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Feux artificiels et réels.

Sans tirer une conclusion hâtive de l’attentat au camion sur la fameuse Promenade des Anglais au soir du 14 juillet, on peut quand même déterminer dans les grandes lignes les constantes d’une terreur qui prend sa source dans une religion en désaccord complet avec l'évolution des mœurs de la modernité occidentale. Une confrontation entre anciens et modernes est en train de tourner au tragique sous nos yeux.
D’abord, de manière générale, quel est le type d’assassin, adoubé ou s’autoproclamant tel par Daech ou toute autre organisation criminelle invoquant le fait religieux ?
Il s’agit de petits délinquants d’origine musulmane – souvent de deuxième génération – implantés en Europe, dès lors natifs des pays de la Communauté.
Peu cultivés, sinon pas du tout, offrant parfois des signes de pauvreté intellectuelle, leur rapport avec la religion est erratique, parfois inexistant.
Ils semblent s’influencer mutuellement dans un déni de la société dans laquelle ils vivent, avec un sentiment général de frustration, au même titre que ceux qui vivent mal la condition ouvrière, mais sans entrer dans le domaine des luttes politiques, ni sans se découvrir aucune solidarité de classe. Ils pratiquent Internet et sont experts en jeux vidéo.
Leur haine des autres est simple et se nourrit d’une violence rentrée qui accompagne les frustrations journalières de leur égo. Très tôt confrontés à la machine répressive administrative, ils se font une idée fausse d’une forme de racisme qui leur attribue le rôle de martyr et aux autres, les défauts du « blanc colonisateur ».
Tout en ne les affectant en rien sur le plan spirituel, la religion joue pourtant dans leur dérive meurtrière un rôle essentiel. Elle les exonère de toute responsabilité et les élève au nom de leur sacrifice.
Pour des esprits limités, allergiques à la spiritualité, cette rencontre avec « Dieu » n’a pas besoin d’une longue méditation pour convaincre. Elle coïncide trop bien avec l’instinct de mort du futur assassin pour qu’elle leur soit suspecte.
Le cas du co-pilote Andreas Lubitz est troublant. Il n’était pas musulman, seulement dépressif. Il s'était renseigné via Internet sur le suicide et sur les portes de cockpit avant le crash de l'avion de Germanwings. Les assassins de Daech sont-ils des mélancoliques qui s’ignorent ? Sinon, comment fonctionnent-ils ? Quel est le rapport entre eux et Lubitz, indépendamment de l’organisation consciente d’un carnage, dans leur fonctionnement cérébral ?

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La société européenne doit se défendre d’un produit qu’elle a contribué de créer de toute pièce. Elle n’a pas été assez vigilante à l’extinction des instincts de mort de la chrétienté, en accueillant une autre religion établie ailleurs qu’en Europe sur des bases de vie et de mœurs complètement différentes. Les « élites » ont cru sottement que l’amalgame des mœurs bénéficierait aux nôtres. C’est le contraire qui se passe.
La société de consommation a permis l’installation de ghettos du type Molenbeek. La pauvreté en général s’étant accrue, il faut bien reconnaître que les plus gros contingents de chômeurs sont composés des premiers perdants du système, à savoir les étrangers devenus Belges à la deuxième génération.
La circulation des armes, la haute technicité à portée de tout le monde font le reste.
Cette société a raté son but qui était l’éducation pour tous ou plutôt en a été détournée par l’individualisme qu’elle crée en raison du seul critère de l’argent.
Comment voulez-vous que des esprits simples, sortis de leurs petites arnaques par des séducteurs, ne soient pas perturbés et inquiets de leur devenir ?
Dans l’immédiat que peut-on faire ?
Extérieurement, il faut poursuivre la guerre contre Daech jusqu’à sa destruction complète, tout en ne se faisant aucune illusion sur la diffusion des métastases de ce cancer en Europe.
Intérieurement, souhaiter d’autres dirigeants politiques capables de relever le niveau social, ne plus jouer à ce jeu stupide de la croissance à tout prix basée sur le culte de l’argent et la cupidité des populations, ne plus humilier les populations par l’excès d’injustice, lutter contre l’emprise des religions par une remise au premier plan des valeurs de la laïcité, poursuivre nos efforts de défense des populations, sans toucher aux libertés des citoyens.

Commentaires

Bien d'accord, Richard, sur le diagnostic et les remèdes! J'ajouterai aux pistes de solution le développement d'un objectif fédérateur, non religieux et non consumériste. Je verrais bien le projet -étalé sur une ou deux générations - de re-créer ou améliorer l'environnement naturel (biodiversité, paysage,...) de nos villes, villages et campagnes, cet environnement que nous léguerons à nos petits-enfants. Et cela en ayant recours à des techniques de pointe et un système d'éducation revu à la hausse. Quelque chose d'ambitieux, moderne, dont on pourrait être fier, près de chez nous , avec une semi-autonomie locale propice à la re-création des solidarités naturelles. Bannir la publicité voyante, décourager le consumérisme, la mondialisation, ré-introduire une dose de protectionnisme pour faciliter le re-domicialisation de l'industrie et de l'artisanat, prôner une vie simple... Je ne fais aucune confiance aux politiciens de gauche ou de droite pour atteindre un tel objectif. Il faut des mouvements de pression citoyens animés par des jeunes dont beaucoup sont déjà preneurs. Reste à faire plier le genou aux puissances d'argent. Ce sera le plus difficile. Elles n'hésiteront pas un seul instant à faire couler le sang pour défendre leurs privilèges.

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