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31 juillet 2010

À table !...

On croyait y voir un peu plus clair à la conférence de presse du préformateur. A part les négociateurs qui se réunissent autour d’une table, au point que ce meuble a été évoqué à trois reprises dans son discours, personne n’a rien appris.
Y avait-il quelque chose à apprendre, finalement ? Sinon que la place d’un socialiste n’est pas à recoller la porcelaine bourgeoise au nom d’un royalisme d’émotion, et d’une nostalgie d’Ancien Régime.
C’est quand même inouï l’erreur de Di Rupo de se mêler de sauver une situation dans laquelle l’extrême droite flamande a poussé le pays !
J’imagine au siège du PS, boulevard de l’empereur, tout le personnel aux petits soins avec les cadres du parti auprès de leur président afin de trouver des idées, histoire de rapprocher les points de vue entre la droite militante flamande et ce qui fut l’expression d’une gauche populaire, et qui n’est sans doute plus rien que l’empressement de commis autour d’un voyageur de commerce pressé de faire des affaires !
Parce que le grand homme – on l’a compris à sa conférence - s’est attaché à rapprocher les points de vue des Sept, sans jamais faire entendre celui des socialistes !
En ayant assez avec l’opinion des autres, afin de ne pas compliquer les « tables », le PS se serait érigé en arbitre « asexué » selon l’expression accordée à la fonction de premier ministre dans laquelle Di Rupo se voit déjà !
Ce parti puisqu’il a « l’honneur » de fournir un préformateur à la nation, n’aurait plus aucun principe, aucun prurit wallon, il n’aurait même plus le souvenir qu’il faisait partie du « club » des Francophones, ce qu’il avait exprimé avec force à plusieurs reprises.
Voilà bien l’ambition des grands hommes !
A la seule idée que Di Rupo verrait son portrait affiché à côté de ceux des anciens premiers ministres dans une galerie du Parlement, le voilà transporté d’enthousiasme pour une mission demandée par le roi, sans avoir eu la présence d’esprit de penser qu’il faisait le jeu de Bart De Wever, qui joue sur du velours, que Di Rupo réussisse ou échoue.
Dans le premier cas, la Flandre fait un pas important vers le confédéralisme et la Wallonie se sent trahie par son négociateur ; dans le second, Bart De Wever accuse Di Rupo et les Francophones d’avoir voulu le torpiller et retourne dans son camp réclamer de nouvelles élections qui pourraient lui donner la majorité absolue en Flandre.
Qu’est-ce qu’on avait à gagner en abondant dans l’ambition de l’Aigle de Mons ?
Rien.
Par contre, De Wever jouant le rôle de Di Rupo, cela aurait tout changé, à condition d’expliquer au jour le jour aux Francophones, les positions de la NV-A et ce que ce parti était prêt à négocier pour s’entendre sur une législature, avec des négociateurs francophones, pour le coup unis !

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Le président du PS est un imprudent. Non seulement il place son parti dans une partie très délicate où il tiendra nécessairement le mauvais rôle, mais en plus, il met à mal toute la volonté de la francophonie à résister à la politique flamande de grignotage autour de Bruxelles, et à cette manie de présenter des revendications sans se soucier de celles de la partie adverse, dans une recherche volontaire de l’affrontement dans lequel le nombre finirait toujours par l’emporter.
Voilà vingt jours que les entrevues, les apartés, les coups de fil de ce couple flamando-wallon tire à hue et à dia les autres protagonistes d’un drame shakespearien dont l’issue ne peut être que fatale à la Wallonie au vu du programme de la NV-A.
Di Rupo a voulu y aller. Nous ne saurons jamais ce qui s’est passé à la réunion du bureau du PS, le jour où il l’a informé de son acceptation de la mission que le roi lui avait confiée. A-t-il seulement pris la peine de poser la question, ou l’a-t-il posée certain de la réponse ?
Toujours est-il que ce parti avec ce président aux ambitions personnelles pourrait faire les frais d’une politique ouverte aux pires concessions, dans le seul but de sauver un royaume qui depuis longtemps est fort mal en point, miné par le nationalisme flamand.

30 juillet 2010

Fichu pour fichu…

Le système, qu’on le qualifie de ce que l’on veut (c’est encore « capitalisme » qui lui convient le mieux) n’est acceptable que dans la mesure où, à côté d’une minorité qui progresse beaucoup, la majorité progresse un peu.
Or, ce n’est plus le cas.
Ce constat est absent des discours des économistes ; tandis que les élus de la Nation ont d’autres contentieux que d’aborder les défauts de l’éthique du système. C’est comme s’il allait de soi que pour accroître la productivité et retrouver de la croissance, les sacrifices étaient seulement pour ceux qui travaillent.
La période qui va de la fin de la guerre à 1980 tombe dans les oubliettes de l’histoire de l’économie, faisant entrer les syndicats et le parti socialiste dans une sorte de musée que l’on pourrait appeler « Musée des Trente Glorieuses ».
Alors, les syndicats avaient pour tâche de faire progresser les rémunérations, conjointement aux avancées sociales, en matière de sécurité et de retraite. Et comment ne pas considérer la diminution du temps de travail comme un facteur important d’émancipation ?
Le système était déjà perçu comme générant des situations très inégalitaires, mais était toléré pour les retombées positives dans les domaines défendus par les syndicats et le parti socialiste.
Qu’est-ce qui fait qu’en pleine diffusion des découvertes appliquées dans la fabrication des biens de consommation, on est arrivé à payer le travail un moindre prix, alors que la productivité a été augmentée de façon prodigieuse ?
Le système s’est radicalisé. Les syndicats et le parti se sont pliés au climat nouveau, au point que les premiers négocient des diminutions de salaire et des augmentations du temps de travail, et le second avoue ouvertement qu’il est devenu pro-libéral ?
C’est qu’ils ont été convaincus que la mondialisation du capitalisme est incontournable et aussi par peur d’un affrontement qui n’aurait pas été entre le pouvoir en place et les grévistes, mais entre les travailleurs eux-mêmes. Et cela n’aurait pas été en faveur des forces d’émancipation des masses.
Après 1980, la percée consumériste dans les populations a été décisive.
On a pu passer sans protestation d’un syndicalisme de combat à un syndicalisme de repli, d’un parti de revendication à un parti de collaboration.
Si les salaires ont d’abord commencé par stagner, avant d’être rognés dans une deuxième phase de modification, sans qu’on s’en aperçoive vraiment, c’est que l’écran plat et le frigo sont passés en même temps de 40.000 francs, à moins de 500 euros aujourd’hui et que les gens n’ont vu que cela.
Personne n’a tiqué, à l’exception de quelques penseurs, parce que la majorité voulait qu’il en soit ainsi. C’est d’abord dans un environnement euphorique qu’a débuté l’étranglement post 1980.

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Si un homme peut avouer qu’il s’est trompé et passer à une réflexion opposée à celle qu’il avait le jour avant, l’opinion générale ne le peut. L’individu précède la foule et n’est pas intelligible par celle-ci parce qu’elle a besoin d’un temps plus long pour que naisse un consensus majoritaire, un courant assez fort pour l’entraîner vers un autre destin que celui qu’on lui propose.
Nous sommes toujours dans l’idée que le système ne peut avoir dérapé qu’accidentellement et qu’il faut patienter un temps pour qu’il reparte. Et pour ce faire, il est assez facile aux dirigeants de parler de sacrifice afin d’abréger cette attente.
Or, tout fait penser à deux probabilités, la première : la multitude descendra jusqu’aux salaires alloués aux travailleurs des pays émergeant à seule fin de pouvoir mettre à égalité de concurrence le travailleur occidental et le travailleur chinois ou indien ; la seconde, permet de faire monter par les profits ainsi dégager, quelques milliers de personnes vers une fortune jamais vue pour un tel nombre, à travers l’histoire de toute l’humanité.
Le raisonnement des économistes « modérés » tempérerait cette descente du prix du travail dangereuse pour le capitalisme, par l’espoir que les travailleurs chinois et indiens s’élèvent sur le même temps, de sorte qu’ils viendraient à la rencontre de leurs confrères, arrêtant du même coup l’hémorragie des salaires occidentaux.
Ceci n’est pas un plan, encore moins une prophétie, mais une grande probabilité basée sur l’étude de l’évolution de l’économie et des mentalités de ceux qui la subissent.
De ce qui précède, on conclura que les populations sont dans un état de grande faiblesse par rapport au pouvoir libéral. Elles n’ont plus ni parti, ni syndicat pour leur défense effective. Elles ne sont plus représentées que fictivement, dans une parodie de démocratie. Elles subissent le contrecoup d’un vide produit par l’absence de prise en compte des finalités capitalistes de leurs dirigeants.
L’espoir de changement ne renaîtra que le jour où elles s’en apercevront.
Sera-ce dans dix ou vingt ans, ou jamais ?
L’histoire nous montre qu’un grand état de pauvreté n’est pas propice à la fondation d’un ordre plus juste et plus équilibré. Espérons que le peuple ne sommeillera pas trop longtemps.

29 juillet 2010

Di Rupo bientôt chez le roi ?

On ne sait toujours rien des tractations des sept partis autour du préformateur pour enfin sortir d’une impasse qui se renouvelle à chaque élection. L’ancienne mouture avec le va et vient de Leterme n’avait pas été une réussite, on se demande si on ne va pas battre le record avec Di Rupo ?
Question formation de gouvernement, on est champion d’Europe. Ailleurs, quand un parti gagne les élections, s’il n’a pas la majorité, il entreprend des négociations qui durent à peine une semaine et puis voilà le train mis sur les rails jusqu’à l’échéance suivante.
Ici, on ne peut pas fonctionner aussi simplement du fait des Communautés qui ont des avis sur tout, fort opposés. Surtout la Communauté flamande, il faut bien le dire, qui pose des préalables qui tiennent aux structures de l’Etat. C’est comme si en France, il y avait un parti breton incontournable qui aurait des exigences telles que l’Etat, s’il les acceptait, s’en trouverait profondément modifié ou en voie de liquidation.
Elio Di Rupo aura beau être l’hyper royaliste qui tentera jusqu’au bout de faire croire que les réformes demandées par la NV-A sont possibles dans des structures fédérales, il y aura bien un moment où, même lui, devra se rendre à l’évidence que c’est la clôture de quelque chose qui se termine mal.
Sans compter qu’il joue avec les nerfs de son parti, enfin pas ceux qui sont attachés directement à sa personne et à ses manœuvres politiques, mais un certain nombre de militants qui n’ont pas oublié le Mouvement Populaire Wallon. A ces gens, il faudra expliquer pourquoi leur chef aura fait tellement de concessions à Bart De Wever qu’on ne reconnaîtra plus rien des résolutions anciennes.
Et puis ce silence méprisant des 7 partis vis-à-vis de leur clientèle dont ne s’échappe que l’effroi des Ecologistes qui rechignent à soutenir l’usine à gaz que le couple De Wever-Di Rupo est en train de planifier.
Depuis le temps que l’on patine sur les questions communautaires, il faudra bien qu’un jour parmi ceux qui s’érigent si facilement en porte-parole des autres, quelqu’un finisse par dire publiquement que le gouvernement fédéral se trouve dans l’incapacité de gérer un pays miné par le nationalisme flamand et qu’il faut se hâter d’en conclure qu’il n’y a plus de Belgique.
Ce ne serait pas la première fois qu’un Etat qui réussit par le passé à fédérer des populations de langues et de mœurs différentes décide de se dissoudre et passe la main aux groupes qui le constituaient.
Attendre plus longtemps de faire ce constat augmente le risque énorme que les populations rejettent le système de partis constituant une forme de démocratie qu’elles réprouveraient désormais, puisqu’ils sont incapables de fédérer équitablement les Régions et de trouver une stabilité nécessaire et un juste équilibre.
Nos deux champions sont eux-mêmes pris a u piège de leurs anciennes déclarations. Ils ne peuvent reculer l’un et l’autre, sans recommencer le petit jeu misérable de Leterme.
Bart De Wever, par exemple, l’électeur de la NV-A a encore en tête le programme pour lequel il a voté. Lui-même l’a déclaré à plusieurs reprises, il veut la fin de l’Etat fédéral et à terme la fin de la Belgique et de la monarchie.
Est-ce que ce n’est pas se moquer de son électorat, s’il accepte des modifications sur BHV à condition de jeter du lest à propos des bourgmestres non nommés et de nouvelles garanties des francophones vivant en « terre » flamande ?
Se rend-il compte que l’Etat fédéral et la monarchie n’en seraient en rien affectés ? Qu’il en aurait encore pour vingt ans de fédéralisme ?

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C’est peut-être ce qu’espère les négociateurs de l’autre côté de la table, que Bart De Wever monte un gouvernement « stable » sur quelques réformes afin de dégoûter complètement son électorat de lui faire confiance une deuxième fois.
Comme la crise perdure et que le chômage ne diminue guère, il serait assis sur un siège de train fantôme qu’il ne maîtriserait plus et qu’il n’oserait pas quitter, alors que le système a besoin de réformes délicates, plus délicates que BHV, comme l’assainissement des finances et le retour tant attendu de la croissance.
Di Rupo est aussi inconfortablement installé que l’autre. D’autant qu’il existe quand même un front des Francophones dont il a déjà écarté un partenaire, le MR. Et on le sentait bien lors de ses déclarations selon lesquelles il trouvait les propos de Maingain « exagérés », ce qui signifierait qu’il aurait déjà une solution « extrême » pour sauver la monarchie au détriment des francophones de la périphérie. Car enfin, le MR avec le FDF, même s’il a été distancé par le PS lors des élections du 13 juin, reste le parti incontournable à Bruxelles pour la sauvegarde des intérêts des Francophones.
Alors, quel jeu joue Di Rupo ? Même ses partisans n’en savent rien. Il faudra bien qu’il le dévoile assez prochainement. On le dit prêt à se rendre chez le roi. On y verra dans doute plus clair sous peu.

28 juillet 2010

Di Rupo et Baudelaire.

