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31 décembre 2015

Un citoyen bien parti.

– Alphonse, qu’est-ce qu’ils ont dit pour ta promotion ?
– Rien.
– Comment rien ! Depuis combien de temps t’es au MR ?
– Juste après avoir claqué la porte du CDH, voilà trois ans.
– T’aurais dû y rester.
– Penses-tu Lutgen à ses têtes.
– Et au MR, c’est mieux ?
– Chastel suit les instructions des Michel et Benoît dégomme à Liège au profit d’Arlon.
– M’enfin, échevin d’une ville merdique comme ça et même pas conseiller !
– Tu crois que c’est gai de faire comptable dans le privé, en attendant un mandat ?
– Ça, je l’ai assez dit à ta mère, t’aurais dû entrer à la Ville ou mieux à l’État. Même busé, tu perdais rien, tu retournais à ton bureau en attendant l’élection suivante.
– Tu vas pas recommencer ? Je m’étais inscrit au parti socialiste. Trois mois plus tard, aux élections, le MR passait majoritaire. Je pouvais pas savoir.
– Quand on fait de la politique, ça doit se sentir ces choses là. T’en as même qui suivent l’électeur à la trace et qui déménagent avec, comme le chasseur suit un troupeau de gnous !
– Pour prendre ma carte au MR, fallait que je démissionne du PS.
– Alors, pourquoi tu t’es affilié au CDH ?
– Je me suis trompé de local.
– C’est un comble ! T’as même pas vu que t’étais pas au MR. Et les posters, ça aurait dû attirer ton attention ? Chose, Reynders, c’est tout de même pas Lutgen.
– Y avait pas de poster. À l’entrée tout de suite, on m’a dit que c’était réunion, que j’avais qu’à m’inscrire… et voilà. On bousillait Delvaux, qu’on m’a dit pour une place à l’Europe. j’me suis dit que j’avais une opportunité, l’Europe... Tu penses le pactole !
– T’aurais pu te renseigner que Delvaux était chez les humanistes !... Et qu’on la dégommait pour mettre un pote à Lutgen à sa place.
– J’avais jamais entendu parler. Je regarde jamais la télé. Et puis je croyais que c’était l’électeur à dégommer l’élu.

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– Alphonse, t’es vraiment un con de penser ça. Parfois tu me fais peur.
– J’étais trop pur pour eux !
– Sept ans que tu t’inscris partout. T’en as trente deux… tu m’avais juré que tu connaissais un ministre et que t’allais entrer dans son cabinet.
– Pour ça, faut plus y penser.
– Pourquoi ?
– Parce qu’ils prennent plus que des universitaires et moi j’ai qu’un diplôme de comptable !
– Belle affaire ! Ça fait qu’on n’est plus représentés dans ce pays que par ceux qu’on fait des études ! Et tous les autres alors, y comptent plus ? Tu crois que ça les rend plus malins, les études ? Que le pays va mieux ? T’as vu leurs tronches ? La gueule de Bacquelaine ?
– C’est comme ça ! Tous avocats au moins ou docteur de quelque chose.
– Avec ton bagout t’aurais pu faire avocat !
– Tu sais Léontine pourquoi ça va si mal ?
– Non.
– Y a plus d’idéal. Ils courent tous après le pognon. C’est pas des hommes d’État !
– Hier, tu me disais que conseiller, ça se faisait dans les mille cinq cents, je te parle pas échevin, donc toi tu cours pas après la même chose qu’eux ? T’as d’l’idéal, Alphonse ?
– Si j’en ai un…
– Tu rigoles ?
– Non, j’en ai un grave je te dis.
– T’as essayé de tous les partis, et t’as encore un idéal ?
– Je te signale, que c’était pour un programme et pouvoir conduire la population en prenant des responsabilités.
– Toi des responsabilités ? T’as perdu la liste de chez Carrefour pas plus tard qu’hier et qu’à cause de ça on a oublié les œufs. Tu crois qu’ils prennent leurs responsabilités au chose ? Mais ils s’en foutent. T’as pas compris que pour durer, faut pas s’exposer ?
– T’es pareille qu’eux, t’as pas d’idéal !... Tu crois qu’ils sont infaillibles, les avocats… qu’oublient jamais rien.
– Peut-être, mais ça se voit pas. Ils n’ont pas besoin de courir après un salaire et menacer le vieux Trukchoff pour être payés ! Eux, c’est tous les mois… ça vient tout seul sur leur compte et pas que des clopinettes de conseiller communal. Si à ce prix là, ils ont pas un idéal, je me demande ce qui t’faut… Quant au programme, fais pas rire, personne en a un. Ils suivent Obama.
– J’ai une idée…
– J’me méfie…
– Et si j’prenais une carte chez les Verts ? T’as vu la COP 21 qu’était la réussite du siècle !
– Malheureux ! Faudrait remplacer notre Citroën diesel de 97 !

30 décembre 2015

Vous le voulez soli ou sanguini ?

Un débat très intéressant ce lundi 28 décembre (France Inter, C dans l’air) sur la déchéance de nationalité. Hollande et Valls seraient dans une partie de bras de fer avec la gauche !
Le PS menacé d’implosion pose un problème d’éthique à la démocratie. Plus de 75 % de la population est favorable à l’expulsion des terroristes vers le pays d’origine après avoir purgé leur peine, en cas de double nationalité. Et alors, disent certains, en 1942, 90 % de la population allemande était pour Adolphe !... Est-ce que la majorité avait raison ?
L’opinion, la valeur du suffrage universel et l’autorité de l’État mesurent leurs contradictions en préparant leurs forces.
Par le passé, on a vu que lorsque les dirigeants politiques ne sont pas d’accord avec un scrutin, ils passent outre ou ils atermoient jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur fin. Cela avait été le cas d’un traité européen rejeté par le peuple français et remis à nouveau dans la balance pour finalement être admis. La Belgique avait fait mieux, sentant le vent défavorable, l’Haut Lieu avait tout simplement décidé qu’un scrutin n’était pas nécessaire. Le Parlement avait tranché en faveur de l’Europe (Le Traité de Maëstricht).
Mais si les politiciens ont l’habitude de se passer de l’avis des gens sur des questions importantes, ils peuvent très bien suivre le courant inverse et suivre la population sans se préoccuper de sensibilités morales.
C’est le cas de la déchéance de nationalité.

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La fronde contre la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité prend de l’ampleur à gauche. Mélenchon a parlé d’une position nauséabonde de Hollande et de Valls. Hollande qui se croit plus mitterrandien que Tonton souffle le chaud et le froid sur l'hypothèse d'un recours au référendum pour contourner les réticences de son propre camp.
Reste à savoir si Hollande aura les 3/5 des voix des parlementaires réunis à Versailles pour modifier la Constitution.
La gauche républicaine a toujours été pour le droit du sol
Le droit du sol est la règle de droit attribuant la nationalité à une personne physique en raison de sa naissance sur un territoire donné. Le droit du sang est transmis aux enfants à leur naissance par les parents. Les droits attribuant la nationalité par la naissance sont distincts de la procédure de naturalisation. Le droit du sang a longtemps été le seul, aussi bien en Europe qu'en Asie : on appartient à une famille, à une tribu, à un peuple, et pas à un territoire. Il a aussi été le droit romain initial.
Malgré quelques avatars de ce droit du sol, en 1848 à la fin de la monarchie de Juillet et en 1940 le gouvernement de Vichy avait déchu le Général De Gaulle de la nationalité française, le droit du sol a toujours été respecté, malgré les tentatives de la droite pour le modifier à certaines occasions.
C’est que cette disposition quand elle est transgressée même pour quelques voyous terroristes peut très bien être manipulée et tourner à la confusion générale. Comment ne pas faire le parallèle entre un cinglé de chez Daech qui tue des passants au nom de sa religion et un truand qui tue autant de monde que l’autre au cours d’un hold-up?
Il n’est pas sans intérêt de rappeler que plus de trois millions de personnes ont la bi nationalité en France. Cette mesure ne peut paraître que discriminatoire aux yeux de beaucoup de gens.
En Belgique, la presse est un merveilleux amortisseur pour ces questions délicates. Le problème n’est « critique » que pour les footballeurs des Diables Rouges qui tous « optent » pour la citoyenneté belge, à part un joueur qui a préféré défendre les couleurs de son pays d’origine. Pourtant, cette affaire de bi-nationalité est aussi très aigüe en Belgique depuis les attentats. Nous n’en saurons pas plus ni par la voix officielle, ni par la voix officieuse des journaux. En Belgique, c’est comme ça. Un constat neutre semble indiquer que les binationaux sont largement représentés à tous les échelons politiques belges. Est-ce la raison qui ferait croire au silence radio des partis ?
Le débat de l'égalité entre les Français oppose la France de souche à la France de papier.
Référendum ou pas, votation démocratique ou congrès parlementaire passant outre, ce dernier épisode du malaise français nous concerne aussi.
Il pose la question même de la démocratie. Le peuple est-il souverain totalement ou partiellement ? Les « sages » sont-ils qualifiés pour penser à sa place et de quel droit ? La délégation des pouvoirs du peuple à ses représentants n’est quand même pas un blanc-seing renouvelable plus ou moins tous les quatre ou cinq ans. Parce que, s’il n’est que cela, cette démocratie n’en est pas une, dès lors tous nos mentors, nos augures et nos délégués ne seraient que nos suborneurs !
Pour ma part, je crois que Hollande et Valls ont tort d’engager un bras de fer contre leur propre camp sur la déchéance de nationalité. L’effet pratique sera nul et ne dissuadera pas un bi-national ou un national d’aller faire le djihad. À moins qu’à dix-huit mois des élections, Hollande ait autre chose en tête, comme une fusion avec le centre-droit ?

29 décembre 2015

L’Europe aux cymbales, la banque à la caisse !

Tandis que la presse et la télévision s’affèrent à nous amuser dans les derniers jours de l’an en nous exposant leurs bévues et leurs fous rires, à croire qu’ils en inventent entre eux pour tenir deux heures d’émission, les téléspectateurs pliés en deux de rire passent à côté de la directive du Parlement et du Conseil européens 2014/59 du 15 mai 2014.
Vous me direz, c’est du réchauffé déjà sur le gril en mai 2014 ! Sauf que cette nouvelle directive prendra ses effets le 1er janvier 2016, c’est-à-dire dans quelques jours.
Là on ne rit plus, puisque nos grands reporters et analystes à titres divers pris dans leurs gaffes amusantes n’ont pas le temps de nous dire de quoi elle retourne.
Cette nouvelle onde de choc de nos grands Européens établit un cadre pour le redressement et la résolution des établissements de crédit et des entreprises d’investissement. Suivent un tas d’autres directives dont cette petite dernière est le fruit, j’en passe la teneur tant avec la référence 2014/59 vous aurez tout loisir de lire tout comme moi sur Internet ce qu’elle contient.
L’argument de cette nouvelle production porte sur la crainte d’une nouvelle crise financière comme les rédacteurs nous l’apprennent « La crise financière a révélé un manque criant, au niveau de l’Union, d’instruments permettant de faire face efficacement aux établissements de crédit et entreprises d’investissement (ci-après dénommés ensemble «établissements») peu solides ou défaillants. De tels instruments sont, en particulier, nécessaires pour éviter l’insolvabilité ou, en cas d’insolvabilité avérée, pour en minimiser les répercussions négatives en préservant les fonctions importantes, sur le plan systémique, de l’établissement concerné. Pendant la crise, ces défis ont pris une importance majeure, contraignant les États membres à utiliser l’argent des contribuables pour sauver des établissements. L’objectif d’un cadre crédible pour le redressement et la résolution est de rendre cette intervention aussi inutile que possible. »
Nous voilà déjà au moins au courant d’une chose : la confiscation pour sauver les banques de l’argent que l’État nous prélève pour assurer son budget et que Reynders alors ministre des finances à dispatcher pour un autre usage (sauver les banques) a été pour le moins une initiative malheureuse des ministres des finances de l’UE.
Les experts ne le disent pas ouvertement, mais ils craignent après cette initiative malheureuse que les ministres des finances ne récidivent à la suivante, lorsque la crise financière à venir présentera des dimensions systématiques comparables ou supérieures à la précédente et affectera l’accès au financement d’une large part des établissements de crédit.
Il faut lire ce document d’une bonne dizaine de pages pour tomber sur les articles de renflouement interne et notamment sur l’article 71 et les suivants portant sur le redressement des banques et des organismes financiers assimilés.

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En cas de malheur, les banques pourront puiser dans les ressources des actionnaires dans la mesure de leurs participations à l’entreprise déficitaire. Ce qui pourrait aller de soi, mais ce qu’on ignorait encore totalement quand Jean-Luc Dehaene tenta de redresser le Crédit Communal pour s’en dépêtrer tout en gardant le solide pactole qu’il en avait reçu, l’Europe avait déjà injecté plus de 500 milliards dans les banques !
Mais à côté de ce qu’on peut appeler une bonne mesure, une autre est complètement délirante.
Les banques auraient le droit pour apurer leurs déficits de puiser dans les comptes des déposants !
Vous avez bien lu !
Ceux-ci pourraient être remboursés jusqu’à concurrence d’un plafond du Fonds européen de garantie, après procédures et frais à la charge du spolié bien entendu (1). Les plafonds on en connaît les fluctuations et rien ne dit qu’avec une crise profonde que ces plafonds ne finissent par fondre et devenir dérisoires.
Comme quoi, c’est l’Europe qui imagine des règlementations pour aider les banques à voler leurs clients !
On aura vraiment été jusqu’au bout de l’imaginable avec cette Europe du plus parfait cynisme antidémocratique.
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1. Pour autant que la banque fasse faillite. Si elle parvenait à se redresser avec l’argent des déposants, il s’agirait d’un litige interne avec les clients. Comme il n’y a aucune jurisprudence, bonsoir la procédure. Si le secteur privé facture les pertes à la clientèle, au moins que celle-ci ait droit à une part des bénéfices quand les affaires prospèrent !

28 décembre 2015

Le bon chemin.

Difficile de se dire satisfait de ce gouvernement pour la grosse majorité des Belges, malades, pensionnés ou chômeurs dans ce bilan des activités de 2015.
La droite flamande secondée par une minorité francophones (du jamais vu) poursuit sur la fiction d’un redressement du pays en appliquant à la lettre toutes les dispositions de la globalisation de l’économie.
Ce sera donc la xième année d’appauvrissement du monde « d’en bas » pour rien, puisque le produit de ces sacrifices ne permet pas la sortie de crise.
Rien à l’horizon, sauf un plan d’indépendance de la Flandre est prévu dans la prochaine législature pour remplacer celui du redressement financier.
À noter que ceux qui n’en démordent pas, notables politiques et bourgeoisie d’affaires, poursuivent leur enrichissement, tout en dirigeant le pays, l’âme sereine et le cœur léger. Ils ne pensent pas que De Wever obtiendra la majorité en Flandre pour faire le coup la législature suivante.
Faire entrer la N-VA dans le fromage pour en croquer comme les autres pourrait convaincre le nationaliste flamand que ce parti c’est du pareil aux mêmes.
Tous aux strass, sapins décorés et chants de Noël ! Radios, télévisions et journaux bruissent des mille facéties de circonstance des rires et des cris de joie d’une Belgique déconnectée.
Le peuple est littéralement patricksébastienarisé, druckérisé et enculé régulièrement par les organisateurs de la fête. Les désirs sont comblés et la foule se presse dans le « pleasure ».
Charles Michel, ce pitre moralisateur, aux mains de la flamandisation du système, est le chef d’orchestre falot qu’il fallait à cette monumentale supercherie, un peu comme le surimi est ce merlan bleu déguisé en crabe qu’un ménage sur deux se tape aux réveillons.
Cette faune que nous entretenons à grands frais ne se nourrira pas des doublures des crustacés du Nord. Elle exige les carcasses, les rostres et les exosquelettes et pas les boîtes de fer blanc.
Le taux de chômage et les 70.000 exclus de l’année ne l’émouvront pas davantage. Sa digestion sera bonne et son appétit intact. Elle ne manquera pas de poser en famille devant les photographes du Soir et de la Dernière Heure pour offrir à l’adoration des foules les silhouettes qui s’épaississent d’année en année (voir à ce propos MM. Louis Michel et Didier Reynders).
Leur problème : le taux de cholestérol pour 2016 !

