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30 juin 2010

Match making

- Allô, Adrien ?
-Est-ce que j’ai une gueule à m’appeler Adrien ?
-Je ne sais pas. Je ne vous ai jamais vu.
-D’autant mieux, puisque vous ne me connaissez pas.
-J’ai dû faire erreur.
-C’est ça.
-Allô, ne quittez pas. On vous passe votre correspondant.
-Pourquoi voulez-vous que je ne quitte pas ?
-…/…
-Quel correspondant ? Celui du FBI ?
-…/…
-Allez, salut !
-Allô, vous êtes bien José Goujon ?
-Non. C’est Antoine Styr.
-Ah ! bon.
-Allô, vous êtes bien Antoine Styr ?
-Puisque je vous le dis.
-Vous avez gagné une caisse de vin de Bordeaux.
-C’est Goujon l’ivrogne…
-…/…
-Tiens, on a raccroché.
-Allô, c’est toi mon Pierrot ?
-Non, mais vous avez une voix d’amoureuse.
-Je ne vois pas le rapport ?
-C’est bien dommage.
-Excusez-moi de le tromper… pardon de m’être trompée.
-Lapsus révélateur !
-Est-ce que ça vous regarde ?
-C’est à voir.
-C’est tout vu.
-Allô, la caserne des pompiers de Jambe ?
-Oui !
-C’est pas ça qui vous en fera une belle…
-Allô !
-C’est toi Jean-Nicolas ?
-Non, c’est la friteuse qui s’est enflammée.
-Ici, c’est la femme d’ouvrage de Mathilde. C’est une blague ?
-Non, c’est sérieux.
-Alors vous faites erreur ! Allais, Jean-Nicolas, fait pas le con…
-…/…

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-Ici madame Merdoyan, vous avez une minute ?
-Je sais ce que tu vas me dire. Mais je n’y suis pour rien…
-Vous direz ça à mon mari.
-Mais enfin Isabelle.
-Je ne veux plus vous voir.
-Alors, pourquoi m’appelles-tu ?
-Pour vous dire que c’est inutile que vous m’appeliez encore. Et puis ne me tutoyez pas !.
-Vous m’appelez pour que je ne vous appelle plus !
-Parfaitement. Et je vous appellerai tant que je veux pour vous dire que vous ne m’appeliez plus.
-Henri sait tout ?
-C’est moi qui le lui ai dit.
-Pourquoi ça ?
-Parce qu’il a vu au compteur de la voiture que je ne pouvais aller que chez vous le mercredi.
-Et alors ?
-Je ne veux pas gâcher mon ménage.
-Mais, vous n’aviez pas besoin de le lui dire, puisqu’il l’avait vu au compteur !
-Ça ne fait rien. D’autant que ça ne vous regarde plus.
-Isabelle !
-…/…
-Allô, Javeaux d’Amay ?
-Non. C’est Simonet d’Esneux.
-J’aurais bien voulu parler à Serge Kubla.
-Le MR n’est pas ma tasse de thé.
-Je m’en fous.
-C’était pour quoi ?
-Je voulais lui dire que je l’encule !
-Qui ? Javeaux ?
-Non. Alain Mathot…
-Bref, vous ne savez pas et vous me faites perdre mon temps…
-Dis-le à qui tu veux de ma part…Je les encule tous, comme ça t’auras que l’embarras du choix. Et toi, je te pisse à la raie…
-…/…
-Je voudrais parler à Emile Zola, s’il-vous-plaît.
-De la part de qui ?
-Landru de Laroche.
-C’est pour quoi ?
- Pour savoir si ma cuisinière est réparée ?
-Pour le moment, il est chez Dreyfus. Il le réhabilite.
-Qui ? Dreyfus ?
-Non. Le toit.
-Allô, vous pouvez demander à votre mari de ne pas passer et repasser devant la fenêtre en caleçon, s’il-vous-plaît, j’ai deux enfants, moi madame.
-Mon mari ? Il n’est pas chez moi. Il est parti cet après-midi porter une commande à une cliente.
-Je téléphone bien à la poissonnerie Yvon Visserij ?
-Oui.
-Sa camionnette est bien devant chez moi, avenue des Tilleuls, et c’est bien lui que je vois en caleçon ?
-Peut-être bien, mais nous habitons au-dessus de la poissonnerie, rue des Martyrs-Sénégalais…et sa cliente habite justement rue des Tilleuls…
-Ô pardon ! je crois que j’ai gaffé.
-…/…
-Allô, Jean-Marc ?
-Non, non, non, Jean Marc, il est parti… Y a plus de Jean-Marc. Kapout Jean-Marc… Merde !... envolé… disparu ! Capito ?

29 juin 2010

Elio en juillet, facture en septembre…

C’est toujours pendant les vacances d’été que se font les mauvais coups sous forme d’augmentation des impôts et diminution du pouvoir d’achat par blocage des salaires. La tendance des Etats membre de l’Europe pour combler les déficits, est une nouvelle « Thatcherisation » qui vise à casser l’assurance sociale et raboter les avantages acquis.
Là-dessus une petite pincée de TVA, et le tour est joué.
La France devrait servir de poisson pilote à notre gouvernement dès qu’il sera formé, vers septembre - octobre.
A Paris, on attend que les beaufs se carapatent au camping des flots bleus pour saigner les cons.
Eric Woerth, le ministre chéri de Sarkozy s’y entend à merveille. Il est de l’école de la plus riche de France, madame Betancourt. On peut dire que s’il sait jongler avec les chiffres de l’évasion fiscale, grâce au talent de son épouse, il s’y débrouille comme renard en poulailler pour vider la basse-cour. La gauche s’émeut d’une collusion possible de Woerth avec quelques milliardaires français. Les vieilles rentières se félicitent d’avoir un si bon ministre à l’air si honnête !
Woerth s’est fait une gueule d’honnête homme et on ne voit que lui partout…
Je l’ai toujours dit, qu’il fallait se méfier des honnêtes gens. Nous en avons un chez nous, qui en plus se dit « humble » à tout bout de champ… Ce sont les pires…
A vrai dire, Woerth n’est pas encore le mouton noir de la droite. Il faudra attendre une éventuelle inculpation et encore, Woerth doit être un orfèvre dans l’art de la présomption d’innocence.
Heureusement nous sommes sauvés par le gouvernement Leterme en affaires courantes.
Il aura beau plastronner à l’Europe dont la Belgique prend la présidence, il ne peut pas faire le petit jeu de Woerth et nous mettre à ras de terre en nous piquant notre portefeuille pour que nous épongions les trous : pension, sécu, etc.
Pour revenir à Sarko et ses casseurs,, indépendamment de l’âge de la retraite, voilà que Woerth s’attaque aux fonctionnaires dont il veut geler les revenus pendant trois ans ; mais pas tous les fonctionnaires, évidemment, puisque les préfets et certaines hautes catégories verront leurs primes et leurs salaires augmenter !
Les Français devaient s’y attendre, puisque c’est au Fouquet’s avec ses amis les plus fortunés de France que Sarkozy s’est empressé d’aller fêter sa victoire lorsqu’il fut élu président de la république, tournant déjà le dos – dès le premier jour - à ceux qui l’avaient élu !
Pour nous, pas de hold-up social pour cause de la liquidation Leterme. C’est toujours ça !...
Nous avons deux mois de bons !
Merveille, nous allons pouvoir naviguer sur notre canot gonflable à dix mètres du rivage !
Nous ne nous attendrons au coup de fusil qu’à l’auberge « le postillon des flots », malgré l’abaissement de la TVA dans l’hôtellerie. Nous râlerons un peu, et ce sera tout.
Attention ! le second coup d’arquebuse, celui de septembre-octobre nous étendra raides !.... Le gouvernement formé, le premier ministre, à peine nommé, se vengera à la rentrée de notre relative tranquillité.
Là, nous verrons Di Rupo, le socialisme, aiguillé par Bart De Wever, exalter la nécessité de l’effort en présentant la redoutable facture (Exhibée par un socialiste, l’élite croit qu’elle passera mieux !).
Jusqu’à présent, le calcul s’est révélé juste.
La droite attend, pour nous dépouiller, que la gauche soit aux manettes.

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Il suffira en septembre que Laurette Onkelinx dise que sans les rosés cela aurait été pire. L’électeur de base est aussitôt satisfait. Le mot magique « pour le pays » prononcé, il est heureux.
C’est fou comme on croit ce qu’ils nous disent quand ils enveloppent la merde dans du papier à la couleur de la Maison du Peuple !
Comme nous avons tous voté pour l’homme aux acouphènes, les banquiers vont pouvoir faire leur petit tour du monde en première classe et nous revenir fin octobre, l’âme légère et le corps bronzé, le bon Elio aura travaillé pour eux !
Reynders n’aura que ce qu’il mérite. Il n’a pas fait assez dans le social pour être crédible chez les banquiers.
Devenu marxiste, il doublait Elio sur sa gauche !... Didjé courtisé par les élites, les Michel étaient sur le cul !...
Evidemment, quand on a l’aigle de Mons comme adversaire, en cas de rivalité, on voyait très bien Elio échangé son nœud papillon contre un col Mao.

28 juin 2010

L’ambitieux se repaît de la soumission.

De projets austères en pochades désinvoltes, les chroniques jetées au vent n’ont que le mérite d’avoir été écrites en liberté, « pour le plaisir » comme dirait le chanteur.
J’ai étrillé le parti socialiste plus qu’à son tour. Si bien qu’un nouveau lecteur croirait ouvrir le site d’un enragé polémiste de droite. Le même acharnement a poursuivi le MR, quoiqu’entrepris par le même homme.
S’il y a cependant une chose que j’eusse aimé exprimer, c’est le regret de voir l’évolution de cette société à cent lieues de ce qu’elle aurait dû être.
L’idée démocratique est dénaturée, bafouée, trompée dans la société actuelle. La plupart des gens vivent dans la croyance d’idées fausses.
Nous avons fait un choix le 13 juin, guidés par cette fausseté au bout de notre crayon électronique, sans aucune possibilité d’élire un représentant qui nous représentât mieux que ceux qui s’offraient à nos suffrages.
Est-ce ainsi que va la démocratie ?
La démocratie, selon les auteurs de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, est une des formes simples de gouvernement, dans lequel le peuple en corps à la souveraineté.
Cette formule est très fortement contestée aujourd’hui et pour cause, car cette vision de l’art de vivre ensemble suppose une simplicité à l’antique des mœurs et des relations sociales. Or, notre modernité conjointement au progrès des techniques et donc des besoins, nous écarte chaque jour davantage de la rusticité de la définition encyclopédique. Il faudrait trouver un autre mot que « démocratie » pour définir dans quel régime nous sommes.

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Les « élites » se sont faites à l’idée que le « progrès » engendré par les techniques, s’il a grandement favorisé l’existence du plus grand nombre a, en même temps, étouffé les sentiments de fraternité et d’interdépendance des hommes. Si bien que l’exigence de la raison, chère à nos économistes et politiques, induit une méfiance évidente à l’égard des autres.
La probité, le sérieux et l’altruisme de nos élites sont en cause.
Comme il fallait bien soutenir que le peuple soit incapable de se diriger avec sagesse, on n’a laissé à celui-ci que la capacité de choisir ses représentants.
En réalité les gens que nous élisons ne font pas la politique qu’ils sont censés faire. Cela se traduit dans tous les programmes de gouvernement, comme la construction de l’Europe qui n’a rien à voir avec ce qu’aurait voulu les Européens.
Les élections servent à légitimer un pouvoir qui n’a plus rien à voir avec une volonté populaire quelconque.
Nous votons pour des privilégiés, dont nous ne sommes pas sûrs qu’ils ne fassent pas le contraire de ce que nous attendons d’eux.
Nous vivons dans un état de frustration complète. L’incapacité dans laquelle nous sommes de pouvoir traduire notre frustration par un acte politique nous fait baisser les bras.
Cela s’appelle la démocratie confisquée. On en arrive à toutes les confusions et tous les amalgames.
Toute décision est relativisée par le sentiment d’un abus de pouvoir, l’illégitimité parfois, l’inadéquation à la volonté populaire, le sentiment qu’elle est dictée par des pouvoirs occultes économiques et la spéculation des élites. Le seul exemple se vérifie en Grèce où le peuple paie la facture d’une gabegie et d’un laxisme dans lesquels il n’est pour rien, alors qu’il sort à peine d’une saignée « pour sauver les banques », industrie autrement coupable et qui s’est empressée aussitôt que redressée à spéculer contre son sauveur.
Enfin, la situation générale de délabrement et cette pauvreté renaissante en Europe ne sont que l’œuvre de ses dirigeants. Comment se fait-il que produisant de plus en plus, nous en soyons arrivés là ? Et qu’au lieu de progresser, nous régressions au point qu’un travail honnête ne puisse plus nourrir décemment une famille ?
Et ce sont ceux qui ont failli, qui se sont trompés, qui nous conduisent à la ruine, à l’inflation, au désastre final, qui se présentent devant nous avec leurs bilans trafiqués et qui vont faire un gouvernement !
Quelle étrange chose que le goût du pouvoir, pour le pouvoir. Et comme dans les démarches du nouveau duo Di Rupo – Bart De Wever, on peut lire cette ambition qui se fait humble, afin de mieux nous en cacher la monstruosité.

26 juin 2010

Léonard écope.

Voilà un des tout premiers privilèges de la société belge qui tombe dans le caniveau, celui de l’Eglise apostolique et romaine : un Etat dans l’Etat, depuis 1831.
Les perquisitions menées au siège de Malines et dans les sacristies de l'Eglise sont les derniers avatars d’une institution qui avait cru pouvoir envoyer ses prêtres pédophiles dans des cellules de moine plutôt qu’à Lantin, dans des cellules laïques !
Sans vouloir dire que la justice s’est accélérée avec bonheur, les gens d’église se font rappeler à l’ordre par une magistrature qui entend démontrer qu’il n’y a qu’un Droit qui compte, supérieur au droit canonique.
Même si la Justice boitille avec le bandeau sur les yeux, ce qui la pousse d’instinct du côté des puissants, il faut croire que l’Eglise n’impressionne plus du tout et qu’elle a fini par lasser les riches qui se sentent à même de maîtriser les pauvres sans elle.
La déchristianisation de la Flandre est pour quelque chose dans le triomphe de la NV-A ; l’est-elle aussi dans la liberté soudaine que prend la justice de fouiller dans les armoires à chasubles et dans les tiroirs de l’archevêché ?
Si les dossiers de prêtres pédophiles qu’elle gérait en bonne mère de famille sont gratinés, il y a beaucoup de soutanes qui vont passer de mauvaises nuits, le temps pour le juge Wim De Troy de séparer le bon grain de l’ivraie.
Comme on évite de mettre un pédophile à la tête d’une colonie de vacances, il vaudrait mieux qu’un abbé, qui à tendance de trop aimer la jeunesse, ne soit pas le directeur d’une chorale du genre des petits chanteurs à la croix de bois.
C’est tout le drame de l’église qui se dit ouverte à tous et y compris à la jeunesse en péril, d’attirer en son sein des hommes qui ont certes la vocation à servir dieu, mais qui y ont été également conduit par leur démon intérieur, à se servir aussi des autres pour eux-mêmes.
Que dans son éditorial au « Soir », Marc Metdepenningen tempère l’acte judiciaire d’un commentaire selon lequel « L'Eglise n'est pas plus polluée par ses pervers que la société en général. », c’est un avis que je ne partage pas, tout en donnant acte que tous les prêtres évidemment ne sont pas pédophiles. Et ce pour plusieurs raisons.
La première touche justement au magister même. L’église a toujours été indulgente pour ses prêtres dans ces sortes d’affaire. La croyance en la rémission des péchés par la pénitence et la repentance, de sorte qu’ensuite la grâce divine « protège » de la récidive, est une merveilleuse couverture pour le pervers actif.
La deuxième touche au fameux débat sur le célibat des prêtres. Qu’on le veuille ou non, l’assouvissement des pulsions, même contrariées par le fait d’un coït non désiré, mais pourtant libérateur, est un exutoire. Il assoupit les instincts en diminuant l’appétit. Cela est vrai pour beaucoup, mais, hélas, pas pour tout le monde. Les pédophiles dans l’église ne sortiraient pas tous « assagis », mais leur nombre serait en forte décroissance.
Enfin, la mixité dans le sacerdoce permettrait aux femmes d’entrer davantage dans l’éducation qui touche à la jeunesse. Et tout le monde sait que s’il y a des perverses, par rapport aux pervers, elles sont rarissimes dans la pédophilie active.

