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L’entre deux tours.

Je me demande si le mal français n’est pas aussi le mal belge ?
Qu’est-ce qu’on ne supporte plus des deux côtés ?
Ces remèdes de cheval qui ne servent à rien pour sauver une économie, pour la bonne raison que l’on est dans une autre et que les partis et les syndicats ne veulent pas en convenir. Seuls les gens de la rue en ont pris conscience et le disent en vain à tout qui se trouve du bon côté des affaires et de l’argent.
Qu’est-ce que ça peut bien faire aux Français le discours des partis en place selon lesquels le Front National n’a pas un programme fiable et qu’avec lui ce sera une catastrophe ?
Mais, c’en est déjà une, répondent-ils !
« Au moins avec le Front aura tout essayé. Tandis que si nous ne l’essayons pas, nous aurons toujours un doute et le remord de n’avoir pas tout tenté.
Laissons de côté l’invective et la certitude que ce parti est pire que les autres. »
Réfléchissons à ce que disent les Français.
Que les partis politiques daignent au moins admettre qu’un tiers des votants ne fait pas partie de la vie démocratique parce qu’il a été exclu systématiquement jusqu’à aujourd’hui du pouvoir auquel il devrait légitimement prétendre (1).
Et cela quelle que soit la mauvaise opinion des autres à l’égard de la famille Le Pen.
On ne peut pas reprocher le choix des électeurs. N’est-ce pas un des privilèges de la démocratie de ne pas avoir à se justifier sur le bulletin qu’on vient de pousser dans l’urne ?
La gauche et la droite, au pouvoir depuis des décennies tantôt l’une, tantôt l’autre, sont jugées sur des faits : le chômage, les bas salaires, les pensions médiocres, le manque de perspective, le discours incohérent, le manque de plans et de projets. Que le Front National soit un parti vichyssois, que son fondateur soit raciste et que la petite fille de celui-ci soit une catho intégriste contre l’avortement, sans parler de sa tante qui cache son jeu en cette période entre deux tours, et alors ?... Les autres ne peuvent pas le lui reprocher pour masquer par un tour de passe-passe ce que Valls et Sarkozy taisent dans leur passage à la télé des faits jugés impardonnables par l’opinion publique.
Le temps n’est plus aux pirouettes. Et pourtant, ils continuent malgré tout, comme s’ils ne pouvaient pas faire autrement !
Le vieux drôle n’est plus seul aujourd’hui dans le box des accusés pour vichysme avec « son four crématoire », le PS et Les Républicains l’ont rejoint, pour incurie et mauvaise gestion. Ce n’est pas la même chose, mais c’est aussi grave.
Qu’une part des événements soit imputable à des facteurs extérieurs, l’économiste et l’historien veulent bien l’admettre, il n’en demeure pas moins que la situation internationale n’explique pas tout. Il n’explique même quasiment rien selon l’ancien adage « charbonnier est maître chez lui » et que la France peut largement se suffire à elle-même, la Belgique ne peut pas en dire autant.

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Il n’y a pas de remède immédiat à l’épidémie frontiste. Que ce parti arrive au pouvoir en 2017 ou en 2022, son tour viendra et nous connaissons les responsables de la montée de ce parti. Ce sont ceux qui occupent actuellement quasiment tous les postes et tous les emplois de l’État. Il restera à la Nation à se faire respecter de Marine Le Pen mieux que de Sarkozy et de Hollande. Sinon, peut-être que les remous qui s’en suivraient seraient imprévisibles. La France n’est-elle pas dans l’histoire moderne celle qui a le plus innové en matière de conduite des peuples ?
Des accords électoraux ne changeront rien si la classe politique ne modifie pas radicalement sa façon de faire vivre la démocratie.
Faut-il rappeler que la démocratie se fait par le peuple et non par décrets d’énarques.
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1. Paul Watzlawick (1921-2007) in les Éditions du Seuil, 1984 « Comment réussir à échouer » et « Faites vous-même votre malheur ». L’auteur explique comment il est possible « de réussir » à échouer, tant certains y mettent de la persévérance.
Si plus de chômage signifie plus de FN, il est possible de mettre des milliards jetés par les fenêtres par ailleurs à la création d’emplois et de faire plus d’emplois moins de FN.
Les ateliers nationaux étaient une expérience destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens après la révolution de février 1848. Elle n’aura duré que 3 mois. Qu’importe, l’idée devrait permettre la conversion par l’emploi massif des actuels chômeurs à une France écologiste et développant des énergies renouvelables. Une seule condition, que les capitaux étrangers et le privé ne mettent pas leur nez là-dedans.

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