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31 mai 2011

Le film « La conquête » version belge.

-Monsieur Didi Rupɶ-Dyers, on vous prête l’intention de faire un film assez proche du film français « La conquête » qui mettait en scène le président Sarkozy, et qui traite du même problème en Belgique, à savoir l’ascension d’un homme de pouvoir. Vous pensez à qui ?
-A trois personnages du monde politique, un Flamand et deux Wallons, dont je tairai les noms.
-D’accord, mais ils sont trois ! Ce n’est pas l’ascension d’un seul ?
-Il n’est pas dit. Je les fusionne dans un seul personnage type. Je le vois veule, grande gueule, égoïste, plastronnant, fuyant les responsabilités tout en faisant croire le contraire, à la fois humble et glorieux… sibyllin, usant d’expression latine, bref une synthèse des trois.
-Très Richard III, le drame shakespearien, le frère félon, le tueur d’enfants et l’époux d’une femme dont il a fait égorger le mari !
-C’est cela.
-Le scénario est déjà construit ?
-A peu près, nous sommes dans le petit royaume de Berbançonne, deux clans se disputent le pouvoir, le roi est vieux et dépassé par les événements. Il fait appel à Di Caprio…
-Di Caprio, l’acteur américain ?
-Oui, il co-scénarise avec moi.
-Quel personnage interprète-t-il ?
-Le personnage de synthèse.
-C’est freudien. Tout y est : le ça, le moi et le surmoi !...
-Oui. D’où le conflit d’ego des trois personnalités dans un seul ambitieux. C’est l’histoire de sa dernière mission. Leonardo a trouvé le titre du film : Le Nettoyeur.
- Comme Harvey Keitel dans le film Pulp Fiction de Quentin Tarantino ?
-En moins violent, tout doit être intérieur, jusqu’à la fin du film qui se termine en guerre civile !
-C’est quand même violent, la guerre civile !
-C’est une fiction, ce film doit être distribué aux States, pour vous c’est exagéré en Belgique. Mais nous sommes en Berbançonne, chez eux, c’est normal.
-Monsieur Didi Rupɶ-Dyers, vous nous avez confié avant l’interview que vous étiez inquiet pour les dialogues. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
-Leonardo et moi avons fait du royaume de Berbançonne un Etat où deux clans s’affrontent, ne parlant pas la même langue, n’ayant pas les mêmes coutumes, or notre Nettoyeur est une synthèse de trois personnes venant des deux clans et de la Capitale Bourdelle, en un mot comment donner de l’esprit à une synthèse dont un des trois personnages n’en a pas ?
-Pouvez-vous donner des exemples ?
- Leonardo dit au moment de sortir du parlement « Malgré les fortes études, ils peuvent pas cacher qu’ils sont cons ! », que j’ai remplacé par « J’aime que les moules qui viennent de la mer ».
-Je ne vois pas le rapport !
-C’est parce que vous ne vous mettez pas à la place du personnage de la synthèse qui habite dans le Nord de Berbançonne. Par contre, j’ai gardé « …qu’est ce que je vais devenir, je suis ministre, je ne sais rien faire. », quand Robert II chasse Francis Le Terne de son poste de premier ministre.
-Un personnage féminin ?
- Nous ne sommes pas encore fixés. On pense à Cécile De France.
-Pour quel rôle ?

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-Si je vous dis « Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille. », vous pensez à qui ?
-Mais à Joëlle…
-Pas de nom, s’il-vous-plaît. Ce n’est encore qu’une idée… Elle serait quelque chose qui touche à l’emploi dans le gouvernement de Francis Le Terne,. Elle susciterait une convoitise amoureuse du beau Francis, l’entreprise de séduction serait en suspens à cause de l’affaire de DSK à NY. Tandis qu’elle l’aurait en piètre estime puisque Leonardo lui fait dire : « Il est d’une honnêteté monstrueuse, un vrai pervers. Il n’a jamais eu une contredanse. ».
-J’ai trouvé une réplique de Robert II superbe. Mais, je crois l’avoir entendue dans « Les tontons flingueurs de la bouche de Bernard Blier ?
-Là, ce n’est pas Leonardo, c’est moi qui ai souhaité ce clin d’œil au personnage de Raoul Volfoni dans le film que vous citez. Robert II apprend que Tarb Waffel, un parvenu du Nord de Berbançonne (un des trois synthétisés en un) veut marcher sur Bourdelle avec des paysans qu’il a soulevés. Gentrippe-le-simple pleure devant Robert II, son père. Celui-ci ne supportant pas les larmes de son fils, hurle aux oreilles de Francis Le Terne : « Non mais, t'as déjà vu ça ? En pleine paix. Y parle latin et puis crac, un bourre-pif. Mais il est complètement fou ce mec ! Mais moi, les dingues, j'les soigne. J'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère ! J'vais lui montrer qui c'est Robert II. Aux quatre coins de Bourdelles qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi quand, on m'en fait trop, j'correctionne plus, j'dynamite, j'disperse, j'ventile..... »
-Comme Tarb Waffel fait partie du personnage de synthèse, c’est le drame shakespearien dans toute sa démesure !
-Vous avez tout compris. Il ne me reste plus qu’à trouver des subventions.
-Avec ça… en Belgique ?
-Pourquoi pas… quand on voit comme les frères Dardenne nous font chier avec leurs bons sentiments !

30 mai 2011

Fitch et Coppenolle.

Fitch Ratings Ltd. agence de notation financière internationale, a dégradé la cote belge d’un demi- point. Standard & Poor's (S&P) et Moody' en feront autant en juin.
Comme quoi, on peut se croire en bonne santé tant qu’on veut, si les agences ne le croient plus, on peut être mort, sans s’en apercevoir.
Ça fera juste un an le 13 juin qu’on nous promène avec un gouvernement qui n’en est pas un, dans un pays qui ne ressemble plus à rien.
Maroy et Gadisseux avaient réuni la fine fleur pour savoir comment on allait faire ceinture pour rassurer Fitch et les autres. Eh bien ! ça va faire mal aux petits salaires.
Ceux que nous payons grassement pour en arriver à ce piètre constat sont divisés dans tous les domaines, sauf sur trois points : salaires, chômage et pensions, voilà trois catégories de citoyens qui vont souffrir.
Là-dessus, nos admirables continuent à nous la bailler belle avec des considérations si finement intellectuelles qu’eux-mêmes se reprennent et s’embrouillent.
Didier Reynders nous déclare que le non-gouvernement se porte à merveille et que les finances, ainsi que l’économie belge reprennent du poil de la bête, au point qu’un vrai gouvernement ne saurait faire mieux ! Olivier Deleuze, bien remonté, assure le contraire.
Pendant les discussions académiques, le populo a le temps de crever de faim !
Comme si nous ne voyions pas que la vie au ras des pâquerettes s’est sensiblement dégradée, au point que le travailleur de base ne peut plus nourrir sa famille avec ce qu’il gagne à son travail ; que le chômeur a perdu toute espérance de retrouver un travail correspondant à ses diplômes et qu’enfin les pensionnés à mille euros vivent comme ceux qui n’en avaient que 800 avant 2008.
Et ça ose dire qu’on est dans le bon et que ça va !
Tant mieux pour eux qui naviguent dans des eaux poissonneuses et qui trouvent que la vie est belle ; mais alors, qu’ils la ferment sur les conditions de vie des catégories que je viens de citer, car ils ne les connaissent pas.
Juge-t-on une situation d’après une minorité ou d’après la majorité ?
Est-elle belle notre situation comme le prétendent ceux qui la vante et qui la vende aux masses qui les ont faits rois ?
Comme de nombreux pays européens, les déficits publics et la dette publique belges ont fortement augmentés.
Ainsi, la dette est passée de 84,2% du PIB en 2007, à 89,6% en 2008, 96,2% en 2009, 97,2% en 2010. Suivant le rythme de cet accroissement des observateurs sérieux estiment quelle devrait atteindre les 100 %, fin 2011, début 2012.
Je sais bien que des chiffres qui s’alignent derrière des chiffres n’ont jamais réussi à convaincre un public de non-initiés, mais tout de même, ces chiffres sont vrais, ils sont parlant. Et c’est dans la mesure où nous n’y faisons pas attention que Reynders peut nous faire son tour de magie habituelle et nous ravir par le lapin qu’il sort de son chapeau, le civet n’est pas pour nous !
Un qui est plus fort encore que Reynders, c’est Wathelet. Il jongle avec les chiffres ce Melchior dernier crû, quand on y regarde de près ils sont comme ceux que son papa alignait jadis : ils sont faux. Les gens de chez Fitch ne sont pas des imbéciles, tout de même !
N’en déplaise à Guy Quaden, le gourou national de l’économie, en valeur absolue la dette publique belge a augmenté de 44.1 milliards d’euros, passant de 282.1 milliards d’euros en 2007 à 326.3 milliards d’euros en 2009.
Cela ne représente que la fortune de quelques grands milliardaires, certes, mais pour les 11 millions de Belges, c’est un poids des plus lourds à porter.
Le comble, c’est que dans cette dette on compte plus de 20 milliards provenant du sauvetage financier réalisé par les pouvoirs publics belges en 2008-2009. Comment Reynders a-t-il financé cette opération de sauvetage ? En émettant de nouveaux titres de la dette publique, pardi. Si bien que lorsque l’avocat-financier nous dit que l’argent placé nous rapporte, il oublie de dire que l’intérêt ne sert en réalité qu’à payer… l’intérêt des titres émis ! A l’échéance, il faudra bien que l’Etat rembourse… en faisant appel à un nouveau crédit.
Un qui s’en fout des chiffres, parce qu’il n’en a rien à battre, c’est le formateur Di Rupo réélu à 96,7 % des 18.145 militants qui avaient fait le déplacement, sur 81.491. Le Montois triomphe, sauf qu’en y regardant de près, en valeur absolue 17.436 voix sur 81.491, cela ne fait que 22 % ! Et quand on sait que les militants de la Fédération liégeoise ont voté contre ou se sont abstenus, il n’y a pas de quoi pavoiser.

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Voilà l’artiste repris pour quatre ans. On n’en a pas fini des récits sur la valise en carton du père émigré et du ton faussement humble du fils.
Quant à l’emploi de formateur, c’est uniquement pour être agréable au roi. On votera certainement en septembre, octobre, quand chacun fera toujours la gueule aux souvenirs des vacances. Tout de suite après, on nous régalera de la facture afin d’éviter la faillite. La fermeture de la Fédération belge et la reprise de Bruxelles par la République flamande ou l’Europe, au choix, ce sera la suite du triomphe électoral de Bart De Wever et l’inscription au livre des records de la schizophrénie de la nouvelle Nation flamande…
Il restera à monsieur 96 % l’honneur d’installer Albert à Quaregnon ou de ceindre l’écharpe de président. Si vous connaissez un nouveau David pour immortaliser une des deux scènes, voire les deux ?
Du grandiose en perspective !

29 mai 2011

Bris de classes.

C’est entendu, il n’y a plus de classes sociales. La lutte des classes, c’est du passé. Le grand propagateur de la vérité nouvelle, le Ps l’a crié sur tous les toits. La société d’aujourd’hui est sans classe. Les contradictions soulevées jadis par Bourdieu étaient chimériques, pures divagations d’intravertis. Dorénavant, il n’y a plus de division. Le riche et le pauvre font partie du même chromosome social. Ils ont tous les deux une carte de crédit génétique identique. Parfois, le riche n’en a qu’une et le pauvre, dix. C’est dire l’égalité.
Tout le monde est en self-service à l’apogée de la mondialisation.
Dans la nouvelle société, le pouvoir n’y est l’objet d’aucune dispute. Il n’est même pas discuté. Si le formateur Di Rupo a des difficultés, elles ne proviennent pas d’antagonismes de classes. Elles viennent d’autres hommes politiques qui ont d’autres vues, mais pas du peuple, sans pouvoir et dispensé d’avoir des idées. Riches et pauvres, bourgeois et ouvriers sont unis dans des partis qui ne défendent plus des citoyens par catégorie, mais en vrac, indistinctement. Parfois, les travailleurs votent libéral, et les patrons à gauche, dans un tout harmonieux et consensuel.
Le dernier discours de Rudy Demotte au club Lorraine était un appel fusionnel de la gauche à la droite. Il attendrit le châtelain et l’humble travailleur. Même si les larmes ne coulent pas de part et d’autre pour les mêmes raisons.
Les partis ne sont plus arrêtés par la barrière des classes. La pêche aux voix a lieu dans toutes les eaux. Le discours a cette qualité qu’il passe par la Lorraine avec ses sabots, sans déranger personne. Tout fait nombre.
La démocratie nouvelle est avancée… si madame veut bien se permettre !... Du reste, depuis que madame couche avec le chauffeur, et DSK avec la bonne, tout se démocratise.
C’est ainsi que des dirigeants riches peuvent diriger des militants pauvres. Le Ps est l’exemple vivant de l’abolition des barrières de méfiance. Des gens singuliers travaillent pour le pluriel.
Comment ? Vous dites qu’on n’a jamais vu des dirigeants pauvres diriger des militants riches !
C’est une erreur. Des dirigeants pauvres prennent souvent le pouvoir. Mais comme au pouvoir ils deviennent riches, c’est normal qu’il faut être rapide pour s’apercevoir qu’ils étaient pauvres avant. La preuve : Elio Di Rupo. L’a-t-il assez dit que sa famille était pauvre et lui-même, étudiant, n’avait pas les trente-six mandats qu’il eut par la suite. Il était bel et bien pauvre lorsqu’il entra au PS. Et puis, il n’est pas devenu riche. Il vit confortablement de ce que les gens veulent donner. Ils sont très généreux, les gens… d’autant que ce ne sont pas eux qui font les lois.
-Vous reprendrez bien un doigt de malvoisie, vicomte, c’est la tournée de Laurette…

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Di Rupo a hésité entre une carrière à Emmaüs ou diriger un parti. Il a choisi le chemin le plus aride ! Il a fait le don de sa personne aux pauvres et cela lui permit d’être à l’aise. Ça vous gène ? Ils se sont cotisés pour lui. Les émoluments dûment contrôlés par le fisc sont venus légalement arrondir la pelote. C’est tout. C’est simple. C’est la politique clean, sans lutte des classes, dans le respect absolu des lois. Rien à dire…
Un euro de quelque porte-monnaie qu’il sorte à la même valeur pour tous. La seule différence – minime - est dans l’épaisseur. Les gros sont absolument convaincus que les petits ne le sont que momentanément. La croissance finira par mettre tout le monde d’accord, même si de ce phénomène, les gros deviendront énormes.
L’ouvrier ne sait pas compter, au-dessus de douze cents euros, sa vue se brouille. Pourquoi voulez-vous lui donner plus ? Pour lui faire tort ?
En attendant, même si le PS n’en a pas l’idée, on est dans la merde. 30 à 40 % des Belges sont à la portion congrue, 15 à 20 sont sous le seuil de pauvreté. Avec un an sans gouvernement, c’est le deuxième record battu cette année.
Mais ce n’est pas grave.
Au gouvernement, Di Rupo se fera un plaisir de reprendre en main les codes du discours. Les pauvres auront droit au débat sur la pauvreté. Comme ils sont nombreux, leurs représentants interpréteront le rôle. Même si c’est un rôle de composition, ils incarneront le peuple.
A l’amphi du parlement, quelques places seront réservées aux pauvres méritants.
Quand il sera bien répandu partout que le pauvre est un survivant défini par sa valeur en euro, il suffira d’abaisser la monnaie par l’inflation, pour que le pauvre touche le double de ce qu’il avait précédemment.
Quand on vous dit que la lutte des classes est un vieux machin

28 mai 2011

Deauville, son casino, son G8…

On n’attendait rien du G8 à Deauville. On n’aura pas été déçu.
A part la première dame de France grosse des œuvres du Président, il n’y avait pas d’autre perspective d’avenir.
Le délabrement du système économique n’a pas impressionné les chefs d’Etat, puisqu’ils sont restés concentrés sur la consolidation des finances publiques et de la reprise économique mondiale.
C’est le vieux refrain de la croissance qu’ils ont chanté en chœur sur les planches, comme si le déséquilibre financier général, si l’on excepte la Chine et l’Inde, ne demeurait pas, avec la forte augmentation des prix des matières premières et leur volatilité maximale, les symptômes d’une nouvelle crise qui succède à celle de 2008, dont on ne sait pas encore si ce n’est pas tout simplement le prolongement de celle-ci.
Toutes les meilleures résolutions du monde n’y pourront rien, les banques n’ont pas changé d’un pouce leur façon de faire du fric. Et elles auraient tort de jouer la carte de la vertu, puisque personne ne les met en demeure de le faire.
Quant aux souhaits pour une croissance économique saine, tout en veillant à ce que les actions, si possible concertées, favorisent l'emploi, c’est tellement de la langue de bois, qu’on se demande si les grandes écoles du monde ne fabriquent pas les hommes politiques sur un seul moule et qu’ils seraient tous interchangeables.
Herman Van Rompuy avait l’air complètement égaré dans le maquis des célébrissimes, à la merci des premiers violons qui n’ont pas besoin de lui pour donner le la. Mieux, il avait disparu de la photo de famille. Enfin, à défaut d’autre chose, il y fait son beurre ? C’est déjà ça !
Que le G8 soutienne « le printemps arabe », il ne manquerait plus qu’après avoir vanté la démocratie comme la panacée pour les arrangements entre amis dans la paix des peuples, qu’il laissât tomber la jeunesse qui vient de chasser des dictateurs.
Sauf, qu’avec le nouveau paysage qui semble gagner le Maghreb, ils n’ont pas bien compris qu’on n’y défendait pas la même démocratie qu’en Chine ou en Amérique. Le « nouveau partenariat » semble être une illusion de plus, la même que Sarkozy voulut mettre au point sur le pourtour méditerranéen et qui avait pour mentors Moubarak et Ben Ali. Car, il n’est pas dit que ceux qui signeront les accords déversant sur la Tunisie, l’Egypte et quelques autres des milliards de dollars, seront encore là l’année prochaine. Mais, qu’on se rassure, les milliards, dans ce cas, n’y seront plus non plus.

