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Eric Woert, collembole du pouvoir…

…a fait de l’humus pour la campagne de Sarkozy

Chaque jour en remet une couche.
Le pouvoir – c’est mauvais signe – est passé aux imprécations.
Tout est la faute de la gauche ! Elle fait le lit de Marine Le Pen, etc…
Aujourd’hui les barons de l’UMP ont passé un cap difficile à franchir.
Rejeter ce qui arrive sur la gauche, il faut le faire ! Parole, on les croirait déjà en campagne électorale !
Il est vrai que les quelques mots d’un Sarkozy « navré » puis « indigné » de ce qui mine le travail de Woerth (toujours excellent dans le rôle de l’honnête homme sali) ont déclenché chez ses affidés de la droite une surenchère qui ne pourra que grossir dans les prochaines semaines.
C’est que la tournure des événements fait « vilain vilain ».
L’affaire est à présent au cœur du pouvoir. Après le majordome, voici la comptable qui en a gros sur le cœur, après que l’avocat de Liliane Bettencourt l’ait accusée de vol de documents. Ah ! l’imprudent… indignée la comptable a vidé son sac. Et ce n’est pas triste. La milliardaire arrosait l’UMP généreusement, avant elle, son mari « Dédé », pour les intimes, arrosait aussi copieusement jusqu’à son décès en 2007.
La police a retrouvé les traces des retraits de la comptable à la banque, sur l’ordre de madame Bettencourt ou de son homme d’affaires, Patrice de Maistre.
Un autre que Woerth serait déjà interrogé, quasiment sûr de passer le reste de la journée en garde à vue.
C’est sans compter sur l’usage qui veut qu'un voleur ordinaire fasse d’abord de la préventive sur des faits mal établis et souvent sans preuve, alors que ces messieurs de Bois-Doré (Neuilly) peuvent dormir en paix, la conscience fort peu sensible aux questions qui relèvent de l’éthique.
C’est ainsi, nul n’y peut rien.
Mais, il faudra s’y faire et tant pis pour les inconditionnels de la droite qui vouent une haine farouche à tout qui est contre le fric et les passe-droits, qui rêvaient de mettre le karcher en action dans les banlieues, les voyous sont aussi à Neuilly. Ils sont partout dans cette fichue barque gouvernementale qui prend eau de toute part.
De quoi demain sera-t-il fait ?
Avec la rapidité dont vont les choses, personne n’en sait rien.
Après avoir traité la presse de presse de caniveau, Sarkozy qui avait décoché ses flèches au curare à Edwy Plenel, le talentueux journaliste du Monde, reconverti dans la presse en ligne « Mediapart », celui-ci a porté plainte. J’espère que toute la presse encore libre le soutiendra.
Voilà la majorité soutenant ce rôle d’indignation outrée, avec les accents populistes que naguère elle dénonçait chez les autres et qui sont devenus l’accent faubourien du seizième....
Frédéric Lefebvre va pouvoir y donner toute la mesure de son talent.

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Il faudra bien que le « plus honnête homme de France » (1) s’explique sur le financement de la campagne de Sarkozy, sur sa double casquette de trésorier de l’UMP et ministre du budget, puis ensuite branché sur la réforme des pensions, sans oublier sa femme qui croquait 13.000 euros par mois chez Bettencourt pour, selon l'homme de confiance de la patronne, faire peu de choses.
Cela fait beaucoup trop pour un seul homme, fût-il le plus honnête du monde.
Reste à savoir ce que vont faire la justice, avec le procureur Courroye proche du pouvoir et les barbouzes certainement déjà au travail pour effacer ce qu’il est possible d’effacer.
Décidément, ce procès – d’ailleurs reporté – entre la mère et la fille, pour les libéralités que la première eut pour « l’artiste » Jean-Marie Banier, dans une vocation de la milliardaire à jouer les Julien de Médicis, ce procès, répétons-le, semble lui-même devenu anecdotique, même si l’esthète parisien aurait reçu des dons pour plus d’un milliard d’euros, avec l’île d’Arros pour plus tard, et ce – bien entendu – en-dehors de toute déclaration aux impôts.
Comme on disait dans les kiosques au temps des feuilletons : suite au prochain numéro.
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1. Woerth fait penser à l’acteur français Aimos, décédé dans les années 45/50. Même regard un peu triste, même calvitie naissante et cette attitude générale de modestie que les « braves types » gardent sans le savoir, en toutes circonstances.

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