Jadis, on avait les chambrières de la cour. Elles doivent encore hanter les couloirs semi-déserts de Laeken en très petit nombre. Je suppose que Mathilde ne concourt pas, avec la soubrette de l’étage, à retaper le lit conjugal après une nuit de devoir sur la literie du palais.
Aujourd’hui, nous avons la chambre à air gonflée à bloc du premier de nos socialistes. Di Rupo ne concourt pas avec Maingain à la bonne formule de la dissolution qui retaperait les caoutchoucs communautaires.
Le trapéziste montois cherche l’acrobate de remplacement. Il s’y est mis tellement à fond, qu’il n’a plus qu’à rebaptiser son club P.R.S. (Parti royal socialiste).
Par amour du roi et du soi, la pointure de Mons veut nous sauver de la tentation française.
Son éducation portée sur l’hagiographie de notre dynastie n’a pas empêché le grand homme de voir la manière dont certains Français nous considéraient naguère.
Ainsi le poète Charles Baudelaire n’avait aucun égard pour nos belles filles pleines de santé de nos campagnes.
« Ces mollets sur ces pieds montés,
Qui vont sous ses cottes peu blanches,
Ressemblent à des troncs plantés,
Dans des planches. »
Délaissant la partie inférieure, Charles s’en prend à la gorge.
« Les seins des moindres femmelettes,
Ici, pèsent plusieurs quintaux,
Et leurs membres sont des poteaux
Qui donnent le goût des squelettes. »
Voilà pour la « Venus Belga ».
L’inconditionnalité monarchiste de l’Aigle de Mons n’est pas partagée par Jan Peumans, de la NV-A, premier président du parlement flamand, qui appelle à la séparation de la Belgique.
L’allergie chronique de Jan à la France tomberait d’un coup si cet homme de culture exclusivement germanique avait la curiosité de feuilleter l’œuvre du poète français. Il y aurait découvert l’amour de la Flamande et des plats paysages. Chez Charles les canards ne se pendent pas aux peupliers des canaux du grand Jacques (Brel).
« Mon enfant, ma sœur
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble. »
Le poète sulfureux a même eu le front d’oser écrire :
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »
Et quelques vers plus loin, le flamandolâtre de s’écrier :
« Tout y parlerait
A l’âme en secret
Sa douce langue natale… »
De quoi faire revenir Huub Broers sur ses préventions à l’égard des francophones fouronnais.
Finalement qu’on se rassure, toute la France n’est pas baudelairienne.
Encore heureux que Baudelaire n’ait pas publié les notes d’un pamphlet « Pauvre Belgique » qui ne vit le jour que fort édulcoré. Ces notes ne furent dues qu’à l’obstination des Editions de la Pléiade (Gallimard). On se demande pourquoi d’ailleurs, certaines œuvres auraient à gagner à rester incomplètes !
« Tous les visages belges ont quelque chose de sombre, de farouche ou de défiant, les uns, visage de sacristain, les autres de sauvages. La démarche, à la fois précipitée, inconsidérée, et indécise, occupant naturellement beaucoup de place.
Abondance de bossus.
L’œil effaré, gros, stupide, fixe. Malhonnêteté apparente, tient simplement à la lenteur de la vision. »

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Il y a ainsi plusieurs pages de gracieusetés.
Relayant Paul Féval, Baudelaire réinvente « sur ma bosse Monseigneur » qui serait une spécialité belge vu le nombre, selon lui, de ces malheureux. Ce qui expliquerait pourquoi nous marchons en biais et que nos lignes droites sont courbes !
Sans doute avait-il forcé sur l’absinthe et l’opium en visitant « notre beau pays » ?

27 juillet 2010

Van Woerthbeek et Liliaan Bertecourt.

Non mais, sans blague ! Les mariolles aux manettes sont en train de filmer les petits soldats en marche arrière. Vous savez, le plongeur qui au lieu de sauter dans l’eau de son tremplin y remonte. C’est exactement ça… Et à côté, on n’a jamais tant vu d’activités, de télés, de bagnoles, d’i-Pod, bidules et accessoires… preuve que ça turbine, que ça gicle des usines prêts à l’emploi…
Et qu’est-ce qu’ils nous disent les champions de la réussite, les rois des assemblées ?... qu’on exagère, qu’on gagne trop, que les vieux vont foutre la faillite dans notre belle organisation capitaliste.
C’est d’un sans-gêne…
Et pas que des margraves de la bonne société, non, même des rosés des ex-maisons du peuple, ils veulent qu’on se serre la ceinture… question d’hygiène alimentaire, goût du travail qui nous reviendrait au lieu de se perdre dans le chômage (grassement payé ?). A côté de ça, on voit l’estimable Patrice de Maistre ferraillant pour Liliane, s’indignant que l’on ne pût croire une seconde que les 500.000 euros que la patronne voulait retirer juste avant l’élection de Sarko, c’était pour ses menus plaisirs, ses bagatelles, frivolités de la semaine, dessous intimes !...
Si c’était pas pour Sarko, mais ce serait pire encore que cette bagatelle ne fût demandée que pour les soins de sa petite personne, les vapeurs de Banier, les transes de l’artiste, le string d’Oreal !
Nous, pendant ce temps, on est au discours sévère. Vive la rigueur, nom de dieu, rugissent les mêmes qui applaudissent aux rêveries soyeuses de la Bettencourt !
On va dire, mec tu confonds tout. C’est en France que ça se passe l’affaire Woerth-Bettencourt. En Belgique on est bien plus « regardant ». Voire, mais c’est exact, on ne sait pas qui pourrait bien jouer les Bettencourt. On croit savoir que la presse ici est plus « domestique de vieille maison », stylée pour que madame soit servie. On voit la livrée de Hakima, et derrière celle des autres. Le travail que c’est de servir le beau monde ! L’exigence de la direction !
La classe, c’est quand le personnel ferme sa gueule.

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Par contre, on sait qui va jouer les Sarko dans peu de temps, place Royale. Il s’y apprête, histoire d’embarquer Ecolo qui se rebiffe et ça sera fait, quelques assemblées mouvementées plus loin, quand Isabelle et Jean-Mi auront fait leur numéro !... endormis les verts rombiers au doux bruit de l’éolienne participative…
Plutôt que de mouiller salement des Jaurès ou des Vandervelde, le pierrot qui va prêter serment d’ici peu, pourrait placer son règne sous le signe de Jean Cocteau. Mons, capitale des Arts et des Lettres se le devait. Son maïeur au serment du roi le peut, solidarité de la rondelle.
C’est d’autant moins voyant que Cocteau réconcilie la droite et la gauche. Il incorpore carrément cette dernière dans la droite, celle « que tout le monde » aime. Et puis, en 36, en plein front populaire, Cocteau avait choisi le moment pour se taper un petit tour du monde. Ainsi, aux antipodes, le magistral poète du pédalier pouvait écrire « Cette course autour du monde nous a fortifiés plus que jamais dans notre certitude qu’il n’existe d’injustices qu’apparentes et passagères. Chacun occupe la place qu’il mérite, en vertu d’un système de poids et mesures qui fonctionne plus profondément que démarches, nous brise, nous pousse et nous case avec une exactitude aveugle ».
Autrement dit si Cocteau et Banier sont aux sommets des arts et du compte en banque, ce n’est pas grâce ni à cause d’eux, mais c’est le destin, le talent. Ils étaient comme prédestinés, désignés par Dieu… leur don.
Faut s’incliner devant l’inéluctable…
Ce morceau d’anthologie, Elio Di Rupo devrait se l’approprier. Il est le nouveau Christ que la Belgique attendait, tout par le mérite, la modestie récompensée…
De là à clore le rêve de 36 d’aller tous à la mer, au nom du déficit et de la dette publique, Bart et Elio sont en parfaire harmonie, ah !... nous allons déguster.
Les cons passent à la caisse. Non pas pour toucher, mais pour s’y faire sentir les poches, normal, c’est ce qu’ils doivent aux riches.
La législature qui s’ouvre, nous ne pourrons sauver notre peau qu’en se tapant la leur.
Ah ! elle est belle la République, sous les rois… C’est Gendebien qui va râler, lui qui voulait du rattachement sans la grogne sociale, comme qui dirait un Cocteau bis !...

26 juillet 2010

Le jour où on l’ouvrira !…

On nous le dit « prenez la parole, n’hésitez pas à dire ce que vous pensez ».
En confiance, vous tentez de vaincre votre appréhension. Puisque vous n’êtes pas un diplômé en communication-marketing, ni un avocat, vous vous croyez nécessairement mauvais. C’est là toute la différence avec les prétentieux qui, sans être d’une autre farine, se croient exactement le contraire, meilleurs par avance, donc ils finissent par l’être puisqu’ils en sont persuadés d’abord, avant d’en persuader le public plus facilement que vous ne pourriez le faire.
Non sans vous être raclé le gosier plusieurs fois, mais en multipliant les « au fait » ou les « hein » par timidité et puis pour vous laisser le temps de réfléchir, vous y allez de votre question.
Là-dessus, on passe aux réponses des gens en vue. Ce que vous pensez ne les intéresse pas, puisqu’ils sont persuadés qu’ils en savent plus que vous sur vous-même et les sujets que vous pourriez ruminer !
La question que vous sortez de votre chapeau ne doit pas être longue, trop détaillée, ils passeraient aux yeux des autres comme celui qui a besoin qu’on lui dise trois fois la même chose pour comprendre…
Et puis, la question doit coller au discours de celui qui y a répondu à l’avance, tout en restant dans le cadre du débat. Si c’est sur le thème de la sécurité sociale, inutile de poser la question de la justice.
Elle n’y entre pas ? Cela ne fait rien, personne ne s’apercevra que la réponse n’y entre pas non plus.
Le journaliste politique qui « arbitre » le débat vous déstabilise par son attitude d’homme pressé à donner la parole à sa brochette de compétents, connus, beaux parleurs, et parfaitement souriants.
Ça n’a l’air de rien, mais ce petit préambule décline en réalité toutes les raisons qui font que presque personne n’osent prendre la parole dans un débat public.
Il n’y a pas besoin d’empêcher le loustic de lever la main pour poser la question, il se coupe la parole très bien tout seul.
On se demande si les interlocuteurs, qui prennent la parole posément en plaçant bien le micro devant la bouche, ne sont en réalité des figurants qui sortent des coulisses après qu’ils aient répété leur texte, des militants, convaincus que les pires âneries proférées par leur chef semblent du La Bruyère à l’état pur, du Spinoza en finesse ?

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Beaucoup de questionneurs indépendants baissent les bras après s’être juré qu’ils allaient dire leur fait au personnage « important » assis en face.
Ceux qui sont dans le cas estiment avoir eu peur de dire des conneries. Cette certitude les aurait retenus en dernière minute.
Comme si le monde entier ne s’était pas mis définitivement à la connerie !
Et plus encore ceux qui passent de l’agriculture, au commerce extérieur en ayant fait un détour par les affaires sociales, après avoir vivoté du parlement au sénat…
Comme si dans tout ce qu’on raconte en une journée, il n’y avait pas 80 % de conneries !
Et encore, je me demande si je ne suis pas en-dessous de la vérité !
Pour que quelqu’un de compétent puisse juger de ce qu’est une connerie, il faudrait qu’il n’en ait jamais dites. Or, il ne se trouve personne dans le cas, sinon, ça se saurait ! Donc le jugement abrupt est l’apanage des cons qui estiment à leur aune, la connerie des autres.
L’histoire se répète. Les « valeurs », c’est comme le prix des poireaux. Il évolue tous les jours. Et même toutes les heures, si vous avez l’habitude des marchés au cours desquels les prix s’établissent selon l’achalandage, les prix des concurrents et l’heure proche de la fermeture où il faudra remballer la marchandise invendue et détruite au retour.
Au lieu de la poser la fameuse question, on ferait mieux de se la poser ensemble, entre nous. Il en ressortirait une idée toute simple. Nous subissons la connerie venue d’en-haut parce que nous n’accordons aucune confiance à la nôtre.
Dix millions de personnes qui disent une connerie, celle-ci n’en est plus une. Elle est une vérité incontournable.
Si dans un moment de lucidité, nous disions « la crise, ce n’est pas nous qui l’avons créée, il est donc parfaitement injuste que nous la payions. Au contraire, nous voulons récupérer ce que déjà on nous a pris. Nous voulons des enseignants comme s’il en pleuvait, des facteurs qui parlent aux personnes âgées tous les jours ouvrables, des hôpitaux où l’on ne se perde pas dans les couloirs, des agents des services publics à l’écoute des autres, des agents de police de quartier, des trains et des transports bon marché qui partent et arrivent à l’heure, enfin des écarts de revenus qui ne soient pas supérieurs à six ou sept, par rapport au salaire de base, idem de la fonction publique, etc. ».
On aurait beau se récrier en haut lieu, dire que c’est impossible, jeter la responsabilité du recul général sur la mondialisation du capitalisme (comme s’il avait été autre chose avant), toujours est-il que je suis persuadé qu’on ne la ramènerait plus là où se planque le pognon et qu’avant de trouver la parade et de nous faire payer cher notre quart d’heure de connerie, sa majesté le fric aurait été obligé de lâcher un peu de lest...
En plus, on aurait bien rigolé.
Ce qui dans une période où chacun fait la gueule, n’est pas négligeable.

24 juillet 2010

L’argent… comme la vérole !

Le toboggan qui nous précipite - sans que nous en puissions - vers une destination inconnue, est plus le fait des politiques que du public. C’est assez logique de penser que sans la surenchère des partis, le citoyen se serait déjà attelé aux grands maux de ce siècle, plutôt qu’à la frontière linguistique, le droit du sol et la volonté d’imposer la langue flamande là où les gens parlent naturellement le français.
Des partis du Nord du pays qui se mettent à dire que le Sud, c’est tout feignasses et suceurs de roue, comment voulez-vous que le bon Flamand, réduit par les événements à la portion congrue, ne se mette pas en rogne ?
C’est ainsi que les préoccupations n’évoluent pas toujours dans un sens qui nous aurait valu un meilleur cap.
Nos partis politiques sont des capteurs d’opinion. Ils les amplifient, tentant par là de rallier les extrémistes, ils pourront se concilier les autres, moins intransigeants, après. C’est la politique du marchand de cravates qui nous conduit ainsi à des abîmes que nous ne découvrons, que lorsque nous tombons dedans.
Entre autres inattentions, voilà pourquoi l’intérêt que nous devrions porter à ce qui se passe ailleurs est relégué à l’arrière plan. Notre nombril n’a jamais si bien relui qu’avec la bourrasque et sa relation par Hakima Darhmouch, vendeuse chez des commerçants d’images.
Pourtant la situation n’est pas bonne pour la paix dans le monde. L’inutilité des dernières guerres de Bush devraient sauter aux yeux d’Obama, qui n’en peut mais… Comment sortir d’Irak sans replonger ce pays sous le joug d’un nouveau Saddam ou pire, la proie de guerres religieuses ? Comment finir l’autre guerre, celle d’Afghanistan, dans laquelle Bush, puis Obama ont réussi à impliquer les Alliés « naturels » en plus de l’inconditionnelle Angleterre ?
C’est surtout d’Amérique du Nord que nous vient le mauvais vent ! Parce qu’il faut aussi compter sur la crise financière qu’elle a « généreusement » communiquée au monde entier.
C’est fou comme la soif du profit se propage comme la vérole (aujourd’hui SIDA). A force de coïter de banque à banque, nous l’avons tous plus ou moins dans le sang et inoculée à tout va !...
On a cru que l’extraordinaire ferait tout à l’apparition d’un président noir aux USA ! Le préjugé était tellement favorable qu’émettre la moindre critique avait un caractère raciste.
Si Obama n’est pas Bush, et même s’il était son contraire, il n’en demeure pas pour autant dispensé d’un bilan à la moitié de son terme.
Le président s’est souvent comparé à Lincoln lors de sa campagne. Il n’a pas manqué de placer sa cérémonie d’investiture sous les auspices de ce Père Fondateur de la Nation américaine.
Raisonnablement – en-dehors de l’éthique – que peuvent avoir de commun la Nation du XIXme siècle et celle d’aujourd’hui ?
Les Nordistes ont battu les Sudistes depuis longtemps. Cependant tout est resté dans une même configuration. Il a seulement fallu remplacer le racisme du Blanc par le racisme de l’Argent !
Si les masses sont restées aussi pauvres et exploitées, par contre, le rapport à l’argent des grands patrons et de la classe supérieure américaine s’est considérablement modifié.
Le capitalisme actuel n’a plus rien à voir avec ce qui a fait le fondement des USA, sa ruée vers l’or par la fabrication, la série et l’exploitation de ceux qui n’ont que leur force à monnayer, plus que par l’attraction de l’Eldorado.
La question de l’esclavage aux USA ne se résout plus par l’exclusion des Noirs ; mais, par l’exclusion des populations confondues en-dessous d’un niveau très moyen duquel on ne peut que déchoir et jamais s'élever.