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L’erreur de Mgr Léonard c’est d’avoir perpétué la loi du silence de Mgr Danneels. C’est aussi d’avoir suivi la règle du Vatican de « l’omerta » donnant à croire aux Eglises touchées que le pape ait encore aujourd’hui autant d’influence qu’il en avait jadis sur les gouvernements d’Europe.
Cette naïveté aussi de l’Eglise d’aller répandre partout la nouvelle (qui n’en n’est pas une puisqu’elle existe depuis dix ans !) d’une Commission d’éthique chargée de statuer en interne sur la qualification pénale et de la prescription des faits rapportés.
Ainsi, Mgr Léonard et ses substituts s’arrogeaient le pouvoir d’estimer l'état de non-récidive des prêtres dénoncés, sans aucun mandat de la part de la Justice et sans la qualité même d’un spécialiste, en la matière un médecin psychiatre.
Il est vrai que le « coup » aurait réussi en d’autres temps.
Comment imaginer que l’Eglise allait pouvoir gérer ses dossiers, en ne transférant que les cas qu’elle estimait « graves » au procureur du roi ?
C’est ce qu’imaginait jusqu’avant la perquisition, le président de la Commission créée par l'Eglise, Peter Adriaenssens. Avant d’arriver à la descente de police, il aura fallu que le ministre de la justice « gomme » les scrupules de certains hauts magistrats, afin que l’institution qu’ils représentent reprenne ses droits.
Il y a encore beaucoup à faire, en ce pays, pour que la justice soit égale pour tous. Un pas a été fait. C’est toujours ça.

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25 juin 2010

Retour du Florentin.

Elio Di Rupo n’a pas que des acouphènes. Il doit avoir quelque part des relâchements aussi de la mémoire, qu’en termes délicats de médecine on pourrait appeler acousmatagnosies. Cette surdité mentale s’est encore vérifiée cette semaine.
Bart De Wever qui était jusqu’au 13 juin l’homme à abattre, dont on ne disait jamais assez son républicanisme flamingant, est devenu soudain l’homme fréquentable, celui qui convient à la Belgique du futur. A tel point que l’Aigle de Mons en veut pour au moins vingt ans !
Ça tombe bien, c’est à peu près le temps qu’il faudra à Bart pour mettre sur pied sa République de Flandre.
…Et le restant des caïds du PS de suivre avec abondance de superlatifs, les évolutions sémantiques du Prince, tel que Machiavel le voyait jadis à Florence !
Elio est la réincarnation de Laurent le Magnifique, point d’orgue et fin du quattrocento.
Il a fallu attendre l’ère De Wever pour voir le retour du Florentin !
Bart a véritablement ensorcelé Elio. Il a suffi que le Flamand laisse tomber qu’il ne briguerait pas la place de premier ministre !
Ainsi, ce sera un premier ministre francophone qui aura l’honneur d’ouvrir le pouvoir à ceux qui n’attendent que l’occasion de le détruire.
Dans le fond, ce que j’en dis… c’est dommage que la pioche soit dans d’aussi mauvaises mains.
Les gens simples, ceux qu’on ne consulte qu’une fois de temps en temps, n’ont pas cette absence de mémoire. Ils croient ce qu’on leur dit à condition de ne pas changer de version tous les 36 du mois.
A force de se contredire, nos hardis pionniers de la Belgique nouvelle sont devenus inintelligibles. Résultat, le public ne croit plus à rien. Et à une époque où croire est de plus en plus indispensable à la crédibilité des partis, on va droit dans le mur.
L’homme aux acouphènes aurait intérêt à suivre les conseils de Robert Hossein qui, depuis qu’il est équipé, repasse en boucle « Caroline chérie », qu’il n’avait pu ouïr depuis trente ans !
C’est sans importance. Le PS est redevenu le « gros » parti de Wallonie. Il restera toujours bien assez de gogos pour applaudir, dès septembre, l’accomplissement du rêve d’Elio.
Cette évolution rapide des personnels suprêmes est passée par-dessus les origines de la NV-A, bourgeon gémellé avec le Vlaams Belang de la Volksunie, oublié l’homme à abattre, l’infréquentable De Wever, ami des anciens activistes de la deuxième guerre mondiale. C’est dire comme on a tort de prendre tout au pied de la lettre, quand on nous le dit d’en haut.
Le président de la NV-A est passé de la catégorie « banni de l’histoire » à celle des « personnes à recommander ». C’est comme si on apprenait que Michel Daerden entretiendrait une liaison amoureuse secrète avec le fils Mathot et que, d’un commun accord, ils diraient tout à la presse people !

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Le bon Bart a établi son staff de consultants à la Chambre, c’est commode pour recevoir les hommages de ses nouveaux amis. Armand De Decker, Charles Picqué, Rudy Demotte ne jurent plus que par lui. Olivier Maingain a bien raison de raser les murs, même que le bel Armand s’est étonné au MR que ce « punais » existât encore.
C’est qu’au MR, comme on n’est pas sûr d’en être, on reste moins exubérants, d’autant que le cas Reynders est à l’étude. Gérard Deprez revit en cette période de fronde. Il fait remarquer à qui veut l’entendre que madame Thyssen du CD&V a tiré logiquement les conclusions qui s’imposaient, en présentant sa démission au sein de son parti.
Di Rupo s’est surpassé dans son interview à Sud-Presse. Son tempérament italien lui est revenu en « toute humilité », on aurait cru entendre Mazarin à la cour de Marguerite d’Autriche ! A propos de Bart : "Il a vraiment la volonté de travailler sérieusement, c’est une volonté que je partage avec lui. Je n’ai rien vu qui me fasse douter de sa confiance. [ ] Jusqu’à présent, j’ai l’impression que le dialogue est ouvert, franc. Je n’ai pas de signaux que sa volonté soit de créer des problèmes. Au contraire, j’ai l’impression qu’il veut jouer un grand rôle, non seulement en Flandre mais aussi pour tout le pays."… "Rien de ce qu’il dit ou fait n’éveille ma méfiance." Oui, mais ce Bart De Wever n’a-t-il pas mené campagne contre le PS, contre Elio Di Rupo ? "Le passé, c’est le passé. La page est tournée, le plus important est d’arriver à un accord avec la N-VA et les autres partis."
Comme on voit, le socialisme à la Belge qui n’allait déjà pas bien avec le libéralisme mondialisant à la Reynders et les banquiers voyous, s’est acoquiné depuis avec la droite fasciste flamingante sans vraiment aucune honte.
Comme dirait Malaparte « Chassez le Badoglio, il revient au galop », d’ici à ce que Di Rupo rewrite l’affaire des Fourons pour « de Standaard »…

24 juin 2010

Le Grand Jacques chez Madame Irma !

En 1998, Jacques Attali a écrit le dictionnaire du XXIme siècle.
Deux ans avant le millénaire, le grand Jacques savait déjà comme nous serions, engoncés dans un début de siècle que, s’il ne l’avait pas prédit désastreux d’emblée, il le suspectait quand même de n’être pas fameux.
Certes, il n’avait pas prédit la crise de 2008, l’attaque des fonds souverain de la Grèce par la flibuste de l’économie. N’est pas Mathieu Laensberg qui veut, ce sont surtout nos viandes qui l’intéressaient, un peu comme son alter ego de droite, Alain Minc.
Quand on est chasseur de primes, on ne se refait pas.
L’Homme ! Voilà de la belle matière à prédication, nos faucons extralucides s’y cramponnent drôlement à l’homme. Ils en ont la spécialité exclusive !
Comme tous les économistes, Attali s’est voué à l’étude de la matière vivante ! Son inquiétude est pour notre avenir. Pas le sien, non, il pourrait vivre cent fois nos vies, comme Alain Minc, avant de manquer de quelque chose.
Notre avenir, selon le grand Jacques, le préoccupe énormément. Il nous voit très mal parti, quoique des gens avisés serrent pour nous les boulons de l’économie. Il paraît que nous ne prenons pas garde à la charge financière que nos petits enfants devront supporter à cause de nous.
Nous sommes des imprévoyants, des cigales !
Dans ce constat, le grand Jacques fait comme si nous étions responsables de tout, et nos dirigeants de rien ! Une vraie démocratie, en quelque sorte, que Jacques vient d’inventer. Le peuple est aux commandes, et si ça va mal, c’est entièrement lui le fichu maladroit ! C’est oublié un peu vite le système par délégation qui permet aux mariolles de se faire du blé sur nos dos chétifs, afin que nous puissions comptabiliser les soucis entre pauvres…
Donc en 98, notre pythonisse nous prédisait qu’en 2010 nous ne serions vieux qu’à partir de 80 ans et que nous refuserions de partir à la retraite trop tôt, attendu que nous serions tenus de financer nous-mêmes notre retraite et qu’il faudrait quelques années en plus de l’âge actuel de cotisations personnelles, pour assurer nos vieux jours !
Mieux encore, l’âge de la retraite reculé, nous serions encore avides de travailler à toutes sortes d’activités rémunérées ou non.
Les retraités seraient à l’avant-garde de l’économie de la Fraternité !

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Etonnant qu’Attali parle d’altruisme et de gratuité, lui qui, comme Alain Minc n’a jamais été dans le bénévolat, ni dans la gratuité !
Pour dire enfin que sa gratuité n’est valable que pour les autres, son cas étant rédhibitoire d’une bonne et valide facture avec signature valant paiement d’une somme d’au moins 5 chiffres.
Il y a dix ans le livre d’Attali s’est arraché comme des petits pains,.
Cela a toujours été la difficulté de prédire à court terme, quand l’auteur vit encore à l’échéance prédite ! Il aurait dû faire dans le long terme. Prétendre tout connaître à partir de 2080, année où notre savantissime aurait atteint l’âge de 137 ans, s’il avait poussé la plaisanterie jusque là.
Et même s’il y était parvenu, est-ce qu’on dit à un doyen de l’humanité qu’il s’est trompé sur toute la ligne et que son livre n’était que de la science fiction ?
Quand on pense que Fayard a sans doute refusé des manuscrits d’auteurs beaucoup plus sérieux pour éditer l’œuvre du Grand Jacques !
Il y en a quand même qui sont nés coiffés !

23 juin 2010

Sœur Anne, n’a rien vu venir !

La papesse du gotha mondain à la belge-sauce, Anne Quevrin, remerciée par ce moins que rien de Rosenblatt ! Le respect se perd…
On se demande où l’on va si les croquants s’attaquent aux piliers de la monarchie. Bientôt il n’y aura plus de limite. D’ici à dresser un échafaud place Royale !
On le voit bien avec les manières de De Wever, se présenter devant le roi sans cravate, c’est ainsi que les révolutions commencent!
La cour a pratiquement abandonnée Anne Quevrin à la la place publique, la Blatte en profite. Ah ! ces parvenus de la chose télévisée, on sent qu’ils ont gardé des manières de kibboutz !
Voilà longtemps que les moins-que-rien de RTL voulaient la peau de la gracieuse.
On compatit. C’est toujours moche d’être fichu hors d’une boîte pour laquelle on a tout donné. Le plus terrible, c’est quand on est par terre que les langues se délient…
Et puis la haine du beau monde… tout le monde n’est pas marquis. On rencontre aussi des Vastapane, des Bloch et des Vermeulen. Cela relativise quand même… rend Anne Quevrin plus proche des disciples d’Emmaüs, dont certains de ses mentors sont sortis.
Enfin, c’est ce qu’on pourrait lire sur « Evénement » ou « Gala »…
Mais, qu’est-ce que le public en a à cirer qu’on lourde la Quevrin ?
Pas grand-chose, sinon que « Place Royale » est un des fleurons des lucratives lucarnes capitalistes.
Le peuple est toujours friand de princes et de princesses, de stars et de banquets, de l’élégance vestimentaire et de photographies entre deux tables, dans des endroits où porter une Rolex comme Séguéla fait vulgaire.
C’est à se demander ce qui pique l’indigent à s’agglutiner avec les autres indigents sur les bas côtés des avenues afin d’apercevoir derrière les vitres des Rolls et des Jag une silhouette poudrée, fardée, pommadée conduite aux soirées festives par de joyeux fêtards dont on voit l’écharpe de soie blanche trancher avec le col noir du smoking.

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Anne Quevrin aime raconter des histoires de princes qui se marient. Elle excelle dans les contes de fée, quand la princesse Mathilde esquisse un pas de danse avec les orphelins d’une favela, ou quand Laurent en tenue de grand amiral passe dans les actus.
Il faut croire que la famille royale n’a plus d’influence sur la Blatte !
Peut-être que le caractère difficile de la charmante a un rapport avec le licenciement sec… que Stéphane Rosenblatt, après un coup de fil au palais, n’a pu que la licencier ?
Elle aurait été victime du syndrome de la noblesse. Une maladie qui rend les plus fragiles « enflammés » de leur propre gloire. La patiente s’invente un blason et aspire à une liaison avec un duc et pair.
Forcément, quand on devient « sang bleu » on n’est plus tout à fait en symbiose avec l’équipe de manants de RTL, gens vulgaires qui copulent derrière les décors avec n’importe qui et se tutoient en se montrant leur derrière.
Ce qui ne veut pas dire qu’on se conduit mieux dans la haute, mais toujours au subjonctif plus-que-parfait, en commençant par le baisemain avant le pince-fesses..
Alors forcément, les relations se tendent chez les sordides. Les rapports se durcissent. Anne a changé son « fort caractère » en façons d’impératrice.
Excellente pro au demeurant, l’œil embué au quart de tour à la télévision, au prononcé d’un nom d’altesse. Quand on révère trop les gens du dessus, on compense par le mépris des gens du dessous.
De là à traiter le fretin, comme le corniaud mal aimé d’une meute de chasse, il n’y a qu’un pas. Et voilà son éminence par terre, et personne pour lui tendre une main secourable !
Personne, n’exagérons pas.
Faisons confiance à madame Anne de Quévrin (Mon dieu ! que le petit « de » lui sied bien.).
Quand l’été aux Eaux sera passé, quand les yachts remouilleront à Saint-Trop, il y aura bien, que diable, un gentleman pour se souvenir des temps anciens où, ma foi, Madame de Quevrin tenait sa partie de jacquet, avait le regard mouillé de la même manière qu’à la télé pour un Gontran de Labelle-Manière, quand celui-ci au bord de la piscine posait sa main nonchalante ornée au doigt de la bague blasonnée d’un arrière grand’père ayant réussi dans la bonneterie, sur la cuisse bronzée de l’initiatrice de la Place Royale, pour offrir à la demandeuse d’emploi de juin une sinécures que les riches gardent à proximité en cas de besoin.
Et puis, le roi dans sa mansuétude a dans ses tiroirs de quoi consoler la diva déchue :des liasses de brevets dont il a hâte de se défaire avant la fermeture.
Un tabouret de baronne la verrait requinquée.
Ainsi, toute honte bue de s’être fait lourder par un laquais, Anne pourrait comme dans Barbe Bleue, « voir venir ».

22 juin 2010

Pour un taux unique des pensions.

En France, un débat bidon sur l’âge de la retraite et les pensions agitent l’opinion publique. Mieux, le ministre Woerth, chargé de la réforme, est empêtré dans une affaire d’argent assez gênante, au moment où il prêche l’abstinence…
En Belgique, à la lumière de ce qu’en disent les syndicats, le gouvernement et le PS, de monstrueuses inégalités sont mises au jour sensiblement les mêmes qu’en France. Sauf qu’ici « Papa » a endormi la population et BHV se charge de chloroformer le reste.
La première est la non adaptation des pensions au niveau de vie, si bien que le pouvoir d’achat des retraités diminue.
Sont visées les pensions basses, celles avec lesquelles ont mange à peine à sa faim, malgré des années de dur travail.
Je n’ai jamais compris et je voudrais qu’on m’explique pourquoi existent d’énormes différences entre ouvriers, employés, cadres et fonctionnaires, sans parler de la chose publique, retraites de parlementaires, haute administration, grades supérieurs de l’armée, ecclésiastiques, etc. Ainsi se perpétue le clivage de la société bourgeoise de l’entre-deux guerres voulu délibérément, organisant une discrimination de classe.
Quoiqu’on nous ait pu dire, cette société existerait donc toujours par certains de ses aspects les plus archaïques ?
Le parti socialiste qui est censé représenter les petites gens, jusqu’aux classes moyennes, ne s’est jamais prononcé pour un rééquilibrage des pensions par la chasse aux privilèges des grosses pensions.
Mieux, on a vu comment un des éminents du PS, José Happart, s’est tiré avec un fameux pactole. Cet exemple vaut pour l’ensemble de la classe politique.
Comment ces gens ne sont-ils pas gênés de se vouloir les porte-paroles de femmes et d’hommes qui vivent parfois avec moins de 750 euros par mois !
Comment osent-ils encore se présenter devant eux afin de tenir des discours à la limite du supportable sur la politique qu’ils mènent « en faveur » des petits pensionnés ?
Si nous étions vraiment dans un Etat solidaire, dans un Etat qui respecte aussi bien le travail des caissières des grands magasins, que celui de l’employé d’un zoning périphérique, un Etat qui tient pour honorable le métier d’enseignant, de magasinier, de soudeur, comme celui de militaire, et qui considère que la représentation du peuple est un honneur avant tout, il conviendrait de mettre les sommes de toutes les pensions dans un pot unique et d’en faire des parts égales entre toutes les pensionnées et tous les pensionnés, sans distinction de capacité et de statut, étant entendu que ceux qui ont eu la chance d’avoir de gros salaires durant toute leur existence professionnelle devraient pouvoir s’en satisfaire, comme ceux qui ont gagné juste de quoi survivre.
Utopie ? Rêve de fou ? C’est justement parce que nous sommes dans une société qui a dérapé depuis longtemps sur son rapport à l’argent, que c’est une utopie ; mais une belle utopie, comme on en a rarement vue et, en plus, faisable rapidement.

