« mai 2016 | Accueil | juillet 2016 »

30 juin 2016

De la casse !...

Farce à répétitions, la loi El Khomri chez les sénateurs, Les Républicains qui y sont majoritaires ont amendé le projet dans une version plus libérale.
Tellement même que les Français se sont intéressés aux principaux candidats « Les Républicains » afin de connaître leur programme au cas où très probablement à la prochaine élection présidentielle, François Hollande ne serait même pas au premier tour !
Le paradoxe c’est qu’après avoir pris connaissance des projets des principaux leaders de la droite, Valls et Macron apparaissent comme un moindre mal et Hollande, la solution la moins mauvaise. Si l’on excepte les candidats d’extrême gauche, dont Mélenchon le seul à faire plus de 10 % au premier tour selon les sondages et peut-être un Montebourg regroupant les frondeurs, François Hollande pourrait alors, par défaut, être le moins mauvais cheval au PS !
Comme quoi une loi aussi mauvaise soit-elle pourrait rendre un faible espoir à Hollande, qu’elle soit appliquée ou pas !
Voici ce qui pend aux nez des Français si l’un ou l’autre des Républicains venaient à remplacer Hollande.
Le retour du barème des indemnités prud’homales, le rétablissement du périmètre national comme critère d’appréciation pour les licenciements économiques, la suppression de la garantie jeunes, ou encore la simplification du compte pénibilité…
Qu’on se le dise : Les Républicains revenus au pouvoir, le peuple va déguster.
Juppé, Sarkozy, Fillon et Le Maire plaident pour un éclatement du droit du travail, dégressivité des allocations de chômage, suppression du monopole syndical, fin du paritarisme et des 35 heures…

1mlcxo1.jpg

Inutile de dire que ce scénario, les Français n’en veulent pas. Ni Hollande, ni les Républicains, oui mais alors, reste l’extrême droite et l’extrême gauche, tous deux rejetés par une majorité. Comment évincer du pouvoir les cadres actuels ? Mettre qui à leur place ?
Des penseurs qui ont fréquenté Nuit Debout, dont Frédéric Lordon, économiste, proposent de chasser la chefferie éditocratique, d’autres encore en Belgique aussi, jamais invités des radios et télés, pour sûr l’Europe n’est pas assurée de bien finir l’année avec son problème anglais sur les bras et surtout avec une extrême gauche française qui se muscle de la désagrégation du PS.
Alors, si on pousse la curiosité vers 2017, l’élection d’un nouveau président français, les suites du Brexit, peut-être de nouveaux candidats à la sortie de l’UE, les droites un peu partout qui n’en démordent pas de la politique d’austérité du monde du travail.
Ça fait beaucoup !
Il y aura de la casse…

29 juin 2016

Mort aux vieux !

Le mur des lamentations ne serait pas complet si on n’y ajoutait pas les voix des pleureuses sur le grand cadavre des 28 qui, en principe, vont déjà se retrouver à 27 quand on demandera à Cameron pour la suite du sommet européen de bien vouloir gagner la sortie.
D’abord le directeur de l’information de la RTBF, Jean-Pierre Jacqmin, s’inquiète «Faut-il supprimer le droit de vote aux plus de 60 ans qui votent contre l'avenir des jeunes ? »
Plus très jeune lui-même, Jacqmin aurait-il des doutes sur ses facultés ? Ce serait par scrupule qu’il…
On connaît cet équilibriste en génuflexions dosées, un fléchissement des genoux à gauche aussitôt compensé par le même à droite. Est-ce parce qu’il est déjà en âge d’obtenir une préretraite (bien méritée) que Jacqmin avoue détester les vieux ? Ou sa déception du Brexit l’a-t-elle conduit à déclarer sa haine du troisième âge ?
On reste confondu devant ces gens qui refont un référendum qui ne les arrange pas, alors qu’ils ne cessent de réclamer la règle du suffrage universel quand la droite gagne les élections, grâce aux Flamands, formant un gouvernement avec une minorité francophone ?
Croyez-le si vous le voulez, mais c’est vrai qu’une élection n’est jamais le résultat d’une majorité consciente des problèmes du moment, mais le résultat d’une majorité inconsciente qui se laisse prendre à l’attrape-mouche du parti qu’a priori elle préfère, d’autant mieux un référendum comme celui proposé aux Anglais.
Dans le raisonnement de Jacqmin il y a une faille.
Les jeunes ont plutôt déserté les urnes, alors que les vieux se sont donné la peine d’y aller. Il y a la quelque chose d’incompréhensible, fustigerait-il ceux qui font leur devoir de citoyen au profit des absentéistes ?
Que les tenants de l’UE soient déçus, on les comprend. Mais qu’ils utilisent les arguments populistes pour mettre un baume sur leur déception, inconsciemment ils font du Richard III comme tout le monde en ayant honte de le dire.
Ils ne connaissent que la société bourgeoisie du bien-dire sur ton neutre et en souriant. Ils sont les propagandistes inconscients de ce qui est en train de faire perdre l’Europe : une neutralité faussement bienveillante dans le cadre du business international et le mépris des peuples.
Il n’est pas le seul Narcisse à sortir de son « trognon », dirait crûment L-F Céline, tous les non-dits d’une carrière dans le principe de l’art de fermer sa gueule, tout en l’ouvrant à tort et à travers sur la conquête des Gaules par César.

1lshdgf.jpg

Hélène Bekmezian, journaliste au Monde, fait aussi du pipo «Les vieux qui votent pour le #Brexit ça me rappelle les retraités qui avaient voté pour Sarkozy et son “travailler plus pour gagner plus”»… et encore «Le droit de vote, c'est comme le permis: franchement, au bout d'un certain âge, on devrait leur retirer».
«Le passé a décidé de l'avenir» résume l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, qui ne s’est jamais senti aussi jeune depuis qu’il est vieux.
Le hic, la société comptera dans l’avenir proche de plus en plus de vieux. Il va bien falloir s’y faire, comme on s’est fait à l’idée que les vieux qui détiennent le pouvoir politique ne vont tout de même pas voter une diminution de leurs salaire, alors qu’ils baissent ceux des autres et y compris ceux des pensionnés, leurs contemporains.
Décidément pleins de ressources en-dehors de celles qui plongent l’Europe dans le noir, quelqu’un en a trouvé une, la meilleure de toutes « …il faudrait que le vote des jeunes ait plus de poids aux élections, et particulièrement lors des référendums, au motif que ceux-ci vont devoir «vivre plus longtemps» avec cette décision que les autres. »
L’accaparement supposé de la démocratie par les vieux mettrait les électeurs de plus de cinquante ans à égalité des businessmen qui font indifféremment de la politique ou du commerce en égoïstes complets, incapables de voter en dehors de leurs intérêts.
Quand on compare l’âge moyen des ministres à celui des électeurs, ce n’est pas demain la veille que le gouvernement Michel va mettre à la pension d’office, nos « admirables » blanchis sous le harnais des partis de pouvoir.
Cela devrait rassurer le « petit vieux, à la veille du gâtisme et qui vote libéral depuis sa première votation ».
Je dois à Aude Lorriaux, journaliste indépendante, certains arguments qui ont été utilisés dans ce blog. Je lui en laisserai donc la conclusion «C’est en fait assez drolatique de voir les partisans de l’Europe actuelle, dont le discours de légitimation politique repose largement sur le rappel d’une mauvaise expérience passée, les deux guerres mondiales ("L’Europe, c’est la paix"), donc sur un fait d’expérience mémorisé, refuser le fait que certains vieux Européens de l’ouest puissent s’être fait leur propre opinion sur l’Union européenne telle qu’elle fonctionne depuis disons les années 1980 [...]. Ces vieux ont voté contre le statu quo ("Remain") peut-être parce qu’ils avaient eu tout le loisir de constater que le statu quo avait emmené leur univers dans le mur.»

28 juin 2016

L’Europe, ça craint !

On n’aurait pas cru que les dirigeants européens et leurs mameluks de la presse se comporteraient comme un amoureux délaissé par une femme infidèle.
Tout à fait comme Johnny Depp largué par Amber Heard, sauf que nos larmoyants ne se consolent pas aux Bahamas dans les bras d’une ex.
Le peuple européen n’est pas sensible aux affres douloureuses de ses responsables.
Il se demande encore à quoi l’Europe peut bien servir ?
Elle n’a jamais été démocratique. Les pères fondateurs avaient bien trop de mépris pour leurs concitoyens pour verser dans la « sensiblerie » élective. Ils leur semblaient que nous n’étions pas prêts à comprendre la grande idée.
On voit bien qu’il leur reste quelque chose, puisqu’ils contestent le référendum anglais et qu’ils raffolent des infos de la jeunesse anglaise tout à fait « déçue de la bêtise de ses vieux et de la paysannerie raciste ».
Reste à savoir si l’Europe peut un jour être comprise et aimée par les Européens et dans quelle condition ?
Elle n’est pas un État fédéral comme les États-Unis, elle n’est qu’un intermédiaire entre les États indépendants qui rechignent à abandonner des parcelles de souveraineté.
Gardienne des traités, elle subit le contrôle des États associés. Les députés européens défendent les intérêts des nations qu’ils représentent, quand ils ne dénoncent pas l’Europe au nom du nationalisme.
Cette construction sans exemple dans l’Histoire a souffert d’un déficit démocratique, dès ses débuts. C’est encore le cas en 2016. Les gouvernements des pays membres ont l’habitude de faire porter le chapeau de leurs échecs à «Bruxelles». C’est bien trop commode et suffisamment pratique pour laisser le peuple en-dehors de leurs combines.
L’Union européenne se partage entre la Commission, le Conseil et les fonctions législatives, sous le contrôle du Parlement.

1mqzpg.jpg

Un juriste aurait du mal à y retrouver ses jeunes. Comment un citoyen lambda ferait-il mieux que lui ?
Enfin dernier argument, cette paix que l’Europe est censée nous apporter, la jeunesse n’a pas besoin d’une instance européenne pour rendre impossible un nouveau conflit en Europe entre la France et l’Allemagne.
De ce point de vue, l’Europe perd son principal argument.
La prospérité qu’elle serait censée nous apporter ?
En quoi a-t-elle abrégé la crise économique et financière de 2007-2008, alors qu’elle n’est même pas terminée et que le peuple européen en souffre encore ? Et cette vague d’austérité pour une politique commune n’est-ce pas se moquer des gens ? Qui la voulue et la veut encore : son Commissaire aux finances et JC Juncker.
Le traité de Lisbonne, fils naturel de celui qui fut rejeté par le vote populaire, n’est pas pour rien dans la mauvaise opinion que les gens ont de l’Europe.
L’UE ressemble à une entreprise privée dont seuls les actionnaires (fonctionnaires et parlementaires) tirent des profits. Étonnons-nous que le vote populiste ait emporté la mise en Angleterre. Inquiétons-nous plutôt qu’il pourrait en être aussi parmi les vieux pays du continent.

27 juin 2016

Un air de vacances…

Ce dimanche midi sur nos télés nationales, le dernier champ clos politique de l’année n’a pas vraiment fait le poids.
Les crocodiles de la RTBF ont fait tout ce qu’il fallait pour que le départ de Florence Hainaut passe pour son envie personnelle de quitter les studios. En réalité, la production est entièrement responsable de la perte d’audience. Si on ne secoue pas le cocotier, la rentrée de septembre pourrait être le début d’un nouveau drame. Il faut qu’on sache que le présentateur n’est pas responsable des décors, des journalistes maisons et même jusqu’à un certain point des sujets et des invités.
On voit bien où le bât blesse. La présentatrice était parfaite. Hélas ! la médiocrité du reste a fait le désastre. C’est pathétique comme les chefs se défaussent sur les subordonnés.
Sinon, même débats aux deux chaînes. On a même vu simultanément Gérard Deprez sur RTL et RTBF dire la même chose sur le même sujet !
Justement à propos des choix des thèmes et des hommes, consensus général « Ils n’auraient pas dû partir, à propos des anglais ». ou encore « on devrait revoter, le référendum n’est pas le sommet de la démocratie, le parlement anglais est seul souverain » et autres successions d’ânerie à faire pleurer de bêtise.
Comme je le craignais, l’Europe condense les vieux crabes de tous les états membres qui y viennent pantoufler. La Belgique en a fourni de célèbres comme Louis Michel et Gérard Deprez.
Un signe qui ne trompe pas, l’après Brexit du gouvernement belge qui prévoit toujours tout sans jamais une idée originale, a nommé Paul Buysse pour gérer la crise. Elle est composée de 2 francophones et de 7 Flamands.
Et de quoi va-t-on y parler ?
De la possibilité de reconstruire l’Union Européenne sur de nouvelles bases ? Non, vous n’y êtes pas. On va parler du sauvetage du pognon que les entreprises flamandes ont engagé en livre Sterling et du rapatriement des affaires rentables.
Emmanuelle Praet est logique avec elle-même. La démocratie du 50 + 1 n’est valable que si la majorité est conforme aux lois du bon sens bourgeois dans le respect des autorités. Quand elle dévie de ce bon usage, la démocratie peut être momentanément suspendue, jusqu’à ce que les élections suivantes remettent le pays sur les rails.
Pour elle et Christophe Giltay, le parlement anglais serait en droit d’ignorer le référendum !
Quand je pense que les mêmes piaillent de colère dès qu’une « infime » minorité de travailleurs empêchent les bus de rouler.
Il y avait comme un consensus sur le plateau de RTL ce dimanche. De Deprez à Buysse, en passant par les animateurs de Deborsu, on devrait annuler le Brexit et faire comme si rien ne s’était passé.
Giltay a même comparé l’'ancien maire de Londres Boris Johnson, adversaire de Cameron au sein de son parti… à Richard III ! Mais comme Giltay n’est pas si calé que ça en histoire, il voulait parler de la caricature que Shakespeare a faite d’après Thomas More, courtisan de Henri VIII. Comme quoi on peut dénoncer le populisme et être soi-même un vecteur de ce « mal du siècle » (1).

1giltay3.jpg

Bref, dimanche très édifiant sur l’irresponsabilité de nos élites. En restant gravement en retard du quotidien, ne comprenant rien à ce qui se passe, ils sont déjà en train de remettre l’Europe sur orbite … C’est à dire droit à la catastrophe.
-----
1. Histoire de l'Angleterre, Philippe Chassaigne, Champs Flammarion, 2001.

26 juin 2016

L’Euroculbuto ?