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A la grand’messe du capitalisme et de la démocratie unis par les liens de la combine d’Etat, il fallait un bouquet final, une apothéose en feu d’artifice. Ce fut un rappel de l’engagement musclé de la démocratie en treillis.
Le G8 exige que Mouammar Kadhafi dégage. En attendant, l’OTAN déverse en Libye ses anciens stocks d’armes téléguidées actuellement au bord de la péremption. Il n’a donc pas les moyens de montrer ses nouveaux avions aux autorités syriennes, en attendant les arrivages de fusées extra performantes, capables de détruire au sol un WC à 10 mille pieds d’altitude sans toucher à la chasse d’eau. Si bien qu’on s’en tiendra aux menaces, avec débats onusiens pour violations graves et répétées des droits de l’Homme.
Si les autorités syriennes n’entendent pas cet appel, on en tirera les conclusions que Bachar al Assad n’a pas le respect du mobilier national, puisqu’il risque de voir ses beaux bureaux, comme ceux de son homologue Kadhafi, voler en éclats.
Prochaine réunion du G8, l'année prochaine.
C’est Obama qui recevra ces messieurs, dames à Washington.
A Van Rompuy de voir, si en 2012, il n’était pas plus utile au service de la Flandre, pour y inaugurer le premier mandat de la République, qu’à faire la plonge dans les G8 ? Ce qui serait un paradoxe, puisque président de l’Europe, il ne casse rien et que président de la Flandre souveraine, il devrait casser tout.

27 mai 2011

Sous réserve d’inventaire.

« Quoique tous les Etats aient en général un même objet qui est de se maintenir, chaque Etat en a particulièrement un qui lui est particulier » écrit Montesquieu. Toute la question est là pour la Belgique. Quelle est la raison particulière qui ferait que la Belgique ait envie de se maintenir ?
Depuis les lois linguistiques, la Belgique porte en elle le motif principal qui concourt à sa perte. A la différence des Etats-Unis dans lesquels, comme son nom l’indique, une fédération d’Etats a été à l’origine de la guerre d’Indépendance et de la création de l’entité américaine, la Belgique a été dès sa création un Etat composite, mais uni sous une seule loi. Était-il mal venu de faire de deux peuples dissemblables un seul ? On n’en est plus là. La question qui se pose aujourd’hui c’est le nouveau cadre que certains veulent donner au pays et qui consiste à considérer par le confédéralisme l’union de trois Etats indépendants dans un seul symbolique.
Sans intérêt commun, puisque déjà la Flandre s’en va répandre à travers le monde la fiction d’un Etat flamand indépendant, la cohabitation des deux plus importantes composantes se trouve singulièrement déchirée par une troisième Etat, celui de Bruxelles, controversé par la Flandre et soutenu par la Wallonie.
Comment en l’état des choses pouvoir assurer l’équilibre des puissances sociales, condition de la liberté politique, si chaque partenaire de l’association adopte des lois et des attitudes différentes dans des domaines aussi sensibles que la sécurité sociale, l’enseignement, la justice, etc.
Aristote croyait que l’exigüité du territoire était un gage de l’unité et de la démocratie par l’égalité des citoyens. Voilà que la Belgique, un des plus petits Etats de l’Union européenne, semble vivre le contraire.
Un Etat est libre quand le pouvoir y arrête le pouvoir. Comment parvenir à cette simple exigence quand une partie d’un pays peut contredire l’autre dans ses intentions, dans ses objectifs et même dans ses mœurs politiques, sans qu’aucun mécanisme ne puisse le sanctionner ? Que vaudront demain tous les freins d’un arbitraire d’une Communauté vis-à-vis de l’autre, si les lois deviennent différentes d’un Etat fédéré à l’autre et que s’affaiblit de jour en jour le rôle des détenteurs du pouvoir ultime fédéral ou confédéral ?
Dans une société vraiment libre aucun pouvoir ne peut s’étendre sans limites parce qu’il est arrêté par d’autres pouvoirs.
Ce n’est plus le cas de la Belgique.

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Le despotisme est contraire à la nature de l’homme, a dit Montesquieu, mais qui pourrait parler de despotisme dans la mesure où la Belgique ne serait déjà plus un Etat atténuant ainsi la volonté des uns contre la volonté des autres, puisqu’une frontière séparant des lois et des usages différents en ferait disparaître les effets ?
Il n’en demeure pas moins que la Belgique n’est « presque » plus, que le roi est dans la hiérarchie du sommet un monarque à titre provisoire et qu’enfin tout formateur d’un gouvernement n’aura d’aucune manière le droit de considérer sa mission comme le sauvetage de l’Etat belge.
On a déjà perdu trop de temps à tenter de raccommoder l’inracommodable. La N-VA tout nationaliste qu’elle est, paraît, de loin, plus réaliste que le PS de Di Rupo, malgré des objections qui laissent planer un doute sur l’intelligence du concept nationaliste flamand, à l’observation des raisonnements des hommes de ce parti.
On n’a pas encore compris en Wallonie qu’il est inutile d’avoir raison contre le plus grand nombre. Et que s’obstiner dans cette voie, c’est nier le rôle absolu du plus grand nombre dans le déroulement de la démocratie. La Flandre nous offre l’opportunité de redevenir majoritaire dans des entités séparées. Saisissons là.

26 mai 2011

Disparition de la démocratie ?

Le journal français « Le point » soulève une question qui me hante depuis longtemps, alors qu’on pouvait y lire l’interview de l’historien Patrice Gueniffey pour son livre les «Histoires de la Révolution et de l’Empire» (Perrin).
Et si le dépérissement de la politique était le signe avant-coureur de la disparition de la démocratie ?
Déjà dans son livre « Les étapes de la pensée sociologique » Ed. Gallimard 1967, Raymond Aron en retraçant les étapes de la sociologie depuis Aristote, en passant par Montesquieu et Auguste Comte laissait échapper quelque chose à sa sagacité, intéressé comme il l’était à démontrer la supériorité de l’organisation sociale capitaliste sur l’organisation sociale communiste ; à savoir que les sciences s’affranchiraient de la tutelle des peuples en entrant dans la stratégie de financement des sociétés privées, ramenant les Etats à un rôle secondaire, réduisant la démocratie politique au rôle subalterne du soutien d’une économie qu’elle ne contrôlerait plus.
Gueniffey estime que la Révolution est morte. Et, avec elle, la politique. Selon lui nous avons basculé sans nous en apercevoir dans une autre hiérarchie de pouvoir, incluant encore les gens que nous élisons, mais qui n’ont plus les pouvoirs que nous croyions être les leurs. « …nous avons cessé d’être un peuple politique », dit-il en parlant de la France. Et c’est comme s’il parlait de nous aussi, les Belges !
Écrit en 1825, « Considérations philosophiques sur les sciences et les savants », Auguste Comte est à cet égard un visionnaire : « Considérées dans l’avenir, elles (les sciences) seront, une fois systématisées, la base spirituelle permanente de l’ordre social, autant que durera sur le globe l’activité de notre espèce ». Qui n’est pas conscient que les progrès des sciences soient aujourd’hui dus à l’essor de la part du privé dans leur financement ? C’est-à-dire leur entrée aux services des grandes compagnies, des lobbys les plus puissants, des grosses fortunes capables d’entretenir à leur usage exclusif, la recherche des universités ! Aux fins commerciales, les progrès de la science ont dégagé des profits énormes, des industries sont nées aidées dans le contexte d’hétérogénéité croissante des peuples, tandis qu’il n’appartient plus à la politique d’en faire le tri, d’en pondérer les excès et d’en répartir les bienfaits hors du critère de l’argent.
L’art de faire de la politique s’est transformé en technique de gestion. Tout le processus de désengagement des Etats en Europe et ailleurs, des entreprises d’Etat, tient à cela. On substitue à la logique et à la volonté du peuple, la logique du profit et la volonté de quelques-uns, non élus et hors responsabilités collectives.

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Le peuple n’est pas dupe. Il sait combien sa volonté de justice devient inopérante, face au consumérisme et à la valeur de l’argent, critère unique, loin devant les valeurs morales. Comme il est impossible de rentabiliser les valeurs morales, c’est invariablement l’autre qui triomphe dans la logique économique.
Comment se sentir à l’aise dans un monde ainsi transformé ?
Et comment ne pas voir que ce qui reste de nos illusions, en regard de la politique, est en train de s’effondrer ?
Le dérisoire de ces hommes que nous avons mis en avant pour nous représenter n’échappe plus à personne. Ils sont encore aux postes dans lesquels nous les avons mis, plus pour eux-mêmes que pour toute autre considération.
Ils font office d’actionnaires minoritaires dans une société anonyme aux ramifications monstrueuses. Leurs avis comptent peu et leurs décisions ne feront pas bouger d’un pouce le prix de la cacahuète qui se négocie ailleurs que dans leurs cabinets. Si bien que parfois un négociant de Shanghai a plus d’influence et d’importance qu’un premier ministre de l’U.E.
Raymond Aron avait raison, le système communiste s’est effondré parce que le système capitaliste était meilleur. Mais, il n’a pas vu qu’une fois installé seul et aux commandes du monde, il serait difficile de l’arrêter dans sa folie accapareuse et dans son absolu mépris des pauvres, au point qu’il sera trop tard, quand le capitalisme s’apercevra qu’en décimant l’espèce humaine par la pauvreté extrême des uns, il aura tué aussi le consommateur, c’est-à-dire le seul instrument de sa croissance.
Le désenchantement social n’est pas inhérent à la nature humaine, c’est un fait politique dont les responsables sont les élites aveuglées par un consensuel accord entre leurs conditions de vie et le système économique.
Il manque dans le marasme actuel quelques tempéraments bien trempés se rebellant devant la déchéance d’une démocratie, qui méritait mieux que les intellectuels prétentieux qui la dirigent.

25 mai 2011

Il y a pourliche et pourlèche !

La présomption d’innocence est bien utile en droit français en ce qu’elle protège surtout ceux qui ne veulent pas livrer leur opinion sur la place publique, comme par exemple, les petits camarades au PS de Dominique Strauss-Kahn. Quant à ceux qui tombent sous le coup des lois, mais qui sont protégés par la présomption d’innocence, ils s’en servent comme d’une tribune si l’on en juge du cas Villepin.
Les journalistes américains n’ont pas les états d’âme de leurs homologues français. Ils se dépêchent d’en faire des tonnes, avant que la défense détourne les preuves, jette le trouble dans les esprits et bouleverse la situation au point que coupable et victime peuvent devenir interchangeables.
Bien entendu, DSK étant jugé aux Etats-Unis, il paraît difficile d’appliquer la retenue du droit français à un prévenu jugé par la loi américaine. D’autant que l’accusation outre-Atlantique est totalement différente et que la présomption d’innocence n’y a pas le sens qu’on lui suppose en France.
En effet, DSK se déclare innocent et ses avocats plaideront non coupable de l’agression sexuelle dont la plaignante se dit victime. Ils auraient tort de dire le contraire étant entendu qu’ils pourront toujours plaider coupable au cours du procès et établir un arrangement de la peine avec le juge et le procureur. Autrement dit, tous les prévenus un peu fortunés peuvent jouer de l’innocence tant que ça les arrange et se déclarer partiellement coupables sur les faits reprochés, si leur culpabilité ne fait plus aucun doute, dans l’esprit des jurés.
Dans ces conditions, parler de présomption d’innocence aux USA ne sert à rien, puisque sauf dans le flagrant délit, et encore !... les tribunaux et les prisons sont pleins de gens qui se sont déclarés innocents, à un moment de leur passé judiciaire.
Pour tout autant que DSK ait encore une conscience de gauche, pour s’en sortir avec le minimum des faits graves qu’on lui reproche, il devra cautionner ses avocats qui sont sur une ligne dans laquelle l’ex patron du FMI devra salir au maximum la réputation de la femme de chambre qui s’est trouvée là au mauvais moment. Il devra faire croire qu’elle était consentante, qu’elle n’avait aucune moralité et qu’elle arrondissait ses fins de mois à faire des fellations tarifées à la clientèle !

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En somme, une pute, comme DSK a dû en fréquenter beaucoup dans sa vie de french-lover. Plaider cela, c’est remettre aussi les talents de dragueur du ci-devant socialiste, au niveau du plus bas étage qui soit. Et c’est aussi jeter le discrédit sur l’amour « exceptionnel » qu’il dit avoir pour sa femme au foyer.
Mais que ne ferait-on pour sauver sa peau de quelques années d’ambiance « chaleureuse » à Rikers Island !
On peut déjà affirmer que les relations entre DSK et le monde du travail à NY, surtout du métier si ingrat (7 $ de l’heure) de la malheureuse, seront déshonorants aussi aux yeux de la gauche française. A moins que celle-ci ne soit pas encore revenue de son hébétude et que rue de Solferino, on y accrédite toujours la thèse du complot.
Enfin, il y a la position délicate de l’épouse, Anne Sinclair, femme forte, loyale et volontaire, dit-on.
Comment peut-elle oublier qu’elle a été une journaliste d’enquêtes, pour entrer dans une complicité avec les avocats de DSK dans une stratégie où la plaignante ne serait qu’une Callgirl qui aurait trouvé plus fructueux de faire chanter DSK sur un pseudo viol, au lieu de se contenter des 100 $ de pourliche (pour ceux qui aiment les jeux de mots : « de pourlèche ») ?
Quant à l’attitude de l’épouse « outragée » n’en parlons pas. Il y a dans certains cas une certaine indifférence dans les couples, une hauteur parfois prise sur les trahisons, les tromperies de l’autre. Quant à tenir le rôle de la femme aimante et volant au secours de son époux injustement accusé d’une tentative de viol, on se demande si cette posture difficile pour une femme outragée, sera défendable pour Anne Sinclair après le 6 juin, date de la comparution de DSK pour le futur procès.
De toute manière et quel que soit le verdict, Anne Sinclair est déjà, à son corps défendant, une victime collatérale, surprenante de générosité, puisque c’est elle qui règle les additions et pourvoit au confort de son homme.
D’ores et déjà, DSK a fait abstraction de tout sentiment envers la femme de chambre, y compris celui du sentiment de culpabilité que tout individu pourrait ressentir en jouant la comédie du contraire.
Le cash d’un contrat non écrit avec une pute, un juré américain devrait comprendre, Anne Sinclair, à moitié américaine, aussi.
Ce soir, je me sens Guinéen. J’adresse mes respectueux hommages à Madame Nafissatou et souhaite que son honneur soit reconnu à l’issue du procès !

24 mai 2011

PSOE… dégage !

Ce qui vient de se passer en Espagne ce dimanche devrait alerter les sociaux-démocrates dans leur obstination de vivre à la remorque du système économique actuel, producteur de misère sociale et de chômage massif.
La presse francophone se fait discrète sur le plongeon du PS espagnol. Et pour cause, DSK en France fait le plein de curieux et Elio Di Rupo, en Belgique, se voit déjà en haut de l’affiche.
A gauche, il n’est donc pas très productif de montrer un confrère en difficulté et comme cette difficulté tient à la politique de collaboration avec le système économique, à droite non plus… des fois qu’une révolte populaire en Espagne donnerait des idées ailleurs.
A Madrid, l'opposition conservatrice se délecte de sa victoire écrasante aux élections municipales et régionales, sans en mesurer la portée et le sens.
Où le Parti populaire victorieux a raison, c’est d’avoir prédit le ras-le-bol des électeurs devant la conduite des affaires du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Mais, le mouvement social des "indignés", s’il a permis le succès du Parti populaire, n’est pas pour autant acquis aux thèses de la droite. Il ne faudra pas longtemps pour que cela se vérifie dans la rue et que Mariano Rajoy, président du PP, s’en aperçoive dans les semaines à venir.
Déjà, le chef de file des conservateurs n'a pas appelé à la tenue de législatives anticipées comme sa formation l'avait fait par le passé. Il attendra prudemment la fin de la législature qui consommera la perte définitive des socialistes dans l’opinion espagnole, si Zapatero s’obstine à respecter à la lettre les mesures d’austérité demandées par Dominique Strauss-Kahn, avant que celui-ci ne sombre dans la chambre 2018 de NY.
Ces élections locales, que nous appellerions communales si elles avaient lieu chez nous, se sont tenues sur fond de sit-in sans précédent organisé par des Espagnols, furieux de la gestion de la crise économique. Avec un chômage de 21,3%, qui frisent les 40 % chez les moins de 25 ans, c’est l’efficacité du système économique et la façon dont le PS gère la crise en copinage avec les industriels, qui sont directement en cause.

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L'Espagne suit la Grèce en ouvrant une période de rébellion sociale qui va se propager surtout en Europe du Sud contre le chômage et la crise économique, mais qui pourrait gagner le Nord en commençant par la France, pour - peut-être - secouer la placidité légendaire belge, d’une opinion, elle aussi, à bout de patience, face à un PS franco-belge veule et inerte.
De récents sondages qui montraient le PS de Di Rupo en perte de vitesse, pourraient être le signe avant-coureur du mécontentement en Wallonie.
Jusqu’à présent, en Espagne comme en Belgique, la social-démocratie avait été comprise par les populations laborieuses comme un moyen efficace d’avoir des emplois et des bons salaires. Si ces conditions ne sont pas remplies, la social-démocratie n’a plus de raison d’être. De la discussion sur les choix de demain dans les partis dépendra la survie des socialistes. Les dirigeants des PS d’Europe, tous gavés et pourris de cumuls, devraient quand même le savoir !
Dire qu’en Espagne la fronde populaire n’était pas prévisible, montre bien l’incapacité actuelle des partis socialistes de se représenter justement la situation réelle des pays frappés par le chômage et la crise.
En Espagne, le point critique n’est pas encore atteint. Il le sera le jour où les masses populaires se rendront à l’évidence que le PP n’a pas non plus la capacité de redonner l’espoir à la rue. Alors, par delà les partis découverts tels qu’ils sont dans leur imbrication avec le pouvoir économique, les gens s’attaqueront au fond du problème, c’est-à-dire au système économique lui-même, générateur des pires inégalités jamais encore atteintes depuis la mondialisation.
Dès à présent, spontané, pacifique, bouillonnant d'idées pour des réformes futures, ce mouvement citoyen, qui se veut apolitique, dénonce l'injustice sociale, les dérives du capitalisme, la corruption des hommes politiques.
Il ne lui manque plus que quelques grands penseurs et une forme plus structurée d’organisation, pour refonder un parti à la recherche d’une autre société, sans retomber dans le travers du PS actuel.
A dix mois des législatives de mars 2012, le PSOE espagnol, en misant sur les thèmes de la social-démocratie au bout du rouleau, ne peut plus prétendre au pouvoir. La seule bonne chose qu’il pourrait encore faire, c’est de changer les lois sur le mode de scrutin, afin de permettre aux petits partis de s’exprimer. Son partenariat avec la droite en alternance pourrait se terminer bientôt. Cette modification serait même très utile pour le PSOE, si par la volonté des urnes, il devenait lui-même un petit parti.

23 mai 2011

DSK soubrettomane.

