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31 juillet 2016

Devoir de vacances

On se souvient de Claude Rolin, remplaçant Josly Piette à la tête du syndicat chrétien, puis préféré par Benoit Lütgen à Anne Delvaux pour entrer au parlement européen. Défaiseur ou créateur de carrières dans son parti, le président du CDH a favorisé un pensionné du syndicat en lieu et place d’une femme encore jeune et qui avait reçu des éloges de ses pairs pour son travail au parlement européen, voilà qui est extraordinaire.
Que ces petits tyranneaux de Région manipulent et jouent avec le devenir des membres de leurs partis, c’est l’affaire des affiliés.
Mais quand les mêmes semblent à cul et chemise avec des syndicalistes comme ce fut le cas de Benoît Lutgen et comme cela l’a été également pour le PS et probablement le MR, mais dans un autre domaine, les travailleurs syndiqués ont quand même le droit de se poser des questions sur l’indépendance des syndicats par rapport aux partis politiques.
Par exemple que tous les postes importants de la FGTB soient détenus par des membres du PS, voilà qui est troublant. J’ai été trop souvent « invité » dans les étages de la Place Saint-Paul, pour en connaître un bout.
Ceux qui pensent qu’il n’y a aucun lien entre les syndicalistes et les hommes politiques, en dépit des déclarations des uns et des autres, sont des naïfs ou des affidés à des comités fantômes qui vont directement chercher des instructions dans des bureaux qui ne sont pas des Fédérations professionnelles.
Le travail syndical empiète sur le travail politique et vice versa. Des relations, parfois anciennes, se sont tissées au fil des événements. Quand madame Ska et Marc Goblet prennent des décisions importantes sur des conflits d’entreprises ou de l’Etat, quelle est leur part d’indépendance ?
C’est toute la question des contre-pouvoirs, leur efficacité n’est-elle pas d’abord dans la capacité critique d’un libre arbitre ?

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Quand on appartient à la même sphère que le pouvoir, on peut imaginer qu’une certaine connivence existe. La professionnalisation du permanent syndical est plus tardive que celle du militant politique (avant la guerre de 40-45). Le syndicaliste le fut sur la fin des années cinquante, quand les travailleurs échangèrent le syndicalisme révolutionnaire contre les Trente Glorieuses. Ils font dorénavant carrière comme peuvent le faire les hommes politiques, avec des salaires bien supérieurs à ceux d’ouvriers qualifiés dans leur branche d’activité professionnelle. Un des arguments de l’époque fut la rémunération du diplôme, au moment où des universitaires rejoignirent le syndicalisme professionnalisé.
Parfois des contretemps, des carrières incomplètes, des aléas d’élections ratées, qui sont autant de drames dans le secteur privé, sont plus faciles à surmonter grâce au carnet d’adresses. Quand les hauts placés dans la hiérarchie syndicale arrêtent leur carrière, les portes de sortie ne sont pas nombreuses. C’est alors que jouent les relations interpersonnelles. Les « élites » de la société s’entraident dans les moments difficiles.
Ce n’est pas une bonne image pour le syndicalisme. D’autant qu’on a déjà vu des entrepreneurs du privé secourir discrètement des carriéristes syndicaux en difficulté.
En France, l’ex leader de la CGT, Thierry Lepaon, est recasé par Manuel Valls dans une institution de promotion « de la langue française » ! Alors que ce syndicat vient de passer trois mois et demi à lutter contre la loi Travail !
La Belgique est loin d’être isolée avec la France dans ce domaine. Les pays scandinaves, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont des pratiques de copinages entre partis et syndicats quasiment au vu de tout le monde, sans que cela fasse scandale. Et pourtant, cela le devrait…

30 juillet 2016

Difficulté de se définir.

L’a-t-on oublié ? La traduction littérale du mot « islam » est « la soumission ».
L’Islam est donc compatible avec la démocratie par délégation, puisque le principe même du système est la soumission du plus grand nombre aux décisions d’un petit nombre. Sauf que dans l’esprit des islamistes, c’est la soumission à Dieu. Qu’on se rassure, il a toujours existé des compromis entre la loi de Dieu et celle des hommes. La preuve, l’Europe est le continent où a été inventé, il y a plus de cent ans, la vie en couple avec Dieu, même pour ceux qui ont décidé de faire chambre à part depuis la Loi de 1905.
Ce qui me gène dans la soumission, c’est le mot lui-même.
À s’en tenir à sa définition, le libre arbitre ou la liberté de choix devrait se trouver dans un compromis entre la soumission et l’insoumission, selon les rapports entre le pouvoir et nous.
On le voit bien, le maître mot c’est ce à quoi on se soumet, c’est-à-dire le pouvoir.
Insoumis de nature, je suis pourtant soumis au pouvoir. Je suis contraint de faire acte de soumission pour assurer ma tranquillité et aussi parce que ma nature, quoique rebelle, est pacifique.
Le pouvoir n’est nullement une conclusion scientifique qui constaterait que la capacité de décider pour les autres est réservée à des sujets plus intelligents et en meilleure condition d’exercer l’autorité.
La capacité supérieure d’un détenteur du pouvoir à diriger s’évanouit dès qu’on en discute.
Ce qui est certain, c’est que le pouvoir influence considérablement la personnalité de celui qui l’exerce.
En général celui qui le détient en prend un soin jaloux comme une maîtresse adorée.
On a bien essayé sans succès de le limiter pour le réduire progressivement, afin qu’il soit absorbé dans une organisation sociale idéale.
Personne n’y est jamais parvenu, attendu qu’il faut beaucoup d’ascendant et de pouvoir sur les autres à quelqu’un qui serait en plus vertueux, pour qu’il cesse. On voit le cercle vicieux.

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Pouvoir et vertu ne font pas bon ménage.
Les partis sans exception sont des variétés de l’absolutisme, selon Proudhon. Il est donc illusoire de définir un progrès d’après la définition que nous donnons à la démocratie. Dans les cas les plus malheureux, l’autorité fait régresser l’adulte.
La plus flagrante des soumissions politiques est en train de se produire sous nos yeux. C’est l’opportunité du Turc Erdogan qui profite d’un soulèvement d’une partie du peuple pour asseoir son pouvoir et le rendre pérenne. Celle non moins prégnante est la soumission à un patron et par delà au système économique. Les économistes que l’autorité affectionne le plus sont ceux qui sont le plus soumis à l’idée que le système économique actuel est le seul possible. Voilà qui englobe tous les économistes médiatisés.
C’est quand même notre civilisation « supérieure » qui a su prendre dans ses filets la majorité des citoyens pour les soumettre au pouvoir d’une minorité.
Il est impossible à la majorité politique actuelle de débattre des appropriations abusives que sont les grandes fortunes assises sur l’autorité par le pouvoir de la propriété, sans se désavouer elle-même.
Il n’y a d’indépendance de la conscience que fondée sur l’indépendance économique. C’est dire si l’humanité est mal partie avec une mondialisation de l’économie qui en exclut les neuf dixièmes.
L’esprit de propriété que l’on enseigne aux étudiants en économie développe celui de la domination, de l’amour propre égoïste, du même mouvement qu’il détruit l’amour pour les autres et le sentiment d’universelle appartenance à l’humanité.
Voilà pourquoi on ne peut pas être philosophe sans critiquer le pouvoir, la domination et l’absolutisme du système économique.

29 juillet 2016

Mensonges.

Daech ou la pourriture par le bas, dépasse en ignominie l’économie mondiale ou la pourriture par le haut.
Coincés entre deux monstruosités notre époque est une plaque de verre révélatrice de désarroi, d’inquiétude et d’aporie.
Les responsables de nos démocraties n’ont de cesse de se conformer à des majorités furieuses et contradictoires, dans le seul but de durer.
Avant, ils mentaient un peu, surtout quand l’avenir leur donnait tort, aujourd’hui, ils doivent mentir beaucoup, s’ils veulent diriger ce qui ne sera plus dirigeable que par le mensonge.
Tout le monde sait que le système économique va dans le mur. Il va dans le mur parce qu’il n’est pas moral et qu’il forme ses adeptes à la haine et au mépris du perdant. Il nous faut tourner le dos à cinquante années d’illusion et d’espoir.
Ce n’est pas le peuple seul qui est en train de condamner l’Europe à se désagréger, le vrai responsable c’est l’économie de marché et ses partisans.
Nos dirigeants le savent. Ils nous mentent parce que leur propagande, qui faisait croire le contraire, a trop bien réussi. Alors, ils font semblant, emportés par leur mensonge.
Est-ce que Charles Michel peut croire un instant à ce qu’il dit, lui qui sur la réalité politique des Régions et la réalité de l’économie, poursuit sur de vieux schémas une route barrée à la prochaine échéance.
L’investiture de Donald Trump du parti Républicain à Cleveland est un signal que personne ne devrait prendre à la légère. Il a été l’élu des Républicains parce qu’il ment sur tous les domaines de son discours et il a triomphé des autres candidats, parce que c’était exactement ce que les électeurs républicains voulaient entendre.
À plus petite échelle, Charles Michel lui ressemble. Il est pour l’unité du pays, mais il fait un gouvernement avec des nationalistes flamingants. Il est confiant dans « le redressement » de l’économie belge, alors qu’on la redresse depuis quarante ans et qu’elle est plus que jamais mauvaise redistributrice aux travailleurs qui la composent.
Il reste à la tête de l’État, parce que des électeurs le paient pour qu’il mente. Il leur vend l’illusion d’un pays stable, conservateur et bourgeois. Il leur propose « la Belgique joyeuse » de l’exposition de 1958 !
La logique et le rationnel ont disparu des discours, place à l’illogique et l’irrationnel.

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La vérité qui n’a jamais été aussi désagréable à dire, est trop simple, alors on ne l’a dit plus ! C’est d’autant plus facile que des gens comme Reynders ou comme Bacquelaine ont menti toute leur vie à propos de la définition même de leur insertion dans la vie politique. Pourquoi voulez-vous qu’ils s’affranchissent de la part énorme qu’a pris le mensonge dans leur manière d’être ?
J’écrivais hier sur la façon d’aborder la situation tendue depuis les attentats de Daech. J’évoquais la possibilité d’appeler un chat un chat et de transformer la « drôle de guerre » (ça rappelle quelque chose aux historiens contemporains) en un état de guerre clair et net.
Malheureux que j’étais , ! C’était bien entendu dans le cadre d’une démocratie avec à sa tête des gens vertueux, et non pas des menteurs pathétiques qui peuvent voir dans l’état de guerre les germes d’un nouvel autoritarisme qui les soulagerait du risque d’élections perdues.
Prenons le Brexit en exemple «Jamais, dans l’histoire politique de la Grande-Bretagne autant de gens n’ont passé autant de temps à parler de choses qu’ils savaient parfaitement fausses», a commenté le journaliste John Lanchester.
Le mensonge « nécessaire » est un état d’esprit qui s’est répandu dans les domaines relevant de la chose publique. Le plus criant de l’imposture et du mensonge tient dans la lutte contre la précarité. La misère gagne du terrain parallèlement à la fortune de certains qui en gagnent aussi, nos illustres travaillent pour ces derniers, en prétendant le contraire.
Le mensonge est dans tout ce qu’ils vous racontent !

28 juillet 2016

Pour en finir avec la barbarie

Du sang-froid est nécessaire pour ne pas basculer dans l'antiterrorisme primaire et se défendre de trop surfer sur les peurs liberticides, comme nous pouvons les ressentir parfois lorsque nous oublions de raison garder.
Quel est le discours le mieux à même de produire un effet positif sur le concret, dans l’espoir de faire un pas vers la fin d’une barbarie comme on en rencontre rarement ?
Il serait peut-être utile de revenir en arrière juste un instant.
L’internationalisme de pacotille qui nous a valu un déferlement du Maghreb et de Turquie depuis les années 70, au nom du socialisme international, a été une erreur que nous n’avons pas fini de payer.
Car il n’y avait pas réciprocité, échange des populations et encore moins concept identique du devenir. Enfin, loin de l’universalité du socialisme, nous en étions et nous sommes toujours dans un libéralisme individualiste, égoïste par essence, dont l’inventaire aggrave les tensions entre autochtones et allochtones.
Il y a loin entre le devoir d’hospitalité nécessaire au respect de soi-même et la transhumance ininterrompue qui a complètement bouleversé notre mode de vie.
L’entrée en conflit de Daech contre presque le reste du monde a passablement embrouillé la donne, déjà pourtant si compliquée.
Drôle de conflit, en vérité, puisque nous sommes en guerre sans l’être vraiment. C’est-à-dire que nous avons beau l’entendre dire plusieurs fois la semaine par nos dirigeants, les lois martiales qui prévalent dans ces moments d’extrême gravité ne sont pas d’application. Le voudrait-on qu’aussitôt nous nous rendons à l’évidence qu’elles sont en contradiction avec la symbolique de l’État de Droit et toute la philosophie entourant les libertés du citoyen.
Or, l’armée qui nous fait face, puisque nos « chefs » disent que nous sommes en guerre, puise l’essentiel de ses commandos parmi la population musulmane que nous accueillons depuis plus de trente ans, sans que celle-ci, fort heureusement, soit acquise à l’ennemi, loin de là ; mais c’est un fait. Les contingents de meurtriers font problèmes au Droit et à la Démocratie.
Plutôt que de rêver à d’illusoires pertes d’influence de l’extrémisme musulman en Europe et, devant les échecs répétés d’une police sécuritaire qui aura beau faire ne pourra jamais empêcher tous les attentats, il ne reste plus qu’une solution.
Puisqu’enfin, nous ne pouvons qu’espérer intégrer un jour ces populations à l’idée européenne et qu’il est impossible de revenir sur les erreurs du passé, cherchons plutôt à les mobiliser avec nous, plutôt que contre nous, comme finalement la politique de l’extrême droite nous pousse à le faire.

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La guerre en Europe n’est-elle pas commanditée et provoquée par Daech de l’autre côté de la Méditerranée ? Il faut réduire les poches de combattants de Daech en Syrie, Lybie et Irak par l’envoi d’un corps expéditionnaire européen au sol. Il faut anéantir cet ennemi sans délai.
Du coup, les tergiversations et les dérobades des personnels chargés d’appliquer les lois vis-à-vis des jeunes islamistes effectuant des va- et-vient entre Raqqa et l’Europe seront remplacées par les Ordonnances du temps de guerre. Les commandos dormant puis explosant considérés comme traitres et espions seront alors légalement, formellement identifiés et mis hors d’état de nuire par des internements administratifs.
Quand on a des parents et des enfants au front, on est enclin à mieux prendre en compte les règles temporaires du temps de guerre. C’est valable pour toute l’Europe.
Le laxisme d’aujourd’hui nourrit le fatalisme et la peur.
Il est quand même paradoxal que nos gouvernements qui se montrent si impitoyables envers les citoyens en difficulté : chômeurs, malades, pensionnés, soient composés de lâches et de laxistes, dès qu’il s’agit du phénomène intégriste musulman.
Les arguments outre celui de l’Etat de Droit, les peurs, certes réelles, comme par exemple l’éventualité d’une guerre des religions ou un soulèvement des populations immigrées, ne tiennent plus devant l’effet bénéfique d’une mobilisation générale incluant les populations immigrées ayant obtenu la nationalité des différents pays qu’elles habitent en Europe.
Tous impliqués dans une œuvre de défense, voilà de quoi donner un sens au thème de la « patrie en danger » et associer ceux qui, à tort ou à raison, se croient exclus de la civilisation occidentale. N’oublions pas que le monde musulman a déjà eu beaucoup plus de morts que nous dans l’affrontement avec l’extrémisme islamique.

