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31 août 2016

La Boétie était-il populiste ?

La Boétie se taraudait déjà l’esprit en 1549 à la question de l’autorité d’un seul sur la multitude. « Pourquoi, écrivait-il, un seul peut gouverner sur un million, alors qu’il suffirait à ce million de dire NON ! pour que le gouvernement disparaisse ».
« Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un » fut rédigé par un jeune homme de 18 ans, ce qui étonna Montaigne qui voulut connaître le jeune La Boétie. Leur amitié dura jusqu’à la mort de ce dernier à l’âge de 33 ans.
Ce court réquisitoire fort savant n’est plus lisible aujourd’hui si nous ignorons tout des nombreuses références qui y sont faites des civilisations grecque et romaine. Il touche néanmoins tout qui est sensible à l’injustice et perméable à la critique raisonnée.
Bien sûr, les temps ont changé. Même si Erdogan est un dictateur en herbe, nous ne sommes plus à Syracuse du temps de Denys 1er. L’infiltration de l’économie dans tous les rouages de la démocratie a considérablement dilué les autorités. Big Brother est évidemment un symbole qui rassemble en une seule image les faiseurs de pluie que sont les grands capitalistes.
Les peuples asservis à leurs élus sous prétexte de démocratie sont-ils vraiment au fait que ceux-ci sont eux-mêmes condamnés aux lois du commerce et à l’influence des personnalités de la finance ?
Comment, dans cette situation que La Boétie ne pouvait connaître, faire dire « Non » à l’ensemble des asservis ?
« …je désirerais seulement qu’on me fit comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un Tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir de leur nuire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui, que de le contredire. ».

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L’argent remplit parfaitement le rôle que La Boétie imputait à un tyran.
Outre le nombre de ses valets, on compte des systèmes, des institutions, des principes, tous plus ou moins replâtrés avec la démocratie et la morale par les « bouffons du roi », sans oublier la multitude complètement asservies.
C’est dommage.
C’est dommage quand tout fiche le camp et que l’organisation du travail qui découlait du principe de l’argent roi soit si mal-en-point, parce que c’était une bonne idée de ramener tout à un même dénominateur commun, d’effacer le troc comme trop imprécis et de prélever sur ce qui est produit le pourcentage nécessaire à la conduite de l’État.
Mais, on avait oublié l’essentiel. La domination est dans le caractère de l’homme et l’argent s’est toujours trouvé le nerf de la guerre et pas seulement, la cupidité a fait le reste. Ceux qui sont à proximité du sac d’or se servent les premiers.
C’est la règle.
La Boétie n’aurait pas désavoué une réévaluation du « million contr’un » devant ce tyran d’un genre particulier, par exemple en exigeant une remise à plat générale des valeurs. Comment ose-t-on aujourd’hui payer si peu le travail en général et donner tant d’argent « légalement » à certaines professions libérales, les grands commis de l’État et l’on ne compte pas les ministres et la gent parlementaire, les empereurs de la finance et les industriels qui ramassent le fric que les autres gagnent à la sueur de leurs fronts !
Je tiens pour plus utile à la société un agriculteur qui ensemence son champ ou un ardoisier qui répare le toit d’une maison, qu’un avocat qui devient premier ministre sans même jamais avoir exercé le métier pour lequel il a fait des études.
Quel est le rapport qui existe entre quelqu’un qui se lève tôt le matin, laboure le champ d’un autre et rentre chez lui à la nuit pour recommencer le lendemain et ainsi de suite jusqu’à la fin de sa vie et un ministre qui perçoit vingt ou trente fois le salaire du laboureur ?
L’intelligence ? Qu’est-ce qu’on sait de l’intelligence d’un saisonnier, quand on voit ce qu’un député ou un ministre peut dire comme conneries ?
L’opportunité d’avoir fait de bonnes études ? Qu’est-ce qu’on sait des aptitudes de l’ouvrier de comprendre des choses qui passeraient éventuellement au-dessus de la tête d’un Reynders ou d’un Michel ?
En réalité, ce qui dérange c’est le plus grand nombre. Un patron est tout seul devant la cagnotte, en plus par des hérédités ou des initiatives heureuses, il a le droit de puiser dans la caisse. Pour les autres, c’est du vol. Pour lui, c’est du droit.
C’est tout le problème de la banque comme de la démocratie, les mieux servis sont à proximité de la cagnotte. Le contrôle du peuple ? Vous voulez rire ? Ce contrôle là c’est du populisme, puisqu’il est fait par les mieux servis.
S’il fallait raisonnablement donner à tous selon son mérite en proportion des efforts et des responsabilités, nos puissants, nos grands démocrates, nos grands patrons, nos banquiers gagneraient si peu que beaucoup d’entre eux seraient incapables de gérer leur budget.
Elle est là l’idée de La Boétie transposée à 2016 : remettons les prétentions de chacun à plat dans la grande discussion du million contr’un et nous verrons bien qui aurait raison : la multitude ou l’autorité d’un tyran (l’argent) ?

30 août 2016

Billet de Placidie.

Il n’y a que dans les ministères et sur nos chaînes RTL et RTBF qu’on estime que tout baigne. S’il n’y avait pas Daech et la FGTB, ce serait parfait !
Ailleurs qu’en Placidie, on n’en est pas si sûr. Des démocraties jadis en béton se fissurent. A quel moment nous sommes-nous plantés et quand les autres s’en sont-ils aperçus chez eux, tandis que nous, nous chassions le Pokémon et Gerlache le populisme ?
Trente ans à peine que l’ordre mondial avait été décrété libéral et pour toujours. La Russie rejoignait l’Occident sous l’emblème du fast-food. La Chine jalousement surveillée par son parti unique célébrait sa nouvelle vocation : le commerce avec l’Occident. La chemise à cinq euros dans nos commerces, mais à 50 cents en Import donnait du tournis aux fabricants de containers qui ne suivaient pas à la commande.
Nos vives intelligences, encore au pouvoir aujourd’hui et donc qui sont toujours vives, entrevoyaient sérieusement la fin de l’histoire ! À part le prix de la céréale et les progrès sur les prévisions météorologiques, de quoi allait-on bien parler ?
L’Union européenne s’apprenait dès les petites classes. Aujourd’hui, le moindre chuchotement à l’école sur l’état des relations européennes susciterait une plainte des parents d’élèves.

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L’OTAN tenait lieu de bras armé, même si ce bras était américain. On pensait même que par sa seule force économique, l’Europe serait inattaquable.
À nous les joies du commerce, aux américains le plaisir de porter haut la paix démocratique et la responsabilité du tri entre les bons et les mauvais, notre politique extérieure étant devenue purement commerciale.
Tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent ne relève ni de la nostalgie, ni des divagations d’un vieux branleur, mais bien de ce que des adultes de plus de cinquante ans ont ressenti et ressentent encore de cette période.
À part Thermomètre Michel au beau fixe, les énamourés des ondes et les bouffons des télés, le monde s’est aperçu que l’optimisme est mort à trente ans, laissant seuls au monde ses enfants pessimistes.
L’ordre libéral regimbe. Il fait sa crise d’autoritarisme. Le géant d’Anvers terrorise Thermomètre Michel. Seul, le Prozac des vivats de ses bouffons apaiserait ce dernier. Depuis qu’elle est debout derrière son comptoir, Hakima fait tantôt hôtesse ou serveuse de bar, suivant le type d’information. La téléréalité finira par nous inviter à faire des passes avec le personnel dans les étages, à condition de poursuivre l’abonnement.
Ces gens vivent dans le passé, alors que nous, nous sommes déjà dans une merde profonde.
Le New York Magazine prédit que les États-Unis pourraient s’affaiblir dangereusement parce que trop démocrates. Un document du Forum Économique Mondial établit que l’ordre mondial est défié par des gouvernements autoritaires puissants et des mouvements antilibéraux fondamentalistes.
L’ordre économique mondial pourrait reprendre à son compte la parole de François Mitterrand à propos du chômage « on a tout essayé »… sauf que les États disent que l’ordre économique a oublié d’essayer l’autorité : le chef, qui se fiche des Lois pour ramener de l’ordre dans la maison, voilà l’avenir !
Si ce n’est qu’en Placidie, seule la moitié Nord est saine et peut recevoir le chef qu’elle mérite. Le temps serait-il venu pour Bart De Wever ?
Selon Larry Diamond, expert du fait démocratique, «entre 2000 et 2015, la démocratie s’est effondrée dans 27 pays», tandis que «de nombreux régimes autoritaires existants sont devenus encore moins ouverts, moins transparents et moins attentifs à leurs citoyens».
Nous, on se contentera de la lutte entre Thermomètre Michel et Salvatore Adamo, remplaçant au pied-levé Elio Di Rupo. De l’autre côté du cordon, Geert et Bart sont unis pour le nouvel empire.
Ça tombe bien, ils croient encore tous les quatre au libéralisme ! C’est une question de chef, on vous dit.

29 août 2016

Reprise en chaussettes

Que dire de ce gouvernement de mirliflors, fier-à-bras de parti, attachés à la patrie comme le fils au bas-de-laine de la vieille !
Que penser du bel échantillonnage de penseurs conventionnels à la reprise du dimanche midi sur RTL… de cette engeance prête à tout pour « respirer encore un peu Monsieur le Bourreau », bien décidée cependant, que nul ne lui coupât les vivres, sinon à quoi bon vivre ?
Et de ces industriels prétentieux et cupides et de la kyrielle d’irresponsables responsables de notre avenir…
Rien que de très élémentaires.
La société a changé. Nul ne le conteste. Personne ne s’est demandé si c’était en bien ou en mal et lequel ou laquelle du progrès ou de la cupidité changeait ainsi la société,?
C’est qu’en effet, malgré les efforts de tout ce beau monde pour laisser accroire que la modernité rejetait le système de classes, qu’il n’y en avait plus… Hélas ! il y en a encore au moins trois, découpées dans le puzzle social.
Ceux qui ont beaucoup d’argent, ceux qui en ont modérément et ceux qui n’en ont pas du tout.
Ce découpage est la conséquence directe de l’éducation qui pousse nos enfants à la compétition sportive et active. L’individualisme qui naît de cette lutte pour les premières places fausse le comportement social et induit les actifs à la culpabilité, s’ils ne réussissent pas et au triomphe immodeste, son contraire.
C’est tout ce que l’économie mondiale a trouvé pour faire bosser l’humanité en cadence et en silence. C’est génial qu’elle pousse à la fortune ou à la misère, comme elle s’est protégée, ce n’est jamais de sa faute !
Bien entendu tous les obstacles qui concourent à tempérer l’élan général vers la réussite sont des freins qu’il faut balayer selon les lois de l’économie. Moins l’État redistribuera les profits sous la forme d’aide sociale à toutes les vies précaires, les malades, les chômeurs, les pensionnés, mieux le monde libéral rêvé par le MR se portera.
Voilà déjà un penchant libéral qui, en lui-même, détermine la pérennité de la lutte des classes.
Question pratique, la gentrification dans l’habitat est un autre signe de la lutte des classes.
Pourquoi les pauvres sont-ils regroupés dans certains quartiers et les riches dans d’autres ? La gentrification, c’est-à-dire la progression des quartiers résidentiels sur des zones jadis d’occupation ouvrières et inversement l’abandon des quartiers jadis sélects par la vétusté ou la mise hors mode des habitations, n’est-ce pas le signe évident que les classes de cette société ne cohabitent pas, se déplacent souvent, mais ne se fréquentent jamais ?

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Quoique nos mirliflores et leurs bouffons des gazettes protestent du contraire, si cette société n’a même jamais eu un début d’assimilation, c’est tout simplement parce que le système l’interdit.
C’est l’effet de la compétition et la récompense d’un seul vainqueur qui est le plus sûr contributeur à la persévérance des trois paliers sociaux par le critère de l’argent exclusivement.
Tout le reste est du même acabit que discourir sur Dieu, le burkini ou la peine de mort à rétablir, de la foutaise pour désœuvrés du dimanche.
RTL y excelle de tout son gros bon sens conventionnel, la RTBF beaucoup moins, à ce qu’il paraît.
Vous me direz le débat n’était pas dans ce que vous décrivez.
Justement, voilà pourquoi tout va de travers dans ce fichu pays. On n’ose plus y aborder les vraies questions. Celles qui fâchent vraiment, tant elles mettraient le doigt sur nos plaies.

28 août 2016

Télé badaud

J’aimais bien Pierre Bourdieu, sociologue, écrivain, mort trop vite à 72 ans en 2002. Il a dominé la pensée française à tel point qu’aujourd’hui encore on se réfère à lui. Il a excellé dans la critique des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. Je relis parfois des chapitres de « La distinction », une somme nécessaire si l’on veut comprendre les facteurs culturels et symboliques, ainsi que la reproduction des rapports sociaux de domination de notre temps. Avec lui, on peut répondre à des questions d’actualité, comme par exemple pourquoi on traite avec dédain et désinvolture le remplaçant de Marc Goblet à la FGTB et comme la parole d’un Reuter de la FEB est prise d’emblée en haute considération, même s’il profère des invraisemblances, voire des conneries.
Juste encore un mot, son œuvre est difficile parce que sa pensée est parfois tortueuse, mais jamais égarée dans le labyrinthe du raisonnement. Il écrit à la manière de Sartre, tout en n’étant pas sartrien.
Bref, Pierre Bourdieu publia en 1996, c’est-à-dire il y a vingt ans « Sur la télévision suivi de L'emprise du journalisme, Paris, Liber, coll. « Raisons d'agir », une centaine de pages actualisées par Mathieu Dejean « Ma vie au poste » – Huit ans d’enquête (immobile) sur la télé du quotidien du journaliste de Télérama Samuel Gontier, qui en dit long sur le bisness du paraître (1).
Comme Alexandre Dumas, vingt ans plus tard, la télévision, est-elle toujours le “formidable soporifique indispensable au maintien de l’ordre symbolique” ?
Des émissions de téléréalité aux talk-shows, en passant par les éditions spéciales des chaînes d’info en continu, les JT de l’inoxydable Jean-Pierre Pernaut et les émissions politiques, Gontier montre, exemples précis à l’appui, que les valeurs exaltées par le champ audiovisuel coïncident étonnamment avec celles du marché et de la concurrence.
La télévision surajouterait-elle sur la presse pour offrir au système une longévité maximale ? L’insistance avec laquelle l’ensemble des chaînes a pris acte de la disparition des classes sociales et de leurs antagonismes, a quelque chose de tellement arrangé, que cela paraît quasiment commandité, hallucinant !

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Suit une liste non limitative de ce que chacun peut observer devant les étranges lucarnes : tyrannie des émotions grâce à la multiplication des faits divers, amour de la compétition (des JO à Koh-Lanta et le foot surtout, empereur de l’audiométrie), sexisme, consumérisme (sauf Arte sans annonceur), ethnocentrisme, etc… la télévision, mass-média par excellence, valorise l’insignifiance, presque par réflexe.
Avez-vous remarqué comme le temps qu’il fait et fera demain prend une part de plus en plus importante dans les journaux télévisés ? La “poussée du mercure” vers le haut ou vers le bas mobilise l’attention de longues minutes. On ressort le couplet que les vieux dans les hospices ne boiront jamais assez. C’est particulièrement vrai cette semaine, alors que la Turquie est en passe de devenir une nouvelle Syrie et à part l’excursion de dix chars turcs de l’autre côté de la frontière, c’est tout ce que l’on sait de ce qui bouleverse déjà les données du conflit au Moyen-Orient.
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1. Ma vie au poste – Huit ans d’enquête (immobile) sur la télé du quotidien (La Découverte), 264 pages, 17 €

27 août 2016

Un mec sans langue de bois.