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Pour en arriver là, il faudrait évidemment que les privilégiés acceptent de partager avec ceux qui ont travaillé comme eux, de la même manière, parfois avec des diplômes et des aptitudes équivalentes, ou même sans aucun diplôme, dans des parcours délicats, d’intérimaires souvent, précaires toujours.
C’est beaucoup demander dans une société pourrie jusqu’à l’os par le consumérisme, le quant à soi et le « tout pour moi et rien pour les autres », chers aux quelques grosses fortunes et aux « têtes pensantes » de la FEB.
Les gens ne croient plus que les partis politiques recèlent des personnalités capables d’altruisme, ne serait-ce que pour seulement y réfléchir.
Ils pensent que plus on s’élève et plus on devient égoïste, toutes classes confondues.
Ils ne se sentent plus ni compris, ni respectés.
Alors, vous pensez si le PS, malgré son succès des élections, pense à supprimer les injustices de ce pays, alors que ceux qui le dirigent sont, avec les autres leaders des partis, parmi les privilégiés du royaume !

21 juin 2010

Stratégie politicienne à RTBF-RTL

Pour un peu, on s’y laisserait prendre.
Ce midi, ils étaient convaincants. Leur métier, c’est leur mascotte Laurette qui l’affirme, consiste exclusivement à arranger les compromis.
Un compromis, c’est bien simple, personne n’a raison. C’est-à-dire que tout le monde à tort, sauf un heureux surpris de temps en temps, touché par un hasard inespéré.
Voilà pourquoi depuis trois ans, ils font de la politique à rebours. Ils espèrent avoir le bon, numéro au casino du compromis.
Oui, Laurette Onkelinx a raison. Aller de compromis en compromis, c’est un métier. C’est même le seul qu’ils et elles connaissent.
C’est un métier noble, exaltant, bien payé et qui ne demande pas trop d’effort, puisque de compromis en compromis, tout le monde finit par se retrouver à son point de départ, diamétralement opposé à celui des autres, mais plus tout à fait à la place qu’il avait au début des discussions.
Ce qui est formidable dans le compromis, c’est que tout le monde à raison aussi ! Jamais personne ne dira « cette fois, j’ai eu tort », non pas que cela gênerait pour le compromis suivant, mais parce que l’électeur ne l’entendrait pas de cette oreille. Celui en qui il a fondé de grands espoirs ne peut pas avoir tort. Cela reviendrait à dire que c’est le citoyen qui a fait confiance en celui qui a tort, qui aurait tort à son tour.
Les propos de la matinée sur RTBF et RTL peuvent être résumés de la sorte.
Reste le cas de l’ami Bart.
Ils se sont essayés à en tirer le portrait.
Dans la ligne de ce qui précède, ils ne peuvent pas se tromper, De Wever sera l’homme du compromis ou ne sera pas.
Déjà son interlocuteur, Elio Di Rupo, ce qu’il pense de Bart ? Madame Onkelinx le répète à qui veut l’entendre, elle ne sait rien des entrevues entre les deux hommes, même si elle en savait plus, elle n’en dirait pas davantage. En langage de compromis, cela veut dire que l’électorat PS peut être rassuré, elle sait tout, mais ne dira rien.
Tout ce qu’elle peut dire, c’est l’excellence de Di Rupo comme homme de la situation. Il saura trouver le compromis global. Elle fait donc le portrait de Bart en faisant celui de Di Rupo. L’avantage ? Si Di Rupo veut bien discuter avec Bart, c’est que celui-ci est un interlocuteur valable.

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C’est juste ce qui convient aux partis francophones. Jusqu’à présent, on ne voulait discuter sur rien, parce qu’on ne voulait pas discuter sur tout.
Voilà que tout s’éclaire et que la politique des petits paquets qui était celle de tout le monde, n’intéresse vraiment plus personne.
Il manque juste un petit détail. La personnalité de Bart De Wever.
C’est bien de dire que Bart ne cherche que le maïorat d’Anvers et que rien ne l’intéresse que cela. Ah ! si c’était vrai…
Un homme politique digne de ce nom ne peut pas dire qu’il ignore tout du personnage, aussi ils l’ont approché, lui ont même dit quelques mots. Didier Reynders l’a eu devant lui à la table des négociations, du temps où Leterme et son cartel faisaient illusion. Comme c’était le temps des petits paquets, cela ne pouvait pas fonctionner.
Le tout, c’est de savoir si Bart a autant l’art du compromis qu’Elio. De cette question dépendra le sort de la Belgique. Mais la réponse ne fait pas de doute.
C’est le CD&V de service qui le dit : « De Wever n’est pas fou. Il ne veut pas la fin de la Belgique.
La Belgique, c’est comme une belle femme qui fait des caprices. Il faut saisir le moment quand elle en a envie, pour la prendre par surprise.
Bart De Wever à près de quarante ans n’est pas suffisamment rôdé à la politique pour prendre la Belgique par surprise. Elio Di Rupo veille à sa vertu.
Si Bart veut coucher, ce sera par rapport aux gages qu’il donnera au PS. Alors ce ne sera pas une surprise, tout le monde sera d’accord parce qu’on aura trouvé le compromis convenable. Ce sera devant le roi, le peuple, madame Houard et les chanteurs de la Monnaie pour la muette de Portici !
Foutaise dit un invité de Vrebos, tandis qu’un autre prétend que De Wever est intelligent, qu’il a compris le manège des gens de compromis, qu’il va faire semblant, puis il retournera devant l’opinion flamande pour demander un nouvel arbitrage entre lui et les gens de compromis.
Bref, si la RTBF et RTL ont voulu rassurer l’opinion, c’est raté.
Nous sommes bel et bien dans un processus de décomposition. Nos illustres spécialistes en compromis sont en train de nous entuber. Je me demande s’ils s’en rendent compte ou s’ils ne sont pas en train de croire eux-mêmes les craques qu’ils nous balancent ?
C’est même la seule maîtrise dont Di Rupo fait preuve à chaque discours. Son intelligence n’a pas encore pu convaincre son ambition et son orgueil, qu’il va falloir raconter autre chose aux gens, par exemple se mettre à réfléchir avec les autres Francophones à un plan B.
C’est la seule chose que Bart De Wever pourrait respecter.

20 juin 2010

Adaptation de la Loi de Peter.

On a cru que c’était une plaisanterie, mais non, le Principe de Peter, de Laurence J. Peter et Raymond Hull, est un principe relatif à l'organisation hiérarchique. Il est paru originalement sous le titre The Peter Principle (1969).
Quand il est pris au sérieux, ce principe explique pourquoi, au minimum, nous sommes dirigés par des incompétents. Appliqué aux partis politiques, c’est évident, les grands responsables sont de faux idéologues, sinon de dangereux irresponsables qui peuvent conduire un pays à la ruine, des incompétents nés !...
Exemple, la dérive de la politique de ce pays, cependant dénoncée par tout le monde et y compris par des personnages de premier plan, qui ont été à la base de cette dérive et qui ne s’en sont même pas rendu compte !
Plutôt que de parler d’un des leurs que les sondages destinent à faire premier ministre, prenons comme exemple Yves Leterme qui l’a été.
Il chauffe l’opinion flamande à mort, se fait élire par son parti, en même temps qu’il associe au CD&V, la NV-A de Bart De Wever, un petit parti inconnu qui sert juste de voix d’appoint. Leterme devient le recordman des démissions en chaîne, fiche une pagaille noire à la tête de l’Etat et permet à De Wever de devenir le premier parti de Flandre. Pire, les relations entre communautés se sont envenimées comme cela ne s’était jamais vu, même pas à l’affaire des Fourons !
Comme incompétent, on n’a pas fait mieux en Belgique depuis Jules César.
Le comble, c’est que ce type va présider le Conseil de l’Europe en notre nom, en attendant l’incompétent suivant, dont on espère seulement qu’il le soit un peu moins.
Dans la masse des avocats et autres mirliflores sortis des grandes écoles, donc certifiés « compétents » par d’autres cons diplômés, certains émergent selon un concours de circonstances mêlant chance, parenté et piston. Par suite des promotions le jeune loup, devenu chef de meute, finira par atteindre un poste dans lequel il pourra illustrer son incompétence en toute quiétude.
Pour certains cela se voit très tôt, observez bien Alain Mathot, tout jeune encore dans le métier, il montre déjà un bon niveau d’incompétence, là où son père a mis vingt ans pour qu’on s’en aperçoive. Cela ne l’empêchera pas d’arriver un jour à la hauteur de Papa.

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En politique, quand on s’en aperçoit, c’est trop tard. L’incompétent est en poste et les futurs incompétents dont il s’entoure, lui tricotent un gilet de protection. A terme, tous les postes à haute responsabilité finissent par être occupés par des incompétents. La preuve, ils ne s’en aperçoivent plus et il ne faut plus compter sur eux pour assumer leur responsabilité. Ils ne démissionnent plus. Même si Leterme l’a fait une fois, il a dû le faire une deuxième, une troisième fois, avant de comprendre qu’il n’était pas fait pour le poste de premier ministre. C’est dire le niveau des autres qui l’ont poussé à le rester !
Constatons que l'incompétence est maximisée par le niveau hiérarchique du poste atteint. Selon ce qui précède, le plus incompétent est sans contestation possible le premier ministre !
Si le pays va si mal, c'est parce que la bande des Quatre et les bandes, plus nombreuses encore en Flandre, responsables du bon fonctionnement du pays, sont incompétentes.
La Loi de Peter a fait des petits, dont la Loi de Dilbert (série dessinée).
Plus le nombre d'échelons hiérarchiques à gravir est important, plus chacun voit une chance de parvenir à son niveau d'incompétence et de subir « la stagnation de Dilbert ».
Si on ne voit quasiment plus que des incompétents venant discourir à RTL et à la RTBF, c’est parce que l’incompétent aime fréquenter réunions, colloques, débats publics, séminaires, symposiums, conférences. Plus son incompétence est notoire et devient un fait public, plus il est difficile de le déboulonner, attendu que la publicité qui est faite autour de sa personne impressionne le plus souvent une majorité d’électeurs dont la particularité est d’admirer l’incompétence.
Cela n’a jamais empêché personne de s’enflammer pour un premier ministre incompétent.
Comment faire autrement, puisqu’ils ont gravi tous les échelons, ils ont nécessairement quitté celui où ils l’étaient encore !
Elio Di Rupo n’est qu’un premier ministre possible ; Leterme n’était pas incompétent lorsqu’il naviguait au niveau actuel de Di Rupo. Or, ce dernier l’est déjà indubitablement à la tête du PS.
Il y a aggravation possible !
Ce serait un coup à faire de la part de De Wever : se désister pour le poste de Premier dans l’intention d’accélérer le processus de décomposition en l’offrant à Di Rupo !

19 juin 2010

Les jeux sont faits : rien ne va plus !

On reprend lundi à Paris le procès Kerviel qui entre dans sa dernière semaine d’audiences. Il faudra ensuite attendre quelques mois avant le jugement.
Devant l’affluence des journalistes venus du monde entier, c’est moins le procès d’un employé que celui qui l’employait, à savoir la banque de la Société Générale. C’est du moins, ce qu’on relève dans les commentaires de presse.
Le tribunal, n’a pas cette ambition. Il agit sur plainte et son jugement sera limité à Jérôme Kerviel, qui risque jusqu’à cinq ans de prisons et une forte amende. Si Kerviel était condamné au maximum, ce serait parce que la somme perdue est considérable et qu’on n’aurait pas tenu compte des circonstances atténuantes et l'éventuelle complicité du plaignant lui-même !
Ce ne serait pas la première fois, qu’un tribunal entrerait dans le jeu du capital et de l’actionnariat, contre « un mauvais serviteur ». En partant du même principe, on pourrait faire éventuellement un procès aux PDG que l’on débarque d’une entreprise pour mauvais résultat, avec parachute doré, pension et royaltie, quand ils pourraient sur plainte recevable, être condamnés à cinq ans d’emprisonnement, pour les mêmes raisons..
Mais, la notion de faute pour incompétence n’existe pas dans le code pénal. Le pdg Bouton n’a pas à craindre les « foudres » de la justice, lui qui n’a rien vu des 49 milliards et demi d’euros que son employé avait engagés au nom de sa firme !.
D’une certaine manière, le public qui suit le procès pense qu’il s’agit ni plus ni moins d’une justice qui ne requiert que contre les lampistes. Avant, on appelait cela une justice de classe. Mais attendons pour voir.
Ce n’est pas un procès ordinaire pour deux raisons. La première montre que Jérôme Kerviel ne s’est pas enrichi, même s’il a falsifié des documents, ce qu’il reconnaît. La seconde montre avec quelle facilité dans une des premières banques mondiales, un trader peut l’engager pour près de cinquante milliards, sans qu’elle n’en sache rien, tout au moins, dans la version de l’ancien PDG Bouton.

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Si bien qu’on peut se demander si dans ce cas, il n’est pas plus scabreux de vouloir démontrer que la banque n’était pas au courant, plutôt que laisser entendre qu’elle a laissé faire en espérant un bonus considérable. Parce qu’enfin, une banque, qui peut faire faillite à son insu de la faute d’un seul de ses employés, est une banque où ne règne aucun contrôle efficace et où l’actionnaire est à la merci d’un autre Kerviel, avec une autre martingale.
Quand on parle de préjudice, le vrai préjudicié ce n’est pas la banque qui l’aurait subie, mais l’actionnaire. Il y a même un certain culot de celle-ci de porter plainte.
Que reproche-t-on précisément à Kerviel ?
Faux et usage de faux, tout simplement. C’est le mobile – puisqu’il n’y a pas eu enrichissement – qui est difficile à expliquer.
Les "signaux" et "alertes" lancés par les services de contrôle qui se sont posé des questions sur ses activités, sont restés sans suite jusqu'en janvier 2008. Ils étaient donc perçus par les supérieurs de l’accusé, sans qu’il n’y ait eu de leur part aucune réaction.
La Commission bancaire pour les défaillances des systèmes de contrôle de la Société Générale lui avait infligé une amende de 4 millions d'euros. Mais l'enquête n'a établi aucune complicité, et Jérôme Kerviel est seul poursuivi.
Or, s'il admet avoir perdu le sens des réalités, il affirme que ses supérieurs étaient au courant de ses opérations et le laissaient faire, parce qu'il gagnait de l'argent.
Il a d'ailleurs répété depuis le début du procès qu'il n'agissait que pour "faire gagner de l'argent" à la Société Générale.
En janvier 2008, la banque disait avoir découvert pour près de 50 milliards d'euros de positions prises par le trader sur des indices boursiers européens, des montants exorbitants, qui la mettaient "en péril". Elle "débouclait" (soldait) ces positions dans l'urgence et perdait près de 5 milliards.
Le tribunal étudiera les conditions de ce "débouclage", dont Jérôme Kerviel refuse d'assumer l'issue, pensant qu'il aurait pu "se refaire". La banque affirme en revanche qu'elle aurait perdu beaucoup plus si elle avait attendu.
C’est l’occasion d’entrer dans ce monde virtuel de la banque d’aujourd’hui, une banque complètement déconnectée des réalités et faisant de l’argent avec l’argent. Système généralisé et qui conduisit à la crise de 2008, qui n’est pas terminée puisque ces mauvaises pratiques continuent. Cet éclairage permet aussi de comprendre pourquoi ces banques ne financent plus les projets industriels au rendement insuffisant et s’étalant sur de longues périodes.
Kerviel avait comme activités des procédures d’arbitrage, consistant à acheter un portefeuille d’instruments financiers A et de vendre, quasi instantanément, un portefeuille d’instruments financiers B qui présente des caractéristiques extrêmement proches, mais dont la valeur est légèrement différente. Ce sont ces écarts de valeur qui font les profits ou les pertes. Les risques, nés des engagements pris par la Société Générale, étaient pilotés et contrôlés quotidiennement. Dans le cas de cette fraude, les instruments financiers du portefeuille A étaient en apparence compensés par les opérations fictives logées au sein du portefeuille B.
Nous sommes en plein casino, en plein délire du joueur qui, à la roulette, pense avoir trouvé la martingale qui le fera passer pour un grand trader.
Et c’est cette organisation financière-là que nos politiciens ménagent !