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Pour revenir à des réalités ignorées dans la minorité prospère qui dirige ce pays, l’ONEM nous parle bien de 70.000 Belges qui ont perdu leurs allocations en 2015. C’est une estimation de chômeurs sanctionnés et d’exclus d’allocations d’insertion des jeunes.
Les survivants de l’hécatombe sont sans cesse contrôlés et suspectés de ne pas chercher « activement » un emploi. C’est d’autant plus stressant que cet emploi n’existe pas.
Pour les diplômés et qui espéraient exercer un métier dans les spécialisations de leur diplôme, ils devront accepter n’importe quoi. Ils auront donc fréquenté l’école pour rien.
C’est ce que Borsu appelle une nécessaire adaptation et qui n’est qu’un gâchis sans nom.
Charles Michel aura beau jeu de rappeler que c’est son complice Di Rupo dans la législation précédente qui est à la base du massacre. Il n’en demeure pas moins que le deuxième larron, c’est lui et qu’il y prend bien du plaisir…
Évidemment outre les parents de ces exclus, c’est le CPAS des communes qui ramasse la facture avec ceci de sordide pour les chômeurs qu’avant l’exclusion ils étaient en difficulté financière et que dorénavant ils seront en cessation de paiement. Ils devront déménager, voire finir dans la rue.
Confirmation du massacre sera donnée par l’ONEM en début 2016.
Interrogé par un de ses compères flamingants, Bart De Wever a dit que la Belgique était sur le bon chemin… histoire de mourir en bonne santé !

27 décembre 2015

Les Contes de la Merdoie !

– Chaudy Bas-de-Laine, vous être le nouveau ministre des « Petits Vieux ». Pourquoi « Petits » ?
– Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que la vieillesse rapetisse. J’ai voulu cet adjectif pour témoigner que je suis aussi le ministre des petits.
– On parle beaucoup de votre nouvelle maison de retraite. Pouvez-vous en dire deux mots ?
– Albin Guerrelasse, ce projet me tient à cœur. Il a été réalisé par Dufer-Valoir, l’architecte liégeois que le monde s’arrache. Nous avons donc appelé le home «Le Valoir ». De prime abord la maison de retraite offre l’aspect d’un immeuble de trois étages, alors qu’il en compte six.
– Vous avez proportionné les étages en vertu des tailles des pensionnaires ?
– Oui. Au-dessus d’un mètre soixante cinq, c’est le rez-de-chaussée avec un plafond à un mètre nonante et ainsi de suite, jusqu’au sixième étage pour les plus rétrécis, le plafond étant à un mètre cinquante.
– Le personnel doit donc y courber l’échine.
– Oui, c’est sans problème. Nous sommes dans le Mouvement réprobateur…
– Oui, le MR…
– …un parti où le personnel courbe l’échine naturellement.
– Monsieur Chaudy Bas-de-Laine pouvez-vous nous préciser quelques détails techniques du « Valoir » ?
– Nous disposons, malgré le peu d’espace, d’un hôpital morgue-crématorium ce qui nous permet d’évacuer les fins de vie très rapidement.
– C’est nécessaire compte-tenu de la forte demande.
– Nous répondons aussi au vœu des familles de procéder très rapidement à la disparition de leurs membres trop âgés.
– Oui. C’est un souci du gouvernement, à ce qu’il paraît.
– Nous professons que le retraité doit pouvoir vivre et mourir sur place dans la dignité d’un accompagnement total jusqu’au salon extrême où il a droit d’être exposé quinze minutes maximum avant la crémation, à seule fin que les familles puissent lui rendre un dernier hommage.
– C’est un peu court.
– Vous croyez ? Des familles se sont plaintes de la longueur du temps d’exposition ! Aussi nous avons mis à disposition des jeux électroniques et même un kicker.

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– Et les centenaires, que sont-ils devenus ? Les gazettes sont muettes là-dessus.
– Le gouvernement précédent a dû démissionner parce qu’il n’avait pas suffisamment pris en compte l’étonnante longévité des classes 60, tous quasiment centenaires aujourd’hui. Les michelistes disparus avec cette famille honnie, les chastellistes plus réalistes leur ont succédé avec le succès que l’on sait au Mouvement Réprobateur.
– On meurt plus jeune aujourd’hui.
– Évidemment, grâce au burnout et surtout au stress des fins de mois. Le nouvel accord patronal est plus déprimant encore. Nous en espérons beaucoup !
– Organiser la pénurie n’a pas été chose facile ?
– Non. Les petits vieux avaient fait des provisions. Nous avons maintenu le plan de sécurité 3 et nos perquisitions dans ces tranches d’âge nous ont permis de récupérer des sacs de riz et des balles de café, denrées qui avaient presque disparu dans nos contrées et que cette tranche d’âge avait pris l’habitude d’amasser par le souvenir de l’ancienne guerre quand les adolphins affamaient les populations.
– Comment voyez-vous l’avenir ?
– Monsieur Guerrelasse, nous aurons retrouvé l’équilibre financier vers l’an 2500 environ.
– …après JC.
– Vous faites bien de préciser pour ne pas fâcher ceux qui utilisent désormais le calendrier de l'hégire musulman. Les gens mourront à septante ans et deux mois en moyenne.
– …ce qui leur fera quand même deux mois aux frais de l’État.
– Oui, puisque nous aurons rétabli la retraite à septante ans.
– Encore un mot, monsieur le ministre des « Petits Vieux », vous avez quel âge ?
– Vous savez, je ne compte pas, comme je ne compte pas mon dévouement absolu à la cause que je défends. Je sais que je n’aurai pas la chance de finir mes jours au « Valoir ». J’ai prévu un lieu de retraite aux alentours du Cap d’Antibes, si vous voyez ce que je veux dire. Je travaillerai jusqu’à mes dernières forces et même là, j’y cultiverai l’olivier et le mimosa.
– Ce sera un déchirement !
– Sans doute. Mais vous, Albin Guerrelasse, quel âge avez-vous ?
– …c’est assez confidentiel, dans notre métier des médias... Vous vous rappelez Christophe Daubrac…
– …parce que vous ne mesurez pas tout à fait un mètre septante et je me demande, en vous tassant encore, si vous ne seriez pas bon pour le sixième étage du « Valoir ».
– Merci bien. J’en ai eu un avant-goût en me retrouvant au cinquième de l’hôpital de la Mortadelle perché sur la colline de la rive gauche.
– Je connais. Vous étiez dans le service du docteur Géri Âtre.
– Je n’ai pas envie d’y retourner.
– Là je vous comprends… c’est un dirupoisse persistant, les pires.

26 décembre 2015

La lutte des classes (suite)

La chronique précédente a voulu démontrer que le système économique est basé sur les inégalités comme un facteur de « progrès ». Plus elles sont criantes, plus on a envie de travailler pour en sortir. Or, cette envie n’aboutit qu’à développer les productions et les techniques. La réussite est rarement autre chose qu’un facteur de chance. C’est comme une loterie, tout le monde achète son billet, une infime minorité ramasse les mises. Les autorités parlent de mérite pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux privilégiés qui entrent dans le club très fermé, en sachant que beaucoup d’entre eux ne feront qu’entrer et… sortir !
Ce système est celui qui fige les classes sociales en maintenant les inégalités entre les hommes.
Aujourd’hui, on nous dit que l’ascenseur social est bloqué. Mais par le passé, a-t-il jamais fonctionné ? Le parti socialiste n’a-t-il pas cru trop vite à se lift miraculeux comme l’Ascension divine !
Si on cherche les raisons des modifications de l’économie, aussitôt les exemples abondent. Les professions ont beaucoup évolués. Le système Uber va prendre d’ici cinq à dix ans 15 % des emplois actuels pour les dévaluer dans des systèmes de gérance ou d’indépendance salariée. Le travail à domicile, brouillant les pistes en cas de désaccord dans la juridiction du travail, va perturber les embauches classiques. Les contrats à durée indéterminée seront de plus en plus rares. Parallèlement, les employés de l’État verront leur statut, au nom de l’égalité entre secteur public et privé, fondre comme neige au soleil.
Il fallait être vraiment complaisant à la lecture des thèses officielles pour ne pas voir que le monde du travail ne faisait que changer d’apparence, tout en stagnant. S’il y avait moins d’ouvriers et moins d’employés pour plus de cadres et d’indépendants, cela ne signifiait nullement un progrès général, mais au contraire un recul de la plupart des salariés et des petits indépendants, dans les modifications de leurs statuts.
Si les classes sociales n’existent plus, comment MM. Di Rupo et Michel expliquent-ils que 15 % des enfants d’ouvriers non qualifiés figurent parmi les plus faibles au certificat d’études primaires, contre cinq fois moins d’enfants de cadres ? Ces enfants sont-ils moins travailleurs ou moins intelligents ? Comment comprendre qu’en grande section de maternelle, les enfants des premiers ont trois fois plus souvent les dents cariées ?
Dans un monde aux neuf dixièmes composés de petits et bas revenus, les processus de domination se sont dissimulés dans le maquis des lois et des procédures. En récession, les industriels trouvent dans la mondialisation la justification des alignements de productivité et de salaire sur les situations défavorables des salariés d’autres pays. L’éparpillement de l’offre ne permet plus de comprendre les transformations sociales et les processus de domination. D’autant que les cadres politiques conduisent leurs électeurs à de faux arguments avec des promesses qu’ils ne tiendront pas.

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Avec le déclin du communisme, le concept de « classe sociale » était plus facilement escamoté puis « oublié » par une classe politique ayant remarquablement évolué dans le sens de la nette amélioration du salaire et du train de vie. À l’inverse, leurs électeurs étaient perdants dans les mêmes domaines.
On a pu parler de la trahison des clercs en 2015, comme Julien Benda l’écrivit en 1927 pour le beau et le juste.
Appliquer le raisonnement économique au citoyen rationnel était encore jusqu’en 1980 la théorie du courant dit de « l’individualisme méthodologique ». Il allait, pensait-on, faire basculer la société dans une énorme classe moyenne dont les intérêts du plus petit au plus grand allaient pratiquement être les mêmes. Vers cette époque le PS belge a viré « classe moyenne » sur des théories qui se révèlent aujourd’hui complètement fausses. Il n’est pas possible de faire cohabiter sur cette notion une aile gauche (le PS) et une aile droite (le MR), encore qu’à cette époque on ne parlait pas encore des tentations de l’extrême gauche et de l’extrême droite, ces dernières se révélant bien plus actives.
La théorie économique néoclassique du modèle keynésien allait confirmer ce qui fut longtemps une tendance et qui l’est encore pour les partis de pouvoir. Ceux-ci pensent toujours renouer avec la croissance.
L’organisation de l’État se fait loin des terrains d’expertise des données sociologiques. L’homme politique préfère les enquêtes journalistiques et l’utilisation des sondages d’opinion aux vécus du terrain. Comme si pour ces questions sociales les sondages pouvaient représenter les valeurs de l’opinion. Les laboratoires d’idées de droits privés, « think-tank », adorent l’opinion distancée. Elle est médiatiquement rentable.
La lutte des classes n’est pas une possibilité, c’est un fait et il est actuel. Même si les masses en sont encore inconscientes. L’expérience passée des dictatures menées au nom de la lutte des classes sert encore aux partis actuels de vitrine expérimentale désastreuse.
On s’apercevra à l’ampleur de possibles émeutes que ce processus ne s’est jamais éteint et qu’à ne pas le reconnaître et y porter remède en temps voulu, on oblitère l’avenir plus sûrement qu’avec les remous actuels traitant de la voyoucratie religieuse.
J’emprunterai à la voix de Jean-Paul Delevoye qui lui non plus ne peut être assimilé à la pensée frontiste la conclusion de cette longue chronique (voir le début à la note précédente).
« Le fait politique se transforme en fait religieux et la lutte des identités est en train de remplacer la lutte des classes. Or, les conflits liés à la lutte des identités sont bien plus dangereux que ceux liés à la solidarité des classes. »

24 décembre 2015

La lutte des classes.

Au cours des années de bonne fortune, un courant d’opinion a détrôné la théorie des « classes sociales » issue directement de « la lutte des classes » à partir des travaux de Marx sur la société du XIXme siècle. Le philosophe définissait le corps social par rapport à la classe possédant les moyens de production.
Le parti socialiste, alors en pleine ascension, fut un des premiers à développer ce thème de Marx. Aussi curieusement, il est aujourd’hui en tête de gondole pour le récuser. La réussite de ses élites y est pour beaucoup. Ils voulaient oublier le milieu dont ils étaient pour la plupart issus. Puis vinrent les Rastignac diplômés qui virent dans le socialisme un moyen de bien gagner sa vie et qui firent de ce parti une agence de placement pour faux idéologues.

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Les partis de droite adhérèrent tout de suite à cette idée de disparition des classes trouvant pratique de dissimuler la leur dans une nouvelle manière de considérer le corps social.
La situation économique s’étant singulièrement dégradée sans espoir d’un retour à une prospérité mieux répartie, une exaspération des milieux populaires s’est à nouveau manifestée provoquée par la hausse de la pauvreté, des inégalités scolaires, du sur-chômage des ouvriers non qualifiés, des inégalités d’accès aux soins, etc.
Toujours superbement niées par les partis de gauche et de droite de gouvernement ainsi que dans les journaux, voilà que les classes sociales ressuscitent dans les débats des syndicats, du PTB et de la gauche chrétienne. Bien entendu pas sous la désignation d’affrontements dans lesquels Marx l’entendait, mais dans des manifestations différentes, « milieux », « couches » ou « catégories » sociales.
Récusant en bloc cette résurgence les gouvernements successifs n’ont fait qu’ignorer un phénomène pourtant significatif. C’est que la société fragmentée en classes sociales renvoie à un passé pas si lointain qui vit dangereusement les exclus de la prospérité se regrouper dans une vaste configuration de demandes communes.
Mieux qu’oubliées ces classe sociales, on les avait enterrées avec le soulagement des classes aisées mettant en bières les domestiques trop turbulents. Vous pensez à l’ère de l’individualisation, les « classes sociales », sont obsolètes, se récriait-on.
À la lumière du fiasco de notre système économique, voilà que des masses se reforment et que des catégories renaissent faites des bas salaires, du chômage et de l’exclusion sociétale. C’est ce que des économistes ignorés des médias et vilipendés des gouvernants appellent le «nouvel âge des inégalités ».
Quelles sont-elles ? Elles ont perdu le caractère simpliste qui divisait la société du temps de Zola : les nantis et leurs esclaves. Elles se sont diversifiées et touchent aussi bien le sexe (discrimination hommes/femmes), l’âge (on vit jusqu’à 80 ans et plus, mais on est vieux à 45 ans dans une entreprise), la couleur de peau (contrôles multiples des « basanés », difficultés d’embauche), les droits du sol ou les droits des individus, en plus des fortes inégalités salariales selon que vous êtes du bon ou du mauvais côté du salariat ou du revenu de remplacement (inégalités des pensions entre autres).
Quant à la culture, Malika Sorel met la gauche et la droite hors jeu « l’immigration de masse rend impossible l’intégration » dit-elle dans ce qui est l’assimilation culturelle par le vivre ensemble, ce qui donne à mes anciennes chroniques le soutien d’une philosophe non suspectée de travailler pour le Front National.
Bien entendu celui qui cherche les causes de ce déraillement social le fait à ses risques et périls. Il lui faut un solide désintéressement. Il s’exclut d’occuper un poste dans une banque ou une université, d’obtenir un emploi de journaliste ou de militer dans un parti de pouvoir. Le malheureux qui cherche en homme probe les causes sociales de nos difficultés est aussitôt accusé de « sociologisme », sinon de populisme par la RTBF, RTL et tout qui porte des galons dans le système.
D’autant que nous sommes à la veille d’une guerre des religions possible et que les immigrés sont dans la catégorie sociale la plus défavorisée. Pour le pouvoir, il ne faut surtout pas les ranger dans un système de classe, tant que la transhumance du Sud vers le Nord ne prend pas une tournure tragique, quitte à leur faire porter le chapeau du terrorisme, si ça tournait mal avec Daech . En attendant que ce cirque prenne une dimension grandiose, ce qui préoccupe les pseudos intellectuels dont les archétypes logent à nos frais dans tous les ministères de droite, c’est la peur supposée des autochtones devant l’invasion d’allochtones, qui tenteraient, comme dans le sketch de Fernand Reynaud de « venir manger le pain des Français », entendez par là celui des Européens.
(Suite de la chronique dans le prochain numéro, comme on dit.)

23 décembre 2015

À vœux que veux-tu !