27 juillet 2016

Un métier difficile.

Comment traiter un fait-divers. ?
Une information « Meuse » sert de base. « Un abbé s’est illustré de bien triste manière ce 21 juillet, à Seilles (Andenne), lors des festivités pour la fête nationale. Très alcoolisé, l’abbé a montré ses parties intimes en pleine rue. Il a été interpellé par les forces de l’ordre et s’est réveillé ce vendredi au commissariat… Visiblement bien éméché, le curé de Seilles, l’abbé Xavier Herman, s’est retrouvé, un peu avant minuit, à exhiber ses parties intimes en pleine place publique. »
L’abbé de Seilles tombe dans la catégorie « B » du fait-divers.
Neuf catégories et des variantes.
Catégorie « A »
Un odieux individu, Célestin Folamour, 47 rue des Belle Bitures à Liège, quartier Sainte-Marguerite, s’est illustré… etc. sous l’emprise de stupéfiants, l’individu s’est masturbé devant la foule horrifiée. Il a été tout de suite mis hors d’état de nuire. C’est un récidiviste au casier judiciaire suffisamment chargé pour qu’il ait été mis en détention provisoire.
Catégorie « B »
Déjà illustrée par l’article du journal « La Meuse ».
Catégorie « C »
Passablement éméché à la suite des festivités « Liège en Fête », un membre du Comité des Festivités Liégeoises, X. H. a oublié qu’il était devant le public nombreux venus assister au cortège pour se soulager dans une encoignure de porte. Ce fait ayant été rapporté, les Autorités ont jugé utile de conduire X. H. dans une cellule de dégrisement.
Catégorie « D »
Un industriel bien connu des milieux d’affaire à Liège, dont nous tairons le nom par respect pour sa famille, a eu le pantalon déchiré lors d’une chute malencontreuse due à une perte d’équilibre. Ses parties génitales étant restées suffisamment à l’air libre, il ne sera pas tenu compte de la prévention pour outrage aux mœurs, attendu que l’industriel n’était plus en possession de toutes ses facultés au moment des faits.
Catégorie « E »
Monsieur le député Antoine-Bertrand de la Rocherie a été hospitalisé à la suite d’un malaise sur la voie publique. Ses jours ne sont pas en danger.
Catégorie « F »
Le ministre Tom Décroué est rentré plus tôt que prévu de Pampelune où il avait assisté à une réunion entre ministres européens. On pense qu’il a été prié de rejoindre son cabinet pour assister à un conseil des ministres imprévus.
Catégorie « G »
Le comique Lebon Antoine qui fait la plus grande audience actuellement sur CNN et BBC de passage à Liège a été obligé de porter plainte contre ses fans qui l’accusaient d’exhibition malsaine. La star a formellement démenti, maître Barbenpointe a été chargé de ses intérêts.
Catégorie « H »
Rien dans les journaux. Aucun communiqué. La police se refuse à tout commentaire. On ne nie cependant pas qu’une rixe, sans gravité, ait éclaté entre des buveurs dont on n’a pas pris l’identité, à proximité desquels se trouvaient quelques personnalités qui ont été aussitôt mises en sécurité.
Catégorie « I »
Des nouvelles du Tour de France. La météo des vacances. Les numéros gagnants du Loto.

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Il y a évidemment des sous-classes.
Certaines catégories ont parfois des compléments d’informations qui placent l’individu dans un autre contexte de circonstances atténuantes ou aggravantes
À l’exemple « A » pourrait s’ajouter le lourd passé d’une famille de délinquants. Une condamnation à plus de vingt ans dans l’arbre généalogique du groupe «A » renforce l’aptitude à la délinquance du prévenu et conforte les convictions du lecteur que c’est un sale type.
Le groupe « B » vient de recevoir une information atténuante (La Meuse), à propos de l’abbé exhibitionniste « Son état est en effet plus sérieux que ce qu’on pensait au départ. Le vendredi 22 juillet, au matin, le curé avait en effet toujours un comportement aussi incohérent. Interpellé, le parquet de Namur a donc fait appel à un médecin pour qu’il rencontre l’abbé Herman. « Et le psychiatre de garde a confirmé qu’il lui fallait un traitement médical d’urgence », souligne le substitut Arnaud d’Oultremont, magistrat de garde ce jour-là. Le prêtre a directement été mis en observation, et envoyé à l’hôpital psychiatrique le plus proche, à Dave (Namur). » Un peu plus loin, on indique qu’ « une mise en observation n’est pourtant jamais prise à la légère. »… « Le curé de Seilles a également été écarté par l’évêché de Namur. Bien qu’il n’ait que 57 ans, il devrait en effet bientôt être mis à la retraite. »
Heureux de savoir que pendant tout son sacerdoce, les paroissiens ont écouté les sermons d’un « fou »… à moins qu’à l’instar de Saint Antoine, le pauvre curé de Seilles n’ait été la victime d’un démon lubrique, comme il doit encore en exister tapis dans les bénitiers.
Le métier de journaliste, pour qui sait tenir une plume, est facile et agréable. Ce qui le rend difficile, c’est d’écrire de la vérité et du mensonge ce qui plaît aux autorités et aux propriétaires du journal.

26 juillet 2016

Trois actes manqués.

La Belgique est coupée en deux, mais pas Flamands/Wallons ou gauche/droite et encore riche/pauvre. Non. La Belgique est coupée en deux comme dans l'architecture intérieure d’un théâtre. Il y a la scène, là où les acteurs connus jouent une pièce dont ils ont fêté la centième depuis longtemps et la salle, des fauteuils à l’amphi, on y est prié de ne manifester son contentement ou l’inverse qu’en applaudissant ou en n’applaudissant pas.
Il y a ainsi une barrière, plutôt une dénivellation d’un mètre cinquante, plus efficace que la frontière linguistique entre la scène et la salle. Barrière infranchissable qui empêche les spectateurs de monter sur scène et de jeter des regards indiscrets sur les coulisses, là où s’élaborent en secret les modifications des dialogues et les transformations des acteurs.
Pour attirer du monde, la pièce devrait être inspirée des vies des spectateurs. Or, il n’en est rien. Seuls les comédiens qui se trémoussent sur scène ont droit à l’exposition de la leur. C’est une troupe autogérée et dont les acteurs principaux s’adjugent les plus beaux rôles, certains écrivent même les dialogues, tous se retrouvent au dernier acte et décident du dénouement aussitôt suivi de l’affichage de la représentation suivante et ainsi de suite.
La pièce sans cesse recommencée est une fantasmagorie dans laquelle le décor est une Belgique transfigurée. Les comédiens jouent les plus fervents idéalistes. C’est tellement outré que l’on rit. Les spectateurs sont ravis. On crie bravo.
Au deuxième acte, les difficultés surviennent. Plus rien ne croît. Des géraniums meurent en pleine saison. Des ardents patriotes se réunissent exaltant l’amour de la patrie et le suprême idéal de mourir avec elle, si la croissance ne revient pas.
Le public des fauteuils est aux anges. Celui de l’amphi ricane.
L’acte finit par l’établissement des sacrifices à faire sur une liste qui comporte à peu près tous les spectateurs de l'amphi et la moitié des fauteuils. Évidemment les comédiens disent tous la bouche en chœur qu’ils sont solidaires et qu’ils s’inscriront eux-mêmes pour des donations importantes.
Ce n’est qu’au troisième acte que les spectateurs devinent que les acteurs, passeront par l’entrée des artistes pour rentrer chez eux, sans débourser un centime. Au contraire, ils auront été payés selon les normes syndicales majorées des anciennetés et des prîmes de vie chère.
Interrogés, les acteurs auront raison de dire que ce que l’on a vu était bel et bien une pièce de théâtre chargée de divertir, rien de plus, et qu’on n’a jamais vu un comédien connu payer pour avoir le droit de jouer.
Les spectateurs sous le choc commenceront à se demander si cette pièce de théâtre ne serait pas plutôt la définition d’un quotidien de l’illusion, étant entendu que seule la liste des sacrifices est bien réelle et sera même affichée à la porte du théâtre, puisque dès la représentation suivante, les billets d’entrée seront majorés de 25 % !
La fin du troisième acte est pathétique. Les comédiens évoquent la démocratie. Ils arrivent vêtus comme Socrate, une épaule dénudée. Les plus érudits parlent en grec ancien. Mais comme dans la tragédie athénienne, les comédiens portent un masque. Si bien que personne ne saurait reconnaître les bons démocrates, des mauvais.

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Le final se passe sur une agora. Les citoyens sont joués par des figurants dûment drivés par le metteur en scène. Ils sont chargés d’applaudir aux grands discours des sages.
Dans la salle le public est clairsemé. On voit de-ci, de-là, quelques anciens comédiens et des figurants qui n’ont pas été repris pour jouer le rôle de citoyens et qui le font savoir sur leurs visages renfrognés.
L’amphi est complètement désert. Et quand celui qui joue Héraclès jure qu’il va nettoyer les écuries d’Augias, il n’y a que le pompier de service pour rigoler sans bruit.
Au dernier tableau, les comédiens montent sur des piédestaux de différentes hauteurs. Les plus élevés sont réservés aux vedettes qui font les têtes d’affiche depuis vingt-cinq ans. Le rideau descend sur une Brabançonne depuis une bande son que le régisseur enclenche au moment où le comédien le plus haut perché s’écrie « L’amour de la patrie est pur, parce que la patrie est juste et que la démocratie y règne en maîtresse ».
Le texte n’est pas bon. Il a été changé dix fois. C’est le point faible de la pièce d’après les comédiens eux-mêmes.
Quant au public, lui, il y a longtemps qu’il est parti.

25 juillet 2016

Des égouts à ciel ouvert.

On a du mal à comprendre l’information « Le président du Tribunal de l'UE a rejeté la demande introduite par le gouvernement belge contre la décision du mois de janvier de la Commission européenne enjoignant la Belgique à récupérer 700 millions d'euros auprès de 35 multinationales, rapporte samedi L'Echo. »
Si je saisis bien, la Belgique NE VEUT PAS récupérer 700 millions d’impôts non payés de 35 multinationales !
Eux, avec la réputation de charognards sur les petits retards de contribuables, qui n’hésitent pas à faire vendre sous ministère d’huissier les hardes et meubles des citoyens qui ont des problèmes de paiement, traînent les pieds sur une somme pareille, alors que Michel vient de nous apprendre qu’il manquait un milliard pour boucler le budget !
Hier encore, on voyait Michel faire ses yeux de cocker pour nous annoncer le mal fou qu’il avait à mettre le budget en équilibre et aujourd’hui on reçoit cette information en pleine figure !
Avant de poursuivre sur une indignation qui ne manquerait pas de faire monter ma tension, je me suis intéressé de près à ce qui ressemble fort à une tuyauterie d’égout que Reynders avait posée lorsqu’il était en responsabilité des finances publiques.
La combine Reynders s’appelle « excess profits ruling ». C’est un régime fiscal d’exonération genre paradis fiscal qui exonère les bénéfices excédentaires des multinationales qui déposent leurs biscuits dans les banques belges.
35 multinationales sont dans le cas. Reynders et Michel sont emmerdés, l’Union Européenne vient de dénoncer leurs combines, d’autant que Charles Michel est en tournée à l'étranger pour rameuter des amateurs à investir dans notre république bananière.

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C’est une enquête de la Commission européenne qui depuis 2003 traque les margoulins et autres flibustiers de la haute finance qui font des fleurs aux multinationales. On ne sait pas encore si nos grands libéraux ont bénéficié de rétro-commissions. Sait-on jamais, depuis l’affaire Kubla et les arrhes d’Armand De Decker, sous sa casquette d’avocat ?
Ce sont les services de Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence, qui a levé le lièvre pour la Belgique, de même les aides illégales d'Apple en Irlande, de Starbucks aux Pays-Bas et d'Amazon et Fiat Finance & Trade au Luxembourg. Ce dernier montage devait être bien connu de l’UE puisqu’il a eu lieu du temps où JC Juncker était premire ministre au Luxembourg.
La décision est tombée. Les entreprises qui en ont bénéficié devront donc rembourser 700 millions d'euros à notre pays. Sauf que Reynders et Michel se démènent comme de beaux diables pour ne pas réclamer cet argent aux multinationales !
Cette situation baroque, je la trouve franchement louche ! Qu’en pense le ministre du budget ?
Et c’est là que survient la suspicion éternelle, pour tous ces crabes, de rétro-commissions, toujours possibles. On connaît les libéraux au pouvoir ! Quand ils peuvent ramasser de l’argent quelque part, ils ne sont pas les derniers. Faut courir vite pour passer avant.
Enfin, il y aurait, seconde hypothèse, tout simplement une affaire d’amour propre. Car MM. cités plus haut, responsables des montages illégaux vont devoir arrêter leurs appels d’investissements des groupes industriels étrangers, puisqu’ils ne peuvent plus garantir des superbénéfices aux aigles de la finance !
D’où la gueule des intéressés.
Un petit dernier pour la route "Ce dispositif permettait à des entreprises de payer beaucoup moins d'impôts parce qu'elles étaient des multinationales et pouvaient profiter de synergies. Sur base de décisions fiscales anticipées, ce dispositif permettait d'avoir une ristourne sur la base d'imposition. On enlevait ce qu'on appelle le bénéfice excédentaire, or il n'est pas imposé. Il y a donc double non-imposition", a expliqué la commissaire. »
Je sais bien qu’on est dans un pays pourri par l’argent et que l’honneur n’anime pas particulièrement ceux qui ont en charge des affaires de l’Etat, mais tout de même, Reynders et Michel présenteraient leur démission au roi que cela leur éviterait de gouverner le reste de leur mandat dans l’opprobre et l’indignité.
Quant à refuser de réclamer les 700 millions d’euros aux bénéficiaires, c’est un cas qui pourrait très bien relever de sanctions pénales ou disciplinaire contre nos deux aventuriers. Mieux encore si ceux-ci engagent une procédure à l’UE pour aller contre la décision Margrethe Vestager, c’est encore le contribuable belge qui paiera la facture !
Dommage que ce scandale arrive en plein mois de vacances !