L’Europe, paillasson sur lequel chacun s’essuie les pieds, voilà ce qu’il ne faut plus faire dans la perspective d’encore et encore engranger des adhérents à tant le prix de l’adhésion.
Idem sur la question de la migration sauvage, quitte à passer pour un raciste mal embouché, si on en avait parlé plus clairement dans les semaines précédentes du référendum, le scrutin aurait pu être différent.
Il en va de la mondialisation de la carpette comme de l’humain. Dans le système qui est en train de sombrer dans l’outrance, s’il est logique de « baiser » son voisin pour le dominer économiquement, une communauté de personnes responsables ne peut plus faire de la politique de comptoir dans l’espoir de retapisser son compte en banque. Il est logique d’accueillir les victimes des guerres et tout autant de prier les réfugiés économiques d’essayer chez eux une formule capable de les nourrir.
Seule une autre politique que celle qui est actuellement d’application peut sauver l’Europe qui se délite. Pour s’être moqués des gens modestes, les dirigeants anglais se sont pris un râteau.
À ouïr le dernier verbiage de Charles Michel sur le sujet, quand on sait que ce type s’est reproduit partout à l’Europe, la suite nous fera un enterrement de première classe, juste après celui des Anglais.
L’Union européenne joue son va-tout avec le Brexit.
Je n’ai jamais beaucoup cru en l’Europe, celle des patrons et des bonnes affaires. Les Britanniques viennent de lui claquer le beignet, à ma place.
J’attends de me prononcer sur l’Europe qui poursuit son périple sans eux, mais avec l’ensemble des citoyens dont je fais partie, toujours européens de facto, force est de comprendre que les grands intellectuels au pouvoir ne sont que des petits cons déguisés.
On va savoir tout de suite l’influence qu’avait le Royaume d’Élisabeth sur la mondialisation et l’espèce d’idolâtrie qu’ont nos dirigeants de la « locomotive » américaine.
Si c’est pour faire la même politique après le Brexit, ce n’est pas la peine…
D’abord la fermeté : les Britanniques ont choisi de sortir de l’Union Européenne. Ce n’est pas pour s’apercevoir qu’ils ne sont plus là, tout en y étant encore pendant les dix prochaines années. Ils ne peuvent pas avoir les mêmes avantages en sortant qu’en restant.
Hollande et Merkel ont raison de se voir ce dimanche et de faire le point. Des mesures rapides pour éviter des conflits d’intérêt doivent concerner les commissaires européens, fonctionnaires et eurodéputés britanniques. Ils doivent être relevés immédiatement de leurs fonctions. Il serait inqualifiable de voir des fonctionnaires britanniques prendre des décisions sur des directives européennes. Il est exclu que le Royaume Uni préside l’Union au deuxième semestre 2017, selon le calendrier prévu.
Cela irait de soi, mais il faut toujours se méfier de l’interprétation du déroulement des activités dans les bureaux de Bruxelles. On peut penser ce qu’on veut, mais parmi la réunion de Berlin des ministres des affaires étrangères des pays de l’UE, ce samedi, la présence de Reynders s’exprimant en anglais, c’est comme si c’était déjà fichu.
Reste les questions commerciales et notamment l’accès au marché unique.
S’ils sortent de l’UE, ils ne peuvent plus accéder à ce marché sans payer la redevance que paient les Norvégiens et les Suisses, sans aucun pouvoir sur son utilisation, idem des autres décisions de l’Europe.

1ljlkjklkj.jpg

Le «passeport européen » dont bénéficient les banques anglaises, qui leur permet l’accès à toutes les banques européennes comme à leurs propres guichets sans être obligées de respecter les obligations que les Européens s’imposent, c’est terminé.
Un autre aspect et non des moindres de la question financière, tient dans l’incertitude de ce que deviendront les chambres de compensation en euros opérant à Londres. Il s’agit d’un lieu d’échanges avec des dizaines de milliards d’euros et un nombreux va-et-vient de personnels qui faisait prospérer la City.
On retient son souffle. Il faut renforcer le couple franco-allemand, qui manque de confiance dans les deux pays. Hélas ! la faiblesse de Hollande est telle dans l’opinion française que, franchement, elle pourrait déteindre sur toute l’Europe, qui espérerait un autre leader pour dans un an, à la place du culbuto qui revient toujours à la position verticale, sans se soucier de l’environnement. Mais un an, c’est bien trop tard !
Reste enfin le gros paquet de réformes sociales qu’à tort ou à raison la Grande-Bretagne ne voulait à aucun prix, ainsi que des normes salariales et sociales généralisées, une assurance chômage transfrontières, etc.
Les gauches européennes retiennent leur souffle. Peut-être bien que les conséquences du Brexit soient une occasion de faire en douceur ce que les peuples allaient être obligés de faire en force ?

25 juin 2016

Ils sortent enfin du bois !...

Une foison d’enseignements à l’issue du Brexit.
Le premier concerne le vote populaire, pas assez sollicité dans les démocraties, si bien que la plupart des dirigeants sont absolument déphasés très rapidement par rapport à l’opinion. L’exemple le plus fréquent est celui d’une démocratie fonctionnant par délégation de pouvoir pendant quatre à cinq ans à des politiciens qui font régulièrement le contraire de ce qu’ils ont dit pour être élus.
Le pouvoir s’oppose à tout coup au vote populaire quand celui-ci va à son encontre. Le traité de Maëstricht reste dans les mémoires, refusé par les Français et quand même adopté moyennant un petit tour de passe-passe. Plus prudent, en Belgique, le pouvoir n’a pas demandé l’avis des gens sur ce Traité.
Le deuxième concerne l’incroyable bourrage de crâne de la presse belge en relais des professions de foi de « l’élite » pour le maintien de la Grande-Bretagne à l’Europe. On attend une explication des sondeurs qui ont jusqu’au bout falsifié les résultats des études d’opinion, au point d’avoir suggéré que la remontée des « in » allait sur le fil battre les « out ». Avec près de quatre points d’écart, il est impossible que les Agences ne se soient pas aperçues de leur erreur.
Enfin le troisième concerne l’Europe elle-même, dans l’espérance des peuples au changement. Elle sera sans doute très affaiblie sur le plan financier, mais ragaillardie dans l’espérance de jours meilleurs pour le social. Elle pourra plus librement opter pour un programme enfin débarrassé des préoccupations anglaises du libre échange et de la conquête des marchés.
Évidemment, ce troisième point est conditionné par ce que vont faire les dirigeants de l’Europe. S’ils s’offrent de longues négociations avec l’Angleterre afin de lui octroyer un statut privilégié comme la Suisse ou la Norvège, la situation de rupture entre le peuple et ses dirigeants se creusera davantage. C’est à peine si on s’apercevra d’un quelconque changement. S’ils entendent bousculer les événements, ils se tourneront vers l’organisation d’une Europe sociale en éliminant progressivement le dumping en défaveur des salaires et supprimeront le disparate en matière de couverture sociale d’un peuple à l’autre.
Il va sans dire que toute modification importante des règles européennes, ainsi que de nouveaux accords, devront passer par des référendums, sous peine de gonfler les rangs des eurosceptiques.

1ldkfjgh.jpg

Le général de Gaulle l’avait bien vu : l’Angleterre n’aura jamais été un partenaire loyal de l’Europe. Dès les nouvelles exigences de Margaret Thatcher, l’Europe aurait dû réagir et mettre ce pays en demeure d’honorer sa signature ou en tirer les conséquences.
Un pied dedans un pied dehors n’était pas une solution. L’Angleterre espionnait ouvertement les Conseils européens au profit de l’Amérique dont elle était la grande alliée.
À partir de son adhésion, l’Europe s’est mise à divaguer en acceptant tout le monde, au point d’entamer des négociations avec la Turquie au nom du mouchoir de poche qu’elle a en Europe, territoires, du reste, enlevés de vive force aux Grecs au temps où l’Empire Ottoman avait encore du muscle, occupant militairement une partie de l’île de Chypre et jouant sur les deux tableaux avec Daech et l’Otan.
Cette faiblesse de l’Europe est en grande partie due au désir anglais et américain de mondialisation.
Les mois qui viennent seront déterminants pour la fin ou le renouveau de l’Europe.
Le Brexit ouvre enfin l’Europe à autre chose que des négociations de marchands de tapis sur le mondial des affaires.
Hélas ! déjà un loup… Hollande et Merkel n’ont jamais brillé par des initiatives hardies. L’Europe est elle-même victime des fonctionnaires, d’un parlement orienté à droite et des extrémistes d’extrême droite qui, un comble, sont payés par elle pour en dire le plus de mal possible.
Tout de suite une première décision à prendre : que vont devenir les parlementaires européens anglais ainsi que leurs membres des Commissions européennes ?
C’est un premier test.

24 juin 2016

Des « valeurs » violées.

Ceux qui donnaient le la du genre « on a changé de siècle » ou encore « le système économique actuel est incontournable. Il faut faire avec ! » se comptent en France à partir des rocardiens et de Manuel Valls. En Belgique, on englobe l’ensemble des partis de gouvernement qui se croisent au carrefour du pouvoir. Le PS sort du rond-point, le MR saute dans le trafic. En France, la presse est presque entièrement dominée par des industriels qui perdent souvent de l’argent pour la « bonne cause ». À Bruxelles, tout qui publie, s’entend dans les radios publiques ou privées, se plaît au narcissisme de la télé, est positivement de droite et marginalement socialiste.
L’heure est tragique. La « bourgeoise attitude » a besoin du grand rassemblement autour de l’idée que l’économie ne changera que par son évolution propre. La démocratie politique est son meilleur agent auprès des masses, son porte-parole en quelque sorte.
L’Europe s’est pliée à cette loi. Celle-ci est impérative et ne permet évidemment aucune critique. Le plus grand nombre par une élection de temps à autre au suffrage universel est son seul argument pour défendre « la démocratie ». C’est mince, mais il est important.
Critiquer la manière dont se pratique ce suffrage revient à se faire considérer comme une sorte de dépravé passéiste et bolchévique qui rêve d’un nouveau Staline, un monstre qui balaierait le mot même de démocratie de son vocabulaire.
On cadenasse par là économie et démocratie avec une seule chaîne. Tout esprit critique est sacrilège.
Un chroniqueur bruxellois que je croyais intelligent, s’est exprimé en vertu des grands principes du Royaume repris ci-dessus, à propos de la grève générale de vendredi.
Voici ce qu’il écrit : « Mais par-dessus tout, il y a le caractère fondamentalement antidémocratique de la revendication de la confédération services publics de la FGTB. Par le nombre, d’abord. La CGSP compte — selon son site web — 260.000 adhérents. Cela représente treize fois moins que les 3.450.000 Belges qui ont voté pour les partis de la majorité fédérale actuelle. Et même deux fois moins que le nombre de Francophones qui ont voté pour le MR (650.000). La CGSP fait donc comme si un de ses membres avait autant de pouvoir que 13 citoyens aux urnes. C’est numériquement antidémocratique. Mais outre les chiffres, c’est le viol de nos valeurs qui interpelle. »

1lshdgf2.jpg

C’est édifiant. Le voilà bien ce fameux décompte des voix qui permet à la machine de crachotter des bêtises, en foi de quoi tout peut de droit survenir d’en haut, tandis que le moindre murmure d’en bas confine à la rébellion !
En effet, s’il faut procéder à un référendum auprès des onze millions de Belges chaque fois qu’un syndicat veut protester, il est certain que nous n’aurons plus jamais un mouvement de mauvaise humeur.
Pour l’anecdote, les 650.000 électeurs Wallons qui ont voté pour permettre à Charles Michel de former un gouvernement en s’appuyant sur des Flamands majoritaire dans ce pays, n’émeut pas ce journaliste, pourtant ils sont très minoritaires dans leur rôle linguistique les fans de Charles Michel.
Aux gens lucides à voir qu’on n’est pas loin dans ce système de la loi Le Chapelier et de la révolution industrielle de 1830 au cours de laquelle les travailleurs étaient traités comme des bêtes.
Étonnons-nous de la rumeur qui monte d’une escroquerie du couple pognon-démocratie acoquinée dans une sainte alliance pour sauver les privilèges bourgeois menacés, en reportant sur le dos du peuple les « sacrifices » pour rester dans le peloton de tête de l’économie mondiale.
Je ne suis pas le dernier à critiquer Goblet et Ska, mais jamais je ne me suis pris ainsi aux associations de défense des travailleurs que sont les syndicats.
Sans doute avide de reconnaissance d’un grand patron de presse, notre chroniqueur bruxellois n’y va pas avec le dos de la cuillère
« Les syndicats ont… le devoir moral de rester dans leur rôle, qui est la défense des travailleurs, pas le bazardage de gouvernements, et de s’inscrire dans les valeurs de notre société (1). Surtout lorsqu’ils sont l’émanation d’un parti socialiste qui prétend user de pédagogie et fustige le populisme des partis au pouvoir… qu’y a-t-il de plus populiste que de racoler une masse frondeuse en appelant, ni plus, ni moins, à un coup d’État, comme le fait la CGSP ? »
Le reste est manifestement écrit sous l’emprise d’une colère montante sur une haine rassie depuis longtemps. Tout y passe : la CGSP, Marc Goblet, Michel pendu en effigie à Mons, les malfrats des transports en commun qui empêchent les étudiants de passer des examens, etc.
C’est d’autant plus curieux que ce journaliste se veut « progressiste » !
Voyons, on a connu Marcel Sel moins vindicatif, serait-il devenu un chaud partisan de la Suédoise ? A-t-il ainsi payé son pas-de-porte pour se faire enfin engager au Journal Le Soir ?
Je m’interroge ?
----
1. La Charte de Quaregnon est toujours inscrite dans le préambule des statuts de la FGTB. C’est un rappel de la lutte des classes pour rendre le pouvoir aux Travailleurs.