Après une semaine de débats sur l’affaire à l’étranger, le téléspectateur belge a pris l’habitude du réchauffé chez nos fournisseurs habituels Vrebos, Maroy et Gadisseur, nos excellents spécialiste de l’information d’avant-hier.
Tandis que les potins s’étiolent à Paris, nos illustres les ravivent. De ce qu’on savait déjà et qui court en boucle sur le web, nos magiciens recréent les sensations du comédien à la centième d’une pièce de théâtre.
A leur décharge, l’actualité de celle de DSK est partie voilà sept jours sur le morceau de carpette de la chambre 2806, que le FBI emporta pour son laboratoire. C’est trop rapide pour Vrebos, Maroy et Gadisseur.
Certes, ici et là, on commence à faire une petite place à la femme de chambre ! Dans les lamentations qui généralement vont à la personnalité de DSK, un expert en viol remet nos trois excellents journalistes dans la course à l’altérité, en expliquant que la victime est la Guinéenne et non pas le grand économiste mondialement connu.
Mais ce n’est encore qu’une vague approche et très éloignée de la qualification d’être humain de la malheureuse.
Cette qualification est encore très fragile, à croire qu’être noire et femme de chambre laisse à penser qu’on n’est pas très loin du temps au cours duquel on traquait Toussaint Louverture, coupable pour les Blancs d’avoir libéré les Haïtiens du joug colonial.
C’est vraisemblablement dans l’esprit de ce temps béni des colonies que la défense de DSK va envoyer ses enquêteurs à la recherche du passé de la victime, en Guinée.
On voit d’ici le détective de l’avocat des stars « Toi li pas connaître, li femme que voili sur li photo ? Si toi li reconnaître, moi te donner li beaux dollars. »
Si on comprend bien la démarche qui est tout à fait conforme à la défense des gens qui dépensent sans compter pour faire croire au jury que la vérité la seule, est la leur, et que celle de la victime n’est qu’affabulation, tout qui aux States peut dépenser des millions de dollars à beaucoup plus de chance d’être innocenté, même s’il a commis un crime avéré, comme un viol, qu’un pauvre type qui passait au mauvais moment dans une rue où vient de se commettre un crime dont il n’est pas l’auteur et dont on l’accuse, cependant.
Beau simulacre de justice, où l’on voit comme le droit à un procès équitable pour tous est avant tout une question de moyen.
Le fin du fin d’une morale non écrite et qui semblera rester lettres mortes pour la majorité des enquêteurs, du jury, des avocats et DSK lui-même, sans oublier MM. Vrebos, Maroy et Gadisseur : ...et quand bien même la femme de chambre aurait été condamnée dans sa vie antérieure pour vol, qu’elle aurait subi des violences par le passé en Guinée, pris de la drogue et fait de la prostitution depuis l’âge de 14 ans, puis qu’elle aurait courageusement décidé de vivre autrement et s’en serait bravement tirée en travaillant à l’hôtel des riches, en quoi cela diminuerait-il le geste du prédateur, du violeur, du riche qui se croit au-dessus des lois, dans sa relation avec une femme de condition inférieure et noire de surcroît ?
En quoi, cela porterait-il atteinte à l’honneur de la victime et changerait du tout au tout son statut de victime, un passé de pauvre, même malhonnête, parce qu’il faut bien vivre ?

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D’autant que l’agresseur au moment de son agression, ne connaissait pas la femme de chambre. A moins que les avocats montent une histoire abracadabrantesque dont les jurés sont friands dans les soap-movies importés de L.A.
Bizarrerie de la procédure aux Amériques que celle de fouiller dans les poubelles des victimes afin d’y chercher certaines preuves d’immoralité, au point que, n’en trouvant pas, on sent que l’équipe de DSK devrait être capable d’en inventer. Par exemple, si l'équipe parvenait à prouver que l'enfant de la soubrette était de DSK, voilà qui serait de nature à remettre DSK en position de postuler aux primaires du PS !
Pourquoi faut-il, lorsqu’il s’agit d’un prévenu fortuné, que l’opinion et les juges soient si unanimes dans les droits d’une défense pour permettre toute garantie d’équité, alors qu’on sait bien que dans certains Etats, je ne sais pas si c’est le cas à New-York, le fait de voler trois pizzas valant trois condamnations pour vol, un pauvre peut être condamné à passer le reste de ses jours dans un pénitencier !
Tout le monde le sait, il n’y a rien à comprendre à ces instincts obscurs qui gisent au fond de nous et qui ne deviennent fatals que pour quelques névropathes compulsifs.
A ce propos, tandis que les fins limiers de DSK iront pérégriner en Guinée à la recherche des vieux démons de la plaignante, il serait intéressant pour les procureurs de se balader en France en quête de femmes ayant été victimes du comportement du Paris-lover.
Il y a fort à parier que les recherches seraient plus aisées. Nul doute que les fouilleurs aboutiraient à des listes de dames importunées au moins une fois par loverman.

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22 mai 2011

L’amère réalité belge.

Le stratège de Mons commence fort ! Il a déjà réussi à se mettre à dos Wouter Beke, président de CD&V, Bart De Wever, n’en parlons pas, Waffelman poursuit son pasodoble. On voit bien que le roi est au bout de la liste des arrangeurs et que le morceau suivant aura tout l’air d’un pot-pourri en attendant les prochaines élections.
Les Belges, cependant, continuent à croire qu’Yves Leterme assume l’essentiel et je m’étais demandé comme tout le monde, si l’idéal n’était pas d’avoir un intérimaire au pouvoir limité, de sorte qu’il nous limiterait les taxes et les ennuis également.
Cette façon de voir n’est rien d’autre que ce que nous soufflent les bonimenteurs qui n’ont pas cessé de nous tenir des discours rassurants.
Par exemple, on nous dit que les autres pays s’enfoncent dans l’endettement, tandis que nous aurions maîtrisé l’augmentation de la dette et que nous ferions, de ce fait, partie des « bons élèves ».
Sans savoir de quoi vraiment nous sommes les bons élèves, il ne faut pas crier trop vite.
Alors que l’Allemagne et les Pays-Bas ont vu leur déficit public se détériorer en 2010 par rapport à 2009, le déficit public belge est passé de 6% en 2009 à 4,8% en 2010. La Belgique a commencé la consolidation de ses finances publiques plus tôt que la plupart des autres pays de la zone euro. La situation belge serait sous contrôle.
Voilà le discours officiel.
Ce que Leterme oublie, c’est que la Belgique partait d’un niveau de dette plus élevé que la moyenne européenne. Et que si elle avait suivi le courant général, nous en serions à battre les records de la Grèce et du Portugal.
Ensuite, le gouvernement intérimaire table sur une croissance retrouvée (1) pour confirmer ses prévisions. Ce qui est moins sûr.
Pour l’OCDE, la croissance serait de 1,8 % en 2011. Pour qui étudie l’évolution de la conjoncture de manière plus objective que les économistes des plateaux de télévision, nous sommes toujours dans les suites de la crise de 2008, une nouvelle crise, plus violente encore n’est pas à exclure, puisque rien n’a été réalisé des contre-feux que l’Europe et les USA s’étaient jurés d’allumer. Comme le poison actif est toujours là, un retour à une récession économique est loin d’être improbable, notamment parce que le secteur financier belge n’est pas assaini et que du système bancaire international pourrait nous venir des tensions ou déstabilisations de Grèce, d’Espagne ou d’Irlande, qui ne manqueraient pas de faire boule de neige avec l’économie belge par interconnections.
Qui dit récession dans ces conditions pense à l’augmentation des déficits publics et donc du niveau d’endettement.

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Une nouvelle crise financière aurait des conséquences énormes sur les finances publiques, nécessitant un plan de sauvetage et de nouveaux emprunts.
Le plan de sauvetage des banques de 2008, contrairement à ce que dit Reynders, n’a pas été une opération neutre, voire bénéficiaire pour l’Etat belge.
Les pouvoirs publics ont accordé aux banques des garanties pour un montant de 68 milliards d’euros et non pas de 25 milliards d’euros. Pourquoi ce mensonge ? Parce que jusqu’à présent la différence de 43 milliards n’est pas reprise dans les dépenses. Qu’adviendrait-il si les circonstances aidant, il deviendrait absolument nécessaire pour éviter une faillite des banques, comme en 2008, de la porter en compte ?
On a déjà oublié que début 2011, les trois grandes agences de notation (Standard & Poors, Moody’s et Fitch) ont averti le gouvernement belge qu’une dégradation de la note belge pourrait avoir lieu, si un gouvernement ne se créait pas rapidement.
Or, voilà bientôt cinq mois que cette menace a été faite et, fin mai, c’est toujours le Mazarin montois qui reprend à son compte le fonds de commerce de Wouter Beke sur les négociations.
Pour rappel, plus la note d’un pays est faible, plus les taux d’intérêt sur ses emprunts futurs augmentent…
Bref, sous le décor « bonnes nouvelles », la Belgique de la coulisse ne maîtrise rien du tout.
Depuis la fin des années septante, la Belgique, par ses politiques fiscales et budgétaires a cherché de satisfaire les intérêts des capitalistes, pensant que cela remplirait les zonings d’activités bénéfiques. Le fameux plan Marshall pour la Wallonie n’a pas compensé en rentrées fiscales de nouvelles entreprises, ce que les Wallons doivent payer afin de rembourser les sommes empruntées. Du point de vue financier, cela s’appelle un mauvais placement. On comprend un peu pourquoi, quand on sait que 50 grandes sociétés belges ont payé en 2009, via les différentes déductions fiscales existantes, un impôt moyen de 0.57% et non de 33,99%, taux officiel de l’impôt des sociétés, pourquoi voulez-vous en 2010 et en 2011que les entreprises « marshallisées » paient plus ?
Et si encore cette politique pouvait favoriser l’emploi ? On le saurait. Rudy Demotte nous en aurait déjà parlé..
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1. La croissance est très importante dans le calcul du remboursement de la dette. Car, elle permet par un accroissement des recettes d’établir des budgets plus équilibrés et de rembourser une partie plus importante de la dette.

21 mai 2011

There is no alternative (1)

Jusqu’à une fille d’épicier, Margaret Thatcher, qui par dégoût du comptoir, comprit tout de suite que la société des gens de gros était plus douce que l’âpreté de celle des gens de peu, le monde Occidental vivait dans l’orbite d’une économie imaginée par Keynes.
Sacré John Maynard Keynes (5 juin 1883 - 21 avril 1946) ! Sa macroéconomie avait fait école. Les marchés, ne s'équilibrant pas automatiquement, justifiaient le recours à des politiques économiques conjoncturelles, donc à des engagements des Etats dans une régulation de l’économie.
Le monde était surtout en train de vivre la rivalité entre capitalisme et communisme.
Cette politique avait l’avantage de ménager le monde du travail.
En 1979, l’Occident vivait la fin des Trente Glorieuses. Le génie de Thatcher fut d’anticiper sur la fin du communisme, dix ans avant la chute du mur de Berlin, d’enterrer l’économie selon Keynes et de s’inspirer de Friedricht von Hayek.
C’était nettement mettre la barre à droite. Hayek (1899-1992) est cet Autrichien qui par ses théories s’opposa violemment au socialisme et à l’étatisme.
Nous souffrons encore aujourd’hui du thatchérisme, de Hayek et des membres du jury qui ont donné à ce dernier, le Nobel de l’économie en 1974.
Arrivée au pouvoir cinq années après la consécration de Hayek, la Dame de Fer ne pouvait pas passer à côté, d’autant que ses théories devaient certainement être partagées intuitivement par la fille de l’épicier.
Vu autrement, certains vont jusqu’à dire que c’était le communisme qui humanisait le capitalisme ! Quand on ne le craignit plus, ce fut le tour de Hayek.
A la chute du mur, il n’exista plus aucun frein au néolibéralisme.
Le pouvoir politique, après Thatcher, poursuivit partout en Europe le détricotage des lois de sécurité entourant le néolibéralisme, sous la pression du pouvoir de l’argent.
L’absence de règles afin de laisser à la liberté d’entreprendre le soin de tout faire, y compris la liberté de détruire les lois sociales, changea progressivement les rapports entre le capital et le travail.
Jusqu’à 2008 la mondialisation paraissait devoir faire progresser l’ensemble de l’humanité, quitte à faire stagner les pays occidentaux en pointe, voire à les faire légèrement régresser. En tout cas, c’était la thèse du socialisme qui avait embarqué ses adhérents, et là où il était majoritaire, les pays dirigés par le PS, dans une social-démocratie de collaboration avec les pouvoirs d’argent.
Jusqu’à 2008, la classe moyenne garda, vaille que vaille, ses statuts légèrement meilleurs que ceux des travailleurs qu’elle employait.

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Devant une remarquable stabilité de l’euro et du dollar, certains économistes reconsidérèrent le « bonus » régulier des salaires en tenant le raisonnement de Hayek « si les prix baissent, on peut aussi baisser les salaires ».
Ils avaient perdu de vue que la prospérité apparente était due en réalité à l’endettement généralisé de la classe moyenne et des populations laborieuses.
Dans certaines conditions, si la vérité est souvent mal perçue, elle finit, tôt ou tard, par rappeler les classes sociales à la vérité du porte-monnaie.
Les gens acculés furent du jour au lendemain en défaut de paiement. Les hypothèques rachetées de main en main ne valurent plus rien, les banques qui avaient gonflé leurs bilans sur des avoirs problématiques s’effondrèrent, certains banquiers magouillèrent carrément.
Merci Hayek !
A force de rogner sur les salaires, de diminuer les impôts des riches et à sabrer dans l’économie soutenue par les collectivités, au seul profit des actionnaires, ce fut la débâcle de 2008.
Le public connut la crise des subprimes. Une crise systémique sans précédent. 1929 était loin derrière. La liberté d’entreprendre n’importe comment se révéla être une catastrophe. Les écarts qui étaient avant Thatcher de 1 à 40, entre le plus pauvre et le plus riche, passèrent de 1 à 400 !
Et c’est là qu’intervint la social-démocratie en soutenant les banques ! Avec les décadents politiques, la dette privée devint la dette publique ! Les victimes durent soutenir l’agresseur financier !
Comble de la perversité, la crise finit par enrichir les spéculateurs qui mendiaient l’aide de l’Etat quelques mois auparavant.
Pas gênés pour un sou, trois ans plus tard, les partisans de Hayek n’en démordent pas et poursuivent le siège de l’Europe par le démantèlement des grands services de l’Etat que sont les soins médicaux, l’enseignement, les transports, la fabrication et la diffusion des énergies, et cela avec la complicité objective des socialistes et de la social-démocratie !
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1. « Il n’y a pas d’alternative ». Slogan attribué à Margaret Thatcher, appuyant sa politique de rigueur essentiellement dirigée contre les « avantages » des classes laborieuses.

20 mai 2011

DSK amoureux, chouchoute est à NY !

Les stars font la gueule ! C’est tout juste si on n’assiste pas à une manif du people à Cannes, avec en tête Pénélope Cruz, Jonny Depp, Angelina Jolie et Robert De Niro.
DSK leur vole la vedette juste à la semaine du festival de Cannes ! Du jamais vu !
Aurait-on pensé que l’hyperorchidie d’un futur convict pût faire une ombre à un événement mondial ? Pouvait-on savoir que DSK est sensible à une femme dans son vêtement de travail de soubrette ? Dommage que cela se sache si tard dans la banlieue, mais finalement ce penchant, c’est son seul côté socialiste et populaire. Le PS l’a échappé belle ! Cela se serait passé lors des élections internes… c’était Sarko qui rempilait pour 5 ans sans problème !
Heureusement que le soufflé retombe… trop lentement, il est vrai !
Quelques histrions persistent, Bernard-Henry Lévi s’indigne et engueule tout qui n’est pas de son avis : Strauss-Kahn est victime d’un complot, ce serait la soubrette qui aurait violé DSK !
A part ces délirants, même les Strauss-Kahniens au PS cherchent un nouveau maître. Pour le moment, c’est Aubry qui a la cote…
Seul intérêt, et encore intérêt non partagé par les frustrés du jour, enfin on s’aperçoit comment un fait- divers, qui aurait pris trois lignes dans un journal régional, peut gonfler une baudruche à la dimension d’un dirigeable, rien que par l’étrange attrait de voir un riche personnage, à la carrière égale à celle d’un chef d’Etat, se prendre les pieds dans un tapis de salle de bain au moment d’injecter son illustre liqueur !
Cette dimension, que prend soudain un homme, n’est permise que par l’absolue servilité des trois quarts de l’humanité dans la croyance d’êtres supérieurs, de leur destinée hors du commun et de la supériorité insolente qu’ils affichent, reconnue, mieux idolâtrée, par le restant du genre humain.
En plus ce sont de mauvais perdants. Voyez Kadhafi, Bachar Al-Assad, quels mauvais perdants ils deviennent, quand le peuple ne les adule plus ! Qui sait ce que pense DSK de nous au moment où j’écris ? Comment les lois américaines sont juste là pour l’emmerder !
Comme si un puissant n’avait pas le droit de réaliser ses fantasmes ?
C’est absolument bouleversant et ridicule à la fois.
Bouleversant, parce que le plus clair de l’humanité croit qu’elle ne vaut rien, en tout cas, n’est pas capable de penser par elle-même et croit, dur comme fer, qu’il y a des destins supérieurs.
Ridicule, parce qu’on oublie que Reine Elisabeth ou pas, DSK ou Chirac, leur survie à tous dépend de leurs selles, de leurs urines et de l’état de leur circulation sanguine avant tout, que leurs fonctions sociales sont le plus souvent les fruits du hasard et de la chance, plutôt que de leur extrême intelligence, et que s’ils n’en faisaient pas deux fumants et bien moulés tous les matins, il faudrait qu’ils commencent d'abord par s’inquiéter pour eux-mêmes, avant l’équilibre dans le monde ou la balance des paiements du FMI.

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Pas que le festival avec un De Niro à l’angoisse, Elio Di Rupo aussi peut se poser des questions de la place qu’il tient sur l’affiche. Lui, le faux modeste, doit profondément souffrir, de passer derrière un socialiste comme lui, mais célèbre pour une éjaculation qu’on ne tardera pas à savoir si elle était précoce. Ce qui, paraît-il selon ses avocats, changerait tout !
Tous ces frustrés attendent qu’on rétablisse leur actualité à la place qu’elle mérite.
Le prochain test après Cannes, c’est Roland Garros. Kim ira-t-elle ou n’ira-t-elle pas ? Justine y exhibera-t-elle son nouvel amant ? Et tout cela serait relégué en quatrième page !
A l’allure où ça va à New-York, rien n’est moins sûr que le public ait le temps de lire son torchon favori jusqu’à la page quatre !
Anne Sinclair déboule à New-York, prête à tout pour sauver son nounours et en même temps rallonge la sauce. La démission, la lettre d’amour à sa grosse chouchoute, la prochaine comparution, les people en ont encore au moins jusqu’à la fin de la semaine.
On redoute que l’amoureux de la soubrette en bas noirs et porte-jarretelles ne soit condamné à 74 ans de prison, on en aurait jusqu’en 2085 à se taper le séjour à Rikers Island.
Mais ceux qui se font baiser de première dans le cinéma DSK, ce sont les victimes de la crise. Oui, vous avez bien lu, madame, la crise.
Plus personne n’en parle. J’en conviens, à Neuilly, Uccle ou avenue de la Cense Rouge, mais à Droixhe, Molenbeek ou Pantin, hein ! m’ame Oréal ?
Allez demander aux Grec et aux Portugais ce qu’ils en pensent ? Les pensionnés anglais ou les smicards français, les caissières belges et les intérimaires en contrat à durée déterminée, l’euro dont la valeur fiche le camp, à moins que ce ne soient les supermarchés qui ont trouvé le moyen de se sucrer sur le dos de tout le monde, l’essence, je ne vous dis pas, les déficits de la SNCB et les loyers qui n’ont jamais cessé d’être à la hausse, on n’en parlait déjà pas des mèches avant l’éjaculation new-yorkaise, maintenant avec Cannes, Roland Garros et le gros qui peine à s’en sortir, malgré des avocats à mille euros la minute, on est mal barré mon frère... On est mal barré !