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Cette détestable manière de regrouper les hommes s’est répandue en Europe. Le paternalisme avait quelque chose d’insultant du temps de l’assommoir et de germinal, le mondialisme, c’est pire, puisque les exemples de « bonne gouvernance », on ne les trouve qu’aux antipodes, et donc hors de portée de la critique. L’ennemi est devenu invisible !
En se comparant à Lincoln, Barak Obama voudrait nous faire croire qu’il a capté les vertus de celui auquel il s’identifie. Cela a toujours bien fonctionné dans le cadre des successions politiques ou des parachutages. Reynders est une réincarnation saisissante de Jean Gol, qui lui-même ressemblait à s’y méprendre à Alexis de Tocqueville, etc., jusqu’à Mathusalem…
Quand on devient la cinquième roue du char, mieux vaut jouer la carte de la continuité et de la filiation que de fouler aux pieds les valeurs du passé.
Avec sa demi-réussite dans l’affaire de la sécu aux 80 millions d’indigents, Obama aurait pu attendre sa réélection, sauf que les deux guerres sur les bras, le pied de nez de Wall Street qui persiste à la nuisance comme si la crise de 2008 n’avait jamais eu lieu et sa mauvaise gestion de la pollution par BP dans le golfe du Mexique, le reconduisent à la case départ, pourvu que cela ne soit pas dans la loge où Lincoln fut assassiné !

23 juillet 2010

L’initiative aléatoire…

Ça tombe bien, Di Rupo a toujours eu la religion du secret. Sa tâche de préformateur, il la voit dans les mêmes eaux : fausse sortie et double couloir, réunion dans des endroits insolites, par porte dérobée et issues sur deux rues, entre façades en trompe-l’œil.
Le politique belge, c’est du Ghelderode, un théâtre dans un décor de cimetière…
On se demande pourquoi, avec si peu de connaissance de ce qui devrait être évidemment connu au bureau du PS, boulevard de l’Empereur, les membres honorables de la garde rapprochée de l’Auguste ne se rebiffent pas ?
On voit, pour moins que ça au MR, les ardents du premier cercle trouver Reynders trop mollasson et Gérard Deprez trop fouille-merde. Serait-ce que le parti des riches est plus vivant et plus libre dans ses propos que le parti des pauvres ?
Dire pourquoi le Bureau d’Elio-le-magnifique ne moufte pas, c’est simple. Regardez de qui il est constitué ? Tous ces membres distingués sont des socialistes gavés de mandats, « accablés » d’honneur et de responsabilités, des gens qui auraient bien tort de se plaindre de la religion du secret d’un maître du genre. Déconnectés de la base, à cent lieues de se mettre à la place de leur clientèle, voilà ce qui plaît à l’Aigle de Mons : des gens malléables et dont il façonne à sa guise les silhouettes.
Alors, camarades, voici le temps des responsabilités !
Les journalistes qui ne savent rien de plus s’en sont retournés dans leurs rédactions avec l’angoisse de la page blanche.
Comme si le scénario n’était pas inscrit d’avance !
Comme si habile ou stupide, Di Rupo avait le choix en cassant la baraque en tant que socialiste ou manger son chapeau pour sauver la dynastie.
C’est qu’il va le déguster, son chapeau, Elio Di Rupo et avec son nœud pap en plus comme hors d’œuvre.
Il aura beau dire que « c’est ça ou le chaos », quoi qu’il fasse ce sera le chaos quand même et le chemin de croix pour les petites gens.
Dans le fond, qu’est-ce qu’on s’en fout d’Albert et des thèses flamandes, de Bart De Wever et ses exigences territoriales, comme du temps de Léopold II quand les puissances coloniales traçaient à la règle et l’équerre une Afrique qui en porte toujours les traces !
Ce que les Wallons veulent, c’est moins de misère et plus d’égalité entre les revenus. C’est le rétablissement d’une règle que l’on a oubliée, celle du respect des travailleurs qui sont les seuls à faire la richesse de ce pays. C’est éviter l’effondrement de la culture wallonne par une mixité trop en faveur des apports étrangers qui conduisent à la confusion et l’impression des autochtones d’être dépossédés de l’essentiel, afin de satisfaire on ne sait quel internationalisme qui, mal organisé selon des thèses socialistes fort controversables, fait naître sur fond de crise, un racisme nouveau sur le racisme ancien qu’ont tous les peuples et que les socialistes ont toujours feint d’ignorer, y compris dans leur clientèle électorale.

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C’est clair, Di Rupo, s’il ne jette pas l’éponge, devra satisfaire au messianisme flamand sur le rôle « divin » du territoire attaché à la langue. Il devra plaire aux thèses de Bart De Wever sur le social aux antipodes de ce que les socialistes pensent de l’Etat providence. Comment adapter un discours depuis la régression sociale que veut la NV-A ?
Comment après avoir chanté l’Internationale, diriger un pays « nouveau » sur des frontières linguistiques renforcées ? Comment effacer le petit million de francophones « coincés » sur des portions de territoire entourant Bruxelles sans liguer les Bruxellois contre lui ?
Comment, enfin, faire croire à un pays qui n’existe déjà pratiquement plus, alors que Kris Peeters va proposer une Charte – c’est-à-dire une Constitution – pour la Flandre ?
Nos petits rigolos auraient mieux fait d’en faire autant avec le soi-disant plan B, plutôt que se démener pour tenter un accord avec les Flamands, non pas équilibré, mais honteusement en leur faveur, toute l’astuce étant que cela ne se sache pas trop, le tout étant une évidence depuis qu’on nous serine depuis toujours que les Francophones ne sont demandeurs de rien.
Di Rupo aura beau avoir l’âme florentine, ça on le sait depuis longtemps, personne ne saurait dire si cette âme florentine se nourrit de la seule passion du pouvoir et du formidable ego de celui qui la porte ou si elle se lance dans un jeu entre fourbes avec la conscience d’un peuple wallon en attente, derrière ?

22 juillet 2010

La nation se détricolore-t-elle ?

L’année dernière, 21 juillet 2009, trois drapeaux claquaient fièrement au vent, dans ma rue, cette année : aucun !
Il est vrai qu’un adjudant-chef à la retraite vient de décéder au 327. Il avait sans doute une mission d’inventaire sur le patriotisme de la zone. C’était lui qui avait le plus grand drapeau. Le sien cachait tout le premier étage. Sa femme en profitait pour laver les rideaux, tandis qu’il sortait pour se montrer au défilé, tellement médaillé qu’on ne voyait plus sa braguette sous son battle-dress. Pour pisser derrière la colonne du Congrès, il devait viser entre la croix du mérite et celle de la reconnaissance d’un pays ami ! Ces héritiers n’ont même pas pensé à mettre en berne ce drapeau large comme un terrain de basket ou alors, respectant les dernières volontés du scrogneugneu, ils en auraient fait un linceul ?
Pardon, il en reste un, mais qu’on ne voit pas de la rue !... Un drapeau italien pendouille du deuxième étage d’un tifosi, reliquat d’une dévotion lors de la coupe du monde de football, coincé entre les deux battants d’une fenêtre. Les persiennes donnent sur une cour et l’emblème n’est vu que des chats… et de mon cinquième du balcon arrière. On peut dire que voilà un patriote discret.
Ils ne le sont pas tous. De moins en moins nombreux, il est indispensable qu’ils fassent de plus en plus de bruit, question d’équilibre. Qui sait, l’année prochaine annonceront-ils le 21 à coups de vuvuzelas ?
Voilà pour le patriotisme en général, quant au reste, le temps est suspendu, l’atmosphère est lourde et on sent la population préoccupée d’un possible orage, après les prestations tempétueuse de Hakima Darhmouch de la semaine dernière.
Le patriotisme serait-il en baisse ? En Wallonie, dans une région qui compte Di Rupo et quelques autres grands patriotes, on pourrait en douter ! A moins que le patriotisme wallon soit l’effet de la trouille noire de perdre notre partenaire flamand ?
Un patriotisme intéressé, en quelque sorte ?
Les Wallons deviendraient des sceptiques à l’égard des institutions et de celui qui les représente au sommet. Ils sont déjà des eurosceptiques, c’est possible après tout.
Mais alors toute cette comédie de nos partis francophones afin de maintenir l’Etat dans sa structure monarchiste ne serait basée que sur leur idée – à eux – de la Constitution et de tout le saint-tremblement qui en procède ?
Et puis ces silences après le tumulte et les hurrahs de Bart de Wever !
Il est vrai que le discours du roi est de la même farine. Il aurait pu tout aussi bien être tenu par le président du Honduras. On copie Herman Van Rompuy partout, y compris à Laeken : surtout pas de phrases ! C’est une transparence limpide, sous la surface, on peut voir qu’il n’y a rien à voir ! Tout le monde aux haïkus et c’est tout !
Comme il faut bien qu’il y ait un petit quelque chose, c’est du côté de la vieille reine Fabiola qu’on perçoit un léger frémissement, surtout des polices. Quant aux marchands de primeur, ils ne sont pas heureux. On vient d’interdire la pomme à la tribune d’honneur. On ne pourra plus qu’admirer le chapeau, genre plat à tarte, que la reine Fabiola affectionne. Aux dernières nouvelles, on le lui a interdit aussi !
Le passé était plus talentueux en hommes par des discours, les pour et les contre. C’était vivant et chacun s’était fait une idée des avantages et des inconvénients d’être Belge et crédité par les autres pays de surréaliste naïf. De toute manière, il y a unanimité sur le jour de congé que le patronat a concédé depuis longtemps aux syndicats à la fête nationale, et qu’il est hors de question de supprimer, même si l’Etat devait disparaître.
Avec un gouvernement qui tarde, un intérim de Leterme qui se prolonge, un roi qui ne dit rien et un Di Rupo qui passe pour l’homme le plus humble de Wallonie, on se demande si les forces armées auront encore à cœur de défiler place royale, surtout qu’Anne Quevrin virée par les renégats de RTL ne sera pas là pour immortaliser la scène.

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C’est dommage pour les patriotes.
Enfin, ceux qui restent autour du roi, un dernier carré avec son général, Di Rupo, sa vivandière, Marie-Claire Houart, sa biographe, Anne Quevrin et son plouc, André Flahaut….
Le Royaume depuis 2008 fait un sacré surplace. La dame Houart avait trouvé la formule à l’époque, dont allait s’emparer Joëlle Milquet pour en, faire son leitmotiv« "On veut dire aux politiques qu'ils arrêtent de jouer dans leur bac à sable. ».
Depuis, on ne fait plus que ça, les municipalités s’y sont mises avec Bruxelles et sa plage, Liège et son littoral au quartier Saint-Léonard. La politique est celle du beach-volley.
Le « Tous unis ! » vieux de deux ans avec 60 raisons d'aimer la Belgique à découvrir, a été remplacé par le règlement du beach-volley. Il est très simple : on peut faire tout, sauf ce qui est interdit.
Voilà une formule qui devrait plaire à notre futur gouvernement.

21 juillet 2010

Cro-Magnon et pognon.

Les affaires en France ont permis aux spécialistes de scanner une partie de la société jusque là restée dans l’ombre : les riches.
Non pas tous les riches, il s’en faut de beaucoup, comme les questions que l’on se pose, qui sont-ils ? Comment vivent-ils ? Quelles sont leurs relations avec la société de droit ? La démocratie ? etc…
Les Bolloré, les Dassault, Les Frère ne sont connus que par des aspects anecdotiques de leur existence dorée, un yacht, un journal, un grand crû, un scoop révélateur ; mais, c’est la première fois qu’on approche d’aussi près une immense fortune, celle de la femme la plus riche de France, Liliane Bettencourt. .
Ce n’est pas triste.
Une idée forte est au-dessus des autres. Ces gens dépensent sans compter pour s’assurer des alliés en politique. Ils sponsorisent, « arrosent » serait plutôt le verbe adéquat, des gens issus des partis de droite, des clubs, cercles et mouvements de droite. Par exemple celui qui a été au départ de la fortune Bettencourt, le père de Liliane, était un pétainiste notoire qui eut quelques déboires à la Libération… mais quand on a de l’argent, tout finit par s’arranger.
Ils nous fascinent par leur puissance qui n’a rien à voir avec le talent personnel et leur propre travail, mais de privilèges issus de l’argent que la démocratie leur concède. Certains ne sont que des héritiers, des gestionnaires du travail des autres. Ils nous fascinent aussi par la fructification de leur bien en toute conjoncture et leur retransmission un peu comme la société de l’Ancien Régime qui ne supportait les mésalliances que pour redorer les blasons, par des mariages d’intérêt.
Michel Pinçon, sociologue voit trois catégories de riches. La première compte les héritiers comme par exemple Ernest-Antoine Seillière ; la deuxième, les hommes d'affaires tels que Jean-Marc Lech, le patron de l'institut de sondage Ipsos, ou Pierre Belon à la tête de Sodexho, la troisième composée de ceux qui ont des qualités personnelles exceptionnelles, c'est-à-dire les sportifs, artistes ou bien les gens de la télévision. J’ajouterai à ces trois catégories, une quatrième, celle des aventuriers, des maffieux, de certains politiciens et des pique-assiette de génie dans laquelle j’inscris Jean-Marie Banier, cotisant à l’ISF, à la suite des dons accumulés de ses relations féminines.
Les riches venus d’horizons différents ont donc des cultures et des approches de la société variées, sauf qu’il leur semble – globalement - que la droite défend mieux leur patrimoine que la gauche. Parfois même l’extrême droite, puisque Jean-Marie Le Pen a hérité d’une fortune laissée à sa disposition par un membre richissime du FN.
Si les héritiers ont le souci de transmettre à leurs enfants les biens qui leur ont permis de goûter aux douceurs de la vie, il n’en va pas de même des riches récents qui se sont faits eux-mêmes. S’ils aident le plus souvent leurs enfants, ils ne leur transmettent pas forcément l'entreprise qu'ils ont fondée ou développée. Mais à ce niveau, un coup de piston est parfois synonyme d’un nouveau riche potentiel et leurs carnets d’adresses sont fournis.

