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Des égouts à ciel ouvert.

On a du mal à comprendre l’information « Le président du Tribunal de l'UE a rejeté la demande introduite par le gouvernement belge contre la décision du mois de janvier de la Commission européenne enjoignant la Belgique à récupérer 700 millions d'euros auprès de 35 multinationales, rapporte samedi L'Echo. »
Si je saisis bien, la Belgique NE VEUT PAS récupérer 700 millions d’impôts non payés de 35 multinationales !
Eux, avec la réputation de charognards sur les petits retards de contribuables, qui n’hésitent pas à faire vendre sous ministère d’huissier les hardes et meubles des citoyens qui ont des problèmes de paiement, traînent les pieds sur une somme pareille, alors que Michel vient de nous apprendre qu’il manquait un milliard pour boucler le budget !
Hier encore, on voyait Michel faire ses yeux de cocker pour nous annoncer le mal fou qu’il avait à mettre le budget en équilibre et aujourd’hui on reçoit cette information en pleine figure !
Avant de poursuivre sur une indignation qui ne manquerait pas de faire monter ma tension, je me suis intéressé de près à ce qui ressemble fort à une tuyauterie d’égout que Reynders avait posée lorsqu’il était en responsabilité des finances publiques.
La combine Reynders s’appelle « excess profits ruling ». C’est un régime fiscal d’exonération genre paradis fiscal qui exonère les bénéfices excédentaires des multinationales qui déposent leurs biscuits dans les banques belges.
35 multinationales sont dans le cas. Reynders et Michel sont emmerdés, l’Union Européenne vient de dénoncer leurs combines, d’autant que Charles Michel est en tournée à l'étranger pour rameuter des amateurs à investir dans notre république bananière.

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C’est une enquête de la Commission européenne qui depuis 2003 traque les margoulins et autres flibustiers de la haute finance qui font des fleurs aux multinationales. On ne sait pas encore si nos grands libéraux ont bénéficié de rétro-commissions. Sait-on jamais, depuis l’affaire Kubla et les arrhes d’Armand De Decker, sous sa casquette d’avocat ?
Ce sont les services de Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence, qui a levé le lièvre pour la Belgique, de même les aides illégales d'Apple en Irlande, de Starbucks aux Pays-Bas et d'Amazon et Fiat Finance & Trade au Luxembourg. Ce dernier montage devait être bien connu de l’UE puisqu’il a eu lieu du temps où JC Juncker était premire ministre au Luxembourg.
La décision est tombée. Les entreprises qui en ont bénéficié devront donc rembourser 700 millions d'euros à notre pays. Sauf que Reynders et Michel se démènent comme de beaux diables pour ne pas réclamer cet argent aux multinationales !
Cette situation baroque, je la trouve franchement louche ! Qu’en pense le ministre du budget ?
Et c’est là que survient la suspicion éternelle, pour tous ces crabes, de rétro-commissions, toujours possibles. On connaît les libéraux au pouvoir ! Quand ils peuvent ramasser de l’argent quelque part, ils ne sont pas les derniers. Faut courir vite pour passer avant.
Enfin, il y aurait, seconde hypothèse, tout simplement une affaire d’amour propre. Car MM. cités plus haut, responsables des montages illégaux vont devoir arrêter leurs appels d’investissements des groupes industriels étrangers, puisqu’ils ne peuvent plus garantir des superbénéfices aux aigles de la finance !
D’où la gueule des intéressés.
Un petit dernier pour la route "Ce dispositif permettait à des entreprises de payer beaucoup moins d'impôts parce qu'elles étaient des multinationales et pouvaient profiter de synergies. Sur base de décisions fiscales anticipées, ce dispositif permettait d'avoir une ristourne sur la base d'imposition. On enlevait ce qu'on appelle le bénéfice excédentaire, or il n'est pas imposé. Il y a donc double non-imposition", a expliqué la commissaire. »
Je sais bien qu’on est dans un pays pourri par l’argent et que l’honneur n’anime pas particulièrement ceux qui ont en charge des affaires de l’Etat, mais tout de même, Reynders et Michel présenteraient leur démission au roi que cela leur éviterait de gouverner le reste de leur mandat dans l’opprobre et l’indignité.
Quant à refuser de réclamer les 700 millions d’euros aux bénéficiaires, c’est un cas qui pourrait très bien relever de sanctions pénales ou disciplinaire contre nos deux aventuriers. Mieux encore si ceux-ci engagent une procédure à l’UE pour aller contre la décision Margrethe Vestager, c’est encore le contribuable belge qui paiera la facture !
Dommage que ce scandale arrive en plein mois de vacances !

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