24 juillet 2016

Statuts et brouillard…

La maffia internationale des grands intérêts privés, un moment sonnée par la victoire contre toute attente du Brexit, s’est vite ressaisie.
Ce qui paraîtrait normal pour les Européens, à savoir que chacun retourne dans son camp et se prépare à vivre sans l’autre, ne se passera pas comme on croit.
Nous quittons le stade UN, à savoir un vote qui consacre le retrait de la Grande Bretagne de l’Europe. Il est clair et tout le monde l’a compris. Nous entrons au stade DEUX, les enjeux ne sont plus visibles. Les négociateurs s’enterrent sous des tonnes de paperasses et plus personne n’y comprend plus rien, d’autant qu’aucune activité apparente ne replace la situation nouvelle dans le contexte d’une séparation.
En fait, la séparation des intérêts des uns et des autres n’aura pas lieu. Tout sera comme avant le Brexit, sauf que Thérésa May, qui remplace Cameron, ira de conférences en communiqués pour nous faire croire que la rupture est consommée.
Elle le sera sur un fait, la Grande Bretagne cessera de payer son écot comme tous les autres Etats à la construction européenne. Moyennant quelques petites modifications, aucun des avantages de l’Angleterre lorsqu’elle était membre de la Communauté ne sera perdu. Déjà, les banques américaines se régalent de cette nouvelle vie souterraine. Les voilà courtiers préférentiels entre la Communauté et le Royaume Uni.
Le premier smog londonien porte sur la date de la notification du Brexit à l’Europe.
"le plus rapidement possible" rappelle le président français François Hollande. "Il faut que les négociations démarrent vite". Angela Merkel ne voit pas la chose avec l’empressement français. Thérésa May non plus qui ne prévoit pas la notification avant le début de 2017. C’est que l’Angleterre a payé jusqu’à la fin de l’année le droit de s’asseoir à la table de toutes les négociations, d’avoir ses commissaires en activité ainsi que son personnel à l’Europe, de compter sur les rentrées de ses parlementaires du Parlement de Strasbourg.
Qui paierait ces personnels sinon les dédommagerait en Angleterre ? Personne. Il convient donc que, jusqu’à l’épuisement des effets de la cotisation anglaise, nous continuions de laisser nos caisses ouvertes à l’appétit légendaire de la « perfide Albion ». .

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On se demande même si les concessions très généreuses de Jean-Claude Juncker à David Cameron faisant office d’arguments pour rester dans la Communauté ne porteraient pas sur les dernières cotisations, à savoir que tout resterait en l’état jusqu’en janvier 2017, sauf que les Anglais auraient moins à débourser ! Ce qui est un comble et un beau bonus de sortie.
L’épais brouillard qui entoure les questions d’argent ne sera pas levé et nous ne saurons pas qui de Juncker ou de Cameron aura « refait » l’autre. C’est ça la démocratie de l’Europe et c’est également la raison de l’éloignement du citoyen européen de son exécutif.
Deuxième brouillard aussi épais que l’autre, l’Angleterre est la cinquième puissance mondiale, à ce titre, comment éviter de procéder à des accords au minimum identiques à ceux que les Européens ont avec les Etats-Unis ? L’accès au marché unique du Royaume-Uni comme certains pays en-dehors de la Communauté peut se faire moyennant une cotisation, mais qui ne serait pas la même que ces pays qui n’ont pas, en général, un énorme volume d’affaires avec la Communauté. Parce que la condition de libre circulation des personnes se fera dans les deux sens, le nombre d’Européens travaillant et résidant en Angleterre étant très élevé.
La réunion de l’Anglaise et de Hollande s’est terminée sur un happy-end qui renforce le brouillard "l'importance de maintenir le partenariat le plus étroit possible entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, fondé sur l'équilibre des droits et des obligations, y compris pour ce qui concerne les quatre libertés", dit le communiqué conjoint.
Vous avez vu quelque part un vote démocratique produisant des effets contraires aux intérêts de la maffia internationale des grands intérêts privés ?
Comment font-ils pour nous baiser à chaque fois qu’un vote pourrait les contrarier ?
Demandez à Charles Michel, il est aux affaires, il en connaît un bout. C’est, lui aussi, un professionnel des votes détournés dans les subtilités secrètes entre les affaires et la démocratie.

23 juillet 2016

L’intermittent éternel.

On voit bien où le système économique va nous entraîner. Le salariat étant un régime qui donne trop de responsabilités à l’employeur, l’Uberisation de l'emploi, l’auto-entreprenariat, l’externalisation, l’économie collaborative, que l’on appelle cela comme on veut, cette nouvelle économie laisse en l’état les bénéfices et les orientations de l’entreprise, tout en allégeant voire annulant les charges et les obligations de l’entrepreneur. Génial, non ?
Tout de suite admiré par les médias et les partis de pouvoir, ce nouveau mode rencontre aussi toutes les louanges des économistes de plateau de télévision et des associations patronales.
Les mots ne sont pas assez forts pour dire tout le bien de cette nouvelle économie, reste à savoir ce qu’en pensent les intéressés, les syndicats, les chômeurs et toute cette population que l’on traite à toutes les sauces, sans demander son avis.
En réalité, la révolution numérique, puisque c’est de ça qu’il s’agit, est loin de faire des heureux.
Avant de se jeter à corps perdu dans cette aventure, ne serait-il pas sain d’élaborer un nouveau contrat social avec les partenaires, patrons et syndicats, puisqu’il existe encore des patrons et des syndicats (pour combien de temps pour ces derniers ?)
Minc en frétille d’impatience, 90% des travailleurs européens sont encore salariés. Ce ne devrait plus être pour longtemps. MM. de Calataÿ et Jean-Marc Daniel veulent laisser s’exprimer les fous et les audacieux, qui, comme par hasard, sont tous des jeunes gens sympathiques, mais qui ne peuvent faire un pas sans leurs nounous, des piliers de banque et des administrateurs de société. Au cri de vivent les indépendants, d’ici 50 ans, prédisent-ils, plus de la moitié des travailleurs le seront.
Chouette disent les innocents.
Sauf que le martyr ne sera plus le lot des ouvriers et des employés subalternes, la couronne d’épines passera sur la tête des petits indépendants dont la situation se révélera pire que celle, déjà pas rose, de la condition ouvrière, parce qu’ils seront sans syndicat et sans aucune garantie du paiement de leur travail par des entrepreneurs qui fixeront les prix et les rémunérations, sans garde-fou et code du travail.
C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, jamais les derniers pour les bonnes combines, 40% des emplois créés depuis 2011 sont des postes non-salariés.

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Au diable le 20e siècle, fini de s’engager fidèle à l’entreprise, cotiser pour sa retraite et être socialement protégé tout au long de sa carrière, le plus clair de la population passera de l’angoisse des fins de mois à la précarité de tous les jours, bonjour le stress !
Déjà, à part les beaux oiseaux cités, avec une mention particulière pour le prix Nobel de l’économie Jean Tirole (la récompense couronne presque toujours une œuvre libérale radicale), les futures victimes de ce « progrès » d’un travail flexible à court terme s’interrogent sur la stabilité des revenus dans la société de consommation ?
Comment s’assurer des rentrées d’argent pérennes dans des conditions aussi précaires ?
Ici, l’hymne à la nouveauté devient pathétique. Un ingénieur et énarque Nicolas Colin a trouvé la solution. Il faudra s’inspirer du modèle des intermittents du spectacle !
Autrement dit, ces économistes réputés veulent transformer le monde du travail en un vaste domaine ou chacun sera chômeur partiel !
L’Ubérisation, progrès technique (c’est à voir), catastrophe sociale, c’est certain.

22 juillet 2016

Un Bon Petit Diable le 21 juillet.

On dit qu’Antisthène parcourait 40 stades (environ 7 km) du Pirée à Athènes pour entendre Socrate parler à ses disciples. Il ne me fallut que six mètres à parcourir pour fermer la télé après que j’eusse fait le triste constat que Philippe n’est pas Socrate et que le discours royal du 21 juillet n’était que balbutiements et redites.
La comtesse de Ségur eut son temps de gloire pour les jeunes filles de bonne famille jusque dans les années quarante. Puis, l’Histoire accéléra la formation de la jeunesse, passant de Jules Verne à l’Histoire d’O au stade suivant de l’éducation de la jeunesse en fleur.
Alors pourquoi les Autorités poursuivent-elles inlassablement sur la lancée de leurs prédécesseurs pour nous raconter des histoires à dormir debout ?
L’électeur n’est plus un enfant. Le citoyen a perdu ses joues rondes et le regard un peu niais de l’innocence.
Le discours royal dans un raccourci saisissant a repris tous les poncifs d’une Belgique qui, finalement, a toujours été rêvée et n’a jamais existé.
Oui, la pauvreté s’accroit. Oui, tout le monde s’en fout, à commencer par ceux qui pourraient changer la donne. Oui, une autorité qui parle d’un fait – la pauvreté – et qui ne fait rien est coupable de non assistance à peuple en danger. Oui, le discours libéral est criminel. Charles en est le porte-parole. Il n’a rien d’un altruiste qui vole au secours des pauvres gens.
Et puis satisfaits d’avoir dit ce qu’ils avaient à dire, chacun s’en retourne dans son petit coin vaquer à ses occupations et à ses plaisirs avec ceci d’aggravant pour la frange supérieure, qu’elle accroît sciemment ses richesses sur la pauvreté.
C’est un crime !
Si nous gardons cette hypothèse que les partis, des affaires à l’opposition, sont de véritables nids de délinquants, alors tout s’explique : les discours, les envolées altruistes, la rigoureuse morale, les contes merveilleux. Ils tentent de masquer ce qu’ils sont par des postures. Comme le peuple a besoin de croire à quelque chose et qu’ils le savent, ils s’écrient « Il faut croire en nous » nous sommes la seule alternative.
L’alternative à quoi ? Car une alternative est toujours un autre chemin que l’on emprunte, une idée qui nous fait abandonner une autre qui semble moins bonne.
Pas du tout. Ils prétendent détenir l’alternative au chaos. Ce faisant, ils s’associent à l’ordre et si, pourtant, ils étaient le contraire et que le chaos venait d’eux ?

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La philosophie et l’Histoire nous ont appris que ceux qui usent et abusent des mots vertueux ne sont le plus souvent que de redoutables gredins qui se parent des vertus pour mieux cacher leurs vices.
Alors, les discours sont souvent des histoires d’une comtesse de Ségur BDSM (1) dans lesquelles de vieux gamins vicieux prennent du plaisir, quand la main vengeresse de Madame Mc Miche s’applique à rougir les fesses de Charles, le Bon petit Diable, déjà bien conscient que dans ce monde mieux vaut être du côté de la main vengeresse, que de la fesse du coupable et se promettant bientôt d’inverser les rôles.

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1. Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadomasochisme.

21 juillet 2016

Chaudement…

Allons bon, encore les vacances !
On écoute en boucle le chant des cigales, en consultant discrètement sa montre. Entre deux repas « gastronomiques » on rythme sa journée entre siestes et promenades. La gravité des temps incite au léger. C’est un paradoxe mais trop, c’est trop.
Il y a cette image épouvantable de Nice avec ce front de mer de la promenade et quelques corps sous des couvertures et à côté de l’éprouvant spectacle, la photo de Kim Kardashian, qui ne sait plus comment s’habiller pour montrer son cul qu’elle a rebondi et ses seins (peut-être siliconés) qu’elle a triomphants. Il paraît que tout Hollywood se l’arrache (pas ses vêtements, ce serait difficile) mais il faut dire que la star de la téléréalité se donne du mal pour ça. Sa dispute avec Taylor Swift et ses sœurs qui volent à son secours, les tenues surréalistes, tout Los Angeles en raffole.
À un autre bout de la planète, Erdogan a la réussite qui convient à sa longue préparation des événements que les putschistes ont mitonnés pour lui. Les listes des gens à mettre hors la loi étaient arrêtées depuis le début de l’année. Il ne manquait plus que la lampe à agiter devant une fenêtre d’un général félon, pour donner le signal de la régalade.
On voit d’ici Erdogan de son bureau devant six téléphones visualiser trois écrans d’ordinateur, tandis que sa femme, nue sous la table, lui fait une petite douceur autorisée par le coran. Voilà l’effet Kardashian, cette robe en filet ne dissimulant quasiment rien de son anatomie et par dessus, une veste camouflage, si je puis dire... qui fait le festivalier de juillet brouillé dans sa tête par une actualité en topless.
Aurais-je une image négative de moi dans cette confusion des genres ? Comment pouvoir reprendre du sérieux, le ciel est si bleu, la mer si verte et Gerlache si loin…
L‘incapacité à répondre « non » à l’image incandescente de la môme Kardashian vient de la tendance à accorder une plus grande importance des désirs des autres qu’aux miens. En effet, qu’en ai-je à cirer d’une personne si lointaine et célèbre, alors que la serveuse qui m’apporte le pastis en terrasse est drôlement bien roulée et, sans doute le fait elle exprès, quand elle se penche pour remettre sur son plateau rond les verres vides, on se prend à loucher effrontément vers des profondeurs de gorges bien plus présentes que le gouffre de Padirac, qu’un panneau indique à quarante kilomètres.

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Désirer des femmes inaccessibles est-ce une façon de se dévaloriser ?
Le secret ne tient-il pas dans la nécessité de se protéger des avances de celle avec qui on est depuis trop longtemps, pour que les parties de sexe soient vraiment des parties de plaisir ?
Je me connais. Voilà des années que je dis « oui » à tout le monde. Personne ne m’en sied gré. L’entourage attend que je dise « non ». « Comment garder confiance en quelqu’un qui répond systématiquement par l’affirmative ? » m’a dit un jour une dame qui me connaît trop bien pour avoir confiance en moi. Mon « oui » est un faux « non ».
L’éternel consentant n’est pas crédible.
Voilà la raison qui me fait tenir une chronique journalière dans laquelle, vous l’aurez remarqué, je dis « non » beaucoup plus souvent que « oui ».
Le comble, un des auteurs que je prends en vacances a eu l’audace de me river le clou, quoique j’aie payé sa complaisance 12 € en Pocket : « celui qui n’ose pas s’imposer face à l’autre par un « non » est dans une relation infantile à l’autorité. D’ailleurs, ce sont souvent des personnes qui ont gardé une relation de dépendance à l’égard de leurs parents. »
Si je comprends bien, c’est parce que je n’ai pas l’audace d’aller conspuer Charles Michel quand il plastronne rue de la Loi devant les lénifiants journalistes payés aux qualificatifs enthousiastes, que j’écris lâchement sous la bannière de Richard III !
Revoilà la mignonne serveuse qui prend la commande à la table voisine. Elle se penche pour un coup de torchon. Le côté pile est aussi délicieux que le côté face.
Et dire d’après la gazette que Morandini plongé dans une sale affaire de casting aime inviter des jeunes gens dans son hammam ! Marc-Olivier Fogiel, Matthieu Delormeau ne sont pas d’accord avec l’autre décapsuleur, forcément ce sont des esthètes qui vivent d’un même audimat. Quand il y a concurrence, c’est « rence » qui est de trop.
Je gage qu’à la rentrée « Jolie Julie » devra se taper un autre bonimenteur.
– Qu’est-ce que t’as à la r’garder comme ça ? Qu’est-ce qu’elle a cette fille ?
– Rien. J’ me faisais la réflexion de Fogiel et Delormeau… se passer des langues, alors que cette jeunesse tournoie entre les tables. J’ me disais, y a quelque chose qui m’échappe…

20 juillet 2016

Je postule une baronnie.