18 juin 2010

Un Kaka bien moulé.

Même quand on n’en a pas envie, que le spectacle ne dit rien, que les vuvuzelas sont à la hauteur de la stupidité de ceux qui soufflent dedans, on ne peut pas passer cette quinzaine si déprimante du point de vue politique, sans dire quelques petits mots de la coupe du monde de football d’Afrique du Sud.
C’est du jamais entendu pour les sourdingues !
Plus l’enjeu est mince (jeter un ballon dans un filet) plus les gens s’excitent !
Cela pourrait être un paradoxe, mais c’est un fait que l’on retrouve partout. On dirait qu’après avoir vendu nos corps à l’industrie, voués sinon à la mendicité, du moins à une anorexie involontaire dans l’état où sont les salaires, nous ne sommes plus capables de réflexion et donc aptes à l’inepte, au vide à consommer sur des stades sur lesquels vingt-deux millionnaires s’ébattent par cession sur l’herbe rase, devant des fauchés enthousiastes.
A cela, il fallait un bruit de fond, histoire de remplir les riens afin de créer une atmosphère empêchant les gens de penser absolument. En ce lieu mythique rassembleur, envahi de décibels, l’humanité se vautre comme les phacochères dans la soue des bidonvilles..
C’est aussi une façon d’oublier un essentiel qui nous ennuie, une conduite des Etats qui nous accable ; tant le point de vue économiste est devenu notre vuvuzela intime.
De l’énergumène enchristé entre ses quatre baffles d’une sono à son maximum, qui attend au feu à côté de vous et qui n’a pas l’air aussi atterré que vous l’êtes de l’agression de vos oreilles, au proxénète télévisuel qui vante une chanteuse braillant en anglais une pseudo chanson puisée dans la culture balouba, jusqu’au passant frénétique atteint de téléphonite, dont le portable tient lieu de cerveau, nous faisons partie des éléments nécessaires à ce que le mondial de football ait un impact universel.
On a les choristes qu’on mérite.

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On ne trouve pas des millions pour bâtir des écoles, mais des milliards pour bâtir des stades.
C’est mieux diront certains qui passent directement de l’immaturité, à l’imbécillité profonde. Ainsi, on n’aura plus à se préoccuper du temps comme il va, puisqu’on sait où il court.
A côté de la déferlante, nos gaffeurs pathétiques en deviennent des sortes de traceurs de voie pour nos cheminements futurs dans une Belgique pacifiée.
Ils comptent bien sur nos transes footballistiques, ces équilibristes sans balancier, pour nous sonder sans dommage, pendant que nous regarderons Kaka en faire un énorme pour le Brésil.
Moulés dans nos sweet-shirts au sigle de notre pays favori, nous nous trémousserons en transes personnalisées, devant nos écrans plats comme le spectacle qu’ils nous montrent, au nom de la sainte loi du fric et du sport.
Et encore on n’aura pas tout vu.
Il restera après le non-spectacle, le compte-rendu qu’on attendait de ceux qui font le métier le plus con du monde, à savoir l’éloge des cons pour une heure et demie sans importance, tellement, qu’à part quelques dangereux maniaques tant redoutés par les après-midi pluvieuses et nos reporters sportifs, personne ne se souviendra du score de l’équipe favorite.
Puisqu’une défaite est considérée comme une victoire morale ; qu’avant-dernier, un pays à la coupe du monde finit à la brillante dix-septième place, même poursuivi par les sifflets et les vuvuzelas ; et qu’une défaite n’en est jamais une, puisqu’à défaut, notre intarissable susurrera que cette fin de match inattendue est une salutaire leçon, elle est pas belle, la vie ?
Tout le monde sait qu’en football l’avenir est toujours riche d’espoir.
Ayant ainsi délimité nos ambitions, nous atteindrons plus aisément à notre épanouissement qui ne saurait tarder.
On sait bien pourquoi les sportifs détestent ceux qui n’aiment pas le sport, c’est parce qu’il incombe à ces derniers de les faire retomber sur terre, ce qu’ils ne veulent pas, évidemment.

17 juin 2010

BHV au Bolchoï !

Tandis que nos hommes-fleurs volettent autour du Golem croyant ainsi préserver leur roi, l’euro devient le défaut de la cuirasse rond-point Schuman, pas très loin de BHV et pourtant à des années lumière.
Mazarino, un borghese piccolo di Mons, Elfe gracieux, a eu un entretien secret avec le Golem. On est certain qu’ils ont parlé de tout, sauf de l’essentiel. C’est comme ça qu’ils sont devenus nos hommes-fleurs. Le premier devoir selon Oscar Wilde n’est-ce pas d’être futile ?
Il s’y connaissait aussi, le divin Oscar en entrechats, avant de moisir dans la geôle de Reading.
Pourtant, les hypothèses s’échafaudent loin des précieux babils.
L’avenir de l’Europe est autrement plus important que le lancinant problème.
Dans l’urgence, certains pays pourraient récupérer leur ancienne monnaie, tout en se branchant sur une parité fluctuante mais momentanée avec l’euro, jusqu’à ce qu’ils retrouvent la santé. Des dévaluations pourraient alors soulager des pays comme la Grèce et l’Espagne.
Comme la crise de 2010 est encore plus sournoise que celle de 2008, ce n’est pas demain que la croissance les aiderait à rejoindre le peloton.
Dans cette hypothèse, ce serait bien que les meutes réunies pour l’hallali se tassent quelques vertèbres au saut des haies.
Il n’y a rien de plus réjouissant qu’un escroc escroqué.
Un autre cas de figure, un peu à l’image de la Belgique, mais sur une échelle plus grande, verrait deux zones euros, celle qui exporte (Allemagne, Autriche, Pays-Bas) et celle qui consomme (les autres) avec des déficits auprès desquels celui que nous reprochent amèrement les troupes du Golem est une fleurette dans les cheveux teints du futur premier sinistre que nous attendons en faisant des plans sur la comète (comme les rois mages)..
On n’aurait qu’à créer un euromark et un eurofranc. Il suffirait de doubler la BCE (Banque Centrale Européenne) qui se trouve à Francfort-sur-le-Main, d’une autre qui gérerait l’eurofranc à Paris. C'est-à-dire de maintenir le pouvoir d'achat de l'euro sur deux niveaux, en attendant que les poules aient des dents, et que la prospérité revienne.
Jean-Claude Trichet, le rebouteux des finances européennes, ne veut pas entendre parler de l’Europe à deux vitesses (ce qu’elle est déjà dans les faits).
Donc, concluent les europessimistes, puisqu’il faut bien trouver une solution, déclarons que l’euro est un échec et revenons aux monnaies nationales.
Là, on verrait la tête s’allonger des citoyens qui ont oublié que le bon vieux billet de mille francs belges ne fait – n’a toujours fait – que vingt-cinq euros ! Ce serait affreux de voir comme tout est devenu hyper cher et qu’on avait eu raison de penser que l’euro a été l’occasion pour le commerce en général de s’en mettre plein les fouilles (8 euros, 320 f pour un kilo de cerises. 4 euros 20 un ravier de 500 gr de fraises, 180 f !).
C’est une belle folie d’avoir imaginé que l’euro pouvait établir une égalité de la balance des paiements entre les Etats fédérés. Il est injuste que les Allemands si économes et qui bossent comme des fous paient pour que les Grecs se les beurrent au soleil (C’est le même raisonnement que le Golem tient pour ses Flamands sponsors des fainéants wallons et que notre danseur étoile tentent de faire oublier en l’entraînant dans le ballet Casse-noisettes).
Le débat sur la monnaie européenne, plus grave que nos pas-de-deux, nous voit mal préparés pour notre présidence de l’Europe par Olivier Chastel, sorti du ghetto carolorégien par Didjé pour un destin national, et qui va bientôt remettre son tablier de secrétaire d’Etat à notre Noureev montois sans avoir vraiment cassé la baraque comme à Charleroi.

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Il y a gros à parier que les nominés de Laeken ayant autre chose en tête, s’en remettront à Jean-Claude Trichet et à Barroso pour nous dire ce qu’il faut faire.
Déjà, dans une interview, le président du bidule européen, Van Rompuy ne nous a-t-il pas sommés d’entreprendre les réformes que les Flamands jugent nécessaires ?
Que pouvons-nous pour l’Europe, pauvres vermisseaux, fort incapables de départager nos villages et nos ruelles ?
Alors, vous pensez, réfléchir sur l’euro, alors que le Golem et notre Traviata s’essaient au lac des cygnes…

16 juin 2010

Elio, un chimiste au Seize ?

On a eu le pschitt de Chirac, lors de son allocution du 14 juillet 2001 « Ce n'est pas qu'elles se dégonflent, c'est qu'elles font "pschitt", si vous me permettez cette expression », pour illustrer le bruit produit par l’évaporisation brutale de l’enquête sur le financement occulte de l’UDR ; on a en 2010, le principe de l’évaporation de l’Etat belge par Bart De Wever.
C’est plus compliqué de procéder à l’évaporation d’un solide, plutôt que celle de l’air d’une enquête de police.
Chimiquement parlant, « l’ami » Bart, comme appelle De Wever la sp.a Caroline Gennez, devra d’abord liquéfier le pays avant de lui faire atteindre l’état gazeux. Elio ayant été jadis diplômé en chimie, c’est tout naturellement que le roi va les associer après consultations.
Une émission, qui n’est pas gazeuse, mais s’est bornée à une conversation entre gens de bonne compagnie, « C dans l’air » sur France 5 de ce mardi soir, intitulée : « Wallonie, 27me Région française » a quand même fait pschitt.
L’analyse de la NV-A était pourtant de bon augure, sauf que Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir, en duplex depuis Bruxelles et Chantal Kesteloot, historienne, à côté d’Yves Calvi dans les studios parisiens, ne pouvaient pas être autre chose que les propagandistes de l’opinion belgicaine, donc entachée d’un parti-pris, comme la plupart des « spécialistes » francophones lorsqu’ils doivent s’exprimer sur le nationalisme flamand.
C’est tout autant le conformisme de l’opinion générale qui clôt le bec à ces dames, que la conscience qu’une opinion contraire à la majorité de la minorité est impossible aux postes qu’elles occupent.
C’est bien le drame belge ! Les meilleures critiques perdent soudain toute lucidité quand apparaissent le spectre du séparatisme et la probabilité de la fin de la Belgique, terminant le processus – que Bart appelle l’évaporation.
Si tant est que nous aboutissions à un accord et que nous passions cette législature sans trop de dommage, Bart se trouvera être le super héros, celui qui a réussi à trouver des solutions transitoires vers l’indépendance.
La législature suivante verrait d’autres revendications, en partie issues des accords obtenus, mais aussi celles programmées sur l’agenda de Bart pour arriver à l’indépendance sur une plus ou moins longue durée.

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Du côté francophone, Di Rupo aura de toute manière la mauvaise part. Il sera celui qui a concédé beaucoup aux Flamands. Dans un premier temps, il sera félicité pour avoir pacifié le pays, et sauvé la dynastie (le rôle qu’il préfère). Le bruit des enthousiasmes couvrira la voix des déçus de la périphérie bruxelloise, mais, cela sera de bonne guerre, puisque c’est un électorat libéral.
Le moment de joie passé, la sécurité sociale sauvée, les pensions garanties et la taxation des entreprises restée fédérale, on verra qu’il est impossible à Bart De Wever d’en rester là, d’une part, son électorat grossira d’autant qu’il aura atteint le premier palier et le poussera vers le deuxième, et d’autre part, parce qu’il a clairement défini son but – dont il ne se cache pas – la fin de la Belgique.
Le plus sinistre pour les socialistes, c’est le manque d’alternative. Di Rupo va évidemment accepter de former un gouvernement en passant un accord avec De Wever sur les mesures à prendre pour satisfaire aux revendications flamandes. Il ne pourra pas empêcher la suite…
Reste le faible espoir que, dans la durée du processus d'évaporation, l'opinion flamande se lasse de Bart ou se retouirne pour redonner des couleurs aux Belgicains, mais il est mince !...
Un échec des négociations conduirait à de nouvelles élections. Cela serait l’idéal pour Bart De Wever qui y trouverait le moyen de hâter la fin de la Belgique.
Le processus est en marche. La Belgique pourra tenir trois ou quatre législatures avec un accord nouveau à chacune d’elle, en jetant du lest. Sans, elle pourrait disparaître plus tôt.
Bart a su intelligemment politiser le rejet de la politique des Belges, du côté flamand. S’il veut garder son parti dans une position de force, il ne peut plus s’arrêter.
Son parti rompt avec la tradition des partis qui mettent cinquante ans avant de se faire connaître. Le sien s’est élevé grâce à deux bourdes, celle d’Yves Leterme qui a cru neutraliser la NV-A en l’incorporant au CD&V, la seconde est l’erreur du Rastignac libéral flamand, Alexandre De Croo qui n’a même pas eu le chic de présenter sa démission à son parti, comme l’a fait Reynders.
Pour le reste, la publicité médiatique de Bart De Wever, vedette d’un jeu télévisé, a fait le reste.
Comme les ralliés à la NV-A ne sont pas tous séparatistes, il faudra bien cette législature pour les habituer à cet objectif. C’est facile. Bart n’a qu’à poursuivre son discours sur les Wallons fainéants et qui coûtent chaque année trois milliards de transfert d’euros de la Flandre à la Wallonie.
L’ambition de Di Rupo de devenir premier ministre et d’inscrire son nom sur les tablettes de l’histoire, feront le reste. Les socialistes et les sympathisants qui ont voté pour lui et pour Laurette Onkelinx seront les cocus désignés par les historiens du futur au chapitre « De la fin de l’Etat belge ».

15 juin 2010

Le Golem

Pendant que nous nous efforçons de croire que le lendemain la Belgique était souriante, la crise de l’euro et des banques, la confiance, la dette publique, enfin la crise de 2008 prend du corps, comme le bon vin en 2010, et poursuit sa tournée européenne des capitales, sans nous, faut-il le dire, mais nul doute, nous aurons notre facture comme les autres.
Nous avons la tête ailleurs. Nous pensons au Golem flamand qui prend vingt-sept sièges pour s’asseoir au Parlement ! Faut-il qu’il soit énorme…
Les économistes ont fait place aux constitutionnalistes. On ne les reconnaît pas entre eux, tant ils se ressemblent. Ne se trompent-ils pas tous et toujours ?
A part Di Rupo qu’on voit partout et le Golem flamand, les autres se font tous petits, histoire d’échapper à la cotation.
C’est le maestro de Mons qui a la main.