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La tradition patrimoniale est loin d'être dominante et l'entreprise doit être prise en charge par des personnes compétentes. Pour que l’affaire reste dans la famille, il faut parfois l’ouvrir à quelques administrateurs de talent venus de l’extérieur, l’héritier n’étant plus qu’un coupeur de coupons de dividende, un actionnaire principal… Certains, comme Pierre Bellon, ont formé leurs enfants à l’âge d’homme dans l’entreprise, en vue de la reprendre quand il sera nécessaire.
Certaines fortunes sont éphémères et disparaissent avec leur propriétaire. Par exemple les sportifs et les artistes. Une fortune liée entièrement au talent pose le problème de la transmission en l'absence de position sociale. Personne ne peut prédire si les enfants auront les mêmes talents. La base de la fortune n’est pas la même que celle reposant sur des usines et des savoir-faire. Les sportifs et les artistes ne transmettent pas le même genre de patrimoine. Les enfants ne sont pas, le plus souvent élevés dans la culture bourgeoise et dans l’amour de l’argent. Chez les uns, on leur apprend à être des héritiers et à ne pas dilapider le patrimoine pour le transmettre, à ne pas étaler leur fortune. Ils sont responsabilisés très tôt. Ils savent tout de suite qui ils sont et d’où ils viennent. Ils sont dépositaires d'un patrimoine qui, à la limite, ne leur appartient que dans ses excédents, à eux la charge de le transmettre.
Chez les autres, ils restent saisis de l’extraordinaire chance de leur parent à qui ils ne découvrent parfois aucun mérite. Ils cultivent le complexe d’Œdipe… L’instinct suicidaire s’y développe plus qu’ailleurs…
On n’entend jamais - que très rarement – parler de la déperdition de la génération suivante chez les riches. Les Dassault succèdent au Dassault sans cri et sans tapage.
L’ancienne noblesse n’est pas tout à fait éteinte. Elle s’est en grande partie reconvertie dans l'industrie ou la banque après la Restauration (exemple : le mari de la princesse Astrid) d'où cette notion de dynastie, de transmission du nom et du patrimoine. En 2010, la confusion entre ancienne noblesse et capitaine d’industrie a mélangé les genres, bourgeoisie et noblesse se côtoient et se confondent s’harmonisant dans le concept de société libérale et la distance entre eux et le reste de la société. On cite l’exemple d’Ernest-Antoine Seillière issu du côté paternel d'une noblesse récente et d'une noblesse d'ancien régime du coté des Wandel. Yves Guéna qui, fait partie de la même famille, n'est pas noble.
Cette catégorie sociale n’a jamais été vraiment explorée par les sociologues. C’est l’occasion de répéter ce que pense J.-P. Sartre d’une humanité exemplaire « un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui » pour conclure que, pour le coup, s’ils meurent comme tout le monde, les riches n’en vivent pas moins autrement, affranchis de la quête du pain quotidien, possédant les moyens d’évasion d’eux-mêmes et de leurs capitaux, souvent au-dessus des lois ou étrangement considérés par la Justice comme étant des VIP avec cellule particulière, possédant pour eux le temps qui développe facilement le moindre petit talent que les médias s’empressent de louer…bref, les riches, par le seul privilège de l’argent dans une société qui a fait du veau d’or le but suprême, sont en train de nous prouver que la démocratie n’est qu’un leurre pour les imbéciles de notre espèce.

20 juillet 2010

Retour de manivelle.

Décidément, l’affaire Bettencourt-Woerth sent de plus en plus mauvais. Chaque jour apporte son lot de faits.
Voilà bien le retour de manivelle de ceux qui, à l’UMP ou à la frange du pouvoir comme Michel Rocard, accusaient les détracteurs du ministre du Travail et des Pensions de « populisme », allant jusqu’à traiter certains journalistes de « fascistes ».
Or, que demandent ceux qui dans l’opposition ou dans la droite ont comme point commun l’amour de la vérité : une enquête juste et initiée par des magistrats indépendants du pouvoir.
Jusqu’à présent, en-dehors des injures et des protestations d’honnêteté télécommandées de l’Elysée et reprises par le maestro devant David Pujadas lundi dernier au 20 heures, qu’ont fait les inconditionnels du président de la république et de son ministre Woerth pour une recherche de la vérité ? Ils ont tenté dé détourner l’attention du grand public (celui qui compte pour les élections de 2012) en méprisant ceux qui veulent comprendre par l’amour qu’ils ont de la République !.
Et ce sont ces gens-là que la droite traite de populistes, allant jusqu’à leur mettre sur la conscience, les progrès du Front National !
Sarkozy fait retomber les Français dans les bas-fonds de la Troisième République, rewritant les camelots du roi et la haine de la gauche, dans un hymne à l’honnêteté bafouée sur la simple déclaration d’innocence d’une IGF dont c’était la seule conclusion possible, repoussant tout le faisceau de faits d’où pourrait s’établir des preuves accablantes !.
Le Club Droits, Justice et Sécurité (association de magistrats et d’hommes de loi) lance un appel en ce 14 juillet pour une justice indépendante et impartiale, à propos des affaires Bettencourt-Woerth, dont voici la teneur :
« Les affaires Bettencourt minent la vie politique française depuis plus de trois semaines. Elles donnent en spectacle une justice aux antipodes des principes directeurs du procès pénal et des exigences du droit européen récemment rappelées par la Cour européenne des droits de l'homme dans ses arrêts «Medvedyev».
« Le procureur de la République de Nanterre comme le procureur général de Versailles, du fait de leur lien direct et statutaire avec le pouvoir exécutif, ne peuvent présenter aucune garantie d'impartialité.
« Quant à la procédure d'enquête préliminaire privilégiée par le pouvoir dans ce dossier, elle est secrète et non contradictoire.
« Il est urgent qu'une instruction soit ouverte et qu'elle soit confiée à un collège de juges indépendants respectant les règles du procès équitable, notamment la présomption d'innocence, le principe du contradictoire et les droits de la défense.
« Le discrédit jeté sur notre justice ne doit plus durer. »
Chacun peut consulter le site « Club Droits, Justice et Sécurité » et signer sur Internet l’appel, afin de marquer son accord sur les propos tenus.
Ce qui se passe en France est d’une gravité exceptionnelle.
En contresignant des malversations possibles, des atteintes à la loi et les promiscuités douteuses avec les détenteurs des fortunes en France, c’est-à-dire en cautionnant Woerth et en le blanchissant avant toute enquête et en préalable, le pouvoir ne peut plus reculer et dire qu’il s’est trompé sur son ministre.

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Cela revient à dire que l’UMP et ses apparentés feront tout avec le gouvernement et le président de la république pour empêcher la justice de faire son travail.
Les semaines qui vont venir, même si elles tombent mal en période estivale, seront capitales pour la confiance qu’il faut encore placer dans la République, au moins dans ceux qui la représentent actuellement.

19 juillet 2010

Elio Di Rupo roule pour qui ?

En France, en y regardant de près, ce ne sont pas tant les affaires des rapports intéressés de Jean-Marie Banier et de son chorège Liliane Bettencourt, mais la misère qui grandit et ouvre les yeux à une population maltraitée par les événements.
Les Français ont toujours eu une longueur d’avance sur nous quant à leur regain de curiosité méfiante à l’égard des personnels politiques.
En Belgique, quand la misère monte, il faut plus de temps aux citoyens touchés pour réaliser et désigner les responsables. Les mal-aimés du système n’ont qu’eux-mêmes pour se défendre
Ce que l’on reproche à Sarkozy et à sa méthode s’applique à notre pays aux mœurs politiques identiques.
Le PS belge complique notre différence. Il participe au pouvoir, s’y est assimilé et est devenu pareil au plus ranci des libéraux. Il n’est plus « indigné » du système inégalitaire de l’argent roi, mais y participe par le train de vie et les émoluments des « camarades » au pouvoir et par les mesures qu’il prendra en parfait accord avec la droite libérale, pour maîtriser le déficit !
Il y participe encore par l’affadissement de ses élites parfaitement déconnectées des réalités sociales. On peut même dire que la droite et la gauche sont à égalité dans les cours et les juridictions où s’y traînent leurs casseroles qui émergent, comme les rats crevés remontent parfois à la surface des eaux des égouts…
Le Florentin qui se fait respecter aussi en Flandre et qui est président du PS chargé de former un gouvernement d’Union nationale, sous ses dehors autoproclamés d’« humble » citoyen, s’est toujours considéré d’une essence supérieure, fin négociateur et habile manœuvrier, or, ses astuces sont cousues de fil blanc. La toute dernière est révélatrice de l’homme. Comme il doit se faire adopter par la majorité des Flamands, il vient de ressortir le vieux serpent de mer de l’amnistie de la collaboration active des Flamands au nazisme durant la dernière guerre. Plus personne n’en parlait. Il doit peut-être encore exister dans le fond d’une province au Lion noir, l’un ou l’autre vieux briscard, Waffen SS en 42, tricard en 45 et pensionné de l’Etat belge en 80. Les descendants ont tourné la page, même s’ils se sont inscrits en priorité au Vlaams Belang ou à la NV-A, par tradition familiale.
Est-ce la bonne méthode de claquer les cymbales au Crépuscule des dieux de Richard Wagner… à propos de la plaine flamande, qui est au Rhin ce que Hub Boers est à l’intelligence ?…
Reste dans l’âme flamande une vieille épée germanique qui n’est plus à brandir à propos du pangermanisme, mais qui se tire du fourreau assez volontiers au nom du caractère sacré du sol flamand, de la lutte courageuse de la Flandre et de l’esprit de Bart l’Espiègle, respectueux de l’ordre et des valeurs bourgeoises.

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Reniant le passé du PS, notre « furbo » élève de Machiavel, vient négligemment de déposer quelques mots dans les oreilles complaisantes des journalistes à sa portée, selon lesquels il réfléchirait très bien dans l’avenir – si on lui accordait la confiance – à reparler de l’amnistie.
Voilà l’homme, le marchand de tapis d’un souk oriental. Il a trouvé une compensation, pour faire patienter le contentieux BHV entre Malines et Bruges et l’idée du séparatisme.
Certes, ce n’est pas suffisant, mais cela en dit long sur la manière dont Di Rupo comprend le donnant-donnant.
La religion du secret en Belgique recouvre d’une toile cirée un monde politique devenu opaque. Sarkozy, dans le même droit fil, s’est enferré dans une politique de soutien à Eric Woerth, non pas pour travailler aux changements des structures de l’Etat en toute quiétude, mais parce qu’il ne savait pas faire autrement, Eric Woerth faisant partie, on le sait aujourd’hui, du système alimentant de l’argent des riches, la campagne électorale de Sarkozy à l’élection présidentielle.
Quelles sont les motivations profondes de Di Rupo issu d’un parti socialiste qui a eu un parcours étonnant depuis son heure de gloire ouvrière, pour devenir la banquette de Messieurs les Rond-de-cuir de la banque, à la fois pilier de la monarchie et partenaire du libéralisme mondialisé ?
Quelle est notre affaire Woerth que nous ne connaissons pas ?
Posés en d’autres termes, quels sont les réels motifs de Di Rupo qui le poussent à vouloir à tout prix s’entendre avec Bart De Wever ?
La gloriole, l’argent, le pouvoir, le roi, Paul Frère, apprendre le flamand ou la main de ma sœur ?
Après l’affligeant spectacle de nos journalistes de télévision sous l’orage de saison et l’espèce de paralysie qui retient les autres à ne pas gratter le vernis social, nous serions en train d’oublier « l’impensable », au chant de Hakima sur la pluie et le beau temps ?
C’est bien possible après tout.
Il est dommage que nous soyons si peu curieux à la suite de cet aulète d’Elio qui nous joue les mystères d’Eleusis, sans nous apercevoir que c’est un drame avec son chorège, comme Jean-Marie Banier a Liliane Bettencourt. !

17 juillet 2010

Hakima prolonge l’intempérie.

Le brutal coup de vent a cristallisé l’attention pendant deux soirées à RTL, la première sous la pluie en décor naturel, la seconde par beau temps avec les images de la veille, les témoins et les commentaires identiques « comme si on y était encore » !.
C’est la première fois au monde qu’une information aussi quelconque est relayée intégralement le lendemain !
Cette télévision people se fiche éperdument de nous informer vraiment, par exemple de l’état lamentable de la Belgique, de la situation dans le monde, etc.. Ça tombe bien, Hakima Darhmouch et ses admirateurs ont les yeux rivés sur les taux d’écoute. Les « drames » dans les cours de ferme à compter les tuiles ont la cote.
C’est une illustration de plus du populisme par l’image de la droite libérale !
La frousse rétrospective avec le retentissant « on l’a échappé belle » inclut avec l’égoïsme outrancier, une incapacité de cibler l’information selon son importance, en sachant que bon nombre de personnes n’ont que la télévision comme moyen d’information et sont donc conduites à considérer ce qu’on leur donne à voir comme étant TOUTE l’actualité.
Qu’a appris de neuf la multitude, après deux journées passées à fermer les fenêtres et s’assurer que les géraniums sont toujours en pot… rien ! Hakima, pipelette de salon, nous raconte l’orage, comme madame Michu du bas de l’escalier de l’immeuble à la dame un peu sourde du troisième.
Pardonnez-moi, je l’ai trouvée vulgaire…

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Si cette chaîne avait eu le sens de la mesure, nous aurions eu droit à dix minutes au maximum de relations des événements, le reste étant réservé à la vie qui va, aux événements qui sont les signes du temps qui n’ont rien à voir avec les bulletins de la météo.
Flatter la connerie, la voir et l’embellir de tous les oripeaux de ses fantasmes et de sa propre connerie est un moyen classique de bien gagner sa vie de nos jours en anesthésiant la pensée d’autrui. C’est le docteur Goebbels qui, le premier, a déterminé les règles d’une information non-informative qui s’appelle la propagande, en vue de promouvoir les idées de son parti.
Les télévisions commerciales en sont là.
Par malheur, les télévisions d’Etat courent après le même achalandage, mais pour défendre d’autres principes. Vaste programme qui voit sombrer les unes et les autres.
Sur ces deux soirs d’actu pluviométrique, RTL a fait le black-out sur des choses essentielles. Hier, j’ai évoqué les voix perdues à l’élection du 13 juin. Aujourd’hui, c’est l’extraordinaire possibilité, grâce à deux chercheurs américains, de rendre le moustique incapable de transmettre le parasite responsable du paludisme, en le modifiant génétiquement. Ce sont des morts par dizaines de millions évitées dans le futur grâce à cette découverte-là.
Comme ce n’est pas une critique du système que de lutter contre un fléau mondial, aura-t-on droit à deux minutes de blabla de Hakima avec vue sur une laborantine qui remplit des tubes d’un produit bleuâtre ?
Enfin, n’est-ce pas extraordinaire que privé de gouvernement, le préformateur et son informateur consultent sans rien déclarer à la Nation de leurs intentions depuis plus d’une semaine ! La démocratie au secret ! Elle n’avait pas besoin de cet avatar supplémentaire pour se trouver au plus mal. Et pas un mot sur cette conduite bizarre de nos deux compères qui nous mitonnent une Belgique que nous ignorerons jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’inauguration de la nouvelle, quand il sera trop tard ?
Là encore, il n’est pas dit qu’après avoir parlé des assurances incendies qui vont peut-être augmenter à cause du coup de vent, que ce vendredi soir ne soit encore qu’une troisième journée parapluie, Reste les nouvelles dont on ne nous livre que l’écrémé du pot. L’affaire Bettencourt qui fait des vagues en France, notre voisine, pays qui en qualité de francophone doit nous être si proche, l’Afghanistan où nous avons des troupes qui s’y enlisent… et enfin, ce malaise de la civilisation dont parlait déjà Freud et qui nous interpelle de plein fouet : l’argent peut-il tout, avec la crise en Grèce et celle désamorcée en Espagne par les vainqueurs de la coupe du monde de football ?
Si nous consultons exclusivement RTL, nous risquons de rester idiots…

16 juillet 2010

Hakima Darhmouch, par vent debout à RTL.