Ce devait être un article classé dans les gazettes ; insignifiant, certes, mais en général, l’été, on ne fait pas la fine bouche sur une info noble « Le Roi a accordé douze distinctions honorifiques, en ce mois de juillet ».
C’était prévu en appui du tour de France. Depuis les oreillettes il ne se passe jamais plus rien dans le peloton. C’est l’équipe la plus forte qui place son leader en jaune, un point c’est tout. Aussi les décisions du palais sont toujours très rafraîchissantes en juillet.
L’actu en a décidé autrement.
Erdogan prépare les gibets du coup d’État téléphoné et donc raté ; la promenade des Anglais à Nice a servi de boucherie à un déiste musulman déséquilibré, la gauche dit qu’elle a fait ce qu’elle a pu, la droite non ; les remous du Brexit et Macron qui s’émancipe, bref, voilà les barons et les baronnes descendus dernière page, entre les fesses de Nabila et un nichon de Sophie Marceau, au cas où elle lèverait un bras juste comme le petit oiseau est en train de sortir.
C’est une belle liste de ci-devant pour rien, me direz-vous, puisque la conciergerie ne fournit plus la République en place de Grève.
Eh bien non ! Il y a à redire.
Puisque la dynastie est le baromètre du bienséant et du meilleur dans notre démocratie à l’ancienne, saluons le conformisme jamais en défaut de tous ceux qui ont été appelé à la courbette protocolaire depuis Léopold Ier. Voyons de quoi est faite « la bonne Belgique » traditionnelle, celle qui concentre la crème de ce qu’on a fait de mieux depuis 1831 : un professeur d’anatomie, une historienne et quelques autres « docteurs » soit, mais aussi des hommes d’affaires, un directeur de la monnaie et un journaliste.
Le Cour a oublié un raton laveur !
Admettons que ce soit le meilleur qui émerge, nous sommes bel et bien, vous et moi, dans la catégorie en-dessous, celle qui n’émergera jamais malgré nos incomparables mérites.

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C’est étrange, dans les admirâââbles aucun ouvrier modèle, d’employé kantien pour l’exactitude au travail, pas une seule mère courage au foyer ou à la porte de Lantin attendant le parloir pour son gredin de fils, aucun orphelin arabe, un ancien boy de Kinshasa, pas un seul éditeur de la campagne des 18 jours de Léopold III, (la Cour serait-elle rancunière ?). Les pistons sur avis des conseillers ont bien joué et les nouveaux nobles bien répartis entre les partis de pouvoir, bien qu’officiellement aucune carte de parti soit exigée. Rien pour l’extrême gauche, alors qu’il n’est pas sûr que Bart De Wever, avec un patron flamand ennobli d’Anvers, ait été superbement ignoré au même titre que Hedebouw méchamment remis sous la pile des « possibles », avec quelques syndicalistes de Mittal, honorablement connus des syndiqués.
Pas patriotes, nous, docteurs en droit des peuples, scientifiques à la recherche de la démocratie, inventeurs d’un anti chloroforme à l’usage des lecteurs des gazettes ?
C’est ainsi. On n’y peut rien. Personne ne nous demande ce que nous fichons !
Nous n’avons rien demandé, il est vrai. Nous aurions été refusés. Notre place a été désignée d’office, au service des baronnets, loin de la cour, dans de sombres hangars. Nous ne nous pencherons jamais sur le décolleté de la reine, comme les conseillers tapis derrière le trône pour écrire sur des petits bouts de papier, les répliques du roi à son peuple.
Gerlache, de la RTBF, sans doute écuyer depuis longtemps, a dénoncé notre populisme viscéral, notre mauvais vouloir et notre haine des patriotes, que nous confondons avec les patrons.
Et malgré tout, c’est vers lui, emblème des services publics, ô vertu libérale, que nous nous tournons. Au nom de la redevance annuelle de la télé que nous payons tous pour qu’il puisse nous éclairer sur les progrès de nos relations avec l’allié américain, ne pourrait-il pas intercéder chez qui vous savez ? (On ne peut pas le dire trop haut pour ne pas lui faire du tort dans ses futures promotions)
Peut-être pourrait-il se rendre secrètement chez le baron Louis Michel pour plaider notre cause ? Comme le grand Loulou est le président des vieilles femmes de la Cour, il pourrait glisser un billet en notre faveur, dans les mains de la reine, quand elle passe entre deux rangées de courtisans ?
À moins que Michel-l’Ancien, avec son arthrose et une filante reprisée à son haut-de-chausse, n’oserait plus s’incliner à 45° comme jadis, quand il était menin chez Jean Gol.
Le plus éprouvé de tous les manants demandeurs, c’est encore Richard III, duc de Gloucester, le plus à plaindre, victime du Brexit !
Si par hasard la démarche de Gerlache aboutissait, comme on peut toujours se faire appeler du nom d'un village d'origine, le marquis d'Argenteuil, le comte de Toulouse, etc. S'il plaisait à leurs Majestés de me faire baron, il doit bien se trouver quelque part un village du genre "Médeux-sur-Lesse", aussi ma requête serait que l'on m'appelât désormais le baron de Mes-Deux. Je vois déjà Gerlache, tout réjoui de cette idée digne d'un populiste. .

19 juillet 2016

Un dictateur est né !

Personne ne s’attendait à la résistance des troupes loyalistes protégeant le palais des Mille et une Nuits derrière les portes duquel la garde particulière d’Erdogan constituait l’ultime défense. On le devinait claquemuré dans son bureau, presque tapi sous la table, sa femme, malgré ses bandelettes et ses foulards, plus vigilante que lui, prête au dernier sacrifice, était son bouclier humain.
C’est toujours ainsi qu’ils finissent les manipulateurs des foules, quand tout le monde se détourne et que leur armée, après avoir été l’orgueil du peuple, n’est plus qu’une bande de fuyards dépenaillés.
Le 15 juillet n’a pas vu le scénario de l’opposition réussir. Les loyalistes et l’opinion ont eu raison des factieux.
Ce n’est que partie remise.
Car que peux faire celui qui est au-dessus des lois, sinon en inventer de nouvelles pour semer la terreur et répandre l’idée partout qu’il est invincible ?
Un tyran absolu croit que la répression est bonne pour sa longévité.
Il ne sait pas qu’à chaque opposant qu’il tue, une famille meurtrie s’emploie à le remplacer aussitôt.
Il aura beau se rendre populaire auprès des masses campagnardes religieuses, il arrive un moment où les cris d’amour ressemblent de plus en plus à des cris de haine.
Depuis la tentative d’assassinat d’Adolphe Hitler à son QG du Loup, Hitler ne fut plus jamais le même homme. Après cet attentat, il ne put plus cacher le tremblement de ses mains.
Observez bien Erdogan, victorieux des putschistes dans les mois qui vont venir. Sous le fanfaron et le masque fabriqué par d’habiles maquillages, vous le devinerez tout à fait différent, moins certain et craintif. Puis, un jour, ses partisans n’y voyant pas malice, vous le montreront au naturel. Vous aurez un choc. Il aura pris dix ans de plus en quelques minutes.
C’est après une révolte intérieure cassée dans le sang, qu’ils sont les plus dangereux. Ils doivent continuer le travail qu’ils ont commencé. Ils ne peuvent plus revenir en arrière. Sauver par les islamistes, Erdogan leur est redevable d’une grande réforme religieuse.
Ils l’auront. De suspecte, la Turquie deviendra franchement instable et inquiétante.
300 morts et presque 1.500 blessés, une mise en garde de la communauté internationale à propos du respect des principes de droit, Erdogan n’a plus le choix. Il va devenir le nouveau Kadhafi, que ses partisans réclament.

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Le "cadre du droit" que l’Europe et les USA suggèrent ne fera aucun effet, sinon de galerie, pour ceux qui « menacent » le sultan turc.
Erdogan n’a pas le choix. Les 7.500 personnes placées en garde à vue ne pourront pas vieillir en prison. Il ne peut pas les relâcher et pas assez de place pour les garder au chaud. À part la troupe qui a suivi l’ordre des chefs et qui trouvera grâce moyennant des mises-à-pied, plus de 2.000 personnes devront être exécutées,
8.000 fonctionnaires seront limogés, des centaines de juges subiront le même sort.
L’intégrisme religieux triomphe.
La laïcité reliquat de la période Atatürk est en train de disparaître.
On revient à la case départ avec le génocide arménien de 1913 et l’Empire ottoman.
Pour gouverner, un despote a besoin de désigner au peuple un adversaire qu’il décrit impitoyable, afin de faire passes ses crimes comme un simple réflexe de défense contre un ennemi criminel. Ici, il s’agit de Gülen, un prédicateur réfugié aux USA. Les « gülenistes » font office des Juifs d’Adolphe Hitler.
Erdogan devient gênant pour tout le monde. Intégré à l’OTAN comment faire croire que cette armée d’Alliés coalisés poursuit des objectifs de protection des démocraties, avec Erdogan comme partenaire ?
Et l’Europe, empêtrée dans ses contradictions, mal aimée des Européens, stipendiée après le Brexit, va-t-elle poursuivre le dialogue avec la Turquie ?
Comme on le voit, un dictateur est né, plongeant les démocraties dans la sidération.

18 juillet 2016

Un faux mou, un vrai dur !

Les faits sont têtus. Ils contredisent l’engouement des partisans d’Erdogan qui ont proprement aidé le nouveau sultan à se débarrasser d’un putsch militaire.
Depuis des mois on lit sur les gazettes qu’Erdogan entend faire la pluie et le beau temps partout en Turquie. Le nouvel Kemal Atatürk, c’est lui, mais pas pour de nouvelles libertés, pour raboter celles qui le gênent. Il chasse des journalistes de leur rédaction, voire, il les emprisonne. Il met au pas de la Mecque toute la population et prône le retour à un islam rigoureux. Il déchire un pacte de non-agression avec la minorité kurde et entend changer les lois de protection de leurs parlementaires. Il joue un double jeu avec Daech. Enfin, il rameute ses propres partisans disséminés sur le sol européen par des meetings de propagande sous l’œil bienveillant des États de l’Union. Il accuse un de ses opposants réfugié aux Etats-Unis et le réclame avec force auprès des autorités américaines. Il abat un avion russe à la limite de son territoire et refuse de présenter des excuses.
La liste pourrait s’allonger. L’opinion occidentale est convaincue. Erdogan n’est pas un démocrate, mais un de ces nouveaux pachas dont le Moyen-Orient est le principal fournisseur.
Et voilà qu’un putsch sérieux engageant des milliers d’hommes s’organise pour abattre le tyran, et le peuple le protège et finit par triompher des factieux !
C’est clair. La rue, c’est-à-dire le peuple, instrumentalisé certainement, mais résolu quand même, défend « démocratiquement » un « antidémocrate » !
On ne peut comprendre la chose qu’en revenant à 1933 en Allemagne, quand Hitler, suite à des élections démocratiques, prit le pouvoir jusqu’en 1945, sans plus jamais procéder à des élections, mais avec l’adhésion de près de 80 millions d’Allemands, tout au moins jusqu’à la défaite de Stalingrad.
Ainsi, la démocratie peut facilement dérailler avec l’assentiment du peuple. Un dictateur sans scrupule et sachant façonner l’opinion, se hisse à sa tête et y demeure, parfois longtemps, en usant de son bon plaisir et en transformant petit à petit la démocratie en dictature, le tout sous les vivats de la foule !

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Décidément, l’année 2016 et qui n’est pas encore finie, nous a fait tomber de haut. Le peuple souverain peut souverainement se tromper. Les élites grassement payées pour défendre la démocratie ne sont là que pour elles-mêmes et sont susceptibles de marcher derrière un dictateur après avoir trompé le peuple. La morale au niveau politique est une chimère qui devient dangereuse dès qu’elle est menacée par la morale tout court.
Et maintenant que fait-on en Europe de ce voisin gênant ?
Erdogan veut rétablir la peine de mort, il a hâte d’officialiser les crimes obscurs de sa police au fond des geôles de l’Etat. Il transforme la justice en licenciant les magistrats qui ne sont pas à sa botte, il démet des généraux et place ses créatures, etc.
Allons nous poursuivre, comme si de rien était, les discussions pour l’entrée de cette Turquie là, dans l’UE ? Quelle est la nature de l’accord sur les émigrés retenus en Turquie par les autorités de ce pays ?
Avec sur le dos une forte population maghrébine en instance d’être naturalisée européenne, loin d’être en accord avec nos modes de vie, allons-nous avoir maille à partir avec les millions de Turcs résidants (surtout en Allemagne) puisqu’il est avéré que la presque totalité d’entre eux sont de chauds partisans d’Erdogan ?
Rappelons-nous Chamberlain et Daladier venus à Berlin en 1938 signer des accords de paix avec Adolphe Hitler et revenant sous les ovations en Angleterre et en France !
Allons-nous récidiver cette lâcheté ?
De part les leçons de l’Histoire, des accords de paix n’ont jamais ralenti les processus de guerre quand ils sont signés par des gens de mauvaise foi.
Empêtrés dans nos faiblesses, obnubilés par le commerce et la croissance, trompés par les engouements pacificateurs de partis politiques qui croient de leur intérêt d’accueillir tout le monde pour gonfler le nombre de leurs électeurs, hachés menus par des illuminés d’une religion dont les plus fervents se moquent de la laïcité à l’intérieur même de l’Europe, quand allons-nous nous réveiller ?
Sinon, allons applaudir nos ministres des affaires étrangères revenus enchantés de Turquie après les accords de paix renouvelés par Erdogan et résignons-nous à une fin de siècle obscurantiste. Apprenons le coran pour avoir une chance d’intégrer nos enfants dans un futur des mille et une nuits de la connerie humaine. Et dès à présent, fermons nos gueules et attachons-nous au business que nos « élites » aiment tant, puisque nous ne savons faire que cela !

17 juillet 2016

À quoi ils servent ?

