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Journée Internationale des Femmes

Je ne suis le maître que de moi-même, étant parmi les gens un homme comme tant d’autres et que vaut n’importe qui. Aussi vais-je consacrer cette chronique aux Femmes. C’est bien le moins… en ce 8 mars 2020. Quoique n’ayant pas trop voix au chapitre, j’apporte en douce et sans me faire remarquer, ma petite pierre à l’édifice.
Lors de la « Journée internationale des femmes » partout où des manifestations auront lieu pour célébrer la combativité féminine, elles parleront, avec raison, de revendications non rencontrées et de combats à mener.
Politiquement, les femmes représentent plus de la moitié de la population. En théorie – même si la démocratie a des allures d’oligarchie – les femmes pourraient utiliser les urnes pour envoyer le patriarcat se faire voir. C’est une idée si obsédante pour moi que depuis toujours j’ai voté contre les hommes, c’est-à-dire contre mon camp, par solidarité pour l’autre ! Alors, comment se fait-il que les femmes soient si peu représentées en politique ?
Surgit alors le philosophe, amoureux d’Annie Le Brun, Pinçon-Charlot, Belinda Canonne, Cynthia Fleury, et tant d’autres avec une question « les femmes politiques devraient-elles être les seules légitimes à représenter les femmes ? » Et dans l’alternative comment choisir entre la politique libérale conservatrice et une politique qui prend en compte la nécessité de remplacer la politique libéralo-socialiste, devant le désastre annoncé et ses conséquences ?
Je vois très bien les femmes dire « Maintenant ça suffit, les guerres, les rivalités d’ego, la course à la croissance, cette course à la mort, etc. parlons de l’égalité sociale entre les sexes, tout en devenant parcimonieux des ressources de la terre, notre mère à tous ».
La quadrature du cercle est là.
L’égalité sociale ne devrait pas qu’être entre les hommes et les femmes, mais entre la femme de ménage et sa directrice, les Afro-américains et les Blancs, les latinos, les LGBTQ, les musulmans, les migrants, parce que dans l’ensemble et à des degrés divers, il y a des femmes, souvent portant la double peine, celle d’être femme et celle d’être afro ou latino, femme de ménage et Noire !
En matière de discrimination, inutile de raconter des craques : les groupes sociaux discriminent n’importe quel autre groupe, sexes confondus.
Jusqu’à présent, les femmes ont paré au plus pressé, au plus injuste. Mais elles n’en sont pas moins quittes pour autant.

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En Belgique, la politique identitaire aggrave leur cas. La droite politique flamande associe l’identité à la langue, dans le plaidoyer de la N-VA et du Vlaams Belang, mais pas qu’eux, les autres partis flamands le font aussi. Les extrémistes reviennent au vieux mythe de la race élue, comme du temps où une partie de la Flandre était adolphine.
Avec de tels excès, l’identité prend un caractère qui interdit le débat politique, sous prétexte qu’elle puise son authenticité dans une loi naturelle. C’est ainsi que les femmes s’habillent en homme, tout naturellement. Sauf exception, a-t-on jamais vu un homme s’habiller en femme ?
Un projet politique féministe est nécessaire. Déjà pour entendre les femmes dans les cas particuliers du racisme, de la langue, des traditions, de l’accueil des étrangers en souffrance, il serait nécessaire que les quelques femmes qui rivalisent aux tribunes avec les hommes s’en aillent, pour la raison que pour rivaliser avec les hommes dans le domaine si particulier de la politique, elles ont été obligées de parler de la même manière, d’en rajouter dans le but d’être acceptées des machos, afin que les hommes puissent dire entre eux, « celle-là, c’est un mec ».
Ce n’est pas de cette manière qu’une femme pourra exprimer sa féminité.
Et puis, il y a le reste : le marché du travail est fondé sur le modèle du soutien de famille, modèle qui perpétue le patriarcat social. Or ce modèle était issu d’une certaine forme de progrès social. Dans la mise en place de l’État-providence au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, on considérait qu’une famille puisse vivre avec un seul revenu professionnel régulier. Concrètement, l’homme s’en chargeait, libérant la femme de l’obligation de travailler – en tout cas, de travailler pour sortir la famille de la pauvreté. Il n’était plus nécessaire de mettre les enfants au travail pour assurer le revenu de la famille. Le revers de la médaille, c’est que les femmes se sont retrouvées « au foyer ».
Travailler à l’extérieur pour une femme est un facteur d’émancipation et d’intégration, mais aussi d’aliénation comme tout travail non créatif, inintéressant, répété et fastidieux, à vrai dire sans intérêt pour les deux sexes, comme le sont la plupart des boulots.
Et c’est là qu’elle rejoint le combat social contre la hiérarchie artificielle si inégalitaire.

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