Somptueuses infos ce 14 juillet sur RTL et forte reprise des pluies le lendemain 15, mais sur pellicule cette fois !
Hakima Darhmouch a réussi le tour de force de faire une demi-heure d’info sur le coup de vent qui a fait tomber quelques tuiles, déraciné quelques arbres et renversé des pots de fleur !
La star de l’info, chère aux aficionados de l’information « classique », n’a pas hésité à envoyer des envoyés spéciaux partout où on signalait des égouts saturés, des pieds dans l’eau, une flèche de clocher égarée dans le toit de la nef d’une l’église, sans oublier une porcherie dont les tôles ont déserté les solives portantes.
Seul manquait à ces événement locaux le témoignage d’une religieuse en prière au moment de l’effondrement du clocher et miraculeusement épargnée par le fer de la girouette.
Qu’on se rassure, le 15, sœur Agnès retrouvée, elle n’y coupe pas du remake du lendemain. Une émotion de seconde main est toujours plus intense, parce que préméditée…
Qui sait, s’il n’y a rien samedi, il est possible qu’on ressorte les DVD !
En comparaison, le tsunami du 26 décembre 2004 qui fit au moins 280 000 victimes en Asie du Sud n’a tenu que vingt-cinq minutes.
A la catastrophe du lendemain, Hakima a gagné en œillades attristées, mines de circonstance et aplomb courageux. L’adversité lui est devenue plus familière.
Voilà pourquoi cette station de télévision fabrique en Belgique le plus grand nombre d’imbéciles heureux.
Grâce aux témoignages bouleversants des piétons qui ont échappé au sinistre, la société belge complètement à la dérive n’est en aucune manière consciente d’elle-même. Les toits soulevés n’appellent pas au soulèvement des foules.
Pourtant, il y aurait de quoi informer sans prendre l’attitude d’oiseau tombé du nid de Hakima pour nous détailler autre chose que la valse des pots de fleur, un jour de grand vent..
Par exemple, une réflexion venue tout droit des élections du 13 juin dernier, selon laquelle deux millions de voix - de préférence - ont allégrement valsé au panier.
Hakima nous répondrait qu’elle n’est pas là pour réfléchir, mais pour informer. D’accord. Encore faut-il savoir de quoi.

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Certains seraient fort aise que Hakima fasse une démonstration de sa faculté de réfléchir, ne serait-ce qu’une fois, afin de nous rassurer.
Et pourquoi pas à propos de ces deux millions de voix perdues ? Belle occasion d’observer combien notre démocratie n’est plus qu’une enveloppe vide.
Transparency International lui en aurait donné les moyens par une statistique qui apparemment a laissé sans écho la rédaction de RTL, comme celle de sa rivale de la RTBF.
C’est l’histoire bien réelle des "candidats fantômes", dont l’impact revient à chaque élection sur beaucoup de listes électorales.
« Les partis politiques persistent à placer sur leurs listes des candidats qui, avant de se présenter, sont certains de ne pas occuper leur siège de député ou de sénateur une fois les électeurs passés dans l’isoloir. Ce fut une nouvelle fois le cas des dernières élections :
Vingt-cinq candidats fantômes, définis comme candidats élus le 13 juin ayant laissé leur place à un candidat suppléant pour "une autre raison que de devenir ministre fédéral" (précisons que Benoît Lutgen, CDH, repris dans le tableau s’est engagé à siéger une fois qu’il accéderait à la présidence de son parti).
» L’ONG pointe une nette différence entre les partis politiques quant à cette pratique "peu éthique". Ainsi c’est le grand vainqueur de ces dernières élections, la N-VA, qui monte également sur la plus haute marche du podium de ce concours peu glorieux avec huit candidats ayant immédiatement renoncé à leur mandat. Suivent, dans l’ordre, le CDH (5), le Parti Socialiste (3), le CD&V (3), le SPA (2) l’Open VLD (1), le MR (1) et le Vlaams Belang. "Il n’y a qu’Ecolo et Groen ! qui ne jouent pas ce jeu-là", note Chantal Hébette, présidente de Transparency International Belgium, "organisation apolitique. Au final, plus de deux millions de voix de préférence sont donc allées à des candidats qui ne siégeront ni ne participeront pas à l’exécutif gouvernemental.
» Des voix perdues pour les citoyens mais pas perdues pour les partis", indique le rapport de TIB. "Notre ONG s’occupe d’éthique et de corruption, précise Chantal Hébette. Nous entendons corruption dans le sens où les intérêts d’une personne passent avant l’intérêt commun.
» L’ONG affirme que la situation actuelle "ne renforce pas notre démocratie" et veillera à ce que le prochain gouvernement fixe des règles en la matière. »
Tout ce qui est entre guillemet est une information du Journal Le Soir. Celui-ci et les autres journaux de la presse écrite, malgré des pudeurs et des reculs sur ce que l’on peut publier sans « effrayer » le citoyen lambda, restent les seuls à consulter, pour se faire une opinion.
La télévision, qui était un moyen exceptionnel d’éduquer les masses, n’est plus que le misérable auxiliaire de l’argent.
RTL, station la plus fleurie d’Europe, voilà un slogan qui – comme les villages fleuris – utilise le pot de fleur comme élément incontournable. Reste que Hakima Darhmouch est une belle rose en pot, pas empotée du tout pour autant, mais tellement conventionnelle….

15 juillet 2010

Nathalie et Deprez en fleurs….

- Cher Gérard Renaissant, le Florentin préformateur, a-t-il une chance de sauver le royaume ?
-Comme vous y allez, chère Nathalie, voyez-vous le Florentin et le doge de Berchem dans une union du genre Socrate et Alcibiade, si vous voyez ce que je veux dire ?
-Non, je ne vois pas.
-C’est que vous n’en êtes pas…
-De quoi ?
-Il est des destins soudés par d’autres liens que ceux du plaisir.
-Certes, Gérard, d’autres rapprochements que ceux du corps sont possibles ! Ainsi, nous, que n’a-t-on clabaudé sur notre union !... Alors qu’elle n’est de chair que lorsque nous partageons un navarin.
-Ha ! tendre Nathalie d’Uccle, comme vous ne connaissez les hommes qu’à travers moi ! Ces deux-là ne sont pas faits pour s’entendre… Voyez les préférés d’Elio de Médicis, leur minceur, leur « vocation » à la beauté mâle, leur barbe naissante, leur haut front. Et regardez l’ami du plat pays, son pourtour rabelaisien, ses structures hispano-flamandes… son goût du waterzooï !
-Pourtant, ils sont faits de chair et d’os comme Jean Marais et Jean Cocteau…
- Et les egos qu’en faites-vous ?
-Alors, Renaissant de la MCC… la Belgique, partirait de la tête comme le MR ?
-C’est fini ! Elle n’a plus aucune chance à s’en sortir… Pardonnez, si je joue Cassandre. Je sais comme en ce pays on ne prend pour vrai que ce qui est faux.
-Et pourtant elle tourne, la Belgique… à l’Europe, à l’impôt, à la KUL…
-Eh ! oui. Mais le cours des planètes à ceci de particulier, qu’il a fallu attendre l’âge du télescope pour s’apercevoir que certaines d’entre elles brillent encore dans notre firmament, bien qu’elles n’existassent plus depuis longtemps.
-Admettons que la Belgique, c’est pareil, que font alors nos informateur et pré formateur ?
-Créditons-les d’une ignorance à leur honneur. Ils étudient le moyen de faire apparaître vivante une entité morte. Ce n’est plus de la politique, c’est du spiritisme.
-Et le peuple, dans tout cela, Monsieur Deprez ?
-Ma petite Nat, le peuple – qu’est-ce que tu veux – n’entendra jamais que le bruit de sa musette interprétant la partition des chefs. En Wallonie, elle remplit l’air de sons qui semblent venir de l’espace et qui prouveraient, malgré le verdict des télescopes, que Gorge-profonde et l’ami Bart dessinent les contours d’un astre qui n’existe que pour eux seuls !
-Mais c’est affreux, ami viril de 67 ans aux tumescences désormais fragiles, nous ne serions plus Belges, malgré nos papiers d’identité, nous serions des immigrés dans un pays qui n’existe plus et qui fut le nôtre….

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-C’est exactement ce que je disais hier à la demoiselle Frénésie du Frêne. Comment faire exister un MR dans un pays qui n’existe plus ? Créons un Etat nouveau me répondit-elle énamourée de mon sourire caustique. Le Mouvement Contre la Connerie, le MCC, peut s’en charger et prendre la suite, tout aussi aisément qu’il faudra bien qu’on prenne celle du doge et du Florentin.
-Qu’allons-nous faire des Flamands ?
-De qui ?
-De nos voisins du Nord ?
-Les repousser au-delà des communes, hors de Bruxelles et demander à Israël de construire un mur.
-Cher désincarné, nous n’avons pas d’armée !
-Et mes bons mots, Nathal l’uccloise ? Mes feintes, mes litotes, mes poisons, mes allusions lourdes comme des alluvions de l’Amazone ?
-Vous croyez que ce sera suffisant ?
-Vois, chère enfant, comment j’ai circonvenu, puis réduit un parti comme le MR ? N’est-ce pas suffisant ?
-J’ai beau être une femme, sensible et toute moite à la pensée de vos charmes, mais croire que, ce en quoi vous charmâtes les Michel et prîtes l’avocate par ses dessous obscurs même s’ils sont notoirement sémillants, vous bouleverseriez nos deux athlètes en charge d’un royaume qui n’existe plus, non, Gérard, je ne le puis…
-Eh ! bien, ce sera la première fois que vous ne coupez pas dans mes articles de saison, que vous n’appréciez pas mon entregent… Vous me décevez, ancienne madone de mes instants tranquilles… Seriez-vous, comme l’astre Belgique tout aussi obsolète ? N’illumineriez-vous le ciel que des rayons d’un astre mort ?
-Qu’ai-je dit ! Je sens beau Gérard que vous ne m’aimez plus !
-Moi qui rêvais d’un grand destin pour vous ! Celui de l’impératrice d’un ensemble nouveau allant d’Arlon, au promontoire liégeois… Ah ! Liège, nez au milieu des barbares !...
-Oh mon dieu ! Je sens tout ce que je perds !... Puis-je me racheter ?
-Comme toutes les fois que vous fautâtes, chère Andalouse de mes plaisirs. Pourtant, cette fois, c’en est trop… Ma goutte n’ira plus dans votre vase débordant… Je sais une avocate au type espagnol à qui j’apprends les castagnettes…

14 juillet 2010

On l’a profond dans l’encours

Il fait chaud, on se met à l’aise afin de transpirer moins en jetant un œil lourd du sommeil naissant sur les coureurs du Tour qui s’époumonent à monter le col de la Madeleine, en mesurant avec satisfaction que le col du verre à bière qu’on tient à la main n’a pas diminué. Depuis le matin, les spectateurs les attendent en buvant eux aussi dans leurs caravanes.
Hier, quoique Belges, on a « admiré » Sarkozy dans son discours sur l’honnêteté de Woerth et son indifférence aux grèves futures, ceci afin de rassurer l’électorat de droite sur sa fermeté à garder le cap, quitte dans six mois à tempérer ses propos afin de rassurer l’électorat de gauche, pour sa réélection en 2012. Ce n’est pas Madeleine, son col à lui, mais Liliane.
En ouvrant la troisième boîte de Bière, on tombe sur Bart et Elio qui ne se quittent pratiquement plus. On ne sait pas pourquoi, ils sont en train de convoquer à tour de bras des présidents de parti, comme si ça ne pouvait pas attendre, avec cette chaleur ! Certains vont rater leurs vacances.
Puisque Bart veut la République flamande et Elio un successeur à Albert II, on est parti pour un gouvernement dans deux ou trois ans. On aurait pu attendre septembre… D’autant que Leterme est bien meilleur quand il fait l’intérim. C’est de prendre des initiatives qui le bloquaient, cet homme. Il en prend toujours, mais ce n’est pas pareil. C’est un premier ministre urgentiste. Il ne savait pas que c’était sa vocation. C’est tout.
C’est dans cette période particulièrement propice aux coups de soleil, alors que la conversation porte sur les crèmes solaires, que des agités du bocal nous font part de leur souci de la dette de l'Etat fédéral qui s'élevait à 340,061 milliards d'euros en juin 2010. On se perd pour la suite puisque pour compléter le tableau l'Etat fédéral intervient dans les charges financières, signale le SPF Finances. On ne sait plus que penser…
On ne sait plus très bien ce qu’on doit.
Par contre, on sait à qui. Nous devons une grande partie de la dette à nous-mêmes. C’est clair, le Belge est le plus grand épargnant au monde !
Il y a pour la banque un système de compensation. En gros, la compensation (clearing en anglais) est un mécanisme permettant à des banques et des institutions financières, membres de la chambre de compensation, de régler les montants dus et de recevoir les actifs correspondants aux transactions qu'elles ont effectuées sur les marchés. Une transaction, matérialisée par l'achat d'une part, la vente d'autre part, a toujours un débiteur et un créditeur.
L’Etat n’a qu’à monter une chambre de compensation pour la dette avec ses bailleurs de fonds de Belgique. De la main à la main, ça pourrait nous valoir quelques milliards de moins.
Et puis marre ! Il fait trop chaud pour réfléchir.

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Tout ce beau pognon qu’on emprunte chaque année arrondit les bas de laine de 10 % de la population au détriment des 90 % sur le carreau… Compensation… Comme je suis dans les 90 %, j’ai la montre suisse de mon père en or, année 1954, chronographe de marque Formida. Qu’est-ce que la partie adverse veut bien effacer de la dette pour l’objet ?
Voilà. J’ai eu mon petit élan patriote. Faut pas me demander plus.
Je sais bien que c’est nettement insuffisant, d’autant que l’évolution ne plaide pas à notre avantage. Elle résulte, disent les experts, d'un surplus net de financement pour le mois de juin de 39,9 millions d'euros et de divers facteurs techniques à concurrence de 70,8 millions d'euros ainsi que d'une diminution, à concurrence de 647.114 euros de la dette des organismes pour laquelle l'Etat intervient dans les charges financières.
On se demande comment Didjé a pu tenir le coup si longtemps au ministère des finances !
L’élément le plus démoralisant, nous vient d’un chef de service de la Trésorerie qui n’a pas la télévision chez lui et que sa femme emmerde depuis trente ans qu’ils sont mariés. Le bougre insiste sur le fait que la dette peut évoluer assez fortement d'un mois à l'autre. L'évolution mensuelle ne reflète donc pas toujours l'évolution annuelle globale.
En juin on était à 84,3 % de l’encours (je suis trop épuisé pour vous expliquer l’encours) et l’année dernière à la même date on n’était qu’à 82 % ! Pour une fois qu’on progresse, manque de bol, ce n’est pas dans le bon sens !
Que voulez-vous que je vous dise ?
Je mets en marche le ventilateur et j’ouvre une quatrième bière.

13 juillet 2010

Woerth is not woerthy !