23 juin 2016

Des grands mots…

Grève vendredi. La Belgique n’est pas en reste de manifestations contre la dérive politicienne qui accompagnera le système capitaliste jusqu’au bout. On le sait à présent.
Dès le début des Trente glorieuses, un malentendu s’est installé qui persiste de nos jours.
Si les Travailleurs dans leur grande majorité se sont adaptés au système, ce n’est pas tant qu’ils en étaient enthousiastes, c’était surtout qu’il leur procurait une amélioration des conditions de vie.
C’était une sorte de donnant/donnant : « je travaille pour toi à condition que tu me respectes et que tu m’octroies un bon salaire ».
Il n’y était nullement question de défendre une société profondément injuste.
Les sacrifices de la classe laborieuse n’ont pas été anodins pour s’accorder avec « l’ennemi ». Elle rangeait dans le fond d’une armoire le drapeau rouge et le foulard au coq wallon.
C’est même en partie à cause de cet accord non écrit, dans une synchronisation étonnante de tous les mouvements ouvriers européens que l’expérience communiste fut abandonnée et l’URSS condamnée à disparaître, faute de soutiens externes des Républiques satellites.
Oubli ou hypocrisie, les dirigeants de l’UE en 2016 veulent absolument qu’on les accompagne dans la descente aux enfers du capitalisme mondialisé.
Appuyé par tous les médias belges, on voit bien où Charles Michel veut en venir dans sa prise de position contre la grève générale de vendredi.

jhjhbhbh.jpg

Il veut faire entrer à leurs corps défendant tous les travailleurs de ce pays dans l’aire du dépouillement et de l’austérité, au nom d’un nécessaire assainissement de l’économie. Il entend mettre les travailleurs belges au niveau des pauvres types, quelque part sur la planète, qui exercent le même métier qu’eux pour dix fois moins cher !
Ou Charles Michel est un con et il n’a rien compris ou il use d’une vieille ficelle que son père a utilisée souvent : il prêche la solidarité dans le sacrifice, après avoir défendu l’égoïsme dans le profit.
Les choses ne vont pas ainsi, camarades !
Jamais, la population n’a applaudi le système capitaliste. Les travailleurs ne l’ont accepté que pour le meilleur et non le pire.
Et puisqu’on en est au pire, les idolâtres du système doivent savoir que la classe du dessous n’a jamais partagé leur « l’idéal ».
Tout au plus était-elle partenaire !
En langage des affaires, il y avait un accord sur la réussite, pas sur l’insuccès, voire la faillite.
C’est tellement vrai que l’on voit partout en Europe le courant d’extrême gauche se renforcer des travailleurs et des écorchés sociaux. Tout le monde tend et c’est légitime, à sauvegarder ses intérêts.
Vous vouliez faire des gens « des petits capitalistes » friands des résultats, espérant monter sur la tête du voisin pour le dominer. Vous avez réussi. Vos petits capitalistes abandonnent à présent ce qu’ils considèrent être une mauvaise affaire. Ils rejoignent en masse tous les autres, ceux qui n’ont pas mordu à l’hameçon.
C’est ça la vraie gauche, mon pote, loin du hollandisme et du prêchi prêcha d’Élio de Mons.
Même si la grève de vendredi n’est pas un succès, même si des gens vivant dans des conditions misérables critiquent la FGTB, mon cher Charles Michel vous êtes en train de perdre la partie.
Un désastre en entraînant un autre, la suite sera délectable. Il s’agit, ni plus ni moins, de remettre à plat les principes d’une démocratie qui voit toujours les mêmes au pouvoir. J’en vois plus d’un sourire et prendre un air supérieur. On ne lutte pas contre l’économie, on s’adapte, disent-ils fermement convaincus.
Eux aussi vont devoir déchanter.
Le peuple, Messieurs les donneurs de leçon, n’aime pas qu’on le dépouille sous quelque prétexte que ce soit. Mais, tant qu’à faire, dépouillé pour dépouillé, il préfère encore l’être en Homme libre qu’en esclave soumis.
Des grands mots ?
Sans doute. Mais attendez-vous à en faire les frais.

22 juin 2016

Restera ou restera pas à l’Europe ?

C’est demain qu’on le saura.
Ces derniers jours, un événement tragique a interrompu la campagne des partis durant trois jours. Une parlementaire travailliste a été assassinée !
Thomas Mair, l’assassin de Jo Cox, serait un partisan de la National Alliance, la principale organisation néonazie des Etats-Unis. D'autres évoquent des liens avec les « suprémacistes blancs » d'Afrique du Sud, rien que des hypothèses. Ce dont on est certain, ce type est bel et bien partisan du Brexit.
Son geste pourrait influencer le vote en faveur du « remain » (rester). Ce qui ferait de Mair l’assassin le plus stupide de ces 50 dernière années, un comble pour cet enragé qui aurait crié lors de son forfait « Britain first » (Angleterre première).
Déséquilibré mental ou un militant néo-nazi ? Le monde est plein de malades mentaux qui sont les bons clients de ceux qui tirent les ficelles.
Cela ne signifie pas qu’il aurait été manipulé par le lobbying pro européen pour que l’opinion devant l’horreur bascule dans ce camp. Le sens qu’il faut donner à ce fait-divers est plus subtil ou, peut-être, tout simplement une pulsion funeste d’un super con. Certaines personnes sont très sensibles à l’agitation théâtrale qui touche les politiques, batteurs d’estrade hors pair, quand ils font campagne.
Thomas Mair aurait tout autant pu avoir été séduit par les partisans du Brexit ou effrayé par les proeuropéens. L’un ou l’autre camp aurait armé son bras sans le vouloir.
Reste qu’à deux jours du scrutin, «le Remain» est donné vainqueur à 65% par les bookmakers qui ont souvent raison.
Idem à la Bourse de Paris. Elle a terminé en forte hausse lundi (+3,50%), les marchés voulant croire à un maintien du Royaume-Uni dans l'UE après des sondages défavorables pour le camp du Brexit. Les baromètres du pognon ne font pas de sentiment. Ils nous signalent tout simplement si l’appétit est bon ou mauvais des happe-chairs du travail.
Les autres places ne boudaient pas leur plaisir de ce retournement d’opinion. Francfort a gagné 3,43% et Londres 3,04%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a pris 3,29%.
Si l’on se tient au seul effet « Jo Cox » « Le premier sondage effectué depuis le drame, conduit vendredi et samedi par l'institut Survation, place le maintien dans l'UE en tête à 45%, devant une sortie de l'UE à 42%, alors que leur précédente enquête concluait au résultat exactement inverse. » (Magazine Challenge).

1ldww.jpg

Cela démontre l’extrême versatilité de l’électorat britannique et probablement européen.
Par le passé, des turpides perpétrées sciemment ont très largement influencé des scrutins.
L’effet Van der Lubbe (1) pour des gens sans scrupules rongés par la passion du pouvoir est aussi vieux que la démocratie grecque.
L’avantage de l’instruction dans les écoles actuelles tient dans des histoires de chats. Cela rend les écoliers ignorants de l’Histoire, mais calés en éthologie, encore ignoreront-ils jusqu’au nom de cette science. Cela est sans importance. Est-ce qu’on demande aux agneaux de se méfier du boucher qui les réduira en méchouis ?

---
1. L'incendiaire présumé du Reichstag à Berlin dans la nuit du 27 au 28 février 1933, quelques semaines après la nomination d'Adolf Hitler à la chancellerie. Condamné à la peine de mort pour haute trahison, il est exécuté le 10 janvier 1934. L'incendie du Reichstag servit de prétexte à Hitler pour établir sa dictature.

21 juin 2016

Après le Rubicon, la Bérézina.

« Hollande et la primaire : second souffle ou dernier soupir? » titre très joliment Mediapart.
Voilà bien le fond du trou pour Hollande, dont la stratégie d’une primaire à gauche devient l’ultime défense d’un politicien à bout d’inventions !
Qui aurait cru que la gauche allait en arriver là ? Qui pouvait deviner sous les traits d’un Don Quichotte candidat, qu’il y avait un Sancho Panza président ?
Comme écrit toujours l’excellent Médiapart qui n’a pas d’équivalent en Belgique puisque la presse y est confisquée par la bourgeoisie d’argent : « Le président de la République n’étant plus en mesure de se représenter, le citoyen François Hollande sera candidat à la candidature de son parti. La primaire socialiste aura lieu les 22 et 29 janvier prochains. »
On assiste à la décomposition de l’État français pratiquement en direct et non stop.
Les échauffourées dès le début de l’Euro 2016, à Marseille et Nice sont comme un tour d’échauffement aux syndicats qui protestent contre la loi El Khomry. Un salafiste tue un policier et son épouse à Magnanville. Des casseurs suivent dorénavant tout défilé syndical. À Paris, ils brulent des voitures sur la place de la République. Etc. La liste s’allonge. On se croirait à un festival de protestations contre le gouvernement musclé d’un François Fillon. Eh bien non ! C’est le bilan provisoire d’un gouvernement élu par la gauche française !
Que serait-ce si Valls n’avait pas fait voter l’état d’urgence à l’Assemblée ! Cazeneuve, ministre de l’intérieur s’agite beaucoup à la télévision, serre des mains sous les projecteurs, le téléspectateur se croirait dans les débuts d’un feuilleton cinématographique parodiant la fonction du ministre. On s’attend à voir Louis Jouvet sortant du 36, quai des Orfèvres.
L’électeur de gauche aurait dû se méfier de Hollande. Il avait pourtant eu l’occasion de le voir à l’œuvre au Parti socialiste, lorsqu’il était premier secrétaire. Il avait déjà l’art de laisser pourrir la situation. Martine Aubry avait prévenu « Quand il y a du flou ; c’est qu’il y a un loup ». C’est un peu vrai, sauf que « mou » semble plus approprié que « loup ».
À la première difficulté, le gouvernement se braque, Hollande se terre à l’Élysée et Valls se prend pour un élu de droite des Républicains. Ses ministres rompent des lances contre les agitateurs sans qu’il y ait la moindre ouverture vers un dialogue de conciliation. L’opinion s’enflamme et c’est dans la rue que la protestation est la mieux entendue.

1mlgfv2.jpg

Et tout ça avec un gouvernement socialiste et un président du même bord !
À la quatrième année du gouvernement Hollande, 8,8 millions de Français sont considérés comme pauvres, avec moins de 977 € par mois, plus de 6 millions de demandeurs d’emplois sans compter parmi eux, ceux qui ont renoncé à s’inscrire !
La quinzaine de millions de laissés pour compte savent encore lire. Les magazines publient comme une régalade les dividendes des grands industriels ou les salaires des footballeurs. Dans la haute administration et au Parlement, ce n’est pas triste non plus, quoique mis hors pratique par Hollande, le cumul de mandats et les avantages en nature vont bon train. Un ministre, celui des Armées, cumule ouvertement et impunément.
Où va la République ?
Et si les émeutes se poursuivent, si les terroristes sèment à nouveau la mort par quelques failles du dispositif ou une attaque qu’on croyait impossible, que va faire le président de la République ?
Des bruits courent qu’il pourrait ne pas finir son mandat ! Est-ce possible d’en arriver à cette dernière péripétie ?
Quant à l’avenir de la gauche, il n’est peut-être pas mauvais que ceux qui s’en réclamaient sans en être vraiment s’en aillent.
Vivement ce moment où l’extrême gauche ayant perdu son qualificatif, sera la gauche, tout simplement.
Et que ce qui reste du PS aille au diable, s’allie avec François Bayrou ou avec tout qui se dit du centre, qu’importe, du moment que le PS ne se gargarise plus d’être un défenseur des travailleurs, on s’en fout.

20 juin 2016

Les pierres font partie du chemin.

La liberté du citoyen s’accommode mal de la liberté libérale qui touche plus les marchés que les hommes. Rien ne justifie l’écart grandissant de ces deux libertés. Par contre, la raison de cet éloignement est simple. La liberté libérale conquiert des parcelles de la liberté du citoyen parce que la démocratie politique lui est acquise.
Or, l’individu n’a aucune obligation envers une liberté libérale qui se serait rendu maître de l’État.
Le suffrage universel est bien incapable de garantir une cohésion politique de l’ensemble.
L’autorité par délégation du peuple, à des partis qui forment les gouvernements, ne fonctionne plus comme cela devrait.
Si l’Europe se réclame de la démocratie libérale, c’est parce qu’une classe élitiste conserve seule la réalité du pouvoir
Nous sommes condamnés au silence ou au chaos.
Une imposture politique assure aujourd’hui le fonctionnement de l’État.
La classe politique la prend de haut. Oserait-on prétendre, pour autant, qu’elle puisse être une justification morale de la démocratie libérale ?
Deux guerres en Europe, tout au long du XXme siècle ont joué le rôle de d’hécatombe retardatrice à cette constatation tragique.
Le postulat de guerres sporadiques retardant la réforme de la démocratie libérale est relayé par les tensions du monde musulman aux frontières de l’Europe. Malgré tout, les tensions sociales persistent. Les syndicalistes ne sont pas sensibles au patriotisme de circonstances, les industriels ont-ils été sensibles à la montée de la pauvreté ?
Refaire l’unité face au terrorisme est une manière de détourner l’attention sur l’économie mondialisée.
Les tensions actuelles entre le pouvoir et les citoyens semblent montrer que le divorce n’est pas oublié. Le pouvoir donnerait gros pour refaire un nouveau Verdun et laisser aux Chemins-des-Dames les contestataires du monde du travail d’aujourd’hui sous forme de macchabées.

1lko2g3.jpg

La détermination convaincue des tenants de la liberté libérale permet d’user de la force du droit avec la bonne conscience de ceux qui ne se sont jamais demandé de quoi était fait ce droit, écartant ainsi le scrupule de l’incertitude.
La classe dirigeante n’est pas intelligente, malgré ses grands airs. Sa prétention la gâte. Sa suffisance la détourne de la connaissance des populations en général et des pauvres en particuliers.
La classe ouvrière sait qu’il faut apprendre à vivre avec l’autre, en frères, sinon nous mourrons ensemble comme des idiots. C’est au moins ce que pensait Martin Luther King à propos de la discrimination raciale aux États-Unis qui a beaucoup de points communs avec la lutte des classes actuelles au sein de l’Union européenne.
Mais cette cohabitation ne peut réussir que par l’égalité des droits des parties et par la juste rémunération du travail.
Loin du compte, on voit trop bien la collusion du politique et de l’économique pour qu’il n’en soit pas ainsi.

19 juin 2016

Ô temps suspends ton vol…

Pour reprendre une réflexion drôle du Gorafi : « Après les récents drames de ces derniers jours, entre terrorisme et manifestation émaillée d’incidents, les Français estiment avoir fait preuve de patience et exigent de passer à 2017 si possible avant la fin du mois de juin. »
Il y a sous la plaisanterie quelque chose de très vrai. Quand tout semble aller de travers, on souhaite que le temps s’accélère dans l’espoir qu’après la pluie (c’est le cas de le dire) vient le beau temps.
Rien n’est moins certain cependant.
Vous y croyez, vous, que Daech sera rayé de la carte et ses milices d’assassins renvoyées dans les oubliettes de l’histoire, dès l’année prochaine ?
Pensez-vous que la dérive du système économique qui fabrique plus de pauvres, vu ses efforts à fabriquer plus de riches, va inverser la tendance en 2017 ?
Est-on sûr que la N-VA perdra les élections ? Que Charles Michel ne sera pas réélu ? Que le culte du chef cessera au PS et qu’Élio Di Rupo prendra sa retraite ?
On raconte qu’une vieille dame pleurait de chagrin au bord de la route après qu’elle eût appris la mort du tyran de Syracuse, l’odieux Denys responsable de son esclavage. « On ne sait pas si le suivant ne sera pas pire » dit-elle à ceux qui s’en inquiétaient.
Et c’est vrai, qui pourra dire la tournure que va prendre le système économique que personne ne maîtrise et surtout depuis qu’il s’est mondialisé ? Tant de perversités, d’égoïsmes, de folies accapareuses peuvent-elles soudainement devenir des instruments utiles aux pauvres et aux êtres broyés par la dure loi de l’argent roi ?
Qui pense vraiment que les bénéficiaires de ce système, qui sont en même temps ceux qui politiquement dirigent l’ensemble des Nations, vont du jour au lendemain dénoncer ce qui les a enrichis ?
Le peuple ballotté entre l’eau et le feu, le rouge et le noir, aura-t-il la force de jugement nécessaire pour sortir de sa passivité et se débarrasser des sottises que le pouvoir s’emploie à lui fourrer quotidiennement dans la tête pour l’infantiliser ?
Certains prophètes de bistros réclament l’Armageddon, l’apocalypse… plus modestement une catastrophe à l’échelle de l’Europe, comme le Brexit, pour se ressaisir de manière salutaire et retrouver les « bons réflexes ». Le pire a autant de chances de gagner que le meilleur. Encore qu’une confusion entre les deux soit possible.

