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Di Rupo et Baudelaire.

Jadis, on avait les chambrières de la cour. Elles doivent encore hanter les couloirs semi-déserts de Laeken en très petit nombre. Je suppose que Mathilde ne concourt pas, avec la soubrette de l’étage, à retaper le lit conjugal après une nuit de devoir sur la literie du palais.
Aujourd’hui, nous avons la chambre à air gonflée à bloc du premier de nos socialistes. Di Rupo ne concourt pas avec Maingain à la bonne formule de la dissolution qui retaperait les caoutchoucs communautaires.
Le trapéziste montois cherche l’acrobate de remplacement. Il s’y est mis tellement à fond, qu’il n’a plus qu’à rebaptiser son club P.R.S. (Parti royal socialiste).
Par amour du roi et du soi, la pointure de Mons veut nous sauver de la tentation française.
Son éducation portée sur l’hagiographie de notre dynastie n’a pas empêché le grand homme de voir la manière dont certains Français nous considéraient naguère.
Ainsi le poète Charles Baudelaire n’avait aucun égard pour nos belles filles pleines de santé de nos campagnes.
« Ces mollets sur ces pieds montés,
Qui vont sous ses cottes peu blanches,
Ressemblent à des troncs plantés,
Dans des planches. »
Délaissant la partie inférieure, Charles s’en prend à la gorge.
« Les seins des moindres femmelettes,
Ici, pèsent plusieurs quintaux,
Et leurs membres sont des poteaux
Qui donnent le goût des squelettes. »
Voilà pour la « Venus Belga ».
L’inconditionnalité monarchiste de l’Aigle de Mons n’est pas partagée par Jan Peumans, de la NV-A, premier président du parlement flamand, qui appelle à la séparation de la Belgique.
L’allergie chronique de Jan à la France tomberait d’un coup si cet homme de culture exclusivement germanique avait la curiosité de feuilleter l’œuvre du poète français. Il y aurait découvert l’amour de la Flamande et des plats paysages. Chez Charles les canards ne se pendent pas aux peupliers des canaux du grand Jacques (Brel).
« Mon enfant, ma sœur
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble. »
Le poète sulfureux a même eu le front d’oser écrire :
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »
Et quelques vers plus loin, le flamandolâtre de s’écrier :
« Tout y parlerait
A l’âme en secret
Sa douce langue natale… »
De quoi faire revenir Huub Broers sur ses préventions à l’égard des francophones fouronnais.
Finalement qu’on se rassure, toute la France n’est pas baudelairienne.
Encore heureux que Baudelaire n’ait pas publié les notes d’un pamphlet « Pauvre Belgique » qui ne vit le jour que fort édulcoré. Ces notes ne furent dues qu’à l’obstination des Editions de la Pléiade (Gallimard). On se demande pourquoi d’ailleurs, certaines œuvres auraient à gagner à rester incomplètes !
« Tous les visages belges ont quelque chose de sombre, de farouche ou de défiant, les uns, visage de sacristain, les autres de sauvages. La démarche, à la fois précipitée, inconsidérée, et indécise, occupant naturellement beaucoup de place.
Abondance de bossus.
L’œil effaré, gros, stupide, fixe. Malhonnêteté apparente, tient simplement à la lenteur de la vision. »

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Il y a ainsi plusieurs pages de gracieusetés.
Relayant Paul Féval, Baudelaire réinvente « sur ma bosse Monseigneur » qui serait une spécialité belge vu le nombre, selon lui, de ces malheureux. Ce qui expliquerait pourquoi nous marchons en biais et que nos lignes droites sont courbes !
Sans doute avait-il forcé sur l’absinthe et l’opium en visitant « notre beau pays » ?

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