19 mai 2011

Passage à l’acte.

« 57 % des Français estiment que DSK est « victime d’un complot ». Un pourcentage qui grimpe à 70 % si on ne compte que les sympathisants socialistes. » (dixit les journaux).
Finie la compulsive agression et le comportement pervers, une majorité en France le voyait encore non coupable, lundi !
L’inversion dans la thèse du complot est de taille : le faune est la victime, et la victime une pute à la solde d’une puissance étrangère, ou pire, un contrat de la droite pour éliminer l’homme de gauche qui monte !
Depuis qu’on a osé souiller l’honorabilité du grand homme, les avis favorables se résorbent déjà. S’il y a procès, probablement qu’ils se réduiront au dernier carré de beaufs, en-dessous de 10 %.
Le PS français a donné le la ! M’ame Aubry a pleuré en public !
Comme si malgré les silences complices de la presse, le véritable personnage, que masquait l’homme politique avenant, n’avait pas percé à plusieurs reprises dans des « affaires » qui n’avaient pas l’importance de celle de NY, et qui allaient de l’insistance lourde du dragueur, aux révélations chez Ardisson de cette journaliste évoquant Strauss-Kahn déchaîné dans une tentative de viol en 2002, sur sa personne.
L’homme qui, selon ses aveux, avait « pété les plombs » en 2002, les a « pétés » davantage le week-end dernier.
Ce qui est ignoble de la part d’un parti se disant près des petites gens, c’est de ne compter pour rien le témoignage de cette chambrière du Novotel, le drame qui bouleverse sa vie, les détails de cette sordide agression, le dégoût profond qu’elle a dû avoir en subissant l’assaut de cet homme de 62 ans, obsédé par la concupiscence et son état paroxysmique.
C’est enfin la honte pour un parti qui se dit près du peuple d’encenser indirectement par le culte voué à ce personnage, l’argent, le pouvoir imbécile, faisant ressortir l’énorme distorsion de jugement qui existe entre eux et la réalité des faits, dès qu’il s’agit de mettre en parallèle une femme pauvre et un homme riche.
Après s’être « soulagé » de son excitation par l’éjaculation libératrice, DSK recouvrant son sang-froid a réalisé qu’il devait au plus vite quitter le sol américain. La France est plutôt indulgente pour ses sanguins célèbres. La presse a toujours eu pour eux la tendresse et l’indulgence d’une mère. L’Amérique, plus revêche, plus collet monté, ne badine pas avec l’amour sous la contrainte. Ce qui ne veut pas dire que sa police et sa justice soient supérieures à ce qui se pratique en France. Elles sont critiquables par bien des côtés, à commencer par la curieuse manière de nommer les juges par élection.
Plaider non coupable pour un milliardaire, c’est faire croire que les rapports étaient consentants et payants, quitte à offrir à la victime les moyens de vivre le restant de ses jours en-dehors de l’obligation d’aller faire le ménage des autres. Ce serait humain, malgré les preuves du viol, la caméra de couloir montrant la chambrière du Novotel affolée sortant de la suite, que cette femme de 32 ans troque son honneur et la vérité contre un odieux mensonge et quelques millions de dollars.
Détail justifiant la thèse du viol, c’est la direction de l’hôtel qui a dépêché la chambrière à la suite 2806. Le locataire devait avoir quitté les lieux suivant les usages établissant les départs et arrivées. Aucune connivence n’était établie au préalable ou tout autre arrangement, entre une « prostituée » occasionnelle et son client.
DSK sous la douche a été aussi surpris que la chambrière. Sa pulsion irrépressible a fait le reste. C’est pour ça que cet homme est dangereux, capable de tout, voyant la prédation immédiate comme une opportunité de satisfaire son égo. C’est aussi le comportement d’un Dutroux ou d’un Fourniret.
Anne Sinclair, la femme trompée, comme Hillary Clinton le fut en d’autres circonstances, est déjà à pied d’œuvre son carnet de chèques à la main, pas gênée pour un sou, au sauvetage de son bonhomme. Certaines femmes aimantes et ardentes ne détestent pas d’être outragées ! La cohabitation avec un pervers suppose certains partages, certaines joies communes, un bon doigté… toutes choses innommables et incompatibles avec l’honorabilité bourgeoise qui s’appelle la réputation. Il suffit que le tout soit recouvert par la bonne éducation, on passe pour exemplaire.

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Les gens du PS ne voient pas que Marine Le Pen a, une fois de plus, tiré la leçon qui s’imposait, avant tout le monde. Les gros cerveaux du PS ne s’en sont pas aperçus !
Ça m’emmerde qu’ils soient si cons. Ils ont ouvert une voie royale au Front National. Ils devraient se méfier des abrutis qui croient encore au complot après le cinquième jour du début de l’affaire. Ils vireront de bord aussi facilement pour accréditer les thèses du Front. Marine Le Pen est autrement plus dangereuse sur le plan politique que DSK.

18 mai 2011

Elio, une erreur de casting ?

Voilà près d’un an que la N-VA promène l’ensemble des partis flamands et francophones en d’hypothétiques réunions de la dernière chance. Les ultimatums aussitôt oubliés de Bart De Wever aboutissent à l’inverse de l’effet escompté. Il n’y a plus que les flamingants pour le prendre au sérieux, l’ennui, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux !
Le public se lasse des va-et-vient inutiles chez le roi et des formes que prennent les missions en « eur » que le pauvre Laekenois puise dans le dictionnaire du scrabble.
La N-VA suit son chemin qu’elle juge intéressant, convaincue qu’elle aboutira à détacher les Flamands de la minorité francophone. Dans l’optique de cette tactique, elle fait trainer les choses, dans une politique de pourrissement. Elle doit donc montrer une bonne volonté apparente. Bart De Wever a réussi jusqu’à présent à cacher sous des mines défaites, la joie qu’il a de voir les Institutions fédérales tomber en quenouilles.
Les caves se rebiffent à ses « niet » de dernière minute.
Raisonnablement, il semble que l’Etat belge ait vécu et qu’il faut lucidement préparer un séparatisme dans lequel personne ne soit lésé. Ce que la N-VA souhaite n’est rien de moins qu’une déclaration unilatérale de la flamandisation définitive des francophones de la périphérie et de Bruxelles capitale, par tous les partis flamands. C’est-à-dire une véritable déclaration de guerre à la minorité de ce pays, par l’appropriation du destin d’un million et demi de personnes, au nom du rêve de la Nation flamande !
Jusqu’à présent, la N-VA a entraîné le CD&V dans cette course à l’abîme, alors que ce parti n’est pas séparatiste, enfin pas dans les conditions de l’extrémisme préconisé.
Les partis francophones sont terrorisés par des élections qui conforteraient la N-VA dans sa position de premier parti de Flandre, s’il faut en croire les sondages.
Aussi, suivent-ils les initiatives royales, sans voir que le temps joue contre leur projet de saupoudrage des Institutions dans le cadre d’un fédéralisme, même s’ils placent une Flandre aux meilleurs emplois, pour la distraire de son rêve indépendantiste.
Alors, qu’il aurait été plus efficace, il y a de cela plus de six mois, de constater l’impossibilité de trouver un accord de gouvernement, avec un parti qui n’en veut pas.
Puisque les partis francophones n’ont pas eu ce courage, il faut bien digérer le nouvel épisode du drame belge : la nomination par le roi d’un formateur, malgré l’échec de Wouter Beke, près d’un an après les élections !
On se demande à quoi ont pu servir les missions antérieures de préformateur, d’explorateur, de déblayeur, enfin de tout ce qu’on voudra et aussi, pourquoi remettre ça avec Di Rupo, qui a déjà échoué en préformateur ?

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A moins que Di Rupo n’ait été investi de la mission de « fossoyeur » des élections de juin 2010 en déclarant après quelques petits tours de piste, qu’il est impossible de former un gouvernement avec la N-VA. Et qu’en accord avec le roi, on remettra vers septembre le sort de la Belgique, entre les mains des électeurs.
Cela peut marcher, parce que l’opinion flamande – enfin une partie substantielle – en a marre également de la situation, mais pour que cela ait une chance de réussite, il faut sortir des tables rondes secrètes, des conciliabules qui finissent par des lectures du marc de café et des déclarations après coup sur les accords qui étaient à deux doigts d’être signés et dont le public n’a pas la moindre idée.
Il faut au contraire dire voilà les propositions qui ont été faites et elles ont été refusées par la N-VA sous le prétexte qu’elles ne sont pas intéressantes, ni à la mesure de ce que ce parti prétend devoir être une proposition acceptable.
Aurait-il enfin compris ? Manifestement, dans sa conférence de presse, Elio a bien débuté. Il rendra publique la note qu’il remettra aux neufs partis sur les parties institutionnelle et sociale.
Le risque, c’est qu’il ne retombe dans ses messes basses. Il n’en peut rien, c’est son tempérament, Di Rupo est un furtif… Il aime développer le secret autour de lui.
Cet homme est excellent pour animer les garden-parties, magnifique dans la tenue des assemblées du PS, formidable même d’avoir à ce point museler les socialistes dans les instances du parti, tellement que le voilà à faire la pluie et le beau temps devant ses admirateurs ; mais, en dehors de sa sphère d’influence, quelle marionnette !... A tel point qu’il a, quelque part, les défauts de Sarkozy : fausse humilité, imbu de lui-même et incapable d’entreprendre une action collective, ne faisant confiance qu’à son jugement.
Si j’avais été le roi, vous allez peut-être me dire que je suis fou, mais j’aurais confié cette mission « ça craque ou sa passe » à… Joëlle Milquet. Je pense en ces circonstances que cette femme à toutes les qualités que Di Rupo n’a pas. Evidemment, il aurait fallu faire passer la chose à l’ombrageux De Wever… Mais, puisqu’il va clamant que peu importe le formateur, pourvu qu’on ait des résultats. Avec elle, on aurait été vite fixé.

17 mai 2011

Le journal d’une femme de chambre.

On aurait intérêt, par les temps qui courent, de relire ou de lire « Le journal d’une femme de chambre » d’Octave Mirbeau.
Ecrit en 1900, on croirait le livre bâti sur l’histoire d’une certaine femme de chambre du Novotel de NY, en 2011.
Célestine, soubrette de son état, évoque au fil de ses souvenirs, toutes les places qu’elle a faites depuis des années, dans les maisons les plus huppées.
Elle découvre le monde par le trou de la serrure, les petites goujateries et les grandes saloperies du beau monde, les voyous qui sortent des classes dominantes et qui se croient tout permis avec les jeunes filles « placées » par les parents dans « les bonnes maisons », poussées surtout par la misère générale, renvoyées lorsqu’elles sont enceintes, violées par les impulsifs des familles qu’elles servent et qu’elles ne peuvent dénoncer sous peine d’être emmenées elles-mêmes à Saint-Lazare par la police.
Et Octave Mirbeau de conclure par la bouche de Célestine « Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens. »
Puisqu’il ignorait encore l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, Jacques Julliard terminait ainsi l’éditorial de Marianne n° 734 « …changer de peuple… Au PS, c’est une opération en cours depuis longtemps. Si je dois choisir entre ce prétendu peuple de gauche et la véritable gauche du peuple, mon choix est fait. Il est fait depuis bien longtemps. Si la gauche renonce à être ce qu’elle a été historiquement, c’est-à-dire l’alliance du peuple et du progrès, elle n’est plus rien. »
Je suis bien de cet avis. Le PS (français ou belge, c’est kif-kif) n’est plus rien !
L’enthousiasme déçu du PS à la suite des frasques révélées par la justice américaine de DSK, candidat de Martine Aubry (bouleversée), montre combien est gangrené de l’intérieur ce parti censé représenter l’opposition la plus importante de la droite au pouvoir.
Si on décrypte bien leur message, l’importance de l’accusé aurait dû lui ménager un autre accueil dans les prisons américaines, différent des dealers et des voleurs ! Harlem Désir, Cambadélis, Gérard Collomb sont choqués, trouvent profondément humiliant de voir DSK être traité comme un délinquant ordinaire, mieux ils y voient un complot de la droite française, une nouvelle version de l’attentat contre le Rainbow-Warrior, la bombe serait remplacée par une femme de chambre, qui en plus est métisse !
Comme ces gens sont sensibles à l’argent, à la position sociale, aux honneurs !
Ces réactions font comprendre tout ce qui se trame rue de Solferino et leur volonté de remplacer un riche de droite par un riche « de gauche ».
En réalité le PS aurait dû, sous l’impulsion de la secrétaire Aubry, prendre ses distances vis-à-vis d’un homme qui, en-dehors de la présomption d’innocence qui ne sert qu’aux riches, n’en est pas moins accusé de choses abominables.
La justice américaine, dont je me suis moqué assez souvent pour me permettre de lui donner un coup de chapeau, ne fonctionne pas comme la justice française ou belge. Un accusé quel que soit le rang qu’il occupe, soupçonné d’être un délinquant, reçoit un traitement identique à tous selon la Loi. En France, il y a les cellules pour VIP, les sorties discrètes par des portes dérobées, les garde-à-vues chez soi et en pantoufles. Et enfin, les condamnations différentes : lourdes pour les lampistes et toujours avec sursis pour les autres. A cet égard, les affaires annexes de l’assassinat d’André Cools en Belgique, n’ont produit aucune peine de prison parmi le personnel politique.
Dans les jours qui vont suivre, à juger de la grande sensibilité du PS pour DSK avec toute la confiance qu’on mettait en lui pour battre la droite, on va encore les entendre geindre et souffrir.

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Alors qu’ils devraient bénir leur bonne étoile rosée que le compulsif sexuel qu’ils voulaient à la présidence de la République n’ait même pas eu le temps de poser sa candidature au vote interne préliminaire.
Tous les combinards, de Delanoë à Fabius vont certainement réagir. Le chagrin ne les accablera pas longtemps, sinon, ils deviendraient aussi cons que leur idole, le week-end dernier, usant de violence contre une chambrière noire, dans la suite 2806 à 3000 dollars la nuit.

16 mai 2011

Dominique… nique… nique

C’est un syndrome élyséen, tous les présidents de la République sont des sanguins, sinon à l’usage de la profession, ils le sont devenus, à l’image de leur saint patron, Félix Faure, mort « à la tâche » dans un salon de l’Élysée, sur ou auprès (selon les versions) de sa maîtresse, Marguerite Steinheil, dite Meg, dite encore la pompe funèbre, dans l’exercice – si l’on peut dire – de son mandat présidentiel, en 1899.
Si le syndrome s’étend aux candidats avec la mésaventure new-yorkaise de Dominique Strauss-Kahn, il serait bon de placer une femme à la magistrature suprême et les candidates ne manquent pas.
C’est un sale coup pour les laudateurs de DSK, nombreux au PS qui se voyaient déjà récompensés de leur zèle par un mandat juteux, lorsque le mage de la finance et patron du FMI l’aurait emporté sur les primaires entre « camarades », pour triompher au suffrage final !
Désarroi au PS, on le comprend, pour tous les porteurs d’attaché-case qui vont devoir faire oublier leur vassalité, avant de chercher un nouveau maître chez qui nicher. Effervescence chez les autres qui voient leurs chances meilleures.
Parce qu’il n’est pas sorcier de pouvoir dire aujourd’hui, blanchi ou pas, présomption d’innocence ou pas, DSK ne pourra pas se présenter aux primaires du PS et rallier les suffrages socialistes et au-delà rassembler la gauche, du rose pâle à la rose pourpre, afin de conquérir l’Elysée.
Dominique Strauss-Kahn inculpé dimanche d’agression sexuelle et de tentative de viol et arrêté à l’aéroport de New York, alors qu’il s’était enfui en abandonnant sa valise et jusqu’à son téléphone portable de l’hôtel où se sont déroulés les faits, voilà qui met fin à sa carrière politique, même si de finasserie en finasserie, ses avocats parviennent à faire croire que les blessures de la femme de chambre, victime et plaignante, l’ont été parce qu’elle a chuté dans l’escalier de service.
Reste à se demander comment à 62 ans, on peut être con à un point pareil ! Alors que dans sa position, il convient de se méfier de tout, que la semaine précédente le fait de monter dans une Porsche qui ne lui appartient même pas avait suscité des commentaires désastreux, que précédemment, des journalistes avaient jaugé l’épaisseur de son steak, alors que DSK les avait invités dans sa cuisine, et enfin, qu’en 2008, il s’en était bien tiré sur une autre affaire de cul avec une employée du FMI, sans oublier une délicate situation en 2002, au cours de laquelle le sémillant et impulsif sexagénaire était allé jusqu’à détacher le soutien-gorge d’une journaliste à la suite d’un pugilat au sol, elle se défendant et lui la pourchassant dopé par le démon de la braguette… et voilà que notre homme sombre dans des amours ancillaires qui foirent aussi ! Admirons l’abnégation d’Anne Sinclair qui rejoint le club de Hillary Clinton.
Ce coup de sang-ci s’appelle une récidive où je ne m’y entends pas !
C’est fâcheux surtout pour le PS, se débattant déjà dans cette bizarrerie des primaires qui met sur la place publique la rivalité des éléphants du parti, voilà la question reposée a toute la gauche : le PS est-il toujours le leader naturel de l’opposition à Sarkozy ?

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Et si tout ce scénario, à cause d’un immature de 62 ans remettait à l’ordre du jour, comme probable, un second tour des présidentielles entre Sarkozy et Marine Le Pen, reléguant pour cinq années encore, le PS dans l’opposition ?
DSK a mal choisi son moment pour sortir ruisselant de la douche et tomber sur une ravissante femme de chambre qui n’en demandait pas tant ! Voilà les chancelleries sans-dessus-dessous.
La Grèce qui attendait l’oracle pour sa dette, Bruxelles et l’Europe qui espéraient se régaler des finesses de tribune du grand homme pour une conférence en trois langues… Maintenant, même madame Merkel ne pourra plus le recevoir en tête à tête, sans un bouton de sonnette à portée de main.
Pour sa défense DSK jure qu’il n’est pas coupable.
Et ce qui est terrible, l’argent, sa rouerie et ses avocats pourraient avoir raison de la résistance de la chambrière, qui pourrait même retirer sa plainte moyennant un bon paquet de dollars !
D’ici à ce que les adorateurs du sémillant séducteur fassent une souscription…
DSK pourra toujours dire qu’il pensait qu’une chambre du Sofitel de Times Square à 3.000 dollars la nuit, c’était petit service compris !
Devinette : Pourquoi l’Empire Ottoman, dit la Sublime Porte, a-t-il existé de 1299 à 1922, soit 623 ans ? Parce que leurs premiers ministres étaient des eunuques !

