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Grégarisation de l’avenir.

Cette époque est formidable pour parodier le film de Jugnot.
En effet, on a fait des progrès gigantesques dans des connaissances qui naguère passaient pour impossibles, notamment en médecine et en compréhension de l’univers. Dans le monde Occidental, tout le monde va à l’école et chacun bénéficie des droits inhérents à la démocratie. On n’encourt nulle sanction pour une opinion inorthodoxe.
On pourrait ainsi longuement étaler tout ce qui nous différencie en mieux et en plus performant des siècles précédents, jusqu’à célébrer la trottinette électrique, en passant par le four à micro-ondes, pour finir par le graal du téléphone qu’on met dans sa poche et qui est un ordinateur en réduction ouvrant sur le monde.
Et pourtant !
On cherche en vain une façon d’éprouver sa satisfaction et on ne le peut à la vue d’un monde en train de se perdre, comme un idiot qui scie la branche sur laquelle il s’est assis du mauvais côté !
Le génie humain ne peut pas tout, mais entre ne pas embrasser toutes les sciences et toutes les philosophies et se trouver devant l’alternative de changer sa manière de vivre du tout au tout ou la fin du monde, on a dû perdre quelque chose en route !
Sans compter sur les avatars de l’espèce humaine, ces monstres mythologiques qui nous rongent les entrailles. Les trois-quarts de l’Humanité crient famine, l’autre quart ne va pas mieux avec ses pauvres, enfin l’ensemble n’a pas réussi à éradiquer les guerres et s’est gobergé de s’en préserver par l’invention de la bombe atomique.
On croit toujours faussement que les religions sont des messages de paix et d’amour et que, faute d’une parfaite connaissance de l’univers, l’invention d’un dieu supérieur expliquerait tout ! Non seulement il n’explique rien, mais en plus les religions brandissent leurs vérités absolues et se combattent à mort sur la question de leur authenticité !
Le fanatisme y est monnaie courante et, dans certaines pratiques plus l’amour du dieu est fort, plus la haine de ceux qui n’y adhèrent pas est grande. C’en est au point qu’on agresse au hasard des innocents qui sont étonnés, au moment de mourir, que cela soit possible.

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« La disparition du sens commun aujourd’hui est le signe le plus sûr de la crise actuelle. À chaque crise, c’est un pan du monde, quelque chose de commun à tous, qui s’écroule » (Hannah Arendt « La crise de la culture »)
Le travail tant encensé, celui qui finalement a permis toutes les découvertes et tous les possibles n’a débouché que sur un manque de solidarité entre les travailleurs par la compétition implacable qui tient à la réussite ou à l’échec de chacun. Si bien que de découragement en découragement, d’exploitation éhontée en esclavage pur et simple, le travail accable plus qu’il ne récompense ceux qui s’y astreignent, soit par contrainte, soit par l’envie de faire.
Les rapports entre les personnes dans les foules sont devenus exécrables et tendus, avec une dérive vers la violence gratuite pure et simple. Une terrible hiérarchisation entre dans tout, tandis que la masse se fond dans les endroits chauds et violents, comme les bus ou les rues non surveillées, l’élite se protège des intrus comme de la pluie, dans des quartiers réservés et paie des milices supplétives à celles de la police.
Penser que cela soit les effets d’une manière de vivre ensemble qui s’appelle la démocratie paraît incroyable. On se berce de mots. En effet, la loi dictée par le plus grand nombre paraissant impossible, ce sont des délégués qui effectuent le travail à notre place. À en juger aux résultats, c’est un ratage complet.
Il doit y avoir en-dessous de tout cela quelque chose que nous n’avons pas compris et qui nous empoisonne l’existence. Certains reviennent à l’esprit religieux, d’autres s’en prennent à l’immoralité naturelle du genre humain.
Il doit y avoir quelque chose de vrai dans cette croyance de l’Homme néanderthalien non éteint. Nous avons conservé l’espèce par accouplement mixte. Il aurait alors suggéré un système économique, au profit des plus forts et des plus criminels.
Ce serait le drame actuel : les guerres, les haines, les famines, les désolations. L’hallali final serait cet environnement que des milliards d’hommes cassent à coup de masse « pas vu, pas pris », dans l’exacte attitude de chacun au quotidien.
Cela doit être notre fatalité. Notre cerveau est incapable de comprendre qu’entre les milliards d’autres, nous nous préférerons toujours en priorité et que les autres périssent.
Mentalement nous n’avons jamais quitté la caverne primale. Nous y retournons aux pas accélérés.

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