« Restera ou restera pas à l’Europe ? | Accueil | Des « valeurs » violées. »

Des grands mots…

Grève vendredi. La Belgique n’est pas en reste de manifestations contre la dérive politicienne qui accompagnera le système capitaliste jusqu’au bout. On le sait à présent.
Dès le début des Trente glorieuses, un malentendu s’est installé qui persiste de nos jours.
Si les Travailleurs dans leur grande majorité se sont adaptés au système, ce n’est pas tant qu’ils en étaient enthousiastes, c’était surtout qu’il leur procurait une amélioration des conditions de vie.
C’était une sorte de donnant/donnant : « je travaille pour toi à condition que tu me respectes et que tu m’octroies un bon salaire ».
Il n’y était nullement question de défendre une société profondément injuste.
Les sacrifices de la classe laborieuse n’ont pas été anodins pour s’accorder avec « l’ennemi ». Elle rangeait dans le fond d’une armoire le drapeau rouge et le foulard au coq wallon.
C’est même en partie à cause de cet accord non écrit, dans une synchronisation étonnante de tous les mouvements ouvriers européens que l’expérience communiste fut abandonnée et l’URSS condamnée à disparaître, faute de soutiens externes des Républiques satellites.
Oubli ou hypocrisie, les dirigeants de l’UE en 2016 veulent absolument qu’on les accompagne dans la descente aux enfers du capitalisme mondialisé.
Appuyé par tous les médias belges, on voit bien où Charles Michel veut en venir dans sa prise de position contre la grève générale de vendredi.

jhjhbhbh.jpg

Il veut faire entrer à leurs corps défendant tous les travailleurs de ce pays dans l’aire du dépouillement et de l’austérité, au nom d’un nécessaire assainissement de l’économie. Il entend mettre les travailleurs belges au niveau des pauvres types, quelque part sur la planète, qui exercent le même métier qu’eux pour dix fois moins cher !
Ou Charles Michel est un con et il n’a rien compris ou il use d’une vieille ficelle que son père a utilisée souvent : il prêche la solidarité dans le sacrifice, après avoir défendu l’égoïsme dans le profit.
Les choses ne vont pas ainsi, camarades !
Jamais, la population n’a applaudi le système capitaliste. Les travailleurs ne l’ont accepté que pour le meilleur et non le pire.
Et puisqu’on en est au pire, les idolâtres du système doivent savoir que la classe du dessous n’a jamais partagé leur « l’idéal ».
Tout au plus était-elle partenaire !
En langage des affaires, il y avait un accord sur la réussite, pas sur l’insuccès, voire la faillite.
C’est tellement vrai que l’on voit partout en Europe le courant d’extrême gauche se renforcer des travailleurs et des écorchés sociaux. Tout le monde tend et c’est légitime, à sauvegarder ses intérêts.
Vous vouliez faire des gens « des petits capitalistes » friands des résultats, espérant monter sur la tête du voisin pour le dominer. Vous avez réussi. Vos petits capitalistes abandonnent à présent ce qu’ils considèrent être une mauvaise affaire. Ils rejoignent en masse tous les autres, ceux qui n’ont pas mordu à l’hameçon.
C’est ça la vraie gauche, mon pote, loin du hollandisme et du prêchi prêcha d’Élio de Mons.
Même si la grève de vendredi n’est pas un succès, même si des gens vivant dans des conditions misérables critiquent la FGTB, mon cher Charles Michel vous êtes en train de perdre la partie.
Un désastre en entraînant un autre, la suite sera délectable. Il s’agit, ni plus ni moins, de remettre à plat les principes d’une démocratie qui voit toujours les mêmes au pouvoir. J’en vois plus d’un sourire et prendre un air supérieur. On ne lutte pas contre l’économie, on s’adapte, disent-ils fermement convaincus.
Eux aussi vont devoir déchanter.
Le peuple, Messieurs les donneurs de leçon, n’aime pas qu’on le dépouille sous quelque prétexte que ce soit. Mais, tant qu’à faire, dépouillé pour dépouillé, il préfère encore l’être en Homme libre qu’en esclave soumis.
Des grands mots ?
Sans doute. Mais attendez-vous à en faire les frais.

Poster un commentaire