Nous voilà dans une relation étroite entre l’idéologie bourgeoise et l’opinion, quand il est fait grief à Jean-François Tamellini, le remplaçant de Marc Goblet à la FGTB, d’user de termes excessifs à l’encontre du pouvoir politique et économique.
Je ne reproche pas aux journalistes politiques de collationner « les injures » et les « propos diffamatoires » de Tamellini, ni de renvoyer à l'initiative citoyenne "Moi, je travaillerai", qui s'oppose aux grèves et défend le droit au travail, la lecture édifiante d’un florilège des morceaux choisis du remplaçant, je reproche aux journalistes de manquer de culture et d’être ignorants des sens proposés des dictionnaires à certains mots valises employés par Tamellini.
Que cette même presse ait pris le parti de défendre la démocratie liée au libéralisme en ignorant le contexte actuel dénoncé par une autre presse (1) qui y voit une démocratie malade du libéralisme, c’est l’autre face du problème, puisque la presse dévouée au pouvoir jette l’anathème à son tour, parfois en mots tout aussi violents, sur ceux qu’elle recouvre de la même opprobre de populistes.
La Raison employée par la bourgeoisie pour se donner des connaissances théoriques et pratiques aboutissant à l’idéologie libérale, se conçoit tout aussi bien en dehors du rationnel, que la philosophie de Marx, dans la société de classes qui développe ses convulsions devant nous.
On ne voit que trop bien pourquoi la presse n’établit pas un juste équilibre entre elles. Cette presse en Belgique est au service du système cadenassé par une oligarchie qui ne laisse imprimer que la « bonne parole ».
Lorsque Tamellini emploie pour désigner les gens du gouvernement le mot « voyou », terme que Richard III utilise également pour les mêmes raisons, il conviendrait de se référer aux sens 2 et 3 des dictionnaires et pas au sens premier (Gamin des rues, déluré et mal élevé) soit « avoir des procédés de voyou » ou encore « qui est digne d’une canaille ». Canaille serait même de loin le mot juste (une personne digne de mépris), si ce n’est que l’usage en a été perdu dans ces temps de perte de vocabulaire.
Charles Michel est une canaille parce qu’il n’est pas au service des pauvres, quand il distrait les moyens de l’État par l’impôt à d’autres fins et qu’il le sait.
"Ecervelés", "branquignole", "menteurs pathologiques", "incompétents notoires", "pantins", "pingouins", "copains de nazis", écrit Tamellini. On ne va pas refaire le coup du dictionnaire, sinon de finir la journée dessus. À ce propos, le journaliste 2016 vit la torture du caméléon qui doit se fondre dans le décor. Si c’est un amoureux des mots et des formes, il doit être bien malheureux, obligé de calquer sur la pensée unique la suppression des mots pastels qui nuancent encore le destin économique de ce qui reste de la démocratie.

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Tamellini, en vrai enfant du peuple, n’est pas de ce monde là. Il ne sait pas l’art de parler pour ne pas dire grand chose et apprendre aux autres tout ce qu’ils savent déjà.
Avec une licence d’avocat en poche, il se serait bien gardé de dire ce qu’il pensait. Et la presse, avec quelque goût pour l’enquête parallèle, aurait pu vérifier si Tamellini dit vrai.
"C'est la FEB qui écrit les textes du gouvernement", assure-t-il sur les ondes de la RTBF. "Je peux le prouver. C'est le cas pour les pensions".
Que dire de mieux ?
Réponse des intéressés à laquelle la presse ajoute son petit grain de sel en empathie anti populiste « Une provocation qui n'est pas passée inaperçue auprès des organisations patronales. "Tamellini est dans la droite ligne de ce que fait toujours la FGTB: taper sur tout ce qui propose un développement économique", rétorque Vincent Reuter, Administrateur-Délégué de l'Union wallonne des Entreprises dans le journal L'Echo. »
Si c’est Reuter qui le dit !... Par contre un qui aurait mieux fait de la fermer, c’est le patron de Pairi Daiza, Eric Domb : "Ce genre d'affirmation, c'est du populisme, qu'il soit de droite ou de gauche". Quand on vit des visiteurs pauvres et riches du parc, commercialement, cela s’appelle une maladresse.
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1. Essentiellement la presse française contestataire. Il y a longtemps que les capitaux belges ne s’investissent plus dans ce genre d’informations. La démocratie libérale paie ses bouffons, pas ses détracteurs.

26 août 2016

Votera, votera pas ?

Vous êtes Bouchez ou quoi ?
Comme ils sont bien ces petits MR, de vrais petits caïmans prometteurs. Ils espèrent remplacer les vieux crocodiles aux commandes de la politique libérale. Louis Michel en sac croco de chez Hermès, ce n’est pas encore fait. Il est toujours dans le marigot à se goinfrer. Il a assuré ses arrières avec le fiston Charles qui monte en puissance à l’ombre de la N-VA. Il y a du mou à la ligne, le vieux n’est pas encore ferré. Il s’accroche aux herbes de la vase. Ce n’est pas demain qu’on le sortira de la mangrove de Jodoigne.
Et puis, il y a encore Reynders qui a raté l’Europe et qui a faim d’emplois. Il patiente à l’ombre d’un De Decker à Uccle. Il ne faut pas négliger Didjé, ce vieux prédateur à l’affut dans son nouvel habitat, qui s’adapte et qui attend que ça morde.
Alors, Georges-Louis Bouchez devra se montrer patient.
Il n’y a pas pire qu’une mise en réserve dans les cartons d’archives. Georges-Louis le sait. Ce n’est pas pour rien qu’il a accolé Louis à son prénom Georges, pour astiquer le vieux et pour les qualités qu’on lui prête. Le MR, c’est comme faire du scoutisme. Louis au parti, c’est comme un badge de cuisine ou de secourisme à la patrouille des mouettes.
Georges-Louis Bouchez a mis les bouchées doubles comme son prénom, le temps de pousser la tête par le soupirail des archives et dire « hé ! les gars, j’existe ».
Manque de pot, il perd coup sur coup une assiette garnie au parlement Wallon que Jacqueline Galant lui reprend à la suite de l’inénarrable parcours de la ministre et son échevinat à Mons, court-circuité par Elio Di Rupo que le MR titillait sur la place montoise.
Voilà l’histrion libéral qui rebondit, juste en fin de vacances, quand l’agitation médiatique reprend son cours, au bon moment !
« Le Mouvement réformateur organisera le 21 septembre une réunion publique afin de proposer la fin de l’obligation de vote » (La Libre Belgique). Et qui charge-t-on d’orchestrer ce vaudeville ? Georges-Louis, bien sûr, on lui devait cette compensation d’ego.
A priori l’idée paraît être une bouffée d’air de liberté. Après tout, vote qui veut et celui qui a envie d’aller à la pêche ou de rester au lit ce jour-là aurait pu être sanctionné d’une petite amende (ce qui ne s’est jamais plus présenté systématiquement depuis 1946).
Évidemment, on ne joue pas la liberté au dé dans ce parti. Avec le Charles au gouvernement à faire les poches des petites gens, c’est le moment de faire diversion.
La Libre nous livre le fin fond de l’affaire : «Le vote obligatoire ne renforce pas l’intérêt pour la chose publique. Il renforce, au contraire, les conservatismes», a expliqué Georges-Louis Bouchez, délégué général du MR à l’origine de l’initiative. »
Conservateur dans l’âme, voilà qui devrait pourtant le satisfaire, sauf que c’est du parti socialiste dont il est question. C’est ainsi qu’on apprend qu’il y a deux conservatismes, celui de la droite qui est excellent et celui de la gauche qui est franchement médiocre.

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Notre héros estime que le vote obligatoire favorise le Parti socialiste. On est au cœur de la motivation du beau jeune homme. Comment réduire les portions du gâteau du PS wallon ? Ceux que ça emmerde d’aller voter, à pied d’œuvre, c’est plus fort qu’eux, ils votent Di Rupo, Onkelinx, Magnette, Demeyer, plus rarement Marie‑Christine Marghem, Christine Defraigne ou Jacqueline Galant. Allez savoir pourquoi ?
Avec la combine Bouchez, le MR pourrait se ressaisir, prendre au PS ce qui lui fait des couilles en or en Wallonie et devenir un vrai parti majoritaire, quand il se lance dans des alliances avec ses amis flamands.
La Libre, très polie, donne du Monsieur à Georges-Louis pour conclure finement
« Monsieur Bouchez estime que l’obligation de vote actuellement en vigueur accorde un avantage au PS dans ses bastions liégeois et hennuyers. Selon lui, le caractère obligatoire du vote pousse aussi certains mandataires à la passivité, étant donné qu’ils sont certains d’être réélus. » Pour que ça marche encore faudrait-il que les abstentions ne soient pas réparties entre les partis en fonction de leur importance. Il existe un courant qui souhaiterait les dissocier du scrutin comme étant une sanction envers les partis traditionnels. Ce serait plutôt cette formule qui rendrait son emploi régional à Georges-Louis.
Voilà encore une belle réunion pour rien puisque le MR devrait obtenir une révision de l’article 62 de la Constitution et qu’il a besoin des voix socialistes pour faire l’appoint… à moins, puisqu’on n’est plus là-dessus, qu’une simple majorité avec l’apport des voix flamandes suffirait dans un tour de passe-passe dont les partis flamands avec les barons du MR, tout feu tout flamme, ont le secret.

25 août 2016

Fin de la belle saison en France.

Sarko fait le show cette semaine. C’est une première, l’ex-président français pose un acte de candidature original chez les Républicains par livre interposé "Tout pour la France" ! Avec un titre pareil, il ne pouvait s’exclure du « tout », donc il est candidat ipso facto !.
On peut détester ou adorer cet homme, c’est incontestablement une bête politique ! Nous verrons par la suite s’il a conservé le formidable talent qu’il avait de convaincre les foules. "J’ai senti que j’avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire", écrit-il en introduction, plaçant d’emblée sa campagne sur le plan des idées de l’homme providentiel. Mais, l’opinion publique est versatile. La détestation de l’ex-président et de l’actuel est du jamais vu dans les sondages. La France l’attend… pas les français, en quelque sorte.
Sans vouloir prendre parti, du reste ma nationalité belge me place en-dehors de la polémique franco-française, ce qu’on reproche le plus à Sarkozy, les nombreuses affaires où son nom est en filigrane, est le résultat d’une activité débordante hors-norme qu’un Hollande ne saurait égaler.
Hé oui ! on ne peut entreprendre beaucoup, sans déléguer un peu et en prenant soi-même des risques.
C’est un paradoxe bleu-blanc-rouge, l’électeur veut un président actif sans bavure ni dérapage. Il est évident que de ce point de vue Hollande sortira irréprochable de son quinquennat. Si on exclut une petite affaire de fesses, tout de suite « réparée » par l’absence à l’Elysée de la suivante, il n’y aura rien à signaler, mais que d’atermoiements, de fautes de cap, de revirements ! Ça aussi, les Français n’en veulent plus.

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L’excellente journaliste Ghislaine Ottenheimer analyse le livre de Sarkozy dans Challenges.
« Si l’identité, l’immigration et l’islam sont des thèmes majeurs dans son livre (il veut mettre fin au regroupement familial, réformer le droit du sol), l’ex-président consacre aussi de nombreuses pages à l’économie et à la question de la compétitivité. Il faut selon lui, travailler davantage et accorder plus de libertés aux entreprises, notamment sur le temps de travail. Pour soutenir la croissance, il veut relancer la consommation grâce à un choc fiscal: baisse immédiate de 10% de l’impôt sur le revenu, fin de l’ISF, suppression des droits de succession jusqu’à 400.000 euros (1). …En contrepartie il promet une baisse de la dépense publique de 100 milliards. Avec la suppression de 300.000 postes de fonctionnaires en 5 ans, l’allongement de la durée du temps de travail dans la fonction publique d'Etat à 37 heures payés 37 heures, l’allongement de l'âge de départ à la retraite à 63 ans (contre 64 ou 65 pour ses concurrents), l’alignement des régimes spéciaux sur le régime général, et la dégressivité des allocations chômage de 20% au bout de douze mois. Mais comme il sait qu’il est difficile de se faire élire avec seulement du sang et des larmes, il veut aussi rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires. »
Sur certains points on jurerait un programme du MR belge. Il n’y a rien qui serait de nature à déplaire à nos entrepreneurs habitués du Club Lorraine. La poursuite délibérée du système économique tel qu’en lui-même, tout reste figé. Sarkozy ne touche à aucune règle qui changerait le marché. La crise est permanente et sera donc d’un budget à l’autre supportée par le social et les salaires, dans le cadre de la mondialisation, bien entendu.
C’est bien la droite ligne de l’article précédent « L’été meurtrier » dans ce qu’il y a d’erreurs d’une politique européenne de base.
Sarkozy est en cela bien d’accord avec Hollande et le PS !
Ainsi, ces deux candidats à la présidence laissent un formidable boulevard à Marine Le Pen qui a compris et qui fait du Trump en plus intelligent. Reste l’inconnue de l’extrême gauche avec Mélenchon. Ce dernier sera-t-il fédérateur ? C’est à suivre.
Quant au renouveau du PS avec Montebourg et les anciens frondeurs, tout au plus sera-ce un élément supplémentaire pour faire perdre Hollande au cas où il se représenterait.
L’embellie du chômage laisse supposer que Flanby ira au primaire du parti. S’il s’en sort, il sera battu au second tour de l’élection majeure (s’il n’est déjà pas out au premier !) contre tout qui se présentera à droite contre lui.
Alors en 2017, après la défaite, le PS traversera une crise profonde et il ne faudra pas moins d’une refondation de ce parti pour repartir sur de bons rails… dans dix ans !
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1. En Belgique, c’est un véritable hold-up permanent des pouvoirs publics sur les petits héritages, un vol pur et simple ! Les gros héritages échappent à cette confiscation par des transmissions très élaborées par des cabinets d’avocats spécialisés.

24 août 2016

L’ÉTÉ MEURTRIER

C’est le titre d’un film. Ce pourrait être celui des illusions que nous nous faisions sur ce qu’on a appelé improprement la démocratie et qui n’était que son brouillon.
Eh bien ! même l’esquisse : c’est fini.
Outre le parcours de la Suédoise avec le flamingantisme renaissant, la dentelle incroyable des gouvernements des Régions qui sont autant de moyens de jeter l’argent par les fenêtres, le fédéral champion des mesures de droite… l’observation de nos voisins d’Europe et d’Amérique qui fait penser que nous ne sommes pas les seuls à surfer sur la catastrophe, nous voilà avertis !
Notre génération finit une aventure, en quelque sorte un mariage entre le libéralisme économique et la démocratie. C’est un échec !
Les attentats divers et variés orchestrés par la délinquance européenne et immigrée au service de Daech, le référendum britannique qui a assommé l’Europe, la naissance d’un dictateur, Erdogan, qui nous voit à son niveau puisqu’il sonne à notre porte pour entrer dans la famille, l’investiture au parti républicain US d’un aventurier de la finance, Trump, candidat aux élections, le processus de décomposition est en marche. Cioran avait vu juste.
Cet été aura condensé toutes les surprises et toutes les désagrégations.
À commencer par l’ordre mondial, économiquement accepté par les penseurs libéraux et unanimement condamné par les peuples, séculaire et immobile, il était en réalité un volcan dont le magma se réveille. Nous allons vers l’inconnu, sans munition, sans vivre, les chefs la tête ailleurs n’ont l’esprit tourmenté que par leur réussite. Comme Charles Michel, ils sont aveuglés de leur propre éclat.
Le camp de ceux qui voient le désastre dans l’essor du populisme désigne tout naturellement les masses ignorantes à qui on aurait donné trop tôt un magnifique jouet : le suffrage universel.
Si je puis me permettre… le défaut majeur à la base de nos malheurs vient surtout du mélange des genres. La théorie de la dissolution des classes met le destin commun dans un melting-pot où la gauche classique a perdu son âme. On a pu voir le MR fêter le travail le Premier Mai sans aucune pudeur et le PS jeter les bases des sanctions futures, pénalisant les chômeurs actuels.
La gangrène est partout, le greffon sain se fait attendre. Les failles des régimes technocratiques soulignent les fautes et les défauts des forts en thème. L’intelligentsia d’État se noie sous le pont aux Ânes des cerveaux officiels.
Nous avons sous nos yeux la fin de l'histoire de la démocratie libérale, qui fut longtemps la panacée miracle du monde et qui n’est plus aujourd'hui qu’un laxatif administré à un mourant.