1mlmp1.jpg

L’Histoire nous prévient que les « Grands Soirs » ne sont pas précisément des instants de grande sagesse où la force tranquille finit par triompher pour le droit des peuples, mais des moments de grands carnages et de grande confusion. Ce n’est toujours qu’après coup que l’on s’écrie « Qu’ai-je fait là ? Qu’est-ce qui m’a pris ? »
À suivre ce raisonnement, on ferait du surplace et on s’accommoderait du pire.
Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n'ont jamais avancé d'un pas, nous prévient Bakounine qui s'y connaissait en marches forcées.
«Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ?», à ces questions philosofico-maçonniques Pierre Dac répond «Je suis moi, je viens de chez moi, et j'y retourne.» On rit. C’est d’un humoriste. Mais, à ces vastes questions, quelle autre réponse donner ?
Personne depuis l’Antiquité n’a su répondre à ces questions. Malgré tout c’est une information capitale. Cela signifie que nos marchands de rêve, nos grands esprits politiques, nos industriels de l’info et autres décrypteurs de l’actualité n’en savent pas plus que nous.
Voilà pourquoi l’avenir est une page blanche sur laquelle chacun devrait avoir le droit d’y laisser sa trace.
Ce qui est loin d’être le cas. La génération qui vient a perdu le goût de l’écriture. Et pour son avenir, rien que pour cela, on a raison d’être inquiet, car avec lui, elle risque de perdre celui de penser.

18 juin 2016

Allô, les infos…

Nous revoilà replongés dans nos préoccupations majeures, juste après le foot évidemment.
D’abord les conseils. Il est mauvais de s’épiler les jambes à l’âge de sept ans. Si c’est la presse qui le dit, cela doit être vrai. C’est probablement à cause de cela que Philippe Martinez, patron de la CGT, ne défile jamais en short.
Est-ce sur un ton admiratif ou étonné qu’un journaliste décortique pour nous la vie sexuelle de Bill Clinton ? Il paraît que l’ancien pensionnaire du bureau ovale a eu plus de 2.000 femmes !
Les a-t-il comptées ou les a-t-on, comptées pour lui ? Le journal ne le dit pas. Ce que le journaliste sait de source sûre, Hillary était au courant de tout. C’est elle qui tenait la chandelle, pendant que les maîtresses tenaient ce qui y ressemble.
On passe sur le divorce de Depp et d'Amber Heard. Les avocats seraient tombés d’accord sur les émoluments qu’ils demandent à leurs clients. De toute manière, c’est Depp qui paie. Madame Paradis très mère poule craint que le patrimoine de ses enfants ne soit écorné. Elle est prête à témoigner à nouveau sur la douceur des mœurs du pirate des caraïbes. Il aurait été abusé partout et par tout le monde, sauf par Vanessa, évidemment.
Vite, vite, le public s’impatiente, il faut revenir au foot. L’Espagne vient de marquer !
Un reporter spécialisé dans les vestiaires nous livre un scoop.
Nos diables rouges après et avant le foot passent des heures chez les coiffeurs. La tête, c’est ce qu’on voit d’abord des tribunes.
Si Fellaini a trouvé la coiffure qui masque les autres sous l’ombre de laquelle ils évoluent, c’est Radja Nainggolan qui s’est fait un truc de "Ninja", qui est le plus original.
C’est l’entraîneur qui l’a dit : si on sort de l’Euro, ce sera la tête haute, d’où l’importance d’être coiffé de façon à ce qu’on se souvienne du joueur par ses cheveux.
Pas d’édito enflammé d’amour de ce petit paradis de la Belgique du foot, madame Delvaux se prépare pour l’édito de lundi. Goblet s’attend à tout !
Que faire pour attirer l’attention ailleurs que sur les stades ?
Le courage de Charles Michel qui gère le pays de façon admirable n’attire plus les foules, cela en alternance avec la dernière « méchanceté » de Bart De Wever sur les Wallons. Qu’est-ce que vous voulez, à part le montant de sa future pension à quoi voulez-vous que l’éditorialiste en chef s’intéresse ?

1mkfjgh2.jpg

Ne croyez pas que mes coups de patte soient méchants. Je sais bien qu’au niveau de sa carrière, j’ai fait beaucoup de bien à Madame Delvaux. Ses chefs l’en estiment davantage. Qu’un pauvre hystérique populiste comme moi s’acharne sur son travail, cela prouve, au moins pour ces gens là, qu’elle est dans le vrai.
Le reste des journaux est à l’avenant. Le monde est rempli de gagmen qui n’ont qu’une idée en tête « amuser le lecteur ». Cambadélis s’interroge, une primaire au PS, voilà qui ferait le show…
La politique « sérieuse » est reléguée là où la publicité payante ne s’offre pas un pavé en bonne page.
On a trouvé le moyen de plaire aux francophones en publiant que « Bart De Wever est un grand malade". C’est le ministre wallon du Budget Christophe Lacroix qui le dit dans un entretien à La Libre Belgique. Charles Michel travaille avec des ministres de la N-VA qui sont persuadés du contraire. Jan Jambon et consort ne pipent mot. Ne pas faire la différence entre un fou et un homme normal, c’est grave docteur Lacroix ?
En ce moment, la politique française à la cote.
Ce n’est qu’une partie du travail de dénoncer l’agissement des rouges qui maculent les vitres de l’hôpital des enfants malades à Paris. Il faut mettre en parallèle le travail remarquable d’un social-démocrate exemplaire, Macron fera l’affaire.
Macron est le gendre idéal, en plus sa femme plus âgée que lui a encore de très belles jambes. Sera-t-il le candidat inespéré des Français à la présidence de la République ?
Non", a indiqué vendredi matin Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, au micro de RTL France. Maintenant que Camba veut sa primaire, Macron pourrait changer d’avis.
En plus d’être très élégant, Macron est loyal à Hollande, jusqu’à un certain point !
C’est merveilleux, non ?
Pour le reste, les grèves, la société qui part en couilles, les fachos et les cocos, Deach qui fait bouillir le linge avec les victimes, c’est pour après le foot, quand on aura des difficultés de remplissage. Même en tabloïd, c’est de la surface à remplir tous les jours, un journal (1).
Pardon de ne pas avoir parlé du prince Harry.
À lire bientôt. Un moustique a piqué hier soir le père du premier ministre. Il s’en remet petit à petit. Ses jours ne sont pas en danger, donc nous bien (à relire si incompréhensible).
---
1. Dans cinq ans la presse papier n’existera plus. Les forêts de Scandinavie reprennent des couleurs.

17 juin 2016

L’apocalypse dans cinq minutes !

Un côté immoral du système économique, parmi d’autres, tient dans son autorité absolue sur le règne animal. Le petit éleveur, s’il rechigne à s’aligner sur les grands élevages : espaces réduits, entraves, gavages, emploi massif d’antibiotique, est destiné à faire faillite.
Dans la thématique des inégalités, ce mépris des espèces animales « inférieures » montre à quel point la bassesse de l’homme « victorieux » commerçant, élevant et fabricant est extrême. Cette autorité sur les espèces sévit tous les jours dans le fonctionnement des abattoirs. C’est une traduction de la volonté de faire du cash à propos de tout y compris de disposer de la vie animale, sans aucune considération des exigences de l’éthique.
L’abatteur le tablier rouge du sang de ses victimes n’est que la traduction physique du businessman comptant ses têtes de bétail dans son bureau du centre ville.
Ne condamnons pas trop vite le tueur des abattoirs. Demandons-nous ce qu’est « bien faire son travail » dans une société qui ne laisse le plus souvent aucun choix de le faire autrement, ni même celui de choisir un autre métier.
Aujourd’hui, ce qu’on appelle la classe laborieuse, ne connaît pas de pire torture que l’impossibilité de penser autrement, en vertu du système économique à la discrétion du propriétaire.
L’ouvrier est réduit à la vie végétative et est traité tout au long de sa vie comme une quantité négligeable. Son abattoir, c’est le mouroir que sa faible pension lui destine à la fin de sa vie.
AUCUN pouvoir politique ne le défend vraiment.
Le libéralisme et les partis libéraux de droite et d’extrême droite, sont des monstruosités philosophiquement indéfendables.
On en revient à la vraie question : pourquoi l’inégalité politique qui fait la puissance du capitalisme, n’est-elle jamais remise en question, sinon par des partis d’opposition ?
La majorité ne peut pas se résumer à n’être qu’une chambre d’approbation des ignominies qui se perpètrent. Parce que de cette manière, elle passe pour complice des exactions que l’on commet en son nom.

1mh2jk.jpg

Or, l’humanité n’est pas ce que les gens de pouvoir veulent qu’elle soit.
La multitude dans son ensemble sait se dépasser quand elle n’est plus tenaillée par la faim et la contrainte.
Elle est altruiste dans son ensemble, les esprits dominateurs s’en excluent parce qu’ils poursuivent des ambitions personnelles.
C’est pour cela que malgré les quolibets et les faux raisonnements, la gauche antisystème ne meurt jamais. Et cela malgré des avatars malheureux, des prises de pouvoir tournant à la catastrophe, des détournements par des capitalistes déguisés en hommes de gauche, pots de vin et déchéance soudaine d’esprits jusque là intègres et justes.
L’extrême gauche d’opposition dans la zone occidentale tout au moins, reste l’honneur de la politique et son seul espoir de démocratie.
Mais je m’avance sur un terrain mouvant.
C’est bien un paradoxe, l’extrême gauche manque de définition. Chose troublante, on y est souvent militant par défaut d’avoir réussi dans la société conventionnelle. Les penseurs s’y excluent les uns les autres. Les questions que les militants posent sont souvent beaucoup plus longues que les réponses, qui se perdent au fil du discours.
La confusion est souvent une preuve d’honnêteté. Ce n’est pas le fait d’un esprit embrouillé, mais l’embarras d’un choix à faire devant tant de diversités.
Le seul critère ne serait-il pas l’altruisme et la gratuité de la prestation pour le bien commun ?
Ne serait-ce que celui-là à opposer aux desseins troubles des carriéristes, cela vaut le coup d’essayer !

16 juin 2016

Di Rupo, de chantier en chantier.

On se fout de la gueule des ouvriers dans les grandes largeurs en France !
Voilà des semaines qu’on laisse mariner le plus clair de la gauche dans la soupe de la loi El Khomry et de façon souvent odieuse mû par la résurgence de la lutte des classes. Cette fois le mégaphone est tenu par les condisciples d’écoles d’Emmanuel Macron.
Vous ne voudriez tout de même pas que Philippe Martinez, secrétaire de la CGT, mette la tête dans la lunette de la guillotine et dise « je suis bien mis, m’sieu l’bourreau ? ».
La réplique de Macron « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler » n’est pas passée inaperçue. C’est un truc qui va le poursuivre longtemps, comme sa réflexion sur « les illettrées » de l’abattoir breton en grève. Comme l’écrit Marianne (n° 1000) c’est le retour du mépris de classe. Quand on pense que Hollande appelait les pauvres « les sans dents » !
Le racisme de caste est-il revenu à l’heure du « on ne peut pas faire autrement » en flanquant l’ouvrier par terre par des lois qui conduisent toutes au « moins-disant social » !
Ah ! le bel exemple d’un parti socialiste complètement à la dérive derrière un président Hollande à rebours du candidat qu’il a été…
C’est tragique, l’homme ne peut plus reculer, ni dans sa politique, ni dans l’échéance électorale qui va l’éliminer sans retour, se présente-t-il ou non, avec ou sans reprise économique.
Le drame de cette classe politique, c’est qu’elle croit dur comme fer que l’ouvrier n’est pas à son niveau puisqu’il ne s’exprime pas en termes fleurit et avec force ronds de jambe des sigisbées d’une Marianne à la Pompadour.
Se faisant, puisqu’il est incapable de comprendre, autant faire l’économie de toute explication ne serait-ce que par politesse.
Expliquer quoi ?
C’est là que les petits marquis s’étranglent. Ce n’est pas le capitalisme qui donne du pain à tout le monde, puisque ce capitalisme là n’a jamais existé, mais ce capitalisme sophistiqué loin du cambouis et des chaînes de montage, dont la principale mission consiste à partager entre les siens le fruit du travail de ceux qui ne comprennent rien.
Alors oui, la loi El Khomry est un véritable scandale et doublement puisque c’est un enfant fait dans le dos de la classe ouvrière par ceux, justement, qui avait été élu pour la défendre.
Ils sont tout simplement odieux les glapissements de la presse mêlant leurs lamentations au concert des hautains, Macron, Valls, Hollande, laissant à leurs solistes Giesbert, FOG pour les intimes, Lévy, BHL pour les mêmes, le soin de tenir les cuivres de l’orchestre déchaîné contre les casseurs et autres voyous de la syndicale entreprise.
Et en Belgique, inutile de revenir sur Charles Michel représentant la N-VA pour le confédéralisme du futur, sous des airs émancipés, lui n’a jamais connu autre chose après le ping-pong familial, que le doux bruit des billets de banque sortis de la manne électorale. Mais les opposants dirupistes, les majoritaires PS en rade momentanée, que pensent-ils de la dérive des camarades français ?

1lhgfc2.jpg

Elio est-il pour ou contre Macron ? Laurette serrerait-elle encore la main de Manuel Valls ? À moins d’inviter la ministre El Khomry faire un chantier de réflexion à Mons, on ne sait pas si le Président de tous les socialistes belges irait plutôt dîner chez Martine Aubry, plutôt que casser la croûte aux Finances avec son ami Sapin ?
C’est la crainte qui anime tous les progressistes en Belgique.
Est-ce que Di Rupo qui s’impatiente de revenir aux affaires peut certifier qu’il tiendra un même discours redevenu premier ministre que celui qui est le sien dans l’opposition ?
Ne dira-t-il pas une fois installé « on ne peut pas faire autrement » puis il ira se faire reluire le poil chez les patrons ou gloser et faire l’avantageux aux conférences du club Lorraine ?
Ce silence du PS, sur les événements graves de la France en lutte contre la loi El Khomry, m’inquiète.
Je sais bien que les choses évolues et qu’on ne la fait plus à de nombreux électeurs qui ne votent déjà plus pour le PS ; mais il y en a encore tellement qui attendent de voir, qu’on risque d’avoir le même avenir que l’ouvrier français : un nouveau gouvernement Di Rupo reprendre le chantier de la traque aux chômeurs, là où il l’avait abandonné à Charles Michel !
Alors, le premier chantier n’est-il pas de clarifier la situation ?

15 juin 2016

Terminus pour minus.