L’argumentaire de l’allocution du 12 juillet du président Sarkozy sur France 2 concernant l’affaire Woerth-Bettencourt repose, il fallait s’y attendre, sur le rapport de l’IGF (Inspection générale des finances) qui dit uniquement ceci « Eric Woerth n’a de près, ni de loin, saisi l’Administration des Finances, ni fait pression sur quiconque en vue d’alléger l’impôt ou d’éviter un contrôle fiscal de Madame Bettencourt ».
Le contraire eût été étonnant !
Ce n’est pas ainsi que ça marche dans la haute administration. Rien n’est écrit, aucun ordre n’est donné, tout est suggéré. Le rapport de force est inscrit dans la hiérarchie elle-même et varie d’un échelon à un autre.
Plenel avait écrit dans Mediapart de la semaine dernière que le brevet d’honnêteté délivré à l’IGF pour Eric Woerth était couru d’avance.
Enfin, l’IGF n’a pas à faire le travail de la justice dans des actions déjà intentées. Elle n’a, du reste, répondu à aucune des questions pendantes qui sont du domaine du Procureur Courroye, lui-même contesté par le syndicat de la magistrature, parce que proche de Sarkozy.

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Il fallait s’y attendre, tous les « honorables » qui se voient de loin ou de près impliqués dans le Woerthgate ont déposé plainte.
C’est quasiment une formalité immuable. Afin de montrer à l’opinion que l’on a été injustement accusé, il faut déposer plainte. C’est qu’avec de bons avocats n’importe qui peut faire traîner les choses et entre la plainte et le jugement, il n’est pas rare qu’il faille attendre un an ou deux, voire davantage quand il y a de l’embrouille dans l’air.
Ainsi, même si le jugement vous est contraire, l’opinion a tourné la page et regarde ailleurs.
Pour entrer dans le jeu du MR, les enquêtes fusent dans tous les sens, ce qui aide à noyer le poisson.
La plainte pour dénonciation calomnieuse est la riposte par excellence. On se présente au tribunal à parité de chance avec la partie adverse. C’est la bonne foi de l’un contre la bonne foi de l’autre. Si la comptable de madame Bettencourt n’a pas sous le coude quelques preuves indéniables, et c’est souvent le cas quand un politicien reçoit une enveloppe, il ne va quand même pas être assez bête pour signer une décharge, la pauvre sera condamnée.
Et « l’honnête homme », version Sarko, sera blanchi. Mais cela ne prouvera pas du tout qu’il n’aura pas eu cette enveloppe kraft dans laquelle la comptable mettait le pactole.
Et puis, c’est toujours plus commode de suspecter la bonne foi de petites gens que d’aller se mesurer à un ministre, les juges savent très bien le rôle qu’ils doivent jouer.
Voilà du travail pour les enquêteurs. En plus du supplément d’enquête du tribunal devant juger de la plainte pour abus de faiblesse déposée contre l’esthète Jean-Marie Banier, les deux enquêtes annexes du parquet dans ce volet familial du scandale, il convient aussi d’ouvrir une recherche de preuve sur des délits présumés d’atteinte à la vie privée (les enregistrements de conversations de Liliane Bettencourt par son ex-majordome) et de vol des documents que l’ex-comptable n’aurait pas restitués. Pour cette dernière affaire, miracle, on les a retrouvés chez madame Bettencourt ! Il y avait encore une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, évoquée dernièrement par le parquet, qui pourrait, elle, toucher l’épouse du ministre Woerth, ex-gestionnaire des actifs de la milliardaire. Voire rebondir sur une accusation de prise illégale d’intérêts visant directement le ministre, s’il apparaît qu’il a intrigué pour l’embauche de son épouse. Là, on marche sur des œufs, bien entendu.
Enfin, une investigation politique pourrait s’ajouter à toutes les précédentes. Si une commission parlementaire d’enquête, demandée par les socialistes, était mise en place.
Tout ça serait bel et bien, sauf que ces enquêtes n’ont été confiées à aucun magistrat réellement indépendant. En France, les parquets agissent sur injonction du ministère de la Justice et donc du pouvoir politique.
D’affaire équivoque, en affaire louche, présomption ou pas d’innocence, le gouvernement français s’est permis d’injurier le journaliste Plenel en traitant son journal Mediapart de « fasciste ».
Pour des gens qui sont censés garder leur sang-froid comme le souhaite Sarkozy, c’est plutôt moche.
Il paraît difficile de refroidir la pièce sortie du four, car la presse internationale s'est également emparée de l'affaire Woerth-Bettencourt, supputant un nouveau Watergate !
Dans la mesure où il serait prouvé que Sarkozy était impliqué dans la palpation des enveloppes kraft préparées sur ordre de madame Bettencourt, lors de sa campagne pour la présidence de la République, son élection pourrait être remise en cause, mais c’est quasiment impossible avec les barbouzes et les polices parallèles travaillant pour la DST et autres ramifications du pouvoir et qui sont en mouvement depuis les écoutes du majordome.
Un pouvoir qui allait faire travailler plus pour gagner plus, qui serait le pouvoir de tous et qui entendait balayer des banques, les banquiers sans scrupule, est en train de devenir le pouvoir du désordre et de la corruption. Que n’a-t-on bien élu madame Royal !

12 juillet 2010

Vondel et la Maison de Savoie.

"Le patriote est celui qui aime son pays, le nationaliste est celui qui déteste les autres" (D. Likhatchev)

Tandis que Di Rupo se pose en sauveur du royaume, alors que pour l’opinion flamande, il se pose plutôt en bouffon du roi, le ministre-président flamand, Monsieur Kriss Peeters s’apprête à faire entériner par le parlement flamand une charte des flamands qui dépasse toutes les espérances d’un Bart De Wever, le prend de court et laisse pantois ceux qui croyaient à un accord possible sur des bases fédérées entre les Communautés.
Cette charte est bel et bien la fin du royaume et elle ne laisse aucun doute sur l’avenir du pays.
Le « nouveau pragmatisme » de Kriss Peeters organisé depuis des arguments objectifs est le rêve de tous les flamingants enfin réalisé, de Vondel, le comédien tragique, au mouvement nationaliste flamand de l'abbé Gantois qui, vers 1920, lui donna une consistance politique. Collaborateur durant la Seconde Guerre mondiale et chef du "Vlaams Verbond van Frankrijk", Gantois écrivit à Adolf Hitler afin de lui demander le retour de la Flandre française au sein du Reich, étant entendu que la Flandre était déjà devenue, dans son esprit, un Land !
Voilà que le nouveau parti flamand dont Monsieur Kriss Peeters se veut la tête pensante, loin de vouloir se fédérer à la nouvelle Allemagne de madame Merkel, désespérant de trouver une alliance positive avec La Haye, se veut un Etat complètement indépendant des loustics paresseux et socialistes du sud de la Belgique.
Mais comme cela ne se décrète pas d’un coup de vuvuzela, la charte en est le sésame.
Oyez plutôt les 4 principes de ce « brave homme ».
1. un gouvernement fédéral en soutien de la politique flamande ;
2. une réforme profonde de l’État qui doit donner aux entités fédérées des compétences homogènes ;
3. un renforcement du lien avec Bruxelles ;
4. une collaboration durable entre toutes les entités.
Mine de rien ainsi exposée, la note du premier flamand semble de la même eau que la note
« Octopus » du gouvernement flamand en 2008.
C’est en entrant dans les détails, qu’on se rend compte très vite qu’il s’agit purement et simplement d’un déshabillage de la Belgique, laissant au Fédéral des structures administratives de décoration. Il ne faudrait pas cinq ans pour que le coût exorbitant d’une chose devenue inutile saute aux yeux de tout le monde et ne devienne bientôt aussi insupportable pour les Flamands que pour les Wallons.
Les nouvelles compétences pour la Flandre sont telles qu’on se demande ce qui resterait au château et rue de la Loi, faisant de la place Royale le plus coûteux théâtre de marionnettes que Toone VII ait jamais vu !
Par exemple, la Flandre doit « pouvoir prendre elle-même des décisions » dans les domaines de la santé, de la famille et de l’énergie, sans oublier l’autonomie fiscale. Quant aux quelques compétences qui demeurent encore fédérales dans l’éducation permanente et la formation, elles doivent également être transférées vers les entités fédérées.
L’ami Kriss s’en prend aussi aux « compétences usurpées » : grandes villes, accueil de l’enfance, médecine préventive, etc.
Le principe général est clair : toutes les entités doivent assumer la charge financière de leur politique.
Au chapitre de Bruxelles, c’est le délire des anciens collabos au Reich qui repart en force : il n’est pas question non plus que la Flandre abandonne Bruxelles, au contraire. « Nous ne nous ne séparerons pas de Bruxelles. C’est impensable. Le troisième principe de cette révolution copernicienne se fonde sur un renforcement du lien positif avec notre capitale. Maintenant que nous présidons l’Europe, nous mettrons l’accent sur les atouts de Bruxelles et les lierons à la promotion de la Flandre à l’étranger ». Voilà les 90 % de la population francophone de Bruxelles avertis. Les 10 % de Flamands vont comme dans la division des fractions passer du dénominateur au numérateur, afin que les 10 % déjà surreprésentés, afin d’apaiser l’appétit flamand, s’érigent en droit de 90 % !
Mais cette nouveauté ne remettra pas en cause le périmètre. Il ne sera jamais question de l’élargissement de la capitale, sous aucun prétexte que ce soit.
Ne parlons même plus de BHV : l’arrondissement électoral doit être scindé, pour exécuter l’arrêt de la Cour constitutionnelle de mai 2003, de même que l’arrondissement judiciaire.
Point final.
Cette joyeuseté sera examinée au parlement flamand à la rentrée.

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Admettons que ce n’est pas la première fois qu’un illustre de l’autre côté de notre rideau de fer s’égosille jusqu’à ce qu’on parle de lui ; mais, dans le contexte, il y a de fortes chances pour que cette fois ce soit la bonne.
Alors, le malheureux Di Rupo qui se demande ce qu’il doit céder aux Flamands, sans passer pour un couillon même à Mons et qui s’entoure de mille précautions afin de mouiller dans la combine tous les autres partis francophones, au nom du roi, ferait mieux de s’entendre avec eux sur le plan B, dont on sait qu’il n’existe pas, mais qui pourrait avec un peu de courage et de résolution prendre corps.
C’est le moment. Ce n’est pas parce que l’Aigle de Mons est un nostalgique de la Maison de Savoie qu’il doit impérativement sauver les meubles à Laeken, en nous humiliant davantage.
Qu’il n’oublie pas la force de la francophonie derrière lui et les condamnations de la Flandre au Conseil de l’Europe pour son attitude hostile vis-à-vis d’une partie de ses habitants.
Ce n’est pas du général Badoglio dont on a besoin, mais du général Lazare Hoche !

9 juillet 2010

Maingain et Deprez en folie discordante.

Pendant que le PS est au petit soin pour sa nouvelle parlementaire (une avocate de plus !), ce qui fera bientôt de l’hémicycle une succursale du palais de Justice, le MR a des places en moins à distribuer à ses « indispensables ». Gros stress pour les ex-récipiendaires !
Françoise Bertieaux (une avocate bien sûr) chef de groupe MR, a oublié la procédure pour appeler aux trois places disponibles, Christine Defraigne (avocate), Richard Miller et Jacques Brotchi, ci-devant baron, laissant sur la touche Jean-Luc Crucke, Alain Destexhe et Caroline Persoons, sans autre forme de procès.
Didjé Reynders semble dépassé et complètement hors du débat. Il en a ses cent kilos de la présidence et même du MR. C’est comme si chef de gare sur le quai, il n’était plus maître des trains qui s’arrêtent et repartent malgré ses coups de sifflet, à tort et à travers.
Voilà bien l’histoire de tout parti belge qui tombe en quenouille, chacun essaie de happer au passage les bons morceaux qui restent.
La perspective de devenir chômeurs est redoutable, pour des gens qui croient travailler en fréquentant les cafés et les salles de réunion, en sirotant les tasses de café noir aux armes de la Belgique au Sénat et au Parlement, tout en poussant sur les boutons oui/non suivant les mots d’ordre des bureaux de parti.
Le corporatisme politique a conduit au divorce actuel entre la population et sa représentation. Ce n’est pas du populisme que d’écrire cela, c’est un constat.
Alors, le MR implose. Mais il implose aussi par des artificiers qui allument les mèches depuis quelques temps de l’intérieur et qui ont formé une association appelée « club de la renaissance » qui, comme son nom ne l’indique pas, s’est faite de facto à la suite des mécontents de la politique de Didier Reynders.
Maintenant que le débat est sur la place publique, Olivier Maingain qui ne fait pas partie de cette renaissance-là, exprime publiquement tout son ressentiment.
Il accuse Gérard Deprez de tirer les ficelles du club Renaissance « J’en ai des preuves multiples », affirme-t-il en épanchant le trop plein de son cœur dans les colonnes de la Libre.
Sa complainte mérite d’être reproduite tant elle paraît fondée, Gérard Deprez n’ayant qu’un seul génie, celui de « foutre » la merde dans toutes les situations où il n’a pas une position dominante (voir son parcours à l’ancien PSC, dont il fut le président contesté).
Maingain : « Cela fait longtemps que j’analyse son jeu interne, Gérard Deprez est devenu le penseur, le stratège de ce groupe. Il a décidé, parce qu’il ne partage pas les convictions du FDF sur le plan institutionnel comme sur d’autres thèmes, de mettre à mal l’héritage de Jean Gol. Jean Gol a voulu le rapprochement entre les libéraux et le FDF. Gérard Deprez travaille à tenter d’affaiblir ce rapprochement historique. Cette manœuvre est directement orientée contre nous. Mais il ne divise pas le FDF. Il divise les libéraux. Très heureusement, il y a encore beaucoup de libéraux qui restent attachés à ce que voulait Jean Gol ».
Evidemment quand on fait parler les morts, on ne peut plus rien dire à la suite…
En plus Gérard Deprez, las de la conduite de Didjé lors de l’affaire qui lui avait fait frôler la perte de son mandat européen, a la rancune tenace et comme Maingain est du clan du président du MR… on voit combien l’âme tortueuse de Gérard est au comble de la joie aujourd’hui que le FDF a vu un coopté lui passer sous le nez.
Que des politiques qui défendent le fric et les bourgeois aillent à la baston entre eux, qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
Rien, si ce n’est qu’ils font la démonstration du prix qu’ils attachent au fric de la chose publique, plus qu’à la chose publique elle-même.
Dame, tous les avocats dans le privé ne sont pas des attachés des grandes compagnies d’assurance, des conseils de grosses boîtes. Pas mal de leurs confrères travaillent au Smig du pro deo. Alors, on les comprend un peu. Reste les autres, les médecins, les profs de philo, les agrégés du fil à couper le beurre, quelle mouche les pique, si ce n’est celle de l’ambition en se croyant la septième merveille du monde ?
Pour le folklore, juste encore une rasade à la Maingain :
« Parce que moi, je n’ai pas encore bien saisi la signification électorale du MCC. Il est difficile de nier notre apport. Même en Wallonie. Tandis que le MCC, c’est la sangsue au sein du MR. Je ne vais pas accepter que ce qui a été si correctement construits par le FDF et les libéraux soient détruits par la plus faible et la moins représentative des composantes du MR.
Pendant longtemps, Gérard Deprez n’a pas eu les coudées franches. Mais aujourd’hui, ayant trouvé quelques appuis auprès de libéraux qu’il a pu aveugler comme un dresseur de serpents, il est en train d’affaiblir le MR de l’intérieur. Un peu comme il a fait au PSC à l’époque. Il est en train de reproduire le même comportement aujourd’hui. Il est temps de mettre le holà à cela ».