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Mais, qu’est-ce que t’as Doudou dis-donc ?
Quand les agences de notation parieront sur notre faillite, nous aurons peut-être fini d’exister depuis longtemps ?
Les terres ne s’envolent pas pour ailleurs, certes, mais elles changent de définition. Une terre flamande, sol sacré, ne peut pas payer pour le mauvais terreau wallon et inversement. Que se passera-t-il, si la Belgique est en fuite ? L’huissier, à qui adressera-t-il son exploit ? Et puis, saisir le patrimoine de qui et de quoi ? Le roi n’a plus intérêt à dire que la Belgique, c’est lui, des fois qu’on lui vendrait son yacht et le reste.
Les marchés boursiers traitent nos actions sans nous. Vous pensez, s’ils se servent !
Notre grand argentier Didjé, à la tête ailleurs, déjà sur le billot du MR. On attend le bourreau qui doit venir de Jodoigne. Il y a là, paraît-il, deux descendants de Deibler, père et fils, très expérimentés.
Christine Defraigne, à quarante-huit ans, n’en paraît plus que trente ! Justice sera faite bientôt. Elle aurait voté avec Gérard Deprez, la mort de Louis XVI !
Quant à Sabine Laruelle, elle prépare un petit mouchoir en baptiste afin de le tremper dans le sang de son président, cela lui fera un souvenir.
Donc, plus de ministre des finances. L’intérimaire qu’on voit, lui ressemble, mais il est trop pâle, trop en retrait pour que ce soit vraiment lui. Comme Leterme d’ailleurs, qui vient une fois de plus de présenter sa démission au roi. Ce ne sera que la cinquième en trois ans. Record absolu ! Lui aussi est comme fondu. Au soir des élections derrière la belle quinqua Thyssen – elle m’excite celle-là - sur l’estrade quand même, on aurait juré qu’il avait perdu vingt centimètres, tant il paraissait petit derrière la patronne du CD&H, en tailleur pastel. Nous aurait-il floués comme Sarko, avec des talonnettes au temps des 800.000 voix ?
Les marchés des taux des monnaies qui s’occupent des dettes souveraines (des Etats) cherchent les bons du Trésor que nous leur avons fourgués du temps où les Flamands nous aimaient. Depuis qu’ils ne nous aiment plus, les bons du trésor ont des allures d’Emprunts Russes. Même les Chinois s’affolent, ils comptent les tonnes de chemises qu’ils nous refilaient à un euro pièce et que Carrefour nous revendait 8 euros en nous disant que nous faisions une bonne affaire.
Le « Credit default swap » couverture de nos « hedge funds » ne trouve plus d’assureurs pour couvrir la calamiteuse entreprise belge. Et tout ça au nez de Barroso qui se demande si l’Europe va encore rester longtemps à Bruxelles ! Jusqu’à dimanche, les Français ont cru que nous étions couverts par BHV ! Ils prenaient nos sept plaies d’Egypte pour une banque !
Les marchés « naturels », les seuls visibles pour les consommateurs, puisqu’ils concernent les matières premières se méfient du plan Marshall. Rudy s’y attache comme le planchiste qui traverse la Manche par gros temps. C’est l’anti Bart. On sent que ses petits bras n’ont jamais soulevé grand-chose. Paresseux et chétif, voilà à quoi nous ressemblons à cause de lui !
Les marchands de bananes ne livrent plus qu’au comptant… s’il faut compter sur Rudy pour les décharger sur le wharf !...
Déjà deux jours qu’on a voté le séparatisme – le Golem et Di Rupo parlent de Jules César à la conquête des Gaules. Le roi raffolent de ces deux-là, le campionissimo et le Golem. Paola demande des recettes de pâte à la sicilienne à l’un et la fabrication du waterzooï à l’autre.
Comme le flamand de Di Rupo laisse à désirer et que le Golem se méfie de son français, l’ancien professeur d’histoire flamingante et notre Mazarin montois se parlent en latin, comme le duc de Saint-Simon, chargé de fourguer une des filles du Régent au roi d’Espagne.
Après deux ou trois schiedam, le Golem trouve que la reine a encore de belles jambes.
Bref, les négociations évoluent. On en est au format de la table.
Et vous voulez qu’on soit sérieux et que nous décrétions trois jours de deuil national ?
Madame Houard avait raison, elle seule est capable de cacher la Belgique quelque part chez elle pour échapper à l’huissier.

14 juin 2010

Les voix de l’abstention.

La propagande des médias et du monde politique autour de l’action de voter, avait pour but de mettre l’accent sur l’importance du droit de vote ; de la même manière, la diabolisation de Bart De Wever avait pour objectif « d’aider » les partis traditionnels flamands à maintenir leur influence.
Bien que le vote soit obligatoire, une part en hausse des citoyens est restée chez elle, tout au moins en Wallonie. La diabolisation de Bart De Wever a donné un résultat inverse de celui qu’espéraient « nos curés » royalistes.
On peut considérer que beaucoup de citoyens ne croient plus au bon fonctionnement des Institutions, parce que la démocratie est en panne de crédibilité.
En allant déposer mon vote, je faisais la réflexion du peu d’effet de mon geste sur le pouvoir.
C’est tout le ressort d’une démocratie telle qu’elle nous apparaît en Belgique et, d’une certaine manière, un peu partout en Europe, qui se montre singulièrement déformé et en même temps toujours utile à l’entretien du mythe.
Oui, l’illusion que nos choix influencent le pouvoir, détermine encore ce sentiment d’agir en toute liberté dans une société librement consentie.
Cependant la question majeure du choix reste la pierre d’achoppement qui rend toute action entachée de favoritisme, donc suspecte. Or, la démocratie ne peut justifier sa raison d’être que dans la constante recherche d’une vérité incontestable.
Parmi les prospectus dont les partis ont inondé nos boîtes à lettre, émergent des portraits de femmes et d’hommes « belgiquement » connus.
On ne s’attache à leurs mérites qu’en fonction de l’influence qu’ils ont dans leur parti. On ignore si la responsabilité qu’ils réclament l’est au nom de leur savoir faire et de leur sincérité ou si c’est part le jeu d’un pouvoir de couloir qu’ils ont le droit d’en défendre le bien fondé par rapport à d’autres militants, plus malheureux dans leur démarche.
C’est le drame de tout pouvoir et celui de la démocratie n’y échappe pas : il est impossible de sélectionner le meilleur !
Ce constat est accablant. Le contraire aurait pour effet que chacun puisse voir les limites de tout gouvernement dans le système de représentation par délégation de pouvoir.
Nous en sommes restés à l’ordalie, quand les guerriers assemblés élevaient le chef sur un bouclier au-dessus de leurs têtes.
Là, comptaient la vaillance et l’origine familiale de l’élu. En 2010, la vaillance fait place à la popularité.
On n’a pas avancé d’un iota !

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La popularité est d’origine mystérieuse, souvent le fruit d’une hystérie collective, bien orchestrée depuis une publicité habile, secondée par l’argent dépensé à cet escient.
La catégorie sociale, avec sa variante « le fils de » est le second tremplin, le premier étant l’argent.
C’est l’incroyable sort fait à la démocratie telle que ne l’imaginait pas Platon dans sa vision de la république et comme les écrits sur le pouvoir de Michel Foucault (1) l’ont démontré.
Que peut-on y faire ?
Le sens d’une élection n’en a aucun sur celui de la démocratie. C’est l’occasion de sacrifier à une coutume, dans le but de flatter l’orgueil des masses Il n’a aucun effet sur la politique de la conduite des affaires. Ces dernières dans les normes d’une société libérale, varient à peine selon la sensibilité de gauche ou de droite.
Nous verrons vite comment Bart De Wever va s’engluer dans l’ensemble des lois ou en sortir à grands coups de gueule par conformité à son électorat nationaliste de droite.
Election pour rire ? Election pour rien ? Les deux, mon général.
Sauf, que la plupart des citoyens auront eu l’illusion que leur choix est déterminant et que ce sont eux qui font la démocratie, n’ayant pas perçu que ce qu’ils appellent la démocratie, n’est qu’un des moyens d’asseoir un arbitraire dans une dictature étrange, où les dictateurs alternent par peur d’être démasqués.
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1. L'ontologie foucaldienne est une expérience sur les signes de notre présent, l'expérimentation de nos limites, et « notre impatience à la liberté ». Ce qui explique l'intérêt qu'il portait au rapport de pouvoir entre l'institutionnel et l'individu. c'est la notion de « savoir-pouvoir » et la subjectivation qui ont orienté ses derniers travaux (1984).

13 juin 2010

Plan B comme BAH !

Di Rupo en a fait allusion lors d’un débat public il y a quelques jours.
Selon lui, il existe un plan B au cas où des urnes sortiraient une majorité séparatiste en Flandre, tout au moins une minorité de blocage qui empêcherait la formation d’un gouvernement.
Je suppose que Di Rupo ne dit pas cela à la légère. Parce qu’enfin, ce serait le moins et dans une sagesse la plus élémentaire, que les quatre partis wallons se fussent réunis il y a déjà longtemps, afin d’envisager une pareille éventualité.
Si c’est le cas, il existe bel et bien un plan concerté, dit « des illusions perdues ». Ce n’est pas du Balzac, ce serait plutôt du Paul-Henri Spaak de mai 1940.
C’est se moquer des électeurs de ne pas leur en avoir parlé. Les quatre partis se devaient de lever le secret.
Nous avons quand même le droit de savoir comment nos mandataires envisageraient notre avenir, au cas où ?
Mieux encore, si ce plan existe, il conviendrait que le citoyen francophone en approuvât la teneur, en décide les termes, en connaisse les conséquences et en vote les moyens.
Ce serait un comble antidémocratique que de laisser les Francophones dans l’ignorance de ce que pourrait être leur sort après le 13 juin.
Politiquement, le plan B connu, publié et commenté, mettrait les Flamands dans une position qui serait moins arrogante, les placerait au moins devant une alternative qui, le cas échéant, leur permettrait d’apprécier ce à quoi ils pourraient s’attendre, puisqu’aujourd’hui ils ont la conviction que nous tremblons de peur qu’ils ne nous quittent !
Toutes ces raisons me font penser que Di Rupo est un menteur et que le plan B n’existe pas, sinon sous la forme d’une conversation de couloir ou d’une réflexion collective un soir de grandes désillusion après des jours et des jours de pourparlers sur BHV.
La façon légère avec laquelle ce grave sujet est abordé laisse perplexe.
On se demande dans quel régime nous sommes.
Les journaux en parlent à peine, tant et si bien que l’opinion se rassure sur les simples rumeurs qui circulent. Mais l’opinion manipulée se rassure vite, sur la foi d’un mot qui donne corps au plan B, la voilà satisfaite.

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Non, mille fois non, cela ne devrait pas se passer ainsi. Et penser qu’une coalition secrète ait pu se réunir à notre insu et dont nous ne savons pas ce qui a été débattu et des résolutions qui en sont sorties, est d’une gravité extrême.
Pendant la guerre, c’est le conseil de guerre. Et on n’en est pas loin !
Un procès pour haute trahison ferait la preuve du sans-gêne pour ne pas dire du mépris de la bande des Quatre à notre égard et donnerait même du poids à ce qu’il y a de péjoratif dans le mot « bande ».
Nous serions des serfs vendus avec le domaine comme au temps des tsars.
Aussi, devant une telle monstruosité, si le plan B avait été élaboré en secret, celui-ci aurait été éventé par des secondes mains, des secrétaires, des attachés de cabinet monnayant rétribution pour leurs informations, un concierge curieux, un chauffeur de ces messieurs abonné au Soir, un employé de la salle ou aurait eu lieu les réunions – car il en faut plusieurs pour une pareille entreprise - etc.
Or, rien de tout cela.
Si la version fantasmée du plan B est la bonne, quelle fanfaronnade de plus de Di Rupo !
Il n’a même pas pris conscience qu’en l’évoquant « pour faire peur aux Flamands », il a réussi à faire peur à tout le monde !
Sinon, quelle imprévoyance pour l’ensemble du peuple francophone, dans le cas d’une vantardise !
Il existe probablement une troisième alternative.
Il se pourrait bien que le plan B existât vraiment.
Mais en réalité, il y en aurait quatre, mitonnés dans les officines des quatre partis dans le secret des bureaux présidentiels.
Le temps de les exhumer, de s’en expliquer et d’en débattre, on aurait l’air malins devant les nationalistes flamingants !.
Voilà vingt ans que l’on parle de BHV et du séparatisme flamand. Il faudrait au moins pareil délai pour que nos présidents de la bande des Quatre se mettent d’accord !
On voit qu’à ne pas dire les choses ou de ne pas les faire et de s’en gargariser peut coûter cher.

12 juin 2010

SOS au journal Le Monde.

Voilà longtemps que la grande presse va mal. Les coût d’impression, les salaires d’une rédaction digne de ce nom, les difficultés faites autour des choses de l’esprit par les lois et l’usage qu’on peut en faire quand on est riche et influent, font qu’il est impossible d’équilibrer un budget d’un grand journal d’information sans plus ou moins se compromettre avec les détenteurs de capitaux et les agences de publicité.
La perte constante de lecteurs assidus, conséquence de ce qui précède, mais aussi du désintérêt pour la lecture d’information, sinon pour la lecture tout court, font le reste.
On l’a bien vu avec la presse belge francophone, dorénavant scotchée autour de trois grands quotidiens et d’un nombre à peu près identique de titres d’une presse locale, survivante de grands quotidiens disparus ou fusionnés.
On pourrait à l’échelon de la France écrire à peu près la même chose.
La presse électronique sur la Toile, dans laquelle les survivants de la presse s’engouffrent dans le secret espoir de faire une publicité gratuite de la presse papier, n’est pas une solution, quand bien même elle ouvrirait sur certaines perspectives intéressantes.
Le grand journal de référence « Le Monde » en est là, comme tous les autres, en passe d’être vendu et cherchant à ne pas y perdre son âme, sa liberté d’esprit et sa capacité d’analyse.
Alain Minc, l’homme du Président qui s’est trompé sur tout ce qu’il a entrepris ou conseillé, a contribué à la déliquescence comptable qui mine le journal, en y déposant son fiel dans le Conseil de surveillancel. Il en est parti. Mais le mal est fait. Certes, il n’est pas responsable de tout, mais la fragilité de la presse est telle, qu’on ne peut pas dire que, sans être déterminantes, ses interventions n’aient pas été la goutte faisant déborder le vase.
Pour une presse moribonde, les candidats repreneurs paraissent signifier le contraire, tant ils sont nombreux et si on y ajoute le Gouvernement qui joue aussi un rôle depuis les coulisses, on pourrait penser que certains vieux gamins sont prêts à engloutir la moitié de leur fortune pour satisfaire un rêve d’enfant, à moins que l’influence et le prestige d’un tel journal frappe autant les imaginations que jadis. La reprise du Figaro par Dassault a fait des envieux.
Reste la spéculation des margoulins de la finance qui flairent une bonne affaire, là où le commun ne voit que ruine et cendre.

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Plusieurs candidats potentiels s'étaient manifestés, dont Carlo de Benedetti, propriétaire du journal italien l'Espresso et si l’on se souvient, patron d’Alain Minc dans son offre d’achat de la Société générale qui fut un échec. Peut-être l’inusable Carlo s’est-il souvenu des sommes considérables qu’Alain Minc lui fit perdre, et il a jeté l’éponge.
Un trio, formé des premières gâchettes de la finance française, a semblé tout un temps être le repreneur potentiel le plus sérieux. Il est composé de Mathieu Pigasse (les Inrockuptibles), Xaviel Niel (Iliad) et Pierre Bergé, l’inconsolable veuf d’Yves Saint-Laurent. Mais ce trio n’est pas en odeur de sainteté au Gouvernement. Il peut paraître étonnant de la part de Fillon de trouver ces repreneurs richissimes... trop à gauche !
L’entrée soudaine parmi les postulants du groupe Orange n’est pas anodine.
Stéphane Richard, a annoncé que le groupe était intéressé par la partie numérique du journal Le Monde, Le Monde interactif. Stéphane Richard est un proche de Sarkozy, et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde. Orange serait le pion avancé par l'Elysée pour contrer tout ou partie de l'offre du trio diabolisé.
Actuellement, la seule offre ferme reste toujours celle du trio Bergé-Niel-Pigasse. Le journal Le Monde n'a même plus son mot à dire dans cette lutte en coulisse pour sa reprise. Il est toujours sous la menace d’une faillite pure et simple.
La Société des Rédacteurs du Monde, actionnaire de référence du journal mesure la gravité et l'urgence de la situation, mais refuse de "céder à l'affolement".
La réunion du 10 juin de l’actionnaire de référence en assemblée générale n’aboutira sans doute pas à un accord de principe.
On se demande si Sarkozy ne veut pas la peau de certains journalistes qui pourraient lui tailler des croupières dans les mois qui vont suivre et qui sont importants pour sa réélection.
On le voit, même par terre, Le Monde fait encore peur.
Reste qu’une affaire de gros sous est toujours synonyme d’un appauvrissement de la liberté de ton et d’indépendance.
Le Monde doit, d'ici la fin du mois sous peine de faillite, céder son contrôle à un nouvel investisseur qui injectera de l'argent frais, à raison de 80 à 120 millions d'euros, selon les estimations.
Vous en connaissez, vous, des investisseurs « de gauche » à ce niveau-là ?

11 juin 2010

Guérit-on des cons ?