Les bilans et les projections pour l’année 2016 vont bon train au terme de l’année. D’ici à l’ultime réveillon, ça va secouer ferme du politiquement correct. En strass et paillettes comme les charmantes secouent le nœud de DSK de leurs ongles peints, nos joyeux fêtards saisiront un micro du foot pour débiter leurs conneries aux supporters du club d’en face. Les débiles légers ont toujours bénéficié de l’indulgence des gestionnaires. Ils ne sont pas dangereux.
Les flots de bonnes résolutions d’amendements personnels en quête de sagesse contribueront à ce que nous nous trouvions meilleurs momentanément. Certains auront même une petite pensée généreuse pour les démunis et les pauvres réfugiés si nombreux dans les refuges… à condition que l’Europe s’arrange pour en tarir les flux.
Même s’il n’y a pas trop matière à vantardise, nous ne couperons pas aux bilans d’autosatisfaction de ceux qui vivent de leur image plutôt que de leurs actions, en gros le monde des médias et le monde politique, acoquinés comme jamais.
Personne ne dira le moindre mot sur ce qui pourtant devrait sauter aux yeux du parti des décideurs et des faiseurs de modes de penser : le système économique vieillit mal et ne correspond plus du tout à ce que les populations sont en droit d’attendre de lui.
Il entraîne ainsi dans sa chute la manière de vivre ensemble et l’esprit de solidarité.
La crise est permanente et loin d’attirer la réflexion sur les moyens de s’en sortir, elle suscite au contraire des vocations pour la préserver.
C’est ainsi que fin 2015 voit fleurir la bonne santé des idées de la droite et l’action de quelques personnages clés. Depuis Di Rupo des exclusions du chômage à la réflexion de Bart De Wever de la remise au travail des malades et des invalides, c’est fou comme ça cogite pour notre bonheur dans les sphères du pouvoir.
L’aménagement des nouvelles conditions de vie d’une population confrontée aux modifications du système économique en dit long sur la passivité ambiante et la conviction partagée par le pouvoir politique. Les potes à Charly dont Ducarme est le baryton star à la Chambre prétendent que tous les éléments techniques pour un progrès général sont réunis et si la pauvreté accable une partie importante des gens, le système n’est pas en cause, mais ce qui le contrarie.

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Et qui le contrarie ?
Nous pardi, notre incivisme, notre mauvaise foi, nos grèves et nos exigences excessives.
Cette interprétation séduit une majorité d’électeurs au détriment d’une gauche qui voit se réduire ses perspectives d’accès au pouvoir pour y tenter d’autres recettes.
Quand nous aurons pensé tout ça, voter pour la droite et admis que les Flamands savent mieux conduire leur barque que nous, il restera à affronter d’autres restrictions et d’autres sacrifices, car nous n’aurons pas compris l’esprit commerçant de nos guides qui voient les bénéfices accrus qu’ils pourront tirer des sacrifices suivants. De leur imagination fertile quant à la façon de tirer des revenus supplémentaires naîtront encore d’autres idées pour tirer un maximum des imbéciles et ce jusqu’à ce que nous en crevions au cri de « vive le capitalisme ».

22 décembre 2015

Les futurs parias.

Ceux qui se font une certaine idée de l’ordre des choses, c’est-à-dire qui respectent l’État laïc dans sa priorité sur la religion, sont drôlement malmenés ces temps-ci.
D’accord pour certains d’entre eux de passer pour des extrémistes économiques ; fort de café quand les partis politiques s’entendent pour coller à tous l’étiquette d’extrémistes de la laïcité !
Tout était presque apaisé avec les cathos. Les belles églises devenaient des musées ou des hôtels, les lieux du culte construits au siècle passé étaient démolis ou réaffectés en salle de gymnastique, subsistaient des églises de terroir aux offices desservis par un vieux curé pour trois paroisses ; toutes prenaient cette patine du passé chère au folklore et encore fréquentées par une poignée de croyants indestructibles, mais résignés. La plupart du temps, tout ce patrimoine immobilier restait portes-closes pour cause de vols et de déprédations.
Et puis voilà le déménagement massif d’un bord de la Méditerranée à l’autre pour raison économique et ce bien avant les réfugiés politiques qu’on fait bien d’accueillir par devoir et secours à autrui.
Qui a pu imaginer un seul instant que cette population jeune et souvent peu ou pas du tout occidentalisée allait faire comme les cathos : prier tout leur saoul chez eux et ficher la paix aux autres, alors qu’il a fallu près de deux siècles d’évolution pour que leurs homologues chrétiens fassent du domaine de la foi un terrain privé et confidentiel ?
De même on a oublié que ces populations n’avaient auparavant pas pu apprécier la laïcité dans les soubresauts du Maghreb et du Moyen-Orient, au contraire l’Islam était le refuge naturel contre les dictateurs et les lois du système économique pas tout à fait les mêmes que les nôtres puisqu’elles ne s’adoucissaient pas d’un contre-pouvoir social.
Cet afflux, nos politiciens de gauche ont cru et le croient encore n’en faire qu’une bouchée électorale et ceux de droite, un parfait repoussoir pour convaincre les « patriotes » de voter pour eux.
Cependant, cela crève les yeux de tout le monde, nous sommes victimes d’un terrorisme né de cette religion importée et de l’incroyable légèreté des politiques !
Le laïque est ainsi piégé par une gauche qui ne supporte pas la moindre critique à l’encontre de cette population nouvelle au point qu’il s’y fait traiter de raciste… et traiter de salafiste par une droite qui englobe tout l’islam dans l’islamisme, ce qui met la neutralité suspecte et le laïque dans le camp intégriste à la moindre objection.

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La difficulté aujourd’hui, c’est qu’on ne peut plus réfléchir posément à ce qui est vécu par beaucoup comme une situation alarmante sans être suspect d’appartenir à l’un ou l’autre bord.
En un mot, la tolérance et le libre examen ne sont plus possibles, même chez les socialistes où ces deux « vertus » étaient avec la fraternité, les trois piliers de la sagesse franc-maçonne.
Et chez ces gens-là dirait Jacques Brel, certains cadres et dirigeants issus de l’immigration, quoique citoyens de ce pays, contribuent à donner à la laïcité la position désormais qui est la sienne vis-à-vis des religions, c’est-à-dire subordonnée à la foi et, dans certains cas extrêmes, à la loi coranique.
On assiste dès lors à l’affaiblissement des lois par le biais d’un abaissement de la laïcité et à la dégradation des rapports entre les esprits religieux et ceux qui ne le sont pas.
Toute discussion est impossible, la partie adverse jouant sur la discrimination dont elle est victime, ce qui est malheureusement vrai un cas sur deux.
Dire que les socialistes sont les seuls responsables serait faux. Le MR et surtout le CDH ont également une part de responsabilité dans la catastrophe.
Le malheureux qui ose inclure les trois partis dans cette défaite de l’État devient une cible privilégiée et des partis et des pratiquants religieux. Et si en plus, il proteste contre la confiscation des libertés démocratiques par ce gouvernement de droite qui tire prétexte de la lutte contre le terrorisme, on aura fait le tour de ses malheurs.
Il faudra donc que les laïques s’y fassent. Ils sont dorénavant à la fois les racistes et les islamistes, détestés de tous et accusés de tous les maux.
Je ne mets pas cinq ans pour qu’ils deviennent les parias d’un système plus autoritaire et pro-religieux qui remplacera peu à peu celui dans lequel nous sommes aujourd’hui.

21 décembre 2015

Ciel ! de nouvelles imprudences.

Trop rapide a été l’annonce de la fin de la crise financière aux States.
Déjà le coup de pub de Barak Obama sur le chômage revenu à 5 % est à tempérer des demandeurs d’emplois qui, découragés, ne s’inscrivent plus, vivent dans la rue ou se replient chez les parents qui peuvent encore les loger. C’est dans la même trompette que Charles Michel souffle et avec une certaine mauvaise foi aussi.
Ce n’est pas que la manière de faire du fric qui se mondialise, les trucs et ficelles des accompagnateurs politiques aussi.
La banque centrale américaine (Fed) a relevé son taux d'intérêt directeur pour la première fois en presque dix ans. Il faut croire que le taux zéro n’a pas tenu ses promesses, puisque la croissance américaine pour 2016 oscillera entre 2,1 et 2,6, cette progression qui ferait hurler de joie notre ministre des finances n’a pas l’air d’emballer l’Administration américaine, pour peu qu’on suive la conjoncture, l’effondrement des prix du pétrole étant une tendance durable, pourrait faire descendre la croissance en-dessous des 2 %.
Mais il y a plus grave ! Il y a comme un revenez-y des mauvaises manières des débuts de la crise de 2008, mieux, on a cru que les banques allaient changer ? Il n’en est rien.
C’est la grande faiblesse de nos journaux d’information générale, l’économie et les finances n’y sont que rarement exposées à la lecture du public et, presque toujours, de manière à rassurer l’opinion. Le journaliste d’investigation n’est pas encore parvenu à vulgariser les termes techniques que les économistes pratiquent entre eux, comme jadis les médecins se parlaient en latin.
Voilà pourquoi personne n’avait vu venir la crise de 2008, mais par contre, tout le monde croit qu’on est sur la bonne voie pour la laisser loin derrière nous.
Quelque chose me dit que les journaux financiers français et anglais partagent à nouveau une inquiétude qui n’est toujours pas perçue par les quatre grands journaux généralistes francophones.
Voici en quelques faits des indices qui devraient sortir les journaux de la torpeur des réveillons.

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En moins d’une semaine, trois hedge funds américains ont annoncé leur liquidation pour avoir investi imprudemment dans les dettes à haut risque des entreprises. On se croirait revenus sept ans en arrière ! Les Bourses craignent un effet domino. La planète financière est à nouveau dans la tourmente. D’importantes sommes sont à nouveau parties en fumée. Les entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson ne sont pas de petites affaires sans importance.
Le 10 décembre, le fonds mutuel américain, Third Avenue, rendait l’âme, alors qu’il devait faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et de remboursement de la part de ses clients (le coup classique). Il s’est engagé à liquider un portefeuille estimé à 788 millions de dollars (720 millions d’euros), investi dans des titres de dettes d’entreprises.
Le 11, c’est le tour du fonds Stone Lion Capital, placements à haut risque et dettes classées en junk bonds (obligation pourrie). En cause, un de ses hedge funds gérant 400 millions de dollars dans l’incapacité de rembourser la clientèle.
Enfin le 13, Lucidus Capital Partners, après avoir liquidé la totalité de son portefeuille estimé à 900 millions de dollars, se dit exsangue et out, après avoir constaté la détérioration du marché de la dette à haut risque.
Déjà sous haute tension de la hausse des taux américains, ces liquidations ont mis le monde financier en émoi. Des économistes connus ont fait remarquer que les responsables de Stone Lion Capital étaient d’anciens traders de la banque américaine Bear Stearns dont la faillite en 2008 avait été le signe avant-coureur de la crise de septembre 2008, marquée par la faillite de Lehman Brothers et la crise des subprimes.
Voilà qui pourrait s’appeler une affaire de famille !
Est-ce le signe que la crise repart ? La question est de savoir combien de hedge funds vont faire faillite.
Tous ces gens imaginent à nouveau des scénarios de panique bancaire (bank run), où les clients courent récupérer leur argent, par peur qu’il ne soit trop tard, provoquant l’écroulement du système.
Malgré la placidité légendaire de l’investisseur belge et l’angélisme des petits épargnants, le coup de Didier Reynders vidant les caisses de l’État pour sauver les banques ne pourrait se faire une deuxième fois, nous sommes trop endettés. Les coquins qui nous ont dépouillés par l’augmentation de la dette ont menti lorsqu’ils nous ont déclaré que l’opération était neutre et que les banques avaient remboursé capital et intérêt.
Mais, qu’est-ce que vous voulez ? On s’apprête à courir au Luxembourg acheter des marques de champagne là-bas à 14 € qui coûtent en Belgique de 25 à 30 € avec les taxes ! Et pourtant, même dans cette promenade pour les prix, il y a comme un parfum des dettes de 2008. Savez-vous pourquoi vous allez faire 220 Km, aller et retour ? Pour rembourser une dette que Reynders avait aggravée en votre nom au motif qu’il fallait sauver l’emploi des banques ! Depuis, on a licencié dans le système bancaire ceux qui, en principe, ont évité la porte en 2009 !

20 décembre 2015

Liège, Volgograd-sur-Meuse.

Que tous les lecteurs de France et de Belgique qui lisent régulièrement cette chronique me passent ce coup de nerfs où ils n’y entendront rien. Que le quarteron de lecteurs courageux du coin s’en trouve privilégié – si l’on peut dire – voilà qui reste à démontrer.
Avant même de voir la première rame du tramway à Liège, on peut déjà écrire que ce sera un beau flop. Des 17 km prévus, on n’en construira que 11 dans un premier temps. C’est le parcours à peu près du petit train touristique qu’on voit à la belle saison embarquer quelques touristes qui ont des oignons aux pieds. Le deuxième temps (les six autres km) n’est pas prévu et pour cause, on ne sait pas quand le premier sera terminé et accessible au public.
Toutes les « hardiesses » promises sont tombées à l’eau depuis que Liège est passé à côté d’une exposition universelle. L’Europe, elle-même, s’est désintéressée du projet au point que les ingénieurs doivent revoir leur copie pour espérer un subside.
Ce sera dorénavant un tram-vitrine qui glissera de Coronmeuse à Sclessin. Ce trajet n’est pas le plus fréquenté par les Liégeois et il fait fi des besoins de la périphérie. L’extension vers Herstal et Seraing, ce n’est pas pour tout de suite.
C’est d’autant plus râlant que l’on avait un circuit assez complet sur rail et que l’ineffable Destenay a détruit au lieu de l’adapter au trafic. À la place, on nous a empuantis des gaz des bus, il est vrai à une époque où on ne parlait pas des nuisances du mazout.
L’inertie a fait le reste : socialistes et libéraux s’étant arrangés pour donner au secteur privé l’occasion de fourrer son nez dans une gestion d’intérêt public, histoire de s’en mettre plein les poches.
C’est à ce parcours, sa définition et son but que l’on voit comme les politiques se fichent des gens.
Le seul projet valable pour Liège et sans doute pour d’autres villes du bassin mosan et partout où il y a un fleuve qui coupe une ville en deux, c’est un parcours en croix avec correspondance d’une branche à l’autre, longer le fleuve et joindre les collines rive gauche/rive droite qui bordent la plaine tracée par le fleuve.
Le trajet parfait serait Visé / Liège / Seraing croisant à Liège-centre le trajet Ans / Liège / Fléron. Évidemment, ce parcours exigerait beaucoup de courage et des difficultés sans nombre ; mais, c’est le seul qui soit vraiment utile et renoue avec les anciens trajets des trams des lignes 1, 11 et 12.
Les décideurs de cette ville ont toujours manqué d’audace. Évidemment, la vision à la fois audacieuse et calamiteuse de Destenay qui voulait faire de la ville un petit Manhattan et qui n’en a fait qu’un dépotoir à l’architecture hésitante et peu harmonieuse a refroidi au moins deux générations d’édiles publics.

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Mais cette génération n’est pas triste non plus. Il aura fallu presque quarante ans pour retrouver un théâtre en ville après la destruction du Gymnase place Saint-Lambert, faisant de la place de l’Yser un chancre permanent avec le théâtre en tôle provisoire, enfin démoli. Reste à faire revivre ce coin d’Outremeuse. On commence avec un projet intéressant et puis on finit par un riquiqui avec trois bancs récupérés ailleurs, parce qu’on n’a pas de sou !
Que dire de l’immense trou urbanistique rue de Bavière à la suite du départ de l’hôpital pour la Citadelle, repaire des rats depuis 25 ans et toujours inoccupé malgré des tas de projets tous plus ou moins boiteux. Entretemps, une société s’est accaparée des terrains et compte bien en tirer un bon prix, sans nulle autre idée que de faire un coup juteux.
Ce terrain à un quart d’heure à pied de la place Saint Lambert, au bord de la Dérivation est un endroit qui aurait pu redonner à ce quartier devenu sinistre l’animation qui lui a toujours manqué.
Mais non, à croire que les gens de la place du Marché n’aime pas ce quartier touchant Bressoux une ancienne commune annexée et qui avec le quartier Sainte-Marguerite est une des plus pauvres et des plus délaissées de la ville.
La dernière « bien bonne » est encore cet entrepreneur de maisons de jeux qui s’empare d’un demi-quartier des Guillemins et à qui la Ville s’apprête à dérouler le tapis rouge pour un projet tout à fait quelconque en béton habité par de futurs zombies, presque en face de la gare Calatrava.
Il y a quelque chose de soviétique dans la façon de concevoir l’urbanisme à la ville de Liège. Sur les façades latérales de la place Saint-Lambert, il n’y manque plus que la faucille et le marteau tant l’ensemble aurait bien pu se construire à Volgograd.
On craint la même triste fin aux Guillemins.
Vous avez dit Liège, une ville dynamique et tournée vers l’avenir ?

19 décembre 2015

Y a plus d’blancs nulle part !

