au point de se moquer ouvertement de Macron, de Merkel et de la nouvelle marionnette « made in Belgium » Charles Michel à la tête du biseness de Bruxelles.
Le Proche-Orient restera instable encore longtemps, tiraillé entre les intérêts de Tel-Aviv, de Damas et d’Ankara, avec le cousin de Téhéran, instable lui-même à l’intérieur. Dans l’éventualité d’une rupture entre la Turquie et les Américains, la donne du Proche-Orient bouleverserait tout le système de défense de l’Europe. L’OTAN sans la Turquie, c’est de nouveau Soliman aux portes de Vienne et nous sans Sobieski et même sans moyen de contenir les tanks du sultan. C’est au tour de Poutine de jouer les belles-mères d’Erdogan, en Syrie. Sera-t-il moins « mou » que nous avec Erdogan, suite dans les jours à venir.
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1. La presse belge est pitoyable de veulerie. C’est inouï que ce soit Richard3.com, qui relaie gratuitement ce que les locuteurs anglophones lisent régulièrement.
2. Avec Georges-Louis Bouchez, le libéralisme rehausse sa connerie de plusieurs degrés.
3. The spectator : Politics, culture, current affairs and opinion. Weekly magazine featuring the best British journalists, authors, critics and cartoonists, since 1828. Les partis de gauche en Belgique auraient intérêt à lire la presse de droite anglo-américaine.

1 mars 2020

Que fais-tu là, Fethullah ?

(suite de « La conscience belge… »
Sautons l’épisode malheureux de l’invasion d’une partie de l’île de Chypre, toujours occupée par l’arme turque, sans que personne ne s’en émeuve à Bruxelles. Depuis, l’UE regarde ailleurs.
Erdogan n’a jamais avalé la tentative de coup d’État de 2016. Il s’en est fallu d’un cheveu qu’il finisse comme les Ceausescu, avec madame, pourtant effacée selon la tradition coranique qui considère la femme, le plaisir du guerrier. Depuis, Recep Tayyip Erdoğan fulmine contre Fethullah Gülen qu’il tient pour responsable du putsch ! Ce dernier pantoufle en Pennsylvanie et jure sur Allah qu’il n’est pour rien dans la tentative du coup d’état. Ils ont vendu des cravates ensemble du temps où ils étaient fauchés, c’est dire s’ils se connaissent et se savent tous les deux capables de rouler l’autre !
Comme les Turcs ont essaimés à profusion de par le monde, Erdogan dispose de barbouzes partout. Le président turc est donc fondé pour accuser le général Joseph Voten, chef du US central command, d’avoir aidé les putschistes. Depuis, la Turquie réclame régulièrement l’extradition de Gülen, mais ne l’obtient pas. De ce point de vue le lâchage des Kurdes par Trump pourrait être un geste pour apaiser Erdogan qui veut aussi la peau du général américain.
Durant l’année écoulée, Erdogan a fait et défait des alliances un peu avec tout le monde, y compris avec Daech, dans son obsession d’abattre le PKK.
Au début de la crise en Syrie, observateur neutre des agissements de l’État islamique, la Turquie a été ensuite le principal point de passage des djihadistes européens, en quête d’un avenir entre quatre planches, mais attention… tournées vers la Mecque !
C’est seulement par retournement de veste avec les Russes et l’alliance entre Kurdes et Américains que la Turquie changera de politique. Oui, mais laquelle ?... Erdogan qui veut garder une stature de Sultan de la Porte, patauge dans tous les sens en quête d’approbation de son hybris hors du commun. Il en va de sa popularité en interne et aussi dans la diaspora très importante en Europe.
La Turquie depuis trois ans joue au yoyo avec tout le monde. Erdogan s’est éloigné d’Israël, s’est rapproché de Moscou, et a acheté les systèmes de défense russes S-400, au grand dam des marchands d’armes américains qui tiennent boutique à Bruxelles dans les bureaux de l’OTAN. On l’a bien vu avec l’achat des avions américains par la Belgique, malgré l’intérêt stratégique d’acheter de l’européen avec de sérieuses offres de Dassault. C’est dire si les marchands US sont remontés contre Erdogan.
Aujourd’hui, la Turquie, deuxième puissance militaire de l’OTAN, aide au nez et à la barbe de tout le monde, les organisations terroristes de Daech et d’Al-Qaïda, avec une infinité d’autres mouvances, en même temps qu’elle attaque en entrant illégalement en Syrie, les alliés kurdes de l’OTAN ! Qui dit mieux ?

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Et vous savez pourquoi le beau monde regarde ailleurs ? Parce qu’avec un fou comme Erdogan et la puissance réelle de l’armée turque, si ce président le voulait, il serait à Vienne en deux jours, comme le sultan Mehmed IV en 1683. Et par inconséquence et lâcheté nous n’aurions aucun moyen de nous défendre, attendu que nous avons confié, imprudents que nous sommes, notre défense aux américains depuis la fin de la dernière guerre mondiale, en ignorant que l’Amérique pourrait mettre un jour à sa présidence un type comme Trump ! Les américanolâtres belges ne peuvent pas dire le contraire, ils pullulent au MR. Et pour en finir avec le siège de Vienne, ce fut un polonais Jean Sobieski qui vint au secours et délivra l’Europe de l’entreprise du sultan de la Porte, jusqu’à aujourd’hui. Sauf qu’à l’heure actuelle, aucune armée des 27 pays de l’union ne saurait contenir les Turcs, à l’exception de l’Armée française qui a le feu nucléaire. Mais vous voyez le genre faire péter une bombe en Europe pour arrêter l’ex marchand de cravates !
C’est pourquoi Erdogan nous tient la dragée haute et menace constamment les Européens de représailles, en ouvrant les frontières vers l’Europe, aux deux millions de réfugiés, le plus clair étant syriens.
Compte tenu de ce qui précède, la participation de la Turquie dans l’alliance ne tient plus qu’à un fil. Son approvisionnent en armements russes incompatibles avec le F-35 américain, et son idée d’acheter des chasseurs russes SU-35, seront-ils dans la balance après le bombardement en Syrie par l’aviation russe des positions de l’armée turque en territoire syrien.
Comme on le voit, c’est drôlement international ce conflit et que nous n’y soyons pas présent ne signifie pas pour autant que cela soit une bonne politique. Mais avec les affaires comme elles vont en Europe et les pieds nickelés qui font ministre pour rire, tout le monde ira faire son petit tour dans le conflit afin de préserver ses intérêts, sauf l’Europe et la Belgique.
(Suite sur le blog de lundi 2 mars)