15 mai 2011

La stratégie du chic et du choc

Les mouvements anti-marques qui dénonçaient l’exploitation des travailleurs par les grandes marques, dans des pays du Tiers-monde, particulièrement parmi les ateliers de vêtements de sport, de la maroquinerie de luxe, des entreprises pétrolières, etc. se sont brusquement tus au moment de la crise de décembre 2008.
A croire que la vertu aurait abandonné les banques pour se loger chez les mal-logés !
L’exploitation des femmes et des enfants dans ces pays aurait-elle cessé suite à la dénonciation de l’esclavage moderne par des organisations internationales ? On se souvient des ateliers pakistanais qui montraient des enfants de moins de dix ans occupés à assembler les pièces de ballons de football. Ou bien la chose continuerait-elle, mais de façon plus cachée de façon à ne pas effaroucher les élites, qui tentent de nous persuader que la moralisation du système économique mondial, après la crise de 2008, a été faite ?
Les formes de résistance citoyennes se seraient plutôt concentrées sur le délicat maniement des atomes dans les centrales nucléaires et à la protection d’une nature pillée et menacée par l’homme. C’est une forme de découragement de l’opinion qui consiste à devoir faire des choix de priorité qui est probablement à la base de ce changement de cap.
Si bien que l'invasion de l'espace public des multinationales par la publicité est en train de faire oublier les abus commis sur les lieux de travail de ces contrées déshéritées.
Pourtant, le temps n’est pas si lointain des combats contre Nike, la dénonciation des ateliers d'esclaves et du travail des enfants, des mobilisations contre Shell et des abus commis au Nigeria envers les communautés autochtones, ainsi que des combats contre McDonald's.

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La mondialisation a permis aux entrepreneurs devenus apatrides de faire n’importe quoi au niveau de la sous-traitance dans les pays du Sud. Le fric roulant à nouveau dans le « bon sens » comme au bon vieux temps des colonies, Les entreprises voyous ont donc investi dans le marketing, non pas dans le produit, mais dans sa représentation fictive, afin de faire rêver les masses potentiellement acheteuses. Car, dans le commerce, il n’y a pas que les Rolex, les Porsche et les sacs Hermès qui se négocient dans les beaux arrondissements. Il y a la masse des produits intermédiaires sur lesquels proportionnellement et par les quantités vendues, la fine fleur des entreprises « décentrées » s’en mettent davantage plein les poches.
La crise, loin de freiner la fuite des entreprises et des capitaux sous des cieux plus cléments, l’a, au contraire, accélérée.
Le déplacement de la production vers des coûts allégés a produit des coupes d'effectifs dans les pays industrialisés. Les emplois précaires ont explosé. Le chômage a fait des ravages et, paradoxalement, cette fuite en avant n’a même pas profité aux Pays du Sud qui ont vu la misère progresser pratiquement au même rythme que dans les pays occidentaux.
La concentration des grandes entreprises n’a pas profité aux consommateurs dans le choix des produits. Les quelques marques spécialisées régulent les marchés et s’interdisent toute concurrence. Les trois ou quatre familles qui se partagent en Europe les supermarchés font illusion en proposant des produits labellisés à leur nom, soi-disant en concurrence avec les grandes marques, parce que moins chers. A l’usage, ces produits sont de moins bonne qualité, même s’ils sortent des usines de ces mêmes grandes marques.
Une journaliste canadienne, Naomi Klein, estime que les marques fonctionnent comme des métaphores du système économique. Elle évoque la dépossession du bien commun au profit de l'entreprise privée, dans une stratégie « du choc ». Elle y voit la montée d'un capitalisme du désastre.
Les multinationales utiliseraient la méthode d’un manuel de torture de la CIA « The Kubark Counter Intelligence Interrogation handbook » décrivant différentes manières d'amener un prisonnier à régresser jusqu'à un état infantile, afin de conduire personnel et clientèle dans un état régressif infantile similaire, à seule fin que le public ne se pose plus aucune question sur le « bon choix » de travailler et de consommer.
En ce sens, l’antiterrorisme actuel est arrivé au paradoxe de faire régner plus de terreur par anticipation des attentats que les attentats eux-mêmes. Cela permettrait la mise en œuvre de réformes économiques néolibérales majeures qui seraient impossibles en temps normal. La date de la disparition de Bin Laden aurait été arrêtée, non pas depuis la connaissance de sa cache sur dénonciation d’un informateur, mais bien après, après avoir pris en considération des perspectives à caractères économiques et politiques.

14 mai 2011

Beke, Beke, ah ! qu’est-ce que j’ai…

Albert reconsulte ? Oui, mais sur quoi ? Il n’aurait pas eu le temps d’ouvrir tous les dossiers depuis près d’un an que ça chipote d’un bureau l’autre ? Il y aurait des points sur lesquels il hésiterait encore ? Les partis n’ont pas été suffisamment au courant ? Au courant de quoi ? Ah ! oui, on va ajouter les collabos de 40/45 pour les laver de tout soupçon de hitlératisation de la Flandre, dans le contentieux.
Ce n’est pas grave, au point où ça en est !
Afin de garder un semblant de Belgique et pour compenser, la Wallonie devrait rapatrier les cendres de Léon Degrelle d’Espagne.
Des funérailles nationales à Bouillon laveraient de l’opprobre les familles bouillonnaises qui ne se vantent pas encore en 2011 d’avoir eu un cousin SS-Hauptsturmführer dans la famille.
Une délégation réconciliée et fraternelle viendrait de Flandre déposer une gerbe. Discrètement, dans une arrière-salle d’auberge, se tiendrait un conciliabule entre les délégations, la bière d’Orval aidant et dans le respect des uniformes, on pourrait se mettre d’accord, entre soldats !
Elio aime les cérémonies, les fêtes nocturnes et les paillettes. Les plaisanteries entre intellectuels de bonne compagnie, il adore…
Il en est au moment de craquer. De Wever au synthé et Wouter Beke à la contrebasse, il est partant pour un bœuf. Il a le nœud pap musical, ce que le public ne sait pas. Il y cache un mirliton. C’est ainsi qu’on le comprend sur l’estrade du premier mai, quand il entonne l’Internationale.
Le président Di Rupo se consulte régulièrement. Il envoie un courriel depuis son ordi de Bruxelles et il y répond dès qu’il touche son bureau à Mons.
Il est étonné du sens pratique du bourgmestre de Mons, quand il répond au président du PS à Bruxelles. Le montois est bien plus coulant. Et si ça ne dépendait que de lui, il serait déjà en ménage avec Bart.
On en est ravi pour lui, le roi va sans doute le rappeler pour une mission : la dernière. Avant que le palais ne le lui demande, il a déjà assuré qu’il était d’accord.
Quelle sera cette dernière mission ?
C’est sans importance, puisque c’est celle qu’il ne faut pas rater, vu que c’est la dernière. Y a-t-il quelque chose derrière notre univers et même devant ? Les astronomes au lieu de dire qu’ils n’en savent rien, répètent que puisque l’univers est fini, il n’y a probablement rien. En politique, « rien » reste à définir, puisque tant qu’on est réélu, ce n’est pas fini. Après la dernière mission, il restera à confier la mission suivante à quelqu’un d’autre, et ainsi de suite.
Le roi a fait remarquer à Elio, si aux prochaines législatives, c’était toujours Leterme au gouvernement, cela vaudrait-il la peine d’aller voter ?
C’est inscrit dans la Constitution. Et alors ?
Le sphinx de Mons a descendu la valise en carton du père, du haut de la garde-robe de la chambre d’amis. Il compte bien la remplir des documents définitifs des accords pour une nouvelle Belgique : toute la Flandre à la Flandre et toute la Wallonie à la Wallonie. Et Bruxelles ? Puisqu’elle fait partie de la Flandre, où est le problème ?
Si avec ça, Bart veut toujours refaire des élections, c’est à croire que l’extrême droite en Flandre ne veut pas d’un Etat flamand !
Si ça tournait mal à cause d’un mauvais esprit à Namur, le costume de gondolier bien plié sous la valise en carton serait prêt à s’endosser pour un métier sur la lagune. Depuis qu’on lui demande de saisir la barre, personne ne lui a précisé laquelle !
Mais voilà que le bon Bart veut lui aussi ajouter un machin en « eur » à son palmarès. Albert croit que c’est une embrouille. Si le finassier De Wever jouait la scène de s’adresser au peuple de Flandre en réclamant son arbitrage, c’est Albert qui serait capot !
Il a assez d’emmerdes avec son cadet, pour encore en ajouter. Il avait prévenu le gamin « Ecoute Lorenzo, quand on fait chômeur à 299.523 euros pas an, on ferme sa gueule ». Là, je suis entièrement d’accord avec Albert.

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En attendant, le public se désintéresse. On arrive aux vacances. C’est le moment de les choisir. Fin juin, c’est déjà hors de prix ! On voit déjà Milquet qui agite ses bracelets, essaie des fonds de teint pour peau mate. Elle a même ressortit pour une gâterie à la RTB, ses boucles d’oreille comme des soucoupes, qui lui donne l’apparence d’une fan de Mandela en mission humanitaire en Belgique.

13 mai 2011

Descartes a foutu la merde !

Les enfoirés, qui nous promènent en nous vendant l’économie « moderne », commencent à me trouer les tympans du sifflet de Galton.
Alain Minc, le porte-drapeau, nous trompe deux fois par an, puisqu’il sort deux livres chaque année, l’un pour démentir l’autre.
En Belgique, nos artistes du tout-profit ambitionnent de mettre le smegma en pastilles pour nos maux de gorge. Le plus fameux des apothicaires du genre s’appelle Guy Quaden. On dirait le nom d’un accroc du jazz, mais pardon !... lui, ce n’est pas la même musique.
On est trop loin dans la connerie. Il faudrait fermer les écoles de commerce et rééduquer le corps enseignant. Impossible !
Les apologues du fric de l’OCDE, se sont spécialisés dans la manière de me mettre sur le cul !
Voilà ce qu’on débine à nos mouflets « La concurrence stimule les ventes et donc les débouchés pour les entreprises, ce qui les incite à recruter ».
L’économie libérale n’est pas une science. Les vertus que ses prêtres lui attribuent ne reposent que sur de la croyance ! Forcer l’estime pour ce qui n’en a pas permet aux margoulins d’éviter tout débat…
Leurs évidences économiques donnent envie de virer anar. Nom de Dieu ! tant qu’à faire des jeunes, des apprentis chômeurs, autant leur dire pourquoi !
Ainsi, on saura pourquoi les proxénètes nous font faire leur trottoir : pourquoi il est interdit de parler de protectionnisme, du rôle des entreprises publiques et pourquoi l’intervention de l’Etat ne peut avoir lieu qu’en faveur des banques.
Le temps des fraudeurs, des frimeurs, des experts, est venu ! En un mot, le Dieu du libre-échange est arrivé ! Et il n’est pas ectoplasmique comme l’autre, quoique fait de la même manière par les hommes ! Celui-là, tout le monde le sent passer. Autant finir aux putes, l’âme chavirée, aux derniers hoquets sur la descente de lit, c’est plus cool !

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Ces gouapes n’ont qu’à dire « c’est évident » pour condamner aussi sec le restant de la planète à saupoudrer leurs vieilles miches, à prendre le soin le plus extrême de leur onzième doigt !... Si au moins leurs « évidences » reposaient sur une base scientifique, personne ne contesterait.
Ils ont trouvé le fin du fin, ils nous font le coup de Descartes « Moi qui suis un être imparfait, il y a dans mon esprit une notion de perfection. Qui d'autre, sinon Dieu lui-même, a-t-il pu me donner cette notion de perfection? »
Dans tout ce que je peux imaginer et qui n'existe pas ou dont je n'ai aucune preuve, je pourrais dire, par exemple, que les extraterrestres existent ou qu’Alain Minc a hérité d’une paire de couilles supplémentaire de dame nature. Suivant le même raisonnement, qui d'autre, sinon les extraterrestres eux-mêmes, auraient-ils pu me donner cette notion ? Et Alain Minc, si cette affirmation lui plaît, qu’elle lui rapporte un lingot supplémentaire, qui ira lui soulever le caleçon pour savoir si c’est vrai ?
Marre des impostures et des imposteurs !
Le débat qui relève de la croyance, n’est que de la fraude organisée, de l’usurpation antidémocratique.
Les experts sont des mariolles. Ils prétendent des choses et ils laissent le soin aux demeurés de prouver ce qui est improuvable. Pourquoi si ceux qui prétendent que l’économie est une science ne la soumettent-ils pas à des vérifications ?
Pour revenir au rôle capital de la concurrence
C’est un des plus vieux débats de l’économie dite moderne. On sait bien qu’une concurrence loyale et juste, permettant au meilleur produit et à un meilleur coût d’être automatiquement préféré, est un leurre, pire une escroquerie. Pour les libéraux, la concurrence est un dogme imparable. La concurrence acquiert de ce fait un caractère absolu qui transcende les conditions concrètes de sa mise en œuvre. L’Europe s’autodétruit à ce dogme !
David Hume, Bernard de Mandeville et Adam Smith en ont jeté les bases. Forcément que c’était mieux que le commerce rongé par l’usure et la piraterie du XVIIIme siècle. La concurrence aboutissait spontanément à un résultat positif pour la collectivité. Pourtant, même de leur temps, la concurrence annonçait la belle fumisterie et la sacrée mise en boîte du troisième millénaire.
La théorie de l’équilibre automatique de Hume s’est bâtie sur des hypothèses irréalistes, notamment celle d’une information immédiate et parfaite des acteurs économiques, et celle des ajustements instantanés et sans coûts, à la fois entre l’offre et la demande, mais aussi au sein de l’offre et de la demande. Cela suppose que les biens et les services soient entièrement substituables les uns aux autres, tant du point de vue du demandeur, que de celui de l’offreur.
Mandeville, c’est pire. Sa concurrence relève de la magie ! L’égoïsme et l’ambition se transforment par la force de la chose transactionnelle en « vertus collectives ». On croirait presque entendre de la poésie !
Quant à Smith, son discours de la « main invisible » rejoint Descartes par le côté mystique.
Son galimatias n’est qu’une tentative de construction d’un discours scientifique depuis la foi.
En se triturant les méninges, ces trois auteurs révérés de Didier Reynders prétendaient avoir trouvé des lois naturelles à la concurrence. En réalité, ils faisaient de la politique comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Hume assurait que le libre-échange aboutirait au bonheur de tous, et dispenserait le recours à la force entre Etats. Mandeville et Smith juraient que l’organisation spontanée de la concurrence mettrait les tyrans à la raison. Discours à caractère non scientifique pour les trois compères, plutôt qu’une démonstration scientifique convaincante.
Aux pères fondateurs, sont venus se greffer tous les suiveurs du libéralisme plus ou moins avancé jusqu’à l’époque moderne, comme le Nouveau Testament suit l’Ancien : Léon Walras (1834-1910), Vilfredo Pareto (1848-1923), Ludwig von Mises (1881-1973) et surtout Friedrich von Hayek (1899-1992). Pour eux, la concurrence devient un processus darwinien d’élimination des solutions les moins efficaces, et ce malgré les crises financières et économiques, entrecoupées de scandales liés au monopole. A ce lot d’artistes de la variété économique, il faut ajouter Joseph Schumpeter (1883-1950), prétendant substituer des « lois » immanentes à la destruction consciente (Je casse, donc je construis !). Reste Kenneth Arrow et Gérard Debreu, fondateurs d’une nouvelle école néoclassique des années 1940 et 1950.
C’est inutile que je sorte d’un chapeau les noms de ceux qui sur le plan économique disent le contraire, puisque nos hommes politiques ne veulent pas en entendre parler !
Et puis soudain, me vient à l’esprit l’inutilité de tout ceci : la publication, la presse qui fait l’opinion…
«Les capitalistes... appellent «liberté de la presse» la suppression de la censure et la possibilité pour tous les partis d'éditer des journaux à leur gré. En réalité, c'est non pas la liberté de la presse, mais la liberté pour les riches, pour la bourgeoisie, de tromper les masses populaires opprimées et exploitées». (V. Lénine, Œuvres, éd. alb., t. 25, p. 444.)
Et puis encore, il est trop tard… ma chronique déborde… prend des allures… Qui me lira jusqu’au bout ?

12 mai 2011

Je pense, donc j'en suis !...

Les feuilletons, les horoscopes, les recettes faciles et la grille des mots croisés, qui avec l’art du tricot et le coin de pêcheur attiraient le lecteur peu difficile (l’exemple type est le conducteur de bus au terminus de sa ligne) ont disparu des gazettes. Avant cela, l’avènement de la pensée unique avait déjà tué l’originalité et le goût du pamphlet. Il fallait bien trouver le moyen de combler par des textes, l’espace entre deux publicités.
Des études sur la longueur du lacet de la chaussure de ville, la puberté des grenouilles et la fréquence de l’orgasme chez la femme sédentaire du monde occidental ont à point nommé comblé le vide qui menaçait.
Ces études sont d’autant plus péremptoires qu’elles ne se discutent pas, puisqu’elles sont le résultat des cogitations de ce qui se fait de mieux dans les universités les plus prestigieuses.
Quand un professeur de Berkeley écrit un livre pour situer la disparition du canotier entre 1932 et 1933 dans les Régions du sud méditerranéen, vous n’allez pas prétendre le contraire.
L’essentiel n’est pas là. Il est dans l’utilité de publier cela dans les journaux.
Eh bien ! détrompez-vous.
Ces études qui ne devraient réveiller personne, quand le journal tombe des mains, ont, au contraire, énormément d’intérêt pour les gens pressés qui se cultivent dans le train les ramenant du bureau à leur domicile.
Le public est fasciné par tout ce qu’il croit avoir loupé en faisant des études de droit ou de comptabilité. Il ne veut surtout pas lire des ouvrages de politique ou de sociologie qui seraient capables de les renvoyer à eux-mêmes, leur place dans la société, les questionnements sur la démocratie et surtout la politique qui marque le pas en Belgique, si éprouvante dans la conversation entre des gens sans opinion différente.
Moralité, il se passionne sur la façon de marcher les genoux rapprochés, d’une femme qui ovule ou les probabilités qu’une météorite de 5 km de diamètre a d’anéantir une civilisation, lors même que les chances d’y parvenir est de l’ordre d’une sur plusieurs milliards et l’objet adéquat de figurer dans la bonne trajectoire, de l’unité à la puissance cent mille !
Ces journaux savent combien leurs informations ciblées pour le public d’aujourd’hui sont de nature à renflouer les caisses, souvent mal en point, en même temps qu’elles allègent les bureaux des personnels chargés des investigations classiques et qui font encore un métier à la base même du journalisme.
Qui n’a pas utilisé au moins une fois dans sa vie à l’occasion d’un banquet ou d’une fête de famille, des informations de ce type acquises lors d’une lecture récente ?
L’érudition à bon compte procure une sorte de supériorité sur les autres à conditions qu’ils n’aient pas lu le même journal ou, mieux encore, qu’ils n’en aient lu aucun. Cela donne un coup de fouet à l’imagination défaillante au troisième verre de liqueur et cela permet même de retrouver par proximité de stock dans la mémoire, un ajout de son crû à l’information initiale. C’est ainsi qu’on ne dira jamais assez ce que les journaux et les lecteurs doivent à Stephen W. Hawking, ses histoires d’espace-temps et les affabulations dérivées dont le sommet est atteint par la consécration des trous noirs dans l’absolu de la conversation pour maison de la culture.