Il est loin d’être établi que Didier Reynders soit un con, comme du reste ses éminents collègues en stratégie politique qui s’ingénient aujourd’hui à nous faire croire qu’entre le MR, le PS et Ecolo, il y aurait des différences énormes, quand la plupart des électeurs n’y voient pas l’ombre d’une feuille de papier à cigarette.
C’est même peu probable, malgré la charrette d’ânerie que Didier Reynders et les autres, portent à notre connaissance, à croire que nos gueules sont comme des cours de ferme et qu’on peut y entrer ce qu’on veut dans la fosse à purin.
La propagande qu’on nous assène pour notre congrès du 13 est d’une connerie si déprimante qu’il est logique de la remettre en question d’une manière franche et catégorique.
Alors oui, si cette propagande est l’œuvre de Didier Reynders, on peut le dire : c’est un con ! Mais un con qui n’est pas stylite, c’est-à-dire seul sur sa colonne. Les deux autres, Di Rupo et Javaux, en sont deux fameux aussi (J’ai juré de ne plus rien dire de désobligeant d’ici le 13 sur Joëlle Milquet).
Je dirai même que c’est tout à fait légitime de le dire.
Car si Reynders n’est pas l’agent exclusif de sa publicité et le promoteur manichéen de sa légende, ça finira par se répandre dans les chaumières. Reynders est un con, parce qu’il laisse publier sur son compte des propos dont Jules César eût à rougir lui-même.
Et je ne parle pas des deux autres qui en sont au même point.
S’il est vraiment le con prétentieux que sa publicité nous fait comprendre à mots découverts comme l’empire State-Building, nous n’aurons fait que précéder de peu le sacre de la vérité.
Car, la connerie, finit toujours par se découvrir pour la simple raison que lorsqu’elle est illimitée, elle croit dur comme fer que les autres le sont davantage, ce qui est mathématiquement impossible quand on touche à l’infini.
En tout cas, dès qu’on a traité publiquement ce cumulard invétéré de con, même en conservant le doute ultime qui – selon Malebranche – plane sur toute spéculation, on se sent tout de suite beaucoup mieux.
On peut compléter cette nouvelle thérapie en y associant Javeaux et Di Rupo pour une guérison complète.
Voilà qui est dit et rend les choses plus légères.
On éprouve une impression de délivrance. Le mot con a une puissance libératrice insoupçonnée, dont il serait stupide de se priver.
Ceci dit, généralement si le mot libère, le lecteur ne s’en réjouit pas nécessairement de la même manière.
Il ne suffit pas pour certains esprits pointilleux de dire que Reynders est un con et accessoirement les deux autres, encore faut-il le prouver.

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Et c’est là que ça dérape.
On ne peut pas dire que les vingt-cinq volumes du Journal littéraire de Paul Léautaud a fait de lui un parfait con, sans le faire comprendre à travers une exégèse redoutable d’au moins le même nombre de volumes afin d’accréditer la thèse de sa connerie. C’est manifestement impossible, d’autant que j’ai choisi cet exemple parce que j’ai une prédilection particulière pour l’œuvre et que je ne crois pas une seule seconde que Paul Léautaud le fût au même titre que Didier Reynders.
Vit-on jamais chose plus délicate d’assurer le public que Reynders est un con, sans pouvoir l’étayer que par le courrier abondant que je reçois de lui ces temps derniers, au point d’engorger gravement ma boîte à lettres.
A ce titre, Javeaux le serait davantage puisqu’il déplore la déforestation d’une part, tandis que de l’autre, il concourt à l’aggraver.
De même Di Rupo avec le PS, mais pour une autre raison, celle qu’on ne peut pourfendre le système bancaire qui vire à son compte les sommes que l’Etat lui verse légalement pour alimenter son fonds de propagande.
Alors pourquoi, puisque tour à tour, Di Rupo, Javeaux et Reynders sont des cons à titre divers, privilégier seulement ce dernier ?
Disons qu’il faut toujours chercher la souche-mère si l’on veut se débarrasser d’une plante parasite.
Il semble qu’à ce titre, déjà, le bien-fondé de traiter Reynders de con paraît évident.

10 juin 2010

Milquet-Mouse dit « NON » !

Dimanche dernier, il fallait voir comme Joëlle Milquet se défendait auprès des médias d’être « madame NON » !
Moi qui n’aime pas qu’on se défausse sur les autres et qui se hérisse quand on a comme moyen de défense : « ce n’est pas moi, c’est lui », force est de constater que Maingain, Reynders, Michel, en gros la famille libérale a dit plus de « NON » que ne le pourra dire Joëlle Milquet.
C’est plus mitigé chez les socialistes. Ils ont dit « NON » aussi, mais la bouche en cul de poule, depuis que Di Rupo, ex-chercheur et docteur en machin chose, se voit dans le fauteuil de Premier. Ce qui fait que ça s’entend moins. Idem pour le ratichon Javaux qui depuis que le Talleyrand liégeois, Monfils, est à la retraite, brigue le titre d’entremetteur discret. Javaux noie le poisson par principe. Il s’en va dire partout qu’il faut un accord et on ne sait plus si c’est sur la base flamande ou si les Francophones ont le droit d’étendre le principe à eux-mêmes.
Donc, à part ces deux « NON… mais », madame Milquet est loin d’être la seule à dire « NON ».
Il faut lire la presse et la « sous-presse » flamandes pour comprendre le malaise de Madame Milquet et sa manière maladroite de se défendre.
Cette femme est diabolisée de toutes les manières, y compris par sa famille politique de l’autre côté du « rideau de fer », le CD&V.
Certes, la presse francophone n’est pas toujours tendre et notamment ces temps-ci pour Bart De Wever, mais nulle part on n’y lit l’acharnement que les Flamands mettent à trainer Joëlle Milquet dans la boue.
Côté partis wallons, on voudrait que le bonhomme Bart se prenne un râteau ; mais, il n’y a que dans les blogs où on le voit foutre le bordel au palais royal.
J’ai même lu dans « De Standaard » qu’elle manquait d’intelligence ! On peut dire tout ce qu’on veut des avocates et des avocats désertant les prétoires pour se beurrer dans la politique, sauf qu’ils ou elles ne sont pas intelligent(e)s.
Je croyais que l’outrance était réservée aux blogueurs.
Et je ne l’écris pas que pour les autres. J’en suis plus souvent qu’à mon tour l’ardent propagandiste. C’est même ce que je préfère sur la Toile. On y aime ou on y déteste avec excès. Au moins, on y est franc de collier. On y vit, enfin. On n’y a pas la langue dans sa poche. On n’y prétend que le plaisir d’écrire ce qu’on pense. Ce plaisir est plus coûteux que ce qu’il rapporte, à l’inverse de la politique..

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Si Madame Milquet était blogueuse – elle l’est, mais de façon tellement « rentrée » qu’elle écrit comme Di Rupo dit la messe – les médias flamands auraient de quoi écrire.
Or, Joëlle tient des propos mesurés, elle n’a jamais rien dit de plus que ce que les accords entre Francophones établissaient comme vérité commune.
On voit bien dans quelle société nous sommes. Nous sommes dans une société de spectacle dans laquelle les idées ne comptent plus, encore moins lorsqu’elles sont émises par des inconnus, puisqu’on y méprise le peuple. Seules les stars – c’est-à-dire les personnalités people ont le droit absolu de s’exprimer et même s’ils disent des conneries, elles seront commentées comme si elles sortaient de la bouche de Zeus.
On la cherche chez les Flamands. Depuis le temps, on l’aurait trouvée.
Pour étayer la thèse du mépris à l’encontre du « petit » peuple de la Toile, n’importe quel blogueur peut traiter d’enculé n’importe quel « star » de la politique, impunément. Et c’est bien ainsi. Pourquoi cette mansuétude ? Parce qu’attraire un vermisseau à un tribunal pour injure ne fera pas dix lignes dans les faits divers et que son impact sera nul dans l’esprit du public. Mieux, le demandeur risque le ridicule.
En n’étant que correcte dans son blog de campagne, madame Milquet ne participe pas à la vie de la Toile et ce qu’elle écrit est aussi insignifiant que son discours.
N’empêche, elle m’est devenue sympathique depuis qu’elle est la cible de ceux qui manipulent l’opinion flamande.
Je m’engage à faire quelque chose pour elle.
D’ici le 13, je vais l’oublier. Plus un mot désobligeant !
Ainsi, seulement « agressée » par la presse flamande, elle ne pourra que gagner dans l’estime des francophones.
Ce que je lui souhaite.

9 juin 2010

Le cas De Wever.

On l’a vu lors de la conférence de presse de Bart De Wever : en politique, il y a un temps pour la gesticulation, et un autre pour l’esprit de conciliation.
Un démagogue comme Bart De Wever sent de la manière dont il doit paraître afin de servir les desseins de sa politique.
Il devine les choses à dire plus qu’il ne les prépare, selon le milieu où il les prononce. C’est un intuitif.
Tantôt l’un, tantôt l’autre, il y a au moins deux Bart. Lequel s’avance placidement vers l’estrade, s’assied lourdement au centre, tandis que ses comparses le dévisagent avec la fierté du serviteur amoureux de son maître ? Lui seul le sait, comme le caméléon le sait à la couleur des feuilles.
Il ne se démonte pas, l’œil fixe comme quelqu’un qui pense ce qu’il dit sans regards obliques, droit devant, sa vision à un mètre au-dessus des têtes. Ainsi, il semble prendre de la hauteur, l’air inspiré par la Flandre, comme Jeanne le fut par la France à Domrémy….
Mais son discours ne varie pas, n’est pas imagé. Il paraîtrait un peu court, s’il ne sortait de la bouche d’un homme replet que la bonhomie apparente dispense de briller, la langue flamande n’est pas propice à un lyrisme de rhétorique…
Nous ignorerons ainsi jusqu’au 13, ce qu’est sa pensée. Ce qu’il est, en fin de compte, le troisième Bart.
Ce qui importe dans son cas, c’est l’étonnante ascension de la N-VA due à lui seul.
Qu’a-t-il dit en plus, ou en moins que Jean-Marie Dedecker, que Filip Dewinter, candidats comme lui du nationalisme flamand, qui ne réussissent plus à capter l’attention et les suffrages ?
On songe aux 800.000 voix de préférence d’Yves Leterme. La Flandre cherche un nouvel l’homme providentiel ! L’engouement des foules pour le leader, qui va les sortir de la médiocrité imposée au plus grand nombre, et, pour faire bonne mesure, le sentiment d’injustice dont elles se croient victimes.
Les leaders qui ont réussi sont ceux qui, accédant au pouvoir, n’entendent plus le rendre, détournant les lois démocratiques, quand les foules se détournent d’eux. Et elles le font nécessairement, car le tribun qui réussit est toujours un imposteur.
La réalité attend l’électeur au coin de l’urne, si je puis dire.

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La désillusion est moins sévère en n’espérant rien qui ne soit accessible, comme par exemple, une vie décente, un travail qui nourrit son homme et sa famille, bref, des désirs légitimes et, malgré tout, impossibles pour des millions de Belges ; tandis que des promesses tenant à la « libération » d’une Région d’un oppresseur étranger, la désignation des coupables : les francophones, ces pilleurs de terre et du bel argent flamand, et qu’il ne se passe rien dans les mois et les années à venir, ce n’est plus une désillusion, c’est le syndrome précurseur d’une désespérance voisine de la dépression.
Quelqu’un qui crée une frustration sans réussir à la combler est un politicien mort (voir Leterme).
Alors, autant le leader était aimé et incontesté, autant il est honni et haï !
L’Europe occidentale a eu ses grands leaders qui se sont aidés du suffrage universel, pour s’en affranchir en s’appuyant sur une junte militaire ou un parti unique et qui ont tous mal fini. L’Orient, moins pointilleux en légalité, est plus propice à la conservation de ses hommes forts, ben Ali, Moubarak, Khadafi, et bien d’autres d’Algérie, de Syrie et d’ailleurs.
Un grand leader est-il capable en Flandre de prendre le pouvoir après une élection et de le garder, malgré une opinion qui, à la longue, se détournerait de lui ?
Je ne crois pas que cela soit possible, parce que l’armée n’est pas régionalisée et que l’organisation des milices n’est pas le fort de la N-VA.
Une dictature peut-elle se forger avec la force des mots et l’exploitation de la crédulité des masses ?
On n’en est plus au romantisme révolutionnaire. Pourtant, si Bart ne partage pas l’éloquence d’un Danton et la flamme d’un Saint-Just, il y a cependant dans l’âme flamande quelque chose qui peut déboucher sur le pire : l’obéissance ! Plus que les latins, ce peuple pratique la discipline, à l’exemple de ses cousins germains.
En 2010, est-ce suffisant ?
N’assisterons-nous pas, finalement, au sort de toutes les baudruches ? Ne finissent-elles pas toutes par se dégonfler ?

8 juin 2010

A nos pathétiques menteurs !...

En reportant l’entrevue qu’elle devait avoir ce lundi avec Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande a placé le problème de la crise de la dette européenne au centre des préoccupations des Etats membres. Les divergences entre les deux pays portent sur des appréciations différentes de la manière de l’enrayer.
Le partenariat des deux Etats pour une solution commune est remis à une date non précisée.
L’euro poursuit sa descente. Il est à 1,15 $, à peu près au niveau de ses débuts, quand il a décollé et est parti de 0,88 $, premier prix.
Seule bonne affaire, les Airbus sont 20 % moins chers à l’exportation..
La chancelière a défini au Bundesrat la politique nouvelle par une austérité accrue, alors que la France hésite toujours sur le terme approprié : austérité ou rigueur ?
Quand on sait que l’Allemagne est beaucoup moins endettée que la France, pour que cette dernière atteigne proportionnellement à la rigueur allemande, il faudrait que Nicolas Sarkozy fasse six fois plus d’effort qu’Angela !
Les spéculateurs ne désarment pas. L’euro est dans la tourmente et il va y rester. C’est maintenant au tour de la Hongrie d’être une cible. Encore heureux que la Hongrie – quoique entrée dans l’Europe – a une monnaie nationale. Elle risque fort de la garder.
Certains économistes pensent que la crise est toujours devant nous. Il en est même à présent qui regrettent que les Etats ont été au secours des banques ; car, de nouvelles échéances se profilent et, à part une politique commune de crédit de la zone euro en faveur des Etats, le moment pourrait arriver où il n’y aurait plus aucun prêteur, sinon à des taux exorbitants.
C’est inutile d’épiloguer sur l’anomalie d’un dollar aussi malade que l’euro, comme le yen, et la livre sterling.
L’euro est la monnaie d’un non-Etat, une sorte d’anomalie financière. Les fauves qui suivent le troupeau de gnous s’attaquent à celui qui traîne la patte.
La recette pour faire tomber la fièvre est simple.
Les mesures d’économie sont à portée de mains. Puisqu’on ne touche pas aux règles du marché, qu’on n’alourdit pas les ponctions sur les fortunes, qu’on laisse en paix les patrimoines, il faut bien que l’argent « économisé » vienne de quelque part.
Tout au plus François Fillon a-t-il l’intention de raboter 10 % de la dette sur les paradis fiscaux.
L’augmentation des recettes viendraient des augmentations de TVA – ce qui est un moyen de toucher d’abord les petites gens - et des restrictions en matière de dépense : pensions, indemnités de chômage, allocataires sociaux, salaire des fonctionnaires et sécurité sociale.
Une Grèce bis, en quelque sorte !
Ce triste tableau inquiète tous les esprits en Europe… sauf en Belgique !

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Pour des raisons électorales évidentes, vous n’entendrez pas ce discours de vérité dans la bouche d’aucun prétendant à votre suffrage de dimanche prochain.
Vous n’aurez que des professions de foi sur l’Etat fédéral, sur BHV, sur Bruxelles et sur les volontés divergentes en matière de gestion de la crise communautaire, rien sur l’économie qui va constituer cependant d’ici septembre un enjeu majeur.
On sait bien qu’on ne gagne pas les élections en décourageant l’électeur. Bart De Wever l’a bien compris qui promet des lendemains flamands de kermesse au cœur de Bruxelles qui ne serait plus qu’une ville cogérée par les deux communautés.
Même si les partis francophones ont plus de retenue, on n’a lu nulle part dans les programmes des partis un traître mot sur la crise et les effets de celle-ci : le pouvoir d’achat, les revenus de remplacement, à part quelques promesses du PS pour les pensions qui ne seront pas tenues.
Indirectement, toujours par Bart De Wever, nous savons que la Flandre croit que nous lui coûtons beaucoup de sous, un peu comme Angela Merkel ne supportera plus longtemps d’entretenir à ses frais les cigales autour d’elle.
Certains diront que nous avons gagné une semaine sur le constat de la crise économique et donc de stress, c’est vrai. Mais au prix des gros mensonges des partis politiques, de l’impréparation d’une réponse à celle-ci par l’absence de gouvernement. Et puis, diront certains, en focalisant l’attention sur BHV, qui est une crise folklorique par rapport à l’autre.
Sans doute. Mais quel constat accablant de l’incurie de nos économistes, quel désastre de faire une campagne électorale sur la base de mensonges grossiers !
Après tout, nous n’avons que ce que nous méritons. Il aurait suffi que nous nous intéressions aux autres, que nous apprenions à écarter nos pathétiques menteurs…

7 juin 2010

Carnet de campagne.