Pendant quinze jours trop sérieux s’abstenir. Les voyous devront patienter pour après les fêtes à se faire exploser. À la saison des pétards, les leurs ne font pas assez de bruit.
C’est déjà assez de concession de laisser Balthasar sans surveillance, le plus « louche » des Rois Mages, dans les crèches de Noël en vigilance 3 !
Toutes les rédactions agissent de la même manière, que ce soit en radio ou en télévision. Le chef décide des rubriques selon un ordre d’intérêt décroissant.
On débute par ce qui semble être le plus important.
Aujourd’hui, vendredi, veille des départs en vacances, ce sont les taux de remplissage des stations de sport d’hiver qui inquiètent les journalistes.
Finies les nouvelles sur l’avancée de Daech en Libye, même l’aventure cocasse du djihadiste belgo-marocain qui s’est littéralement fait la malle, c’est le cas de le dire, à Molenbeek dans un bahut Louis XVI en carton, sous les yeux ébaubis de la police, finies les histoires de chômage, la bisbille entre le CD&H et la N-VA sur l’emploi du malade moribond, mille fois finies !
L’incertitude bloque les réservations. Courchevel est en pente verte. Il n’y a qu’à Chamonix qu’on fait neiger artificiellement, mais la fausse neige ne dure que deux heures, c’est dire qu’il ne faut pas traîner sur le tire-fesses.
Le type qui s’est pointé avec un reportage sur « l’embellie » du chômage aux USA s’est fait lourder. Une embellie, vous vous rendez compte, ce n’est pas le moment !
On soupçonne Hollande et Fabius d’avoir manipulé les prévisionnistes pour qu’il fasse de plus en plus chaud afin d’aider à la signature à la COP 21.
Darhmouch en profite pour glisser qu’à Malmédy il n’y a pas de neige non plus, mais comme il y en a rarement, les touristes ne sont pas dépaysés.
À défaut que le froid ne la coupe aux habitués, ce sont les paysages qui sont à couper le souffle. On sent qu’elle va y débarquer dès la fin de l’émission. Après ce qu’elle leur aura fait comme pub, les hôteliers peuvent bien se fendre d’un week-end gratuit.
Bientôt, sur le coup des Hautes Fagnes ce sera complet partout. Il ne faut plus hésiter. Sinon, vous êtes bons pour vous emmerder à Courchevel.
Pendant ces délires qui précèdent toujours la fin de l’année, je suis tombé sur une chaîne qui ne prend pas assez au sérieux l’approche des réveillons. Il y était question aux Nations Unies de la réunion du Conseil de sécurité et de la pâtée qu’on allait mettre aux djihadistes, quand on sera tous d’accord. L’ONU ce n’est pas comme l’Europe, Juncker ne tape pas dans le dos des délégués en faisant semblant d’être l’ami de tout le monde, pour sortir une résolution où personne ne l’est. L’ONU, c’est du sérieux. On vote des résolutions, on y va, c’est un bide garanti. Mais on y est allé.

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En voyant cette piste circulaire de Manhattan avec au premier cercle les importants, au deuxième les secrétaires et les conseillers, au troisième les porteurs de serviette et au quatrième les enfants du premier mariage des importants du premier rang, je ne sais pas s’ils l’ont fait exprès mais cette grande salle du Conseil de sécurité à New-York ressemble à un cirque. Quand on sait qu’une piste sous chapiteau fait exactement 13 m 50 de diamètre, on se dit que c’est dommage à un mètre ou deux près, on y était.
Entre deux séances, on aurait pu voir après l’épandage d’un ou deux sacs de sciure un dressage de chevaux, des clowns et des acrobates.
Peut-être qu’on aurait pu accrocher l’intérêt du public, même pendant les fêtes, sur un sujet qui la semaine dernière encore était bien suivi, en le coupant d’intermèdes selon les traditions de Barnum et des Fratellini.
Je reviens sur Darhmouch. Elle rassemble ses papiers qu’elle précipite à petits coups sur la table pour les égaliser. La caméra la surprend par derrière, on voit qu’elle plie des genoux, dans une pose fatiguée que connaissent bien les personnels qui travaillent debout.
Face à caméra, debout fait tendance. Évidemment cette position malcommode empêche de s’endormir. C’est sans doute pour ça… Il n’y a que les infos d’agences qui sont à dormir debout.

18 décembre 2015

La peur au ventre !

Pas que le Belge qui soit froussard, l’Europe est saisie d’une peur intense depuis que des voyous se sont regroupés chez Daech sous le ralliement d’Allahu Akbar.
Première confusion et deuxième peur : Allahu Akbar se prononce de la même manière chez tous les musulmans sauf que tous les musulmans ne sont pas chez Daech. La deuxième peur tient dans le fait qu’on n’en connaît ni le nombre dedans, ni le nombre dehors. Si bien qu’on est emmerdé sans l’oser pouvoir dire de peur que l’amalgame n’en fasse entrer davantage.
Une troisième peur tient au fait qu’on ne voudrait pas passer pour raciste, mais on pense que c’est tout de même embêtant ces querelles religieuses tournant aux crimes, alors qu’on en avait fini avec les nôtres. Ce qui fait qu’on se demande pourquoi nos politiques se font toujours un point d’honneur de faire monter sur le podium des créatures, hum, qui nous représentent mais avec un petit air venu d’ailleurs, de ces régions où la vie, apparemment, ne vaut pas lourd. Et on a peur que cette légèreté dans le crime ne déteigne sur nos mœurs, bien moyennes et bien paisibles. On craint aussi que cette peur là ne soit pas un fond d’éducation à l’ancienne, c’est-à-dire raciste, comme du temps des colonies où le racisme allait de soi, jusqu’à être encouragé par les autorités !
Les politiques jouent avec nos peurs, pourtant ils ont aussi les leurs, mais c’est avec les nôtres qu’ils jouent. La vocation du chef a toujours été l’antidote à sa propre peur. Quelqu’un qui dénonce la peur et qui veut défendre les citoyens ne peut pas dire vert de trouille.
– T’as verrouillé la porte d’entrée ?
La peur est présente dès la naissance. Un bruit fort et sonore fait sursauter le nouveau-né. On observe une suspension de la respiration, des aspirations plus profondes avec modifications vaso-motrices. Il n’a pas encore assez de discernement pour différencier le bruit d’une barre de fer qui tombe sur une pile d’assiettes, d’un claquement sec d’une kalachnikov, mais la frousse y est déjà.

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Avec le temps, cela ne s’améliore pas. La preuve avant la peur de Daech, nous avions peur du chômage, du système capitaliste aussi mauvais soit-il… pour qu’il ne change pas, étant entendu que « n’importe quel système en remplacement du nôtre ferait pire », nous assène-t-on notre vie durant. Nos peurs changent parfois de nature. Le nouveau-né a peur d’être entravé, trop serré dans ses langes, alors que l’adulte adore ses entraves, les liens qu’il crée avec son employeur, son gouvernement, son percepteur des contributions, et tout récemment l’agent de police du quartier, lui sont indispensables. Certaines peurs s’apprivoisent et deviennent bonnes conseillères. Ces peurs ne cachent pas la grande, au contraire : celle de mourir ! Elle est tellement présente à son esprit qu’il fait tout pour ne pas y penser. Les membres de sa famille qui meurent de mort naturelle sont immédiatement évacués vers des funérariums, lieux d’attente loin des domiciles de la parenté. On ne veut plus les voir. C’est répugnant !...
Daech lui rappelle justement cette possibilité soudaine et imbécile de finir sur un trottoir parce qu’on avait la malchance d’y passer au mauvais moment, avec tous les passants qui se détournent en courant, bien soulagés que cela ne soit pas eux. Cela lui est intolérable, cette lâcheté des autres, parce que ce serait aussi la sienne.
Partout dans les bus, trains et taxis, sur les bancs dans les files, dans la rue et dans les grands magasins en attente devant les caisses, celles et ceux qui ont peur mais qui ne sont pas contre un brin de causette avec « quelqu’un qui a peur aussi» jaugent d’abord comme Nadine Morano, si l’interlocuteur est « de race blanche » selon le concept de l’Homme universel, oui mais… en exprimant leur méfiance envers ceux « qui ne sont pas comme nous ».
Le fait divers dont ils sont parfois témoins supposés ou imaginaires les voit dominés par les facteurs viscéraux, pleurs et sueur froide, bref, tout l’aspect glandulaire et profond des émotions qui s’extériorisent par tous les conduits possibles.
Aussi curieux que cela paraisse la peur sur grand écran leur fait du bien, le retour du Jedi de Star Wars et la Force Obscure sont autant de peurs délicieuses alors que les leurs sont toujours affreuses.
La société elle-même se convulse et expulse ses fèces au grand dam de la couche d’ozone. Quand Charles Michel part dans un grand discours à la Chambre sur l’alerte 4, on devine ses sphincters qui se lâchent ! (Ou alors, il est bon comédien)
Politique, société, foule, Daech, musulmans, immigrations, paroles : la Belgique a la chiasse !
Rendez nous le temps où l’homme n’avait peur que de son ombre !

17 décembre 2015

Médiocratie.

Pour paraître aussi lisses « nos grands destins » sont en réalité des médiocres nés. Épinglons nos imagos sur le buvard des chasseurs de lépidoptères, comme ils sont beaux, brillants, affables, vertueux avec des vies sans pli repassées comme leurs cols de chemise, de ces clients fabuleux pour les futures sagas à raconter dans nos écoles vers 2050.
« La vie de Charles Michel fut en tout point exemplaire. Avec son grand ami Didier Reynders, ils sauvèrent la Belgique plus d’une fois… », etc.
La médiocratie habite cet étrange pays en forme de croissant au cœur de l’Europe, par l’habileté de son personnel à établir la norme partout. Plus moyens qu’eux, c’est impossible, comme ils s’estiment les meilleurs, il faudra donc que les bons citoyens soient moyens sous peine de sombrer dans la marginalité.
La presse s’est mise au pas, forcément, les patrons de presse avaient déjà sélectionné les journalistes les plus moyens qu’ils aient pu trouver à l’école de journalisme de l’ULB.
Le compromis à la belge, célèbre dans le monde entier fait grand cas des idées et des hommes moyens. C’est pratique, ils sont interchangeables. On met Reynders à l’agriculture aussi facilement que Peeters ou Michel à la Jeunesse et aux sports, qu’aux Finances ou à la Fonction publique. L’homme moyen a ceci de pratique que son ectoplasme prend la forme du bureau dans lequel il opère et tout le monde loue sa compétence, alors qu’il n’est qu’un ersatz parfait, par mimétisme et travail de faussaire.
La Belgique est dans cet état pré éthylique qui dispose aux attitudes béates et conciliantes, entre la vie pensée et la vie en sommeil : l’état moyen par excellence.
C'est une « révolution anesthésiante », à penser mou, à « carpettiser » les convictions en kit dans des valises multi usages.
Nous vivons dans des semainiers IKEA bien rangés, sans autre mouvement que ceux de notre univers tiroir qui est aussi celui du ver à bois à deux directions : avancer ou reculer.
D’abord, qu’est-ce que la médiocratie ?
Difficile de trouver une autre expression pour désigner ce qui est moyen. Entre supériorité et infériorité, il y a ce qui est médiocre et le médiocre en est l’acteur.
Il fallait absolument que ce soit Willy Borsu qui s’employât aux classes moyennes, étant le plus moyen des membres pourtant très moyens du Mouvement Réformateur.
Qu’est-ce qui a pu déterminer ces gens, pas nécessairement médiocres au départ, à le devenir à l’arrivée ?
Une réponse éclatante : la fonction, la durée et le pognon qui va avec.

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Le travail a beaucoup changé. Les métiers ont disparu résumés dans des brochures de montage, robotisant la classe ouvrière. L’artisan liquidé, le travail de bureau comme celui d’usine n’a plus besoin que d’âmes serves, bien moyennes, bien obéissantes. Á la limite un travailleur légèrement demeuré intellectuellement mais bien volontaire et aimant les travaux répétitifs et peu compliqués sera de loin préféré au travailleur trop intelligent pour prendre de l’intérêt à ce qu’on lui ordonne de faire.
Toute la Belgique en est là.
De là à faire passer du privé au domaine public cette méthode dite de gouvernance, il n’y a qu’un pas et c’est ce qu’est en train de se réaliser en Belgique et ailleurs avec les partis de droite et les partis de gauche associés.
Sous prétexte d’efficacité, la médiocrité est passée d’un bord à l’autre au motif « d’égalité » des parties, en bonne démocratie.
Évidemment cette médiocrité générale a été reconnue tout de suite comme un grand progrès de justice sociale par le Belge moyen et rentable par les associations patronales.
Comme disent les manuels d’économie mis à l’index par les médiocres « La gouvernance moderne est une gestion néolibérale de l'Etat afin de déréglementer et de privatiser les services publics et d’adapter les institutions aux besoins des entreprises. »
Gouvernance n’est pas démocratie, c’est même le contraire.
Dans ce bain tiède, les médiocres y sont à l’aise. L’action politique y est réduite à la gestion. Ce qu’adorent nos ministres tellement médiocres qu’ils y sont admirables !
Cet état nous transforme en toutous réjouis en présence de ses maîtres et accablé quand ils ne sont pas là. Et comme dirait aussi bien le patron du soir que Bart De Wever, Di Rupo et même Bel Armand De Decker : dans la perspective de l’adoration inconditionnelle du libéralisme.

16 décembre 2015

La jeunesse en 2015.

À force de faire semblant de s’en préoccuper, la jeunesse n’entre plus dans aucun moule conçu par les adultes.
Elle-même aurait du mal à se définir attendu qu’il n’y a pas qu’un seul possible « magnifique » pour tous, mais au contraire une multitude de positions sociales justifiées et injustifiées qui font de la jeunesse à la fois la génération montante que l’on regarde la larme à l’œil et celle perdue dans les méandres d’un système très inégalitaire dès le départ.
La preuve que l’on ne sait plus où l’on va, il n’y a jamais eu autant d’éducateurs, de psychologues, de rattrapages divers, d’associations spécialisées et de bénévolats pour d’aussi maigres résultats.
Le chômage, la misère, le milieu familial dégradé, oui certes, tout cela joue un rôle, mais c’est surtout l’absence d’idéal dans une société veule qui touche principalement la jeunesse.
Le plus grand corrupteur et fossoyeur d’idéaux, c’est bien le monde de l’adulte qui introduit l’adolescent dans un environnement où il le considère avant tout comme client et producteur, les deux étant liés, sauf pour les fils de gens aisés qui ne sont que clients.
Or, produire quoi ? Le travail à l’usine, la production en série, l’homme robotisé comme un bienfait de civilisation par les Offices de l’emploi et les discours officiels de ceux qui n’en ont jamais fait une clope et qui font l’éloge de ce qu’ils ne connaissent pas ?
Je suis étonné de l’étonnement des « élites » devant les jeunes de tout milieu qui n’arrivent pas à trouver une place dans la société ! S’il y a bien un sommet de l’hypocrisie, c’est bien parmi les notables du royaume qu’on le trouve.
Avant le drame d’aujourd’hui, l’accès à un emploi stable précédait souvent de peu l’installation dans un logement indépendant, la vie en couple et la naissance du premier enfant. Beaucoup de parents en témoignent encore.
Les convulsions d’un monde dans lequel on vit plus mal qu’avant, alors qu’on devrait bien y vivre puisque l’on produit plus et mieux, font à elles seules l’essentiel d’un paradoxe que l’on ne peut expliquer à la jeunesse.

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Autre erreur, celle de déterminer le degré d’intelligence des individus aux diplômes. Pasteur n’était pas médecin. Peu de savants et d’érudits qui entourèrent Diderot et d’Alembert pour la publication de l’Encyclopédie au Siècle des Lumières pourraient aujourd’hui arriver à l’université, tant on farcit de fatras inutiles les têtes des rhétoriciens. C’est un paradoxe, nos écoles fabriquent des médiocres ! À croire que les diplômes ne servent qu’à faire croire à la jeunesse que ce critère est logique et détermine les gagnants et les perdants.
Sont-ce des êtres doués d’intelligence et d’esprit critique que l’on veut ou de bons servants du système économique, des esclaves pas chers ?
Le temps des études s’allonge, mais en même temps s’allonge aussi le temps entre la sortie du système scolaire et un emploi stable. Le monde du dessus s’étonne du gâchis du monde du dessous.
Encore que l’emploi stable aujourd’hui ! C’est même l’instabilité l’argument qu’ont osé les fines lames de l’économie : il faut apprendre à se diversifier dès l’apprentissage, tuant ainsi le métier passion et la qualification du « bon ouvrier » comme jadis le compagnonnage.
La génération des « Glorieuses » à la retraite ou en voie de l’être, l’adulte d’aujourd’hui ne se conçoit plus comme un être arrivé. L’horizon recule à mesure qu’il avance. À 55 ans jadis on recevait une montre et une décoration pour 30 années de « bons et loyaux services », en 2015 on reçoit un C4 pour restructuration du personnel, sans aucun espoir de finir carrière ailleurs, même si Bart De Wever affirme le contraire dans son discours de base. Lui, le professionnel de la politique, aura une carrière complète dans la jactance haineuse et la fanfaronnade politicienne.
Il faudrait revoir en Belgique la scolarisation et la course au diplôme dans l’investissement du capital humain.
On prend Copernic pour exemple en parlant de révolution. On se demande si ceux qui évoquent ce moine astronome savent que la terre tourne autour du soleil ? Et dire que nous livrons la jeunesse pieds et poings liés à ces cuistres qui ont contribué à faire ce monde mal fichu dans lequel nous barbotons !

