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Ciel ! de nouvelles imprudences.

Trop rapide a été l’annonce de la fin de la crise financière aux States.
Déjà le coup de pub de Barak Obama sur le chômage revenu à 5 % est à tempérer des demandeurs d’emplois qui, découragés, ne s’inscrivent plus, vivent dans la rue ou se replient chez les parents qui peuvent encore les loger. C’est dans la même trompette que Charles Michel souffle et avec une certaine mauvaise foi aussi.
Ce n’est pas que la manière de faire du fric qui se mondialise, les trucs et ficelles des accompagnateurs politiques aussi.
La banque centrale américaine (Fed) a relevé son taux d'intérêt directeur pour la première fois en presque dix ans. Il faut croire que le taux zéro n’a pas tenu ses promesses, puisque la croissance américaine pour 2016 oscillera entre 2,1 et 2,6, cette progression qui ferait hurler de joie notre ministre des finances n’a pas l’air d’emballer l’Administration américaine, pour peu qu’on suive la conjoncture, l’effondrement des prix du pétrole étant une tendance durable, pourrait faire descendre la croissance en-dessous des 2 %.
Mais il y a plus grave ! Il y a comme un revenez-y des mauvaises manières des débuts de la crise de 2008, mieux, on a cru que les banques allaient changer ? Il n’en est rien.
C’est la grande faiblesse de nos journaux d’information générale, l’économie et les finances n’y sont que rarement exposées à la lecture du public et, presque toujours, de manière à rassurer l’opinion. Le journaliste d’investigation n’est pas encore parvenu à vulgariser les termes techniques que les économistes pratiquent entre eux, comme jadis les médecins se parlaient en latin.
Voilà pourquoi personne n’avait vu venir la crise de 2008, mais par contre, tout le monde croit qu’on est sur la bonne voie pour la laisser loin derrière nous.
Quelque chose me dit que les journaux financiers français et anglais partagent à nouveau une inquiétude qui n’est toujours pas perçue par les quatre grands journaux généralistes francophones.
Voici en quelques faits des indices qui devraient sortir les journaux de la torpeur des réveillons.

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En moins d’une semaine, trois hedge funds américains ont annoncé leur liquidation pour avoir investi imprudemment dans les dettes à haut risque des entreprises. On se croirait revenus sept ans en arrière ! Les Bourses craignent un effet domino. La planète financière est à nouveau dans la tourmente. D’importantes sommes sont à nouveau parties en fumée. Les entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson ne sont pas de petites affaires sans importance.
Le 10 décembre, le fonds mutuel américain, Third Avenue, rendait l’âme, alors qu’il devait faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et de remboursement de la part de ses clients (le coup classique). Il s’est engagé à liquider un portefeuille estimé à 788 millions de dollars (720 millions d’euros), investi dans des titres de dettes d’entreprises.
Le 11, c’est le tour du fonds Stone Lion Capital, placements à haut risque et dettes classées en junk bonds (obligation pourrie). En cause, un de ses hedge funds gérant 400 millions de dollars dans l’incapacité de rembourser la clientèle.
Enfin le 13, Lucidus Capital Partners, après avoir liquidé la totalité de son portefeuille estimé à 900 millions de dollars, se dit exsangue et out, après avoir constaté la détérioration du marché de la dette à haut risque.
Déjà sous haute tension de la hausse des taux américains, ces liquidations ont mis le monde financier en émoi. Des économistes connus ont fait remarquer que les responsables de Stone Lion Capital étaient d’anciens traders de la banque américaine Bear Stearns dont la faillite en 2008 avait été le signe avant-coureur de la crise de septembre 2008, marquée par la faillite de Lehman Brothers et la crise des subprimes.
Voilà qui pourrait s’appeler une affaire de famille !
Est-ce le signe que la crise repart ? La question est de savoir combien de hedge funds vont faire faillite.
Tous ces gens imaginent à nouveau des scénarios de panique bancaire (bank run), où les clients courent récupérer leur argent, par peur qu’il ne soit trop tard, provoquant l’écroulement du système.
Malgré la placidité légendaire de l’investisseur belge et l’angélisme des petits épargnants, le coup de Didier Reynders vidant les caisses de l’État pour sauver les banques ne pourrait se faire une deuxième fois, nous sommes trop endettés. Les coquins qui nous ont dépouillés par l’augmentation de la dette ont menti lorsqu’ils nous ont déclaré que l’opération était neutre et que les banques avaient remboursé capital et intérêt.
Mais, qu’est-ce que vous voulez ? On s’apprête à courir au Luxembourg acheter des marques de champagne là-bas à 14 € qui coûtent en Belgique de 25 à 30 € avec les taxes ! Et pourtant, même dans cette promenade pour les prix, il y a comme un parfum des dettes de 2008. Savez-vous pourquoi vous allez faire 220 Km, aller et retour ? Pour rembourser une dette que Reynders avait aggravée en votre nom au motif qu’il fallait sauver l’emploi des banques ! Depuis, on a licencié dans le système bancaire ceux qui, en principe, ont évité la porte en 2009 !

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