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Avec Miss May, des eurosceptiques de la trempe de Boris Johnson et de David Davis nommés à des portefeuilles stratégiques, l’Angleterre jettera bien l’éponge. Mais quand ? Plus on attend, plus l’Europe va s’enliser pour finir dans 2000 pages d’un traité de sortie à la Juncker. Les Anglais y gagneront, seule l’Europe devra se ramasser, à la hop que je t’embrouille.
Du côté d’Erdogan, ce n’est pas la grande forme non plus. La démocratie libérale ne sort pas indemne. L'avalanche des arrestations nous fait assister à deux coups d’État en moins de 48 heures : la rébellion avortée de factions de l’armée contre le régime autoritaire d'Erdogan, et la purge de tous ceux qui pourraient remettre en péril la primauté du président sur tous les Turcs.
On passe sur Donald J. Trump, dont on vient d’apprendre que son épouse a fait pute dans sa jeunesse. Je n’ai rien contre, mais dans une Amérique plus puritaine qu’on imagine, cela en fiche un coup. Avec le mari de l’autre concurrente qui se faisait tailler des pipes sous le bureau ovale, la démocratie fait dans le Vaudeville à Washington.
Le plus drôle, ici Gerlache sera d’accord, chez Donald Trump, ce n'est pas le fait qu'il soit unique en son genre, c'est, au contraire, que ses clones se comptent par millions aux States, le fric en moins bien sûr pour la ressemblance parfaite, mais chez les clones, c’est sans importance.
Marine Le Pen en France, Frauke Petry en Allemagne, Filip Dewinter et Bart De Wever pour la Belgique, Geert Wilders aux Pays-Bas et les chefs de file du Brexit au Royaume-Uni, les démocraties libérales sont à deux doigts de rendre l’âme.
Un système hybride naît entre un État fort et une démocratie, une sorte de phénomène nouveau, non encore étudié. Vu sous cet angle, l’économie ne subirait pas de gros changements. Les riches poursuivraient une montée régulière et les pauvres une descente en proportion.
Les élites politiques conscientes, peu nombreuses, sont effrayées par la vitesse avec laquelle le nouveau système pourrait se répandre.
En Belgique, par exemple, avec un gouvernement fédéral non représentatif d’une Région, on est déjà dans un libéralisme non-démocratique, même si la Constitution le permet. Charles Michel est trop mou pour l’incarner. On ne pourrait pas en dire autant de Bart De Wever.
Déjà en luttant contre Daech l’État abandonne certaines libertés, l'establishment politique n’entend plus les demandes des citoyens et opte pour le genre décrit plus haut : un libéralisme dépourvu d’une assise populaire. Même si le libéralisme non-démocratique conserve un vernis démocratique, les citoyens se sentent floués, et c’est grave.

23 août 2016

De Backer chasseur de gaspi !

Ce n’est pas encore le festival des grands soirs de dénonciation quand les Belges patriotes, enfin pas exactement les mêmes qu’aujourd’hui ni la même Europe, militaient pour l’Europe d’Adolphe.
Alors, la Geheime Staatspolizei (« Gestapo » pour les connaisseurs) croulait sous les envois anonymes qui dénonçaient des patriotes, d’un autre genre, ceux de la Résistance.
Je sais la comparaison reste assez hardie dans l’Histoire du patriotisme.
Les nazis étaient ravis. Les Services étaient débordés. On se demande même si ces Messieurs de l’Allemagne nouvelle ne fermaient pas les yeux sur la disparition systématique d’une partie du courrier opérée par des postiers résistants. Ces messieurs n'arrivaient plus à suivre l'enthousiasme des patriotes !
Cela fut sévèrement condamné après 45. Certains maladroits écopèrent d’années de prison, qu’ils ne firent pas. En 47, 48 par là, on avait tout oublié !
Plus de septante années plus tard, on remet le couvert.
Les Allemands se sont amendés. Ils sont devenus de gentils Européens. Nos gouvernements de haute moralité et de mœurs irréprochables ont relancé la lettre anonyme, mais cette fois dans des buts garantis patriotiques à cent pour cent, justifiés et loyaux, avec des fonctionnaires bien de chez nous, certains même étant détachés de la lutte contre l’évasion fiscale à la recherche des voyous en col blanc, pour s’attacher à détruire un peu plus la vie du chômeur qui va tapisser chez le voisin pour se faire cent euros à l’occasion.
Et ça marche !
Philippe De Backer, pas gêné du tout d’être secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude sociale, se frotte les mains. Tous les chômeurs sont des pervers, tricheurs et sans morale qui veulent détruire la démocratie ! Ciel, s’écrie notre hypocrite en chef Charles Michel « le petit Belge serait-il un fraudeur né ? ».
Les chiffres sont là, 6.000 fraudeurs ont été signalés, via le point de contact pour la fraude sociale, qui a moins d'un an d'existence. Les journaux parlent des économies que les radiations et les récupérations vont faire.
Enfin, pas tout de suite. Les fonctionnaires coûtent cher, les inspecteurs davantage. On se demande même si les sommes récupérées seront suffisantes pour financer les services !
Selon Philippe De Backer, ce grand homme d’État « …de plus en plus de personnes en ont assez de la fraude sociale. Nous sommes dans une période d'économies. Les gens sont prêts à y contribuer, mais ne tolèrent plus que les autres se jouent des règles."
C’est vrai à la fin, comment est-il possible d’assister au spectacle honteux de tout ce luxe étalé dans les pires taudis, matériel hifi, télé écran géant et bagnole sur le trottoir ! C’est louche quelque part. Et avec quel argent ? Mais celui des petits employés, ouvriers d’usine qui peuvent à peine s’offrir la même chose tant ils sont mal payés à cause des chômeurs qui gagnent trop !

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C’est ce raisonnement suggéré par le pouvoir et les gazettes qui court les rues, alimenté par la crapule embourgeoisée qui roule impunément dans les grosses bagnoles, ne compte plus ses téléviseurs et délaisse la Tunisie pour des pays plus lointains mais plus civilisés deux mois par an. Fort heureux que la stigmatisation pour parasitisme social descende chez les petites gens, plutôt qu’elle ne remonte. Nos libéraux font aussi bien que leurs pères, qui payaient un sou de mieux le flic que l’ouvrier pour casser la gueule aux grévistes à l’occasion.
Ils dressent des crève-la-faim qui ne supportent pas que d’autres crève-la-faim trouvent une combine de quelques dizaines d’euros pour ne pas finir comme eux ! C’est fort, non ?
La classe au-dessus au moins travaille, disent les dénonciateurs dont la plupart tirent le diable par la queue tout en ne s’étant jamais demandé si c’était à cause du chômeur indécent et antipatriote ou à cause des dépenses de ces messieurs du gouvernement ? Parce que les institutions en double ou triple exemplaires, les facilités accordées aux banques et aux grandes fortunes, les casquettes politiques surmultipliées et à gros salaires, ça pleut !... Voilà qui fait de la Belgique, un des pays les plus mal gérés et des plus ridicules au monde.
Deux tiers des dénonciations seraient fondées et ont donc fait l'objet d'une enquête approfondie. Si je compte bien, un tiers des dénonciations, soit près de deux mille sont des actes de nuisance ! C’est-à-dire que l’État emploie un tiers des employés attachés à cette mission exaltante pour rien, par pure perte de temps et gabegie !
Fort de ce succès « Le secrétaire d'Etat souhaite que les administrations communales et les CPAS utilisent la méthode. »
La Belgique fliquée, saturée d’espions par caméras interposées, de portiques et de gardes supplétifs, pourrait se doter grâce à l’admirable De Backer d’une troisième colonne dénonciatrice en vue d’un éveil patriotique, jusque dans nos CPAS et nos maisons communales !
Reste une chance : De Backer est Flamand pur jus. Dans une Flandre indépendante, il garderait son patriotisme rien que pour les Flamands ! Ça donne des idées…

22 août 2016

Charles Michel.

En France, à la rentrée on s’attend à un déferlement de candidatures pour les primaires, premier obstacle pour le poste suprême en 2017. La presse s’interroge sur les motivations qui poussent tant d’hommes et de femmes politiques à briguer l’emploi.
En Belgique, l'emploi suprême est celui de premier ministre. L'étage au-dessus est réservé.
Modestement, au spectacle de la chasse au poste, le public se contente de ricaner devant les poses des ministrables, à part les galons cousus sur les manches et le fric qui en découle, pourquoi tant d’appétit ?
Nous n’avons ni De Gaulle, ni Bonaparte, ni Jeanne d’Arc, nos candidats sont de ridicules présidents de parti, accrochés à leur fauteuil comme des poux à la tignasse des bambins de gardienne.
Quoiqu’on dise, les motifs sont les mêmes qu’en France, la même ambition, la même haute estime d’eux. Les messages sont identiques : ils étaient destinés à en être. Sarkozy a le « devoir » de sauver la France. Charles Michel est persuadé qu’il a sauvé la Belgique en minorisant les Francophones au Fédéral, veste retournée à 180°.
Grâce à la rampe de lancement paternel, il lui fut plus facile qu’à d’autres d’accéder sans trop de rivaux malveillants au premier palier de l’ascension. Ceux qui ne connaissent pas les partis politiques de l’intérieur ignorent comme ce palier est le plus difficile à atteindre pour tout le monde, sauf pour les fils de… qui y ont une place d’office.
Le reste est plus facile, avec la main protectrice paternelle, de moins en moins visible jusqu’au sommet où nous avons droit en direct aux pleurs de bonheur du père.
Le premier ministre n’a pas inventé la poudre, de lui vous n’espérerez rien d’innovant, de moderne, de personnel. Ce sont des hommes de cette sorte qui font les plus longues carrières. Il ne fait rien qui soit susceptible d’être critiqué par la droite qui l’a élu. Il sauve les meubles d’une Belgique bourgeoise qui entend bien ne pas disparaître sous les coups des partis encore plus à droite que le sien, flattant l’opinion flamande. Il établit les budgets comme le banquier le fait avec des comptes clients. Non pas en bon père de famille, mais en défenseur de la classe dont il protège les intérêts. Les budgets, avec toujours un léger déficit, établissent leur délicat équilibre sur le dos de la population, la rente et le capital sont épargnés. Cela se fait parfois massivement, comme lorsqu’il a relevé la taxe sur l’électricité, puisant pour le coup des millions supplémentaires dans les poches des pauvres gens et d’autres intéressantes mesquineries dont son ministre et complice Bacquelaine a le secret sur les pensions des vieux.

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Il donne l’apparence de fermeté dans ses discours, tout en gardant une attitude humble. Il court à chaque attentat saluer les victimes avec cet air de compassion qui veut faire croire qu’il s’intéresse aux autres, alors qu’il n’a qu’un seul objectif : sa carrière !.
Tout, dans son comportement dénote l’ambitieux autoritaire qui dissimule mal, s’effaçant devant plus forts que lui, mais momentanément et en rongeant son frein.
Ses pairs ne l’ont pas élu pour qu’il fasse du social, ses électeurs non plus, persuadés que l’État social n’est pas la formule qui contraint de se louer pour de moins en moins cher.
Cet homme est coupable de laxisme dans la gestion des finances de l’État, en laissant celui-ci fonctionner sur un grand pied, non pas en prodiguant trop d’argent aux plus démunis, puisqu’il s’applique à leur retirer quasiment le pain de la bouche, mais en laissant courir les habitudes de luxe, les institutions inutiles, les salaires élevés de la classe politique, des hauts fonctionnaires, généraux et juges hors catégorie, comme si l’État était encore en capacité de le faire, devant la misère qui se généralise.
Cet ambitieux conduit bien sa barque. L’État n’est pas démembré, les réformes n’ont pas entamé le statut de la bourgeoisie. La Belgique ressemble fort à un paradis fiscal, de riches étrangers s’installent chez nous. On le félicite pour ça !
Quand il ne sera plus premier ministre, il restera dans l’Histoire comme celui qui a osé la Suédoise pour sauver les meubles. L’homme de main qu’il fallait au capital pour surmonter sa propre crise et la faire payer à d’autres. Celui qui a conservé son masque de serviteur de l’État tout en étranglant la population misérable.
Charles Michel est-il vraiment doué ? A-t-il l’intelligence que certains gazetiers lui attribuent ? Peut-il être le capitaine courageux aux jours de grande tempête ?
Il a fait le ménage et étrillé proprement son rival Didier Reynders, mais il ne faut pas oublier son père qui est aussi pour beaucoup dans la victoire du fiston.
Pour le reste, il finira son mandat sous les applaudissements des gens de sa classe. Puisqu’il ne s’embarrasse plus de majorité régionale, il pourrait encore se faire voir au balcon des vanités, dans les futures législatures, à condition que la N-VA soit contenue en Flandre par les autres partis. De toute manière, le petit Chastel, président du MR, garde la maison pour que Michel redevienne le président du MR, le cas échéant.

21 août 2016

Des dieux et des Hommes.

Ça tourne toujours mal quand les prosélytes d’une religion la veulent meilleure que toutes les autres, la plus juste, la plus vraie. La religion supérieure auprès de laquelle les autres ne sont que des superstitions finira tôt ou tard par produire des lascars qui ne songent qu’à en découdre pour un dieu qu’ils inventent au fur et à mesure de leurs besoins. Car, sinon eux, tout au moins les croyants suivants, n’en arriveront plus un jour à supporter les autres.
Quand on est laïque et profondément attaché aux libertés, cela devient insupportable de voir cette société qui disparaît sous un monceau de croyances, les unes aussi abracadabrantes que les autres. Plus les anges sont farfelus, plus les prophètes sont légendaires, plus le dieu est fantasmé, plus les esprits sont travaillés et troublés. Dieux uniques ou dieux démultipliés ils apaisent les âmes inquiètes, mais attirent surtout les exaltées.
Et à tout prendre, les religions polythéistes sont moins exécrables que les monothéistes, pour la simple raison qu’elles ont déjà de la concurrence à l’intérieur.
Et puis les polythéistes sont plus variées et offrent le champ libre à la réflexion, à la poésie… et à la laïcité.
Logiquement, avec l’ouverture sur les sciences, les découvertes des mondes, nos grandes oreilles braquées sur l’infini, on aurait pu croire que c’était la fin des sornettes, des invraisemblances, que la « foi du charbonnier » devenait une dernière plaisanterie et que la doxa, selon Husserl, allait en prendre un coup. Etc.
Et bien pas du tout ! À croire qu’on ne veut plus du progrès et d’une réflexion intelligente sur le devenir de l’homme !... Qu’on s’est entiché des contes à dormir debout et complètes divagations montées de toutes pièces par des bonimenteurs avides de pouvoir, adulant des visionnaires au profil d’assassin.
On voit en 2016, dans des pays aussi civilisés que les États-Unis, refleurir les créationnistes, ces demeurés qui croient dur comme fer que le monde n’a pas plus de 3.500 ans (avant JC).
Je m’efforce de respecter tout qui profère des élucubrations de quelque nature que ce soit, y compris les imbéciles, comme il m’arrive d’en dire, moi et d’autres, après tout nul n’est infaillible On est toujours le con de quelqu’un, quel que soit le niveau auquel on se situe, mais les croyants pur jus atteignent des sommets de bêtise. Dieu dans leur bouche est tellement un invraisemblable guerrier, justicier de mes deux et si fortement matérialisé qu’on dirait mon concierge !
J’ai réagi sur le burkini en m’en fichant. Après tout que ces sottises vestimentaires rassurent des croyantes qui ne veulent pas se montrer à l’état de nature dans la société, ça ne regarde que celles assujetties à des traditions, des livres saints et des maris sévères sur l’idée qu’ils se font de la chasteté.
Á la réflexion, l’uniforme moyenâgeux de ces malheureuses sottes est un pion que les barbus avancent sur le champ de nos libertés, pour nous titiller d’abord, puis ensuite nous faire bouffer leur salade, feuille par feuille. C’est de la provocation !

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Pour la question pratique, nager avec des vêtements trempés, merci ! Ce n’est pas fait pour gagner une médaille olympique ! Ensuite, comme dirait une naturiste qui aurait perdu sa feuille de vigne sur une plage du Maroc, est-ce qu’on peut se mettre en string sur des plages publiques dans ces charmants pays, ailleurs que dans les espaces pour touristes ? Pourquoi avec ce genre de croyants n’y a-t-il jamais de réciprocité des pays d’origine à ceux où ils propagent le message « divin » ?
Les philosophes grecs prétendaient pour les générations futures « rejeter la terreur des dieux et des hommes, persuadés qu’il y a peu à craindre de l’homme et rien à craindre des dieux ».
Ils signifiaient par là que les dieux étaient des créations faites par des humains dont ils ne redoutaient rien. Par contre, là où les philosophes grecs se sont trompés c’est dans la crainte des hommes. Il faut toujours redouter le pire, tant les hommes sont bons à tout… croyant déduire ce que les dieux souhaitent qu’ils fassent, alors qu’ils n’assouvissent que leurs fantasmes.

20 août 2016

Voyou… voyou… (1)

Mais quels sont donc les liens qui unissent le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ?
Le premier aurait-il confié au second des comptes à gérer au Luxembourg ? Sinon, les démonstrations d’amour fou commencent à gêner tout le monde. On va finir par croire qu’ils sont gays !
On a eu Barroso qui n’était pas mal comme faux cul amoureux du fric et de sa position dominante. Le suivant ne vaut guère mieux. Mais où va-t-on les chercher ? N’y aurait-il pas d’autres candidats à l’emploi moins marqués, moins trempés dans des affaires de fric ?
Le Juncker a été imposé, paraît-il, par Madame Merkel. On croit rêver. C’est ça qu’ils appellent la démocratie ?
À la fin, cela devient complètement surréaliste. Les trois quarts des Européens ne veulent plus entendre parler de la Turquie comme partenaire. Juncker n’en tient aucun compte. Mais dans quelle politique l’Europe veut-elle embarquer ses citoyens malgré eux ?
Bien sûr, il y a Madame Merkel qui après son offre généreuse d’accueillir le Moyen-Orient en transhumance, fait machine arrière et compte sur le calife d’Ankara pour arrêter les flux. Mais, que je sache, Madame Merkel n’est pas l’Europe qui n’en peut que les guerres n’en finissent plus de l’autre côté de la Méditerranée.
D’aucuns diront, c’est ça la realpolitik. Nos Machiavel s’en donneraient à cœur joie. Et là encore, ils mettent en plein dans le mille du dégoût général de cette politique « réaliste ». À moins que la réalité ne se borne qu’à satisfaire quelques grands intérêts financiers qui ont un pied dans la banque et un autre dans la politique des peuples ? Si nous en sommes là, alors à quoi bon garder en façade des mots comme, valeur, devenir, destinée des peuples, sentiments d’appartenance à l’idéal européen, etc. Que les businessmen cessent de nous prendre pour des imbéciles et les gazettes, leurs relais naturels, aussi.