15 décembre 2015

Pauvre France !

Le système à deux tours s’est refermé comme une nasse sur les petits poissons votants. Si tout le monde est convaincu qu’il faut changer quelque chose, personne n’a mis en avant la dangerosité d’une élection à deux tours qui met sur la touche le premier parti de France, le FN.
Et avec quelle coalition ? Celle d’une droite et d’une gauche soudain unies non pas sur le fond et un programme, mais uniquement pour empêcher 40 % des électeurs de jauger la capacité du FN à diriger les Régions.
La répulsion pour le FN s’explique, de la même manière qu’un électeur de droite a le même sentiment pour un programme de gauche et vice versa, mais avec une connotation supplémentaire tenant au racisme et au vichysme de certains cadres de ce parti.
On va donner au FN d’ici l’élection présidentielle de 2017 une occasion formidable de critiquer la conduite des affaires par le PS sans participer en rien au pouvoir, c’est-à-dire en donnant aux Français tentés par le vote FN le sentiment que le pouvoir entre les deux compères actuels aurait pu être grandement amélioré par l’apport du sang neuf du troisième.
C’est aussi un déni de démocratie que deux partis empêchent un parti presque aussi fort que les deux autres réunis de montrer son savoir-faire.
La situation n’est pas simple. Si j’avais été Français, peut-être bien que ma voix se serait perdue dans un parti d’extrême gauche et jamais, au grand jamais, je n’aurais voté FN. Au deuxième tour je me serais sans doute abstenu. Il me semble que j’aurais été curieux, sans le provoquer, de voir le FN gagner une ou deux Régions et se trouver au pied du mur. Ce parti, en effet, manque singulièrement de compétences actives et de cadres administrateurs. Il aurait été intéressant de voir la capacité de militants sans aucune préparation ni de copinage politique se mêler des affaires publiques. C’est exactement ce dont manquent les deux partis qui ont repoussé l’autre : des mandataires de toutes les couches de la société et remplaçant le personnel politique usé mais pas par un travail pour gagner sa vie, non un travail pour rire et qui exaspère les Français.
Mais bon, au vu des réactions des partis traditionnels, ce coup de semonce a toutes les chances de n’être qu’un coup dans l’eau.
Que peut-on attendre d’un personnel politique blanchi sous le harnais de la République ?
Rien de bien innovant, j’en ai bien peur.

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Dans les mois qui viennent, vous allez être envahis par d’incroyables discours de changement. Ils seront de par la proximité de l’élection du président de la république de plus en plus « audacieux ». Ils n’auront qu’un seul défaut : ils repousseront après l’élection du président toutes les réformes proposées à coup de trompettes.
Si bien qu’en 2017, les Français vont se trouver dans l’attente de réformes autant de fois promises qu’elles ont été postposées, devant un FN de plus en plus fort, au point qu’au sprint entre les deux candidats du second tour, Marine Le Pen pourrait faire la nique au survivant de la coalition bis gauche/droite !
Le coup du vote républicain risque de fatiguer la patience de l’électeur à la longue.
Et ce sera un dur réveil pour ces apprentis sorciers.
Pis encore, depuis l’inversion des élections voulue par Jospin, les législatifs justes après l’élection présidentielle pourraient voir le FN obtenir une majorité absolue !
Alors, la messe serait dite et la France courrait le danger d’une insurrection… ou d’une mise au pas, comme jadis certains cadres, dirigeants et jeunesses apprirent le pas de l’oie.
La démocratie, c’est admettre des opinions différentes et accepter que l’opinion majoritaire dirige le pays pendant la législature remportée, mais accepte de discuter des observations proposées par l’opposition. .
Actuellement, c’est le PS qui tient le pompon. Mais elle a concédé une partie de la floche à la droite. Si bien qu’en réalité l’opinion majoritaire n’existe plus qu’en empilant droite sur gauche. Ce n’est pas l’idéal pour se présenter devant l’électeur. Voilà pourquoi la forte minorité du FN va faire que ce parti sera le seul opposant à un système complètement dévalué et conspué par les Français.
Les mois qui vont venir confirmeront ces craintes. On risque que la suite soit mouvementée.

14 décembre 2015

Libanisation de l’élite.

Une belle mort n’égalera jamais une belle vie.
Le monde est infesté d’une morale à deux sous et la Belgique, fait mieux que tout le monde avec une morale à un sou. Nous la revendiquons du Nord au Sud. C’est un bien national.
Ça se voit aux nombres de courbettes du personnel politique dès que la religion est en cause. La presse suit jusqu’à la nausée.
On ne craint plus l’émeute des chômeurs et des travailleurs déçus, mais des barbus qui imposent la somme des délires hallucinatoires de Mahomet, comme condition à leur neutralité dans notre conflit avec Daech.
Et dire que tout ce qui arrive dans nos contrées nous le devons à un quarteron d’immatures se croyant investis du feu du ciel, afin de corriger le monde.
Daech bénéficie en premier lieu de nos aplatissements empressés pour une religion, comme avant elle, la chrétienne avait dérangé le pittoresque poétique de la mythologie gréco-romaine.
Nos élites ont la laïcité honteuse et la conviction en repli. Selon nos grands brûlés de la conscience drapés dans l’intérêt public, il ne faudrait pas que tous les débiles légers s’explosent aux saintes lectures du coran.
Une religion change de nature quand elle prend le pouvoir : elle s’idéologise. Elle l’est déjà dans plusieurs États wahhabites où elle passe avant le pouvoir séculier et s’épanouit dans un nouvel État fondé sur des tueries et des pillages.
Mais chut ! il ne faut pas le dire. C’est de bon ton de faire croire que l’illettrisme est concentré dans un triangle Raqqa / Mossoul / Ramadi, qu’on y prêche un faux islam, avec un faux prophète.
Nous voilà beaux à présent que la mort est devenue un moteur de cohésion sociale d’une partie du Maghreb. La voilà qui essaime ses bombes humaines et ses immatures déterminés, quand les chefs conscients de téléguider cette viande sacrifiée promettent pour la peine rien d’autre que les délices d’un paradis sorti de leur seule imagination.
Tandis qu’elle rôde parmi nous, nos brillantissimes dépendeurs d’andouilles loin d’éclairer la jeunesse sur les méfaits des religions, sacralisent les détours les plus pervers de la foi, adversaire de la raison.
Qui dira aux jeunes assassins comme aux pseudos sages en abaya dans les mosquées qu’il n’y a littéralement rien à savoir dans la mort (Platon) d’où la difficulté de parler de la mort et même d’y penser. Alors que l’antique religion chrétienne s’y délecte et s’y complaît, tout comme sa rivale.

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Mais enfin, est-ce qu’il ne vaudrait pas mille fois mieux enseigner la vie et le combat pour elle, plutôt que se résigner à la mort, son contraire ?
Mors certa, hora incerta. C’est du latin, bon, vous n’avez pas besoin qu’on vous traduise.
Pourquoi au lieu de jouer avec les mots, n’ose-t-on plus dire aux jeunes gens qui ne lisent même pas le coran que la mort ce n’est pas s’absenter, c’est être absolument absent. Celui qui est parti pour nulle part est parti à jamais.
L’au-delà n’est pas à proprement parler un avenir. Par conséquent, il devrait exclure aussi bien l’espérance mercenaire du paradis que la terreur intéressée de l’enfer. Le paradis est un ici-bas sublimé (à l’usage du soufisme et des recrues de Daech), comme l’enfer est un ici-bas monstrueusement grimaçant et difforme à l’usage des paumés.
Croire qu’on est important et que la mort est l’antichambre d’une autre vie procède d’une ultime fanfaronnade. Cela plaît aux êtres privés de la pensée critique et aux prêtres de croire au sacrifice complet.
Et que font nos élites qui dans le secret ne croient ni à dieu, ni à diable, de leur mission de rendre les masses plus intelligentes ?
Ils inventent des écrins pour accueillir « les gens de foi » espérant y décourager parmi eux l’esprit du soufisme suicidaire.
Et personne pour répondre à cette question d’André Breton « Est-il vrai que l’au-delà, tout l’au-delà soit dans cette vie ? ».

13 décembre 2015

Douche froide.

Nous dirigeants se sont si souvent trompés sur les moyens de sortir de la crise économique et d’épurer la dette, qu’on se demande si – sans doute involontairement et dans un esprit de contradiction – le Front National n’a pas raison au moins sur un élément de son discours : la monnaie européenne !
Comment a-t-on pu concevoir une monnaie unique dans les conditions que l’on nous a présentées parfaites en 1992, alors que le Traité de Maastricht inaugurait l’union monétaire sans avoir réalisé l’union politique ?
Le plus bel exemple est donné par la Belgique qui passe d’une autorité unique aux Régions, par le biais d’un pouvoir fédéral qui perd un peu de son pouvoir d’organisation à chaque législature. Comment peut-on imaginer qu’une Région puisse défendre une autre en faisant abstraction de son propre intérêt, quand celui entre en jeu ?
Pour l’Euro, c’est pareil. Le champion de la puissance économique : l’Allemagne joue gagnante sa vision de l’euro, la monnaie commune, contre la vision des autres pays.
L’Euro a une banque centrale commune, c’est le moins que l’on puisse faire, mais chaque État membre possède son propre ministre des finances ! C’est-à-dire que les États sont parfaitement autonomes pour réaliser de quelle manière on va prélever en taxes, TVA et impôts sur chaque habitant, la manière de dépenser ou économiser la monnaie en fonction de la politique économique et des besoins sociaux ! Comment réaliser, par exemple, un équilibre financier entre un pays qui n’a pas d’armée (le Luxembourg) et un autre dont le budget militaire est important (la France) ?
C’est à cause de ces différences et donc d’absence de soutien souverain que les marchés extraient selon les pays plus ou moins de substances financières, usant de leur pouvoir de transfert pour s’enrichir grâce à des législations différentes. Et de ce point de vue, on sait que la Belgique est un véritable paradis fiscal pour les fortunes des pays frontaliers.
Le cynisme de ces Belges par ailleurs grands défenseurs de l’Europe et de l’euro que sont nos ministres des finances passé et à venir, nous montre ainsi une des facettes de ce monde pervers de la politique.
Voilà donc l’UE partageant une monnaie commune dont les membres sont livrés à eux-mêmes avec une autonomie souveraine dans la définition du chacun pour soi !
Avec des prêts à taux variables, les banques sont devenues les détonateurs d’une bombe constituée par le poids des désordres de l’Europe en matière financière. Croit-on vraiment que les péripéties dernières de la Grèce au sujet de sa dette et les perspectives de dérive de l’Italie et de la France auront été réglées par les derniers accords ? Alors qu’elles ne sont qu’occultées par l’attention portée sur les méfaits de l’islamisme en Europe.

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Le rappel que l’euro ne dispose pas d’un Trésor commun et d’une politique financière commune a été la faillite de Lehman et de ses conséquences, il y a plus de six ans ! Depuis qu’a-t-on fait ? Rien ! La crise s’est étendue à des pays déficitaires et contaminé les autres.
Dans d’aussi mauvaises conditions et en l’absence d’une véritable vision commune des fonctions de l’euro, l’Allemagne ne fait que suivre sa politique de pays riche et les autres la suivent plus ou moins en opportunistes, comme la Belgique, la Hollande et le Luxembourg et le reste vient derrière cahin-caha, telle la France qui joue sur sa grandeur passée et le nombre de ses habitants pour dorer la pilule et se voiler la face. Celle d’un pays qui redevient un pays pauvre dans l’exubérance de sa merveilleuse situation géographique dont elle ne sait tirer parti faute de moyens et de ses industriels prospères à défaut de ses industries.
Si ce n’est pas un ratage de l’Europe et de l’euro tout çà, alors qu’on me dise ce que c’est !

12 décembre 2015

Écolo en crise mystique.

Dans la dernière ligne droite du deuxième tour, les médias et les candidats français pètent les plombs. Comme de bien entendu les sondages enfoncent le clou et le Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, traite Valérie Pécresse de raciste.
Mais, pour revenir à une certaine régionalisation plus personnelle, c’est à Liège qu’un écolo a dépassé le mur du « çon ».
Au conseil communal, sur la question « des prières sur les lieux de travail » les Verts sont en faveur « d’un local pour prier mis à la disposition des employés pratiquants dans les lieux publics où il y a une demande réelle. »
On se demande pourquoi la laïcité était un pauvre canard avec une patte cassée, on comprend pourquoi. Les partis ont perdu la raison. N’y a-t-il pas d’autres sujets plus captivants afin de passer une fin d’après-midi plus proche des Liégeois, en empochant son jeton de présence avec discrétion ?
Même les cathos en pleine crise mystique, il y a seulement quelques années avec le renouveau charismatique, n’auraient pas osé !
En compensation d’une mosquée à côté de la cafeteria, gêné sans doute en considération de ses militants athées, Écolo « prône une neutralité totale des fonctionnaires des administrations publiques : aucun signe philosophique ostentatoire. » en échange !
Ils veulent concentrer la connerie dans un local déterminé, en quelque sorte et la dissimuler partout ailleurs sous peine de… oui, de quoi en somme ?
Cette salle accueillerait-elle tous les mystiques ou bien serait-elle tournée vers la Mecque exclusivement ?
Quand on sait comme les partisans d’Allah sont pointilleux sur la priorité du coran, on voit d’ici les bagarres en perspectives. Parce que mettre à disposition un local rien que pour exprimer la foi musulmane, les autres confessions seraient discriminées. Ce n’est pas bien, ça, Guy Krettels. Et même ainsi, il faudrait deux mosquées, tant on ne peut mettre évidemment sur le même tapis de prière chiites et sunnites.
Est-ce qu’on n’a pas bientôt fini avec le krettelisme, succursale du crétinisme à Liège ?
Et dire que par le passé, il m’est arrivé de voter Écolo !

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Je n’ai rien contre celui qui ne pense pas comme moi. Je le respecte au contraire en public. J’irais même jusqu’à l’écouter et à formuler de façon identique ce que je ressens à égalité de temps de parole, à condition qu’on ne vienne pas construire à mes frais un abri pour toutes ces simagrées qui serait sa chambre d'écho !
Enfin, il s’agit d’établir un local pour une foi - comme toutes les autres - qui attente à ce que je considère être le fondement de cette société : la laïcité.
Quand Krettels avance qu’en contrepartie devrait disparaître croix diverses et emblèmes religieux, qu’est-ce qu’on va mettre sur la porte de cette mosquée intérieure, comme on le fait sur le local pipi pour une fonction déterminée, afin que ce lieu à la fois public et privé soit connu de tous ? L’emblème des Francs-maçons chère à la majorité de la Ville, un dessin de Charb, exécuté en janvier par des prosélytes, ou un quartier de lune, symbole du croissant turc ?
Nous en sommes arrivés en Belgique et ailleurs à une vassalité dégradante envers la religion musulmane, non pas tant pour elle, mais par la crainte de ses adhérents.
Ouverture au monde, fraternité générale et partage entre frères, nous ? Vous voulez rire ? Pour SOS racisme ou la LICRA, tant qu’on veut, pour les mots qu’il ne faut pas dire, les attitudes qu’il ne faut pas avoir, la religion sacrée d’Allah, le seul, l’unique, c’est entendu. Pas question pour autant que les riches ouvrent leur porte-monnaie et qu’ils s’empressent à l’accueil, foutrement universalistes et neutres. À l’embauche dans les usines bien discriminantes les amis d’un côté, les cons de l’autre et les chômeurs qu’ils dégagent.
Alors, si Krettels a des apparitions, s’il veut se prosterner, se promener enturbanné place Saint-Lambert ou pisser régulièrement à côté du vase des toilettes réservées au personnel en Potiérue, je m’en fous.
Mais qu’il emmerde tout le monde avec son universalisme et sa piété profonde… je me suis désabonné du conte de fée.
Son devoir, à lui écolo, c’est de préserver la grande barrière de corail, pas de m’arrondir les taxes locales à la tranche supérieure parce que des immatures n’ont pas lu Freud sur l’imposture des religions et s’arrangent ainsi du haut de leur inculture profonde pour que toute leur foi intime me pète à la gueule dans le bruit des simagrées et des kalachs.

11 décembre 2015

Cambadélis patron failli.

