« L’Europe des maquereaux. | Accueil | Encore une petite mofette ? »

Tiens, v’la l’émeute qui passe !

Les réseaux sociaux bruissent de discours mettant à bas la mondialisation, suite à l’intrusion du COVID-19 dans la politique.
J’avais écrit en réaction sur un site ami « Tant que nous répondrons à la violence sociale du capitalisme par des mots, le système aura encore longtemps de belles années devant lui. En dialectique il est imbattable. Le condominium entre démocratie et capitalisme n'est plus à faire. Il reste l'émeute. », ce en quoi quelqu’un avait répliqué « holà camarade, on n'attend plus que toi! » C’était une solution hypothétique évidemment. Elle n’était pas réaliste dans le contexte politique actuel.
Cependant, il faut convenir que le capitalisme est un système brutal qui a tué au cours de sa longue carrière d’assassin, plus que Daech jusqu’à l’année dernière.
L’épidémie a freiné l’import-export des produits à travers le monde et diminué les pollutions. Il est vraisemblable que des entreprises disparues d’Europe dans le textile, l’alimentaire et le pharmaceutique vont être rapatriées par la nécessité et l’urgence. Mais, ce n’est qu’une tendance opportuniste. La crise passée, les causes reproduiront les mêmes effets et l’économie retombera dans ses mêmes travers.
Pourtant les critiques ne manquent pas. Elles sont anciennes. J’ai un aïeul qui à l’âge de dix ans poussé par la nécessité et des salauds de bourgeois, a été mineur de fond, parce qu’il était mince et pouvait extraire du charbon dans des veines de 50 centimètres à peine. Quand j’y pense, mon sang ne fait qu’un tour !... Trois générations plus tard, je ne peux pas pardonner aux arrières enfants de ces crapules qui plastronnent en public et se la pètent. C’est ainsi.
S’il y a un domaine où la démocratie ne joue aucun rôle, c’est bien l’économique. Ce serait même l’inverse, c’est l’économie qui met au pas la démocratie. Tous les partis politiques de gouvernement en Europe sont les conditionnels à sa cause, alors que l’opinion de leur clientèle est loin d’être au diapason des leaders.
L’émeute est séditieuse et rompt avec tous les principes d’une démocratie dont nous sommes les seuls à respecter à la lettre l’enseignement, les pouvoirs politiques et économiques s’en étant affranchis depuis longtemps. J’en conviens. Mais a-t-on le choix ?
Les critiques des bases de ces partis libéraux sont loin d'être infondées.
La mondialisation est mauvaise pour la santé avec la multiplication des voyages professionnels et touristiques, les virus n'ont jamais autant voyagé autour du monde. Le kérosène est pratiquement non taxé par les États, ce qui prouve une fois de plus la collusion du politique et de l’économique. Brûlé dans les airs à tout va, il contribue largement à l’effet de serre. Les journaux financiers ne se sont pas gênés d’afficher triomphalement que la flotte aérienne mondiale sera doublée d’ici vingt ans. Le tourisme sur des hôtels flottants à trois, voire quatre mille lits, d’énormes paquebots fendent les glaces des pôles et dégazent dans les mers froides, faisant monter dangereusement l’acidité des eaux.
Les socialistes se sont ralliés à cette politique qui conduit à l’impasse, reste donc l’extrême gauche et… l’émeute !

1apanti2e.jpg

Quelle conclusion tirer ? Cette situation ne peut plus durer. Elle doit être corrigée.
Le tout est de savoir si nous avons une autre alternative que celle de « mélenchoniser » le système ? Par exemple, sortir dans les rues en affrontement avec les forces de répressions libérales… se rassembler sous le signe de « casser tout »… n’est-ce pas un appel désespéré pour que les quidams politiques vendus au capitalisme économique se ressaisissent ? Ce serait une sorte de remake musclé de la protestation en France des Gilets Jaunes, trop gentils pour l’emporter sur des gendarmes qui avaient l’ordre de l’être moins.
À supposer qu’un tel affrontement puisse toucher les politiques, l’économie capitaliste se sentant agressée, s’arrangerait avec ses alliés libéraux pour que le consommateur paie le prix fort, à commencer par les denrées alimentaires.
On connaît la chanson. Affamer les gens s’avère souvent plus efficace que des violences policières. Il n’est même pas dit que les libéraux aillent jusque là. Il suffirait peut-être d’organiser des pénuries de gadgets de la téléphonie ou de l’électronique d’ordinateurs pour retourner la jeunesse irréfléchie et les immatures diplômés ou pas.
La bêtise de consommateurs se ruant sur les produits alimentaires, vidant les magasins, repoussant des caddies concurrents dans des rayons à moitié vides, pour se saisir en premier des derniers packs de papier-cul, montrent bien comme a été négligée l’étude de Marx et de Lénine dans l’éducation de nos écoliers.
Alors l’émeute ? Carrefour, Auchan, Colruyt, un nouveau bateau Potemkine ?
Non, répondent les successeurs des voyous qui ont maltraité mon aïeul, le village du même nom pour le plaisir de Catherine-la-Grande, plutôt !

Poster un commentaire