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J’aimerais autant qu’on me dise « ferme ta gueule, pauvre con, va bosser et paie ta cote part à l’élévation de mon standing ». Ce serait aussi bien le seul message de nos élus locaux.
Mais alors, m’sieurs dames, nous passons notre temps à élire des voyous !!!!
Sur la longue durée, c’est un peu ça. N’émergent des scrutins que des voyous. Ils font la fête sur nos dépouilles et en ramassent tant qu’ils le peuvent, avant d’être saisis par l’âge avancé ou la main dans le sac, pris dans une sale affaire.
Alors tout s’explique : Juncker, Merkel et plus près de nous les Michel, Reynders, Bacquelaine et compagnie.
Mais non. Ce n’est pas à ce point. Il y a encore des gens pour qui le bien public veut dire quelque chose. Tout n’est pas perdu. Bien sûr les voyous résistent. Regardez qui ne veut pas de limitations des casquettes, qui ne veut pas de la limitation des mandats à deux législatures. Ainsi, vous aurez vite des noms sur votre catalogue de voyous.
Évidemment l’Europe, c’est plus difficile d’y mettre notre grain de sel. Si notre pauvre démocratie est en panne depuis que nous déléguons des voyous à notre représentation, l’Europe nous échappe davantage, puisque cette association d’États n’élit ses instances que par les chefs d’État interposés.
C’est dire comme nous avons peu accès à ses postes clés.
Il faut des images choquantes comme celle de Juncker tombant dans les bras d’Erdogan pour nous demander si nous ne rêvons pas.
Et surtout ne croyons pas qu’Erdogan est notre ami, notre allié, notre grand européen. Il tombe aussi dans les bras de Poutine à l’occasion.
Tiens, ce serait une première, puisque Erdogan tombe dans les bras de Poutine et que les amis de mes amis sont mes amis, Juncker devrait tomber aussi dans les bras de Poutine !
Vous n’y pensez pas disent les connaisseurs. Ils n’appartiennent pas au même consortium de banques !
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1. Dico le Grand Robert « Voyou » 3. (Troisième sens) « voyou » Qui est digne d’un voyou (canaille).

19 août 2016

La rue des allocs.

Enfin un sujet important avant la rentrée. Fallait-il montrer le docu-réalité "La rue des allocs", sur M-6 ?
À juger par les remous, l’affaire est délicate. Le CSA va instruire le dossier à la suite de plaintes des téléspectateurs. Des médias et des associations accusent Stéphane Munka, le réalisateur, de caricaturer et de stigmatiser la détresse sociale, en l’occurrence un quartier d'Amiens dans la Somme.
Apparemment les cas traités sont réels et les personnages disent sans censure ce qu’ils pensent. Mais peut-on mesurer la détresse sociale en montrant des gens qui vivent dans la pauvreté en les choisissant de manière délibérée parce qu’ils sont « de bons clients » comme on dit en télé ?
Huit millions de personnes pauvres en France, huit millions de détresses différentes. Ne risque-t-on pas, en sortant quelques cas télégéniques, de passer sous silence des pauvres dignes qui ne se résignent pas, des détresses muettes, des grandes âmes qui ne se révéleront jamais, des profondes solitudes, des désespoirs, des résignations, des exaltations, le gâchis des talents perdus, etc… ?
Stéphane Munka n’est pas Dostoïevski. À l’issue de ce premier épisode, certains vont se répandre en propos acides contre ces buveurs de bière qui ne fichent rien d’autre que passer leurs jours à boire en regardant la télé ! Certains seront sans doute émus de l’abnégation d’une femme très pauvre qui aide plus pauvre qu’elle.
Au point où en est la bêtise quasiment générale, c’est très délicat de faire un reportage de ce type qui n’aurait à mon sens qu’une mission : celle de montrer la pauvreté dans son inacceptable parcours dans une société où s’étalent la suffisance et la morgue des riches.
Mais pour cela, il aurait fallu en corollaire un reportage sur l’extrême richesse et que des riches se prêtent à ce jeu, la coupe de champagne à la main et le cul posé sur le transat d’un yacht mouillé dans le port de Cannes.

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Alors, on aurait crié au populisme (Gerlache n’est pas encore rentré de vacances ?).
L’Humanité n’est pas tendre pour le reportage. « …la caméra "aime à les voir souvent bourrés. Le pauvre boit, et de la bière de mauvaise qualité, il faut le savoir." Le quotidien Libération mercredi titrait "les pauvres aiment l'alcool et le tuning".
Les intervenants du premier épisode sont filmés canettes de bière à portée de mains, dans un état proche de l'ébriété, c’est vrai. On voit d’ici la contre-image du riche bourré et se tapant une ligne de coke, comme on le voit au cinéma. Et ça aussi, ce n’est pas de la fiction. Malgré les protections que l’argent permet, on en voit régulièrement qui sont déférés devant les tribunaux, surtout les artistes, non pas qu’ils soient plus chargés que d’autres, mais ils sont plus médiatisés, donc capables de rassembler plus de curieux.
Autre exemple, dire que le chômage détruit", c’est vrai. Mais l’argent aussi moralement et physiquement. Les images banales du désespoir", des gens marginalisés, privés d'une vie active, d’un côté, d’un autre les oisifs bourrés et qui fichent leur vie en l’air par désœuvrement existent aussi. Sauf et là la différence est énorme et j’attends toujours un reportage sur ces comparaisons, la pauvreté est un état que l’on subit et dans lequel on n’entre pas volontairement, tandis que le riche qui ne fait rien de ses dix doigts est un parasite autrement plus redoutable. Il a souvent usé de sentiments bas et médiocres pour s’élever au-dessus des autres, sa dépravation est volontaire et son oisiveté préméditée. Il a voulu son état et aspire à y rester. Le malheur, c’est que la société sanctionne plus volontiers le premier et que le second sait garder ses distances et a les moyens de se mettre à l'abri des regards indiscrets.
À la réponse "Comment s'en sort-on avec moins de 1000 euros par mois ?" on peut dire " on ne s’en sort qu’en vivant de privation et de petits expédients".
Prenons le cas d’un pensionné belge, un des plus mal loti d’Europe. Savez-vous qu’un isolé qui perçoit 1200 € de pensions et n’est donc pas en-dessous du seuil de pauvreté, l’est en réalité ? L’Office des pensions au taux officiel lui retient tous les mois entre 30 à 50 €. Mais l’État n’est pas gêné de lui réclamer autour des 1000 € d’impôts complémentaires à la fin de l’année, faisant ainsi dégringoler le pensionné en-dessous du seuil de pauvreté.
Malheur à lui si sa santé est médiocre, s’il doit recourir à des soins médicaux importants et ce malgré les efforts des mutuelles pour alléger ses difficultés.
Autant vous dire que les lunettes, les appareils auditifs et la dentisterie, c’est souvent impossible, d’où la saillie honteuse de François Hollande à propos des sans-dents.
L'Humanité redoute que certains des personnages soient "désignés à la vindicte publique comme responsables de leur malheur" et moi aussi, connaissant le peu d’intérêt pour les choses essentielles qu’il faut savoir sur l’économie et la situation de la société, de la lutte des classes et du mauvais ménage de l’économie libérale avec la conscience, l’honneur et le devoir de s’intéresser aux autres. Sans un minimum de connaissances, comment comprendre ?
Bref. Accueil mitigé, doutes sérieux sur la manière dont le sujet est traité, mais une chose est sûre, il vaut toujours mieux parler du malheur plutôt que d’éviter le sujet.
Maintenant que les braillards imbéciles se déchaînent, tout dépendra de la place que leur feront les médias dans la controverse qui s’ouvre.

18 août 2016

La « faim » et la fin.

Bien plus intéressante est la réaction du « Belge moyen » indigné que Hedebouw revienne sur la lutte des classes à propos de l’affaire Dutroux, bien plus que les gloses indignées, satisfaites, moqueuses à propos du burkini.
Je n’en reviens pas de l’escamotage du fait historique de la prise de contrôle de la démocratie par la classe bourgeoise, dominante depuis la fin de l’Ancien Régime, dont il faut bien dire qu’elle fut aux premières lignes pour mettre à bas le système pour créer le sien. Et comme elle a magnifiquement manipulé les Sans-culottes ! Depuis, les descendants de ces derniers ne s’en sont pas encore remis.
La preuve, l’invective à la bouche, voilà les classes inférieures qui se portent aux avant-postes de la bourgeoisie pour faire le travail à sa place et injurier ce pauvre Hedebouw, l’anathème suprême étant « populiste ».
Ce n’est véritablement qu’à partir de 1831 que la Bourgeoisie belge s’est saisie du pouvoir. La période orangiste en réaction à la période révolutionnaire a été de transition. La noblesse avait encore un sens et pouvait croire le temps se figer par la conduite inchangée des grands propriétaires terriens, tous à particules.
Puis vinrent les maîtres de forges, ranimant les sangs bleus, construisant une société plus mélangée, transposant petit à petit l’adoration d’un Dieu à un autre, passant du divin à l’argent, sans que les populations laborieuses s’en aperçoivent, faisant de leur état une sorte de paradis accessible à tous à condition de trahir la classe d’où l’on vient, pour renforcer celle à laquelle on accède, à la seule condition, hormis le mariage bien doté, de monter une affaire et la faire fructifier.
En 2016, rien n’est vraiment différent. Le bourgeoisisme ne s’affiche plus de la même manière, la franche la plus touchée par la crise et le progrès, cette classe des petits commerçants et artisans qui pouvait tout attendre de la société, n’attend plus que bas revenus et faillites sociales. Le sieur Bacquelaine aura beau venir à son secours, prodiguer des soins intensifs sous forme d’aides sociales, qu’il retire du reste à la catégorie en-dessous, rien n’y fera. C’est un morceau du clan bourgeois de la lutte des classes qui quitte inexorablement la classe dominante et n’a pas encore conscience de sombrer dans le prolétariat.
C’est la première fois qu’une mutation économique projette durablement un fragment de la classe dominante « hors les murs ».
Il n’empêche que malgré ce revers, la classe dominante est toujours là. Elle a comblé les vides par le bourgeoisisme accéléré de la classe politique à haut revenu. Il n’y a pour ainsi dire plus que l’extrême gauche qui soutient les classes inférieures, le parti socialiste ayant fait le pari qu’au contraire l’accélération du bien-être produirait une dissolution de la classe ouvrière dans la classe bourgeoise, ce que les événements contredisent tous les jours. Et c’est ce qui fait son drame.
Le travail actuel du gouvernement tient dans ce pari fou d’assimiler les lois économiques, par essence artificielles, aux lois de la nature.
On en voit tout de suite l’intérêt et c’est ce qui se passe dans les réactions du pouvoir à la mondialisation et à l’appauvrissement mondial des classes inférieures. Michel place la Belgique « dans le concert des Nations » et en disant cela s’exonère de toute action pouvant contrecarrer le processus économique « étendu à tous les continents ».
Cette position est géniale pour la société bourgeoise en ce sens que cela la déculpabilise des catastrophes qui s’annoncent. En cas de malheur, elle espère bien poursuivre son activité de classe dominante et conduire comme jamais la société belge qui résultera des désastres annoncés, sans que personne n’ait le moindre doute sur sa responsabilité dans le chaos final.
Pour cela, il faut au moins que les discours convainquent le niveau en-dessous : la société belge est un tout homogène et solidaire !
Ce n’est pas tout de dire que nous sommes égaux devant la loi et que tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Il faut le démontrer par des faits ou faire semblant de le démontrer par de faux arguments.
Par des faits cela est impossible, donc la classe bourgeoise dominante ne peut le faire que par des mots.

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Cela signifie, avec les politiciens de pouvoir, qu’elle fera vivre les économistes, les philosophes, les écrivains et les journaux sur une portion de la plus-value que la productivité dégage, à condition qu’ils reflètent dans leurs études, œuvres diverses et écrits, une idéologie individualiste, essentiellement tournée vers la destruction systématique de la notion de classe.
Tout autre porteur d’une autre pensée pourra toujours se brosser pour revendiquer un strapontin contradictoire. Les blogs sont dérisoires. Ils n’apportent qu’une infime portion d’eau au moulin. Seuls ceux qui sont « dans le vent » ou même qui, sans l’être, véhiculent la pensée bourgeoise, auront droit à des égards, voire des classements. Et ils sont le plus grand nombre !
Alors, démocratie confisquée : oui. Suffrage universel biaisé : oui.
Seule issue, c’est hélas historiquement celle qui prévaut dans les cas extrêmes, que le cœur de l’État, c’est-à-dire le bourgeois dominant, ne sache plus répondre à une grande catastrophe économique et que l’organisation de la société qui en découle ne soit plus capable de nourrir les populations (1).
Marx avait prévu cette alternative ultime. Il en avait déploré le malheur et l’issue incertaine. Il avait raison. Mais sans la souhaiter, il est évident que les esprits lucides doivent se tenir prêts à réagir à cette éventualité.
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1. La défaite de 1918 avait plongé l’Allemagne dans ce scénario apocalyptique. Ce n’était pas une crise économique généralisée, mais circonscrite à un territoire vaincu. On a vu ce qu’il en est advenu. La fin de la République de Weimar et l’avènement d’Adolphe Hitler.

17 août 2016

Sans ou avec voile ?

Encore un sujet qui n’en est pas un et qui fait polémique, histoire de boucler la saison d’été par quelque chose de piquant : le burkini !
C’est excitant lorsqu’ils sont près du corps, au sortir de l’eau, les ondines coranisées sont craquantes avec leur burkini mouillé, surtout le noir. Chez « Évidence » les hijabs et les abayas font entrer en tumescence immédiate le badaud qui jette un œil à l’étalage !
Si j’étais patron d’un club échangiste, je ferais des séances spéciales religion qui auraient un succès garanti.
Mais des festivaliers gâchent leurs vacances avec quelques maires en bordure des océans. Ils ne comprennent rien à la femme éternelle, celle qui, moins elle en montre, plus elle excite le mâle. Ce qu’on devrait interdire, c’est le bas noir qui se fixe à la cuisse par une partie serrante qui provoque des boursouflures et des rougeurs inesthétiques. Tous les puristes le diront, rien ne vaut le porte-jarretelles.
Et puis le burkini mouillé ne trompe personne sur la silhouette. La matrone qui se rase halal tous les matins n’a aucune chance de passer inaperçue. C’est une sorte de calvaire qu’Allah lui inflige. Mahomet est bien d’accord aussi. Au paradis d’Allah, on n’aime pas les moches.
Mais voilà le burkini traumatise les aigris et les grincheux. L’hôtel Beaurivage, le camping Les Flots Bleus, les Corses opiniâtres, tous suffoquent d’indignation !
L’image que j’ai décrite il n’y a guère de cette croyante musulmane engoncée dans ses voiles, encombrée de paquets et traînant deux ou trois enfants, alors que le supposé géniteur en chemise à manches courtes sous la forte chaleur marche devant, les mains dans les poches, cela évidemment révolte, de la même manière que des écoliers revenant de l’école prennent toutes les places assises d’un bus sans se soucier qu’une personne âgée reste debout dans le couloir.
C’est une question de savoir-vivre.
Mais le burkini !... On peut s’habiller de la tête au pied comme on l’entend.
Si, je décide de me déguiser en mousquetaire du roi Louis XIII pour arpenter le trottoir place Saint-Lambert sans encombre, je ne vois pas bien pourquoi la croyante n’a pas le droit d’entrer dans l’eau en cachant sa croupe au regard concupiscant des hommes. Sauf à se masquer le visage, ce qui, selon la loi, est interdit pour des raisons de sécurité et d’antiterrorisme compréhensibles.
La mode est grande productrice de métamorphoses. On a vu la même saison des jupes ras-les-fesses côtoyer celles qui traînent par terre. À remarquer quoique tournée vers Allah, la mode de la croyante n’en est pas moins différente d’une voilée à l’autre, par certains plis, certaines amplitudes, comme les coloris allant du noir au gris clair, surtout visibles sur les hijabs.
On peut courir à la plage en burkini, en string ou même à poil, je m’en fous éperdument. Sauf, que s’il prenait une lubie aux burkinistes de mobiliser des morceaux de plage uniquement réservés à l’accoutrement moyenâgeux des filles d’Allah, alors là, je serais parmi les protestataires. Le débat du mois d’août n’en est pas là. Il ne porte que sur le vêtement à tremper dans les flots bleus les jours de canicule.