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Il paraît que l’historiette pseudo-scientifique nous fait du bien. Elle nous permet d’avoir une pensée positive de nous-mêmes. Par mimétisme nous nous persuadons que la pensée scientifique que nous lisons et qui nous traverse l’esprit dépose en nous quelque chose qui nous prouve que nous ne sommes pas des cons, puisque nous comprenons, plus ou moins, sa signification vulgarisée par des as de la litote. Est-ce de la science à la portée de tous ou une évolution de l’histoire qui, de Chaperon Rouge au conte fantastique, nous entraîne dans le sérieux approximatif et la connaissance aléatoire ? Parfois, une recherche d’un universitaire aboutit quand même à ce que nous détestons par apriori, à savoir la discussion sur la société, la politique, l’argent, la morale, etc... Cet aboutissement n’est, heureusement, apprécié que d’un petit nombre de lecteurs et détesté des autres. Dans la quête d’un bonheur tiré du scientisme, loin de la métaphysique, ils ne sont sensibles qu’à l’irénisme (le règne d’une curiosité destinée exclusivement à entretenir leur bonheur parfait). Marianne cite l’étude d’un chercheur de l’University College de Londres sur le désarroi d’un client IKEA qui cherche la sortie après avoir trouvé l’étagère de son choix « C’est si dépaysant que vous êtes conscients de ne pas pouvoir retourner sur vos pas pour acheter l’objet plus tard, donc, vous le fourrez dans votre panier ». Ainsi, le magasin égare le client pour favoriser les achats, étant entendu que les objets qui sont à proximité immédiate de votre main, sont en général les plus inutiles. Comme quoi, malgré le filtrage sévère des rédacteurs en chef, certaines recherches peuvent nous faire revenir à une critique préjudiciable de la libre entreprise, au point que les Autorités, qui pensent pour nous, en ont l’horreur sacrée et font tout pour en éviter la publication.

11 mai 2011

Un homme providentiel.

Les rosés croient en Di Rupo pour redonner des couleurs à la social-démocrate. Son interview à la presse flamande fait partie d’une manœuvre de charme. Elio leur a fait le coup de la valise en carton de son père, émigré économique. A croire que le père avait du flair et sentait que c’était à son cadet que la valise devait revenir. Vous pensez si la fratrie du clan Di Rupo l’aurait déjà envoyée aux encombrants, mais pas lui. Le jeune ambitieux savait qu’elle pouvait encore servir. Aujourd’hui, il la mettrait aux enchères pour le fonds de caisse du PS, qu’elle ferait plus qu’un bagage neuf signé Louis Vuitton.
Elio est branché people. Aux journalistes flamands il dévoile sa sexualité, sa maison, ses loisirs. A la piscine de Mons, on avait vu « un monsieur d’un certain âge » bien soigné.
Avec la valise en carton, il réussit son « coming out social ». Voyez d’où je viens, semble-t-il dire, en exhibant ses reliques. Sortir de la working-class fait tendance en ce moment. Rien de plus chic que d’avoir un père émigré, passant de la vente à la sauvette dans une ville du Mezzogiorno, à la sidérurgie de bassin en Belgique. A la piscine, le nageur-inaugurant semblait n’avoir pas souffert du travail manuel. Il avait gravi les échelons, moins par la force de ses petits bras, que par la puissance de son cerveau énorme.
Ce passé familial lui sert de passe-partout. Il n’est pas le seul. Laurette avec son père Gaston en joue aussi, sauf que la mandoline est remplacée par le parler rude des gens du Nord. Pour le reste, c’est le même attendrissement pour le chemin parcouru. Cela permet de vivre en bobo parfaitement décontracté, délesté d’une dette à la société des gueux et des petits, par les sacrifices de la génération précédente.
Ils ont rempli une mission sociale d’éveil, rien que par la naissance. Les voilà débarrassés du poids de la faute d’être riches, sinon à l’aise.
La mort de Bin Laden a pris la vedette aux élections présidentielles du parti qui auraient dû se tenir en juillet et qui se feront fin du mois de mai, le 27 et le 28.
Pourquoi cette précipitation ?
Si vous connaissez un membre de la piétaille socialiste, une guichetière de Solidaris ou un permanent de la FGTB au courant de ce qui se trame Boulevard de l’Empereur, faites le savoir à Maroy et Gadisseux pour une future édition de Mise au point !
Elio est assuré de recueillir 99,9 % des voix, nul n’ayant osé refaire le coup de Declerq, le héros malheureux de Charleroi. Il reste encore six jours pour qu’un kamikaze, ayant envie de se suicider politiquement, tente l’aventure.
On dit que, défier l’homme à la valise en carton, serait l’affaiblir dans les négociations institutionnelles. N’attendez pas que Laurette Onkelinx, Rudy Demotte, Paul Magnette, Jean Claude Marcourt et qui sait, Michel Dardenne ou Willy Demeyer se mettent sur les rangs.
Ce sera un quatrième mandat de monsignore, na !...
Par le passé, au PS on n’a jamais affronté le président en exercice, à part quelques téméraires qui s’en sont repentis. Ça n’entre pas dans le jeu « démocratique ». Les présidents qui se sont taillés avaient le feu aux fesses, poursuivis par des affaires ou ayant peur des casseroles tombant de l’armoire des archives.

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En douze ans de présidence, Di Rupo a eu le temps de mettre son système en place. C’est lui qui dirige tout et qui peut tout, les autres doivent demander.
Ça tombe bien, voilà longtemps que la base croit que le groupe restreint appelé G9 donne des conseils au maestro, et s’en contente. Alors que bd de l’Empereur, on se croirait chez EFLF au temps de Roland Dumas et Christine Devier-Joncourt.
L’homme a ses chouchous et ses têtes de Turc.
On pourrait presque dire que pas une nomination à des postes où on se beurre, se fait sans lui. A-t-il joué les justiciers à Charleroi, à Huy ou même à Liège ou n’a-t-il fait le ménage que pour placer ses créatures ?
Cela a toujours fonctionné ainsi au PS. Elio n’est pas Staline, il n’est pas Jaurès non plus.
C’est un compromis entre Savonarole et Machiavel.

10 mai 2011

Maroy et Gadisseux ont encore sévi !

L’impression de déjà vu, si courante dans « Mise au point » de la RTBF du dimanche midi, s’est encore amplifiée par la présence de deux anciens ministres des affaires étrangères, habitués des plateaux: messieurs Louis Michel et Marc Eyskens.
Le parti-pris attribuant toutes les vertus aux USA serait proprement débile de la part de ces deux anciens ministres, s’il n’était délibéré.
Ces deux stratèges du consensus ne sont pas stupides au point de jouer le jeu depuis toujours d’une Amérique championne de la vertu, contre ses ennemis les méchants, sans avoir en deçà de ce qu’ils disent, une autre version qu’il vaut mieux taire, s’ils veulent garder le bénéfice de « l’opinion qui compte ». C’est cette duplicité qui enrage l’honnête homme, lorsqu’elle est tellement visible et que le dégoût le prend.
Si ces ministres montrent impudiquement qu’ils ne croient pas à ce qu’ils disent, c’est malgré eux. Les efforts qu’ils font d’adhérer à la pensée officielle, bidonnée pour le plus grand nombre, ont toujours porté leurs fruits.
J’accuse Maroy et Gadisseux de ne convoquer à leurs émissions du dimanche que des interlocuteurs qui n’entrent pas en contradiction avec la règle d’or du journalisme alimentaire, à savoir des personnages en vue connus pour l’uniformité de leur opinion et dévoués à la mission sacrée de faire croire à la moralisation du capitalisme.
Pourtant, ces experts du conformisme ont commis une bévue. Ils ont invité un journaliste qui apparemment n’était pas d’accord avec le plateau sur le cas Bin Laden, l’angélisme des USA et ce que l’opinion « normale » pense du comportement des Américains sur le terrorisme ; à savoir qu’il en existe deux : celui qu’ils instrumentent et qui est le « bon » et celui qu’ils subissent qui est le « mauvais », Bin Laden ayant réussi la performance de passer par les deux.

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Il s’agit de l’excellent Michel Collon d’« Investig’Action », sans apriori, ce qui déplut aux deux ministres, mais aussi à la paire Maroy et Gadisseux, puisque le malheureux égaré dans la soupe médiatique n’aura que deux occasions de s’exprimer, toutes les deux écourtées par un Maroy subitement inquiet, tandis que les deux anciens ministres se seront vautrés à l’aise dans la phraséologie prétentieuse pour avoir le public à la botte.
Il fallait voir les mines outragées de l’ensemble des invités quand Maroy accorda enfin au pauvre Colon le droit à la parole, alors qu’il était là pour ça, au même titre que les autres.
Ceci illustre bien une fracture sociale à l’origine du malaise politique. L'opposition entre les élites aux vues mondialistes et des classes populaires est sans appel. Dans ce qui devrait être le temple de la libre parole et de l’anti pensée unique, on se moque des gens !
La pensée préfabriquée est-elle encore majoritaire en ce pays ? Qui nous dit qu’il fallait six représentants de la bonne parole made in USA, deux faux-culs représentant l’Islam et seulement un journaliste libre et indépendant, pour bien représenter l’ensemble des citoyens ?
Où Maroy et Gadisseux tirent-ils leur assurance que de ce plateau sortira quelque chose qui éclairera une émission qui a justement pour titre et la fonction de « mettre au point » ?
Un mur s'est dressé entre les élites et la population, entre une Belgique convaincue de ses nobles sentiments, et une population sous-estimée et dépeinte en marge, renvoyée dans l’inconséquence et l’outrance, et qui puise dans le déni opposé à ses difficultés d'existence l'aliment d’une rancœur dont le premier principe serait de déformer la réalité, selon les dires de « l’élite » bien décidée de garder pour elle seule le droit d’exprimer le raisonnable et le construit !
Serait-ce que la sécurité économique et les lendemains assurés soient de nature à rassurer nos cadres de leur prééminence intellectuelle sur le reste de la population ?
Quant au débat lui-même sur Bin Laden, le commando qui mit fin à sa carrière n’était l’instrument ni d’un acte de justice, ni d’un acte de vengeance. C’était un acte de guerre !
Cela ne mettra pas fin au terrorisme islamiste, ni même à la mouvance d’Al-Qaida.
Le prétexte de l’assassinat de Sarajevo pour déclarer la guerre en 14 était moins évident que celui que le Pakistan aurait de faire la guerre à propos de cette intrusion armée sur le territoire d’un Etat souverain.
Les States ont tué un symbole. Ils n’ont pas vu en multipliant les triomphes des forces armées US, en clamant leur fierté d’avoir abattu l’ennemi de la nation, qu’ils rendaient un bel hommage à un homme qui n’en espérait pas tant.
Si vous voulez être lavé de la connerie militante du bourgeoisisme bêlant, lisez donc les chroniques de Michel Collon et vous comprendrez mieux la complicité de Messieurs Maroy et Gadisseux avec les plateaux qu’ils invitent.

9 mai 2011

Un temps de chien radieux !

Les civilisations sont comme les arbres. Elles sortent de terre, s’épanouissent jusqu’à devenir grandioses, puis quelques rameaux meurent, enfin c’est l’ensemble qui s’abat, tout comme un chêne qui se couche, perd peu à peu son contour rongé par les mycoses et les insectes, pour être finalement digéré par les collemboles.
Notre civilisation vacille. Ses repères sont devenus incertains. Ses valeurs se dissolvent dans la seule valeur qui n’est pas morale et qui pourtant domine toutes les autres : l’argent.
Pourtant l’argent est un moyen bien pratique de vivre ensemble. C’est un équivalent universel. Il permet d’étalonner toute chose à un change commun. Sa mesure est sans cesse modifiée et rapportée selon des critères qui étaient logiques et, premier signe de l’effondrement qu’il présage, ne le sont plus.
Lorsque l’argent n’avait pas la prédominance qu’il a aujourd’hui, le monde apparaissait dans son extrême diversité ; le talent pouvait s’exprimer sans lui. Le monde bourgeois qui est le nôtre en faisant, par commodité, de l’argent l’étalon universel, la conséquence immédiate a été d’uniformiser tout ce qui tombait en son pouvoir. Chaque chose ressemble à toutes les autres. Une étiquette est collée à chaque objet. Tout a valeur d’échange. Ce qui n’a pas d’étiquette est sans valeur. Le talent qui ne se monnaie pas, n’est rien. L’œuvre géniale qui n’est pas promotionnée ne vaut rien ! Deuxième signal d’un effondrement prochain.
Enfin, troisième signe d’une fin prochaine de notre civilisation, 1789 a lancé entre la noblesse et le Tiers-Etat, une classe moyenne, aussitôt décrite comme bourgeoise. C’est l’élément constituant du système économique actuel. La noblesse se reconstitue sous une autre forme que sous celle des rois, par l’accumulation des capitaux. On y voit, comme sous Philippe le Bel naître une classe au-dessus des autres classes, des lois et des conventions sociales. Il faut bien que cette classe se nourrisse de quelque chose, qu’elle tire de quelque part son nouveau pouvoir. C’est évidemment dans la proximité immédiate, comme tout prédateur, qu’elle trouve sa nourriture. C’est la classe moyenne qui en fait les frais. Quasiment anéantie, celle-ci se reprolétarise et rejoint la masse anonyme dont elle s’était elle-même nourrie. Ce troisième signe est le plus important. Désormais, le prédateur doit creuser plus profond, s’enfoncer dans la multitude dont il entend bien se repaître.
Croyant y avoir trouvé sa subsistance, il s’apercevra vite qu’il y creuse sa tombe.
Fin de la civilisation des Lumières.

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N’étant pas Nostradamus, je ne saurais déterminer le jour de l’événement majeur, mais la pourriture est en marche et elle est irrésistible.
Sa fin sera-t-elle hâtée par une civilisation montante dont on ne soupçonnait pas l’importance ? On a dit l’Islam, l’Inde, la Chine… on oublie que ces mastodontes se sont alignés sur les mêmes valeurs économiques que les nôtres. Il est vrai qu’un chêne tout au long de sa vie projette autour de lui des millions de glands, dont quelques-uns germeront. Qu’une jeune pousse terrasse une plus ancienne, on le voit tous les jours dans la nature. Ce n’est pas, pour autant, que la forêt disparaît !
Je présume que la fin de notre civilisation, poussée dans les cordes par les outrances du système économique, viendra moins d’une révolte du pauvre, que d’une révolte du riche qui ne l’est plus. Les premiers signes se voient déjà en Amérique du Nord. Les USA sont au bord du gouffre. Qu’ils y tombent, et c’est la fin pour nous aussi.
Contrairement à tout qui perd le Nord dans un environnement anxiogène dès lors qu’il n’a plus son 4X4 dans le garage, un frigo ravitaillé tous les week-ends par une incursion au supermarché, son I-pod et son ordi branchés sur le monde, ce qui est devant nous sera sans doute moins artificiel, mais peut-être plus vrai et plus fraternel. Peut-être même reviendra-t-on aux seules valeurs qui soient : l’altruisme, le talent personnel, la curiosité pour la science, les arts, la culture, le respect de la nature, etc.
On peut croire qu’avec la disparition des huiles minérales qu’il sera moins commode de faire de la chaise longue aux antipodes et qu’on s’intéressera à nouveau à la manière de vivre et de s’épanouir dans l’environnement imparti à chacun, que l’effort humain sera mieux respecté au travail et que le paiement de l’activité manuelle sera équivalent de l’intellectuel. Bref, plutôt qu’imaginer le pire, imaginons le meilleur de ce qui est devant nous.
L’important, n’est-ce pas d’aimer la vie, et, ce faisant, de préférer l’avenir au passé ?

8 mai 2011

DSK pour un octobre rose ?