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Comme on le voit, au MR, c’est l’heure de vérité. Voilà qui va compliquer les calculs du duo Bart De Wever, Elio Di Rupo. Comment embarquer un sac d’embrouilles dans un futur gouvernement ? Et en plus un gouvernement qui va nous faire digérer des « vertes et des pas mûres » ?
C’est là que Di Rupo hésite à nous « flamandiser » afin de sauver, croit-il, le royaume.
Et si le MR se refaisait une santé à gauche en se reconstruisant dans l’opposition ? C’est bien possible, en somme, quand le petit peuple sentira passer la facture et les Bruxellois, le bradage de BHV !
Un monde renversé diriez-vous, le MR chipant des voix au PS après un éventuel passage de Di Rupo au gouvernement conçu par Bart De Wever ?
Pas tant que ça depuis que le PS est devenu un des piliers du capitalisme triomphant et prêt à tout pour sauver le royaume.
En route donc pour l’Olivier PS-Ecolo-CDH du grand dégraissage national et le triomphe des thèses flamandes.

8 juillet 2010

Eric Woert, collembole du pouvoir…

…a fait de l’humus pour la campagne de Sarkozy

Chaque jour en remet une couche.
Le pouvoir – c’est mauvais signe – est passé aux imprécations.
Tout est la faute de la gauche ! Elle fait le lit de Marine Le Pen, etc…
Aujourd’hui les barons de l’UMP ont passé un cap difficile à franchir.
Rejeter ce qui arrive sur la gauche, il faut le faire ! Parole, on les croirait déjà en campagne électorale !
Il est vrai que les quelques mots d’un Sarkozy « navré » puis « indigné » de ce qui mine le travail de Woerth (toujours excellent dans le rôle de l’honnête homme sali) ont déclenché chez ses affidés de la droite une surenchère qui ne pourra que grossir dans les prochaines semaines.
C’est que la tournure des événements fait « vilain vilain ».
L’affaire est à présent au cœur du pouvoir. Après le majordome, voici la comptable qui en a gros sur le cœur, après que l’avocat de Liliane Bettencourt l’ait accusée de vol de documents. Ah ! l’imprudent… indignée la comptable a vidé son sac. Et ce n’est pas triste. La milliardaire arrosait l’UMP généreusement, avant elle, son mari « Dédé », pour les intimes, arrosait aussi copieusement jusqu’à son décès en 2007.
La police a retrouvé les traces des retraits de la comptable à la banque, sur l’ordre de madame Bettencourt ou de son homme d’affaires, Patrice de Maistre.
Un autre que Woerth serait déjà interrogé, quasiment sûr de passer le reste de la journée en garde à vue.
C’est sans compter sur l’usage qui veut qu'un voleur ordinaire fasse d’abord de la préventive sur des faits mal établis et souvent sans preuve, alors que ces messieurs de Bois-Doré (Neuilly) peuvent dormir en paix, la conscience fort peu sensible aux questions qui relèvent de l’éthique.
C’est ainsi, nul n’y peut rien.
Mais, il faudra s’y faire et tant pis pour les inconditionnels de la droite qui vouent une haine farouche à tout qui est contre le fric et les passe-droits, qui rêvaient de mettre le karcher en action dans les banlieues, les voyous sont aussi à Neuilly. Ils sont partout dans cette fichue barque gouvernementale qui prend eau de toute part.
De quoi demain sera-t-il fait ?
Avec la rapidité dont vont les choses, personne n’en sait rien.
Après avoir traité la presse de presse de caniveau, Sarkozy qui avait décoché ses flèches au curare à Edwy Plenel, le talentueux journaliste du Monde, reconverti dans la presse en ligne « Mediapart », celui-ci a porté plainte. J’espère que toute la presse encore libre le soutiendra.
Voilà la majorité soutenant ce rôle d’indignation outrée, avec les accents populistes que naguère elle dénonçait chez les autres et qui sont devenus l’accent faubourien du seizième....
Frédéric Lefebvre va pouvoir y donner toute la mesure de son talent.

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Il faudra bien que le « plus honnête homme de France » (1) s’explique sur le financement de la campagne de Sarkozy, sur sa double casquette de trésorier de l’UMP et ministre du budget, puis ensuite branché sur la réforme des pensions, sans oublier sa femme qui croquait 13.000 euros par mois chez Bettencourt pour, selon l'homme de confiance de la patronne, faire peu de choses.
Cela fait beaucoup trop pour un seul homme, fût-il le plus honnête du monde.
Reste à savoir ce que vont faire la justice, avec le procureur Courroye proche du pouvoir et les barbouzes certainement déjà au travail pour effacer ce qu’il est possible d’effacer.
Décidément, ce procès – d’ailleurs reporté – entre la mère et la fille, pour les libéralités que la première eut pour « l’artiste » Jean-Marie Banier, dans une vocation de la milliardaire à jouer les Julien de Médicis, ce procès, répétons-le, semble lui-même devenu anecdotique, même si l’esthète parisien aurait reçu des dons pour plus d’un milliard d’euros, avec l’île d’Arros pour plus tard, et ce – bien entendu – en-dehors de toute déclaration aux impôts.
Comme on disait dans les kiosques au temps des feuilletons : suite au prochain numéro.
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1. Woerth fait penser à l’acteur français Aimos, décédé dans les années 45/50. Même regard un peu triste, même calvitie naissante et cette attitude générale de modestie que les « braves types » gardent sans le savoir, en toutes circonstances.

7 juillet 2010

Une affaire d’Etat.

Les journaux du jour : « L'ex-comptable de Liliane Bettencourt a affirmé qu'Eric Woerth aurait reçu en tant que trésorier de l'UMP la somme de 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007, dans une interview à Mediapart publiée mardi.Claire T. a été au service de l'héritière de l'Oréal pendant 12 ans et a quitté son service en novembre 2008. Elle disposait d'un accréditif pour retirer en liquide 50.000 euros par semaine à la banque. Elle affirme aussi que Nicolas Sarkozy, quand il était maire de Neuilly de 1983 à 2002 et "un habitué" de la table des Bettencourt, "recevait aussi son enveloppe". »
Ainsi depuis deux semaines, ce qui n’était au départ qu’un drame de famille entre la mère et la fille pour « le magot de la vieille », avec un François-Marie Banier, esthète et spécialiste de l’amitié intéressée en arbitre, voilà que la chose devient une affaire d’Etat.
Sarkozy et Fillon doivent être impatients de voir venir le 1er août, date des vacances de la plupart des Français.
Y arriveront-ils en se bornant à sacrifier deux secrétaires d’Etat, l’un pour son voyage en avion privé, l’autre pour avoir fumé des havanes sur le compte de la princesse ?
Le contre-feu sera-t-il suffisant pour stopper la débandade ?
L’affaire Liliane Bettencourt tourne à la catastrophe pour Eric Woerth, le ministre du travail.
Xavier Bertrand - s’en est-il rendu compte ? - a dit devant les journalistes voici quelques jours « …Eric Woerth, le plus honnête homme que je connaisse… etc… » .
Il est vrai que Woerth a une tête d’honnête homme comme on pourrait la rêver dans un conte de Charles Dickens. Mais, en avoir la tête est-ce suffisant ?
Si Xavier Bertrand en est a considérer que Woerth est le plus honnête homme qu’il connaisse, on pourrait se demander dans quel coupe-gorge il vit ?

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La droite française a bien des analogies avec la droite belge, en essayant de sauver la tête de Woerth et en niant contre toute évidence les accointances du ministre avec Liliane Bettencourt, dans l’évasion fiscale comme ministre de budget au moment des faits, et comme trésorier de l’UMP en alimentant les caisses électorales de l’argent de la richissime : obstination dans le mensonge, déclaration d’honnêteté, mépris du public, etc.
Devant les preuves qui s’accumulent, les témoignages de la comptable, du majordome et les silences accablants du fisc, franchement cette droite s’est adossée au mur et, en ne pouvant plus reculer, dévoile toute l’impudeur de ceux qui nient l’évidence.
Chose curieuse, la piétaille de droite, les petites gens assottés par les discours de la sarkozye, soutiennent cette position insoutenable avec la foi du charbonnier.
Voilà bien le caractère du militantisme, il ne s’appuie sur rien d’autre que la foi. Comme si croire dispensait d’avoir des raisons de croire, un peu comme en religion. Il y a les dogmes, aussi déraisonnables soient-ils, mais ils existent et le reste – même la vérité – n’est que mensonge.
Mais en politique, aller trop loin dans le dogme peut valoir la sanction de l’électeur.
Devant l’irréfutabilité de la vérité, même si elle est contrariante, ne vaut-il pas mieux de faire avec et de se trouver une nouvelle raison d’être ?
Tout est dans la recherche d’une « nouvelle vérité » puisque l’ancienne ne passe plus les faits et l’opinion publique.
Derrière Eric Woerth, c’est toute la réforme sur les pensions qui est en jeu.
On touchait presque au but : septembre, mois du dépôt de la nouvelle loi Woerth.
Sarkozy et Fillon étaient sur le point de faire aboutir au moins cette réforme-là, après avoir raté toutes les autres et avant la campagne de reconquête de l’électeur en vue de la réélection de Sarkozy en 2012.
Avouez que c’est râlant.
Ainsi débute en ce juillet en France une indignation qui passe de « vent fort » à tempête.
Ce n’est pas une tornade passagère qui fait quelques dégâts puis qu’on répare.
C’est plus profond que la droite ne le pense. Sarkozy qui était jusqu’à 2009, le plus fin stratège de France, paraît désemparé, défait. Ses réactions ne sont pas à la mesure du problème soulevé par la vision d’un Etat pillé par ses pairs.
Trop c’est trop, il n’est plus crédible.
Reste que la droite s’est parfois sortie de situations tout aussi scabreuses. L’opinion s’est comportée parfois comme un soufflé, du lait sur le feu. Cependant cette fois, la crise cruelle rappelle à tout le monde que les temps sont surtout durs pour les petits et que la France emprunte un milliard par jour et qu’il faudrait que cela cesse. Les corrompus qui sont au pouvoir veulent que cela soit le peuple qui trinque, et, pour une fois, le peuple uni (Sarko est descendu au-dessous de 26 % de popularité) souhaite que ce soient les riches qui prennent la plus grosse part de l’effort.
On ne s’écarte pas trop de l’affaire Woerth. On y est même en plein. Le drame pour la droite, c’est que ses dirigeants ne se rendent même plus compte de l’état de délabrement de la société française. Ils vivent comme avant, avec les belles manières et l’insouciance de l’Ancien régime. Ce faisant, ils se condamnent eux-mêmes.

6 juillet 2010

Au bal du président.

Le pouvoir est le but suprême que le politique tend d’atteindre afin de satisfaire à la fois son ego et son ambition, sur le prétexte du bien public. Les motivations qui l’animent sont un mélange d’altruisme et d’égocentrisme, le premier finit parfois par s’effacer complètement, par une longue descente de l’infime à l’infâme ; mais, pas toujours. Le politicien se rassérène souvent en s’illusionnant sur ses vertus, dans la plus parfaite méconnaissance de soi.
Se référer à l’altruisme pur est une position hypocrite. C’est en procédant du même faux principe dont on se croit pourvu, que l’on se présente à l’opinion publique « en toute humilité ».
Un homme politique est tout sauf humble ! Dès qu’il pose sa candidature, il reconnaît implicitement qu’il convient à la chose publique, bien mieux que ceux qui se présentent contre lui. Ce qui signifie qu’il est nécessaire de « se faire valoir », donc d’abandonner la modestie et l’effacement, afin de démontrer sa supériorité.
Il y a dans le jeu de celui qui ne veut pas se succéder à lui-même, une atteinte à l’intelligence de ceux qui l’y poussent. En effet, jouer le modeste et sembler croire qu’il en existe de meilleurs pour le poste et y accéder quand même, c’est bien mal servir une cause, puisqu’on prend la place de quelqu’un qui la servirait mieux !
Les candidats à l’élection sont de grands séducteurs.
Ne préfèrent-ils pas que nous les aimions d’abord, plutôt que leur politique ?
Les femmes entrent moins dans le schéma de la séduction personnelle, que la « bête de scène » que peut parfois être l’homme de tribune. Néanmoins, il existe quelques femmes dans le cas.
Plaire par la qualité de ses propres travaux, sans jouer d’une séduction personnelle, est assurément ce qui devrait être.
Au contraire, on voit tournoyer autour des tables d’un bal, d’une réunion d’arrière salle de café, sur les marchés publics, là où il est « intéressant » de se montrer, les élus ou les prétendants à l’élection, qui n’apportent le plus souvent que leur personne à défaut de projet.
Qu’est-ce qu’ils font, sinon une opération de séduction personnelle ?
La notoriété acquise saoule littéralement l’homme politique. Adulé dans un bain de foule, son visage se transforme, il irradie de plaisir et ce plaisir est communicatif. Il adore qu’on l’aime pour lui-même avant tout autre chose. Soudain la politique, ce qu’il représente, ce qu’il va faire devient secondaire, n’a plus de sens. Voyez Bart De Wever au moment des résultats de son élection : son regard brille, il lève les bras, il exulte, il se départit de sa froideur habituelle, il va de l’un à l’autre, embrasse les femmes, serre des mains. Ce n’est plus le même homme. Il participe à son triomphe… C’est César rentrant de Gaule, traînant derrière son char quelques chefs barbares qu’on exécutera le lendemain dans la liesse populaire, découvrant Rome en extase amoureuse.

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La popularité de Michel Daerden est son principal argument contre ses détracteurs. C’est elle que Michel Daerden a sans cesse à l’esprit quand on le « chipote » sur sa conduite. C’est elle qu’il a employée aux dernières élections pour se moquer d’un autre séducteur, Alain Mathot, battu par lui en voix de préférence aux élections du 13 juin.
Rare est celui dont le donjuanisme n’interfère pas dans la conduite des affaires publiques.
Les don juan de tribune ont évidemment de multiples aventures, comme tout qui se distingue de la foule de quelque manière que ce soit.
La notoriété est un laissez-passer dans les cœurs de midinette que certaines électrices conservent bien plus longtemps après qu’elles aient cessé de fêter Sainte-Catherine.
La presse bien renseignée reste discrète sur ce chapitre. Elle n’a garde d’alimenter les rumeurs et c’est tant mieux ainsi ; sauf que, parfois, la fréquentation insolite finit dans la tragédie ou le scandale de contrats signés hors des procédures légales.
La tendance nouvelle des séducteurs en politique bouleverse la donne, en ce sens qu’ils se médiatisent eux-mêmes !
C’est Michel Daerden qui pose en César face à sa fille fort peu vêtue, Sarkozy qui met en scène ses amours avec ses deux dernières épouses en guet-star.
Dans le domaine, on n’a encore rien vu.
A moins qu’une lame de fond populaire ne mette fin à ces mises-en-scène, nous ne sommes qu’au tout début de l’entrée de la politique dans le people.