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Vous avez sans doute remarqué, le burkini en pleine lutte des classes, toujours niée farouchement par les socialistes, avec un Charles au pouvoir et sa clique droitière flandrienne, c’est inespéré !...

16 août 2016

Ah ! ces socialistes…

Il ne s’agit pas des nôtres, mais des socialistes français.
Myriam Et Khomri, ministre du travail PS, a obtenu le scalp de Vincent Martinez, délégué syndical d’Air France et licencié de ladite après l’affaire de la chemise déchirée de son PDG, alors que son licenciement avait été refusé par l’Inspection du travail !
L’intéressé avait toujours nié les faits qui lui étaient reprochés à la suite de l’émoi dans le personnel apprenant qu’Air France se défaisait de 2.900 emplois.
Les socialistes belges n’en sont pas encore là. C’est pour plus tard. Quand Di Rupo remontera au gouvernement, que Bart De Wever aura perdu les élections et que le bon vieux tandem MR – PS revenu au pouvoir poursuivra la politique d’assainissement recommandée par l’Europe, peaufinée par Charles Michel à cette législature, pour la suivante.
D’ici là, ce sont les socialistes français qui se distinguent.
Bizarre cet acharnement de Hollande sur les syndicalistes !
Tout le monde sait que sans la gauche, c’est impossible au président socialiste de faire un deuxième mandat. Peut-être espère-t-il séduire une partie de l’électorat de droite pour grossir ses maigres troupes du centre ?
Avec Valls premier ministre, c’est difficile d’appeler la gauche à voter pour lui. On se demande même si Flanby se représentera !
La saga des socialistes français est à suivre de près, tant nous avons dans les rangs des nôtres des traits communs et plus que des tentations centristes. Il n’y a qu’à relever les positions des socialistes au parlement wallon pour comprendre que Myriam El Khomry pourrait faire une très vraisemblable ministre du travail… à Namur.
Pour l’heure, en France, à part le goût de Valls pour la vie patronale, son amour de l’entreprise comme un type du genre Trump et les belles pantoufles bourgeoises de mandataire public, on se demande pourquoi sa ministre s’est précipitée sur l’affaire Martinez, alors que l’Inspection du travail avait dit la loi ? Elle pouvait très bien classer le dossier, couverte par l’échelon en-dessous. Non,, c’est par initiative qu’elle a pris soin de désavouer l’instance pour donner raison à Air France qui souhaitait se débarrasser du syndicaliste.
C’est d’autant plus incohérent que le gouvernement français déclare partout qu’il appelle de tous ses vœux un syndicalisme à la hauteur des autres syndicats en Europe, au moins Valls le dit-il dans ses conférences et Hollande dans ses entretiens.

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Justement, l’excellent hebdomadaire Marianne comparaît le sort de Vincent Martinez, syndicaliste CGT, licencié sur décision expresse de la ministre du travail et celui d’Agnès Saal, ex-directrice de l’INA, condamnée à trois de prison avec sursis pour détournement de fonds public et qui a été recasée au ministère de la culture, aussi vite que l’éclair.
Le symbole de la chemise déchirée sans doute, la rancœur de Myriam El Khomri pour Philippe Martinez et le rapprochement de la similitude des noms, le licencié se prénomme Martin et n’est pas parent avec le secrétaire général de la CGT ! On ne saura jamais ce qui s’est passé dans la tête de cette ministre qui ne le sera sans doute plus dès l’année prochaine quand Hollande et le parti de la rue de Solferino auront définitivement quitté le pouvoir pour un bon bout de temps.

15 août 2016

Ras le pompon d’Erdogan !

Ah ! les Turcs. Les Turcs l’adorent. Les Turcs de Turquie, les Turcs de l’Europe, partout où il y a des Turcs, c’est un embrasement du cœur turc, une onde turque qui prend aux tripes.
Ceux qui ne l’aiment pas, ce sont des mauvais Turcs. Combien sont-ils ? De toute manière, ils ne sont pas majoritaires, sans quoi les bons Turcs seraient les mauvais et les mauvais les bons.
Grâce à Allah, c’est Erdogan qui est son prophète et les bons Turcs ont droit à la démocratie et les mauvais à rien du tout.
Logique.
Erdogan donnent des leçons de démocratie à l’Europe. Le peuple a toujours raison. Enfin, le bon peuple, évidemment.
Pour lui, Erdogan est prêt à se sacrifier, enfin pas trop et pas tout de suite. Par exemple, il va accorder la peine de mort à son bon peuple, à condition que ce soit lui qui désigne les têtes qu’il ne veut plus voir. De fait, ils salissaient la Turquie.
La preuve que la Turquie a retrouvé la démocratie : il n’y a plus aucun journal qui dit du mal d’Erdogan, plus aucun journaliste qui va chercher en Amérique le poison qu’il verse sur les papiers des journaux. Les tribunaux ne jurent plus que par lui et les juges ne tarissent pas d’éloge, enfin, ceux qui restent.
Justement, les postes à pourvoir restés vacants par les mauvais Turcs seront très vite occupés par les bons Turcs. Il y aura même plus de juges qu’avant et plus de généraux.
L’armée est unanime derrière son leader. Certes elle a perdu quelques dizaines de milliers d’hommes, mais c’est normal. Une armée c’est fait pour combattre l’ennemi, même s’il est de l’intérieur. C’est même le plus redoutable, regardez l’asticot les dommages qu’il pourrait faire à une pomme. Tous les Turcs sont descendus dans la rue pour mettre de l’ordre à une armée qui avait besoin d’un coup de main. Ainsi, les meilleurs sont restés. Tous les asticots ont été dispersés. Les bons Turcs pourront rendre le service qui s’imposait à la Nation, remplacer les généraux à cinq étoiles par des généraux à six étoiles ! Si c’est pas le progrès, foi de Turc ! Renouer des relations avec les voisins grands fournisseurs du pétrole dont Erdogan a besoin pour conduire les bons tanks contre les mauvais, voilà une première mission.
Ainsi les mains libres, le conducteur des âmes turques, le pacificateur de la Nation, pourra tendre la main à Vladimir Poutine, le grand voisin, et reprendre les pourparlers avec l’Europe, afin qu’on ne dise pas à Bruxelles que tuer tous les Kurdes, c’est contraire aux droits de l’Homme. Au contraire c’est s’engager à les pacifier. Tous les Turcs ont encore en mémoire l’Arménie pacifiée et redevenue fréquentable après l’épuration des villages.
C’est alors, seulement alors, quand le ménage sera fait, qu’il n’y aura plus de mauvaise volonté et que le peuple libre sera autorisé à acclamer son chef. Erdogan pourra faire revenir la vraie religion au pinacle, celle du passe-montagne pour les filles et de la chemise Lacoste pour les hommes. Erdogan là-dessus a de grands projets, des mosquées aussi grandes que son palais, des tapis de prière gratuits et de sévères sermons aux créatures chevelues qui troublent l’âme des hommes par des pensées impures.

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Les Turcs de Belgique sont à l’extase. Ils bénissent la babouche désormais sacrée du nouveau père de la Nation. Vous me direz que ceux qui sont Belges… mais bon, demandez donc à nos députés et députées d’origine turque, s’ils ne sont pas du fond du cœur pour le grand pacificateur d’Istanbul ?
Erdogan compte beaucoup sur son grand vizir d’Europe JC Juncker pour lui préparer quelques stades de football pour sa prochaine tournée en Europe afin de saluer et embrasser les Turcs partout où ils œuvrent à la grandeur erdoganesque.
Il a déjà prévenu madame Merkel, dont, désormais, il ne touchera plus la main impure : il prépare quelques nouvelles sourates suite à des visions. L’ange Gabriel lui a dit que Dieu comptait beaucoup sur lui, pour lutter contre les infidèles et qu’en récompense, il pourra remonter les harems au nom de son nouveau califat et prendre dix pour cent sur les marchandises d’export.
Dans un proche avenir, il tiendra au courant les Nations Unies des propositions d’allégeance du calife de l’Etat Islamique à son propre califat, ce qui mettrait fin au terrorisme, étant entendu que le grand leader de la Turquie moderne prendrait des dispositions d’apaisement et de réconciliation générale. Si l’Europe accorde aux bons citoyens Turcs l’entrée permanente sur son territoire et que la Turquie adhère définitivement à l’Europe et obtient des postes pour les bons Turcs dans les Commissions européennes, il s’arrangera pour renvoyer dans ses foyers, même détruits, l’engeance réfugiée dérangeante à la vie paisible des citoyens européens.

14 août 2016

L’Europe à court d’idées.

Voilà qui est étrange, tout le monde s’essuie les pieds sur l’Europe. Les peuples européens n’en veulent plus. Le Brexit n’est qu’un début. Poutine fait ce qu’il veut en Crimée, Erdogan a trouvé la pression idéale sur Bruxelles avec la rétention aléatoire des réfugiés à condition que… Les deux présidents des Commissions sont deux coquins, Barroso, le pensionné, est embauché par la banque d'investissement américaine Goldman Sachs comme conseiller et prend la présidence non exécutive de son conseil d’administration. L’actif, JC Juncker, a trainé derrière lui dix ans de casseroles d’un Luxembourg paradis fiscal et magouilleur de première dont il a été premier ministre.
Enfin, les chefs d’État se font la gueule et divergent sur la politique générale à venir. L’Europe n’a pas d’armée et doit s’en remettre pour tout à l’OTAN, c’est-à-dire à l’armée américaine, donc pas de politique extérieure. C’est criant avec Daech, ennemi juré contre lequel en principe nous nous battons, sauf que sur le terrain Daech ne compte que 35.000 hommes dans des réduits connus et contrôlant de vastes parties de l’Irak, de la Libye et de la Syrie, que nous ne savons que bombarder, tandis que Poutine se promène avec son armée et est en passe de sauver Bachar El Assad que nous avons décrété ennemi public et qui s’en fiche sous le parapluie russe.
Rien n’est fait du point de vue social, au contraire, la concurrence au niveau des métiers anéantit tout espoir de faire progresser les salaires.
Après ce bilan désastreux, on n’ose plus parler de la construction européenne. Il vaut mieux glisser sur le couplet européen dans les écoles. Malgré tout, l’Europe persiste et signe dans ses pirouettes, ses rodomontades et ses caprices, telle une vedette qui ne sait pas qu’elle est has been.
Les pays qui la composent, à l’exception de la Grande Bretagne à l’automne sans doute, paient toujours leurs cotisations.
C’est que ce bazar n’est pas désavoué par l’économie de marché, au contraire, dans son détricotage même l’Europe reste un des piliers de la mondialisation. Les désaccords entre les princes qui la composent n’est que de façade. Tout ce joli monde s’arrange plus que jamais pour réduire à rien la facture « travail » qui entre dans les fabrications. Les frais généraux des grands groupes sont plus que supportables et les astuces pour alléger les taxes des holdings courent les bureaux comptables.
En un mot, c’est l’enfer pour tout le monde et un petit paradis pour quelques-uns !
Deux adversaires de l’Europe profitent politiquement d’elle, sans trop souffrir de rétorsions économiques : ce sont Poutine et Erdogan.

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La Chine du haut des milliards de dollars de son économie exportatrice en raison de la quasi gratuité des salaires, vient faire son petit marché et rafle, ça et là, des fleurons de l’industrie européenne, s’initie aux vins français, achètent des sociétés de tourisme et se lance dans l’achat de terres agricoles. Tout cela, malgré l’avertissement du FMI qui enjoint à ce pays de réduire ses déficits.
En vertu des marchés ouverts, l’Europe devient le rendez-vous des maffieux de toutes les Bourses du monde.
C’est le punching-ball des sportifs en Ferrari, des joueurs de foot millionnaires et des braillards des jeux télévisés, tous grands amateurs de l’Europe, évidemment, comme notre cocker national et son suiveur Reynders, l’homme aux trente deux casquettes.
Le dernier cri en Europe politicienne, c’est une courbure d’échine définitive qui fait d’elle l’interprète idéale du Bossu Lagardère. « Sur ma bosse monseigneur » on signe des contrats pharamineux et on sable le champagne dans les bureaux de Bruxelles.
Elle croit qu’en courbant l’échine, l’Europe passera inaperçue !
Manque de pot, les peuples qui la composent sont de moins en moins dupes. Les discours tombent à plat. Il est temps de tourner la page, de faire autre chose avec d’autres importants, sous peine de liquidation totale.

13 août 2016

A priori d’a priori (1)

Les rapports humains sont-ils encore possibles ?
Des compétitions olympiques à la compétitivité dans les entreprises, qui ne voit le rapport ?
Peut-il y avoir encore une relation d’intériorité entre des concurrents sachant que le podium n’a qu’une marche pour le titre, et une chaise de bureau pour un emploi ? Les critères pour les patrons et les employés sont simples : fournir le meilleur travail au meilleur prix.
Comment communiquer dans cet affrontement permanent ?
Enfin, jusqu’à un certain niveau, puisque dans la classe supérieure les règles ne sont plus les mêmes, indépendamment d’être en possession d’un titre à une profession libérale (2), une rente par héritage ou une entreprise familiale n’entre pas dans la compétitivité de base pour le pain quotidien, mais dans des compétitivités qui s’apparentent plus à des jeux qui n’ont rien d’olympique.
Rien de plus effrayant qu’un siècle qui s’ouvre sur une perspective pessimiste malgré les progrès des sciences humaines, mais à côté un naufrage d’une société qui ne lit plus, qui ne s’éduque plus et dont l’abêtissement se nourrit des religions et des amusements, ces derniers passe-temps profondément imbéciles des secteurs de loisirs (en pleine expansion), entre deux macérations.
Qu’y a-t-il de plus déconcertant de savoir que déjà plus des huit dixièmes des lecteurs du journal La Meuse sont incapables de lire autre chose de plus élaboré ? Pourtant, nous disposons tous de la faculté d’intégrer les mots appropriés dans les raisonnements que nous poursuivons, puisqu’ils se trouvent à portée dans tous les dictionnaires.
Il n’y a pas encore si longtemps, des ouvriers lisaient Istrati, Zola, Dostoïevski, Caldwell, Balzac, comme en atteste les fonds de bibliothèques populaires. Ils étaient à armes égales devant quiconque, bourgeois, avocats, charlatans d’une société de classes.
La démocratie finirait-elle par s’apprendre sur moins de mille mots, les autres devenant hors de portée au fur-et-à-mesure que s’éteignent peu à peu les parties du cerveau qui ne commandent pas aux réflexes ? (3)
Rien de plus vertigineux que de voir le mal et le malheur au fond de ce gouffre prospérer dans le dernier enthousiasme encore possible : l’asservissement par le travail, grâce aux formules modernes, tellement formidables qu’elles sont aujourd’hui mondialisées.
Si bien que le pauvre Hedebouw n’a pas de mal de concentrer sur lui l’ire d’une majorité assottée qui conteste le principe de lutte des classes qui justement cloue la leur dans les basses-eaux de la société dite de consommation.
Et le plus inquiétant dans tout cela, c’est une autre petite frange qui manie encore le raisonnement tenir pour absolu la fin de la lutte des classes, à savoir des libéraux aux socialistes de gouvernement !
C’est dire où on en est !
Mais rassurez-vous, pour parler de la nature humaine, il faudrait n’être de nulle part et sans toucher le sol posséder une clairvoyance que nul préjugé n’obscurcit. Bref, pour être juste, il faudrait être placé au-dessus et observer les êtres et les choses du dehors.
Ce n’est pas mon cas.
Alors, ce que j’en dis…

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1. Ça me rappelle Pierre Bourdieu. « …parmi les présupposés que le sociologue doit au fait qu’il est un sujet social, le plus fondamental est sans doute le présupposé de l’absence de présupposés."
2. La populaire Maggy De Block (il paraît que les Wallons sont énamourés de la Flamande) est contre la concurrence des prix dans certains cas, notamment en contingentant les diplômes en médecine par rapport aux numéros INAMI attribués. Cela ne la gêne pas du tout que certaines régions rurales, dans ces conditions, soient désertées par le corps médical. Il y a les conventionnés qui arrondissent la consultation à 25 € et les autres qui se sucrent à la tête du client et qui établissent leurs carnets de rendez-vous en fonction des patients qui peuvent se payer « une urgence » et les autres qui pour une simple visite ORL attendent de deux à trois mois.
3. Valable également pour des diplômés d’écoles supérieures.