A propos de l’élection à la présidence de la République française dans un an, on a vu Dominique Strauss-Kahn et sa chouchoute s’extirper d’une Porsche, l’autre jour à Paris. Banalité qui n’aurait ému personne aux USA et qui n’aurait pas fait glousser plus que ça en France, si ce n’avait été un « camarade cafteur » de Dominique de la rue de Solferino pour que ça devienne un scandale.
Le Je-sais-tout de la finance est riche à rabattre toutes les poules de Pigalle au Fouquet’s, même que sa « mignonne », Anne Sinclair, plus riche que lui, en fait une fixette, et alors ? De toute manière, même les pauvres deviennent riches au schmilblick financier de la politique, des places et des planques ! C’est à partir de Mélenchon que ça devient plus sérieux à gauche, pour devenir vraiment scrupuleusement honnête avec Nathalie Arthaud et Olivier Besancenot, à l’extrême gauche. On sait bien que le PS en tombant dans la social-démocratie en croque comme la droite, quand il est au pouvoir.
On n’ignore plus que le sphinx du FMI risque fort de se présenter aux primaires du PS et que pour tous les autres candidats potentiels comme Hollande et Montebourg, « cher Dominique » devient un homme à surveiller. Tout y est pour activer la machine à perdre ! L’augure de la finance a une revanche à prendre sur Ségolène qui l’avait battu au choix des militants en 2007. On se souvient d’un DSK déjà en rondeur et manière d’en imposer, en prenant les autres pour des imbéciles. Ce qui fait penser que les sondés des Offices de Statistiques aiment bien les mirliflores exilés, comme certains dirigeants du PS qui le trouvent irrésistible.
Il n’est pas dit que les chances de Sarko pour rempiler soient si incertaines que cela. On se rappelle en 2007 que ce qui a fait perdre Ségolène Royal, ce sont les Fabius, Lang, Delanoë et Aubry, plus que l’UMP.
Si le phénomène perdure, le PS pourra attendre encore 5 ans !
En réalité, la cote de popularité de Dominique Strauss-Kahn est surfaite. Sa position au FMI, ses manières de grand bourgeois et le fait qu’Anne Sinclair soit parmi les femmes les plus fortunées de France ne plaident pas pour un socialisme de réforme à la Montebourg, ni même pour un socialisme de consensus du genre de celui de François Hollande.
Mais il plaît au Centre et même à une certaine droite qui n’adhère plus à Sarko et réprouve le Front National. La gauche « consentante » le définit comme « malin » voire « roublard », les placés du PS pensent avoir une belle carrière devant eux en lui cirant les pompes.
On voit en lui un aigrefin de qualité supérieure qui va « les » avoir… « Les » étant un mot-valise englobant tous les ennemis de la révolution tranquille qui plaide pour une politique qui fasse semblant que ça change, tout en ne touchant à rien. DSK est l’homme de théâtre qu’il faut pour des réjouissances d’artifice… Jusqu’à présent, le renard dans le poulailler ne s’est encore intéressé qu’aux poules. A l’Elysée, c’est tout un zoo qui sera à portée. Les supporters se rassurent, DSK a plus de soixante ans. On reste sanguin jusqu’à quel âge chez les Strauss-Kahn ?
On verrait alors si DSK venait à l’emporter, une sorte de nouveau Mitterrand qui tout en n’adhérant pas au socialisme, s’en sert comme marche-pied.
Le paradoxe, il représente la seule chance, que la gauche dans son état actuel a de l’emporter !
Il faut croire que le satisfecit de François Mitterrand le 21 mai 1981 au soir de son élection «La majorité politique des Français démocratiquement exprimée vient de s’identifier à sa majorité sociale.» ne saurait s’accomplir dans un parti uni derrière un candidat « vraiment » socialiste.
Pourtant, toutes les catégories sociales confondues dans une seule, la salariale, représentent près de 92% de la population active dans ce pays dont la moitié gagne moins de 1.500 euros par mois. A peu de choses près, ce devrait être la même proportion en Belgique.
A cette seule et irréfutable donnée, la France comme la Belgique est un pays dont le sort du plus grand nombre correspond à la servitude aux ordres d’une minorité.

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Pourquoi la droite a-t-elle une si grande importance alors qu’elle défend les intérêts d’une minorité, au détriment du reste du pays ?
La réponse est simple. En France, la droite instrumentalise des discours pseudos-sociaux, trompe des milliers de salariés par des slogans comme «travailler plus pour gagner plus», détourne la colère populaire vers l’abstention et le vote FN et feint de combattre les effets de la crise capitaliste par des déclarations d’une remise en ordre qui ne sont jamais suivies d’effets. C’est à peu près les recettes du MR en Belgique.
Et ça marche !
Bien qu’en France, cela soit plus visible depuis le démarrage au Fouquet’s du quinquennat, du démantèlement des 35 heures et de la Sécu, de la fin de la retraite à 60 ans, le tout pour servir les intérêts du CAC 40 et permettre aux plus riches, comme Ingrid Bettencourt, de payer moins d’impôt proportionnellement qu’un salarié moyen.
Quels propos Sarko va-t-il tenir lors de sa campagne présidentielle pour retourner sa cote de popularité au plus bas dans les sondages ?
Sur sa lancée, le PS pourrait l’aider par deux types de proposition, la première proposition serait celle modérée de DSK, faisant en sorte que la gauche du PS vote Mélenchon et la seconde verrait la droite du PS fuir Montebourg pour grossir les rangs des centristes comme Borloo, Bayrou, Morin, etc…
Ce qui dérange, c’est que Martine Aubry n’est pas « chaude » pour sa candidature et on la soupçonne d’avoir fait un deal avec DSK pour court-circuiter les élections au PS et couper l’herbe sous les pieds aux autres candidats.
Une des inconnues dans ce paramètre électoral interne au PS est Ségolène Royal. Depuis son éviction du secrétariat par la tricherie des aubrystes et son ratage à la présidentielle de 2007, on ne sait plus si elle est dans le camp de ceux qui postulent en affirmant qu’ils ne vont pas pouvoir faire grand-chose compte tenu de la dette énorme de la France, c’est la tendance DSK et Hollande, ou si elle a opté pour une politique vraiment socialiste comme celle préconisée par Montebourg ?
Les candidats à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2012 devront se déclarer entre le 28 juin et le 13 juillet, et le vote, ouvert à tous les sympathisants de gauche, aura lieu les 9 et 16 octobre. Espérons que le dépouillement ne précédera pas le vote, comme pour la nomination de Martine Aubry au secrétariat de la rue de Solferino.
Quel que soit le déroulement final à savoir en 2012 l’élection du président de la République, le candidat qui se présentera aura face à lui Marine Le Pen, statistiquement certaine d’être au second tour. Par sursaut national, il sera élu contre l’égérie du FN. Ce sera un peu le remake de Chirac et Jean-Marie Le Pen. Le tout est de savoir lequel sera au rendez-vous du tête à tête?

7 mai 2011

Colloque singulier.

Oh ! chère madame, vous ne connaissez pas la nouvelle ? Le roi est nu ! Non pas que sa nudité ait une connotation sexuelle, et qu’il nous soit apparu sortant de la douche en pestant contre la femme d’ouvrage qui a oublié les serviettes ! Vous pensez bien que nous autres, mères de famille et parfois nombreuse, nous en avons vu d’autres, et autrement membrés… Mon Arturo, si vous l’aviez vu à vingt ans, à peine sorti de sa Lombardie natale. La vigueur que c’était, quand il me prenait debout contre le mur de la gare, avant de reprendre le train de Mons, non, ce n’est pas celui que vous croyez… Lui, ne s’appelle pas Arturo.
Il s’agit bien de choses plus graves. Un infâme malotru a trahi le secret du colloque singulier en le livrant aux gazettes! Si le colloque est singulier, c’est qu’il ne s’adresse pas à tout le monde. Il requiert une discrétion absolue, des fois que s’il était divulgué, les gens s’apercevraient que le roi est un homme comme les autres.
Eh bien ! vous le croirez si vous voulez, le roi est un homme comme les autres.
C’est bouleversant, tragique ! Nous entretenons quelqu’un, d’une manière telle qu’il n’est plus comme un autre, la question qui dérange : qui surdimensionne un homme comme un autre, pour qu’il ne le soit plus ?
Enfin, vous suivez mon raisonnement ?
Avec de pareils raisonnements, on en arrive au pire : Bart De Wever au programme de la VRT pour une série… Di Rupo obligé de sauver le roi en le cachant quelque part, comme les services secrets pakistanais, Ben Laden… la menace d’étudiants flamands venus d’Anvers en hélicoptère pour se le farcir… Delpérée converti en constitutionnaliste républicain pour faciliter l’accès de Rudy Demotte à la présidence à vie de la Wallonie… le complot de Reynders attendant Rudy dans un couloir et le découvrant, comme le duc de Guise, encore plus petit, mort, que vivant !
C’est toute la dynastie, le pays, le drapeau, qui vacillent, et les poilus, nos héros qui sont sous terre depuis presque cent ans qui se retournent dans leur tombe, enfin, s’ils le peuvent encore, des fois qu’ils n’auraient plus la consistance pour opérer une manœuvre aussi délicate.
Vous m’en voyez toute retournée moi-même. Et en effet, quand on y pense, pourquoi serait-il fait autrement ? Parce qu’il est né le cul dans le beurre ? Paul Frère se l’est mis tout seul dans le beurre, et vous voyez comme le milliardaire ne se gêne pas avec nous, ses restructurations constantes, les souffrances des personnels déstabilisés, à deux doigts de perdre un emploi qui les rattache encore à la vie. Vous me direz, le cul dans le beurre, ça favorise la pénétration, vous voyez la pensée sacrilège ? L’énormité de la comparaison ? Du coup des malintentionnés titreraient « Le roi serait-il gay ? ».

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Les gazettes qui sont les premières à donner en lecture les bonnes feuilles de l’ouvrage qui dévoilent le roi, ce sont elles qui se sont effarouchées en premier et avec le plus d’ardeur, d’un lever indiscret du voile quasiment islamique des chuchotements royaux !
D’après les bruits qui circulent, on parle, on chante, on pleure, on ricane, on s’engueule dans ces colloques. C’est un peu comme dans les sacristies, avant Vangheluwe… Parfois, quand la personne royale a mal digéré des haricots, elle lâche une caisse sur la soie de la bergère Louis XVI. Vous jugez de l’effet, si le public était au courant des divagations intestinales au palais ! Les remugles à l’ordre du jour ! C’est fou comme il faut prendre sur soi quand on en sort afin de paraître serein devant les journalistes, après une pareille épreuve.
-Que vous a-t-il dit ?
Comme s’ils allaient répondre « Il a de l’eczéma dès qu’il voit De Wever. Je lui ai proposé qu’il essaie la pommade du docteur Brol. ».
Ils répondent « Le roi m’a reçu à 17 h 47. Vous comprenez qu’il m’est impossible de nier qu’il m’a vu, pour le reste, il a prolongé mon mandat d’informateur pour le formateur qu’il nommera sans doute prochainement ».
Et encore, vu comme ça, il y a trahison du colloque puisqu’il annonce que le roi nommera un formateur prochainement, comme si le public ne devait pas savoir que c’est quand même le moment ou jamais de nommer quelqu’un pour faire quelque chose.
Mais je cause… Voilà Arturo qui revient du marché. Oui, il a beaucoup changé. Il n’a plus le port royal des débuts. La calvitie ne l’avantage pas. Et puis, question de nos rapports intimes, c’est le parfait colloque singulier. C’est tellement confidentiel et singulier dans la monotonie, qu’il vaut mieux ne pas en toucher un mot. De toute manière, même en exagérant, ça passerait inaperçu.

6 mai 2011

L’honneur perdu de Masataka !

L’AFP nous dit que des ouvriers ont pénétré dans le bâtiment du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima pour la première fois depuis l’explosion survenue au lendemain du tsunami du 11 mars.
Cela aurait eu plus de gueule si le premier à y pénétrer avait été Masataka Shimizu, président de Tokyo Electric Power Company (Tepco), propriétaire et opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima.
Au moins aurait-il justifié pour une fois son énorme salaire, en montrant l’exemple.
C’était une légitime interrogation de ma part, tout en sachant la réponse d’avance.
Ces patrons sont des lâches et des jouisseurs qui ne sont pas à la hauteur des devoirs qu’on pourrait légitimement attendre de ceux qui font des discours. Hélas ! il existe peu de cas où celui qui exhorte à la vertu et au sacrifice se porte au devant de tous. En général, ils laissent le soin aux autres de faire le geste, tandis qu’ils se réservent la parole.
Il est loin le temps de la charge historique de Reichshoffen quand les gradés, à la tête de la troupe, menaient les autres à la boucherie. Ce n’était pas malin. Au moins, ça avait de la gueule ! Depuis 14-18, changement de décor, les généraux meurent dans leur lit. Ce n’est pas pour rien qu’on a inventé les PC d’état-major, loin du front, sous prétexte d’avoir une vue d’ensemble ! Ce sont des ploucs qui ont dessoudé Ben Laden, leur grand chef supervisait avec ses invités dans les caves de la maison Blanche.
Sous l’avalanche des principes et de la hauteur morale, ceux qui pensent pour les autres ont cet avantage que la torture de l’esprit n’a jamais tué le penseur.
Les politiciens se mettent à l’abri du besoin en clamant leur volonté de donner à tous de quoi bouffer. Les patrons des entreprises courent les tribunes pour appeler leurs travailleurs au courage, au grand sacrifice pour un sauvetage une fois tous les deux ans de l’entreprise, puis s’en vont finir la soirée aux putes ou au club, dans une suite logique d’une vie qui n’a rien d’héroïque.
On aimerait au moins dans la catégorie des politiques que des responsables montrent l’exemple ! Qu’un Di Rupo, au lieu du discours sur son humilité, partage le salaire et la vie d’un ouvrier d’Arselor-Mital pendant un mois ou deux, Milquet en caissière à mi-temps et Reynders en lampiste à la SNCB, puisque c’est là que Jean Gol l’a poussé, pour la carrière toute en langue fourrée et glissements feutrés sur moquette qui est la sienne, et pas comme accrocheur de wagons, du reste l’artiste ne sait pas jouer du bugle.
Voilà l’école de vie qui leur manque, leur talon d’Achille, si bien que lorsqu’ils nous tétanisent par leurs propos moraux, leur rigueur morale, nous aimerions qu’ils aient fait au moins une fois l’expérience de la gamelle et de l’horloge pointeuse, des trois poses et du chômedu.
Cette société est faite de 10 % de donneurs de leçons, d’éducateurs des foules et de l’autre, 90 % de multitudes besogneuses, pauvres et obéissantes. (Voir la raison sociale de l’entête)
Et aux noms de quels principes, s’il-vous-plaît, ce sont ceux qui sont toute la journée au charbon, qui auraient à recevoir des leçons de ceux qui ne foutent rien de leurs petits bras « musclés » ?
Nos mouflets apprennent à défendre la société par l’apprentissage de la morale bourgeoise à l’école. Au nom de quel principe sacré, feraient-ils le sacrifice d’un apprentissage autrement plus utile : celui consacré à l’étude du parasitisme de haut vol et qu’on leur cache cependant, comme un exercice honteux ?
Je n’en ai rien à foutre de la protection des élites, et nos enfants, non plus.

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C’est toujours sous couvert du même principe que tout le monde tombe dans le traquenard : l’argent est roi, donc ses détenteurs le sont aussi. Alors, tous les autres qui approchent le pouvoir, les politiques, les journalistes, les savants et les artistes, sont à de rares exceptions près, des chiens couchants, gardant la maison, l’écuelle pleine devant leur niche.
Le flic qui me colle un PV parce que ma bagnole stationne là où elle ne devrait pas, n’est que le bâton merdeux qui ne s’écrase que sur les sales tronches des gens de la rue, en évitant avec grand soin d’enquiquiner les grossiums qui l’emmerdent plus que moi, mais contre lesquels il fait coucouche panier par ordre supérieur.
C’est ainsi qu’elle tourne cette petite société, pas très propre, pas très digne, du moment que les gens d’en bas bouffent à peu près les merdes qu’on leur laisse…
Rassurons-les, les dirigeants japonais de TEPCO et des autres bidules cotés en Bourse n’ont pas été victimes du tsunami, ni de l’atome dévergondé de Fukushima. Si ça se trouve, en cas de besoin, ils ont quelque part à leur disposition des casemates molletonnée à l’intérieur, sous d’épaisse couches de béton, entourées de fossés et de barbelés, alors les vagues, l’air radioactif, la faim, le froid, ils s’en foutent complètement.
C’est normal. Nos actuels négociateurs, pour un futur gouvernement du peuple, sont exactement dans le cas.
Alors, vous pensez, comme nos viandes les intéressent !

5 mai 2011

Rudy win-win…

L’action politique a un vice rédhibitoire, elle fait penser au court terme. Ceux qui veulent être réélus ne cherchent pas le long terme.
Cela semble fort éloigné de la politique de Colbert replantant la forêt de chênes en France pour en espérer l’exploitation trois siècles plus tard !
C’est pire lorsqu’on entre dans les turbulences d’une crise, comme en 2008. Dans ce cas, les responsables naviguent sur de courtes échéances de 6 mois à un an. Ils sont comme des marins au gouvernail d’un navire dont ils ne maîtrisent plus la vitesse.
Le FMI prévoit un recul de l'activité mondiale, une récession d'un demi-point provoquée par la flambée des prix sur les matières premières, en cause la spéculation. Les économistes sérieux pensent que l’on n’est pas en phase de sortie de crise, les autres, complices des pouvoirs, disent le contraire.
Le scénario officiel du moindre mal triomphe. L’inverse serait un nouveau plongeon des économies occidentales, suivies des économies des pays à forte croissance : impensable !
Avec une croissance en diminution constante, un fort taux de chômage et une dette difficilement maîtrisée, la croissance « molle » occidentale n’est-ce pas déjà alarmant ? Les pays émergents ne sont pas encore en récession ; mais le taux de croissance de la Chine sera loin en 2011 de ce qu’il a été en 2010. Les pays pauvres voient leurs gains des dernières années complètement effacés par la crise et sans perspective de redressement pour 2011. Le pronostic de l'équipe Obama et de la Fed d'un retour à la croissance de 3 % semble optimiste. On se croirait en 1930, le président Edgard Hoover déclarait "le pire est passé, nous allons rapidement sortir de la crise". Deux ans plus tard, 770 banques étaient fermées, le PIB perdait 25 % et le chômage donnait des sueurs froides à un quart des Américains.
Les experts n’ont pas vu venir 2008, pourquoi voulez-vous qu’ils voient ce qui pourrait nous tomber dessus en 2011 ou 2012 ? Ils croient exorciser le mauvais sort en nous servant leurs habituels bobards sur une crise « qu’on laisse loin derrière nous ». N’empêche, personne n’a vu le frémissement d’une quelconque reprise !
D’après le journal Le Soir du 4 avril, la Belgique supporterait assez bien la comparaison avec les pays de la Communauté européenne, en cause le coefficient de Gini (1). Le rapport de l’OCDE, duquel cet article est tiré, montre que le coefficient poursuivrait sa courbe ascendante, mais plus lentement que dans d’autres pays ; les chiffres n’en demeurent pas moins alarmants. Globalement, cette information a pour but de désorienter le lecteur en lui faisant croire que l’éventail de l’inégalité des revenus se resserre. Ce qui est faux !
Jeter un œil sur le chômage et les perspectives pour les mois qui viennent donnent froid dans le dos. On s’installe dans quelque chose d’inédit : une sorte de stagnation de longue durée de laquelle ne peut sortir que le pire.