La lutte contre la pauvreté ?
Il ne faut pas se raconter des histoires. Puisque le fin du fin c’est de « réussir », c’est-à-dire être au-dessus de la moyenne nationale des revenus, que donc l’argent est roi et que ce dogme est incontournable, faisant passer le talent, le mérite personnel, l’intelligence même, pour des éléments supplétifs aux moyens de se faire du fric, toute lutte contre la pauvreté est vouée d’avance à l’échec.
On ne peut pas dans une société fondamentalement immorale, avoir un coin de prêche où les humains se reconnaissent entre eux et se sentent solidaires.
On le sait depuis que les mandataires publics sont passés du dévouement, voire du sacerdoce à un travail bien rémunéré, c’est foutu. C’est comme si un magistrat, caïd chez des gangsters, avait à condamner un de ceux-ci.
S’il faut tirer son chapeau à toutes les initiatives privées allant au secours de la misère, ces initiatives sont justes bonnes à jeter un voile sur les horreurs.
Les adaptés à la mondialisation chassent le Pokémon, vivent dans des crèmes apaisantes et rackettent tout qui de bonne foi se mêle à leur mauvaise foi.
Les journaux, furieusement hypocrites, saupoudrent leurs dithyrambes à la gloire du système par quelques pailles dans l’épeautre aux cochons « La Belgique n'atteindra pas l'objectif de réduction de la pauvreté qui lui a été assigné dans le cadre de la stratégie 2020, à moins d'y consacrer une attention plus soutenue et des moyens significatifs, selon le rapport, sévère, de la Cour des comptes sur le deuxième plan fédéral de lutte contre la pauvreté rendu au parlement. »
Eux qui passent toute l’année à vanter les « audacieux » qui se lancent dans les affaires, qui mettent par dessus tout l’art de se faire des montagnes d’argent, qui vénèrent tout qui atteint le nirvana de la notoriété et qui passent leurs journées à les encenser, osent écrire « Ce rapport est cinglant. Tout manque dans le plan: mobilisation des administrations, contribution du plan à l'atteinte de l'objectif national, pas d'échéance, pas d'enveloppe budgétaire générale, pas d'estimation du coût des objectifs ou des actions. En résumé, le deuxième plan pauvreté est davantage une "liste d'actions" qu'un instrument de politique publique. »

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C’est beau, c’est grand la presse… seulement une fois par an. Débrouillez-vous pour le reste.
« Plus généralement, la Cour des comptes pointe la structure institutionnelle de l'Etat comme étant à l'origine de l'inefficience de l'action publique en la matière. "La multiplicité de niveaux de pouvoirs, d'intervenants, d'instruments et de politiques publiques renforce le risque de fragmentation", souligne-t-elle. Le seul instrument de coordination des politiques de lutte contre la pauvreté est la conférence interministérielle de l'intégration sociale... qui n'a plus été réunie depuis juin 2013. »
On croirait lire un Blog de Richard III ! « La sécurité sociale et les allocations sociales sont insuffisantes. La Cour des comptes confirme par ailleurs que, bien qu'elles constituent un levier important dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la sécurité sociale et les allocations sociales sont insuffisantes en raison de l'écart structurel entre le seuil de pauvreté et le niveau des protections sociales. »
Grâce au merveilleux système qui produit la Mercedes moyenne à plus de 30.000 € et le pack salaire/avantages à plus de 20.000 pour les élus du peuple, deux Belges sur dix sont au-dessous du seuil de pauvreté, Maggie De Block envisage de mettre les mourants au travail et Bart De Wever veut que la population se mette à sa recette d’amaigrissement.
Elke Sleurs, membre de la N-VA, secrétaire d'État au sein du gouvernement Michel, rejette la responsabilité de ce désastre social, sur la majorité précédente.
Entre larrons, on n’est pas d’accord. En fait, Di Rupo, depuis qu’il n’est plus premier ministre, s’applique à défendre son bilan sur tout… excepté sur ce qu’Elke Sleurs lui reproche.
On se disait bien aussi, depuis que les mandataires ne sont plus bénévoles…

16 juillet 2016

Feux artificiels et réels.

Sans tirer une conclusion hâtive de l’attentat au camion sur la fameuse Promenade des Anglais au soir du 14 juillet, on peut quand même déterminer dans les grandes lignes les constantes d’une terreur qui prend sa source dans une religion en désaccord complet avec l'évolution des mœurs de la modernité occidentale. Une confrontation entre anciens et modernes est en train de tourner au tragique sous nos yeux.
D’abord, de manière générale, quel est le type d’assassin, adoubé ou s’autoproclamant tel par Daech ou toute autre organisation criminelle invoquant le fait religieux ?
Il s’agit de petits délinquants d’origine musulmane – souvent de deuxième génération – implantés en Europe, dès lors natifs des pays de la Communauté.
Peu cultivés, sinon pas du tout, offrant parfois des signes de pauvreté intellectuelle, leur rapport avec la religion est erratique, parfois inexistant.
Ils semblent s’influencer mutuellement dans un déni de la société dans laquelle ils vivent, avec un sentiment général de frustration, au même titre que ceux qui vivent mal la condition ouvrière, mais sans entrer dans le domaine des luttes politiques, ni sans se découvrir aucune solidarité de classe. Ils pratiquent Internet et sont experts en jeux vidéo.
Leur haine des autres est simple et se nourrit d’une violence rentrée qui accompagne les frustrations journalières de leur égo. Très tôt confrontés à la machine répressive administrative, ils se font une idée fausse d’une forme de racisme qui leur attribue le rôle de martyr et aux autres, les défauts du « blanc colonisateur ».
Tout en ne les affectant en rien sur le plan spirituel, la religion joue pourtant dans leur dérive meurtrière un rôle essentiel. Elle les exonère de toute responsabilité et les élève au nom de leur sacrifice.
Pour des esprits limités, allergiques à la spiritualité, cette rencontre avec « Dieu » n’a pas besoin d’une longue méditation pour convaincre. Elle coïncide trop bien avec l’instinct de mort du futur assassin pour qu’elle leur soit suspecte.
Le cas du co-pilote Andreas Lubitz est troublant. Il n’était pas musulman, seulement dépressif. Il s'était renseigné via Internet sur le suicide et sur les portes de cockpit avant le crash de l'avion de Germanwings. Les assassins de Daech sont-ils des mélancoliques qui s’ignorent ? Sinon, comment fonctionnent-ils ? Quel est le rapport entre eux et Lubitz, indépendamment de l’organisation consciente d’un carnage, dans leur fonctionnement cérébral ?

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La société européenne doit se défendre d’un produit qu’elle a contribué de créer de toute pièce. Elle n’a pas été assez vigilante à l’extinction des instincts de mort de la chrétienté, en accueillant une autre religion établie ailleurs qu’en Europe sur des bases de vie et de mœurs complètement différentes. Les « élites » ont cru sottement que l’amalgame des mœurs bénéficierait aux nôtres. C’est le contraire qui se passe.
La société de consommation a permis l’installation de ghettos du type Molenbeek. La pauvreté en général s’étant accrue, il faut bien reconnaître que les plus gros contingents de chômeurs sont composés des premiers perdants du système, à savoir les étrangers devenus Belges à la deuxième génération.
La circulation des armes, la haute technicité à portée de tout le monde font le reste.
Cette société a raté son but qui était l’éducation pour tous ou plutôt en a été détournée par l’individualisme qu’elle crée en raison du seul critère de l’argent.
Comment voulez-vous que des esprits simples, sortis de leurs petites arnaques par des séducteurs, ne soient pas perturbés et inquiets de leur devenir ?
Dans l’immédiat que peut-on faire ?
Extérieurement, il faut poursuivre la guerre contre Daech jusqu’à sa destruction complète, tout en ne se faisant aucune illusion sur la diffusion des métastases de ce cancer en Europe.
Intérieurement, souhaiter d’autres dirigeants politiques capables de relever le niveau social, ne plus jouer à ce jeu stupide de la croissance à tout prix basée sur le culte de l’argent et la cupidité des populations, ne plus humilier les populations par l’excès d’injustice, lutter contre l’emprise des religions par une remise au premier plan des valeurs de la laïcité, poursuivre nos efforts de défense des populations, sans toucher aux libertés des citoyens.

15 juillet 2016

De la rizière à la risée.

Selon « Daar-Daar », l’historien et écrivain belge David Van Reybrouck a réagi au Brexit, en répondant à la question d’un ami " tu prétends que la démocratie est plus que des élections et des référendums, mais comment ramener le bon sens ? Comment faire en sorte qu’une Europe apeurée et divisée réagisse, soit à nouveau sensible à ce qu’il s’y passe?"
C’est le délire qui continue. On clame partout que la démocratie est ce qu’il y a de mieux. Puis on passe à un référendum « sommet de la démocratie »… à condition que le vote corresponde à l’ordre bourgeois établi et l’espèce de consensus autour des notables au gouvernement.
Van Reybrouck répond aux questions de son ami en comparant la démocratie anglaise qui a voté le Brexit à la république de Weimar, cet État naissant à la chute de l’Empire allemand de 1919.
Voilà cent ans que ça dure, cette comparaison de la démocratie athénienne de quelques siècles avant JC par les anciens élèves de nos Gréco-latines. On n’y retient qu’une chose : le peuple commande, les élus exécutent. Ce qui est tout à fait faux pour Athènes, puisque dans toutes les formes de pouvoir au cours de quatre siècles avant de tomber sous le joug des Romains, le seul critère fut celui des biens et la seule catégorie sollicitée, celle des notables.
Nos sociétés se distinguent du modèle grec quant à l’origine des élus et des électeurs (sont exclus les métèques, les femmes et les esclaves), mais ne diffèrent pas sur l’importance des familles de pouvoir et le critère de l’argent.
Quel est le rapport entre la démocratie athénienne et nous ?
Je voudrais bien le savoir.

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Quant Reybrouck compare l’Angleterre à la République de Weimar, celle-ci débute en 1918 suite à la défaite et la fuite du Guillaume II. Elle se termine en 1933 avec Hitler. La République de Weimar est justement le contraire d’un « Brexit » à l’allemande. Les révolutionnaires et les communistes majoritaires à la fin de la guerre, sont écartés de tous les rouages de la République par les notables et les alliés, grâce aux combines et la complicité de la force occupante.
Du coup, comme notre « grand écrivain » se trompe sur tout, le reste ne peut être que poncifs et balivernes.
De sa rizière, Van Reybrouck se focalise sur notre société : « Une « démocratie » de faible alliage, un enchevêtrement complexe qui creuse la tombe de la réelle démocratie. Cela fait des mois que je suis très pessimiste pour l’avenir des démocraties occidentales et aujourd’hui marque un grand tournant. Nous détruisons nos démocraties en refusant de les innover. Referendum ! Connais-tu quelque chose d’aussi primitif ? Euh oui… les élections. Cocher une case à côté d’un nom ou des initiales d’un parti. Est-ce vraiment la meilleure façon de décider collectivement et rationnellement ? ».
Tout est concentré dans ce qui est mis entre guillemets. La démocratie de l’auteur ne ressemble pas à la mienne. S’il a des références et que la démocratie d’Eyskens à Verhofstadt lui manque comme modèle, dans le genre on a fait mieux. Une démocratie de faible alliage, écrit-il à son ami : comme si nous avions eu déjà des démocraties « admirables et de haute valeur sociale » !
Des référendums et des élections, comme si l’électeur avait le choix entre aller voir ailleurs (mais où ?) et jeter « stupidement » un bulletin dans l’urne sachant que les élus ne feront pas le programme qui les a fait élire et au contraire, mèneront une politique aux seules fins économiques que personne ne leur demandait sinon les banques et les holdings.
Si l’élection est un acte primitif sans intérêt, puisqu’aussi bien sa finalité est toujours anéantie par l’élu qui en est issu, si Van Reybrouck entend la supprimer, on peut imaginer qu’au contraire, multiplier les sujets à élection et en faire plus pourraient, à la longue, faire réfléchir nos désinvoltes qui jouent avec le feu et n’entendent pas ranger leur briquet !

14 juillet 2016

JC doit partir !

Les journaux n’ont pas assez mesuré l’importance des concessions que JC Juncker a faites à Cameron pour que le référendum soit favorable à l’unité européenne. Malgré cela, il y eut le Brexit et, quelque part, l’échec de Cameron c’est aussi celui de Juncker.
On est habitué en Belgique au silence des médias quand ce qu’ils pourraient écrire porterait atteinte à l’infaillibilité du système et ceux qui le défendent.
C’est dommage. Il y aurait matière à faire des comparaisons entre les États que l’Europe ne cesse de rappeler à l’ordre (cette semaine l’Espagne et le Portugal sont sur la sellette) et les concessions faites à un État qui n’a même pas notre monnaie et qui n’a jamais été dans l’Europe que pour la boycotter de l’intérieur !
Une question est à poser au Conseil de l’Europe : depuis quand Juncker est-il propriétaire des traités qui conditionnent la vie des États dans le cadre européen ? Qui a autorisé Juncker à faire de l’Angleterre un partenaire à la carte, encore plus qu’elle ne l’était déjà ? Sinon, le dirigeant de l’exécutif européen a-t-il agi sous la responsabilité des instances européennes ?
Cette faveur faite pour aboutir à un échec aura des conséquences fâcheuses pour l’Union qui compte parmi les 27 survivants quelques insatisfaits qui rêvent qu’on leur accorde les mêmes avantages.
Quand on sait le résultat, on peut écrire que ce coup d’épée dans l’eau ne sera pas perdu pour tout le monde.
Tout naturellement devant cette mauvaise diplomatie, JC Juncker devrait présenter sa démission et le parlement européen l’accepter ! Il n’aura aucune peine à se recaser dans la banque d’où il vient. Le précédent Barroso est à méditer.
Depuis qu’il dirige l'exécutif européen en novembre 2014, cet ancien premier ministre luxembourgeois n’a jamais vraiment brillé par une politique volontariste en développant un grand dessein pour l’Europe. Durant des années il a couvert les pratiques douteuses des banques luxembourgeoises tirant des profits des comptes secrets venant de l’étranger, n’hésitant pas d’abriter des fraudeurs belges et français dans les coffres-forts granducaux.
Qu'il reste à son poste après l’échec du vote du 23 juin signifie au moins que ce type va s’accrocher à l’emploi sans vergogne. À se demander aussi pourquoi ? Je suis même étonné que les chefs d'Etat des 27 n'aient pas évoqué la possibilité d’une démission !

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En 2005, l'impression avait été désastreuse après un vote sanction contre un traité européen.
En 2016, on retrouve ce manque de courage qui est aussi une raison de dire que l’Europe va mal et que ces dirigeants y sont pour beaucoup.
Tout change, on nous le répète sans cesse, pourtant rien ne bouge à Bruxelles.
Ne serait-ce que pour montrer que l’Europe marque le coup, Jean-Claude Juncker, négociateur malheureux, doit partir.
Il paraît que Theresa May, la nouvelle locataire du 10 Downing Street, est une seconde Madame Thatcher ! C’est une dure à cuire et Juncker est trop marqué par ses récents échecs pour être un négociateur de qualité.
Il doit partir, le divorce entre les peuples et les institutions est déjà assez profond comme cela, pour qu’il en remette une couche.

13 juillet 2016

Deux censeurs pour le prix d’un !

S’il y a bien un thème qui me vient souvent à l’esprit et que j’ai essayé de retranscrire sous différentes formes, c’est bien celui de la liberté d’expression.
Être libre de dire et d’écrire ce que l’on pense sans encourir aucun délit est essentiel pour atteindre à plus de démocratie.
En ces années de pensée unique et de peur collective, ce n’est pas gagné. Internet, cette grande bouche médisante de l’à-peu-près en fonds de commerce, est le mauvais lieu que nous fréquentons tous. Tel quel, il est l’indispensable fourre-tout auquel il ne faut surtout rien toucher. Car y dire ce qu’on pense reste le meilleur moyen d’y penser juste, à la longue, par esprit critique et critique des autres.
Même Jean-Marie Le Pen n’aurait pas dû être sanctionné pour ses imprécations et ses raccourcis douteux de l’histoire. N’est-ce pas son droit de penser ainsi et les autres de penser autrement ?
Derrière toute sanction se cache une double imposture. La première est celle de la censure. De quel droit une loi peut-elle interdire de penser « faux » ? Le censeur pense donc juste, parce qu’une loi le lui dicte ! Ensuite viennent des juges qui estiment le délit et distribuent les sanctions. Ce voile prudent jeté sur les mots à ne pas dire, les réflexions à ne pas faire, n’est-il pas ce linge que l’on jette sur un mobilier avant de partir en vacances, de sorte que les gens ne peuvent savoir ce qu’il y a dessous ? Autrement dit, le pouvoir craint que certaines idées ne se répandent, qu’on laisse au moins au public le soin d’en décider.
Pendant longtemps la lecture de « Mein Kampft » a été interdite dans nos démocraties, par contre, nous avons été régulièrement assaillis des réflexions de ceux qui l’avaient lu pour nous. Comment peut-on juger du bien fondé ou de l’infondé d’un livre que l’on ne peut pas lire ?