12 août 2016

La lutte des classes…

…on n’en est jamais sorti !
Encore une mini polémique avec tous les attributs circonstanciés : populisme, communisme soixante-huitard, jusqu’à « salopardiste », Raoul Hedebouw aura tout essuyé après sa « malheureuse » interview à Sudpresse sur l’affaire Dutroux.
J’ai entrepris d’écrire un blog journellement parce que j’étais libre d’attaches et de propos n’étant affilié à aucun parti, quoique j’aie – on l’aura remarqué – un penchant pour la gauche avec une connotation anarchisante.
Ceci posé, je trouve que l’on fait un méchant procès à Hedebouw et je pense qu’il a partiellement raison tant du point de vue de la justice et des enquêteurs et tout à fait raison sur la manière indécente de cette société bourgeoise de traiter les cas « selon que vous serez puissant ou misérable ».
Où il a tort, c’est de s’être confié à Sudpresse, non pas que ces journaux n’en soient plus vraiment (c’est un autre problème) mais parce que les malheureux journalistes qui restent ne sont pas à la hauteur d’une interview mixte : politique et judiciaire. On ne leur conteste pas un certain talent à courir les commissariats et nous « régaler » des attouchements à une « Diane sortant du bain » dans une piscine de Herstal, par un avocat célèbre ; quant à l’esprit critique qui devrait prévaloir dans le décrit de la situation politico-économique catastrophique d’une démocratie défaillante, force est de constater qu’il vaut mieux suivre l’avis du patron si on veut encore se pavaner au carré avec une carte de presse.
Qu’a dit Raoul Hedebouw « qui ne mâche pas ses mots et a une vision bien à lui de la situation de l'époque »... que "L'affaire Dutroux est avant tout une affaire de classe. Si c'était des enfants de richards, on les aurait cherchés".
La Commission Dutroux est entièrement d’accord avec Hedebouw sur les disfonctionnements des polices, sur les manquements et les erreurs. Et en effet, l’accablant dossier de l’insuffisance des polices de l’époque unanimement constaté, laisse penser que la disparition d’enfants de personnages connus et bourgeoisement haut placés aurait au moins déclenché deux réactions immédiates : le dessaisissement de la juge Martine Doutrèwe (1) ou tout au moins la nomination d’un deuxième juge en renfort et surtout l’élimination des enquêteurs subalternes police et gendarmerie, tous besogneux médiocres, remplacés par les quelques « grands » policiers comme il en existe à chaque génération. Comme par exemple, aujourd’hui, il en existe dans les affaires liées au terrorisme et à l’extrémisme musulman.
Il faut dire de mémoire de prétoire, les gaffeurs et les bredouilleurs qui avaient la délicate mission d’enquêter sur les disparitions ne se sont pas montrés à la hauteur. Hedebouw ne dit pas dans son interview qu’ils aient été malhonnêtes. Ils ne le furent pas et entreprirent des recherches avec du cœur et même de l’enthousiasme. Ce n’était pas suffisant. Intellectuellement, ils étaient limités, comme ce chef d’enquête qui n’écrivait jamais rien et gardait tout « dans sa tête » !
Je reste persuadé que si dans les hautes sphères du gouvernement on avait su l’importance des remous que cette affaire allait susciter dans la population, l’Haut-lieu aurait agi différemment avec d’autres personnes et d’autres moyens.
Si ce n’est pas de la justice de classe ce qui s’est passé, qu’on m’explique ce que c’est !
Comme la connerie est la chose la plus répandue et pas que chez les blogueurs, il va de soi que les propos du Pétébéiste ont fait bondir des internautes. Le besogneux de Sudpresse parle des internautes qui dénoncent un "dérapage", "une grave accusation" ou encore une "déclaration scandaleuse".
L’affaire Dutroux pas close ?
À en croire les réactions, on est toujours dedans. La célébrissime Michèle Martin en sait quelque chose qui ne sait plus où se fourrer et qui va finir par regretter d’être sortie de tôle.
Est-ce que des propos comme « Qu’on lui foute la paix, à cette femme plus lâche que criminelle. Elle a vachement payé son addiction à une crapule, non ? » feront encore, vingt ans après les faits, réagir ceux qui crient le plus fort ?
En psychiatrie tout le monde le sait, sous l’emprise d’un monstre comme Dutroux, la résilience, même des plus forts en gueule, n’est pas certaine.

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Merci d’avance pour les propos injurieux que cette dernière remarque va susciter. Remarquez n’étant pas à la tête d’un parti, je n’en ai rien à foutre.
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1. Tout le monde se souvient de cette terrible confrontation, le 18 décembre 1996 un peu avant minuit, entre la juge Martine Doutrèwe et l’adjudant Jean Lesage devant la commission d’enquête parlementaire. « L’un de vous deux ne dit pas la vérité ! » assène le président Marc Verwilghen, alors que tout le dossier depuis le mois d’août indique clairement que c’est la gendarmerie qui a caché au juge d’instruction son enquête parallèle sur Marc Dutroux.
C’est un véritable scandale qui n’a jamais été dénoncé, les gendarmes incriminés ayant terminé leur carrière avec grades et honneurs adéquats.
On a sacrifié l’honneur de la magistrate au nom de la sauvegarde de celui de tout un corps de la gendarmerie. Ce n’est pas un acte délibéré de classe, ça ?

11 août 2016

Richard pisse violet !

Puisque ce blog ose aborder tout, du haut de ses incompétences et par l’effet des lois naturelles de l’égalité entre les hommes, les JO brésiliens ne sont pas hors de portée.
Seulement voilà, détestant tout effort inutile, trouvant stupide les raisons qui font qu’un type veuille à tout prix courir plus vite qu’un autre, je crains que suivant le principe d’Eyskens « tout jugement excessif soit sans valeur », pour n’être que la manifestation d’une mélancolie sévère de l’auteur.
D’autant qu’un nageur français, sans doute dépité de ne pas monter sur le podium, a prétendu que tous les athlètes ou presque étaient bourrés de matières chimiques et donc archi dopés. La preuve, concluait-il, un nageur chinois pisse violet !
Du temps de Philippe II, né en 382 av. J.-C. et mort assassiné en 336 av. J.-C, on pratiquait les Jeux isthmiques organisés à l'isthme de Corinthe entre les cités grecques antiques. Ils étaient célébrés la première et la troisième année de chaque olympiade, en l'honneur du dieu Poséidon.
Un certain Diogène de Sinope, philosophe de son état et le plus célèbre représentant de l'école cynique, contemporain de Philippe II de Macédoine, y musarda. Il nous est resté quelques commentaires.
À les lire, on se croirait dans la baie de Rio à contempler les immondices qui forment de véritables îlots de malpropreté, en attendant d’entrer au stade sacrifier l’après-midi à Poséidon.
« Alors que les spectateurs cherchaient à approcher les athlètes, il voulait observer les hommes et leur stupidité. Les gens se révèlent au grand jour à l’occasion des fêtes et des rassemblements populaires, au contraire en temps de guerre, le péril et la crainte les poussant à se cacher.
Comme les athlètes victorieux, il se couronna de pin. Les Corinthiens dépêchèrent quelques valets pour lui enjoindre de déposer cette couronne. Diogène leur demanda pourquoi il était défendu de se couronner de pin, tandis que ce ne l’était pas pour les autres. « Mais parce que tu n’as remporté aucune victoire ». Diogène reprit aussitôt « Mais si ! J’ai triomphé de plus d’un adversaire, et pas des moindres – bien mieux que tous ces jeunes gens que vous voyez en ce moment se battre, lancer le disque et courir – mes adversaires sont de toute façon bien plus difficiles à vaincre : c’est la pauvreté, l’exil, le mépris et encore la colère, la tristesse, le désir, la peur… «
« Quelque temps après, Diogène aperçut un athlète entouré d’une foule considérable : il ne foulait même pas le sol, mais la masse le portait bien haut, et les uns l’accompagnaient en criant, d’autres sautaient de joie, d’autres encore lançaient des couronnes et des rubans sur le héros. Diogène demanda à l’homme ainsi fêté ce que signifiait ce tumulte. L’autre reprit « J’ai gagné la course du stade ». « Et qu’est-ce cela ? Répliqua Diogène, tu n’es pas devenu tant soit peu plus intelligent parce que tu as devancé tes concurrents, ni plus sage qu’auparavant, ni moins lâche, et tu ne te plains pas moins, tes besoins n’en seront pas diminués à l’avenir et ton existence n’en sera pas plus dépourvue de peines ». « Par Zeus, fit l’autre, je n’en suis pas moins le plus rapide des Grecs ! ». « Pas plus rapide, tout de même que les lièvres ou les chevreuils ; et néanmoins, ces bêtes les plus rapides de toutes, sont aussi les plus craintives ! Elles ont peur des hommes, des chiens, des aigles, et elles mènent une vie bien misérable. Ne sais-tu donc pas que la rapidité est un signe de faiblesse ?... »

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Ce dialogue extrait des fragments et témoignages des Cyniques grecs (Livre de Poche) se trouve en librairie. D’autres considérations sur le sport et la vanité des hommes parsèment ces documents exhumés d’un passé plus de deux fois millénaires. Ils attestent de la constante ambiguïté entre l’exploit et la raison. Le mouvement philosophique repris sous la large dénomination des « Cyniques » s’est violemment affronté aux valeurs établies et aux philosophies dominantes. Anthistène, le précurseur, eut ensuite des disciples, Diogène, Monime, Cratès, etc. établissant une philosophie critique sans équivalent dans l’histoire de la pensée. L’ironie en fut l’arme principale. Ils réfléchirent et agirent avec ce qui nous manque le plus aujourd’hui : le sens critique sans apriori de celui qui l’exerce.

10 août 2016

Impressions mauvaises.

Ainsi, il aura fallu une poignée de voyous, débiles légers souvent, agnostiques plus que musulmans, pour transformer cette société assise en société couchée !
Et quelle religion ! comme l’autre, des croisades à l’Inquisition, un cauchemar chasse l’autre… et nos mandataires, ces soi-disant intellectuels, entichés de billevesées coraniques, emberlificotés dans les plans des réélections futures, acharnés défenseurs de la foi, verts de peur que la querelle moyenâgeuse n’emporte tout le monde dans des délires d’avant le déluge avec des armes d’aujourd’hui !
On le sent bien que rien n’est plus pareil en ville. L’effondrement de la sous-classe moyenne de petits commerçants touchés par plus gros est sans doute pour quelque chose dans le paysage désolé des centres. Le tourisme aussi qui tourne au ralenti aura joué un rôle. Enfin, l’individualisme forcené pur produit d’une économie sans loi aura contribué, comme le reste, à raréfier les contacts. De frousse, tous les citoyens ont l’air de tirer la gueule.
Il y a un fond d’angoisse un peu partout qu’un observateur ordinaire perçoit sans trop d’effort.
La société a toujours été mélangée. Cela n’a pas empêché les gens de se parler. Très tôt, les Africains se sont bien acclimatés et ont été admis comme faisant partie de la communauté en raison des liens qui ont persisté avec notre ancienne colonie.
Aujourd’hui, il n’est que trop visible que l’accoutrement des femmes musulmanes, qui affichent clairement leurs convictions religieuses, dérangent. On sent bien qu’une majorité ne les conçoit pas comme étant assimilables. Surtout, le mâle dominant en vêtements légers, alors que l’épouse deux pas derrière empêtrée sous ses voiles, chargée de paquets et traînant parfois des enfants, cette vision de la famille choque terriblement.
Ce n’est pas l’ensemble de la population qui réprouve. Les plus prudents font gaffe et n’ont pas d’opinion ou, plutôt, ne la montrent pas. Ils se contentent de tirer des mouchoirs et de se moucher bruyamment devant l’actualité sanglante.
C’est emmerdant d’écrire cela, la position de l’extrême droite volontiers raciste et xénophobe, se nourrit aussi des dégouts et des peurs. Les gens sont résignés et ont autre chose à faire. C’est une dilution dans une vague désapprobation, assimilant, mœurs, attentat terroriste et religion nourrissant des barbares, confondant le tout dans un sentiment d’envahissement de coutumes et de mœurs qui sont d’ailleurs et d’un autre siècle. Cet amour des couteaux, de la vengeance, toute cette barbarie relatée dans la presse, on en reste sans voix. Un sentiment d’impuissance, contre lequel on ne peut rien, s’empare des gens, sur le temps que nos élites au pouvoir jurent qu’ils trillent l’ivraie des bons grains et se font voir à la sortie des hôpitaux.
Un mensonge œcuménique, terriblement destructeur, plane sur leurs spéculations.
Parce qu’il englobe dans un tout effrayant des politiciens ringards et désinvoltes sous des airs d’apitoiement convenus, une Europe inefficace et qui se moque du monde et surtout une crise économique qui prouve que l’accueil de toutes les misères du monde n’a jamais eu d’autre effet que d’accroître la nôtre.
Cerise sur le gâteau, les efforts d’assimilation des partis politiques ont considérablement pervertis ceux-ci dans la mesure où plus de laxisme et de prévenance n’ont jamais réussi à enlever de la tête des réfugiés économiques toutes les exigences en matière de logement et d’allocations, qu’ils n’auraient pas là d’où ils viennent et qu’ils considèrent largement insuffisantes en Europe.

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Cette démocratie meurt victime d’une poignée de voyous comme écrit au début de cet article, mais surtout parce que les gens ont conscience que les politiques sociales et économiques déjà désastreuses cumulent avec une capitulation devant une culture musulmane qui n’est pas la nôtre, jointe à une fausse fermeté face au terrorisme. Au pied du mur, on ne voit pas le maçon. On ne le voit nulle part, même pas pour une mobilisation fantôme à la « drôle de guerre », que l’Europe est censée mener contre Daech.
Alors, si vous croyez pouvoir compter sur Charles Michel !... Ce type a été éduqué pour durer en temps de paix, pas pour joindre l’acte à la parole en temps de guerre.

9 août 2016

Marasme dans la contestation.

Les événements extraordinaires, c’est-à-dire ceux qui surviennent exceptionnellement, sont des obstacles devant lesquels le rêve du social et le désir de justice sont singulièrement mis en veilleuse.
Un exemple choisi parmi les événements anciens aidera à comprendre. Si lors de la tragédie du Bois du Cazier qui fit de nombreuses victimes parmi les mineurs, un projet d’écriture avait été mis en chantier quelques jours auparavant sur la syndicalisation et l’omnipotence d’un syndicat sur l’autre, il aurait fallu abandonner ce projet, sinon le remanier considérablement, non pas selon de nouveaux arguments enrichissant la documentation de l’auteur, mais en fonction d’un drame extérieur au projet, mais pourtant le touchant de plein fouet.
À la suite de l’attentat terroriste commis par un Algérien sur trois policières à Charleroi, Paul Magnette et Charles Michel en visite à l’hôpital où elles ont été opérées, en pleine querelle politique avant les attentats, ont cessé leurs dissentiments, pour faire face et montrer une certaine unité des partis devant un ennemi commun.
Sans prétendre faire une politique autrement et quoique les urgences en matière sociale ne manquent pas, Goblet et Ska, les leaders des deux grandes formations syndicales, seraient bien mal vus si à la suite de l’opposition à ce gouvernement, ils venaient à lancer quelques mots d’ordre susceptibles de relancer des grèves et des tensions en Wallonie et à Bruxelles, au moment où nous sommes assaillis par les extrémistes d’une religion importées avec le soutien naïf des « progressistes », autrement dit en pleine pagaille, manquements divers et défauts d’organisation de ce gouvernement au niveau de la protection des citoyens. Neutralisant la vie sociale afin de mobiliser toutes les attentions et les forces du pays, ce phénomène favorise les gouvernements fédéral et régional, mal en point avec des ministres comme Bacquelaine et les rigolos de la N-VA au fédéral et mesdames Schyns et Simonis au régional en délicatesse avec les programmes et les places dans les écoles pour la rentrée des classes en septembre, sans compter la vie courante des éternels magouilleurs qui hantent les tribunes du parlement namurois.
Tout le monde en est conscient. Pendant ce temps Charles Michel en profite. Entre deux discours trémolos et ses yeux de cocker triste, il tripatouille à l’aise le budget, serre des vis sans que personne y trouve à redire et poursuit une politique de ghettoïsation de la Wallonie, en amicale partenariat avec Bart De Wever.
La droite doit une fière chandelle à Daech et pas qu’elle, l’ensemble des partis de pouvoir est en train de se planter sur les questions religieuses. Grâce à un courant musulman conforté dans son programme par des élus nationaux et régionaux d’une même origine, même s’ils ne nous apparaissent pas tous tournés vers la Mecque, les pro religieux veulent nous débarrasser d’un principe pourtant majeur, fleuron de la démocratie : la laïcité !

