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Di Rupo fait du tort à Hedebouw !

Du premier tour des élections en France des enseignements pour nous aussi en Belgique.
Parmi eux, deux sautent aux yeux.
1. Le scrutin à deux tours. Il avantageait deux formations : le PS et Les Républicains, représentatifs en gros de la gauche et de la droite. Pour être au pouvoir, les autres devaient nécessairement nouer des alliances avec eux.
Dans la mesure où un troisième parti entre en concurrence des triomphateurs habituels par une forte poussée électorale en sa faveur, le scrutin à deux tours peut faire un effet boomerang et mettre en mauvaise posture un des deux partis bénéficiaires depuis plus de trente ans de ce système.
En l’occurrence le PS fait les frais de cette vieille connivence implicite entre la gauche et la droite. Au train où vont les choses, le PS est marginalisé pour six ans là où Cambadélis commande aux listes PS en troisième position de se retirer en faveur des Républicains. Pour peu que François Hollande perde en 2017 l’élection présidentielle, le PS risque de disparaître.
Si cette éventualité se confirmait : scrutin à deux tours, élimination du PS, affrontement Les Républicains / Front national, la gauche serait complètement absente du pouvoir (elle l’est déjà à moitié avec la politique menée par le PS) et on verrait cette image effarante de la droite contre la droite pour le partage des charges et des emplois !
2. La mauvaise image pour la démocratie reflétée par le scrutin à deux tours. Jusqu’à présent, il a évité d’asseoir Marine Le Pen dans un emploi important. Deux députés du Front National siègent seulement au Parlement !
Mais à quel prix !
Vingt-cinq à trente % des citoyens français ne sont représentés nulle part dans les instances démocratiques de la République !
C’est ce véritable scandale qui est en train de tourner à la confusion de ceux qui croyaient pouvoir vivre éternellement sur une démocratie confisquée.
Le « Mal français » tient aussi à la trahison des socialistes de sa base traditionnelle. Que Marine Le Pen arrive en tête dans le Nord-Pas-de-Calais avec 40 % de suffrages au premier tour, devant Les Républicains et surtout le PS, loin derrière, alors que la Région du Nord était depuis plus de cent ans aux mains des socialistes en dit plus long que tout sur la ligne suicidaire du PS optant pour le centre et ne réussissant qu’à perdre tout à gauche.
Les Bobos de Solferino ne comprennent pas ce qui leur arrive, alors qu’ils n’ont cessé de se détourner en couvrant de boue la moitié des jeunes travailleurs, chômeurs en déshérence dont il n’y a plus que Mélenchon, Besancenot et Nathalie Arthaud (ma chouchoute) qui s’occupent à gauche de leur rendre dignité et espoir.

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« À moins que l'on naturalise à nouveau la classe ouvrière, comme on le faisait au tournant du XIXème et XXème siècle, la réduisant au résultat d'une sélection naturelle excluant les moins aptes, presque les idiots congénitaux dont l'humanité brillante aurait des motifs d'avoir honte quand elle ne les plaint pas, nous avons affaire en majorité à des citoyens issus de classes sociales "laborieuses" comme on disait dans le temps, d'autant plus handicapés pour "progresser" dans l'échelle sociale que l'ascenseur destiné à cette élévation est de notoriété publique en panne depuis longtemps. Ils sont ou se sentent en difficultés, ont peur de tout et le manifestent par cette adhésion à la logorrhée de Marine et de Florian, voire à l'intégrisme chrétien réactionnaire de la nièce. » (Extrait de Slate magazine du 6 décembre)
Que dire de plus, sinon que ce ressenti commence à poindre en Belgique dans les foules que l’on aurait tort au PS de croire amorphes.
L’incapacité de comprendre la population en mal être par des personnels politiques trop facilement réélus et pratiquement inamovibles, pourrait conduire la Belgique dans sa partie francophone à suivre le même chemin que la France.
Hier encore, j’écrivais : il suffirait d’un « populiste » bon orateur pour entraîner le tiers des électeurs francophones dans une aventure bonne ou mauvaise dans ce que les partis à la mangeoire qualifieraient d’aventure extrême droitière, pour renverser le château de carte.
Pourquoi ce faiseur de miracles ne pourrait pas être un homme d’extrême gauche, tient dans la réponse que Di Rupo fit à propos de celle-ci « Ces gens font du tort au mouvement ouvrier ». Eh bien ! aujourd’hui le PS fait du tort aux ouvriers et à l’extrême gauche en Belgique. Les électeurs tiennent toujours le PS pour le parangon des vertus de la gauche. Di Rupo par son attitude peu sociale, voire anti-ouvrière, par son méchant virage à droite dans le gouvernement précédent, oui, Di Rupo fait du tort à Raoul Hedebouw et au PTB ! Les électeurs n’ont pas encore tout à fait séparé le bon grain de l’ivraie.
Qui l’eût cru !

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