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La peur au ventre !

Pas que le Belge qui soit froussard, l’Europe est saisie d’une peur intense depuis que des voyous se sont regroupés chez Daech sous le ralliement d’Allahu Akbar.
Première confusion et deuxième peur : Allahu Akbar se prononce de la même manière chez tous les musulmans sauf que tous les musulmans ne sont pas chez Daech. La deuxième peur tient dans le fait qu’on n’en connaît ni le nombre dedans, ni le nombre dehors. Si bien qu’on est emmerdé sans l’oser pouvoir dire de peur que l’amalgame n’en fasse entrer davantage.
Une troisième peur tient au fait qu’on ne voudrait pas passer pour raciste, mais on pense que c’est tout de même embêtant ces querelles religieuses tournant aux crimes, alors qu’on en avait fini avec les nôtres. Ce qui fait qu’on se demande pourquoi nos politiques se font toujours un point d’honneur de faire monter sur le podium des créatures, hum, qui nous représentent mais avec un petit air venu d’ailleurs, de ces régions où la vie, apparemment, ne vaut pas lourd. Et on a peur que cette légèreté dans le crime ne déteigne sur nos mœurs, bien moyennes et bien paisibles. On craint aussi que cette peur là ne soit pas un fond d’éducation à l’ancienne, c’est-à-dire raciste, comme du temps des colonies où le racisme allait de soi, jusqu’à être encouragé par les autorités !
Les politiques jouent avec nos peurs, pourtant ils ont aussi les leurs, mais c’est avec les nôtres qu’ils jouent. La vocation du chef a toujours été l’antidote à sa propre peur. Quelqu’un qui dénonce la peur et qui veut défendre les citoyens ne peut pas dire vert de trouille.
– T’as verrouillé la porte d’entrée ?
La peur est présente dès la naissance. Un bruit fort et sonore fait sursauter le nouveau-né. On observe une suspension de la respiration, des aspirations plus profondes avec modifications vaso-motrices. Il n’a pas encore assez de discernement pour différencier le bruit d’une barre de fer qui tombe sur une pile d’assiettes, d’un claquement sec d’une kalachnikov, mais la frousse y est déjà.

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Avec le temps, cela ne s’améliore pas. La preuve avant la peur de Daech, nous avions peur du chômage, du système capitaliste aussi mauvais soit-il… pour qu’il ne change pas, étant entendu que « n’importe quel système en remplacement du nôtre ferait pire », nous assène-t-on notre vie durant. Nos peurs changent parfois de nature. Le nouveau-né a peur d’être entravé, trop serré dans ses langes, alors que l’adulte adore ses entraves, les liens qu’il crée avec son employeur, son gouvernement, son percepteur des contributions, et tout récemment l’agent de police du quartier, lui sont indispensables. Certaines peurs s’apprivoisent et deviennent bonnes conseillères. Ces peurs ne cachent pas la grande, au contraire : celle de mourir ! Elle est tellement présente à son esprit qu’il fait tout pour ne pas y penser. Les membres de sa famille qui meurent de mort naturelle sont immédiatement évacués vers des funérariums, lieux d’attente loin des domiciles de la parenté. On ne veut plus les voir. C’est répugnant !...
Daech lui rappelle justement cette possibilité soudaine et imbécile de finir sur un trottoir parce qu’on avait la malchance d’y passer au mauvais moment, avec tous les passants qui se détournent en courant, bien soulagés que cela ne soit pas eux. Cela lui est intolérable, cette lâcheté des autres, parce que ce serait aussi la sienne.
Partout dans les bus, trains et taxis, sur les bancs dans les files, dans la rue et dans les grands magasins en attente devant les caisses, celles et ceux qui ont peur mais qui ne sont pas contre un brin de causette avec « quelqu’un qui a peur aussi» jaugent d’abord comme Nadine Morano, si l’interlocuteur est « de race blanche » selon le concept de l’Homme universel, oui mais… en exprimant leur méfiance envers ceux « qui ne sont pas comme nous ».
Le fait divers dont ils sont parfois témoins supposés ou imaginaires les voit dominés par les facteurs viscéraux, pleurs et sueur froide, bref, tout l’aspect glandulaire et profond des émotions qui s’extériorisent par tous les conduits possibles.
Aussi curieux que cela paraisse la peur sur grand écran leur fait du bien, le retour du Jedi de Star Wars et la Force Obscure sont autant de peurs délicieuses alors que les leurs sont toujours affreuses.
La société elle-même se convulse et expulse ses fèces au grand dam de la couche d’ozone. Quand Charles Michel part dans un grand discours à la Chambre sur l’alerte 4, on devine ses sphincters qui se lâchent ! (Ou alors, il est bon comédien)
Politique, société, foule, Daech, musulmans, immigrations, paroles : la Belgique a la chiasse !
Rendez nous le temps où l’homme n’avait peur que de son ombre !

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