Allez, encore un coup des Régionales en France.
Ce qui inquiète les barons de la République, ce n’est pas le programme du FN. Il est inapplicable et seul l’illusion qu’il pourrait être mis en place malgré tout, attire celles et ceux qui s’intéressent de loin à la politique depuis que la vie est devenue plus difficile. Non, ce qui inquiète le PS et les Républicains, c’est la perte d’un certain standing dans le train-train d’une démocratie « qui ne serait plus comme avant » à cause d’une trouble-fête.
Hollande a sacrifié l’essence même du socialisme par prétention et mauvais calcul. L’autre mirliflore avait déjà tellement déçu à la législature précédente, que ce n’était pas la peine d’essayer la remontée enthousiaste de l’opinion.
Après le cumul de tant d’échecs, ils ne savent plus que dire devant une Marine Le Pen qui veille à ce que le parti ne se mouille pas trop dans le merdier actuel, en promettant monts et merveilles évasivement et sans entrer dans les détails en cas de victoire et de faire « chier » les deux partis vainqueurs en cas de défaite.
Des deux échaudés c’est encore celui du PS le plus stupide. Son désistement républicain a fait long feu. Les godillots trainent les pieds. Les militants ne sont pas du tout convaincus de voter pour le candidat des Républicains dimanche, une tête de liste fait de la résistance et comble des combles, Les Républicains ne marchent pas dans la combine. Ils ramassent le cadeau de Cambadélis, ne donnent rien en échange et disent à peine merci.
Nos deux échaudés se préparent déjà pour les présidentielles de 2017. Ils n’ont qu’une obsession : se retrouver au second tour contre Marine Le Pen. La partie de catch commence. Celui des deux qui distancera l’autre au premier tour sera sûr de battre Marine Le Pen au second.
La gauche au lendemain du premier tour est encore descendue d’un cran dans l’opinion. À part quelques « beaux » restes de la domination locale du PS, des années 2002-2012, la liquidation est en marche.
Le désistement les élimine pour six ans dans les Régions où ils se sont sacrifiés, peut-être pour des prunes. C’est la Bérézina.
Malgré tout quelques rigolos journalistes professionnels sont parvenus à élucubrer des papiers « courageux » pour le réconfort des gloires du PS bientôt classées « anciennes ». Des sondages d’opinion donnent les unis de circonstances vainqueurs du Front partout. Assez curieusement, on n’entend plus les frondeurs du PS. Pourtant, tout ce qu’ils avaient prédit tombe sur les têtes couronnées de Hollande à Valls et de Cambadélis à Bartolone. L’empire électoral bâti est en miettes et tout le monde sait qu’il faut minimum dix ans pour le remettre en état de fonctionner. Les Républicains sont en meilleures postures, mais ce n’est pas le triomphe que les journalistes politiques avaient prévu.

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À la gauche du PS, même constat d’EELV au Front de gauche, aucun de ces partis n’est en mesure de proposer une alternative à la défaite du PS, tandis que l’installation du FN dans le paysage se fait durablement. Néanmoins, une unité de façade sauve les apparences.
Marine Le Pen a les dents longues et ne mord plus un de ses poursuivants, mais les deux.
Le désistement n’est pas de nature à rassurer l’électorat à gauche, le rassemblement des diverses gauches non plus.
C’est tout un personnel dans les instances régionales, militants socialistes par ailleurs et républicains confondus, qu’en Belgique on appelle les produits du clientélisme, qui se sent menacé dans son emploi.
« Ce reflux en forme de désintégration est aussi le résultat d’un échec historique : celui de la lutte contre le FN depuis trente ans. Toutes ces années de « mobilisation » pour faire « barrage » à l’extrême droite ont abouti à ce que ce parti soit, seul, sans besoin d’aucun allié, aux portes du pouvoir dans plusieurs régions, et surtout que sa candidate pour 2017 apparaisse comme la seule bénéficiant d’une authentique dynamique politique. Cet échec historique, déjà souligné à plusieurs reprises, n’a jamais eu de véritables conséquences sur le PS lui-même. Les mêmes responsables qui ont imaginé ou endossé une stratégie anti-FN défaillante sont toujours aux commandes, quel que soit son résultat. Jusqu’ici, l’enjeu paraissait virtuel ; le FN servant surtout à faire peur aux électeurs et à empêcher la droite de gagner ici ou là. Il est aujourd’hui bien réel : le FN peut gagner et bénéficier à son tour des ressources des autres partis. » (Le Monde du 9 décembre)
Tel est pris qui croyait prendre. Ils auraient dû lire La Fontaine avant d’établir leur stratégie électorale qui les amène à ce lundi prochain, probablement maussade même en cas de courte victoire des deux compères en place.

10 décembre 2015

L’entre deux tours.

Je me demande si le mal français n’est pas aussi le mal belge ?
Qu’est-ce qu’on ne supporte plus des deux côtés ?
Ces remèdes de cheval qui ne servent à rien pour sauver une économie, pour la bonne raison que l’on est dans une autre et que les partis et les syndicats ne veulent pas en convenir. Seuls les gens de la rue en ont pris conscience et le disent en vain à tout qui se trouve du bon côté des affaires et de l’argent.
Qu’est-ce que ça peut bien faire aux Français le discours des partis en place selon lesquels le Front National n’a pas un programme fiable et qu’avec lui ce sera une catastrophe ?
Mais, c’en est déjà une, répondent-ils !
« Au moins avec le Front aura tout essayé. Tandis que si nous ne l’essayons pas, nous aurons toujours un doute et le remord de n’avoir pas tout tenté.
Laissons de côté l’invective et la certitude que ce parti est pire que les autres. »
Réfléchissons à ce que disent les Français.
Que les partis politiques daignent au moins admettre qu’un tiers des votants ne fait pas partie de la vie démocratique parce qu’il a été exclu systématiquement jusqu’à aujourd’hui du pouvoir auquel il devrait légitimement prétendre (1).
Et cela quelle que soit la mauvaise opinion des autres à l’égard de la famille Le Pen.
On ne peut pas reprocher le choix des électeurs. N’est-ce pas un des privilèges de la démocratie de ne pas avoir à se justifier sur le bulletin qu’on vient de pousser dans l’urne ?
La gauche et la droite, au pouvoir depuis des décennies tantôt l’une, tantôt l’autre, sont jugées sur des faits : le chômage, les bas salaires, les pensions médiocres, le manque de perspective, le discours incohérent, le manque de plans et de projets. Que le Front National soit un parti vichyssois, que son fondateur soit raciste et que la petite fille de celui-ci soit une catho intégriste contre l’avortement, sans parler de sa tante qui cache son jeu en cette période entre deux tours, et alors ?... Les autres ne peuvent pas le lui reprocher pour masquer par un tour de passe-passe ce que Valls et Sarkozy taisent dans leur passage à la télé des faits jugés impardonnables par l’opinion publique.
Le temps n’est plus aux pirouettes. Et pourtant, ils continuent malgré tout, comme s’ils ne pouvaient pas faire autrement !
Le vieux drôle n’est plus seul aujourd’hui dans le box des accusés pour vichysme avec « son four crématoire », le PS et Les Républicains l’ont rejoint, pour incurie et mauvaise gestion. Ce n’est pas la même chose, mais c’est aussi grave.
Qu’une part des événements soit imputable à des facteurs extérieurs, l’économiste et l’historien veulent bien l’admettre, il n’en demeure pas moins que la situation internationale n’explique pas tout. Il n’explique même quasiment rien selon l’ancien adage « charbonnier est maître chez lui » et que la France peut largement se suffire à elle-même, la Belgique ne peut pas en dire autant.

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Il n’y a pas de remède immédiat à l’épidémie frontiste. Que ce parti arrive au pouvoir en 2017 ou en 2022, son tour viendra et nous connaissons les responsables de la montée de ce parti. Ce sont ceux qui occupent actuellement quasiment tous les postes et tous les emplois de l’État. Il restera à la Nation à se faire respecter de Marine Le Pen mieux que de Sarkozy et de Hollande. Sinon, peut-être que les remous qui s’en suivraient seraient imprévisibles. La France n’est-elle pas dans l’histoire moderne celle qui a le plus innové en matière de conduite des peuples ?
Des accords électoraux ne changeront rien si la classe politique ne modifie pas radicalement sa façon de faire vivre la démocratie.
Faut-il rappeler que la démocratie se fait par le peuple et non par décrets d’énarques.
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1. Paul Watzlawick (1921-2007) in les Éditions du Seuil, 1984 « Comment réussir à échouer » et « Faites vous-même votre malheur ». L’auteur explique comment il est possible « de réussir » à échouer, tant certains y mettent de la persévérance.
Si plus de chômage signifie plus de FN, il est possible de mettre des milliards jetés par les fenêtres par ailleurs à la création d’emplois et de faire plus d’emplois moins de FN.
Les ateliers nationaux étaient une expérience destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens après la révolution de février 1848. Elle n’aura duré que 3 mois. Qu’importe, l’idée devrait permettre la conversion par l’emploi massif des actuels chômeurs à une France écologiste et développant des énergies renouvelables. Une seule condition, que les capitaux étrangers et le privé ne mettent pas leur nez là-dedans.

9 décembre 2015

JC déradicalise !

Jean-Claude Marcourt fait tellement peur aux enfants que l’Institut des Filles de Marie annule la session des examens de décembre !
C’est à peu près ce qu’on peut croire, quoique le symbole de la force virile du PS se soit spécialisé dans le cycle supérieur et que ce serait plutôt à Jolie-Joëlle Milquet de se pencher sur la jeunesse chrétienne peureuse d’Ixelles.
Évidemment, elle, voilà longtemps que c’est fait, ne serait-ce que par le langage avec lequel elle effraie la prime jeunesse.
Amalgame honteux, confusion extrême, mélange des genres, populisme gerlachiste ?
Pas du tout. La trouille noire est distribuée tous les jours dans vos kiosques à nouvelles sous forme de pommade de nos Grandeurs et Grandesses. Ils attendent à la Une des journaux et face aux caméras des plateaux le coup suivant de nos voyous wahhabites, pour nous faire croire qu’ils font l’impossible pour les contenir, mais que zéro attentat, ça n’existe pas. Ils en profitent pour fustiger les écervelés et les imprudents, dont votre serviteur est le misérable produit.
On ne dit pas le degré d’aberration mentale des enseignants des Filles de Marie, sidérés par le danger et anéantis par les prédictions de JC et JJ.
JC n’en restera pas là.
Il faut profiter de l’instant où on a des idées. Dans le cas de JC, il doit aller vite. Dix secondes plus tard, il les a oubliées !
JC va donc les fixer. Elles sont simples, mais heureusement irréalisables. On ne sait pas qui, on ne sait pas comment, mais on va donner des cours de français aux imams !
Pourquoi pas à l’Institut des Filles de Marie pour atteindre au paroxysme de la frayeur et permettre aux étudiants de l’ULg de faire une étude sur la peur en milieu enseignant ?
Quand on sait que pratiquement aucun Imam ne parle correctement l’arabe littéraire, il faudrait donc se rabattre sur l’arabe dialectal pour établir un pont avec le français.
Sauf que les dialectes, c’est comme le flamand, ils sont dissemblables au point que les imams provenant de régions éloignées ne se comprennent pas entre eux. Leur grammaire, syntaxe et vocabulaire, sans oublier la prononciation en font des langues différentes de l'arabe littéral, à tel point que la communication entre une personne ne parlant que l'un d'eux et une autre ne parlant que l'arabe littéral est presque impossible.
Ne vaudrait-il pas mieux utiliser nos enseignants les plus talentueux à surmonter l’illettrisme de nos grands gaillards de seize ou dix-huit ans qui glandent dans nos écoles professionnelles avant de se faire dealer de shit ?

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Deuxième coup de génie de JC : mieux encadrer les conseillers moraux islamiques qui visitent les prisonniers ou les malades. Si je comprends bien, il faudrait encadrer les cadres, par d’autres cadres ! Qu’est-ce qu’un conseiller moral ? Au PS place sainte-Véronique à Liège, on s’en doute. C’est quelqu’un qui vote socialiste et qui consulte régulièrement les taux bancaires pour faire des placements meilleurs qu’un demi % d’intérêt. Est-ce suffisant ?
JC ne se pose pas la question. Marcourt creuse une idée qui pourrait procurer de l’emploi. En effet qui n’aurait pas envie d’être conseiller moral avec un bon salaire et sans qu’on sache le programme ?
Enfin, dernier coup de génie : introduire, en radio comme en télévision, des émissions concédées au culte musulman, sur les ondes de la RTBF.
Alors là, histoire de plomber l’audience et de faire rigoler RTL, Marcourt va fort. Il serait actionnaire à la maison d’en face qu’il ne pourrait mieux faire !
On voit bien toute l’incongruité de nos hommes politiques et de JC en particulier. Le pauvre homme pense lutter contre la radicalisation ! C’est son droit. Comme c’est le mien de lutter pour la dératisation du JC Marcourt, espèce parasite qui véhicule dans les intérieurs bourgeois des maladies transmissibles aux enfants, comme la peur imbécile.

8 décembre 2015

Di Rupo fait du tort à Hedebouw !

Du premier tour des élections en France des enseignements pour nous aussi en Belgique.
Parmi eux, deux sautent aux yeux.
1. Le scrutin à deux tours. Il avantageait deux formations : le PS et Les Républicains, représentatifs en gros de la gauche et de la droite. Pour être au pouvoir, les autres devaient nécessairement nouer des alliances avec eux.
Dans la mesure où un troisième parti entre en concurrence des triomphateurs habituels par une forte poussée électorale en sa faveur, le scrutin à deux tours peut faire un effet boomerang et mettre en mauvaise posture un des deux partis bénéficiaires depuis plus de trente ans de ce système.
En l’occurrence le PS fait les frais de cette vieille connivence implicite entre la gauche et la droite. Au train où vont les choses, le PS est marginalisé pour six ans là où Cambadélis commande aux listes PS en troisième position de se retirer en faveur des Républicains. Pour peu que François Hollande perde en 2017 l’élection présidentielle, le PS risque de disparaître.
Si cette éventualité se confirmait : scrutin à deux tours, élimination du PS, affrontement Les Républicains / Front national, la gauche serait complètement absente du pouvoir (elle l’est déjà à moitié avec la politique menée par le PS) et on verrait cette image effarante de la droite contre la droite pour le partage des charges et des emplois !
2. La mauvaise image pour la démocratie reflétée par le scrutin à deux tours. Jusqu’à présent, il a évité d’asseoir Marine Le Pen dans un emploi important. Deux députés du Front National siègent seulement au Parlement !
Mais à quel prix !
Vingt-cinq à trente % des citoyens français ne sont représentés nulle part dans les instances démocratiques de la République !
C’est ce véritable scandale qui est en train de tourner à la confusion de ceux qui croyaient pouvoir vivre éternellement sur une démocratie confisquée.
Le « Mal français » tient aussi à la trahison des socialistes de sa base traditionnelle. Que Marine Le Pen arrive en tête dans le Nord-Pas-de-Calais avec 40 % de suffrages au premier tour, devant Les Républicains et surtout le PS, loin derrière, alors que la Région du Nord était depuis plus de cent ans aux mains des socialistes en dit plus long que tout sur la ligne suicidaire du PS optant pour le centre et ne réussissant qu’à perdre tout à gauche.
Les Bobos de Solferino ne comprennent pas ce qui leur arrive, alors qu’ils n’ont cessé de se détourner en couvrant de boue la moitié des jeunes travailleurs, chômeurs en déshérence dont il n’y a plus que Mélenchon, Besancenot et Nathalie Arthaud (ma chouchoute) qui s’occupent à gauche de leur rendre dignité et espoir.

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« À moins que l'on naturalise à nouveau la classe ouvrière, comme on le faisait au tournant du XIXème et XXème siècle, la réduisant au résultat d'une sélection naturelle excluant les moins aptes, presque les idiots congénitaux dont l'humanité brillante aurait des motifs d'avoir honte quand elle ne les plaint pas, nous avons affaire en majorité à des citoyens issus de classes sociales "laborieuses" comme on disait dans le temps, d'autant plus handicapés pour "progresser" dans l'échelle sociale que l'ascenseur destiné à cette élévation est de notoriété publique en panne depuis longtemps. Ils sont ou se sentent en difficultés, ont peur de tout et le manifestent par cette adhésion à la logorrhée de Marine et de Florian, voire à l'intégrisme chrétien réactionnaire de la nièce. » (Extrait de Slate magazine du 6 décembre)
Que dire de plus, sinon que ce ressenti commence à poindre en Belgique dans les foules que l’on aurait tort au PS de croire amorphes.
L’incapacité de comprendre la population en mal être par des personnels politiques trop facilement réélus et pratiquement inamovibles, pourrait conduire la Belgique dans sa partie francophone à suivre le même chemin que la France.
Hier encore, j’écrivais : il suffirait d’un « populiste » bon orateur pour entraîner le tiers des électeurs francophones dans une aventure bonne ou mauvaise dans ce que les partis à la mangeoire qualifieraient d’aventure extrême droitière, pour renverser le château de carte.
Pourquoi ce faiseur de miracles ne pourrait pas être un homme d’extrême gauche, tient dans la réponse que Di Rupo fit à propos de celle-ci « Ces gens font du tort au mouvement ouvrier ». Eh bien ! aujourd’hui le PS fait du tort aux ouvriers et à l’extrême gauche en Belgique. Les électeurs tiennent toujours le PS pour le parangon des vertus de la gauche. Di Rupo par son attitude peu sociale, voire anti-ouvrière, par son méchant virage à droite dans le gouvernement précédent, oui, Di Rupo fait du tort à Raoul Hedebouw et au PTB ! Les électeurs n’ont pas encore tout à fait séparé le bon grain de l’ivraie.
Qui l’eût cru !

