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Ils sortent enfin du bois !...

Une foison d’enseignements à l’issue du Brexit.
Le premier concerne le vote populaire, pas assez sollicité dans les démocraties, si bien que la plupart des dirigeants sont absolument déphasés très rapidement par rapport à l’opinion. L’exemple le plus fréquent est celui d’une démocratie fonctionnant par délégation de pouvoir pendant quatre à cinq ans à des politiciens qui font régulièrement le contraire de ce qu’ils ont dit pour être élus.
Le pouvoir s’oppose à tout coup au vote populaire quand celui-ci va à son encontre. Le traité de Maëstricht reste dans les mémoires, refusé par les Français et quand même adopté moyennant un petit tour de passe-passe. Plus prudent, en Belgique, le pouvoir n’a pas demandé l’avis des gens sur ce Traité.
Le deuxième concerne l’incroyable bourrage de crâne de la presse belge en relais des professions de foi de « l’élite » pour le maintien de la Grande-Bretagne à l’Europe. On attend une explication des sondeurs qui ont jusqu’au bout falsifié les résultats des études d’opinion, au point d’avoir suggéré que la remontée des « in » allait sur le fil battre les « out ». Avec près de quatre points d’écart, il est impossible que les Agences ne se soient pas aperçues de leur erreur.
Enfin le troisième concerne l’Europe elle-même, dans l’espérance des peuples au changement. Elle sera sans doute très affaiblie sur le plan financier, mais ragaillardie dans l’espérance de jours meilleurs pour le social. Elle pourra plus librement opter pour un programme enfin débarrassé des préoccupations anglaises du libre échange et de la conquête des marchés.
Évidemment, ce troisième point est conditionné par ce que vont faire les dirigeants de l’Europe. S’ils s’offrent de longues négociations avec l’Angleterre afin de lui octroyer un statut privilégié comme la Suisse ou la Norvège, la situation de rupture entre le peuple et ses dirigeants se creusera davantage. C’est à peine si on s’apercevra d’un quelconque changement. S’ils entendent bousculer les événements, ils se tourneront vers l’organisation d’une Europe sociale en éliminant progressivement le dumping en défaveur des salaires et supprimeront le disparate en matière de couverture sociale d’un peuple à l’autre.
Il va sans dire que toute modification importante des règles européennes, ainsi que de nouveaux accords, devront passer par des référendums, sous peine de gonfler les rangs des eurosceptiques.

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Le général de Gaulle l’avait bien vu : l’Angleterre n’aura jamais été un partenaire loyal de l’Europe. Dès les nouvelles exigences de Margaret Thatcher, l’Europe aurait dû réagir et mettre ce pays en demeure d’honorer sa signature ou en tirer les conséquences.
Un pied dedans un pied dehors n’était pas une solution. L’Angleterre espionnait ouvertement les Conseils européens au profit de l’Amérique dont elle était la grande alliée.
À partir de son adhésion, l’Europe s’est mise à divaguer en acceptant tout le monde, au point d’entamer des négociations avec la Turquie au nom du mouchoir de poche qu’elle a en Europe, territoires, du reste, enlevés de vive force aux Grecs au temps où l’Empire Ottoman avait encore du muscle, occupant militairement une partie de l’île de Chypre et jouant sur les deux tableaux avec Daech et l’Otan.
Cette faiblesse de l’Europe est en grande partie due au désir anglais et américain de mondialisation.
Les mois qui viennent seront déterminants pour la fin ou le renouveau de l’Europe.
Le Brexit ouvre enfin l’Europe à autre chose que des négociations de marchands de tapis sur le mondial des affaires.
Hélas ! déjà un loup… Hollande et Merkel n’ont jamais brillé par des initiatives hardies. L’Europe est elle-même victime des fonctionnaires, d’un parlement orienté à droite et des extrémistes d’extrême droite qui, un comble, sont payés par elle pour en dire le plus de mal possible.
Tout de suite une première décision à prendre : que vont devenir les parlementaires européens anglais ainsi que leurs membres des Commissions européennes ?
C’est un premier test.

Commentaires

"Tout de suite une première décision à prendre : que vont devenir les parlementaires européens anglais ainsi que leurs membres des Commissions européennes ? C’est un premier test", disais-tu hier. Y aura-t-il seulement un Brexit? Une attaque aussi frontale contre les intérêts financiers de la City ne vas pas rester sans réplique. J'ai toujours pensé que lorsque les possédants seront attaqués de front, ils réagiront avec une agressivité et une cruauté inattendues. On ne les décrochera pas sans peine de leur perchoir. Voilà le vrai test! Qui dit que demain -dans le vrai sens du mot-, les Chambres majoritairement peuplées d'anti-Brexit ne seront pas dissoutes et mises ainsi dans l'impossibilité de demander le Brexit à Bruxelles. On revoterait ensuite pour les mêmes après avoir annoncé que l'élection aurait valeur d'un second référendum pour l'Europe. Et le Brexit serait escamoté comme le référendum français de 2005...Circulez, y aura plus rien à voir!

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