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Il se pourrait même que dans le cadre d’une suspicion légitime sur l’argent versé par les Emirats et l’Arabie saoudite pour la construction des mosquées et l’instruction des imams, nous soyons mis sous peu à contribution !
Que ne feraient-ils pas pour que « nos » musulmans restent paisiblement installé devant leurs télévisions et déplorent, comme nous, les quelques petits délinquants de leurs parentèles qui pètent les plombs de temps en temps, en se prenant pour les vengeurs d’Allah !
Et pas que nos libéraux et les « socialistes universalistes » qui se congratulent du multiculturalisme qui n’a jamais existé ! On ne parle presque plus de l’Europe. On se fiche de l’attitude courtisane de Juncker devant le calife turc. Pour un peu, on en oublierait le Brexit ! Mieux, toujours le même Juncker vient de nommer un Commissaire anglais ! Si j’étais Miss May, remplaçante de Cameron, je ne parlerais plus de rien et tout redeviendrait comme avant, dans le train-train nauséeux d’une Europe qui se fiche comme d’une guigne des Européens.

8 août 2016

Trump l’ambigu.

Dans la campagne qui débute pour la présidence des États-Unis, on va avoir droit à des invectives dont le candidat Trump n’est pas avare. Sa dernière interprétation du « court-circuit » qu’aurait avoué Hilary Clinton au sujet des mails qui ont fait polémiques, a déjà permis à Donald Trump de montrer sa riche palette en la matière.
Ce qu’on a oublié, c’est que madame Clinton a du répondant, si on veut bien se rappeler les joutes oratoires qu’elle eut avec Barak Obama lors d’affrontements au parti démocrate dans la lutte à l’investiture. Elle y a frôlé aussi la suspicion outrageante, qu’elle a aussitôt rectifiée quand elle a su, en femme intelligente, se résigner à laisser l’autre s’asseoir dans le bureau ovale.
Aussi, il est probable qu’elle ne répondra pas aux vagues de grossièretés et allusions non déguisées de Trump dans sa dérive globale qui est sa politique du début et dont on se demande s’il en a une autre ? Parce que, tout compte fait, ses adhérents à ce discours, il les a conquis en mettant les pieds dans le plat et en éclaboussant tout le monde. Jusqu’où cette politique va-t-elle être payante dans une Amérique qui souffre comme l’Europe de l’usure de ses mandataires ? Il est logique qu’Hillary Clinton en femme cultivée et connaissant ses dossiers, réponde à Trump par le mépris. Il n’y aura, probablement pas, d’affrontements publics entre les deux candidats, ce dont les Américains sont cependant friands.
Reste une question pendante : les outrances de Trump et leur assimilation à une sorte d’habitude populaire de franc-parler ne nuiront-elles pas au peuple de la rue humilié par la suffisance des élites intellectuelles ?
Le tabou du vote en faveur de la démocrate Hillary Clinton à l'élection est brisé chez les Républicains. Des personnalités de droite rejettent publiquement Donald Trump, furieuses que ce dernier ait fait le choix de l'escalade verbale pour répondre à Khizr Khan, un Américain naturalisé d'origine pakistanaise dont le fils Humayun, capitaine de l'armée de Terre, fut tué en Irak en 2004. Khizr Khan avait dénoncé à la convention démocrate les propos antimusulmans de Donald Trump.
Le risque c’est de faire passer l’ensemble du petit peuple américain pour volontiers raciste, dans une analogie avec la vox populi européenne, la belge par exemple, xénophobe et sottement ancrée dans de fausses certitudes.

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En somme, nous serions catalogués, les Américains et nous, immatures et inférieurs à cause de l’engouement populaire aux States pour Donald, dont la seule arme est d’avoir inventé une posture qui plaît au peuple désabusé du jeu des partis.
On ressent un peu partout ce divorce entre les dirigeants et les masses. Ces dernières sont quand même, quoi qu’il arrive, la base du système qui maintient une démocratie chancelante, la tête hors de l’eau.
L’exemple le plus actuel n’est-il pas la présentation au peuple du bilan de cette intelligentsia politique, déguisé en bonne gestion, malgré les bilans désastreux ! Trump espère-t-il longtemps tromper les électeurs en leur faisant croire qu’il va rompre avec la politique des grands groupes financiers, lui qui n’a jamais fait rien d’autre et qui y doit sa fortune ?
L’intérêt de l’actuelle candidature de Trump aux yeux des observateurs, c’est de mesurer sa cote de popularité. Chutera-t-elle avant octobre ?
Dans cette élection américaine, ils sont deux, Hilary Clinton n’est pas en reste sous ce rapport, sauf que la dame est capable de deux langages, celui du privé avec les trusts et les banques et celle du public, avec ses grands élans et le « je vous ai compris » qui depuis de Gaulle ne convainc plus personne. Trump est un forban de la finance rond et carré qui parle indifféremment à ses pairs et à ses subordonnés.
S’agirait-il de l’imaginer plus « sincère » que Clinton ?
C’est un débat philosophique qui entraînerait loin de la politique.

7 août 2016

Loukoums et conciliations.

L’attentat à Charleroi de ce samedi après-midi contre des policières en faction devant le commissariat central relance le débat en Belgique sur la manière de traiter le phénomène religieux, à la base d’actions souvent menées par des jeunes gens fort peu, sinon pas du tout lecteurs du coran, pratiquants occasionnels ou nouveaux pratiquants (1).
Ce sont des fanatiques d’un genre particulier. On pourrait presque écrire qu’à ce niveau l’assassinat est la conséquence d’une perte à la fois d’intelligence et de sens moral, avant d’être une exaltation irrépressible d’honorer un Dieu vengeur par des victimes sacrificielles.
Ce raisonnement conduit à penser qu’il existe des personnes capables de faire la jonction entre le divin et les meurtriers, des sortes d’instructeurs salafistes pour candidats au meurtre, ces derniers souvent en rupture avec la société, pour d’autres motifs que religieux.
Il suffit alors d’utiliser le ressentiment des candidats envers la société pour leur faire miroiter une défense « légitime » de Dieu, commandée par les sourates.
Ainsi, ils passent dans leur esprit tordu de petites crapules, à martyrs. Alors, que le simple bon sens devrait leur mettre dans la tête qu’ils passent tout simplement de voyous insignifiants à monstrueux assassins.
La politique d’égards et de précautions infinies envers cette religion, à la base de nos tourments et responsables de nos morts, n’est pas la bonne solution.
Le retour au passé, à la connaissance des courants qui traversent l’islam est pratiquement un exercice tabou. Seule la population volontairement intéressée par ce qu’on lui cache et qu’elle voudrait comprendre y a accès. C’est pourtant un exercice de salubrité publique.
On fait de la politique, comme JC Juncker à l’égard d’Erdogan dans sa dérive autocratique, parce qu’on a besoin des Turcs pour arrêter les flux migratoires à la suite des guerres en Irak, Libye et Syrie, comme on a besoin que les populations musulmanes immigrées ne s’enflamment pas.
C’est très mauvais.
Il a toujours été beaucoup plus efficace d’appeler un chat, un chat et d’expliquer les choses.
Salafiya – qui a donné salafiste – n’a qu’un sens « retour à la tradition des ancêtres ». Les salafistes s’habillent tels qu’ils pensent que s’habillaient le prophète et ses compagnons aux premiers temps. Ils respectent les préceptes, les interdits, les contraintes de la société musulmane de Médine du VIIe siècle, comme on les leur représente dans les prêches, les vidéos et les librairies islamistes. L’interprétation du coran est absolument littérale
Le wahhabisme (de Mohammed Abd al-Wahhab, 1703-1792), doctrine d’Etat du royaume d’Arabie saoudite, est la base de l’islam sunnite, tristement d’actualité au Moyen-Orient et en Europe. Il condamne toute interprétation à l'enseignement originel du prophète. L'Etat musulman doit fonctionner exclusivement selon la loi religieuse (charia).

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Les crimes dont nos populations sont victimes aujourd’hui ne sont rien d’autres que les strictes applications du passé imaginaire. Tout est dans les émotions et les raisonnements islamistes au nom desquels succombent des innocents.
Ai-je la berlue ? La traduction est-elle fausse ?
Voici ce que je lis et que tout le monde peut lire dans les versets de la sourate IX du Coran, la plus typique :
– «Lorsque les mois sacrés seront expirés (Ramadan), tuez les infidèles partout où vous les trouverez. Faites les prisonniers! Assiégez-les! Placez-leur des embuscades!» (verset 5)
– «Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, qui ne considèrent pas comme illicite ce que Dieu et son prophète ont déclaré illicite ; ceux qui, parmi les gens des Ecritures (juifs et chrétiens), ne pratiquent pas la religion de la vérité, jusqu’à ce qu’ils paient, humiliés, le tribut» (29)
– «O croyants, combattez les infidèles qui sont près de vous. Qu’ils trouvent en vous de la rudesse. Et sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent» (123)
– «Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens contre le Paradis qui leur est réservé. Ils combattront au service de Dieu, tueront et seront tués. C’est là une promesse certaine dont Dieu s’est imposé la réalisation dans le Pentateuque, l’Evangile et le Coran» (111).
– «Vous n’avez pas tué vos ennemis. C’est Dieu qui les a tués. Lorsque tu portes un coup, ce n’est pas toi qui le porte, mais Dieu qui éprouve les croyants par une belle épreuve» (verset 7).
Je veux bien que fort heureusement tous les musulmans ne sont pas des salafistes et n’ont pas une âme d’assassin, mais qu’ils le veuillent ou non, TOUS les croyants musulmans ont lu la même chose que moi. Le coran n’est pas un ouvrage salafiste, mais le livre universel des musulmans !
Nos responsables politiques sont quand même au courant ?
Il faut croire que l’esprit œcuménique de JC Juncker a déteint sur toute l’Europe. Autant le dire tout de suite, on va le voir en France, cette crainte va asseoir l’extrême droite au pouvoir pour un bout de temps.
Ce sera l’immédiate conséquence de la veulerie et de l’incapacité des dirigeants actuels.
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1. On verra ce qu’il en est avec le terroriste d’aujourd’hui.

6 août 2016

L'homme croit. Le corbeau croasse.

Contrairement à ce que le pape François veut bien raconter à tout qui l’interroge sur les brutalités qu’engendre la religion musulmane, victime selon lui d’une minorité extrémiste, TOUTES les religions monothéismes sont porteuses de violence, pour la simple raison qu’adorer un Dieu unique exclut les autres du panthéon.
L’œcuménisme est une foutaise, puisque ceux qui s’y prêtent, admettent implicitement que des Dieux peuvent cohabiter, alors que leurs livres sacrés disent le contraire. Si par désir de rapprocher les hommes, certains penchent vers un Dieu unique diversement adoré selon les religions, ils entrent en contradiction avec les vies supposées des prophètes et leurs visions du monde et surtout avec la vie de Jésus, le seul Dieu réincarné de la cosmologie divine actuelle, pour tout autant que l’on considère Bouddha comme un philosophe.
Mahomet va tailler une bavette de douze ans avec l’ange Gabriel pour donner à croire le coran. La «Révélation musulmane» n’a rien à voir avec l’Homme-Dieu des chrétiens. Mahomet, plus prudent que les apôtres n’a jamais vu son interlocuteur divin. L’Autre lui parlait derrière un voile, d’où probablement l’amour de la pièce de tissu qui dérobe la fatma aux yeux concupiscents des amateurs de sexe.
Pour l’interlocuteur de Gabriel, comme ce n’est pas lui qui a écrit le coran et qu’il n’a fait que transcrire ce qui lui a été dicté, il n’est pas question d’interpréter ce texte, comme nos arrangeurs du sacré des temps modernes voudraient bien l’accommoder pour en faire autre chose qu’un potage à la grimace. Ce qui n’est pas le cas du christianisme où on y compte une flopée d’accompagnateurs constants ou occasionnels qui ont ergoté, chipoté, arrangé, touché Dieu, au-delà du supportable pour un être humain ordinaire, heureusement qu’il ne l’était pas
Le Coran est lui, par contre, incompatible avec un arrangeur, fût-il de génie, sans quoi on aurait demandé depuis longtemps à un émule de Jean-Jacques Goldman qui ne fût point sémite, des couplets adoucissants.
Voilà pourquoi le coran est avant tout un livre guerrier, puisque Mahomet le fut depuis sa manie de garder les troupeaux de moutons. Il était normal qu’il évoluât dans le gardiennage des hommes.

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Dans le coran on y sent du début à la fin le cliquetis des armes, Mahomet fut un guerrier redoutable, ne l’oublions pas. Cette violence, tant de chefs religieux frottés d’occidentalisme, voudraient tellement en gommer les effets dans les esprits, que cela en devient touchant, mais ridicule. Heureusement qu’il n’y a pas que nous à posséder une masse énorme d’incultes, les musulmans aussi. Les messages à la guimauve des imams convertis aux douceurs du bourgeoisisme reçoivent le satisfecit du pape François. C’est fou comme le dollar fait des prosélytes.
Des 114 sourates, 87 ont été inspirées par Gabriel en armure et cimeterre à la main. Difficile à faire croire que Mahomet n’a égorgé que des moutons et des lapins.
Ce culte, le plus récent sur le calendrier, nous a valu des misères depuis 622, date de la première grande émigration (l’hégire) de l’Histoire. Elle fut le signal de départ d’un rallye des Rotary de l’époque tous convertis en raids et razzia contre les infidèles, pas encore terminé aujourd’hui.
Morceau d’histoire, en 630, Mahomet fonce vers la Kaaba. Ces dix mille hommes la détruisent et proclament «Allah akbar». C’est le début d’une conquête militaire la plus extraordinaire après celle d’Alexandre, qui marque encore l'imaginaire musulman, au point que son dernier avatar, le chef de Daech Abou Bakr Al-Baghdadi, se prend pour le supplétif du prophète.
Mohammed meurt en 632 à 62 ans, il a conquis l’Arabie. Chez ses successeurs aussitôt c’est l’empoignade pour savoir qui sera calife d’où les bisbilles encore actuelles entre Chiites et Sunnites. Ce rêve de conquête est l’élément majeur du coran. Elle nourrit toujours l’imaginaire de millions de musulmans.
L’islam s'étend toujours. Il a gagné l’Egypte, l’Irak, le Yémen, à changé Byzance en Constantinople, la Perse, etc. L’expansion n’est pas finie, 2016 n'est pas d’un calendrier archaïque. Sa diffusion est rapide parce que son enseignement est simple et comme le capitalisme fait évoluer les peuples vers l’idiotie, cette religion ne pourra qu’encore gagner des adhérents. Si j’étais le pape François, j’y regarderais à deux fois avant d’ouvrir mon cœur aux autres. Vous voyez d’ici la chose, s’il devenait musulman !
Suite au prochain numéro, comme on dit.

5 août 2016

La lutte des classes n’a jamais cessé !

Une des plus grandes mystifications de ces cinquante dernières année a été de commun accord, entre les dirigeants de droite et les dirigeants de gauche des partis de gouvernement, de mettre en évidence la théorie de la fin de la lutte des classes.
Aujourd’hui encore, cette théorie prévaut toujours dans les cercles officiels d’où les économistes se congratulent entre eux pour l’excellence de leur jugement.
Tout cela a été réaffirmé par un livre de l’OCDE (la gouvernance au XXIme siècle).
« Naguère la société occidentale s’articulait autour de la notion de classe sociale essentiellement. L’État providence a été la solution au clivage détenteur du capital/ travailleurs. Dans la nouvelle société mondiale l’instabilité provient de la redistribution du capital qui menace de rouvrir les plaies causées par les anciens clivages ethniques, religieux et culturels et d’en infliger de nouvelles, dont le fossé numérique. »
Tout est dans ce texte : l’État providence solution au clivage de la lutte des classes donc sa disparition. Et pour éviter le spectre d’une rechute dans l’analyse marxiste, l’OCDE nous prévient que ce sont les clivages ethniques, etc. et non pas la lutte des classes proprement dite qui donnent aux relations capital/travail ce petit air de revenez-y de « lutte des classes. »
Or, depuis 1945, ce n’est pas faute d’avoir protesté contre cette idée que le problème de l’ordre social avait été résolu, sur le temps que les hommes de partis de gouvernement poursuivaient l’idée que le capitalisme tempéré de l’État providence était la solution.
Les Trente Glorieuses allaient emporter l’adhésion populaire et réduire à rien les partis de gauche hors compétition gouvernementale.
Les faits sont en train de donner raison à la ténacité d’une gauche qui revient en force à l’extérieur de la gauche au pouvoir. L’État providence, sous les coups de la droite libérale avec la complicité des socialistes, est en train de disparaître sous nos yeux avec l’administration des entreprises de grandes nécessités collectives, la poste, les chemins de fer, les énergies gaz et électricité, etc.