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La seconde imposture enfin tient dans le vice caché de nos démocraties : celui de l’infini mépris que les « élites » ont des électeurs. Ils se croient tellement intelligents que par comparaison nous sommes des bêtes brutes sans réflexion, manquant de capacités intellectuelles, donc bons à tout y compris le populisme. Ce faisant et vu de telle sorte, il se pourrait bien que le populisme revête chez eux une forme d’intellectualisme synonyme de bêtise, plus grave que la nôtre.
Depuis les attentats des suppôts de Daech, les militants de la liberté d’expression sont sur la défensive dans les pays de l’UE, à cause du contexte politique actuel.
Bien entendu, une menace expresse qui se répand sur le NET et où il y a risque de mort d’hommes, n’entre pas dans la liberté d’expression, mais relève des tribunaux.
Bien que cela ait existé depuis que l’homme sait écrire, la population connectée en grand nombre augmente d’autant le risque, non pas que l’auteur de la menace mette son projet à exécution, mais à cause de l’effet d’annonce qui fait dans l’esprit de quelques-uns office de fatwa.
Est-ce une raison pour que Facebook ou Google détermine, ce que nous pouvons ou ne pouvons pas lire ou voir ? C’est un sujet de débat qu’il serait temps que nous ayons, plutôt que de laisser planer des doutes sur la manière dont on décide pour l’internaute.
Toute législation est scabreuse, partisane et inutilement contraignante. On ne légifère pas sur la morale et le civisme. Les lois construites contre les discours de haine n’ont jamais frustrés que ceux qui essaient de comprendre les motivations des auteurs des lois et des nouveaux délinquants qu’elles créent.
Les pays d’Europe ayant mis en pratique des lois contre les discours de haine ne sont pas plus à l’abri que les pays qui n’ont rien dans leur arsenal judiciaire répressif sur le racisme et les religions exclusives.
Les censeurs, « élite » au pouvoir, ont été rejoints par des superpuissances privées, capables par la seule force de l’argent d’imposer « leur » censure. Ce «pouvoir au carré» (gouvernements et géants d’Internet) travaille à nous cacher des choses, à nous en interdire d’autres, comme à nous en imposer en grands nombres, sans aucune transparence et sans compte à nous rendre.
On croyait avoir un seul censeur et voilà que nous en avons deux !

12 juillet 2016

L’élite au vide-ordure.

L’Europe, imperturbablement, poursuit sa délectation à se déshonorer par la faute de ses dirigeants qui ne comprennent plus le peuple. Et pour cause, ils le méprisent pour peu qu’on lise les commentaires qu’ils font sur le populisme et ce qu’ils pensent des Anglais qui ont eu l’audace du Brexit.
Vous verrez comment ils entendent tromper l’opinion majoritaire anglaise avec la complicité du parti conservateur et de celle qui remplacera bientôt David Cameron.
Les Européens n’y pourront rien, qu’ils ne comptent pas sur un changement de politique. Le pouvoir a tranché : l’Europe est atlantiste, libre-échangiste et résolument pour l’austérité des peuples, synonyme de croissance, espèrent-ils encore.
Le scandale Barroso vient confirmer ce qui précède. Tous les hauts dirigeants viennent de la banque et, à la fin de leur mandat, y retournent.
C’est bien dommage, l’Europe est en train de périr devant 500 millions d’Européens à cause de ses élites. Ne comptez pas sur ces dernières pour abandonner leurs fiches de paie et leurs casquettes supplémentaires. Elles ont le paquet bien en main et elles couleront avec, s’il le faut, sans abandonner un seul morceau.
Les liaisons douteuses avec la Turquie ajoutent à la honte et au déshonneur.
L’Europe poursuit des pourparlers en notre nom avec le dictateur Erdogan, pour un pays dont les dirigeants récoltent les fruits de la haine et de la discorde qu’ils ont semé.
Depuis qu’Erdogan, en 2015, a abandonné l’aide à l’État islamique pour entrer dans le camp occidental et tout simplement respecter son pacte avec l’OTAN, les intégristes musulmans mènent une campagne militaire en Turquie. Les attentats-suicides, les missiles tirés depuis la Syrie sur les villes turques frontalières sont quotidiens.
Erdogan a bien essayé au début de faire porter le chapeau aux Kurdes, ce qui aurait justifié ses crimes contre des civils, parmi lesquels des journalistes, force est de constater que s’il peut tromper l’opinion de ses concitoyens, il ne peut pas tromper les observateurs nombreux massés de part et d’autres de la frontière syrienne.
L’État islamique s’est mis en tête de se venger du changement de politique du dictateur turc en sapant son économie. Il entend terroriser la population et déstabiliser le pays. C’est la même politique qu’en Europe, sauf qu’en Turquie il en a les moyens.

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Les salafistes turcs sont nombreux. Erdogan les a longtemps flattés. Ils ont même contribué à asseoir son autorité de nouvel émir. Malheureusement pour lui, ils ont conservé des liens avec le djihad international. Le revirement d’Erdogan en 2015 les a mis en fureur.
Il est évident que la Turquie n’en a pas fini avec l’État islamique, même si Raqqa tombe et que l’armée de Daech se fragmente en quelques foyers de guérillas. Ceux qui n’ont pas été tués pendant le conflit retourneront en Turquie. Ce qui alimentera les réseaux de résistance jusqu’à ce qu’un nouveau djihad fédère les groupuscules.
Les dirigeants européens ont évidemment d’autres préoccupations. Elles sont commerciales quasi uniquement. C’est là que l’on s’aperçoit le mieux de la trahison des élites, Juncker en tête. Car qui a besoin le plus de la Turquie dans son bras de fer avec la Russie, si ce n’est les États-Unis d’Amérique ?
Qu’on ne vienne pas prétendre que les récents accords avec la Turquie sur la fermeture des passages fréquentés par les réfugiés venus de partout, du Moyen-Orient au cœur de l’Afrique, sont les principales raisons de la reprise des pourparlers. L’Europe aurait eu dix fois la possibilité de régler cette question sur le sol grec et le sol italien, si les dirigeants européens l’avaient voulu.
Il faudra bien un jour que les différends, entre le peuple européen et l’élite rassotée de commerce et d’économie bancaire, se terminent par un changement radical ou la disparition totale des intelligences corrompues qui nous gouvernent !

10 juillet 2016

Une vie après l’Europe.

Voilà qui va enthousiasmer les Commissaires européens : l’Europe distribue les certificats d’excellence à la sortie de son haut personnel. Les banques se ruent sur ces champions du libre échange. On se les arrache à prix d’or !
Barroso n’a eu aucune peine à se recaser chez Goldman Sachs ! Oui, oui ! la banque qui amorça la crise économique de 2008-9, la plus grave depuis 1929 !
Il y a entre l’ancienne fonction et la nouvelle de Barroso un flou qui laisse rêveur, des discours singuliers et des prises de positions de l’Europe trop en faveur des banquiers faillis, pour qu’il n’y ait pas là-dessous quelque chose de louche.
Avec l’entrée de Barroso chez Goldman Sachs, tout s’explique.
Du coup remonte à la toile de l’eau croupie du pédiluve européen l’origine de l'actuel président de la BCE Mario Draghi : Goldman Sachs.....
C’est la banque d'affaires américaine elle-même qui l’a annoncé hier soir. Barroso est nommé conseillé sur les conséquences du Brexit.
Le titre ronflant laisse supposer que les pépettes seront en or massif. Barroso aura les fonctions de président non-exécutif de Goldman Sachs International, branche internationale du groupe américain basée à Londres.
Au train où vont les choses, le populisme va prendre une ligne supplémentaire et doper les gauches et les droites extrêmes plus vite qu’on ne le suppose.
Avec le nouvel accord de l’OTAN, l’Europe qui se sentirait menacée de l’intérieur par les populations furieuses aurait-elle le droit de demander du secours à l’armée américaine ?
Parce que le José Manuel, avec son immense expérience, dévoué à Goldman Sachs, et sa profonde compréhension de l'Europe est en train de nous faire savoir que pendant dix ans il nous a eus jusqu’au trognon. On a la finale de foot pour calmer le jeu, je veux bien, mais c’est à partir de lundi qu’on va jaser… d’autant que la France est battue par le Portugal !

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Même les députés européens qui en ont vu d’autres sont scandalisés !
Certains se demandent si le nouveau pantouflage portugais ne l’est pas pour « services rendus », tant il ressemble fort à un conflit d'intérêt.
"Nous exigeons une révision des règles pour empêcher les recrutements d'anciens Commissaires européens", écrivent-ils dans un moment de gêne profonde, mais un peu tardivement.
Comme remarqué plus haut, Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014. C’est lui qui a réglé la sortie de crise financière de 2008 au cours de laquelle tous les ministres des finances des États membres se sont couchés devant les banques en péril, à commencer par notre ineffable Reynders.
On se souvient que la banque dans laquelle Barroso prend du service est l'une de celles qui avait vendu le plus de produits financiers complexes - les subprimes.
Marine Le Pen en a profité pour publier sur Twitter que la nouvelle n'a "rien d'étonnant pour ceux qui savent que l'UE ne sert pas les peuples mais la grande finance".
Merde, c’est embêtant que la fille à Jean-Marie m’enlève les mots de la bouche, comme à des milliers d’autres. Comment se fait-il qu’on n’entende jamais qu’elle dans des cas pareils ?
"Les anciens commissaires ont évidemment le droit de poursuivre leur carrière professionnelle ou politique", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Commission. "C'est légitime que des personnes dotées d'une grande expérience et de qualifications continuent à jouer des rôles de premier plan dans le secteur public ou privé." (Challenges en ligne)
Allez, on fait un concours. Après le Brexit, combien de temps l’Europe mettra-t-elle pour imploser ? Six mois ? Un an ? Trois maximum ?

Déstockage.

C’est fait ! Nos « élites » de la grande Europe, Grande-Bretagne et Turquie comprises, ont trouvé la ficelle qui refait le paquet : l’OTAN !
Cela va rassurer les malades du Brexit, ceux qui depuis la connerie de Cameron ne dormaient que cinq minutes par nuit entre deux cauchemars.
Les faits : « L'Union européenne et l'Otan ont signé vendredi une déclaration conjointe par laquelle les deux organisations "complémentaires et se renforçant mutuellement", basées toutes deux à Bruxelles, s'engagent à coopérer davantage, notamment pour lutter contre des menaces communes visant leurs Etats-membres. »
Juncker jubile. Son Europe est presque la même que celle du passé. Le peuple aura beau faire, la meurtrissure de son référendum raté qui faisait tant souffrir dans les bourgeoises soirées va s’oublier dans les bruits de bottes qui, heureux hasard, proviennent toutes des stocks américains. Hé oui ! l’OTAN, c’est surtout les USA.
Aveu d’impuissance ou business avec l’anglo-américain ? L’Europe passe déjà à côté de la montre en or, alors que Cameron est encore à emballer ses pyjamas avec ses dossiers et qu’on ne sait pas encore qui va négocier le Brexit depuis Londres ?
Ce départ de l’espion d’Obama aurait au moins dû avoir une conséquence heureuse, celle de souder des Nations qui s’obstinent à se tourner le dos, en montant une armée de défense de l’Europe dirigée et peuplée d’Européens.
L’OTAN est un pacte de défense signé au moment de la guerre froide et dirigé contre la seule URSS. Ce pacte n’a plus sa raison d’être. Lui donner une nouvelle vie pour des missions coordonnées d’un continent à l’autre signifie l’abandon des responsabilités de l’Europe en faveur d’un État prépondérant : les USA ! C’est transformer le principe même de l’OTAN en autre chose.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'Alliance atlantique, les présidents du Conseil européen et de la Commission Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, ont signé tout sourire à Varsovie, la mise sous tutelle de l’Europe pour cause d’immaturité à vie,
Comme on n’est jamais si bien encensé que par soi-même, un certain Stoltenberg, secrétaire de l’OTAN, a déclaré sous les applaudissements " Ensemble, nous sommes une équipe formidable".

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En remplaçant Barroso par Juncker, les trois ou quatre personnages qui décident seuls et sans l’avis de personne du devenir de l’Europe, savaient bien à qui ils donnaient le gouvernail.
L’intéressé l’a dit lui-même à Varsovie : "Nous avons décidé d'en faire plus. Une Union européenne plus forte signifie une Otan plus forte et une Otan plus forte signifie une Union européenne plus forte".
Tout Juncker, l’employé de banque modèle, est là-dedans.
Ceux qui croyaient que l’Europe avec le départ des Anglais allait enfin faire une politique européenne pour les Européens, ce qui est un minimum, vont devoir maîtriser leur impatience et faire semblant d’y croire.
Cela ne va que renforcer le camp populiste, tant méprisé, de la profonde inutilité de cette Europe là.
L’allié le plus merveilleux que Marine Le Pen ait jamais eu au Front, n’est-ce pas encore JC Juncker ?
Avant de rejoindre à Londres le Reform Club et s'y consacrer à la lecture du Times, Cameron devrait être décoré de l’Ordre de la Jarretière dans un endroit public, entre Pall Mall et Saint Jame’s Palace, par une reine d’Angleterre aux anges d’avoir son Waterloo, comme son glorieux ancêtre George IV, au cœur de la City !

9 juillet 2016

De la rizière à la risée.

Selon « Daar-Daar », l’historien et écrivain belge David Van Reybrouck a réagi au Brexit, en répondant à la question d’un ami : "tu prétends que la démocratie est plus que des élections et des référendums, mais comment ramener le bon sens ? Comment faire en sorte qu’une Europe apeurée et divisée réagisse, soit à nouveau sensible à ce qu’il s’y passe?"
C’est le délire qui continue. On clame partout que la démocratie est ce qu’il y a de mieux. Puis on passe à un référendum « sommet de la démocratie »… à condition que le vote corresponde à l’ordre bourgeois établi et l’espèce de consensus autour des notables au gouvernement.
Van Reybrouck répond aux questions de son ami en comparant la démocratie anglaise qui a voté le Brexit à la république de Weimar, cet État naissant à la chute de l’Empire allemand de 1919.
Voilà cent ans que ça dure, cette comparaison de la démocratie athénienne de quelques siècles avant JC par les anciens élèves de nos Gréco-latines. On n’y retient qu’une chose : le peuple commande, les élus exécutent. Ce qui est tout à fait faux pour Athènes, puisque dans toutes les formes de pouvoir au cours de quatre siècles avant de tomber sous le joug des Romains, le seul critère fut celui des biens et la seule catégorie sollicitée, celle des notables.
Nos sociétés se distinguent du modèle grec quant à l’origine des élus et des électeurs (sont exclus les métèques, les femmes et les esclaves), mais ne diffèrent pas sur l’importance des familles de pouvoir et le critère de l’argent.
Quel est le rapport entre la démocratie athénienne et nous ?
Je voudrais bien le savoir.