En se plaçant de manière neutre pour examiner l’action du gouvernement et sa motivation de départ, force est de constater que Charles Michel a complètement raté son principal objectif qui était le redémarrage de l’économie avec une baisse significative du chômage et un apaisement entre les communautés pour la continuité du fédéralisme au cours de la législation suivante, quoi qu’en dise la N-VA.
C’était sous ces conditions que l’on pouvait admettre l’idée des Michel, faire aller Charles à un gouvernement dont les membres francophones seraient largement minoritaires et que pour la première fois la N-VA serait invitée à participer au gouvernement, pour la plonger dans les difficultés du pouvoir et l’endormir sur les questions qui fâchent.
La déception actuelle qui tend à se généraliser au Nord comme au Sud gagne même les libéraux qui enfin s’aperçoivent que le double échec accélère au contraire la mainmise de la N-VA sur l’opinion flamande et donne aux partis francophones, peut-être pour la première fois dans ce pays, le sentiment qu’on ne peut plus dialoguer entre une Fédération Wallonie-Bruxelles majoritairement de gauche et une Flandre majoritairement de droite et que, par conséquent, la solution confédérale, c’est-à-dire l’éclatement en douceur de la Belgique, est encore ce qu’il y a de plus raisonnable.
C’est donc bien la carence de ce gouvernement pour la mission essentielle qu’il s’était fixée qui est au centre du malaise qui entoure la personnalité de Charles Michel.
Au moins, espérait-on, que le premier ministre pacifierait les relations sociales et apaiserait les syndicats. La tension actuelle montre le contraire. Le plus dramatique dans l’échec gouvernemental sur le social est encore l’éclatante différence entre une Wallonie syndicale active et une Flandre syndicale passive.
Le communautaire que ce gouvernement croyait reporter à plus tard, s’est manifesté à cause de cette singularité trop manifeste pour qu’elle passe encore inaperçue !

1mlmv2.jpg

La gouvernance de Charles Michel a accumulé les mécontentements, fait découvrir aux citoyens les différences de traitement des affaires selon que l’on est en Flandre ou en Wallonie, à commencer par la rénovation des prisons et la politique des cadres et du personnel. L’opinion francophone a découvert parallèlement le poids d’une double majorité, celle naturelle aux nombres d’électeurs et celle d’un gouvernement fédéral déséquilibré en faveur de cette majorité. Les effets se font sentir dans les nominations des institutions fédérales et notamment dans l’armée et la justice, cette dernière à cause d’un équilibre dans les rôles linguistiques à Bruxelles où l’ultraminorité flamande est à parité avec les francophones ! Cela montre jusqu’où peut aller l’insolence du plus fort en démocratie.
L’engagement des libéraux ultramondialistes pour le maintien des formes actuelles de l’économie plonge le pays dans une morosité qu’accentuent encore les mesures tant sur le travail, le système de pension et de sécurité sociale.
Sans projet de société, les réformes semblent des incongruités inexplicables, auxquelles on ne peut pas adhérer, d’où l’impossibilité de dialogue. La résistance des travailleurs indiquent suffisamment que la conduite libérale de l’État n’est pas la bonne.
Dans un tel contexte, il est difficile de trouver quelques vertus à ce gouvernement qu’on peut classer parmi les pires avec le gouvernement Eyskens de sinistre mémoire, que l’on ait eu.
Ce climat mauvais éloigne la perspective de vivre dans une société paisible. À cet échec s’ajoute le risque que cet état de fait ne dégénère en un brutal désir d'ordre. Charles Michel dans son sauve-qui-peut pourrait attiser cette « révolte » de la bien pensante Belgique et en faire son excuse et son bouc émissaire, comme l’y engage déjà Bart De Wever à propos des grévistes « voyous ».
Décidément, cette démocratie à la belge est aussi médiocre que cette Europe à la veille d’un vote décisif de l’Angleterre et qui tremble qu’on ne la quitte, comme la majorité des Wallons à la perspective de deux États confédérés que Charles Michel aura presque adoubés aux termes de son gouvernement.

14 juin 2016

Michel démission !

Que ne dirait-on d’un ministre, d’extrême gauche (que les chaisières se rassurent, ce n’est pas pour demain) ou de nationalité belge d’origine étrangère, qui déclarerait que la Belgique fédérale, c’est fini ?...
Si par extraordinaire le Mouvement Populaire Wallon n’avait pas été torpillé par le PS et s’il était toujours associé aux partis francophones et qu’un de ses membres au gouvernement convoquait la presse pour signifier que l’État belge est à une législature de sa fin ?
Vous me direz voilà beaucoup de « si », certes, mais la réaction ne se ferait pas attendre d’un premier ministre « normal » qui remanierait tout de suite son gouvernement, en mettant sur la touche quelqu’un qui joue contre son camp. On voit d’ici l’éditorial du Soir « un stalinien (ou un rattachiste) au gouvernement !
Pourtant, Jan Jambon, ministre de Charles Michel, vient de dire à peu près la même chose et le premier ministre n’a eu aucune réaction.
Michel serait-il de mèche ? Ou alors trop affaibli pour faire la moindre remarque à son ministre de la N-VA ?
Le résumé de ce que vient de déclarer Jan Jambon est pourtant sans ambiguïté. Voilà un an que Bart De Wever a lancé « le chantier » comme on dit dorénavant dans les milieux branchés qui emploient un mot dont ils ignorent tout. Il veut se défaire de nous, les poids morts, de l’entreprise florissante qui court de Bruxelles à la mer vers des succès économiques qui semblent prometteurs.
La N-VA entend pousser les Flamands vers le confédéralisme dès 2019-2020.
Au même moment, sur RTL-Tvi au Journal télévisé de la mi-journée de dimanche, Siegfried Bracke (N-VA), président de la Chambre ne dit pas autre chose "Notre objectif n'est pas de casser, mais de rechercher plus d'efficacité ».
Selon M. Bracke, l’État "Cela ne marche pas". Il préconise la scission pour en sortir.
C’est ballot, Charles Michel s’évertue à dire le contraire !
Le premier ministre est à la politique belge ce que sont nos experts de l’économie qui n’ont que la croissance en bouche, alors qu’on voit bien que cela ne fonctionne pas. C’est un idiot ou un hypocrite.
Les députés N-VA Veerle Wouters et Hendrik Vuye repartent à l’assaut dans une autre direction : la monarchie ! Sous prétexte que le 15 juin, la reine Mathilde recevra en audience le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Selon les deux députés N-VA, Mathilde sort clairement de son rôle. Elle usurpe une fonction qui n’est pas la sienne. Madame porte la culotte, il est vrai.
Inutile d’entrer dans les subtilités rhétoriques des députés N-VA. Ils sont déjà à pied d’œuvre pour 2019.

1hgrbvc3a.jpg

Je ne suis pas le seul à écrire que cela commence à bien faire, cette passivité du premier ministre. Non pas que la Belgique capitaliste et la monarchie soutenant l’ordre bourgeois me sont chères, mais parce que lorsqu’on est payé pour faire un travail, on le fait, d’autant que ceux qui paient, sont les citoyens.
Que Charles Michel soit embêté, j’en conviens.
Est-ce notre faute s’il a accepté un boulot qu’il est incapable de mener à bien ?
La nomination de premier rend-il idiot ?
Ça suffit ! Qu’il ait au moins la dignité de rendre son tablier.

13 juin 2016

On n’en a rien à foot !

Mais quel barnum ! Quelle mascarade, cet Euro de foot !
Comment peut-on s’enjouer pour un sport qui n’est plus qu’une entourloupe entourée de fous furieux qui vont au stade pour en découdre avec les supporters de l’équipe adverse. Tel cet Angleterre – Russie qui s’est terminé sous les sifflets avec bagarre à la sortie, à ce point que le résultat n’a plus aucune signification.
La vision de ces pères ridicules affublés de cornes et de masques représentant un diable traînant avec eux leurs mouflets avec cape et accessoires de diablotins, c’est pour lundi soir. On va y avoir droit. Les journaux dits sérieux, pleins de journalistes dits progressistes, titreront « La Belgique retient son souffle ! » pendant le match, les rues seront désertes. Nous aurons ainsi sous nos yeux le côté futile d’une société de consommation poussée dans ses peurs « délicieuses », qu’un coup de pied adverse pourrait réduire en un « drame » brutal. Le tout n’aura aucune conséquence sur la TVA et le prix des transports, ni sur l’avenir du pays, nous le savons tous.
Et c’est pour voir ça, qu’on nous dérange ?
Voilà la France sous l’emprise de l’UEFA, cette institution qui sert exclusivement à enrichir rapidement ceux qui la président. Cette redoutable machine à cash entend bien se faire des couilles en or sur le territoire français en laissant à ce pays le soin de régler les factures de l’organisation de la compett.
Et dire que la France a été préférée à la Turquie pour une seule voix en 2010 ! En vertu de quoi elle a fait construire de nouveaux stades sans savoir si ces énormes dépenses seront utiles. De la part d’un pays très endetté, alors que la culture crie famine, que le social est en grave déficit, c’est un pari risqué.
Pour 2024 et les JO, rebelote : fayotage en règle et à grands frais, c’est un jeu de dupes qui compte plus de perdants que de vainqueurs, pour un peuple à qui l’on vend du rêve à défaut de lui faire voir la réalité.
La France, dans la course au JO, est handicapée pour avoir soutenu Michel Platini malgré les faits de corruption, dans la course à la succession de Sepp Blatter.
Le challenge consiste à faire un événement footballistique de ce championnat d’Europe, pour la candidature de Paris des JO de 2024.
C’est plutôt mal parti.

1jhujhy2a.jpg

Pas plus que la France, les autres pays du globe n’échapperont à une remise en cause de l’actuel modèle de fonctionnement du sport, sacralisé, sponsorisé, aux salaires exorbitants, dans un monde rongé par le scandale des profits et de la misère d’un assemblage social monstrueux.
Cela se fera peut-être entre deux grands événements sportifs « incontournables », compte tenu du caractère irrationnel des foules et l’engouement pour le sport-carnaval, mais cela se fera pour la raison évidente que le billet d’entrée est d’un prix exorbitant, et que les stades ne peuvent contenir tout le monde.
Ceux qui tirent les ficelles apprendront tôt ou tard qu’à la longue, se réfugier derrière les grands athlètes n’a jamais arrêté les révolutions.
Ayons quand même une petite pensée pour tous ces gamins qui jouent au foot de par le monde. Aidés par personne, ils limitent leur terrain, en général un terrain vague, par des morceaux de bois et les goals par des boîtes de conserve. Et ainsi, par la simplicité des moyens et le grand enthousiasme des acteurs, ils sont parmi les meilleurs joueurs que la FIFA n’aura jamais.

12 juin 2016

Clinton bis.

Voilà Hillary Clinton investie côté démocrate et Trump pareil côté républicain.
Mis à part le fait que ce soit la première fois qu’une femme puisse présider les USA, Clinton n’est pas populaire. C’est une incarnation de l’establishment politique, un peu comme Obama du reste, mais bien plus mouillée dans les scandales, les accords véreux et les relations douteuses, avec les Trump notamment, que Barak Obama le fut jamais à Philadelphie, d’où il sort des milieux huppés.
Côté républicain, Trump est une machine à cash, parfois au bord de la faillite, parfois éclatant de santé et milliardaire. Il ne s’est pas fait tout seul, son père lui a laissé de quoi entreprendre sans trop emprunter. C’est ce qu’il a fait au-delà de toute mesure, escroc à ses heures, playboy à d’autres. Détesté comme rarement un candidat le fut, il a le ton canaille du voyou qui peut tout parce qu’il est riche et qui plaît tant aux loosers qui voient en lui un type qui s’est fait sans demander la permission à personne.
On craint que les deux candidats abandonnent un ton courtois et les vrais arguments pour faire des affrontements à la télé dont les américains sont friands, une sorte de ring de catch. On se souvient, avant de se raviser en perdant tout espoir dans son match contre Obama, qu’Hillary Clinton avait le verbe haut. On a été surpris par sa défense en-dessous de la ceinture quand elle était dans les cordes.
Elle a dû ronger son frein pendant quelques années…
Il n’est pas vraiment établi que Trump ait une quelconque idéologie soutenue par une éthique. Trump a des «deals» et des «suggestions» de businessman. Il « sent » ce qu’il doit faire. Passe encore pour les coups en Bourse, mais pour ce qui est de la conduite d’un État surtout aussi complexe et important que les USA, c’est autre chose.
Trump croit en la «force». Le tout est de savoir en user intelligemment. Si c’est pour enfoncer des portes ouvertes ou dresser des murs à la frontière mexicaine, mieux vaut s’abstenir de montrer ses biceps.
En principe, Hillary Clinton a la victoire assurée, le soutien de Barak et même d’une sénatrice de « gauche » qui a lâché Sanders parce qu’elle n’y croyait plus. Elle risque cependant de devenir comme Obama une présidente entravée par une majorité républicaine qui lui mènera la vie dure avec un Trump, qui s’il prenait goût à la politique après sa défaite, deviendrait le chef de l’opposition.

1mqpa2.jpg

Restent les partisans de Sanders. Il semble que le vieux démocrate veuille poursuivre sa campagne d’investiture malgré sa défaite et les objurgations d’Obama.
Cela ferait-il du tort à la gagnante ou bien, au contraire, cette obstination serait-elle de nature à fixer l’attention des américains sur le parti démocrate ?
On a déjà vu tellement de choses aux élections américaines !
En Europe, nous en savons quelque chose. Sauf qu’ici on fait de la politique pour y faire fortune (dans la plupart des cas) ; tandis que là, il faut avoir fait fortune avant, pour briguer l’emploi.

11 juin 2016

Aux enfoirés de la RTBF.

