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La lutte des classes…

…on n’en est jamais sorti !
Encore une mini polémique avec tous les attributs circonstanciés : populisme, communisme soixante-huitard, jusqu’à « salopardiste », Raoul Hedebouw aura tout essuyé après sa « malheureuse » interview à Sudpresse sur l’affaire Dutroux.
J’ai entrepris d’écrire un blog journellement parce que j’étais libre d’attaches et de propos n’étant affilié à aucun parti, quoique j’aie – on l’aura remarqué – un penchant pour la gauche avec une connotation anarchisante.
Ceci posé, je trouve que l’on fait un méchant procès à Hedebouw et je pense qu’il a partiellement raison tant du point de vue de la justice et des enquêteurs et tout à fait raison sur la manière indécente de cette société bourgeoise de traiter les cas « selon que vous serez puissant ou misérable ».
Où il a tort, c’est de s’être confié à Sudpresse, non pas que ces journaux n’en soient plus vraiment (c’est un autre problème) mais parce que les malheureux journalistes qui restent ne sont pas à la hauteur d’une interview mixte : politique et judiciaire. On ne leur conteste pas un certain talent à courir les commissariats et nous « régaler » des attouchements à une « Diane sortant du bain » dans une piscine de Herstal, par un avocat célèbre ; quant à l’esprit critique qui devrait prévaloir dans le décrit de la situation politico-économique catastrophique d’une démocratie défaillante, force est de constater qu’il vaut mieux suivre l’avis du patron si on veut encore se pavaner au carré avec une carte de presse.
Qu’a dit Raoul Hedebouw « qui ne mâche pas ses mots et a une vision bien à lui de la situation de l'époque »... que "L'affaire Dutroux est avant tout une affaire de classe. Si c'était des enfants de richards, on les aurait cherchés".
La Commission Dutroux est entièrement d’accord avec Hedebouw sur les disfonctionnements des polices, sur les manquements et les erreurs. Et en effet, l’accablant dossier de l’insuffisance des polices de l’époque unanimement constaté, laisse penser que la disparition d’enfants de personnages connus et bourgeoisement haut placés aurait au moins déclenché deux réactions immédiates : le dessaisissement de la juge Martine Doutrèwe (1) ou tout au moins la nomination d’un deuxième juge en renfort et surtout l’élimination des enquêteurs subalternes police et gendarmerie, tous besogneux médiocres, remplacés par les quelques « grands » policiers comme il en existe à chaque génération. Comme par exemple, aujourd’hui, il en existe dans les affaires liées au terrorisme et à l’extrémisme musulman.
Il faut dire de mémoire de prétoire, les gaffeurs et les bredouilleurs qui avaient la délicate mission d’enquêter sur les disparitions ne se sont pas montrés à la hauteur. Hedebouw ne dit pas dans son interview qu’ils aient été malhonnêtes. Ils ne le furent pas et entreprirent des recherches avec du cœur et même de l’enthousiasme. Ce n’était pas suffisant. Intellectuellement, ils étaient limités, comme ce chef d’enquête qui n’écrivait jamais rien et gardait tout « dans sa tête » !
Je reste persuadé que si dans les hautes sphères du gouvernement on avait su l’importance des remous que cette affaire allait susciter dans la population, l’Haut-lieu aurait agi différemment avec d’autres personnes et d’autres moyens.
Si ce n’est pas de la justice de classe ce qui s’est passé, qu’on m’explique ce que c’est !
Comme la connerie est la chose la plus répandue et pas que chez les blogueurs, il va de soi que les propos du Pétébéiste ont fait bondir des internautes. Le besogneux de Sudpresse parle des internautes qui dénoncent un "dérapage", "une grave accusation" ou encore une "déclaration scandaleuse".
L’affaire Dutroux pas close ?
À en croire les réactions, on est toujours dedans. La célébrissime Michèle Martin en sait quelque chose qui ne sait plus où se fourrer et qui va finir par regretter d’être sortie de tôle.
Est-ce que des propos comme « Qu’on lui foute la paix, à cette femme plus lâche que criminelle. Elle a vachement payé son addiction à une crapule, non ? » feront encore, vingt ans après les faits, réagir ceux qui crient le plus fort ?
En psychiatrie tout le monde le sait, sous l’emprise d’un monstre comme Dutroux, la résilience, même des plus forts en gueule, n’est pas certaine.

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Merci d’avance pour les propos injurieux que cette dernière remarque va susciter. Remarquez n’étant pas à la tête d’un parti, je n’en ai rien à foutre.
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1. Tout le monde se souvient de cette terrible confrontation, le 18 décembre 1996 un peu avant minuit, entre la juge Martine Doutrèwe et l’adjudant Jean Lesage devant la commission d’enquête parlementaire. « L’un de vous deux ne dit pas la vérité ! » assène le président Marc Verwilghen, alors que tout le dossier depuis le mois d’août indique clairement que c’est la gendarmerie qui a caché au juge d’instruction son enquête parallèle sur Marc Dutroux.
C’est un véritable scandale qui n’a jamais été dénoncé, les gendarmes incriminés ayant terminé leur carrière avec grades et honneurs adéquats.
On a sacrifié l’honneur de la magistrate au nom de la sauvegarde de celui de tout un corps de la gendarmerie. Ce n’est pas un acte délibéré de classe, ça ?

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