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Quant à la République de Weimar et les Anglais dans leur Brexit, élaborée en 1918 suite à la défaite et la fuite de Guillaume II et close par Hitler en 1933, Weimar se singularise justement par le contraire d’un « Brexit » à l’allemande, puisque les révolutionnaires et les communistes majoritaires à la fin de la guerre, sont écartés de tous les rouages de la République par les notables et les alliés, grâce aux combines et la complicité de la force occupante.
Du coup, comme notre « grand écrivain » se trompe sur tout, le reste ne peut être que poncifs et balivernes.
De sa rizière, l’âme voyageuse de Van Reybrouck se focalise sur notre société : « Une « démocratie » de faible alliage, un enchevêtrement complexe qui creuse la tombe de la réelle démocratie. Cela fait des mois que je suis très pessimiste pour l’avenir des démocraties occidentales et aujourd’hui marque un grand tournant. Nous détruisons nos démocraties en refusant de les innover. Referendum ! Connais-tu quelque chose d’aussi primitif ? Euh oui… les élections. Cocher une case à côté d’un nom ou des initiales d’un parti. Est-ce vraiment la meilleure façon de décider collectivement et rationnellement ? ».
Tout est concentré dans ce qui est mis entre guillemets. La démocratie de l’auteur ne ressemble pas à la mienne. S’il a des références et que la démocratie d’Eyskens à Verhofstadt lui manque comme modèle, dans le genre on a fait mieux. Une démocratie de faible alliage, écrit-il à son ami : comme si nous avions eu déjà des démocraties « admirables et de haute valeur sociale » !
Des référendums et des élections, comme si l’électeur avait le choix entre aller voir ailleurs (mais où ?) et jeter « stupidement » un bulletin dans l’urne sachant que les élus ne feront pas le programme qui les a fait élire et au contraire, mèneront une politique aux seules fins économiques que personne ne leur demandait sinon les banques et les holdings.
Si l’élection est un acte primitif sans intérêt, puisqu’aussi bien sa finalité est toujours anéantie par l’élu qui en est issu, si Van Reybrouck entend la supprimer, on peut imaginer qu’au contraire, multiplier les sujets à élection et en faire plus pourraient, à la longue, faire réfléchir nos désinvoltes fascinés par le feu et qui n’entendent pas arrêter de jouer avec des allumettes !

8 juillet 2016

Le Junckxit ?

On a beau se laisser aller à un certain pessimisme, mais le départ de la Grande-Bretagne n’aurait pas été une catastrophe pour l’Europe, si JC Juncker ne s’y était pas pris comme un manche. Ne vient-il pas ressortir le pacte commercial avec le Canada, aussitôt retiré pour cause de chahuts chez pas mal de partenaires de l’UE !
Était-ce le moment ? Sur sa lancée, il renoue le "flirt" avec Erdogan !
La reprise des pourparlers pour l’entrée de la Turquie dans l’UE semble être une provocation de JC Juncker à l’égard des « brexiteurs ». Bien sûr que c’est du pipo et qu’avec un dictateur comme Erdogan ce n’est pas demain la veille. Pourtant, cela fait du tort à l’Europe cette pratique d’une politique à l’ancienne qui consiste à vouloir faire peur aux États à tendance sécessionniste, en montant de toutes pièces des scénarios qui ne sont que des craques destinées aux populations
La crise de l’UE ne mène qu’à de mauvaises solutions pour les États membres. Alors que le parti conservateur désignera le successeur de Cameron en septembre, il est bien évident que JC Juncker par ses propos ouvre déjà la porte à des « aménagements » par des associations compensatoires diverses. Le successeur de Cameron n’aura qu’à faire son marcher parmi les déclarations les plus intéressantes du chef de la Commission, pour l’Angleterre.
Juncker n’a qu’en tête le sauvetage des banques de la City en espérant que ses propos rassureront la place boursière.

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Si Cameron peut sortir de l’UE sans connaître de catastrophes, qu’au contraire l’Angleterre s’en trouvera mieux, bonsoir les États européens entre deux idées « Je pars ou je reste ? ».
Des Pays-Bas à la République tchèque et pourquoi pas l’Italie, les oppositions à l’UE vont bien en profiter. L’Union européenne est prise entre deux feux. Elle minimise le coût du Brexit, aide ainsi les Conservateurs à s’en sortir la tête haute ou elle cherche à « faire payer » la Grande-Bretagne, en calculant les risques d’une rétorsion.
Une tendance nouvelle voit le jour en Europe. Elle consiste à constater le décès de l’Europe telle que deux générations de politiciens nous l’ont vendue et, en même temps, élabore une nouvelle Europe avec le consensus des peuples, ce qui serait le moins !
Adieu le traité de Maëstricht des Fourberies de Scapin et sur la lancée une nouvelle communauté remettrait tous les compteurs à zéro.
Évidemment, avec un combinard issu des banques comme JC Juncker et des chefs d’État aux petites pointures, ce n’est pas donné.
Au fait, et le parlement à Strasbourg ?
N’est-ce pas lui qui peut démettre les Commissaires européens qui font mal leur boulot ?
Une situation de ce type ouvrirait un autre genre de crise que le Brexit…
Sauf que le parlement européen est une émanation de la droite des pays affiliés et il ne semble pas que ces députés partagent mes impressions.
L’Europe part en lambeaux, mais n’en a pas conscience. Enfin, pas l’Europe de Juncker !

7 juillet 2016

Lettrés contre illettrés.

Dans les journaux belges, on a le droit de tout savoir sur l’épilation du maillot chez nos compagnes, l’insolation sui generis, les irritations et cette impression de frôler une râpe à fromage, quand, à la repousse, saisi par une bouffée de désir, le couple passe à l’action, votre quotidien favori place le lecteur devant ses responsabilités.
Enfin, à parité d’intérêt, l’immense coup de pub que Daech offre à Michel en l’estimant responsable des attentats de Bruxelles. Ces délirants intégristes, coincés dans leurs abris sous les bombes des avions de la coalition, n’ont plus l’imagination qu’ils avaient au début. Avant de perdre la vie à leur tour, ils perdent de la vitesse. Ils n’ont plus besoin de s’épiler le maillot qu’ils portent à la figure, les F 16 s’en chargent !
Indépendamment du maillot et de la pub indirecte pour Charles, mise à part la manne d’infos consécutives aux sports d’été, la politique vivote sur les suites du Brexit.
Un type dont je tairais le nom par respect pour la profession, s’est attelé à y découvrir un schisme politique. En gros, le Brexit n’a pas vu le triomphe de la gauche contre la droite, mais la défaite des sains d'esprit battus par les débiles hargneux.
Ce devait être pour le journaliste la remise de cent lignes de texte ou la porte, dans un délai tellement court, qu’il ne s’est sans doute pas relu.
Les sains d’esprit, il les compte parmi les dirigeants actuels, partisans du système, raisonnables, diplômés et dévoués. Les débiles hargneux sont regroupés autour des derniers de la classe et, en principe, de tous les raisonnements contraires aux théories sur le libéralisme.
La démocratie serait donc la victime des électeurs !
Je l’ai toujours pensé pour la Belgique, pays malheureusement handicapé par sa partie Nord, mais pour l’Angleterre ?
Selon ce malheureux jeune homme, forcé d’écrire dans les gazettes pour mal gagner sa vie, les électeurs américains avec Trump et les anglais avec le Brexit bouleversent la politique d'une manière qui rappelle la défaite infligées par Alaric aux Romains. Il y voit un événement marquant l’histoire.
Le vote pour le Brexit, c’est la répudiation des banquiers, des économistes et des chefs d’État mettant en garde contre la scission avec l'Union européenne. David Cameron était persuadé que les électeurs se rangeraient du « bon côté ». Ce qui prouve combien il s'est leurré sur son propre peuple, se lamente le journaliste. Là, il n’a pas tort.
Idem de l’allié naturel des Anglais, à savoir les USA, les Républicains avec Trump voient la rupture entre sa base ignare et sa classe dirigeante éclairée, Trump étant classé dans les malotrus milliardaires.

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Sur sa lancée, le futur prix Albert Londres ricoche sur l’establishment français puisque le PS passe à la casserole suite au populisme qui s’éparpille entre Le Pen et Mélenchon !
Toujours ces foutus électeurs malodorants et immatures à vie.
Voilà qui va plaire aux membres du Club Lorraine !
Il ne reste plus à l’élite qu’à se mettre au service de la démocratie et à bannir à tout jamais l’électeur irresponsable.
Une statue de Reynders éclairant le monde au Mont des Arts à Bruxelles, voilà qui aurait de la gueule.
Nul doute que l’article doit avoir plu beaucoup aux patrons de presse.
Dorénavant, les élus de la droite classique et de la gauche à mourir de rire savent ce qu’il faut faire pour redresser la barque : ne plus tenir compte ni de l’électeur, ni du programme électoral.
Mais… c’est déjà ce qu’ils font !
Le journaliste ne s’en était même pas aperçu ? ? ?

6 juillet 2016

Quota et blablabla.

Badaboum ! revoilà le communautaire. On se disait aussi que le militantisme flamingant n’allait pas attendre la fin de cette législature pour titiller les francophones.
Cette fois, on redémarre sur les quotas en médecine.
Le recteur de la KULeuven et ancien sénateur CD&V, Rik Torfs, amorce la pompe à scission de la sécurité sociale.
Pour comprendre, il faut revenir à la proposition de l’Inami d'ajuster la clé de répartition Nord-Sud des numéros accordés aux étudiants sortant de leurs études en l'établissant à 56,5/43,5 plutôt que 60/40 pour tenir compte des besoins constatés en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Torfs crie au loup, proteste auprès de la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open Vld). Médecin elle-même, elle serait prête à céder. Selon le recteur, la Flandre doit recevoir de sérieuses compensations. Sinon, il faudra envisager de scinder la sécurité sociale.
Si les quotas remontent légèrement en Francophonie, c’est qu’au train où vont les retraites dans le métier, certaines régions ne seront plus desservies par un généraliste.
C’est qu’il est beaucoup plus intéressant, après des études de médecine réussies, de se lancer dans une spécialité pour deux raisons. La première tient aux honoraires et la seconde au diagnostic. Le spécialiste consulté n’a besoin d’être compétent que dans la branche où il exerce sa spécialité. On demande au généraliste d’être compétent partout. Il est primordial d’au moins connaître l’origine du mal, pour en déterminer les causes et envoyer, le cas échéant, le patient chez le spécialiste qui convient.
Je me suis toujours demandé pourquoi on fait tant de chichis à propos de ces professions libérales.
En réalité, la législation sur le travail en Belgique est une machine de guerre contre les professions « subalternes » et un sacré bouclier de protection aux médecins et professeurs de médecine.
Plus il y a de maçons, plus la main-d’œuvre est en concurrence et plus les salaires stagnent ou diminuent. Il en va de même pour toutes les autres professions non protégées. On va même faire appel à des ouvriers/employés hors de Belgique, depuis que l’Europe pousse à ce genre de concurrence. Les quotas commencent aux pharmaciens, font un détour chez les notaires et finissent en apothéose chez les médecins.
Le baratin de nos « élites » sur la libre concurrence « nécessaire à la démocratie » ne concerne pas certaines professions.
On pourrait dans la belle logique de la mise en compétition, là aussi supprimer les quotas et faire en sorte que la concurrence joue sur les prix de la consultation.
Mais non. Il paraît qu’on mettrait en danger la qualité de la médecine ? En quoi, puisque ne peuvent pratiquer que des personnes dûment diplômées ?

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Le patient serait bâclé à 20 euros la consultation et chouchouté à 40 ? Idem pour le spécialiste avec des visites au tarif supérieur, évidemment.
En attendant une loi sans dérogation et faite pour tous, Rik Torfs joue avec celle qu’on a pour prolonger la pratique actuelle qui fera bientôt de la Wallonie des campagnes, un désert médical.
Il est vrai qu’au train où vont les choses, quota ou pas, tout cela n’aura plus guère d’importance.
La Belgique n’a pas encore sa loi El Khomry, comme en France, Charles Michel et Bart De Wever y pensent. Il faut qu’ils fassent vite pour faire leur joli coup.
Demain, peut-être n’y aura-t-il plus d’Europe du tout..

5 juillet 2016

Productivisme : pour quelle fin ?

Est-on entré dans un climat de violence en ce troisième millénaire parce que des esprits détraqués pensent que c’est sur ordre d’Allah ou est-on seulement en train de payer la vague individualiste qui a permis l’essor de l’économie capitaliste ?
Les premiers pourraient simplement procéder des seconds, quoique les furieux qui veulent partager leur foi aujourd’hui à coups de kalachnikov, l’avaient déjà fait bien avant, quand la foi intégriste conquérait l’ouaille à la hache.
Nous vivons une période particulièrement propice à la dérive d’une civilisation qui fait passer l’émotionnel bien avant le rationnel.
L’espèce de transe collective qui a agité le public sportif belge quand les diables rouges sont sortis de la coupe d’Europe, la rage des supporters anglais avinés et russes déterminés, se tapant dessus, est le signe que nous retournons à nos passions primaires, de façon moins violente que les illuminés de Daech, mais nous y retournons. Il n’est pas impossible que nous en arrivions aux mêmes dispositions massacrantes.
Julliard le prétend, il n’a pas tort « C’est l’individualisme qui a fondé la société moderne ; c’est lui qui la détruira. »
Mais alors, a-t-on réfléchi à gauche, comme à droite que la logique du système est identique selon que l’on se prétend capitaliste ou socialiste, si le productivisme conduit à l’enrichissement de quelques-uns et le socialisme à l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre ? C’est toujours lui qui mène le monde dans les deux cas !
Quelle différence entre l’individualisme des uns avec l’individualisme exalté par le triomphe du collectif des autres, même si ce dernier à nos préférences ?
Croit-on ainsi trouver une voie qui nous fait échapper à l’abîme, une voie qui irait dans le sens opposé du productivisme ?
La suite logique du système actuel voudrait que les responsables se défassent peu à peu des garde-fous de la démocratie, laissant à l’arbitraire et à la violence alternativement dans le camp du pouvoir puis dans celui de la rue, le soin de déterminer ce qui serait bon pour les progrès du PIB et quelle serait la part qui reviendrait au travail. Dans les années septante, cela s’appelait la part du gâteau. Les syndicalistes n’étaient pas contre le fait de l’agrandir, puisqu’ils en étaient alors bénéficiaires. Aujourd’hui, ils ne le sont plus, mais tout leur programme consiste à le redevenir.