Elle était trop bien pour eux ! Pour expliquer la chute des audiences des « Décodeurs de l’Info» (dimanche midi), ils ont réussi à faire porter le chapeau à Florence Hainaut.
On est comme ça à la RTBF.
Dans cet univers de machos, quand ça tourne vinaigre, s’il y a une femme sur les lieux de la catastrophe, c’est elle qui trinque !
Les vrais responsables ne sont jamais inquiétés. Il y a assez de boucs émissaires pour tenir encore quelques années. Ils n’ont qu’à puiser dans les stocks d’animatrices de « on n’est pas des pigeons ».
Les Services Publics dans le commerce des arts de la parole doivent faire pitié, s’ils veulent rester en vie. Pour subsister par rapport au commerce libre, il leur est recommandé de faire dans le médiocre, servir de faire valoir à l’efficacité de l’initiative privée, rendre service aux classes moyennes !
Et aux hautes directions de la Maison, parmi les concepteurs de programmes, des médiocres il y en a un rayon.
La RTBF est passée maître dans l’exercice cafouilleux, le parcours « seconde zone » et les budgets pourris.
On imagine la scène dans un bureau du 52, boulevard Reyers.
– Florence, on ne dit pas que c’est à cause de toi à 100 %, mais on a encore perdu de l’audience ce dimanche… On s’arrange pour que tu aies l’air de donner ta démission… on n’est pas des sauvages !
On avait là une « star » en devenir, gentiment professionnelle, pleine d’esprit et de ressources. Que pouvait-elle faire seule pour relever une émission plombée à l’avance par « l’esprit RTBF » ?
Les ratés et les aigris qui pullulent dans les couloirs d’une institution dont je fais les frais sur ma feuille d’impôt, ont eu raison de celle qui aurait pu un jour leur faire de l’ombre.
Car l’échec de cette émission est de la faute de ses producteurs et aux deux zigotos qui fichent le guignon à tout ce qu’ils touchent, Alain Gerlache et Baudouin Remy.
Dans ce naufrage, Pierre Kroll n’a pas démérité.
Un type intelligent à la direction (y en a-t-il un ?) se serait dit « le déroulement de l’émission n’est pas bon. Le décor est riquiqui. Les invités, souvent des besogneux du journal Le Soir et de province, la ringardisent davantage. En réalité, pour la Belgique, ils ne sont pas trop mauvais. Mais la direction a décidé d’en changer tous les dimanches. Le public n’a pas le temps de s’habituer à leurs trombines. Eux-mêmes font leur tour de piste, touchent leurs cachetons puis s’en vont cachetonner ailleurs. Le budget famélique de l’émission fait le reste.
Bien sûr on n’a pas l’habitué téléspectateur intelligent pour faire des services politiques à la Yves Calvi. On peut tout juste trouver du monde pour s’ébaubir des saillies droitières d’Emmanuel Praet sur RTL à la même heure. Son « bon sens » genre « Front national » est un sommet d’attention pour la majorité de pignoufs du dimanche midi.
En face, les néons et les trompe-l’œil donnent l’illusion d’être dans la chambre froide d’une boucherie.
On aurait pu essayer avant de décourager Florence Hainaut, un décor de salon quelconque dans lequel elle aurait joué à la maîtresse de maison. Pourquoi pas, changer d'endroit, sur des sites touristiques connus, il existe des coins formidables. Sans verser dans le pathos "visite du patrimoine" on pouvait parler politique. Le décor relativise souvent le propos. On pouvait y aller franchement.
Est-ce sérieux ce que j’écris là ? La RTBF est aux antipodes de la décontraction. Elle fait « mission service public » à mort.
Florence Hainaut est bien trop libre pour ces gens-là.
Voyez Deborsu à la téloche privée: est-ce que ses chroniqueurs sont meilleurs plus innovants ? Est-il lui-même désopilant, cultivé, posant les bonnes questions ? Ils paraissent plus décontractés et surtout ils se contredisent. À RTL, ils sont tous de droite avec la petite pointe centre-gauche de Michel Henrion, auquel il ne faut surtout pas parler du PTB. Christophe Deborsu, belgo-flamand, lui-même ancien de la RTBF y a résisté 24 ans, avec son petit commerce ambulant de balles rouges et vertes et sa façon de clore le bec à celui qui lui ferait de l’ombre, il n’arriverait pas à la cheville de Florence Hainaut si on avait donné à celle-ci le pouvoir d’omniprésence, alors qu’elle devait céder le crachoir à heure fixe à Gerlache ou à Remy, histoire de faire fuir les derniers clients.
Ces deux là devraient faire une émission « silence, on ferme » dans un bistrot à minuit. Ils seraient habillés en garçon et mettraient les chaises sur les tables avant de passer la serpillère.
Certes, on n’a pas en Belgique le réservoir de beaux esprits et de figures médiatiques que la France possède. RTL non plus, je signale au passage. Ce n’est pas une raison de montrer à côté de la belle, ces vieilles figures d’Halloween !
À moins qu’on ne trouve un job à Florence Hainaut sur RTL (ce serait un fameux scoop), elle aura du mal à se recaser dans le métier en francophonie.

1mlcflo2.jpg

La RTB est particulièrement ingrate pour ceux qui ont du talent et remarquablement bienveillante pour ceux qui s’accrochent en vertu du droit d’ainesse, de l’appartenance à un parti ou en vertu d’une incapacité notoire à faire de la télé.
Impulsive et honnête, comme je la crois, elle va peut-être partir sans indemnités de licenciement. Si le coup était prémédité, des saligauds quelque part, dans les bureaux doivent bien rigoler. C’est bien la première fois, que je suis pour qu’on dédommage quelqu’un de la RTBF pour préjudice moral.
Et je m’en veux de l’avoir, parfois maladroitement, critiquée sans le vouloir.
Adieu, ma belle, et bien triste de ne plus te voir.

10 juin 2016

Le feu au lac de Béatrice.

Le feu monte au Soir. Béatrice Delvaux a pétrolé le lac de son dernier édito. Ils ont trouvé quelques condors au PS les ailes nouées par trop d’années de Di Rupose, une maladie du vieillissement provoquée par des moustiques montois. Ils ont cafté…
Du coup la fanfare du Rossel band Brussel a fait entendre ses cuivres chez ses féaux de province. La question « Elio Di Rupo est-il toujours l’homme de la situation au PS? » vient à point pour qu’une quelconque activité politique règne encore lors des semaines de l’Euro foot, et puis ça fait trop plaisir aux journalistes « progressistes indépendants » qui trouvent là une occasion de flatter l’employeur.
On va même organiser un débat, rien de tel pour sonder les cœurs.
Ce n’est peut-être pas la peine de le dire, mais voilà longtemps que Di Rupo inquiète les gens de gauche qui n’ont rien à voir avec les « progressistes indépendants » du Soir. Alors que la fronde monte contre Elio Di Rupo, ce n’est pas trop tôt que le Soir s’y intéresse. Les défenseurs de la boutique et du libre échange (sur la preuve de la date d’achat) se devaient de réagir.
En Belgique, les partis possédant un ticket pour une éventuelle formation gouvernementale sont tous dans les mains de présidents aux vieilles idées et pour cause, ce sont elles qui les ont faits élire. Ils les trouvent donc excellentes et ne voudraient à aucun prix en changer.
Même le petit Chastel, au MR, c’est fou comme à son âge il a tout de suite pris les idées du vieux Louis Michel comme parfaitement adaptées à sa situation. On peut espérer que pour ménager le suspense, les progressistes indépendants du Soir auront à commenter bientôt un éditorial de Béatrice Belvaux portant sur la famille Michel « Louis et Michel sont-ils toujours les hommes de la situation au MR ? ». Un pareil débat serait de nature à tenir jusqu’à la fin de l’Euro 16. Le titre pourrait être « Malgré le feu au lac, les maîtres plongeurs Louis et Charles assurent que la baignade est sans danger ». C’est un peu long comme titre, mais on connaît le génie du raccourci de notre Béa nationale.

1kjbae2.jpg

C’est vrai que le chantier d’Elio lancé au Palais des Congrès de Liège il y a belle lurette (j’ai failli écrire « belle Laurette », mais je n’ai pas osé) est triste et abandonné. Les maçons ont quitté les lieux, ce qui est mauvais signe. La boîte aux idées est aussi vide que la boîte crânienne de Marcourt. Les échelles ne servent plus à faire monter les élites du parti depuis que celui-ci est dans l’opposition ! Seule consolation, l’appartenance wallonne, fort impopulaire au PS, depuis que Di Rupo s’essayait à sauver la monarchie, refait timidement surface.
Ce qui tracasse l’entrepreneur, c’est l’activité du chantier voisin, là où l’architecte est lui-même en salopette et où la construction monte à vue d’œil. L’entreprise concurrente, le PTB (Peut Tout Bâtir), est en train de réaliser avec de petits moyens, ce que le consortium du PS est incapable de faire avec de gros.
D’où une fronde dans la société anonyme du centrisme-Social et de la magouille pour tous. Les actionnaires grognent suite aux assemblées générales fort rares, les coupant des réalités des chantiers. Cependant, en relevant les bulletins de vote de la boîte crânienne de Marcourt, le toujours bien-aimé Di Rupo n’a rien remarqué d’anormal.
C’est justement ça qui inquiète !
Mais patience, ce n’est qu’en 2017 qu’ont doit réouvrir le « Chantier des Idées ». Au PS, voyez en France, on attend toujours la dernière minute pour se décider.
On a oublié ce que cela a coûté à André Cools de garder pour lui certaines informations. La dernière minute pourrait vraiment être la dernière.
À moins que, prudent comme on est depuis au PS, le président actuel aurait envoyé une lettre à son avocat « À n’ouvrir qu’à ma mort » et que ça se saurait parmi ses « fidèles » lieutenants ?
On en revient au feu du lac de Béatrice Delvaux. Elle prétend que ça grogne dans les rangs du PS. Donnera-t-elle des noms ? Le journalisme ne consiste pas qu’à laisser supposer. Il faut laisser cela à des pauvres types de mon espèce, populistes éhontés, mais elle, fleur des pois de la liberté d’expression, laisser ses lecteurs dans l’incertitude, ce n’est pas bien.
Les frondeurs viendraient-ils de Liège ?
Allez, Béatrice, un bon mouvement…

9 juin 2016

Enfin un bilan réjouissant !

Il y a des informations dont on se régale.
Nous avions déjà le goût en bouche avec le prix par jour de la location de l’hôtel des environs de Bordeaux qui va servir de résidence à nos diables rouges pendant l’Euro 2016 : 23000 euros !
Voici le dernier décompte des millionnaires qui ne représentent que 1% de la population sur le globe, qu’on se rassure au MR, ils se partagent près de la moitié de la richesse privée mondiale. Les pillards de la Belgique ont encore de la marge.
Et ce ne sont pas des insignifiants de mon espèce qui le disent, mais le cabinet financier Boston Consulting Group (BCG). C’est un groupe extrêmement sérieux qui semble se délecter de ce rapport de 1 % aux 99 autres !
Comme les médiocres jaloux que nous sommes s’enivrent du plaisir amer de ce chiffre sans appel, Boston Consulting n’a pas expressément livré son calcul pour nous être agréable, mais pour faire comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans ce 1 % qui pourrait même devenir 2 %, si tant est que le reste du décompte soit coopératif et nanti de la conscience professionnelle du nombre qui fait le grand succès de l’élite. Tel serait le cas de nos bons Flamands.
Nous entrons alors dans le détail de ce qui fait notre plaisir du jour : 18,5 millions de foyers fortunés détiennent 47% de la richesse accumulée sur le globe en revenus, dépôts bancaires ou titres boursiers. A eux seuls, ils pèsent ainsi quelque 78.800 milliards de dollars, soit un peu plus que le produit intérieur brut (PIB) mondial.
Ce qui nous ravit tient dans la démonstration complète que ce système libéral, s’il est sublissime pour ce 1 %, est franchement exécrable pour la moitié du reste et à peine supportable pour le quart restant, donc il faudrait le faire disparaître au plus vite.
Il y a dans cette économie quelque chose d’antinomique avec la démocratie puisque celle-ci par définition est de faire vivre heureusement le plus grand nombre. Comme elle n’y parvient pas, ce sont les élites politiques qui la sabotent ou sont incompétents.
Ce n’est pas l’avis de Boston Consulting qui entre dans les détails.
Les Etats-Unis abritent le plus gros bataillon de foyers millionnaires (8 millions) suivis par la Chine (2 millions) mais c'est au Liechtenstein et en Suisse qu'ils sont, en proportion, les plus présents. La France, elle, en compte 445.000. L'extrême concentration des richesses est particulièrement marquée en Amérique du Nord où les 60.400 milliards de dollars cumulés de fortunes privées sont détenus à 63% par les millionnaires. Cette proportion – la plus forte sur le globe – devrait même atteindre 69% en 2020. Selon le Boston Consulting Group, c’est un progrès remarquable qui honore le travail des banques et des consultants d’Amérique du Nord.

1mlfb2.jpg

D’ici la fin du siècle, quand 1 % de la population aura acquis 80 % de la richesse mondiale, il ne restera plus aux 99 % restant qu’à organiser par-ci, par-là, quelques grandes famines et autres épidémies pour en finir avec la condition misérable qui entache le bon renom de ce 1 % des plus prospères.
Voyant venir l’argument, Boston Consulting relativise. L'année 2015 n'a pourtant pas été un grand cru, la richesse privée sur le globe n'a augmenté "que" de 5,2% contre 7% en 2014 en raison notamment de turbulences financières, de l'instabilité politique et de sanctions économiques. "La progression de la richesse privée mondiale a perdu de la vitesse en 2015 notamment dans les marchés développés". C’est triste, non ?
On a trouvé le ressort qui anime le gouvernement Michel : faire revenir pour 2017, les 7 % de 2014 ! Aussi a-t-il diminué de beaucoup le nombre de fonctionnaires attachés à pénaliser la fraude fiscale et les exportateurs d’euros au Panama. Il tient personnellement à ce qu’on sache que le MR veillera désormais que les centres "offshore", qui offrent faible fiscalité et discrétion aux non-résidents, soient assurés de progresser de façon régulière de 3% l’an. Son objectif est d’atteindre dans les 10.000 milliards de dollars, la quotte part qui revient aux entrepreneurs belges.
Comme la Suisse reste la destination offshore privilégiée des grandes fortunes, devant Singapour et la Grande-Bretagne, Charles conseille d’y passer les vacances 2016.

8 juin 2016

Les toilettes, svp ?

Comment se fait-il que les tocards dans mon genre ont dit plus de dix ans à l’avance qu’on est arrivé à la fin de deux idéologies que l’on croyait immuables : l’économie libérale et la démocratie ?
Voilà qu’on y vient doucement à l’étranger, pas en Belgique retenus que nous sommes par la religion de l’économie la plus classique qui a supplanté Dieu et la messe du dimanche matin chez les Flamands, par une génuflexion journalière devant l’autel d’une démocratie dont on cherche toujours un lien avec la justice sociale.
Ce qui prouverait que Bart De Wever est un des pires ringards que la droite flamande ait eu depuis Staf De Clercq !
L’effondrement des partis de gauche européens traditionnels fait référence aussi à la myopie de son opposé, Elio Di Rupo, ce qui maintient à l’horizontale le fléau de la balance.
A-t-on jamais vu une Europe aussi riche générer autant de pauvretés dans la fabrication de ses richesses ? Cette absence d’idée sur l’économie jointe au défi du terrorisme et la crise des réfugiés placent les dirigeants traditionnels de l’Europe sur la touche, par absence de solution.
Quant au Brexit, l’épilogue se jouera fin juin. Il couronne le tout à l’égout d’une Europe qui fiche le camp sans avoir jamais eu la moindre envie de comprendre les 500 millions d’Européens. Le glauque Johnson veut que le Royaume-Uni sorte de l’Europe et le fanfaron Cameron veut qu’il y reste. La City en appelle à Trump et les Obamistes sont écartelés entre Sanders et Clinton.
Juncker Jean-Claude se retient de courir aux toilettes. Il a juré de garder son sang-froid d’ici les résultats.
À noter que les modèles extérieurs de la perfide Albion, tous américains, disent bien ce que cela signifie pour les Anglais qui n’ont jamais été européens, que pour faire plaisir à Wall Street.
Partout ailleurs le racisme à la cote. Celle-ci s’élève à mesure que l’on monte vers le Nord, pour culminer en Pologne et en Autriche.
Tous les anciens clivages idéologiques se sont couchés devant l’argent roi.
Nous avons tort d’estimer les Michel, des libéraux et la paire Di Rupo Onkelinx, des socialistes.
Les uns et les autres ne sont-ils pas en train de diriger l’État, comme un boutiquier vendrait à perte ses derniers boutons avant de flanquer son commis à la porte pour remonter la pente tout seul ?
Qu’est-ce qui leur a dit qu’on devait tenir le registre des entrées et des dépenses de cette manière… Montesquieu ou Alexis de Tocqueville ? On a beau chercher chez ces grands européens, on ne trouve rien et pour cause, ils ne savaient pas qu’ils allaient servir de modèle à une escroquerie, ni même qu’on allait parler d’eux en qualité de fondateurs à la petite merveille dont les jours sont comptés !