5 juillet 2010

Les filles de Pasiphaé !

A force d’artifices en façade, cette société est parvenue à nous faire croire à son côté moral. Le travail, l’argent honnêtement gagné et des ministres intègres, se voulant être des exemples, ont forcément déteint sur l’opinion. Qui dit opinion entend les médias à l’affût d’occasions pour « rentabiliser » le papier, tout en étant en prise directe avec le pouvoir.
Aussi quand la nature reprend ses droits, c’est tout un travail de réappropriation du réel tellement à l’encontre de l’opinion, qu’il vaut mieux crier à l’horreur et à la monstruosité, plutôt qu’avouer ne rien connaître de la nature humaine.
Les tribulations érotiques de deux gardiennes de prison avec un détenu à la prison de Bruges ont défrayé la chronique de la semaine dernière. Auparavant, une autre gardienne « urgentiste » avait été démise de ses fonctions pour avoir « succombé » plusieurs fois à Adam G., d’une manière plus heureuse que le pauvre Joe Van Holsbeeck à la gare Centrale..
L’acte sexuel étant la chose la plus répandue au monde, ce que la presse et l’opinion ont retenu, c’est le passé judiciaire de ces don Juan enfermés. Comme si faire l’amour exigeait de part et d’autre de la bête à deux dos, un casier judiciaire vierge !
C’est bien mal connaître la psychologie des êtres, l’impérieuse nature des besoins et la fragilité des sentiments amoureux devant le caractère irrépressible des pulsions, puisque deux de ces gardiennes étaient mariées !
Comme l’a écrit en poète Boris Vian :
« J’voudrais pas crever
…Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres »
Rien n’est plus érotique qu’un endroit truffé d’interdits. Rien n’est plus excitant de s’adonner à un plaisir rigoureusement proscrit pour des raisons d’éthiques professionnelles.
Tandis que s’échauffaient les honnêtes gens sur l’abomination de la chose avec une crapule purgeant sa peine, personne n’a vu la faute contre l’esprit. Faut-il être bête pour entretenir une liaison avec un « subordonné », à fortiori un détenu, sur son lieu de travail ! C’est la seule faute qu’elles aient commise. S’il faut rendre responsable quelque chose, ce serait la bêtise.
Cela valait un licenciement, pas une citation à comparaître. Ce que le Parquet a bien compris en ne poursuivant pas.
Mais l’opinion ne l’entend pas de cette oreille. A force d’entendre les autorités lui prodiguer des conseils de bonne conduite, opposer à la nature humaine les plus méfiantes mesures pour contrôler le travail, dans la rue, à l’approche des banques, à l’intérieur des grands magasins, il semble au citoyen que ces contrôles soient légitimes et ne sont là que pour « l’aider » à canaliser ses pulsions, ses faiblesses ou ses brusques relâchements. Il finit par confondre ordre et désordre et il ne voit plus tout ce qu’il y a de faux dans la façon dont les Autorités le façonnent à leur manière, qui est à l’éthique, ce que l’emplâtre est à la jambe de bois.
Certes, ces représentantes de l’ordre travaillées par des pulsions dont elles ne purent contrôler l’ardeur, n’avaient pas l’œil assez critique braqué sur le criminel dont elles épongeaient les impatiences avec beaucoup d’application. N’en va-t-il pas ainsi dans la vie courante ?
Avec la culture par et pour l’argent, on a perdu le sens du tragique. On ne met plus en scène que des parvenus ou des gens qui aspirent à l’être. On s’est forgé une idée de « l’honnête » homme qui ressemble formellement au ministre Woerth. On oublie que le sens premier des êtres, c’est d’aimer et de haïr des femmes et des hommes qui meurent d’amour, qui tuent par amour.
Le langage du désir vient du fond des âges. Des charmantes chansons de Lesbos à peine ressuscitées par Louÿs, voilà un siècle, sont retombées dans l’oubli par la suite de la contemplation quasi exclusive de bandes dessinées par la jeunesse abonnée au plaisir solitaire.
On y décrivait les femmes ardentes et les hommes faibles. Alcée disait « Pure Sapho, j’ai quelque chose à te dire, mais la honte me retient » Et Sapho répondait « Si la honte ne te couvrait pas les yeux, tu dirais franchement ce que tu penses ».

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Il faudra quand même retenir qu’un « fin » psychologue interrogé sur le cas des matonnes n’a rien trouvé de mieux de dire qu’elles auraient pu céder à la pitié ! Elles ont tout simplement cédé à leur désir. Il suffisait pour cela de faire abstraction de la honte, ce qu’elles ont fait.
A croire aussi que les voyous déclarés tels, condamnés pour de longues peines, exercent une fascination qui magnifie chez certains êtres, les actes qu’ils ont commis. Pour autant les partenaires de ces abstinents involontaires ne sont pas toutes des délinquantes en puissance rêvant de coucher avec l’ennemi numéro 1 dont elles envient les exploits.
On ne saura jamais, par exemple, ce qui pousse quelques femmes à écrire des lettres d’amour à des individus aussi chargés de crimes qu’un Dutroux. De la même manière, il serait aisé à Michèle Martin qui sera libérée sous peu, comme le veut la loi, d’épouser en seconde noce qui elle veut parmi ses admirateurs.
C’est ainsi qu’est faite la société : un mélange disparate de genres si différents, que seul l’aspect physique peut qualifier l’ensemble d’humain. Pourtant se sont bien des hommes et des femmes, nos semblables qui ont été, qui sont et qui seront, ministres ou terrassiers, assassins ou matonnes.

4 juillet 2010

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2 juillet 2010

A Marianne, avec mes regrets.

C’est parti pour l’Europe. Nous y avons envoyé un lourd : Yves Leterme. En d’autres temps nous eussions dit « un poids lourd ». Ici, il ne s’agit que d’une spécialité belge : la lourdeur !
Voilà celui par qui Bart De Wever est arrivé, celui qui a passé plus d’un an a démissionné, puis à se réinstaller rue de la Loi, effarant parcours sans cohérence, sans qu’aucune initiative ait réussi. Et c’est cet homme qui va présider l’Europe !
On a raison de dire que Van Rompuy va avoir un boulevard pour enfin s’affirmer.
On se doute que les Etats membres vont ricaner par-dessous ; ce faisant, ils nous prendront pour des manches, quand ils apprendront que Leterme eut à certaine élection du passé, huit-cent mille voix de préférence !
C’est le petit Chastel à l’anglais incertain (selon son chef Didjé) qui a préparé la présidence. Il paraît qu’il a mis deux ans à peaufiner le nouveau trône de Leterme.
Le tombeur du PS de Charleroi a bricolé un concours, histoire de marquer la présidence par un logo. A défaut d’idées, il vaut mieux se rabattre sur les symboles.
Pas gêné du tout, le petit Chastel à propos de la bande de démissionnaires qui, en attendant Di Rupo-De Wever, fait comme s’ils n’étaient pas de passage.
On est organisé pour frimer ou on ne l’est pas. Ce n’est pas parce qu’on a foutu la merde dans un gouvernement belge qu’on va ficher en l’air les Institutions européennes.
Puisque le Chastel adore les concours, pourquoi ne pas faire un tournoi européen de belote ?
Ça permettrait aux joueurs d’éviter les mots qui blessent, les actions qui tuent, et puis avec Leterme qui a été si souvent capot, ce sera un bonheur de jouer contre lui.
L’inquiétude n’est pas dans la situation politique, encore moins dans la situation économique avec les casseroles que les pays associés trainent rapport à la dette, pour Chastel elle est dans la passation du relai, quand l’autre équipe sera fin prête pour fignoler tout ce qui n’aura pas été fait par Leterme et qu’elle ne fera pas davantage.
Chastel ne le dit pas, mais il espère que l’équipe présente pourra finir le mandat de six mois de présidence. Ce ne serait pas la première fois qu’on mettrait beaucoup plus de temps qu’une demi-année pour former un gouvernement.
De Wever ou pas, le gros de la NV-A ne se rend pas compte ce que c’est, d’être formateur en Belgique.
Quant au programme Chastel s’en fout. Il a tenu d’y associer tout le monde, c’est dire qu’en matière de consensus mou pour n’arriver à rien, la Belgique est spécialiste.
Pendant que la petite abeille laborieuse venue de Charleroi fait son miel au MR et au secrétariat d’Etat à la préparation de la présidence à l’Europe, Leterme doit voir avec une certaine satisfaction Marianne Thyssen éponger les erreurs qu’il a faites au CD&V.
La pauvre, elle n’aura pas fait long feu à la tête de l’équipe perdante de son parti. Et démissionner suite à un résultat dont elle n’est pas responsable, c’est ce qui s’appelle porter le chapeau pour la bande de crabes qui va désigner les « volontaires » prochains de la présidence du CD&V.
Quand on pense qu’une semaine avant les élections, Marianne faisait encore figure de Premier ministre possible !
Comme en tout, journalistes, analystes en politique, statisticiens et « particologues » se sont drôlement trompés !
Le CD&V tout maigrichon qu’il est devenu, s’est cassé en deux sous l’œil cynique de Leterme : le camp nationaliste de droite avec Kris Peeters, Tony Van Parys et Stefaan De Clerck et le camp Renders-Cortebeeck avec Steven Vanackere et Inge Vervotte en voltigeurs utiles.

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Ah ! c’est laid, ce que ces hommes on fait à une femme seule !
L’avouerai-je ?, j’ai eu comme un flash en me la remémorant sur la selle de son vélo au Gordel de l’année dernière… Elle était tout simplement magnifique ! (Femme à lunettes… etc…). J’étais prêt à tout : apprendre la flamand, épouser ses thèses nationalistes, faire un rempart de mon corps contre les brutes qui veulent la faire souffrir… Hélas ! la voilà qui rentre au bercail, modeste mère de famille, députée européenne quand même, donc à l’abri du besoin, mais ayant perdu le tragique des grands destins, ce qui pour Richard III était la condition essentielle « pour relation et + si affinité ».

1 juillet 2010

Socrate se tapait bien Alcibiade !

Le roi ne touche plus les écrouelles, certes, mais il est hautement préférable d’être atteint d’un cancer quand on est un personnage considérable, si l’on veut s’en sortir miraculeusement !
Le dernier cancer apprivoisé par la grâce divine des médias est celui d’Herman De Croo. Tout de suite le pays s’est alerté. C’est à force d’interviews chez lui et dans son parc que le cancer a reculé. C’était trop fort pour le crabe. Le personnage était trop connu !
Le public a respiré. Personne n’a retenu que le cadre de vie d’un homme voué essentiellement à la politique était, de manière indubitable, hautement meilleur que celui de la moyenne de ses administrés. On ne nous aura pourtant rien caché du bureau aux riches reliures, du parc aux frondaisons exquises, de la terrasse digne d’une villa de Carla Bruni au Cap Nègre……
Le cancer a-t-il apprécié ? A-t-il porté son attention sur une proie moins exposée à la ferveur populaire ? Si nous sommes dans le secret de nos malades illustres, nous ne pourrions l’être dans l’intimité de leurs métastases.
Avec les journalistes de la bonne information, nous avons tremblé que le cancer nous privât d’un homme aux hautes qualités télévisuelles, au bagout intarissable, le défenseur le plus populaire de la dynastie, après Di Rupo !
Pendant la période estivale et en attendant qu’un nouveau cancer décelé à temps pût brûler sous les feux de l’actualité, puis s’éteindre sur une autre personnalité, pourquoi ne pas rappeler d’anciens événements vaguement retranscrits dans la mémoire collective ?
Par exemple l’incendie des Magasins de l’Innovation qui fit quelques centaines de morts. Eh bien, du temps qu’elle était princesse, la reine Paola y avait été quelques fois suivies d’une cohorte de journalistes. Il doit bien rester quelques photos dans les placards ? A-t-on réfléchi que si elle y était allée le jour de l’incendie, elle aurait pu y rester ?
Que voilà un beau scoop d’été ! Et qui touche nos Princes, puisque Laurent en 67 n’avait que quatre ans ! On se souvient du roi Léopold, le bras en écharpe, suivre à pied le convoi d’Astrid ! Que d’émotions pourraient rejaillir à la pensée qu’on aurait pu avoir un remake en 67, avec Albert ?… N’est-ce pas un scoop pour ce temps de canicule ? En plus cela enragerait Bart De Wever qui, à part un Flamand sur trois et Di Rupo, est détesté par tout le monde.

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La fonction journalistique a beaucoup perdu de nos jours.
Elle n’est plus évidente ! L’expression gazetière de la joie de vivre est une dernière tentative pour retrouver des jours meilleurs.
Nous vivons la culture vuvuzela. C’est nouveau, c’est bruyant ; mais, cela nous offre la possibilité de faire semblant de réfléchir tout en ne réfléchissant pas. En vuvuzelant les chroniqueurs poursuivent à bon compte le droit d’écrire tous les matins et d’assister heureux à la vie extraordinaire de nos élites.
Nous les lisons gratuitement sur le NET ; ce qui nous permet d’inciter les autres à acheter les journaux, donc de faire une bonne action, sans débourser un centime !
Dans le même état d’esprit, nous ne pouvons que nous féliciter de la chance que nous offrons aux Afghans de se libérer des Talibans, comme nous avons délivré l’Irak de Saddam Hussein.
Sauront-ils la saisir ?
Si l’OTAN se replie un jour en désordre de ces contrées lointaines, nous pourrons toujours dire que dans le cadre de la stratégie militaire, nous nous replions en bon ordre, parce que nos troupes ont rencontré une résistance imprévue et que les Afghans ne sont pas encore prêts à recevoir la haute culture occidentale, qu’ils ne méritent pas, du reste, et de ressortir, éventuellement, tous les dossiers de corruption d’Hamid Karzaï, tenus en réserve.
Cette expérience ne pourrait qu’avoir d’heureuses conséquences pour l’avenir.
La pollution de BP des côtes américaines dans le golfe du Mexique, est un grand moment de solidarité internationale ! Et puis c’est l’occasion de faire de la pub pour l’écologie
Douze nations se sont proposées pour aider les riverains à décrasser leur côte. D’ici à ce qu’un fabricant de boîtes de conserve trouve le moyen de faire de l’anchois au mazout, comme Pagnol en faisait des Tropiques, nous voilà avec une spécialité bienfaitrice supplémentaire !
Dans le duel Mathot Daerden pour la prééminence au PS de Liège, n’est-ce pas la perquisition à l’administration communale de Seraing qui fit un report de voix non négligeable du joli cœur à l’ivrogne ? Ce qui fit perdre au premier le bénéfice d’une belle gueule !
Ce système d’informations fonctionne en été et en périodes électorales, en-dehors de ces joyeuses occasions, l’information sans ornementations et diaprures est sinistre et tellement insipide qu’il est impérieux d’étendre l’autre à l’année. Ils vont s’y employer dès septembre.
On ne devra plus à la rentrée attacher de l’importance aux déclarations officielles ennuyeuses. Il serait anormal que le duo d’enfer, Di Rupo De Wever, fût pris en flagrant délit de holduper nos portefeuilles, quand l’avenir du pays est en jeu.