7 décembre 2015

La raison et la peur.

Ce n’est pas encore la polémique, mais on pourrait y venir sur l’état d’alerte maximale à Bruxelles au niveau 4, alors qu’elle était au niveau 3 à l’aéroport de Zaventem ! Allez faire comprendre ça à un étranger relève d’au moins deux heures de cours sur les Régions, les frontières linguistiques, les polices, les cinq gouvernements, les neuf provinces, etc.
Reste que le niveau 3 redevenu la règle, ce n’est pas rien non plus. Le danger, c’est que le gouvernement Michel s’y installe et que la police y retrouve un peu de son prestige, dans la crainte où elle était d’être ravalée au niveau d’autorité des enseignants.
Être sur le qui-vive n’est pas critiquable. L’usage qui en est fait est une faute majeure.
La Ligue des Droits de l’Homme s’inquiète déjà des perquisitions à tout va et des contrôles à la tête du client. Il ne faudrait pas que cette tension dure trop. Même si la « Société des Gens qui n’ont rien à se reprocher » regroupe les amateurs de la sécurité totale, sachant qu’elle n’existe pas, mais permet au bruit des bottes « amies » d’y joindre le silence des pantoufles, contrairement à ce qu’écrivit le poète.
Est-ce que l’Europe s’était trop enfoncée dans l’idée que la guerre de 40 était la dernière et qu’on entrait pour longtemps dans la paix atomique ? Les événements d’aujourd’hui auront réveillé la peur que l’on croyait éteinte de l’Uhlan de 14 à l’SS de 40.
Le gouvernement Michel au lieu d’analyser de sang-froid la situation intérieure a mesuré l’intérêt qu’il avait de laisser ses concitoyens dans un état d’esprit qui n’autorise plus les revendications syndicales musclées et permet à des ministres médiocres d’exister sans pression pour obtenir leur démission.
La manœuvre reprise par le petit Chastel, président du MR, a été refilée au tonitruant Ducarme, interprète du répertoire libéral au parlement et dans les médias.
Le baryton du parti accable le PS et le CDH de tous les maux précurseurs au désastre actuel faisant de Molenbeek l’exclusif terrain de manœuvre pour les recrues du wahhabisme.
C’est difficile, mais peut-on obtenir au moins une parcelle de bon sens dans les cervelles détraquées de nos élites à propos de Daech et de ses têtes de pont en Europe ?
S’il est fort difficile de lutter contre cet adversaire, étant donné les méthodes qu’il emploie et les caractéristiques de notre société, rien ne pourrait empêcher qu’il y ait d’autres victimes innocentes. Quitte à faire bondir certains, l’automobile fait cent fois plus de morts et pourtant on continue à rouler en voiture et à fréquenter les trottoirs que des voitures frôlent souvent à toute vitesse.
Le danger est tout aussi inattendu, injuste et révoltant. Pourtant, on n’en a pas peur !

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Au lieu de jouer les durs à qui on ne la fait pas, tout en fichant Bruxelles dans une pagaille rare, plutôt qu’ouvrir son parapluie Charles Michel aurait mieux fait d’apprendre aux gens à se dominer et à garder leur sang-froid. Hélas ! le premier qui l’a perdu, c’est lui.
Nos ennemis ont l’avantage d’être dénués de scrupules. Souvent à peine dégrossis par l’école, ils offrent aux raisonnements le front d’airain de la bêtise. Leur seule certitude tient dans la croyance d’une foi qui a toujours raison. Leur propre mort qu’ils considèrent comme un départ du voyage vers Allah effraie par rapport à nos vies sollicitées par tant d’autres intérêts qu’on en a oublié notre fin dernière.
Nous ne savons plus relativiser. Notre parcours est prévu à l’avance. Nous manquons de philosophes ou plutôt nous ne voulons plus les entendre. Cette idée que nous sommes tous des cibles potentielles, nous est insupportable ! Alors que la même situation au hasard d’une circulation démente nous rend fatalistes et résignés.
Et voilà que le terrorisme passe les frontières comme il le veut, justement au moment où nous ne croyons plus à l’Europe.
Nous nous rendons à l’évidence que notre multiculturalisme n’a pas fonctionné et que, malgré tout, nos élites persistent, parce qu’ils n’assument pas leurs erreurs. Ce qui fait que ce ratage est en réalité un vivier de recrutement à Daech et une mine d’or pour le Front National (si un orateur de talent se présentait en Belgique sur ce thème, on en verrait de drôles !).
Heureusement que naît enfin la seule idée qui vaille : tant que Daech n'aura pas été détruit, les tueries à l’aveugle continueront.
Et ça, quand vous entendez l’élite nous raconter que c’est impossible, alors qu’ils ne font que passer au-dessus des villes à reconquérir et des gens à libérer, quand Obama rassure l’allier turc qu’il peut poursuivre son petit commerce avec Daech et quand l’Europe cafouille dans toutes les décisions nécessaires qu’elle ne prend pas, oui là, on est en droit d’avoir peur.

6 décembre 2015

Une femme de caractère.

On vote pour les Régionales en France ce 6 décembre 2015 (1er tour) et le 13 (second tour). Ce sont les dernières élections françaises avant les présidentielles de 2017. Depuis que le président est élu au suffrage universel, toutes les élections, y compris les Régionales, font office de baromètre national de popularité des leaders y compris celle du chef de l’État.
Celles-ci traitent du développement économique : aides aux entreprises, gestion des transports régionaux... de l'éducation et de la formation professionnelle : fonctionnement et entretien des lycées, actions de formation et d'apprentissage, alternance... de l'environnement, le tourisme, le sport, la culture, le développement des ports et des aéroports, la protection du patrimoine, la gestion des fonds européens, l'aménagement numérique.
Quelques Français seulement connaissent leur utilité. C’est pourtant facile de se renseigner. L’intérêt pour la chose publique manque en France, comme en Belgique. Le pays semble appartenir à une élite coupée du peuple d’où le dégoût de l’électeur.
En France, je voterais pour Nathalie Arthaud de Luttes Ouvrières. J’adhère en partie à ses idées. J’admire les intellectuels qui dédaignent les carrières dans des partis de pouvoir. Ils défendent leurs idées dans des formations qui semblent leur correspondre le mieux, sans intention d’y faire du fric.
Ils sont désintéressés et sincères, deux qualités rarissimes en politique.
Le tout est de ne pas tomber dans l’admiration béate afin de conserver un esprit critique.
Nathalie Arthaud se méfie d’une surenchère sécuritaire entre le gouvernement, la droite et le Front national. On devrait en faire autant en Belgique, la N-VA remplace le Front. Les dangers de nature à brider la liberté du citoyen sont les mêmes : extension de la légitime défense pour les forces de l’ordre ; armement des policiers en dehors de leurs heures de service ; contrôle permanent et en tout lieu. Charles Michel rejoint la France dans les pouvoirs étendus des autorités en restreignant celles des citoyens, par exemple la fin des cartes prépayées des téléphones portables. Tout citoyen fiché, c’est Orwell et Huxley réunis.

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Je pense à peu près pareil de la laïcité. NA : « Nous ne sommes les défenseurs d’aucune religion. Nous sommes communistes et nous pensons, comme Marx, que la religion est l’opium du peuple et sert à la conservation de l’ordre existant. Et nous combattons particulièrement toutes les idées qui rabaissent les femmes et ce qu’on apprend sur les prises de position de quelques uns de ces imams salafistes, sur les injonctions qu’ils font aux femmes de se voiler, nous révoltent. »
Une nuance près sur la déclaration de principe : je ne suis pas vraiment communiste comme NA ! Je n’aimerais pas abandonner les millions d’idées qui me viennent pour n’en conserver que celles autorisées (les mêmes pour tout le monde) sous l’autorité d’un censeur.
L’abandon en Wallonie de la culture française pour un multiculturalisme de pacotille dégrade le niveau d’intelligence générale. Mon internationalisme n’a pas l’aveuglement du sien, sans doute par manque de générosité de ma part. Mon avis diffère aussi sur trente ans de laxisme à l’accueil réservé à l’immigration massive d’un Maghreb musulman. Par ailleurs, je suis avec elle pour l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes d’où qu’ils viennent et quelque couleur de peau qu’ils aient.
Sur la position du PS (France et Belgique même constat) : le PS a abandonné la gauche. « Si, au second tour, on se retrouve, comme les sondages l’indiquent, avec un Xavier Bertrand contre une Le Pen, on n’aura plus que le choix entre la peste ou le choléra. Et nous, Lutte Ouvrière, nous voterons contre les deux en votant blanc… il faudra surtout se préparer à se battre, que ce soit les uns ou les autres qui gagnent. »
NA croit à la complicité des partis de pouvoir. J’en conviens aussi depuis des années que je rédige ce blog « …tout en étant rivaux, le PS, Les républicains et le FN sont profondément complices de l’ordre social capitaliste. Ils se concurrencent mais ils s’accordent pour jouer cette comédie électorale qui cache ceux qui dominent réellement la société, la grande bourgeoisie et le grand capital. »
Parfaitement vu également la société coupée en deux « Une classe dominante, une classe exploitée. Deux classes aux intérêts opposés et dont la situation respective est déterminée par un rapport de force. Le terrorisme est le fruit pourri de l’impérialisme. A la veille de la première guerre mondiale, Jean Jaurès disait : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». On peut dire aujourd’hui que le capitalisme porte en lui le terrorisme comme la nuée porte l’orage. Eh bien on ne peut pas combattre l’un sans combattre l’autre ».
Le capitalisme est en faillite, au bout du rouleau, NA le pense et moi aussi. « …le règne de la bourgeoisie, c'est non seulement l’exploitation et la dictature des actionnaires sur la société, c'est aussi cette barbarie du terrorisme qui se répand partout dans le monde, c’est un cours de plus en plus inhumain», dit-elle.
Je suis plus nuancé sur le terrorisme. Une certaine forme de terrorisme existera toujours dans tout système, tant les religions et certaines philosophies peuvent engendrer des partisans sanguinaires partout.
Une autre différence avec NA, je ne vois pas l’homme devenir meilleur par l’effet d’un système politique plus juste. On peut imaginer des personnels politiques moins corrompus, attachés à la perspective de plus de justice sociale. Tout au plus pourrait-on on espérer plus de sens critique et plus d’empathie des citoyens partout, ce qui ne serait pas si mal…
Dimanche soir, la vaillante Nathalie Arthaud recueillera entre 1 et 2 % de suffrages. Elle n’en sera pas découragée pour autant et aura réussi à faire entendre sa voix.
Mes respects, Madame. Merci, Camarade.

5 décembre 2015

Le maître choix.

Les Danois viennent d’exprimer leur méfiance à l’Europe. Il n’est pas sûr que ce monstrueux édifice résiste à un vote général des Européens portant sur la poursuite de cette expérience de Schumann à nos jours, dans le cadre de ce qui a été réalisé en cinquante ans de politique ultra libérale.
Si nous n’en savons rien et qu’aucun vote n’aura lieu, la démocratie pourrait bien n’être jamais autre chose que ce qu’imagine un pouvoir illusionniste.
On voulait impliquer les Danois d’avantage. Ils ont dit non. Ce qu’ils savaient déjà était suffisant. Évidemment, les élites ne comprennent pas ce refus. Qu’à cela ne tienne, les dirigeants sont têtus. Ils remettront ça.
Combien y a-t-il d’ouvriers et d’employés dans les instances démocratiques des pays de l’UE ? Combien à la Chambre et au Sénat en Belgique ? Cessons de nous leurrer, le professionnalisme des dirigeants actuel empêche ce qui est essentiel pour que la démocratie soit digne de ce nom : une représentation des classes sociales comprises et défendues par leurs pairs.

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Serait-ce que la majorité de la population est incapable de comprendre et diriger les affaires ou bien « l’élite » possède une qualification supérieure que les classes inférieures n’ont pas ?
Dans ce cas, ça se saurait. Je n’ai vu encore au pouvoir que des imbéciles et des maladroits puisqu’ils n’ont réussi à faire qu’une Belgique à 30 % de personnes sous le seuil de pauvreté, une classe ouvrière au chômage (on nous parle d’une légère reprise) et une classe moyenne aux abois et en quasi faillite, si l’on excepte la haute bourgeoisie, les mandataires publics à grosses indemnités, les banquiers et quelques voyous de haute volée.
Et avec ça un de ces culots ! Charles Michel nous parle de redresser le pays, Di Rupo tenait le même discours et avant lui Leterme, etc. Voilà cinquante ans qu’on le redresse ce fichu pays et, voyez le résultat… Faut-il que nous ayons des réserves de générations d’imbéciles instruits pour en arriver là !
C’est un signe, dans les États où le vote n’est pas obligatoire, le parti majoritaire est celui des abstentionnistes. Dans les pays où le vote est obligatoire, on sent nettement la fragilité des convictions et le peu d’enthousiasme pour l’agitation des estrades, ce plus clair du travail des élites au pouvoir.
Cette démocratie mal vécue, voire arrangée à la sauce des élites, est le résultat d’une collaboration des pouvoirs avec les puissances économiques. Ainsi nos politiques si fins causeurs et « brillants » sont en réalité serviles et pour certains achetés, comme des vulgaires dirigeants de la FIFA !
Les citoyens ont-ils raison de ne pas voter ou de voter n’importe comment ?
Ce qui ressort de cette question tient dans le malaise croissant face à la déshérence de la démocratie dans le contexte européen.
Il y a d’abord cette gauche qui, lorsqu’elle est au pouvoir ne remplit pas les obligations du cahier des charges qui la fit élire. Et cette droite qui promet la prospérité, mais en passant d’abord par les sacrifices. En fin de compte, les sacrifices accomplis, à la place de la prospérité promise une nouvelle période de sacrifices commence !
Un abîme se creuse chaque jour entre les élites regroupées sous les sigles des partis de pouvoir et le reste de la population.
Ces élites manquent singulièrement de flair. Elles se replient sur elles-mêmes au moment où elles nous assurent qu’elles nous ont compris, alors que nous savons qu’il n’en est rien !
Elles ne s’aperçoivent pas qu’elles vont vers un clash avec l’opinion !

4 décembre 2015

La Belgique en guerre !

Nous voilà bel et bien engagé dans une guerre contre un Califat sunnite autoproclamé avec l’handicap que nous avons accepté pendant trente ans une immigration parfois hostile et antioccidentale dans sa pratique religieuse, par l’imprudence des élites et leur ignorance aussi de l’histoire du monde musulman. Daech sans beaucoup d’efforts s’est introduit dans notre société. Le mal étant fait, la crainte des autorités tient dans l’effervescence que cette situation procure dans les quartiers. Elles redoutent l’amalgame et une nouvelle Saint-Barthélemy contre l’arabe et l’arabisant. Les soldats dans nos rues, la police sur les dents sont aussi là pour dissuader les citoyens de prendre à partie d’autres citoyens.
Les dirigeants de ce pays ne peuvent plus revenir en arrière, ils doivent assumer la politique de trente années d’erreurs et de faux calculs.
Cette guerre n’est effective sur notre sol que par les volontaires au wahhabisme à grande majorité d’origine maghrébine que nous nous sommes efforcés d’élever à l’occidentale avant qu’ils ne nous rejettent. Nous croyions sottement et certains le croient encore que les charmes irrésistibles de notre civilisation allaient en faire des modérés et des tolérants. Ces jeunes croyants se sont retournés contre nous.
Bien entendu, ceux d’entre les émigrés qui se sont bien intégrés et ont dès la deuxième génération envoyé leurs représentants au Parlement (même dans les gouvernements régionaux et fédéraux) ne se reconnaissent pas dans ses enfants perdus d’un islam criminel, néanmoins ils pratiquent la même religion, seule l’interprétation du coran diffère. Pour les attacher à notre cause, des démocrates troublés ont réintroduit des notions d’égalité entre leur religion et la laïcité, croyant leur plaire. Ces représentants freinent une remise au premier plan de la laïcité et empêchent une réelle connaissance historique des desseins anciens et modernes du Maghreb.
Nous abordons ces temps difficiles profondément divisés, la droite s’empressant de condamner toute immigration, la gauche s’obstinant à ne pas reconnaître l’échec d’une fusion des cultures et minimisant le fait religieux musulman prônant l’islamisation des États par l’activisme intégriste.
Nous voilà mobilisés comme les citoyens de 70 États, dans une guerre qui n’est pas mondiale et qui risque de finir par ce bon vieil affrontement entre les USA et la Russie, qui ne s’appellera pas la guerre froide !