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Il serait temps que l’extrême gauche, de Mélenchon et des autres, revoient un peu leur grammaire là-dessus.
Nuit-Debout avait commencé d’y réfléchir. On connaît la difficulté de poursuivre une action sans structure.
Il faudrait quand même un jour qu’on pense sérieusement à notre destin. Si ce n’est pas celui de finir en fourmilières, dans le limon gras des déjections des riches, en-dessous des palaces des plus fortunés, à quoi de neuf se résoudre ?

4 juillet 2016

Chronique en suspension.

On pourrait la supposer telle en cherchant vainement sur Wikipedia une trace parmi les centaines de sites, des visites de Paul Valéry à Paul Léautaud dans un bureau pas trop éloigné de celui de Valette, le directeur du Mercure de France, rue Monsieur-le-Prince, puis rue de Condé. .
On aura compris que le Livre reste un élément essentiel de réflexion et de connaissance et que pour aborder la relation entre ces deux hommes et celle de Valéry au monde extérieur, entre 1920 et 1935, il faut entrer dans « Le Journal Littéraire » de Paul Léautaud.
On y voit un Valéry fumeur compulsif, trouvant des formules dans une conversation entre deux hommes désabusés.
Le grand écrivain n’y fait que passer, pour saluer son vieil ami, se dépouillant de son qualificatif de « grand » devant l’ironie de l’autre.
Que ces deux là soient restés dans l’histoire de la littérature serait impossible aujourd’hui. Le ton de Léautaud est trop libre, trop en décalage avec le politiquement correct, trop incisif, classé à l’extrême droite d’après les critères de ce siècle et pourtant le trait singulièrement acéré dans la vision de ce qui se prépare depuis ce qu’il voit, ne classant jamais a priori toute réflexion d’après l’individu qui la profère comme « lumineuse » parce que l’autre est de l’Institut, trouvant admirable le geste d’un homme élevant son chien au-dessus d’une palissade, pour que l’animal voie aussi la construction que l’on fait derrière, abolissant d’un coup les classes sociales, ramenant les diplômes à ce qu’ils sont, c’est-à-dire des leurres pour de faux lettrés.

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Franchement, on reste pantois de l’arrogance et de la bêtise de ce qui se fait de mieux de nos jours dans la politique et ceux qui encensent les politiciens ou les dénigrent. Quelques pages du journal suffisent à ramener toute chose à la proportion primale de ce qu’elle est.
L’interlocuteur enfin de Paul Valéry, allumant une cigarette au mégot de la précédente, farouchement désespéré, sceptique et toujours amoureux des femmes, subodorant que l’autre Paul, dont on chuchote la rupture avec Madame de Cayssac, surnommée la Panthère, pour une liaison avec Marie Dormois de la bibliothèque Doucet, doit avoir un don propice à les retenir, dont je n’oserais dire lequel, mais que vous pourriez découvrir en lisant « Le Journal Particulier ».
– Mais je dis que le loisir intérieur, qui est toute autre chose que le loisir chronométrique, se perd. Nous perdons cette paix essentielle des profondeurs de l'être, cette absence sans prix, pendant laquelle les éléments les plus délicats de la vie se rafraîchissent et se réconfortent, pendant laquelle l'être, en quelque sorte, se lave du passé, du futur, de la conscience présente, des obligations suspendues et des attentes embusquées…
Puis rentrant chez lui, la mèche sur le front, la moustache tombante, à 66 ans, une femme, trois enfants et amoureux fou de Jeanne Voilier, reprenant ses cahiers et redevenant Monsieur Teste, dans une aventure solitaire de cinquante années, voilà Valéry sans gilet, ni cravate…
« Toute l'histoire humaine, en tant qu'elle manifeste la pensée, n'aura peut-être été que l'effet d'une sorte de crise, d'une poussée aberrante, comparable à quelqu’une de ces brusques variations qui s'observent dans la nature et qui disparaissent aussi bizarrement qu'elles sont venues. Il y a eu des espèces instables, et des monstruosités de dimensions, de puissance, de complication, qui n'ont pas duré. Qui sait si toute notre culture n'est pas une hypertrophie, un écart, un développement insoutenable, qu'une ou deux centaines de siècles aura suffit à produire et à épuiser ? » (Le Bilan de l'intelligence (1935), Paul Valéry).
D’une écriture à faire fuir la plupart des contemporains des Michel, d’une manière à faire entrer dans un trou de souris les faiseurs de bons mots et des articles de complaisance, Valéry le mondain, le léger, le glorieux de médailles et d’académie, fut l’écrivain secret et l’ami différent dont on commence à peine à éditer l’ensemble d’une œuvre gigantesque.
Une œuvre visionnaire, malheureusement « difficile » depuis que l’anglomanie engloutit la langue française dans le marécage de l’abréviation des écrans des portables.
« Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... Abus de fréquence dans les impressions ; abus de la diversité ; abus de merveilles ; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus. » (Idem Paul Valéry, éd. Allia, p. 26)

3 juillet 2016

La valse d’été des milliards…

Qu’on ne vienne plus dire que les démocraties sont dirigées par des responsables complètement indépendants de l’économie !
Voilà encore une affaire qui tombe comme nos bras ! La Société Générale, victime de son trader Gérôme Kerviel, a récupéré 2,2 milliards du fisc français, remise sur les pertes financières subies. Or, les défaillances au sein de la banque n'auraient pas dû permettre cette ristourne. Cette entreprise financière a bénéficié d'une remise du fisc français alors qu'un rapport pointant les dysfonctionnements au sein de l'entreprise aurait dû invalider la procédure !
La Société générale réclame 4,9 milliards d'euros à son ex-trader Jérôme Kerviel, sous prétexte qu’elle a subi des pertes colossales en 2008, à cause des prises de risques inconsidérées de son employé. Le ministère des Finances permet à la banque de déduire une partie de ses pertes de sa déclaration fiscale, soit une remise de 2,2 milliards d'euros. La procédure serait légale, si aucune défaillance au sein de l'entreprise n’était relevée.
Or, la Société générale ne répond pas à ce critère.
Le 4 juillet 2008, la Commission bancaire sanctionne d'un blâme et d'une amende de 4 millions d'euros la Société générale pour des "carences graves du système de contrôle interne".
Aujourd’hui, on estime que la ristourne de 2,2 milliards d'euros a été trop vite accordée par Bercy, avant même la fin de l’enquête judiciaire en 2009.

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Ça ne vous rappelle rien, cette rapidité d’intervention ?
C’est notre ministre des finances Reynders qui ondoie les banques belges en 2009 des bienfaits prélevés dans la poche des contribuables, à la suite de la panique des banques américaines… si rapidement et sans contrepartie que le public en avait été soufflé !
Pour en revenir à la Société Générale, la perte Kerviel n’a jamais été évaluée par un tiers évaluateur. Allez dire à votre assureur « dégâts des eaux » que vous avez perdu une somme considérable en mobilier sans donner de preuves, lors des dernières inondations, pour avoir une idée de ce qui va se passer !
L’affaire Kerviel ne serait-elle pas plutôt une affaire d’État ?
Un rapport du parquet financier a curieusement été enterré. Le document de vingt-cinq pages, insistait sur la nécessité d'enquêter sur les pratiques de la banque. Il remettait également en cause la légitimité des 2,2 milliards d'euros accordés à la banque.
Les recommandations du rapport n'ont pas été suivies d'effet.
On peut s’interroger sur les liens qui ont pu exister entre la section financière du parquet de Paris et la Société Générale, dénonce l'avocat de Jérôme Kerviel.
Les protagonistes de l’affaire ne se souviennent plus de rien ou mieux refuse de s’exprimer, sous prétexte du secret professionnel.
Évidemment, c’est l’été, même pourri, le football même perdant et le départ du tour de France. Alors, vous pensez, ces affaires de milliards, alors que les travailleurs en sont réduits à penser en centimes, qu’est-ce que ces messieurs en ont à cirer ?
Dans le fond, on parle de la détresse des tribunaux, du manque de moyens, etc., mais, quand ça ne sert que pour enquêter et condamner les voleurs de pommes, à mon avis, le ministère de la justice coûte encore beaucoup trop cher !

2 juillet 2016

Attention danger !

Le pouvoir n’en a jamais assez. Il lui semble que plus il contrôle, plus la population sera protégée. S’il n’y a pas plus légitimes que certaines fouilles aux abords des points névralgiques, rassemblement de foules, aérodromes, spectacles, etc. Tout le monde espère que ce sera tout à fait provisoire et que, dès que Daech et d’autres clubs d’assassins seront anéantis, tout redeviendra comme avant.
Il semble que la N-VA ne soit pas de cet avis et, qu’au contraire, plus on est surveillé, mieux ça vaut contre toute forme d’agression, y compris des syndicats, bien entendu.
Peu chaut à ces gens là qu’on essaie malgré tout à mettre sur pied dans les pays de l’UE un régime de liberté qu’on appelle démocratie.
Quand bien même, que Theo Francken dans ses dernières poussées d’urticaire ait été désavoué par la N-VA, sa dernière proposition ne cesse de nous interroger. En effet, le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration préparerait un projet de loi qui contraindrait les demandeurs d'asile à soumettre leur GSM et ordinateur portable à un contrôle pour permettre d'établir leur identité !
En voilà une idée ! Et d’expliquer qu’une directive européenne permet de mettre en œuvre une telle disposition en Belgique. Des policiers seront présents à l'Office des étrangers pour réaliser cette opération. "Entre 60% et 70% des demandeurs d'asile mentent à propos d'un aspect de leur identité, qu'il s'agisse du nom ou de l'âge, du trajet qu'ils ont suivi ou de leur pays d'origine", a affirmé M. Francken dans une déclaration faite au Danemark.
Directeur de l'Office de l’accueil et de l’immigration, Freddy Rosemont, surenchérit..
« Les GSM ou ordinateurs contiennent des informations permettant de vérifier le récit des demandeurs d'asile. Le profil Facebook peut aussi s'avérer utile. "Quelqu'un peut prétendre qu'il était emprisonné à Bagdad et avoir posté une photo de lui à la plage".

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Du côté de la France, ce n’est pas mieux. Depuis le début de l’année, défenseurs des droits humains, magistrats et universitaires alertent l’opinion. Ils mettent en évidence une série de signaux inquiétants pour la démocratie.
Une manifestation de la CGT-FO ce 23 juin avait été interdite puis acceptée sur un parcours limité. C’était une grande première en France, depuis la guerre d’Algérie.
Le gouvernement Valls brandissait la menace d’une interdiction dénonçant la violence des «casseurs», menace à laquelle se refusaient les syndicalistes s’opposants à la loi travail.
En Belgique, comme en France, la levée de boucliers à finalement fait plier le pouvoir dans ses manifestations autoritaires.
C’est un paradoxe, mais toute action intégriste aujourd’hui peut, d’une certaine manière, renforcer le pouvoir et particulièrement en Belgique. Ce gouvernement soutenu pour l’essentiel par des Flamands, en général plus nationalistes que les Francophones, dominé par un parti de droite, voire d’extrême droite, dont les leaders ne se cachent pas d’être de chauds partisans de l’ordre musclé, peut dans sa dérive actuelle verser dans le culte du pouvoir et détruire par quelques lois nouvelles, le fragile édifice d’une démocratie déjà chancelante diront certains, encore à trouver diront les autres.

1 juillet 2016

Des mots pour le faire savoir…

On sait aujourd’hui comment, avec l’aide de la presse, ceux en qui on avait mis toute notre confiance, on trahit la démocratie et leurs électeurs en se mettant au service des promoteurs mondiaux de l’économie du « c’est comme ça et puis c’est tout ».
Le truc est vieux comme le monde, il suffit de faire de la langue du management et de l'économie le support unique et universel du bien dire et du bien penser. C’est comme une religion des temps anciens « si tu n’y crois pas, t’es mort » ! Ici, si tu n’y crois pas, tu perds ton emploi et tu n’as aucune chance d’en trouver un autre.
Voilà pourquoi du langage politique à celui de la télévision et de la radio, on parle management comme si cela nous venait du berceau.
On retrouve ce politiquement correct dans le roman contemporain. On a américanisé du Balzac et du Zola, les grands maîtres du XIXme siècle. Ils s’opposaient trop à l’ère néolibérale. On est passé au jargon conceptuel des gestionnaires du monde de l’entreprise. La novlangue loin d’être neutre et sans effets porte un véritable projet idéologique.
Quoique ayant fréquenté des écoles différentes, c’est pourtant à croire qu’à RTL et à la RTBF on a eu les mêmes professeurs, qui, coïncidence troublante, ont été aussi ceux des Michel et des Reynders, en même temps des hommes d’affaires et des cadres des officines en relations de droit et de la communication. Ce français convenu est aussi en usage au sein de la presse spécialisée puis générale. Le journal Le Monde en raffole. L’Université ne jure plus que par lui.

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Ce bien dire unique porte le projet idéologique du néo-libéralisme. Il vient directement de
la Propagandastaffel (« escadron de propagande ») chargée par les autorités allemandes d’occupation du contrôle de la presse et de l'édition françaises pendant l'Occupation. Bien certainement, les universités ont veillé à ce qu’on martèle les inscriptions et les croix gammées, mais le principe reste le même.
Cela explique cette raideur de nuque à la Eric von Stroheim qu’ont adoptée Baudouin Remy, Alain Gerlache, Vrebos, Praet et les autres, lorsqu’ils nous informent des magnifiques performances du libéralisme nouveau.
« Cette langue, initialement pratiquée dans le monde de l’entreprise et de la gestion, et qu’on pourrait penser simplement technicienne, s’est répandue, au fil des ans, dans toute l’économie et la société. Les mots de cette novlangue, selon le concept d’Orwell dans 1984, repris par de nombreux auteurs, imprègnent et formatent les esprits et la pensée. En effet, le discours libéral a comme ambition d’être le seul mode de penser, selon la formule de Madame Thatcher, premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990 : TINA (There Is No Alternative = il n’y a pas d’alternative). « Extension », car les lieux d’énonciation de cette langue ne cessent de se multiplier. Le monde de la santé et de l’hôpital raisonne désormais de façon libérale. Quant à l’université, elle impose de nouveaux cadres de réflexion, par exemple en sociologie où le discours sur la « moyennisation » de la société fait disparaître les classes sociales et la lutte des classes. Le classement UNESCO, lui, met les territoires en concurrence et transforme le patrimoine en un marché pour les collectivités. Le discours, ou plutôt l’injonction, à « être soi même » est devenu une évidence dans les affiches publicitaires ou les magazines, traduisant ainsi le transfert de la valeur « individualiste » de l’entreprise à la vie quotidienne. On assiste donc bien à une « managérialisation » néolibérale de la société (1). »
Le public bon à tout, se façonne à une certaine forme de langue de bois et tique chaque fois qu’on s’en écarte, comme si s’écarter du goût néolibéral était aussi une faute de style, un barbarisme ou mieux un manque d’éducation.
On assiste à cette invraisemblance des champions de l’inculture sortis des managements et des écoles, commerce, droit, économie politique, définir ce qu’est la langue et le faire savoir par injonctions éditoriales !
Et ça fonctionne !...
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1. La Langue du management et de l’économie à l’ère néo-libérale, Corinne Grenouillet et Catherine Vuillermot-Febvet,