1lkloi2.jpg

La production est réservée désormais à une élite extrêmement qualifiée, hélas pour l’emploi resserré entre quelques chanceux, la statistique se fout des petits nombres.
Nous sommes les spectateurs muets d’un système politique qui ne comprend plus les réalités sociales et qui réagit toujours en fonction des « entrepreneurs » qui entreprennent seulement avec de bonnes raisons de s’en mettre plein les poches.
Les visionnaires adulés des médias s’efforcent d’être de l’avis de ceux à qui ça fait plaisir de croire au rationnel et à l’épargne, le boulier est meilleur que la calculette et l’algorithme supérieur au raisonnement, ce qui ne les gêne pas de se croire à la Silicon-Valley.
Cet ultra modernisme est le dernier cri du design du temps ou Andy Warhol n’était déjà plus qu’un souvenir.
Comme disaient Alexandre Breffort et Michel Audiard, la démocratie change la coupe des costumes. Les élites ne portent plus à gauche, ni à droite, mais au centre. C’est-à-dire nulle part. Si bien que nos hommes politiques n’en ont plus. Heureusement que les tailleurs que nous sommes, n’ont pas renoncé à leur tailler un costard.

7 juin 2016

Main molle dans gant mou.

Mauvais signe pour Charles Michel, le député Eric van Rompuy trouve qu’il manque de carrure !
En effet, depuis qu’on connaît mieux le tueur de Didier Reynders, Charles Michel ne fait plus peur à personne. Il n’y a vraiment plus que son vieux pour clamer partout qu’il a la stature de Winston Churchill.
Le député du CD&V n’aime pas le ton larmoyant que Michel a adopté pour se justifier à chaque fois qu’on l’interpelle, même quand ses services ne sont pas concernés.
Ce qui inquiète le Flamand tient dans la frousse qu’a le CD&V d’être à nouveau supplanté par la N-VA aux prochaines élections. Charles Michel se fait tout petit devant les ministres de Bart De Wever. Il les défend comme la femelle Panda sa progéniture.
Il est vrai qu’on ne lui voit pas cette force de caractère qu’il a eue en remerciant Jacqueline Gallant, quand il fait face à Jan Jambon et Koen Geens. Ces deux là s’entendent à merveille pour siphonner l’intérieur et la justice au fédéral des régions bruxelloise et wallonne en personnels et attributions pour « déménager » le meilleur en Flandre. Vous verrez que Steven Vandeput, ministre de la défense, en bon N-VA, ne choisira pas l’avion français pour remplacer les F-16. Ne serait-ce qu’à cause des inscriptions en français et anglais sur les tableaux d’ordinateur du cockpit.
À noter que ce gouvernement bizarre, à bien des égards, a réservé tous les ministères régaliens à la Flandre, sans doute en prévision des manœuvres séparatistes dans la législation suivante. Avec tous les principaux leviers de commande en main, la N-VA n’aura pas trop de difficultés d’entraîner les autres partis flamands dans la guerre aux fransquillons !
Reste à savoir pourquoi le MR a succombé aux intrigues de Louis Michel pour que Charles devienne président du MR et qu’à la première occasion, le fiston soit appelé à la fonction de premier ministre ?
La haine familiale pour Reynders ne signifie pas tout.

1lkoi2.jpg

Peut-être bien que le MR, comme tous les vieux partis en général, s’est usé de l’intérieur par l’omniprésence de l’homme fort, Louis Michel, quand il a finalement fait toucher des épaules le tapis du ring à son ennemi préféré.
Le leader incontesté et seul a toujours été néfaste aux partis. Voyez Erdogan, le melon qu’il s’est pris depuis qu’il a réglé le compte à l’opposition !
Nous voilà à présent mal barré avec un Charles Michel plus N-VA que lui tu meurs ! Ceux qui se rappellent ses discours guerriers contre la N-VA… il est vrai que c’était pendant la période électorale !
On en arriverait presque à souhaiter un coup d’État de Reynders.
Il ne faut pas trop se fier à Denis Ducarme pour faire le travail.
Il doit tout aux Michel. Si son côté soupe au lait fait merveille, une grande gueule a toujours une longueur d’avance dans les voix de préférence, Van Rompuy pourrait douter de son intelligence avec raison.
Une femme, Christine Defraigne, ce ne serait pas mal au moment où l’on ne parle que d’Hillary Clinton pour succéder à Obama. Mais là s’arrête la comparaison.
Se demander pourquoi Didier Reynders au moment de sa toute puissance ne l’a jamais voulue dans aucun gouvernement, c’est répondre à la question. Quant au petit Chastel, Chantecler et Chantemou l’ont placé à la tête du MR pour son insignifiance.
Reste que Van Rompuy s‘est dit inquiet pour l’avenir après le combat à la Chambre jeudi dernier entre Elio Di Rupo et son successeur. Il a trouvé Charles Michel en peine à trouver le ton juste pour convaincre.
Il faut dire à la décharge de Michel junior que convaincre le monde du travail de bosser un peu plus pour gagner un peu moins n’est pas facile.
L’inquiétude grandissante d’Éric ne serait qu’une affaire de curé tirée de l'encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, dirait Bécassine déguisée en journaliste belgicain, sauf que la bourgeoisie en place commence à regretter d’avoir fait confiance à Louis coupable de pistonner le fiston, bien trop mou à leur gré aussi.

6 juin 2016

Quand la révolte se diversifie.

La jeunesse impétueuse qui se révolte en butte à une société injuste, profondément de classe, cela existe depuis longtemps.
Cette génération n’échappe pas à ce phénomène ancien.
L’autorité, quelle soit fondée sur la force ou sur des règles établies et sans cesse modifiées, est toujours contraignante. Quand cette autorité est imprégnée d’un concept libéral marchand qui évolue au détriment d’une majorité de citoyens d’une Région, cette contrainte devient insupportable. Il semblerait à la tournure que prend l’économie qui se mondialise, qu’un regain d’émeutes soit en train de se répandre.
L’opposition à l'usure et à l'exploitation de l'homme par l'homme a toujours été. La marchandisation de tout y compris des êtres humains est combattue depuis que Karl Marx, dès le milieu du XIXme siècle, a imaginé une autre voie. Une certaine révolte anarchiste s’inscrivit à côté du marxisme. La jeunesse trouvait à se former dans l’attente d’un grand bouleversement. Même si celui-ci se faisait attendre, on n’avait pas la perspective d’un abîme devant soi et l’avenir était plein de promesse.
La victoire du système capitaliste sur le rêve d’une démocratie populaire est une victoire à la Pyrrhus ! Le peuple clamait haut et fort vouloir adhérer au programme consumériste dans le sens répandu en sociologie définissant un mode de vie lié à la consommation. N’ayant plus d’ennemi, l’économie par la mondialisation a changé de programme, signant ainsi sa propre perte par la fin du consumérisme.
Les gouvernements européens et au-delà réagissent tous de la même manière devant ce phénomène. Ils s’alignent sur un commerce mondial qui s’est émancipé des règles éthiques et sociales.
Voyez le gouvernement Michel, il ne négocie plus face aux mobilisations des syndicats. Alors qu’une parole plus accommodante suffirait à faire croire que le dialogue est encore possible. On dirait que le gouvernement Michel semble vouloir l’affrontement.

1kjkjk2o.jpg

Certains États font reposer sur l’impératif sécuritaire ce refus de négociation. Ils dénient aux travailleurs le juste rapport de leur travail sur le salaire, au contraire, ils veulent en retrancher par le biais des conditions de travail, de chômage et de pension, en échange du deal d’un État sentinelle.
En plus d’un renouveau par l’extrême gauche de la pensée marxiste, ce qui est un bon remède à l’humiliation des masses, un autre phénomène, inquiétant celui-là, nous est advenu. Une partie de la révolte radicale c’est islamisée. Les émeutes « classiques » sont à un niveau « connu » des experts, par contre les attentats gravissimes qui se sont propagés et étendus à toute l’Europe de façon exponentielle, le sont beaucoup moins.
Bakounine et Proudhon on fait place à l’extrémisme religieux.
Le djihadisme n’atteint pas que les immigrés, mais encore des jeunes athées ou catholiques de souche touchés par l’absolutisme d’une révolte « originale » adroitement sacralisée par les ayatollahs.
Début de radicalisation de l’Islam ? On n’en est pas là. Mais l’entrée du facteur religieux dans la contestation de la démocratie libérale, c’est une mèche sur un baril de poudre.
Il faut ajouter à cette matière explosive la question palestinienne et la grande division de l’Islam entre Sunnites et Chiites.
Il est difficile de faire la part de la responsabilité d’une économie mondialisée dans le mysticisme fondateur de Daech. Mais elle existe en partie de manière inconsciente dans les « vocations », comme l’indiquent les parcours des petits délinquants issus de milieux pauvres comme celui de Molenbeek.
Le pouvoir peut considérer cette intrusion du religieux dans la contestation comme le moyen de mettre toute l’opposition activiste dans le même sac, c’est-à-dire dans la même répression.
L’offensive de la presse aux petits soins d’un pouvoir chancelant laisse augurer des ripostes musclées tout azimut des autorités. Les valets ayant toujours « flairés » les maîtres pour les seconder d’instinct, sans même être sollicités.
Voilà sans doute la raison du durcissement de ce gouvernement devant les revendications des travailleurs. La question linguistique et le complexe toujours aussi évident des Flamands qui permettent à Bart de Wever de maintenir son parti dans de bons sondages, en est une autre.

5 juin 2016

Un journaliste flamand à la sinistra…

…ça n’existe pas, mais sinistre, oui.

Les partis flamands qui font l’essentiel de la majorité de ce curieux gouvernement ont une conception pour le moins singulière du syndicalisme.
Pour eux, la grève est une manifestation de mauvaise humeur des travailleurs d’une entreprise ou d’un secteur d’activités contre un ou des employeurs. Quand il s’agit de faire grève contre une décision d’un gouvernement, c’est une grève politique !
Par exemple, un saut d’index, passer de 42 heures à 43 ou changer les règles d’indemnisation du chômage s’y opposer débouche sur une situation qui s’apparente à un coup de force contre une décision prise par les représentants du peuple démocratiquement élus.
Dans ces conditions, c’est le gouvernement qui serait victime d’un complot !
On voit ou un pareil raisonnement conduit : à une passivité dangereuse qui laisse au pouvoir toute latitude d’asservir les travailleurs, puisqu’il suffit à un gouvernement soutenu par des partis de droite (comme c’est le cas) de suivre à la lettre les suggestions des financiers et des industriels pour atteindre à une économie et à un équilibre financier parfait.
À ne pas confondre avec la prospérité des habitants et à l’harmonie des classes sociales, comme il se doit.
Charles Michel serait victime d’un complot des partis socialistes des Régions qui auraient parties liées avec la FGTB. C’est en ce sens qu’il faut lire la diatribe du père venant au secours du fils, grâce à la complaisance des journaux.
On doit imaginer aussi que les cadres syndicat-parti recevraient des instructions du Bureau du PS dans le plus grand secret de sorte que la base resterait en-dehors, sinon, si tout le monde était au courant cela ne serait plus confidentiel. Les assemblées seraient conduites par le bout du nez et les délégués des entreprises n’y verraient que du feu. Comme dans un James Bond, les instructions s’autodétruiraient la minute après que les cadres supérieurs en aient appris le contenu.
Élio Di Rupo et Marc Goblet rasant les murs une lanterne sourde à la main tiendraient des conseils privés avec certains dirigeants de la société civile et quelques journalistes. Le tout au nez au Bourgogne et à la barbe poivre et sel du vitupérant lanceur d’alertes du MR, Louis Michel en personne.
La voilà bien l’opposition extraparlementaire que tout dictateur en herbe souhaite avoir. Les Michel pourraient prendre conseil chez Erdogan qui n’a même pas eu besoin d’évoquer un complot pour mettre hors-la-loi un beau paquet de parlementaires turcs d’origine Kurde.
Et pas l’ombre d’une preuve, d’un MR infiltré au PS, d’un ardent flamingant bilingue caché sous le bureau de Marc Goblet, pas forte la police libérale, d’ici à ce qu’on interpelle le petit Chastel sur sa mauvaise gestion de crise, il n’y a qu’un pas.

1mplopolm.jpg

Bien entendu les partis flamands parmi lesquels on peut dorénavant compter le MR jettent ce cri d’alarme du complot en harmonie avec la majorité des Flamands plus que satisfaits des mesures d’austérité prises par ses responsables ainsi que par les surdoués du MR.
Les francophones, éructent un journaliste flamand très écouté de Bruges à Gand, rejettent toute idée d’économie et de réforme. Nous avons d’après lui une culture sociale qui peut nous faire dormir sans cauchemar alors que nos dépenses publiques représentent 54 % de notre produit intérieur brut. Ce veau-marin de la mer du Nord voit dans cet aveuglement le caractère dépensier de notre sécurité sociale. Il ne lui viendrait pas à l’esprit qu’une Belgique avec cinq gouvernement et neuf provinces, des doublons linguistiques en pagaille, une frontière des langues qui multiplient tout par deux, une armée mexicaine de parlementaires archi payée et une autre multitude à l’Europe, que toute cette chienlit n’est pas un peu pour quelque chose dans le mastic des 54 % qu’il nous présente comme une pure honte francophone ?
Ce qui gêne finalement ce roule-ta-bille du dimanche, c’est l’obstination des Wallons à se lever du pied gauche et à voter plus à gauche au fur et à mesure qu’on avance dans la panade économique mondialisée.
Ce qui rend nerveux ce pauvre type tient dans notre obstination à vivre « un temps révolu » au lieu de découvrir le monde qui vient aussi ravi qu’un Flamand à qui on rabote le salaire et qu’on pousse à accélérer les cadences, pour la grandeur de la Flandre et les émoluments de Bart De Wever.
Je souhaite à ce futur prix Albert Londres bien du plaisir dans son univers, quant à moi, je retourne comploter dans le passé.
C’est si bon d’être ringard et francophone !

4 juin 2016

Regroupement familial.