Quasiment fait, Bart De Wever s’intronise déjà gauleiter de la Flandre.
Il reste quelques petites formalités, comme l’élection du 13 juin, les signatures des démissionnaires des autres formations, des broutilles… avant l’assaut – on ne sait pas encore de quoi – mais ce sera un bel assaut, avant le sacre.
Un chef ne peut être adoubé qu’après une grande bataille. Autrement, ce n’est pas un chef.
Ils auraient eu l’air de quoi les Waffen de la légion flamande en 1942, s’ils avaient su qu’il seraient amnistiés en 45 ? Non. Le culte des héros avait dix années de mise en train dans la souffrance et l’affliction de la Flandre, pour que ça ait l’air de quelque chose.
Il faut des péripéties à tout acte héroïque, sinon, c’est un acte ordinaire. Où est le mérite quand on ne court aucun danger ?
-Bart, tu prends quelque chose ?
-Je boirais bien une trappiste.
Le tout à la terrasse de chez Anneke. Non mais, ça va pas De Wever ?
Il faut que les cendres de Claes battent au moins sur sa poitrine le temps d’une bataille.
Après, cela se complique toujours, nécessairement puisque Bart n’est pas Napoléon, et même pas Ulenspiegel. Le drapeau une fois brandi, il faudra le déposer quelque part, autrement, c’est encombrant. Dans un cortège, ce sont toujours les idiots ou les besogneux qui tiennent les drapeaux et les calicots. L’élite marche en tête, les mains servent à saluer, à étreindre les enfants que les mères tendent au sauveur de la patrie.
La tribune, ce n’est pas une barricade. Le geste héroïque, ce sera pour plus tard, la confrontation au palais royal. « C’est une révolte ? » s’enquerra le grand chambellan barrant l’entrée aux énergumènes entourant Bart.
Pour la postérité, il faudrait un nouveau David. Il peindrait la scène, avec le grand chambellan, Bart et le roi derrière une colonne. Ce que voyant, le président de la N-VA répondrait, dédaignant le grand chambellan « Non sire, c’est une révolution. »
Seulement encore une petite semaine à ronger son frein, à faire des discours triomphants, avant l’aventure, Bart s’en impatiente.

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Jean-Marie Le Pen l’a certainement déjà félicité.
Jean-Marie avait bien vu que Bart irait loin.
Il le lui avait dit lors de leur rencontre qui n’était qu’à Paris. Jean-Marie voulait Montoire, pour le symbole, Montoire dans le Loir-et-Cher, mais Bart n’était pas au courant, et ça ne s’est pas fait. Lui, l’histoire de France, à part les Bretons et Le Pen, il n’en a rien à foutre.
Maintenant la Flandre est mûre, le Front en est certain. Bart est un grand nationaliste.
Seulement, il faut se méfier de la dernière minute, du coup imprévisible, de l’arme ultime de Madame Thyssen du CD-NV ou de la connerie inattendue d’un Bart De Wever trop euphorique. N’est-ce pas lui qui a demandé aux purs Flamands de boycotter les bureaux de vote et même de proposer aux bourgmestres les plus pointus de déclarer les élections illégales ?
C’est con, ça !...
Et si les purs Flamands avaient pris la proposition de Bart au sérieux ?... des milliers de votes perdus !
Reste à convaincre le Vlaams Belang qui a fait 15 % des voix aux dernières élections. Une partie de pétanque avec Bart serait sympa. Une partie « arrangée » bien entendu, Filip Dewinter ne ferait aucun point. Il embrasserait donc le derrière de la Fanny et ce serait Bart qui bougerait son pantalon, offrant un scoop au lecteur du Standaard.
Ainsi Anvers ferait mouvement sur Gand et au soir du 13, 14 au plus tard, on referait un « gordel » en famille autour de Bruxelles, obligeant Barroso à déclarer la Flandre éternelle, vingt-huitième état de l’Union.
C’est long une semaine quand on attend dans la tranchée l’heure de l’assaut !
Entre deux meetings de Bart qui s’enflamme en voyant les autres s’enflammer, le silence de la nuit doit être lourd à côté de l’épouse, les enfants dans les autres chambres. Un homme politique fait-il encore l’amour quand tant de préoccupations l’assaillent ? Il doit trouver cela bien mesquin et bien ordinaire un devoir conjugal, tant de personnes l’attendent le lendemain sur le perron !
Quand on est saisi par le courant de l’histoire, happé pourrait-on dire, on prépare des phrases qui deviendront historiques, des bons mots soigneusement étudiés et qui paraissent spontanés. On élucubre des plans, des finesses dont les autres n'ont pas idée… Le carnet d’adresses reste ouvert sur la table de chevet, qui sert aussi de recueil de pensées.
A sa dernière, son stylo a lâché. Il a écrit « Bart doen barsten... » puis la grosse tache. Il ne sait plus qui va crever.
L’épouse se demande si le saucisson dans le frigo est encore assez frais pour les tartines de Bart et celles des enfants, ce n’est pas au grand homme à s’inquiéter des contingences. On ne sait pas ce que Napoléon a mangé le matin du 18 brumaire. On ne connaîtra pas le nom du fromage que l’épouse de Bart sortira du frigo, au lieu du saucisson qui aura tourné casaque à la journée du 13.
Ce sera une énigme de l’Histoire, pour le docteur Cabanès de 2050.

6 juin 2010

Elio Di Rupo premier ministre ?

Comme c’est drôle ! On fait des pronostics sur le futur premier ministre, et on n’a pas encore voté ! Tout au plus sait-on par sondages qu’Elio recueillerait tant de pourcentage de voix si les sondés par téléphone allaient faire « leur devoir » le 13, ce qui n’est pas sûr, avec les mêmes convictions. Il bat tout autre impétrant en Wallonie.
Mais, ce petit jeu recèle quand même une vérité : celle du choix d’Elio Di Rupo comme premier ministre possible.
Hors statistique et jeu de cirque médiatique, cette distinction d’un homme plutôt qu’un autre met en évidence les peurs, les fantasmes et les pulsions instinctives de l’aréopage très discret du quarteron de décideurs qui tiennent à une Belgique à l’ancienne, et pourquoi ils s’accordent sur la personne de Di Rupo.
Monsieur Elio Di Rupo est un garant à leurs yeux de cette Belgique là. Une Belgique à laquelle du roi jusqu’aux petites structures communales, de la carte de visite à la carte de géographie ou plutôt pour faire plus FEB, du clou à la locomotive, on ne touchera pas.
C’est justement ce choix qui gêne. Car après avoir décliné ce qui ne changerait pas : les hiérarchies, les lois économiques de marché, on en arrive à ce qui pourrait changer et là, Elio Di Rupo rassure l’opinion flamande et Bart De Wever tout le premier.

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Elio Di Rupo est un royaliste primaire, un de ces hommes qui pensent que l’on peut modifier tout ce que l’on veut à l’intérieur du fruit, pour autant qu’on n’en change pas l’aspect extérieur. Cette particularité du personnage intéresse les Flamands. Pour le reste, son orthodoxie en matière d’économie politique rassure la droite qui voit en lui un des siens. Le président du PS en premier ministre possible, voilà qui en dit long sur l’homme « de gauche » et sur l’actuel état du parti socialiste !
La Belgique a été souvent dirigée par des ministres issus du parti socialiste. Aussitôt au pouvoir, arguant de la politique de compromis – spécialité belge – ils s’empressent de renvoyer aux calendes leur programme qui était jugé inacceptable par les formations partenaires.
On se rappelle que les grandes grèves du temps de Gaston Eyskens se sont soldées par un échec, dès que les socialistes ont été associés au pouvoir. Exit « La Loi unique », mais entrée discrète des mêmes textes par la petite porte et disparition des grèves et de la grogne syndicale. Idem, quand Jean-Luc Dehaene, premier ministre, a purgé par des taxes et de la TVA l’économie belge. Qui a calmé les esprits ? Le PS ! Certes, c’était pour entrer dans la monnaie européenne, toujours est-il que la facture a été soldée par les petites gens, tandis que la clientèle du MR s’en tirait bien.
Un politique « de gauche » qui arrive au pouvoir donne des garanties à la droite, en apaisant les esprits à gauche de ceux qui le veulent bien, et condamne aussitôt les autres en les accusant d’extrémisme.
Qu’ont-ils fait les socialistes et Bètchette Onkelinx dans le gouvernement Leterme ? Sinon poursuivre la vieille tradition de renoncement pour prix de leur participation aux affaires.
Car enfin, quel décalage entre les déclarations sur les nécessaires assainissements du marché financier et ce qui a été fait depuis fin 2008 !
A quoi bon participer à un gouvernement, s’il faut y laisser son âme ?
On ne sait pas si le pouvoir rend fou, ce qu’on sait c’est qu’il rend conservateur, pour la raison que l’on veut qu’il dure, quand on y est embarqué.
Elio Di Rupo a montré plus d’une fois son vrai visage, c’est un homme versatile et peureux qui plie toujours devant la force, par défaut de caractère, et aussi parce qu’il pense faire de son repli une stratégie pour un marchandage nouveau. Feinte est son humilité. C’est un orgueilleux qui a la rancune tenace.
Il arrive que sa politique soit payante. Mais, c’est sans lendemain. Elle peut s’avérer catastrophique à long terme, quand le personnage est dévoilé et ses « astuces » éventées. La patience dont il fait montre est une qualité qui s’accorde assez bien à une gestion municipale. Au niveau de l’Etat, c’est autre chose. Cela montre la capacité du personnage a encaissé les coups sans la capacité de les rendre.
L’idéal pour les Flamands !

5 juin 2010

Violence des jeunes.

Le thème fourre-tout et qui fédère tous les électeurs est celui de la violence.
Comme les trois autres de la bande des Quatre ont parallèlement des thèmes à caractère social, le plus branché sur la chose est le MR.
D’autant que si le MR dit quand même quelques mots sur le social, on sent que ce n’est pas sa tasse de thé et que son point fort est le maintien de l’ordre.
Oui, mais voilà, s’attaquer à la violence comme le fait le MR dans ses propositions, c’est augmenter la violence ; car, imaginer que le tout répressif va éteindre la violence, c’est croire tout bonnement qu’il existerait une bonne violence, celle de l’Etat, et une mauvaise, celle des jeunes des quartiers.
Aujourd’hui, la violence est arrivée à un stade incontrôlable, parce que compulsive. C’est de la violence gratuite dont il s’agit
L’incompréhension a gagné la gauche et la droite. La droite, parce qu’elle voit bien que son tout-répression de l’aval ne conduit à aucun résultat, et la gauche qui prétend tout résoudre en amont par l’éducation, se trompe sur la nature de l’homme.
L’erreur, c’est persister de croire que le mal est extérieur à la personne humaine, en refusant de voir la pulsion d’agressivité personnelle qui se développe plus ou moins en chacun de nous.
Aujourd’hui, cette pulsion d’agressivité est de moins en moins contrôlée. En cause le rapport conflictuel que les jeunes ont entre eux, depuis que le terrain est partagé par les bandes de quartier, et qu’entre les « complices » qui cohabitent dans ces bandes de quartier, s’est établi une hiérarchie fondée sur la force physique et le caractère.
Le jeune s’endurcit d’abord avec les « copains » pour s’affirmer, puis dans les conflits avec les autres, bandes rivales ou les particuliers, qu’il apprend à affronter sous le regard critique de ses complices.
C’est dire si les partis politiques des deux bords s’éloignent d’un bon diagnostic et des remèdes à mettre en pratique.
Les sociologues ont fait beaucoup de tort à la compréhension de ce qui se passe. Ils ont inconsciemment dénaturé une vision beaucoup plus réaliste de l’homme qui prévalait avant la mode actuelle qui consiste à les impliquer pour tout et dans tout, en tant « qu’autorité » de proximité, ou de « consolateur fusionnel », expliquant à qui veut les entendre que l’agresseur et la victime sont deux créatures sensibles, dans des camps opposés, certains voient même en l’agresseur une autre victime !

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Nous payons le prix fort d’une éducation ayant cru que l’on pouvait élever une jeunesse en toute innocence des événements qui déchirent les sociétés dans lesquelles la loi du plus fort détermine la place qui revient à chacun, non pas par son travail, mais par sa propension à « faire » de l’argent.
On a cru que la violence gratuite appartenait au passé, qu’elle avait définitivement disparu en proportion de l’élévation du niveau de vie du plus grand nombre.
C’était sans compter sur l’accroissement des inégalités, le chômage massif, et l’effondrement de l’autorité parentale.
Si les violences « pour rien » accompagnent le vol d’un i-phone ou d’une carte de crédit, alors que la victime terrorisée veut abandonner son bien et « coopère », c’est une façon de « punir » quelqu’un qui dispose d’un bien que l’on n’a pas, indépendamment de l’instinct de domination du fort sur le faible.
La violence à l’état pur, la violence barbare ne s’est pas éteinte avec l’éducation. Elle s’est apaisée. Mais, elle veillait sous la cendre. Le défaut d’éducation, l’absence de goût pour la culture, la régression de l’instruction dans les écoles où les ados s’impatientent d’être adultes, donnent l’occasion à l’immature et au caractériel de se transformer en brutes décomplexées.
Des forces contradictoires se mesurent aujourd’hui à l’immoralité qui prévaut dans les règles économiques de marché, aussi bien que dans la rue.
Il n’y a pas de remède en vue.
Les démarches de la bande des Quatre sont vouées à l’échec.
Nous entrons dans une ère de déliquescence qu’aucune radicalité n’arrêtera.
Nous allons payer au prix fort notre façon de faire commerce des êtres humains.
Seuls des grands bouleversements de l’histoire pourraient rebattre les cartes. N’y comptez pas trop !

4 juin 2010

Ça se passera dans 10 jours !

C’est le moment d’y penser.
Qu’est-ce que je vais aller foutre le 13 sous le préau d’une école à attendre mon tour ?
On a toujours pris mes parents pour des couillons, eux les travailleurs infatigables qui auraient bien eu droit aux égards des gens pour lesquels ils ont voté. Pourtant, je les revois encore : bel esprit, fin jugement, mais doté d’une naïveté à toute épreuve. Est-ce cette naïveté qui leur a joué un vilain tour, à eux et ceux des générations passées ?
Pour qui ont-ils voté au long de leur vie ?
Ils ne me l’ont jamais dit. Il est vrai que je ne le leur ai jamais demandé.
Peut-être ont-ils voté sans conviction ou ont-ils changé d’avis et penché tour à tour pour un parti, puis pour un autre, au fur et à mesure qu’ils se sentaient « bernés » par des programmes que leurs « entremetteurs » en démocratie oubliaient aussitôt ?
Je crains fort qu’ils ne m’aient passé le relais et que le couillon d’aujourd’hui, ce ne soit moi !
Malgré mes airs « anarchisant », il m’est resté un fond de croyance en la démocratie et en ses serviteurs qui, s’il a fait long feu, n’en resurgit pas moins dans les grands moments du subconscient restés « couillons » par tradition familiale.
La Libre Belgique en condensant les programmes de la bande des Quatre m’a permis de faire un rapide tour d’horizon de ceux qui – que nous le voulions ou non – seront aux manettes après le 13.
Evidemment, toute leur stratégie a été de formuler les plus belles intentions du monde, mais sans préciser avec quels moyens !
On ne voit trace nulle part de la ceinture que nous allons serrer bientôt, rien, de ce que les Wallons devront supporter pour faire plaisir à leurs mandataires qui veulent absolument rester dans une Belgique en association avec les Flamands.
A défaut de ce qui se passera réellement, quand nous aurons « départagé » la bande des Quatre, on est sûr qu’il y aura un député en moins par-ci, un autre en plus par-là.
Voici, en attendant le moment de vérité, ce qu’ils écrivent pour nous convaincre :
Le PS n’est pas avare en blabla, poncifs et déclarations enflammées : « …soutient l’économie réelle porteuse d’investissements matériels, humains et intellectuels, créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement. ». En clair, cela signifie qu’on ne touchera pas à l’économie mondialiste et libérale et que les banques poursuivront leur cheminement vers une nouvelle crise et, qu’en attendant, il faut bien que les travailleurs épongent celle-ci par des sacrifices.
La suite est du même tonneau : « …assurer le déploiement d’un modèle de prospérité éco-solidaire. Le PS veut une politique qui valorise le travail, qui soutient l'emploi, renforce le pouvoir d'achat des gens,… ». Il vaut mieux arrêter le flux. Il est vain d’espérer un vrai socialisme de ces socialistes-là, tant on les sent prêts aux compromissions les plus honteuses et aux reniements sans état d’âme, quand il faudra geler les salaires, peut-être diminuer les pensions, porter la retraite à 65 ans, se coucher au nom de la Belgique devant l’impérialisme flamand.