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C’est un remake de la guerre en Afghanistan, quand les Américains armaient Ben Laden et Al-Qaïda pour lutter contre l’armée russe « d’occupation ». Sauf qu’ici les Américains et les Russes sont à peu près d’accord sur les objectifs : battre Daech, mais pas d’accord quant à la survie du régime de Damas, d’où un micmac à propos de la Turquie, alliée des Américains et de Daech, mais pas des Russes ni de Damas.
Le seul pays d’Europe vraiment engagé dans ce nouveau conflit, la France, voyant bien où cela allait l’amener en suivant la politique américaine, ne rejette plus la collaboration avec les Russes. Les attentats du 13 novembre à Paris coïncident avec le rapprochement conséquent entre la France et la Russie.
La politique de l’Europe souligne sa faiblesse. En guerre, elle devient cette belle putain plantureuse que se disputent les « mecs qui en ont ». La preuve ? Erdogan son maquereau moyen-oriental, la met à l’amende de 3 milliards, et elle raque, tandis qu’elle promet à son suborneur de l’accueillir bientôt dans une garçonnière à Bruxelles au même titre que tous ses habitués !
Sur fond de crise et de chômage, cette guerre permet au gouvernement belge mal taillé et anti francophone de souffler un peu.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ce que le gouvernement gagne sur le répit social, il l’a perdu en crédit de sa police préventive, de celle du renseignement, de son enseignement qui a honte de sa laïcité, sans oublier les gorges chaudes qu’on se fait en France, en Allemagne et en Angleterre de la nursery de terroristes qu’a été Molenbeek sous la magistrature de Philipe Moureaux.
Très mal partis et déconsidérés par des atteintes à leur liberté, les électeurs pourraient trouver le coût de cette guerre nouvelle trop au-dessus de leurs moyens.
Dans un système qui rétribue les incapables comme les hommes de métier, pour tout autant qu’ils exercent leur incompétence au sommet de l’État, la Belgique telle qu’en elle-même le libéralisme la fige comptera une fois de plus sur l’indifférence, la naïveté ou la bêtise d’une grande majorité des électeurs pour, guerre ou pas, rester dans le conservatisme le plus borné des équilibres politiques entre les trois ou quatre partis prépondérants.

3 décembre 2015

Pris au thalasso.

L’extrême complaisance avec laquelle les journaux flamands rapportent tout ce qui peut nuire à la royauté en Belgique est une manière de se défaire petit à petit d’un pays dont on ne veut plus.
La petite histoire de la thalassothérapie de Philippe et Mathilde au mauvais moment n’est rien d’autre qu’une comparaison avec ce qui n’existe pas, à savoir un gouvernement flamand exemplaire dans une Flandre autonome, dont les membres seraient sur la brèche 24 heures sur 24 lors d’événements importants.
Les textes et les commentaires sont de quelques-uns qui ont l’intention de nuire et d’une bêtise confondante pour le reste des curistes des étangs de Laeken.
On ne peut me taxer de royalisme. Qui ne voit dans les outrances des médias flamands un relais au flamingantisme du Vlaams Belang et de la N-VA ?
Or, le problème des dépenses publiques n’est pas réglé. Il est au cœur du dévoiement de la démocratie aux fins personnelles des rémunérés de la boutique.
Cinq gouvernements, les salaires énormes de ce joli monde de la représentation, voilà la cause des dépenses absolument scandaleuses. Ce n’est pas Philippe qui gène de ce point de vue, c’est Geert Bourgeois (ministre président N-VA de la Région flamande) et ses pareils des autres Régions qui en même temps de nous pomper l’air nous pompent le porte-monnaie.
En ma qualité de lecteur du Canard Enchaîné, je trouve que la légende du roi en train de siroter une boisson roborative au bord d’une piscine et en peignoir de bain « On a le Roi qui sirote un petit cocktail en peignoir et le Palais qui nous dit qu’il suit les événements [liés aux attentats] heure par heure… » relève de l’emballement douteux d’un journaliste d’habitude plus fin pour faire grief à une royauté représentative et non active de ne pas être en permanence branchée sur le bunker des décisions d’urgence, comme si le roi pouvait être utile voire nécessaire au moment des faits.

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Depuis qu’on élève au niveau de guerre une actualité crapuleuse qui touche aux faits divers, c’est fou comme on est pointilleux sur les agendas des gens qu’on n’aime pas ! Parce qu’il faudrait savoir, si on est en guerre et en état d’urgence, qu’est-ce qu’on attend pour désigner les puissances étrangères belligérantes et leurs complices qui sont contre nous ?
Là encore, ce n’est pas de la compétence de Philippe, mais du gouvernement.
Qu’est-ce qu’on attend pour signifier que le wahhabisme et toute autre forme d’intégrisme font parties de l’Islam et que cela concerne tous les musulmans ?
On peut dire ce qu’on veut de Poutine, mais le tsar a cent fois raison à propos de la Turquie. C’est un pays complice de Daech. Son calife verrait d’un bon œil que Daech fasse le génocide des Kurdes à sa place. Et que fait l’Europe ? Elle donne 3 milliards à Erdogan pour retenir les Syriens chez lui !
Oui, c’est scandaleux quand un ministre n’est pas à son poste au moment où le pays a besoin que l’on prenne des décisions et on peut se demander si c’était bien le moment, pendant les jours qui suivirent le 13 novembre d’entendre Jan Jambon et Maggie De Block se féliciter d’avoir trouvé l’astuce pour raboter de 10 % les indemnités des malades, après des heures de négociation pendant que le pays traquait les fondus de l’islam ?
Que Philippe aille sauter Mathilde dans un sauna tant qu’il le veut sur sa cassette personnelle, ça ne me dérange pas. Mais que des sommes énormes soient dépensées parce que nos ministres confondent voyage d’agrément et représentation officielle, oui, ça me dérange. Par exemple, que fait-on à la COP21 quand on n’est pas fichu d’avoir un accord en interne ?
Philippe, lui au moins, ne rentrera pas de notes de frais après ses ondoiements salés en Bretagne. Est-ce de la même nature que lorsque Didier Reynders se tape le Taj-Mahal avec bobonne et les enfants, encore qu’il était en mission et dans ce cas, va savoir ce que le bougre a mis de sa poche pour roucouler devant le tombeau d’Arjumand Bânu Begam et ce que nous avons épongé hors séjour charmant, en travail véritable ?
Depuis que la N-VA s’est installée dans les fauteuils de direction un peu partout, je ne sache pas que les indemnités et salaires divers de ces messieurs-dames de pouvoir aient diminués ?
Sinon, ça se saurait.
Ces messieurs tiennent le rabot bien en main. Ils déterminent la profondeur de la coupe. Vous n’allez quand même pas croire qu’ils vont se raboter eux-mêmes ?

2 décembre 2015

Fossil of the day : Belgium.

C’est hallucinant ! J’ai presque eu pitié de Charles Michel, cette marionnette de Bart De Wever, débarquant à la COP21 serrant les mains, en symbiose avec l’objectif de la réunion qu’on aurait cru que Monsieur Climat, c’était lui.
Alors que la Belgique est un des rares pays, sinon le seul, à participer à ce forum mondial sur le climat sans accord interne !
On assiste médusé à Bruxelles à un marchandage singulier de boutiquiers. Comment répartir les réductions des gaz à effet de serre entre les Régions ainsi que la contribution de la Belgique en aide aux pays pauvres sur les cinq années à venir ?
On croyait que la Flandre, la plus riche des Régions, la plus polluante aussi par ses industries et sa population la plus nombreuse allait accepter la répartition des charges contributives soit 50 millions d'euros : 25 millions pour le fédéral, 14,5 millions pour la Flandre, 8,25 pour la Wallonie et 2,25 millions pour la Région bruxelloise. À noter que les 25 briques du Fédéral signifie que la Wallonie aura sa part des frais là aussi. Ce qui laisse augurer de nouvelles et accablantes ponctions chez le contribuable en toute tradition libérale de la rage taxatoire.
C’était sans compter sur la N-VA et son arrière pensée des prochaines élections pour faire le plein de voix.
Sur décision de ce parti, le gouvernement flamand fait une contre-proposition (reniant son accord) et demande aux autres entités de revoir leurs copies : Bart veut donc renégocier. Selon le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA), le pré-accord n'a pas été bien défendu par la ministre de l'Environnement Joke Schauvliege (CD&V) !
Michel s’est pointé à Paris sans rien de concret à offrir en tribune.
S’il ne tenait qu’aux Flamands, les ours polaires et la grande barrière de corail pourraient n’être plus qu’un souvenir d’ici 2050. C’est d’autant plus étrange qu’au-delà de 2° le littoral belge devrait subir des travaux gigantesques pour ne pas se replier sur Bruges.

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Michel a promis juré qu’on les aurait les 50 millions par an jusqu’en 2020. Il a même eu le culot de parler d’accord ambitieux et équitable ! Les chefs d’État africains presque tous dictateurs sans merci étaient admiratifs ! S’il devait démissionner du gouvernement, il recevrait des offres de partout Congo, Centre Afrique, Bénin, Mali, Ouganda, Libéria, etc.
Paul Furlan (PS), ministre wallon de l'Énergie, aurait-il enfin la volonté de ne plus se faire avoir par la N-VA ? Jusqu’à présent, il tient bon.
Lundi soir, c’était toujours le blocage. Le gouvernement flamand refusait de donner son feu vert à un accord à l’échelle nationale. Comme on ne pourrait pas nous mettre à 3° ou à 4°, alors que les autres conserveraient 2° dans l’intention de nous punir, d’ici à la fin de COP21, nous passerons pour de petits profiteurs.
Les MR, pas gênés pour un sou de la faiblesse de leur leader, emploient la méthode Jacqueline Galant : on ignore et on passe, sauf qu’il s’agit d’un partenaire du MR et non d’un parti d’opposition. Céline Fremault, ministre bruxelloise de l’Environnement, pense que les nationalistes flamands usent de tous les moyens pour ne pas finaliser l’accord.
Le 1er jour de la COP21, les ONG ont remis lundi à la Belgique le titre peu honorifique de « fossile du jour » (fossil of the day), visant à stigmatiser les mauvais élèves de la classe internationale en matière de climat.
On avait pourtant bien dit que le Communautaire ne ferait pas partie des enjeux politiques de cette législature.
On a bien eu la vigilance 4 et quelques tribulations à Molenbeek pour amuser le tapis. On ne peut pas éternellement péter de trouille en attendant les exploits d’une nouvelle poignée de guignols. Il va bien falloir trouver autre chose. Les kamikazes de Daech ne sont pas les seuls à porter l’étiquette. Avant la suédoise, n’était-ce pas aussi de kamikazes dont on parlait à propos des ministres de ce gouvernement ? Et si une fois de plus les journaux en collant l’étiquette de « Suédoise » avaient été beaucoup trop gentils avec le MR ?

1 décembre 2015

Bocca di leone.

Super ! Le Belge moyen est super ! À force de lui balancer des grands bureaux que c’est civique de dénoncer, il ne s’arrête plus. Dimanche, Molenbeek a tremblé d’effroi. Un gougnafier a réveillé tout le monde, police comprise et perquisition à la clé pour des prunes. Un joyeux plaisantin, voilà qui résume tout, s’est fendu la gueule de la plaisanterie : « la maison du crime, oui, oui, repaire total « d’intégriSSSSes ». Les autres qu’étaient déjà partis gilets pare-balles et armements lourds n’ont pas entendu que le patriote pouffait à l’autre bout du fil.
Ça vient de loin le goût de la dénonciation. Jules César déjà visiblement encouragé par des tuyaux d’Éburons, de Trévires d’Ostrogoths se dénonçant les uns les autres a pris plaisir en Gaule à nous attacher par paquets de dix derrière son char, méthode reprise ensuite par Daech.
Il faut dire que le dénonciateur ne dénonce pas n’importe comment, ni n’importe qui. Aux Allemands, il dénonçait les Juifs, aux Autorités actuelles il ne va pas dénoncer Charles Michel, mais plutôt le type doté d’un prénom douteux, Mohamed par exemple.
C’est la faute à personne. Tout le monde dénonce. Gerlache dénonce le populisme, Kris Peeters les faux malades, Béatrice Delvaux les ennemis du capitalisme, Charles Michel le gouvernement Di Rupo, Jan Jambon le laxisme de Philippe Moureaux, Di Rupo le gauchisme de Hedebouw et votre serviteur l’économie libérale. Il ne manque plus que Javaux pour dénoncer les Centrales nucléaires. Il y en a même qui dénoncent Karl Marx pour atteinte à la liberté d’entreprendre sans savoir qu’il est mort et qu’il n’était pas sur le territoire quand il fit l’analyse de la société vers 1860, puisque sur dénonciation (déjà) il fut expulsé de Bruxelles avec son ami Engels.
Pour venger sa mémoire, les socialistes par contrition sont capables de tout. On a même vu une Fadila vanter son accueil des étrangers, sans avoir jamais approfondi la question « c’est être internationaliste, et c’est donc penser la question de l’immigration non comme une gestion des flux migratoires, mais comme une politique globale d’accueil des étrangers dans le respect de leur dignité, et comme la concrétisation du choix volontariste de la coopération et du co-développement.»
1860, ce n’était en rien favoriser le déménagement d’une population qui espérait dominer l’autochtone par ses flux importants. On ne parle pas des malheureux qui fuient la guerre et nous tombent dessus avec obligation morale de les accueillir. On parle des trente années précédentes et des débarquements dévastateurs d’anti culture coran à la main, au moment où les cathos semblaient définitivement calmés.
Signe des temps, la dénonciation s’est modernisée par les moyens d’aujourd’hui, téléphone, Internet, réseaux sociaux. On n’écrit plus « Je vous écrid cent fôtes pour vous fère savoir que mon voisin est Juif… ». Cette orthographe approximative, on ne l’a plus ! La lettre exige trop d’efforts, trop d’études. Cracher sur le timbre pour le coller livre l’ADN aux spécialistes.
Dans l’idéal absolu de dénonciation, l’étudiant Raskolnikov dans « Crime et châtiment » est exemplaire, car il finit par se dénoncer lui-même !
Le remord n’étant pas une chose courante dans la politique, il n’y a pas de danger que l’équipe flamando-minoritaire wallonne au pouvoir dénonce sa propre incurie.

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Pas demain que les fins observateurs du non-respect de la loi chez les autres auront cette ultime probité. Si une chose pareille arrivait, les prétoires seraient pleins et les prison saturées.
C’est qu’on voit rarement une dénonciation toucher plus haut que soi. Peu en sont capables, par l’habitude centenaire de l’esclavage. Charles-la-Menace en appelant les Belges à ce civisme là ne savait pas ce qu’il faisait.
L’Haut-lieu regrette beaucoup l’ancienne police des garnis. C’était une police formidable, toujours sur la brèche à mater sous le matelas, traquant de l’insecte parasite à la bougresse obligée de montrer son cul à n’importe qui pour subsister au jour le jour, ce dont les flics profitaient largement et à l’œil au nom de la justice bourgeoise. Cette police qui fut dépeinte par André Malraux et Aragon (les cloches de Bâle) nous manque. Elle était sans bouclier et mitraillette, mais les calepins bourrés d’indications suffisaient à faire d’immenses récoltes dans les milieux misérables en même temps que les gorges chaudes de la magistrature. Les descriptions picaresques et les contrepèteries involontaires auxquelles se livraient ces pacifiques représentants de la force publique sont restées dans la mémoire des vieux substituts et des juges intègres. Les archives de la police devraient pouvoir s’ouvrir à l’admiration des foules. C’était une époque où on ne dénonçait pas. Le goût revint dix ans plus tard à la Kommandantur, autre méthode...
Il est vrai que le peuple est versatile. On s’attend que le Belge moyen redevenant de gauche, se fatigue de dénoncer.
Qu’on nous rende nos gardes-champêtres ! Ils en imposaient et avaient l’autorité ombrageuse.
Depuis Ismir, Philippe, Fadila, Laurette, Latifa, Élio, Hicham, Joëlle, etc. mon ruisseau devient un oued, mon village قرية, et ma campagne un bled. Le fanatisme ou Mahomet, pièce de Voltaire est interdite. La foi est en train de revenir en force se mesurer à la laïcité. Ceux dont l’illumination et la bêtise ne sont pas leur fort (Paul Valéry) souffrent de la sottise religieuse qui remonte des bas-fonds où était sa vraie place.