Jean-Luc Mélenchon était invité à l’ouverture du 37e Congrès du PCF ce 2 juin à Aubervilliers. Les communistes se rallieront-ils à lui pour 2017 ? Beaucoup l’espèrent.
Voilà le genre d’information qui fait plaisir.
Le président du PS Élio Di Rupo serait-il plus bête que Pierre Laurent du PCF ?
Tant que les petits partis d’extrême gauche ne pesaient d’aucun poids dans la baratte à beurre électorale, les caciques du PS les ont combattus comme les pires ennemis.
On se souvient des diatribes du temps d’André Cools et de l’affaire des sept délégués, comme les sept samouraïs de Cockerill mis à pied par Lambion, président de la FGTB liégeoise, alors que ces syndicalistes ne faisaient que respecter un vote d’assemblée pour la poursuite d’une grève. Mais Lambion avait déjà négocié une reprise avec l’employeur.
Le PS de ces années de plomb n’existe plus. Les chefs le voudraient bien, mais l’opinion de gauche n’est plus leur dupe.
Les travailleurs se moquent des égos. Il faut donner une place sur la scène politique au PTB, et négocier avec ses responsables.
Ce n’est pas facile. L’actuel bureau du PS est toujours de la vieille école : celle qui se gardait bien d’écouter des courants à l’intérieur du parti et qui était adversaire d’une libre discussion sur les sujets qui fâchent.
Les réticences viennent d’en haut.
Mais les chiffres sont là et le PTB sera bientôt incontournable dans les cuisines postélectorales.
En France, au vu des sondages et de l’émiettement du PS de Cambadélis, la situation est différente de la Belgique. Hollande, Valls et Macron dérivent vers le centre et bientôt le PS, éclaté ou pas, aura cessé de compter comme force politique, en tous cas les électeurs de gauche s’apprêtent à le quitter massivement. Il devient absolument indispensable que l’on se compte dans les états-majors parisiens et qu’on reparte vers un grand parti possible de peser sur le système.
La donne a changé. Le temps de la mise en commun des forces du travail est arrivé.
Les deux hommes (Laurent et Mélenchon) se sont même donné l’accolade réconciliatrice.
Côté belge, le PS en Wallonie et à Bruxelles n’a que peu souffert du gouvernement Di Rupo, dans sa politique centriste vouée à la conservation du pays dans le système capitaliste mondialisé et à la monarchie, symbole de l’unité de la bourgeoisie.
Mais le transfert des électeurs du PS vers le PTB pourrait à plus long terme faire payer au PS les erreurs de son président.

1leliodi.JPG

Si au moins le PS ouvrait un dialogue avec le PTB, il pourrait en découler un renouvellement des vieilles lunes du Bureau du parti et réfléchir à deux aux moyens de préserver l’acquis des travailleurs menacé par Charles Michel et Bart De Wever.
Pour cela, il conviendrait de traiter autrement le PTB que les Écolos et le CDH, c’est-à-dire jouer franc jeu et à égalité de part et d’autre du tapis vert.
De cette utopie à la réalité, il y a une grande distance à parcourir. Le PS belge n’est pas en situation de panique comme le PS français. Il a encore de la marge.
Des luttes actuelles, naîtront peut-être des socialistes d’une nouvelle génération détrompés des effets nuls de la social-démocratie et du bluff de la société de consommations. Mais on pourrait de la sorte gagner du temps – peut-être une législature après celle qui vient – et proposer une autre démocratie.
La direction du PS retiendra-t-elle la leçon ?
La saison n’est plus aux discours courtois et aux passes d’arme diplomatiques entre Michel et Di Rupo.

3 juin 2016

Divorce et corruption.

Les médias professionnels traitent avec mépris les auteurs des blogs coupables d’excès d’appréciation ou de dépréciation.
C’est vrai.
Être son propre censeur et tenir des propos modérés est difficile. Les sources dont disposent les blogueurs sont quasi entièrement dans les mains des professionnels.
Les sources détenues par les médias sont autant manipulées et interprétées par ceux-ci que par les blogueurs eux-mêmes. Les professionnels ont une qualité supplémentaire qui les rend davantage dangereux, ils sont lus par un plus grand nombre de gens.
La presse ordinaire si dédaigneuse du people ne fait pas autre chose à l’occasion.
Une personnalité s’enrhume ou divorce et aussitôt chacun y va de son commentaire et laisse aller son imagination.
La presse dite « sérieuse » s’est abandonnée la semaine écoulée dans les bras des fans de Johnny Depp dans l’action en divorce de son épouse Amber Heard.
Tout est bon pour sauver l’acteur de la suspicion d’avoir frappé ladite qui s’est présentée le visage tuméfié, jusqu’à dire que les traces des coups n’étaient rien d’autres que les effets d’un habile maquilleur. En renfort, Lily-Rose, sa fille et Vanessa Paradis son ex, un producteur, etc. sont garants de la douceur du pirate des Caraïbes.
On est surpris de voir comme la nature humaine dépeinte est sujette à transformations selon qu’elle soit d’un homme commun (violent envers les femmes) ou célèbre (gentil et abusé par une mégère).
Qu’est-ce que le journaliste en sait ? Est-il besoin de lui apprendre qu’à part quelques fondus, tout le monde s’en fout ?
Ne fait-il pas exactement la part belle à une information dont il n’a connaissance que par le dépôt d’une demande en divorce ?
C’est faire œuvre de journaliste que la publication de ce genre d’information ? Un psy devrait étendre l’étude du cas Depp aux auteurs des âneries écrites à son sujet.
Jeudi un vent contraire semble inverser la machine. L’avocat de Head dépose des « preuves » des violences. Etc…
Plus sérieux, quand même,
L’affirmation de François Lenglet du jeudi 26 mai dans « Des paroles et des actes » qui recevait Jean-Luc Mélenchon. Le président bolivien, Evo Morales, est un corrompu, affirmait l’économiste médiatique.

1krctg.jpg

Ici, il s’agit bien d’une affirmation plus significative du comportement des médias sur la politique en général. Morales est un homme de gauche au pouvoir, donc c’est un corrompu !
Ils ne peuvent pas s’extraire de ce qu’ils pensent pour être impartiaux dans leur critique. Il est vraisemblable qu’il n’existe plus aucun journaliste des médias qui soit de gauche ou qui, étant de droite, sache quand même faire preuve de discernement.
Du coup, on en revient à une presse d’opinions, sauf qu’il n’y en a plus qu’une !
Ainsi, les électeurs du Soir, de la Dernière Heure, de la Libre et de leurs dérivés provinciaux lisent et s’imprègnent d’une culture de la plus pure droite capitaliste, c’est-à-dire qui va directement à l’encontre de leurs propres intérêts.
Pour la fin de l’histoire, Lenglet a déclaré au candidat à la présidentielle de 2017 qui lui demandait "une preuve", expliquer que "la petite amie de monsieur Morales (...) a bénéficié de 500 millions de dollars de commandes publiques". Une accusation démentie dès le lendemain par l'ambassadeur de Bolivie à Paris dans un courrier adressé à France 2. Le président bolivien, un temps poursuivi pour "trafic d’influence", a finalement été blanchi par une enquête parlementaire.
La chaîne publique a "choisi de retirer l’émission" de son replay.
Lenglet a dû avouer « …que les termes que j'ai utilisés pour qualifier le président Morales, lors de ce débat télévisé pour le moins animé, n'étaient pas appropriés".
Rares sont les mea culpa de la presse et des médias. France 2 et Lenglet ne l’auraient peut-être pas fait sans l’intervention de l’ambassade avec preuves à l’appui.
Le gros du public restera persuadé que Morales est un corrompu.
Depuis longtemps on sait que toutes les contrevérités qui vont dans le sens que les autorités approuvent sont toujours bonnes à dire.
Bien entendu, la grande presse prendra un air dégoûté en parlant des blogueurs de mon espèce. Il est vrai que je le lui rends bien.
Le croirait-on ? Les grèves s’amplifient en Wallonie au prorata de la Flandre obéissante.
Les Michel sont en train de livrer les Francophones aux ukases de l’économie libérale.
C’est grave docteur ?

2 juin 2016

Des voyous de haut vol…

…ont la haute main sur l’appareil éditorial des journaux de ce pays.
C’est ainsi que la presse ouvre ses colonnes à Louis Michel pour faire savoir à des lecteurs qui n’en demandaient pas tant que «Le déferlement de grèves? Une vaste manipulation politique»… serait l’œuvre du machiavélique Di Rupo, jumelant direction du PS à celui de la FGTB ! (C’était la semaine dernière). Ce mercredi, les gazettes francophones traduisent complaisamment le face à face de Bart De Wever avec le patron de la fgtb flamande, sur la VRT. Quel est le personnage de l’opposition qui serait accueilli de si royale manière dans nos gazettes ?
Di Rupo ? Mais c’est pour présenter des excuses sur l’excécution en effigie de Charles Michel sur la Grand-place de Mons.
Mais à quoi les journaux du groupe Rossel jouent-ils ?
Montrer les grèves et les grévistes sous les plus noirs aspects. Est-ce cela faire du journalisme ?
La situation économique est-elle aussi florissante que les compères du MR le disent ?
Si on nous annonce en 2016 une baisse du chômage et que dans le même temps on dit qu’il y a un nombre à peu près équivalent de radiations, il est très difficile de se fier aux calculs du pouvoir. Seule une certitude : le chômage est beaucoup trop élevé, la société est en crise et aucune diminution ne pourrait faire revenir à la situation antérieure.
Fin des années 70, avant que le chômage ne prenne des proportions inquiétantes, cela touchait 3 à 5 % de travailleurs sans emploi. Ils ne le restaient que quelques mois en général.
Aujourd’hui le chômage reste ou frôle les deux chiffres avec des taux supérieurs à 15 % aux deux âges de la vie du travailleur, les jeunes et les vieux.
Cette société avec son système économique n’est plus en adéquation avec la prospérité, même relative, d’une population active. Ceux qui la défendent prétendent que la situation se redressera par la croissance.
C’est évidemment faux.
Elle devrait être à plus de 5 % de PNB pour y parvenir.
C’est un objectif impossible. Les performances de l’Europe se limite à une croissance d’un point cinq. Une croissance continue sans tenir compte de l’épuisement des sols, des pollutions de l’air et de l’eau, est une utopie.
Nous sommes dans une impasse. Le système économique est condamné à terme et nos responsables politiques jouent avec le feu. Louis Michel est à la limite de la grossière faute qui pourrait se retourner contre son propre fils, en prenant les gens pour des imbéciles avec la complicité de la rédaction du Soir. Les chiffres sont têtus, et la réalité met par terre les plus belles théories des économistes officiels.
Selon le FMI, le gros des effectifs du chômage en Europe n’a aucune chance de retrouver un emploi.

1kjgdfp.jpg

Charles Michel ne compte plus que sur l’apathie flamande et l’opinion libérale d’extrême droite pour maintenir son gouvernement en vie.
Ce ne sont pas les chômeurs qui sont inadaptés au monde du travail, c’est le système économique qui n’est plus en capacité d’employer tout le monde, quand bien même les chômeurs seraient tous diplômés et universitaires. Si nos officiels voulaient bien lire le rapport officiel du FMI autrement que comme un outil de propagande, ils concluraient comme ceux qui depuis 2008 leur crient casse-cou !
Faire des réformes et baisser le coût du travail selon les libéraux au pouvoir ne servent qu’à appauvrir dangereusement les populations sans l’ombre d’une chance de faire baisser massivement le chômage.
Même le Figaro enfonce le clou « une grande entreprise produisant en Chine, vient de remplacer 60 000 ouvriers pourtant pas très chers par des robots encore moins chers. »
Derrière ce fait, tout le reste est de l’enfumage électoral à la limite une supercherie et une mauvaise action !
Quand le chœur des pleureuses du MR : Louis Michel, Chastel et Reynders stigmatisent le PS l’accusant de comploter avec la FGTB pour monter des actions contre ce « pauvre » Charles, dites-vous bien qu’ils participent au soutien d’une économie aux abois.
Ils ne rendent pas service à la Nation.

1 juin 2016

L’humour cubain.

Ça va très mal pour Reynders. Depuis qu’il a rencontré le « Jefe » Raúl Castro, il ne se sent pas bien.
Le caudillo du MR, le vieux Louis Michel est inquiet. Avec la manie des journaux francophones de tout recopier quand un kapo du MR commet le moindre mot, voilà-t-il pas que les gazettes patriotes ont publié, sans les lire comme d’habitude, les vaticinations de notre ambassadeur en chef séduit par la faconde de Raúl !
Didjé avait-il bu ? Les voyages d’agrément tous gratuits qu’il effectue en notre nom l’auraient-ils perturbé ? Parti sans sa femme, Reynders aurait-il goûté aux jineteras, les prostituées de la Havane ? Autant de questions restées sans réponse que jamais il ne viendrait à l’idée de Béatrice Delvaux de poser en faisant, pour une fois, du vrai journalisme.
Toujours est-il qu’à présent, il semble comprendre Hedebouw du PTB.
Chastel, le poisson pilote du Vieux, aurait imaginé Didjé infiltrer la section liégeoise du PTB, mais Christine Defraigne l’en aurait dissuadé, Reynders n’osant plus mettre les pieds place du Marché tant il a laissé de mauvais souvenir comme conseiller communal !
Le voilà donc « Impressionné et séduit!", lui le monstre froid à la capacité étonnante de l’éponge à tout prendre et ne rien laisser aux autres !
Serait-il devenu marxiste par dépit de n’être plus rien au sein du MR ?
Le frère de Fidel lui a tenu la jambe 3 h 30 lundi et, fait rare, Didier qui n’écoute jamais personne et aime s’entendre deviser, a ouvert une oreille attentive. Peut-être était-il aphone ce jour là ? Cela explique un peu une autre extinction de voix quand il est tombé sur Jean Gol, un bonimenteur hors pair, ne voyant que ce que l’autre, en bon avocat, lui proposait.
Voilà un castriste de plus dans une Belgique qui en manque terriblement. Personne n’est pour dans les journaux, évidemment. Les Michel ont la justice sociale en horreur et même De Wever est un ennemi acharné de tout régime se dévouant à l’idée égalitaire, même si la chose est en débat depuis un demi-siècle dans le pays modèle de Didjé d’Uccle.
Didier est impressionné par l’âge du capitaine. Lui aussi souhaite faire de la politique jusqu’à 84 ans comme Raúl et même davantage si l’état de ses artères le permet.
Reynders n’imagine pas une seule seconde que ce n’est pas lui qui décide de cela mais l’opinion publique, certes travaillée en profondeur par les journaux, et surtout que le système économique qu’il préconisait avant d’avoir vu « Jefe » est pour le jeunisme et le renouvellement, heureusement que ce n’est encore qu’en usine.
Sait-on jamais que les maîtres du monde décident un jour qu’au-dessus de cinquante ans, on ne vaille plus rien en politique aussi ? Alors, adieu au Vieux du MR, à Béatrice Delvaux et Didier lui-même et pas pour demain, non, tout de suite !...

1lhouljiuh.jpg

Raúl espère avoir convaincu Reynders qu’il ne veut rien d’autre que rejoindre le grand commerce international de l’Amérique à l’Europe et qu’à Cuba, tous les plus grands escrocs du capitalisme financier peuvent y faire des affaires.
Bref, que la démocratie du commerce en gros lui va comme un gant.
Pris par l’ivresse des profondeurs de l’intelligence du cadet des Castro, Didier lui a sans doute promis de lui montrer l’Atomium et la reine Mathilde, le plus beau bijou de la couronne, s’il lui prenait l’envie de fumer un havane à Bruxelles.
Sur sa lancée, il aura juré de rencontrer Hillary Clinton dès son installation à la Maison Blanche, pour lui toucher un mot de Guantanamo, le souci des vieux jours de Raúl, quitte à ce que Trump construise un casino à la place de la base américaine.
On se demande si Raúl n’a pas pris la mesure du personnage et ne se soit pas foutu de sa gueule, dans une pinte de bon sang de trois heures et demie !