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La droite libérale rêve la fin de l’Etat en tant qu’autorité de redistribution. Comment persuader que la lutte des classes relève aujourd’hui d’un mythe, alors que la classe dirigeante supprime, étape par étape, cet État providence qui pouvait leurrer les populations ?
« Il n’est pas de société fondée sur la division du travail et l’exploitation qui n’ait d’elle-même une idée objective, mais fausse, en particulier quand celle-ci se produit au niveau des classes dirigeantes, comme leur autojustification et comme la mystification édifiante qu’il faut faire avaler aux classes exploitées. Cette totalité, irréelle, mais rigoureusement construite, on l’appelle idéologie. » J.P. Sartre, L’Idiot de la famille, T. III, page 36.
Combien de temps encore les partis politiques censés défendre les intérêts des travailleurs poursuivront-ils l’idéologie libérale dans une société qui a montré les limites du capitalisme, perçu son déclin et qui redoute déjà les soubresauts de la bête ?
On peut même se demander si l’épisode de Daech, dans toute l’abjection de sa collection d’assassins, n’est pas l’épisode « tombé du ciel » pour faire durer un peu plus longtemps cet autre mythe de la non-lutte des classes ?

4 août 2016

Zapata De Wever.

Le président de la N-VA nous fait la leçon. Selon Bart De Wever nous ne défendons pas bien les valeurs européennes ! Quand on voit comment les députés européens de la N-VA défendent l’idée européenne, on se demande ce que De Wever a voulu dire ?
Charles Michel avait raison de dépeindre la N-VA telle qu’il la voyait… mais c’était avant les élections. Maintenant il a tort de la dépeindre telle qu’il la voit, après les élections, tandis que ses adjoints les plus en vue au gouvernement sont dans le parti de Bart l’espiègle.
Bart cite Emiliano Zapata ! Le révolutionnaire flamingant se voue à l’aphorisme en espagnol en hommage au révolutionnaire mexicain "Mejor morir de pie que vivir toda una vida arrodillado » (mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux). Il est comme ça, Bart, l’espagnol, l’anglais, le portugais, même l’arabe, tant qu’on veut, mais surtout pas Chamfort, Jules Renard… Cioran, peut-être ce dernier, mais alors en roumain, nooit en français !
Qui sont « Ceux qui ne veulent pas se battre » dans l’univers bartien ? Les Wallons principalement, peuple paresseux et profiteur, les Bruxellois beaucoup moins grâce aux Flamands de la capitale. La position agenouillée est évidemment malcommode pour tout dire. Face aux loustics dégénérés de Daech, c’est mauvais. Mais agenouillé dans le secret espoir d’entrer dans une banque pour y faire carrière ou y couper des coupons d’intérêt, c’est différent. On n’aborde qu’à genoux, les demi-dieux de la finance dans ce haut lieu de la satisfaction générale. Bart aurait intérêt à mettre des pantalons de carreleur renforcés aux genoux, pour arrêter l’usure rapide de ses costumes.
Comment la N-VA va-t-elle concilié les valeurs apprises dans les écoles, avec sa lutte sourde au parlement européen, en accord avec les autres partis d’extrême droite ?
Ne serait-il pas plus honnête que la N-VA s’abstînt dorénavant de tout commentaire quand il s’agit des « valeurs » attribuées aux Droits de l’Homme, de non-discrimination et de l’accueil de ceux que la guerre a chassé de la terre où ils vivaient ?
Les autres zigomars du flamingantisme journalier, les membres du Vlaams Belang, sont au moins plus courageux que les bartiens. Ils ne veulent rien savoir de ces histoires de droits de l'homme, de non-discrimination politiquement correcte, de solidarité maghrébine et moyen-orientale de gauche. En conséquence, ils sont contre leur enseignement dès le niveau primaire.
Voilà qui a au moins le mérite de la franchise.

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Tout en maugréant que le peuple et donc Bart De Wever compris, a désappris d’être fier de son identité, on croirait bien que le coup de menton du chef va changer l’attitude de la N-VA, qui dorénavant ne se contentera plus d’aller ramasser du fic au parlement européen, mais qu’elle va sommer ses parlementaires à travailler dans les Commissions à des choses utiles
Sinon, la N-VA prend le risque de vivre à genoux à côté des Wallons.
Bart De Wever a si souvent dit que les Wallons vivaient à genoux, qu’il prenne garde que ces derniers en ayant plus l’habitude que les Flamands, aient aussi une longueur d’avance dans ce domaine.

3 août 2016

Un monument désaffecté.

Revenir en arrière dix jours après l’événement, c’est beaucoup dans cette course à la nouveauté et à l’oubli du passé récent des médias, toujours pressés et jamais en repos ; mais la vue du prince Laurent dans sa logette seul lors de notre fête nationale, s’ennuyant ferme, à quelque chose à la fois de triste et de jubilatoire.
On voit là un homme en représentation n’aimant pas son métier et résigné à des prestations obligatoires afin de justifier son salaire. Tout le monde peut comprendre que ce travail lui pèse terriblement.
En même temps, quel est encore l’intérêt pour la Communauté de garder sous la main les symboles du passé ?
Les princes sont des hommes comme tout le monde, pour en arriver à ce raisonnement, il a fallu des siècles de complaisance à des droits de naissance exorbitants. Sans entrer dans les détails, ce ne fut pas simple, surtout dans certains pays au point que des extrémistes (déjà) leur tranchèrent le col. Ce qui était excessif, puisque les derniers qui écopèrent pour tous les autres, n’étaient plus que le symbole et non pas les despotes.
Les privilèges par l’argent ont remplacé depuis longtemps les privilèges par le sang. Il reste, ça et là, dans des démocraties occidentales un ou l’autre siège doré un peu plus haut que les autres.
Ce qui ne veut pas dire que les privilèges conférés par l’argent sont justes et que les autres ne le sont pas. Ils sont tout au plus admis par une loi faite pour eux et le système économique, monstrueusement accouplés comme jadis les rois et les princes l’étaient avec qui bon leur semblent.
Faut-il conserver une royauté parfait archaïsme des temps passés ? Ce n’est pas simple.
C’est tout le chichi que l’on fait autour de la représentativité d’un peuple. Il faut des fastes, des édifices imposants, des trônes et des estrades, ces distanciations de bois et de velours. Pour représenter quoi ? Quelques beaux messieurs qui se rassemblent à l’occasion et qui disent nous incarner, à tort, du reste, car, intérêts de classe oblige, ils n’ont jamais représenté qu’eux-mêmes et à l’occasion, la caricature du peuple.
Question garantie, nul ne saurait dire qu’un président est plus sérieux et plus honnête qu’un roi. Je crois même le contraire. Un président est nécessairement issu d’un parti. Il a sa fortune à faire et pour lors, il est obligé de faire celle de ceux qui l’ont élu.
Et puis les républiques sont toutes nostalgiques des fastes de la royauté.
Un président coûterait sans doute beaucoup plus cher que le roi, en Belgique.

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Avides d’emplois comme on connaît « l’élite », on verrait trois présidents en un triumvirat déjà en usage chez les Romains ou encore une alternance avec salaire garanti, évidemment.
Reste l’image du prince Laurent, s’embêtant seul, depuis que sa princesse d’épouse s’est vexée d’une parole de la reine, fort ambitieuse sous des airs humbles et aimables.
Détail piquant, deux pots de fleurs de part et d’autre de son fauteuil essayaient de sortir de la morosité princière, par une note de gaieté. .
Enfer et damnation ! Les compositions florales qui servaient de ligne de démarcation entre Philippe et Laurent avaient été préparées par Erna Tindemans, fleuriste et conseillère NVA à Beveren.
Quelle importance finalement, pour une cérémonie et des autorités qui sont comme les vétérans des deux guerres : il n’en reste plus qu’une poignée de la dernière.
Et si on en refaisait une, histoire de nous refournir en anciens combattants et en patriotes royalistes ?

2 août 2016

"Fail. Learn. Succeed".

Voilà qui va réjouir ceux qui ne sont pas encore rassasiés de clichés sur la réussite.
"Tombe. Apprends. Réussis", c’est un match de boxe que vous faites avec ceux qui vous barrent la route. La victoire mène au pognon, gage de réussite unique et vénéré.
Certes, vous en prenez de toute part, vous êtes groggy debout, pire vous tombez le nez sur le tapis. Votre adversaire lève déjà les bras. L’arbitre compte. Vous vous relevez à neuf et vous flanquez la pâtée à celui qui a cru prendre le pognon à votre place.
Ah ! mais…
Changer de « business model », jusqu’à ce qu’une combine vous en fourre plein les poches, voilà le conseil des ambitieux qui ravit les egos et donne à moudre, quand on n’est pas une gonzesse et qu’on en a une belle paire en démonstration devant des dames. On voit d’ici Reynders raconter à Vrebos l’histoire du chat botté et tirer le meilleur parti de ses erreurs successives, pour en faire un conte de fée !
On est aujourd’hui arrivé à un tel dégoût dans ceux qui persistent à patauger dans cette merde, qu’on ne sait plus comment se boucher le nez devant le spectacle des entrepreneurs, des éminences de tous partis et des sommets d’intelligence de ce gouvernement de penseurs de la « Fric Parade ».
C’est qu’ils veulent attirer tout le monde, ces marlous !
Pas besoin d'être entrepreneur pour adopter le bon état d'esprit tout au long de sa carrière professionnelle. Tu es « chômistes » à La Poisse, village des Ardennes juste à côté de la maison de campagne de Guy Lutgen. On t’arrache un job en qualité de transvaseur d’huile de friture derrière un garage à Montzen (1100 € par mois à 40 heures semaine). Si tu n’as pas compris que c’était la chance de ta vie et qu’à partir de là tu peux remplacer Reynders, faire une conférence au club Lorraine ou devenir conseiller bancaire à la place de Callataÿ, tu mérites d’être sanctionné pour avoir regimbé sur l’approche d’un filon qui irait jusqu’à te faire voyager en Falcon, ou baiser ta femme au frais de l’Etat derrière les colonnes de marbre blanc du Taj Mahal.
La méthode "fail management" ("management de l'échec"), au point où on est, devrait faire partie du programme scolaire dès la maternelle.

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L’exemple de Charles Michel est à épingler. Son père se désolait, enfant, il ne savait rien faire. Coup de génie du papa, tu fais avocat, tu ne plaideras jamais, ton destin c’est d’être premier ministre. Tu tomberas quelques fois, tu seras bourgmestre d’une ville merdique à force de courbettes chez les commerçants du quartier chic, mais chaque fois tu te relèveras et, crois mon expérience, tu t’en mettras dans les poches avec l’admiration des moches en plus.
L’échec est l’un des scénarii possibles au commencement de chaque projet.
Tu as entendu parler de Reynders quand il était au chemin de fer, mis en selle par Jean Gol ? Non. Personne. Même pas à la SNCB. Personne ne s’est aperçu qu’il y avait son bureau.
D’une sinécure, il aurait pu faire une grande chose. Échec. Bon. Est-ce que cela l’a empêché de rebondir ailleurs, de fourrer son nez dans la finance dont il n’avait pas la moindre idée ?
Concrètement, cela consiste non pas à se préparer à échouer mais à prévoir des alternatives à chaque projet professionnel.
Des "plans B", ce n’est pas ce qui manque dans les fardes. Bacquelaine en est au plan « P » comme bonne planque. Avant cela il a eu tous les autres de « A à O ». Il en a même conservé quelques-uns, dis donc, qui lui rapportent encore !
Et puis, quand on est viré de partout, haï dans son propre parti, on peut toujours devenir expert. Il y a des experts pour tout, de nos jours, même devenir formateur en expertise dans le domaine où tu as fait faillite !
L’idée n’est pas de se désinvestir mais d’être capable de prendre une certaine distance affective vis-à-vis de son travail en ne se faisant pas fermière mettant tous ses œufs dans le même panier.
Ah ! la distance de l’affect dans ce qu’on fait… très important. Seuls les imbéciles adorent ce qu’ils font depuis si longtemps qu’ils ne font même plus la distinction entre coucher avec bobonne ou visser le trente millième boulon sur une palpeuse dont ils ne savent même pas à quoi elle servira !
Le tout n’est pas d’aimer ce qu’on fait, mais de dire avec force et persuasion qu’on aime ce que l’on fait et que c’est un des gages de la réussite. Voyez comme ils le disent avec passion qu’ils aiment les gens, parce qu’ils aiment ce qu’ils font. En vous parlant d’amour, distraitement, ils vous prennent le pognon que vous avez gagné honnêtement, mais ce n’est pas pour eux… non… la grandeur de la Belgique, son redressement… faire avancer les choses…
Quand Charles Michel décomposera-t-il les différentes causes de son échec ? Vous pouvez toujours attendre. Il n’a pas besoin de passer aux aveux pour rebondir.

1 août 2016

Le « Patriot Act » version N-VA.

Exaspéré par les attentats crapuleux de Daesh, le citoyen voit d’un bon œil les nouvelles propositions de Bart De Wever, à savoir de nouvelles facilités à accorder aux autorités de l’État pour des informations non exploitables aujourd’hui, afin d’agir préventivement en matière de terrorisme.
Le voilà donc qui propose la rédaction d’un « Patriot Act » inspiré de l’exemple américain.
De prime abord cela semble correspondre à notre exaspération et, en effet, comment traquer des « bêtes humaines » plus efficacement, sinon en agissant d’abord sur l’intention qui précède le crime ?
Sauf que notre Constitution s’y oppose doublement par crainte d’affaiblir les droits des citoyens. Il n’est pas possible dans le cadre des Droits de l’Homme de promulguer des lois uniquement réservées à une catégorie de citoyens, en l’occurrence les salafistes musulmans.
Et c’est vrai qu’à la réflexion, aussi démunie soit-elle dans certains cas, la démocratie ne serait plus ce qu’elle est en passant outre à certaines règles déontologiques, même s’il s’agit d’une situation exceptionnelle.
C’est à la fois la grandeur et la faiblesse d’un État de Droit.
On sait bien que sous les grands airs faussement indignés de Bart De Wever, il y a dans son chef une intention électoraliste, mais il est vrai que l’on peut s’interroger sur l’efficacité de nos polices.
Méfions-nous des « bonnes » intentions de l’homme de mettre un « Patriot Act » sur la table du gouvernement à la rentrée, que dans son empressement à servir le bourgmestre d’Anvers, Charles Michel ne prenne cette proposition à son compte.
"Les arguties juridiques" soulevées par Bart De Wever ne sont rien d’autres que des règles d’ordre constitutionnel, majeures pour les principes du Droit.
L’adaptation de nos lois fondamentales aux exigences de la lutte anti-terroriste doit faire partie de débats parlementaires et de renvois à des commissions, le tout dans un temps long et non pas pris sur un coup de tête. S’il y a lieu, un référendum serait nécessaire, précédé de larges échanges et points de vue des citoyens de toute provenance.
Il y va du sort de la démocratie, déjà si mal en point. Car, mine de rien, cette façon de minimiser des adaptations à ce qui existe pourrait déboucher sur des purges et des emprisonnements à la turque, si on n’y prend pas garde.

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La politique de Bart De Wever est sur le court-terme et se nourrit de la peur des gens. Sa téléologie n’excède pas sa réélection.
Le risque zéro, n’existe pas. Personne ne conteste qu’on puisse faire mieux et qu’il faut améliorer nos polices et développer les services de renseignements.
Dans la presse internationale, côté français, on craint à trop modifier les lois donner à voir au monde entier un Guantanamo à la française. Bart De Wever avec son « Patriot Act » n’en serait pas loin. Les retours d’Irak du tourisme guerrier de certains jeunes, les parquer dans des détentions préventives, mais où ? Dans des camps ? J’ai déjà écrit qu’on pouvait en état de guerre, les traduire devant des tribunaux pour trahison ou collaboration avec l’ennemi. Le hic, il manque justement cette déclaration de guerre qui ne s’est pas faite pour la raison que Daech n’est pas un État reconnu, mais une organisation religieuse maffieuse, contrôlant de vastes contrées.
Le plus sage serait de travailler sur les personnalités, en général des jeunes immatures, des « soldats » de Daech, de mieux contrôler les mosquées, de former les imams en Belgique, de refuser les financements de la construction des lieux du culte par les Emirats et l’Arabie saoudite et de monter un corps expéditionnaire européen pour en finir avec Raqqa. Cette dernière hypothèse pourrait se révéler avantageuse pour la cohésion de l’Europe et nous désengager de l’OTAN. Le candidat Trump à la présidence des USA nous a d’ailleurs prévenu, s’il devient président, il retirera les forces américaines de l’OTAN. Le continent serait alors sans armée ! De l’inédit en cette période mouvementée.