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Le MR tape dans « La garantie du respect de tous les citoyens, sur des thèmes qui sont au centre des préoccupations au quotidien de chacun. Le MR, c'est la capacité de porter très haut la volonté de restaurer l'Etat dans ce qu'il a de plus essentiel pour le citoyen... faire respecter le citoyen comme francophone dans la Belgique de demain, mais aussi le faire respecter dans ses préoccupations fondamentales, la sécurité, l'emploi, les pensions… ». Bref du blabla, à tel point qu’on se demande en quittant la sphère du merveilleux, comment Didjé – s’il est toujours ministre des finances – va budgéter cela. C’est d’autant plus hypocrite que le MR est prêt à tout pour nous faire le fond des poches et rassurer ses chers entrepreneurs, mondialistes maffieux, comme il n’est pas permis. Maingain reste le souci majeur dans la partie de poker menteur qui va s’engager après le 13. Quant au reste, Reynders est sur la même ligne économique que Di Rupo. Cela promet pour plus tard !
Le CDH fait dans la bouffonnerie exaltée, façon Madame Huard, revue par Joëlle et son Union fait la farce. Leurs tourlourous s’adapteront comme les autres aux noirceurs des temps : « Le cdH célèbre ses 8 ans cette année. Les listes qui sont présentées aujourd’hui reflètent parfaitement l’évolution du parti. Le cdH s’est imposé lors des derniers scrutins. Le choix des chefs de file est le résultat naturel du travail de transformation du parti et de celles et ceux qui, au quotidien, concrétisent… etc. », décrypté, il faut lire que le CDH est prêt à tout pour accroître son audience dans les familles bien pensantes et même les autres. Leur nouveau guignol – Jean-Denis Lejeune – sera opérationnel dès la rentrée pour nous sucrer la tarte des bonnes intentions, à mi-chemin entre les pompes à eau au Burkina-Faso, et l’accompagnement silencieux des douleurs muettes. Ce qui promet un beau dialogue de sourd.
Chez Ecolo, on reprend les trois autres, on soustrait une virgule, on ajoute un point d’exclamation et on fait un compost au fond du jardin. Sauce à la Javeaux, à mi chemin entre Deleuze et Durand, le bon dieu en plus. Pour plus d’informations, on peut se rendre à la collégiale d’Amay à l’oraison du soir. On aura peut-être la chance de coincer le co-président entre deux bénitiers. Il se fera un plaisir de nous expliquer la politique du double-vitrage au moment où il faudra diminuer les salaires.
Couillons mes vieux ? Sans doute. Ils ont eu droit à des chants de sirène adaptés à la guerre froide.
Le bruit de bottes disparu, reste le bruit des guichets de banque qui se ferment sur les doigts des petites gens. Le bruit en serait moins terrible si les partis étaient moins lâches.
Alors oui, mes parents furent de parfaits couillons. Je dois traîner dans mon sang une belle hérédité ! Je me vois bien plus couillon qu’eux ne le furent jamais !
Le vrai programme celui que tous les partis de pouvoir appliqueront tient en un raisonnement, simple et décisif : « …nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Les deniers publics ne doivent plus être gaspillés au profit des vieux, des malades, des chômeurs. La raison de l’argent est toujours la meilleure, et vous l’allez bien sentir, tout à l’heure…».
Et le comble, c’est qu’ils seront crus !

3 juin 2010

Ah !... le Con !...


La connerie, c’est comme la vérole : on vit avec. Il n’y a pas de guérison.
Il n’y a que des rémissions. Yvan Audouard.

Ce mot, comme celui de Cambronne, fut longtemps mis à l’index par la bourgeoisie bienséante, certains pédants d’université et, récemment, une féministe refusait que s’identifiât l’imbécile sur « ce bel attribut féminin ».
Comme les cons fourmillent dorénavant, ce court vocable entre peu à peu dans le langage de tous les jours, je m’inscrirais d’office pour sa promotion utile à la désignation brève et sans appel, si mes lecteurs n’étaient pas convaincus que j’en fus un aussi.
L’hésitation des cons en littérature à placer le mot dans le texte autrement que sous sa forme énigmatique de c…, donne une idée de l’ostracisme dont il a été victime, jusqu’à ce que le génie de Céline en ouvrît la manipulation aux chercheurs d’embrouilles qui n’ignorent pas que sa fréquentation les exclut de tout prix littéraire, fût-il municipal.
Qu’importe, en ces temps malgracieux d’invectives affleurant au bord des lèvres des consuméristes, l’emploi du mot est en pleine inflation.
Popularisé en Haut-lieu par un président de la République avec son « casse-toi, pauvre con ! » il ne pouvait qu’en être ainsi.
Poincaré (1) devrait être appelé à la rescousse afin de calculer, si le nombre de fois que le mot était employé, aurait une influence sur son efficacité ?
Peut-être bien que les hautes eaux de la connerie en diminuent les dégâts, à l’inverse du même phénomène part temps d’intempérie ?
Je me suis fait traiter de con par un aveugle en plein jogging, qui fonçait dans un passage protégé, son chien ne l’ayant pas averti que j’arrivais. Il sentit au capot de mon véhicule, qu’il avait un obstacle que l’animal n’avait pas prévu, tout comme il l’avait été aussi pour moi.
Vous le croirez si vous voulez, mais me faire traiter de con dans ces circonstances fut doux pour moi à entendre.
Nous nous séparâmes sans dommage, lui avec la satisfaction de m’avoir bien jugé sans m’avoir vu, et moi heureux qu’il pût me traiter de con avant de poursuivre sa course folle, sans autre forme de procès, en priant le ciel que le con suivant ne l’achevât pas !
A force de l’entendre à tout propos, on hésite à lui donner un sens qui pourrait être universel.
Il arrive même que des sens extrêmes cohabitassent sans se maudire.
D’un type qui vous a fait rire en plaçant une vanne bien trop fine pour la saison ; mais que vous comprenez parfaitement, vous diriez : « Ah ! le con… Ah ! le con… ». Il y a là-dessous presque un hommage à l’intelligence.

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Comme disait Audiard « Quand on a montré son cul, tout reste à faire. Tandis que lorsqu’on a dit de quelqu’un que c’était un con, et qu’il ne disait que des conneries, il n’y a plus rien à ajouter. »
C’est dans son ultime recours que le mot prend tout son sens, quand il ne peut s’employer que lorsqu’on a épuisé toutes les formes disponibles du langage. Il est alors en pleine forme. Il apporte le bouquet final aux artifices de la conversation auxquels vous vous étiez accrochés, afin de l’éviter.
Si le mot ne circule pas entre les membres de la bande des Quatre dix jours avant le 13 juin, ce n’est pas faute qu’ils ne le pensent pas. C’est la seule peur de perdre des voix qui les retient. Mais vous, mais nous, mais moi, combien de fois en voyant leurs tronches d’empaffés involontaires, combien de fois dis-je, n’avons-nous pas eu la sensation de le sentir grandir entre nos cordes vocales, ce petit scélérat, ce mot libérateur ?
Oui, ce sont des cons, des cons définitifs à nous balancer leurs conneries et en nous prenant pour des cons… ce que nous sommes bien entendu. Mais justement et c’est là que le bât blesse. Nous sommes des cons certes, mais eux, en principe en agitant leurs grands mots et leurs grands drapeaux devraient faire comme s’ils ne le savaient pas.
Ils devraient savoir que c’est outrageant, à la fin, d’être pris pour ce qu’on est par des gens qui le sont aussi !
Bref, en nous forçant au déplacement le 13 au vu des conneries lourdes qu’ils ont dites pour que nous y allions le pied léger, ils manquent aussi d’éducation.
Et ça, voyez-vous, le manque d’éducation ; c’est pire que la connerie…
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1. Le fin mathématicien, pas son frère, le batteur d’estrade.

2 juin 2010

Israël, Etat pirate !

Le dernier arraisonnement en haute mer d’un convoi humanitaire pour Gaza par des commandos israéliens porte un nom : c’est un acte de piraterie.
Si en ce début de XXIe siècle, les pirates se portent bien, que je sache, on n’a jamais prioritairement accordé la parole aux pirates somaliens.
Or, dans les mêmes conditions, des pirates ont pu agresser une flotte pacifique en haute mer et on s’est empressé de demander l’avis de leur porte-parole !
Mieux, les premiers commentaires de RTL, de France 2 et de quelques autres ont été recoupés et annoncés depuis ces porte-parole.
Le téléspectateur lambda a donc entendu, comme moi, des préposés à l’information, que ces commandos armés, jusqu’aux dents, débarquant de nuit d’hélicoptères et de vedettes rapides « ont été agressés par les gens des ONG et que ces commandos ont donc dû se défendre ! ».
Bilan : 9 morts du côté des occupants de la flottille humanitaire, pas un hématome du côté des pirates.
C’est tout à fait scandaleux et cela démontre bien la forme curieuse de complaisance que l’Europe a toujours eue à l’égard d’Israël, non seulement les politiques, mais aussi la presse et les divers médias. On dirait que des fils ténus et pourtant très forts existent entre les personnels de direction des entreprises de diffusion, de gouvernement et de l’industrie, et les membres de cet Etat disséminés à travers le monde et pourtant furieusement nationaliste !
On ne pourrait en dire plus sans passer pour un raciste !
C’est tout de même incroyable dans quelle aliénation sommes-nous tombés, depuis que sous couvert de l’ouverture aux autres, il faille à la fois par bienséances et prudence aussi, ne plus pouvoir rien dire de certains faits criminels comme ce piratage en-dehors des eaux territoriales de l’Etat d’Israël, fomenté et accompli par lui !
Chose qui dépasse l’imagination de nos peureux éditorialistes : la presse d’opposition de Tel-Aviv publie des articles que la presse belge n’oserait pas publier sur ce honteux abordage nocturne.
Ce n’est donc même pas toute l’opinion israélienne que l’on recueille en Belgique, mais exclusivement celle des religieux, de l’extrême droite et du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu !
L’ONU demande une enquête sur l’assaut militaire israélien contre la flottille chargée d’aide humanitaire pour Gaza, ainsi que la libération immédiate des navires et des civils détenus.
C’est bien le moins !

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Reste à voir ce qui s’est toujours passé à l’ONU et au Conseil de Sécurité quand Israël est impliqué dans une sale affaire. De résolution en résolution, un voile discret – celui de l’oubli – tombe bientôt sur la scène de crime, et quand le délais est jugé suffisant, on l’évacue dans les kilomètres de dossiers quelque part dans les sous-sols de l’ONU.
Parfois, les efforts pour enterrer le conflit sont nettement dépassés par la vindicte des victimes, alors, quand les cris ne peuvent plus être étouffés, il reste le rempart américain qui dépose un veto au Conseil. Et on n’en parle plus.
Le départ de la formidable haine des pays arabes à l’encontre de l’Occident vient de là.
Nous prétendons jouer aux pompiers, pire aux justiciers en armant un pays criminel, lorsque nous nous efforçons d’en désarmer quelques autres, pour les mêmes raisons, comment voulez-vous que le monde arabe ne s’indigne pas ?
La dérive terroriste musulmane vient de là, est nourrie régulièrement de ça.
Toute la politique mondiale a dérapé depuis la guerre des Six jours et ne fait qu’empirer, au point qu’aujourd’hui, il paraît difficile de faire machine arrière et de dénoncer la profonde perversité de cet Etat que nous avons inconsidérément magnifié à cause de tous nos pêchés depuis les camps d’extermination et les abominations dont les Juifs furent victimes.
De ce point de vue, ne croyez-vous pas que nous avons assez donné ?... que nous nous sommes repentis à la place de ceux qui ne l’avaient pas fait, et qu’il serait temps de remettre le droit et la justice internationale en place et pour tout le monde ?

1 juin 2010

Mensonges de campagne électorale.

Ayant à cœur de visiter les sites de nos spécimens de la bande des Quatre, je me suis attardé quelque peu sur celui de Marie Aréna. Peut-être n’aurais-je pas dû, il n’est pas plus mal fichu que celui d’un Kubla.
Le CV des autres demandeurs d’emploi a deux préoccupations que l’on retrouve partout, la première, dans l’esprit de conquête du chaland, montre le candidat sous son plus beau jour ; la seconde, s’inquiète d’élections à risques qu’il n’a pas voulues.
Le programme des candidats est celui du parti. Il n’y a nulle spécificité, nulle originalité.
De toute manière le citoyen-employeur répondra le 13 juin aux offres de service.
Par ces temps de crise, il y a pléthore et le choix sera difficile.
Est-ce à dire qu’en réalité une sorte de fatalité s’est emparée de notre particratie, de sorte que les états de service prévalent sur les convictions, au point d’opiner aux machinations des stratèges diligentés par les chefs de parti, afin de compter quatre annuités de plus pour la pension ?
La plus formidable et combien irréelle machine à décerveler est celle du MR. J’ai rarement lu un texte propre à ne toucher que l’imaginaire des électeurs, qui n’a aucune chance d’être appliqué tant son coût dépasse tout budget, même en excédent !
Par exemple, rien que pour la justice – on peut penser qu’il a été inspiré à Didjé par sa fan et parente de sang – le premier économiste venu devrait aligner des centaines de millions d’euros d’ajout pour calculer le coût de cette politique libérale idéale : accroissement des juridictions, des fonctionnaires de justice, des locaux, des prisons, des personnels de réinsertion, de surveillance, de contrôle des détenus, constructions nouvelles de prétoires, prisons, officines policières de proximité, etc.
Quand on lit cela on balance entre deux idées, celle que le MR vit dans une réalité où il est plutôt pingre pour les citoyens et laxiste pour les banques, les hauts revenus, etc.… et un monde imaginaire qui n’est pas loin de la cité idéale préélectorale. Là, on a le choix entre Proudhon et Orwell. Je pencherai plutôt pour ce dernier, parce que tant de capitaux destinés à rendre le bras de la justice plus redoutable et efficace conduit aussi inévitablement à un monde dans lequel le citoyen voit ses libertés fondre à vue d’œil, sous prétexte qu’il faut les lui garantir !
On peut rappeler à Reynders qu’il n’est pas le premier utopiste, outre les deux déjà cités, il me souvient que le premier fut Platon.
De toute manière, c’est un programme à la fois chimérique et dangereux, heureusement irréalisable. Ah ! le fameux compromis à la belge, que de conneries on a pu éviter !

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Que ne ferait-on pour jeter de la poudre aux yeux à l’électeur !
Reste la salive pour les plus décidés de la bande des Quatre.
La salive est un produit bon marché aux nombreuses qualités. Elle empêche d’abord de se racler la gorge et de paraître embarrassé même devant un public acquis par avance.
Ce n’est pas si facile de saliver à bon escient. Les admirateurs de proximité peuvent être directement sous la menace des postillons de l’orateur.
On se souvient d’une interview de « papa » Daerden au sortir du Standard. On ne peut pas dire que, sans imperméable, tout le monde aimait papa !
Victime des intempéries du langage, le public laisse volontiers la première rangée des chaises à l’élite ainsi exposée. Evidemment les grandes salles pourvues de micros sont exemptes de cette sorte de danger. Le postillon n’est pas de Longjumeau et ne peut franchir la distance entre le vaticinateur et le public.
Quand le candidat a usé sa salive en vain, il bave. Son attitude perd toute noblesse et sombre dans la vulgarité. Les candidates n’en sont pas là. Elles gardent ce petit rien de féminité qui nous les fait aimer.
Je rassure ces dames, la bave aux commissures des lèvres est typiquement masculine. Elle vient à ceux qui parlent haut et éructent plus qu’ils n’argumentent.
Jadis, quand les syndicalistes n’étaient pas encore permanents, les orateurs nous la servaient bien baveuse ; mais eux, au moins, c’est parce qu’ils en bavaient dans la vie.
Mathot père excellait dans le contact aux bals des pensionnés. Il a légué à son fils Alain cette aisance d’entre les tables qui n’appartenait qu’à lui. Aux estrades, le fils est moins performant. Cela viendra. Il n’a qu’à observer les vieux cabots du parti. Voir par exemple, avec un petit organe et tout de suite strident dans les aigus, comme Di Rupo se débrouille.
Commenter une campagne électorale de la sorte est bien le signe qu’une indifférence quasiment générale plane sur le genre politico-spéculatiuf.
Les citoyens ne sont pas sots. Ils savent que le décalage entre ce qu’on leur présente et la réalité après le 13 juin, aurait mérité un peu plus de franchise de la bande des Quatre. Ils voient bien aussi que les Quatre sont prêts à se coucher devant l’ukase flamand.
Mais quand donc les partis politiques comprendront-ils qu’un public sans illusion n’accepte plus si facilement les à-peu-près, les petits et les gros mensonges ?