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Billet de Placidie.

Il n’y a que dans les ministères et sur nos chaînes RTL et RTBF qu’on estime que tout baigne. S’il n’y avait pas Daech et la FGTB, ce serait parfait !
Ailleurs qu’en Placidie, on n’en est pas si sûr. Des démocraties jadis en béton se fissurent. A quel moment nous sommes-nous plantés et quand les autres s’en sont-ils aperçus chez eux, tandis que nous, nous chassions le Pokémon et Gerlache le populisme ?
Trente ans à peine que l’ordre mondial avait été décrété libéral et pour toujours. La Russie rejoignait l’Occident sous l’emblème du fast-food. La Chine jalousement surveillée par son parti unique célébrait sa nouvelle vocation : le commerce avec l’Occident. La chemise à cinq euros dans nos commerces, mais à 50 cents en Import donnait du tournis aux fabricants de containers qui ne suivaient pas à la commande.
Nos vives intelligences, encore au pouvoir aujourd’hui et donc qui sont toujours vives, entrevoyaient sérieusement la fin de l’histoire ! À part le prix de la céréale et les progrès sur les prévisions météorologiques, de quoi allait-on bien parler ?
L’Union européenne s’apprenait dès les petites classes. Aujourd’hui, le moindre chuchotement à l’école sur l’état des relations européennes susciterait une plainte des parents d’élèves.

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L’OTAN tenait lieu de bras armé, même si ce bras était américain. On pensait même que par sa seule force économique, l’Europe serait inattaquable.
À nous les joies du commerce, aux américains le plaisir de porter haut la paix démocratique et la responsabilité du tri entre les bons et les mauvais, notre politique extérieure étant devenue purement commerciale.
Tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent ne relève ni de la nostalgie, ni des divagations d’un vieux branleur, mais bien de ce que des adultes de plus de cinquante ans ont ressenti et ressentent encore de cette période.
À part Thermomètre Michel au beau fixe, les énamourés des ondes et les bouffons des télés, le monde s’est aperçu que l’optimisme est mort à trente ans, laissant seuls au monde ses enfants pessimistes.
L’ordre libéral regimbe. Il fait sa crise d’autoritarisme. Le géant d’Anvers terrorise Thermomètre Michel. Seul, le Prozac des vivats de ses bouffons apaiserait ce dernier. Depuis qu’elle est debout derrière son comptoir, Hakima fait tantôt hôtesse ou serveuse de bar, suivant le type d’information. La téléréalité finira par nous inviter à faire des passes avec le personnel dans les étages, à condition de poursuivre l’abonnement.
Ces gens vivent dans le passé, alors que nous, nous sommes déjà dans une merde profonde.
Le New York Magazine prédit que les États-Unis pourraient s’affaiblir dangereusement parce que trop démocrates. Un document du Forum Économique Mondial établit que l’ordre mondial est défié par des gouvernements autoritaires puissants et des mouvements antilibéraux fondamentalistes.
L’ordre économique mondial pourrait reprendre à son compte la parole de François Mitterrand à propos du chômage « on a tout essayé »… sauf que les États disent que l’ordre économique a oublié d’essayer l’autorité : le chef, qui se fiche des Lois pour ramener de l’ordre dans la maison, voilà l’avenir !
Si ce n’est qu’en Placidie, seule la moitié Nord est saine et peut recevoir le chef qu’elle mérite. Le temps serait-il venu pour Bart De Wever ?
Selon Larry Diamond, expert du fait démocratique, «entre 2000 et 2015, la démocratie s’est effondrée dans 27 pays», tandis que «de nombreux régimes autoritaires existants sont devenus encore moins ouverts, moins transparents et moins attentifs à leurs citoyens».
Nous, on se contentera de la lutte entre Thermomètre Michel et Salvatore Adamo, remplaçant au pied-levé Elio Di Rupo. De l’autre côté du cordon, Geert et Bart sont unis pour le nouvel empire.
Ça tombe bien, ils croient encore tous les quatre au libéralisme ! C’est une question de chef, on vous dit.

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