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Quand la révolte se diversifie.

La jeunesse impétueuse qui se révolte en butte à une société injuste, profondément de classe, cela existe depuis longtemps.
Cette génération n’échappe pas à ce phénomène ancien.
L’autorité, quelle soit fondée sur la force ou sur des règles établies et sans cesse modifiées, est toujours contraignante. Quand cette autorité est imprégnée d’un concept libéral marchand qui évolue au détriment d’une majorité de citoyens d’une Région, cette contrainte devient insupportable. Il semblerait à la tournure que prend l’économie qui se mondialise, qu’un regain d’émeutes soit en train de se répandre.
L’opposition à l'usure et à l'exploitation de l'homme par l'homme a toujours été. La marchandisation de tout y compris des êtres humains est combattue depuis que Karl Marx, dès le milieu du XIXme siècle, a imaginé une autre voie. Une certaine révolte anarchiste s’inscrivit à côté du marxisme. La jeunesse trouvait à se former dans l’attente d’un grand bouleversement. Même si celui-ci se faisait attendre, on n’avait pas la perspective d’un abîme devant soi et l’avenir était plein de promesse.
La victoire du système capitaliste sur le rêve d’une démocratie populaire est une victoire à la Pyrrhus ! Le peuple clamait haut et fort vouloir adhérer au programme consumériste dans le sens répandu en sociologie définissant un mode de vie lié à la consommation. N’ayant plus d’ennemi, l’économie par la mondialisation a changé de programme, signant ainsi sa propre perte par la fin du consumérisme.
Les gouvernements européens et au-delà réagissent tous de la même manière devant ce phénomène. Ils s’alignent sur un commerce mondial qui s’est émancipé des règles éthiques et sociales.
Voyez le gouvernement Michel, il ne négocie plus face aux mobilisations des syndicats. Alors qu’une parole plus accommodante suffirait à faire croire que le dialogue est encore possible. On dirait que le gouvernement Michel semble vouloir l’affrontement.

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Certains États font reposer sur l’impératif sécuritaire ce refus de négociation. Ils dénient aux travailleurs le juste rapport de leur travail sur le salaire, au contraire, ils veulent en retrancher par le biais des conditions de travail, de chômage et de pension, en échange du deal d’un État sentinelle.
En plus d’un renouveau par l’extrême gauche de la pensée marxiste, ce qui est un bon remède à l’humiliation des masses, un autre phénomène, inquiétant celui-là, nous est advenu. Une partie de la révolte radicale c’est islamisée. Les émeutes « classiques » sont à un niveau « connu » des experts, par contre les attentats gravissimes qui se sont propagés et étendus à toute l’Europe de façon exponentielle, le sont beaucoup moins.
Bakounine et Proudhon on fait place à l’extrémisme religieux.
Le djihadisme n’atteint pas que les immigrés, mais encore des jeunes athées ou catholiques de souche touchés par l’absolutisme d’une révolte « originale » adroitement sacralisée par les ayatollahs.
Début de radicalisation de l’Islam ? On n’en est pas là. Mais l’entrée du facteur religieux dans la contestation de la démocratie libérale, c’est une mèche sur un baril de poudre.
Il faut ajouter à cette matière explosive la question palestinienne et la grande division de l’Islam entre Sunnites et Chiites.
Il est difficile de faire la part de la responsabilité d’une économie mondialisée dans le mysticisme fondateur de Daech. Mais elle existe en partie de manière inconsciente dans les « vocations », comme l’indiquent les parcours des petits délinquants issus de milieux pauvres comme celui de Molenbeek.
Le pouvoir peut considérer cette intrusion du religieux dans la contestation comme le moyen de mettre toute l’opposition activiste dans le même sac, c’est-à-dire dans la même répression.
L’offensive de la presse aux petits soins d’un pouvoir chancelant laisse augurer des ripostes musclées tout azimut des autorités. Les valets ayant toujours « flairés » les maîtres pour les seconder d’instinct, sans même être sollicités.
Voilà sans doute la raison du durcissement de ce gouvernement devant les revendications des travailleurs. La question linguistique et le complexe toujours aussi évident des Flamands qui permettent à Bart de Wever de maintenir son parti dans de bons sondages, en est une autre.

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