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Les crises financières interfèrent sur l'activité économique. Elles conduisent à des destructions de richesses qui ne peuvent être comblées que bien des années plus tard. Nous n’avons pas encore récupéré ce que nous avons perdu en 2008. Pour la première fois dans l’histoire de l’économie, il est possible que nous ne le récupérions jamais.
Depuis trois ans, les plans de relance des pays européens sont ridiculement inopérants. La crise, cent pour cent keynésienne, est due à l'insuffisance de la demande. C’est un cercle vicieux : l’emploi absent et les bas salaires pour ceux qui travaillent encore. Tout s’explique…
A la Région wallonne, Rudy Demotte a beau nous dire ce que les économistes lui soufflent à l’oreille, ce n’en sera pas moins un gestionnaire d’une économie libérale défaillante ; quelqu’un qui sort du four les pains en fonction de la farine qu’on lui donne, c’est-à-dire un socialiste-libéral qui ne prendra pas des initiatives contraires aux intérêts capitalistes, un transmetteur qui n’a pas la faculté de sauvegarder nos intérêts. Ce n’est pas que ce président wallon manque d’intelligence, mais parce que le parti dans lequel il est engagé et qui le nourrit ne peut pas faire autrement que dire amen au monde économique qui est en train de se planter.
Son action basée sur la comparaison avec la Flandre, aussi mal embarquée que nous, est une faute grave. L’idéal win-win est une sombre connerie qui signifierait, puisque les deux communautés souffrent, que cette souffrance soit équitablement répartie ! Comme s’il ne valait pas mieux de faire des efforts pour sortir du schéma libéral du côté wallon, sans se préoccuper de la Flandre, trop à droite pour jamais y prétendre.
Le caractère international de cette crise et l'absence de coordination ne sont en rien des excuses. Le piège a beau être dénoncé par Nicolas Sarkozy (mais oui !) au niveau de l’Europe, il n’y a personne, à commencer par lui, à exiger la taxe Tobin ou le plafonnement des gains et rémunérations. On en parle, cela paraît suffisant.
Ce dégoûtant empirisme dénoncé en 1945 par Bernanos, n’a fait que s’aggraver, au point qu’aujourd’hui c’est la seule politique. Décidément, nos élus se demandent pourquoi on se détourne d’eux. Ils n’ont encore rien vu ! Cela ne fait que commencer.
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1. Le coefficient de Gini du statisticien Corrado Gini est une technique parmi d’autres permettant de mesurer le degré d'inégalité de la distribution des revenus.

4 mai 2011

Les salauds vont en enfer…

…pas tous quand même !

Désolé de ternir la joie débordante qui nous vient d’Amérique après l’assassinat de Ben Laden ; mais, dans le concert de félicitations et dans la liesse populaire qui a suivi, il y a quelque chose qui ne va pas et qui me choque profondément.
Comment peut-on parler Outre-Atlantique de Justice après l’exécution sans jugement de ce personnage, sur ordre des plus hautes instances américaines, probablement Obama lui-même ?
Il y a des individus qui n’ont pas droit à un procès équitable !
Dans le domaine « privé » d’abord, Mesrine en France, l’avait déjà éprouvé à ses dépens Porte de Clignancourt, en 1979 ; dans un domaine plus vaste au niveau des Etats, Che Guevara et Allende n’ont jamais vu des juges, Oufkir au Maroc a fini en chair à saucisse et Ben Barka s’est volatilisé aussi sec. Un point commun : pas de jugement.
Dans les cartons reste encore le deal sur le colonel Kadhafi, maintenant qu’une fine équipe s’est libérée au Pakistan, on pourrait quand même la déposer en douceur dans le quartier chic de Tripoli d’où le fou nargue les secours humanitaires envoyés sur les Rafale et les F 15.
Parfois, les happe-chair du secret-défense font l’impasse sur un gugusse, histoire de rendre du lustre à la justice. Tel fut le sort de Saddam Hussein, pendu, certes, mais légalement.
Il y a ainsi pas mal d’exceptions qu’on se demande pourquoi il y a encore tant de procès !
Si l’exécution de Ben Laden l’avait été à la suite d’un acte de guerre dans un pays en conflit… on pourrait trouver l’action justifiée… les armées ne sont pas à un meurtre près ; mais, dans un pays « ami » le Pakistan ?
Les partisans de la manière forte répliqueront qu’il le fallait compte tenu de la dangerosité de l’individu, de sa capacité de nuisance et du risque que sa capture pouvait susciter en laissant des talibans, ivres de vengeance, rêver de massacres et d’échanges des valises de dollars contre des innocents capturés au hasard des circonstances !
Dans ce genre de justice expéditive, la valeur d’un homme se mesure au prorata de ce qu’il représente pour ses partisans ! A partir de quel degré de nuisance un individu recherché pour ses crimes, n’a-t-il plus droit à un procès équitable ?
Dans certaines circonstances, les plus respectueux du Code Civil abandonnent la règle générale pour adopter un code spécial, non écrit et modulable selon les besoins.
D’après ce que la présidence à Washington et la CIA ont bien voulu nous dire, l’attaque a eu lieu de nuit et les occupants de la villa n’ont pas eu le temps ni de se rendre, ni de se défendre.
Ben Laden a été tué, mais encore celles et ceux qui se sont trouvés sur le chemin du commando. Admettons que Ben Laden devait être capturé « mort ou vif », mais les autres ? Qui étaient ces gens qui n’ont pas eu droit à un procès équitable ?
La raison d’Etat exige que tous les témoins ou complices d’un grand criminel soient abattus de la même manière que celui qui est recherché. C’est ce qui s’appelle un tir groupé.
Si on « oublie » la Loi pour tuer sans jugement, celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre sont au contact, savent-ils qu’ils encourent la même peine que le criminel ? Dégâts collatéraux, certes, mais en temps de paix, dans un pays ami ?
Les juges sont priés d’aller à la pêche et la justice devient cette foutaise dont elle prend souvent l’allure dans l’autre sens, lorsqu’il s’agit de ne pas juger une criminalité financière, feutrée et toute en demi-teinte.

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L’exécution ayant enlevé la possibilité d’un éventuel procès, c’est non-seulement la justice qui en prend un coup, mais aussi ce qui aurait pu déterminer d’autres arrestations au cours d’un procès, l’établissement de complicité, la connaissance d’éventuelles collusions dans les appareils d’Etat, etc.
A moins, pour les commanditaires de l’exécution, qu’il soit souhaitable qu’il n’y ait pas de procès. Les grands maffieux paient cher les fines gâchettes pour l’élimination de témoins gênants.
Quant aux services secrets pakistanais qui auraient ignoré la présence d’Oussama à côté d’une Académie militaire pendant sept ans, ça fait rigoler !
Tout cela est dérangeant, malsain… Si une démocratie se conduit comme un Etat voyou, ce n’est plus une démocratie : c’est un Etat voyou !
Les Talibans, de n’importe quelle manière exploiteront la disparition de leur chef. Alors, autant que cette disparition se soit faite de manière exemplaire, et non à la sauvette.
Pour l’anecdote, la CIA avait baptisé l’opération Geronimo !
Nous revoilà replongé dans le génocide des Indiens et le déferlement des Européens avides de massacres et d’appropriation des terres.
Comparer Ben Laden à ce chef indien, voilà bien la preuve que depuis ce faux jeton Nordiste de Général Howard, les Américains, hélas !... n’ont encore rien compris !

3 mai 2011

Double naissance (1)

C’est en Amérique qu’il faut aller chercher des histoires comme celle-ci.
Donald John Trump, milliardaire américain de l'immobilier, natif du Queens à New York, s’est mis en tête de se présenter à l’élection présidentielle contre Obama. Le parti républicain ne l’a pas encore adoubé, mais il a des arguments, sa fortune est estimée à 3 milliards de dollars !
Selon Donald, Obama lors de son élection ne remplissait pas les conditions requises pour être candidat. Obama ne serait pas né sur le sol américain !
La Constitution des Etats-Unis est formelle. Elle stipule que le président doit être né sur le sol américain. Depuis son arrivée à la Maison blanche en janvier 2009, Barak Obama s'est vu régulièrement accusé de ne pas respecter cette clause.
Sans vouloir entrer dans le jeu du républicain, le président a quand même fait publier son acte de naissance, certifiant qu’il est bien né à Honolulu le 4 août 1961.
C’est déjà très juste pour Obama, puisque c’est le 21 août 1959, qu’Hawaï devient le 50 e et dernier territoire de l'Union à avoir accédé au statut d'État des États-Unis. A deux ans près le premier président Noir passait à côté du bureau ovale.
C’est sans compter sans la pugnacité de celui qui s’est fait milliardaire tout seul. Donald John Trump conteste le certificat de naissance délivré par les Autorités de Honolulu et avec lui ceux que l’on nomme désormais les « Birthers ».
Rien ne semble pouvoir les arrêter, pas même le certificat de naissance d'Obama dont le scan traîne depuis sur le web. On peut pourtant y lire clairement que Barack Hussein Obama est né à Honolulu, sur l'île d'Oahu, dans l'État américain d'Hawaii, le 4 août 1961, à 19h24 ; mais il est vrai que la photocopie du document comporte différentes anomalies. Voilà qui enflamme la Toile et produit de l’ébullition électronique chez les Internautes.
C’est l’occasion de rappeler aussi qu’Hawaï, le 50 e Etat, présente la curiosité juridique de n'avoir jamais été rattaché à son actuelle puissance souveraine (les États-Unis) par un acte de droit international. La cession de l'archipel a en effet été le fait d'un gouvernement provisoire que les États-Unis ne reconnaissaient pas, le président Grover Cleveland ayant explicitement déclaré cette entité illégitime. Par peur des résultats, on ne procéda pas à un référendum auprès de la population hawaïenne. La résolution Newland, qui érige Hawaii en territoire organisé des États-Unis, votée par le congrès américain n'est donc, en termes juridiques, qu'un acte unilatéral. Par l' Apology resolution du 23 novembre 1993, le congrès américain souligne ainsi ce point en reconnaissant que le peuple hawaïen n'avait jamais renoncé à sa souveraineté au profit des États-Unis. Quand bien même le gouvernement hawaïen aurait été considéré comme légitime, le droit international prévoit qu'il aurait fallu un traité, dans la mesure où une loi votée dans un pays ne peut s'appliquer à un autre pays, traité qui n'a jamais été conclu. Le statut du territoire d'Hawaï est donc, en termes de droit pur, non valide. Cette irrégularité dans l'annexion d'Hawaï nourrit aujourd'hui encore un mouvement indépendantiste chez une partie de la population autochtone, ainsi que des querelles récurrentes quant à la propriété des terres ancestrales hawaïennes.
On voit dans quel guêpier gît le fond d’une affaire qui pourrait prendre une méchante tournure, tant les lois américaines et ceux qui les manipulent donnent lieu à des monuments de procédure.
En attendant que ça décoiffe par un côté insolite, voire incongru, dont les Américains ont le secret, la presse révèle la destinée de grand bâtisseur de Trump, ce qui lui fait de la publicité gratuite.
La Trump Organization a bâti son empire sur la construction de buildings qui portent d'ailleurs la plupart du temps le nom du promoteur. Ses « créations » se trouvent dans son État de New York avec notamment la Trump Tower, mais aussi un grand casino à Atlantic City, le Taj Mahal.
Il y a dans la politique américaine beaucoup d’éléments qui étonnent le public européen et notamment le rapport de la politique avec l’argent. La politique en Europe s’est faite depuis longtemps plus discrète. Mais, y a-t-il tant de différences que cela ?
Nos politiciens sont plus hypocrites, voilà tout.

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Quant à Obama, la fin de Ben Laden redore son blason et sa cote de popularité va certainement monter. Voilà son match contre Trump suspendu, le temps que se tasse le bonus de l’assassinat du chef d’Al-Qaïda par la CIA. Il n’y a rien qui passe plus vite dans l’opinion qu’un succès de cet ordre. Les élections (dans un an) se feront sur le chômage, la misère qui monte, la dette qui croît, le pouvoir de la Chine sur les USA depuis qu’elle détient des milliards de dollars de réserve, et peut-être ce « putain (2) » de certificat. Et là, pour le coup, ce n’est pas gagné.
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1. Double naissance : celle du certif de Barak Obama et naissance d’un mythe ou l’on voit qu’un homme est plus utile mort, que vivant.
2. Il convient parfois de s’exprimer comme eux pour faire couleur locale.

2 mai 2011

Qu’on allume les flambeaux…

Reprise à « Mise au point ». Il ne faut pas arrêter un bidule qui marche mal, se sont dits les pontes de la RTBF. Il convenait juste de trouver pour la rentrée le pire sujet ! Et le roi du pire n’est-ce pas celui que vous savez ?
Pour une belle reprise, ce dimanche, c’était une belle reprise : la crise politique belge !
Nous nous sommes jetés dans les tranchées du fantassin de Molenbeek, le camarade Philippe Moureaux. A peine y étions-nous à l’abri, que ça s’est mis à canarder. On se serait cru à Tripoli pendant une séance de tir d’entraînement de l’OTAN.
C’est d’autant plus étonnant que personne n’avait rien à dire que le monde sache déjà. A savoir que du côté flamand cela va aussi mal qu’avant les vacances sur l’emploi du mode conditionnel, quant au subjonctif, même présent, n’en parlons pas.
Accessoirement, Bart De Wever continue à inquiéter son monde, même quand il n’est pas là. Son âme flamande est toujours aussi admirable côté CV&P et aussi franchement dégueulasse, côté PS. Mais, il y a quelque chose de changé : il n’inquiète plus du tout les francophones !
Comment expliquer cela ?
Le public a acquis l’âme insensible du garçon de salle qui nettoie les tables de dissection sur lesquelles des cadavres ont été hachés menus par des étudiants en médecine. Le tour de taille de Waferman n’est plus un problème. Mieux, on lui passerait bien quelques gaufres de plus, de la bien sucrée liégeoise à la crème chantilly !
Dix mois de grogne, douze si l’on compte depuis le jour où Alexandre Le Petit a fait sa joyeuse entrée dans la famille De Croo, cela compte dans la vie d’un citoyen équilibré.
Un an sans sentir le poids « du chose sur le lambda du machin », on se sent moite de bonheur !

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Comme l’honorable assemblée n’avait que des incertitudes et des déclarations de principe, le récitatif fut balancé d’une traite, avec l’enthousiasme qui convenait. Ensuite, comme on ne pouvait se séparer ainsi, après les insultes des zauditeurs, les puristes en vinrent au sujet capital : la menuiserie d’ameublement. La fameuse table d’une année d’échec, en réalité, n’était pas vraiment ronde, quoique tournante.
Nollet, s’y est souvent attardé. Miss Funck y a tricoté sa collection d’hiver. Di Rupo y a joué au scrabble avec l’ami Bart.
Toute l’action future et la suite de l’Etat belge en dépendent. Si la prochaine rencontre se fait à 9, considérant que la place de chacun est de 80cm, sauf celle de Bart qui est d’un mètre, en fonction de sa stature d’homme d’Etat, la circonférence de la table est de 7 m 40, soit 2 m 35 de diamètre, taille respectable pour une table ronde, mais qui n’est pas impossible à réaliser par un menuisier bilingue.
C’est indéniablement un progrès considérable d’en être arrivé là. Et nous le devons à Wouter Beke, à son professionnalisme et à son art de savonner la planche de madame Thyssen, l’ancienne présidente du CD&V, ce qui est une référence quand même.
La séance de rentrée se serait terminée par des hourrah, si on n’avait pas jugé nécessaire de demander à Laurette Onkelinx de venir saluer le retour de « Mise au point », avant le journal de 13 heures. Eh bien ! je dois le dire, Laurette depuis la quinzaine que nous ne l’avions vue, n’a pas pris une seule ride de plus !
Elles y étaient toutes, ni plus ni moins. Devant une telle rigueur, nous ne pouvions qu’admirer la grande professionnelle, exilée à Bruxelles par devoir.
Auparavant, Chastel s’était félicité que Wouter Beke pouvait demander au roi de désigner le bel athlète qui sera chargé de former le gouvernement. A l’occasion, si un des deux, voire les deux « marquants » du championnat ne voulaient pas reprendre le flambeau, Chastel en raison de son patriotisme bien tempéré entre les communautés, se verrait bien faire le don de sa personne à la Belgique.
Certes, il ne se prononça pas définitivement pour lui-même, mais on sentit dans la salle un frisson la parcourir à cette perspective héroïque !
Pendant ces retrouvailles, chez RTL, Wathelet ne savait comment dire à Vrebos qu’il n’en avait rien à foutre des réfugiés tunisiens.
Après ce dimanche éprouvant, RTBF l’emporte sans discussion sur RTL. De la pointe Bic à la pointe Bio, ils n’ont rien perdu de la lourdeur de l’info convenue, les bougres !
Voilà Philippot rassuré. La crise peut encore durer un an. Après, il faudra trouver autre chose. Par exemple : Mise-en-plis, l’émission « décoiffante », avec Jacques Dessange et Alain Denis, Fournisseur de la cour, les invités se verraient offrir une indéfrisable !...
Des mauvais esprits se demandent ce qu’attendent les ferrailleurs des chemins de fer pour démonter les antennes de la RTBF ! Boulevard Auguste Reyers, personne ne s’en apercevrait

1 mai 2011

Mon Premier Mai.

La question qui vient naturellement à l’esprit est celle à laquelle réfléchissait Lénine : La liberté pour quoi faire ?
En ce premier mai 2011, c’est toujours d’actualité.
Et vraiment sommes-nous libres dans une démocratie qui, contrairement à ce que beaucoup de citoyens croient, n’a pas vraiment été choisie par le plus grand nombre, suite à sa dérive capitaliste ?
La cacophonie politique qui règne dans ce pays dénonce justement une démocratie ratée qui tourne à l’aigre.
Cette question que se posait Lénine et qu’il a pu interpréter comme étant illusoire pour chacun, mais essentielle pour le groupe, a été à la base d’un formidable enfermement des consciences et des personnes, dans un communisme ersatz du capitalisme.
Bernanos reprit cette question pour en faire le titre d’un de ses écrits de combat : «Un prophète n'est vraiment prophète qu'après sa mort, et jusque-là ce n'est pas un homme très fréquentable. Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que je voie ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir. Le monde moderne regorge aujourd'hui d'hommes d'affaires et de policiers, mais il a bien besoin d'entendre quelques voix libératrices. Une voix libre, si morose qu'elle soit, est toujours libératrice. Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l'avenir comme on attend le train. L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait.»
Comment ne pas être effaré, comme Bernanos de la futilité des esprits à une époque qui demande, au contraire, une attention soutenue. Le communisme n’existe plus et le capitalisme se meurt. Très peu de chercheurs essaient de mettre au point une formule qui réconcilierait les intérêts de tous.
En attendant ce jour, de faux prêtres de l’économie entraînent les masses derrière leur carrosse doré, faisant semblant de croire que tous peuvent y monter.
Si deux milliards de téléspectateurs se sont esbaudis au mariage de Kate et William, les mêmes ou deux milliards d’autres ne se donnent pas la peine de donner à leur existence, une autre valeur que celle de l’argent. C’est ce déséquilibre que l’on retrouve dans un autre pamphlet de Bernanos « La France contre les robots » exprimé autrement par la victoire de la machine sur l’homme.

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La situation en Belgique est la conséquence de… l’inconséquence. La première liberté serait de classer par ordre d’attention, les questions qui ont une conséquence directe sur notre vie et notre environnement, et d’intérêt vif en intérêt mineur, les fans des mariages royaux avec les nationalistes exacerbés trouveraient leur place quelque part dans le bas de la liste.
Comment ne pas comprendre qu'il ne peut exister de justice sociale si la première condition de la liberté n'est pas remplie ? A savoir la liberté du choix d’un travail dans le respect de la personne, un salaire décent et des conditions qui n’attentent pas à la dignité humaine, dans une recherche de l’utilité générale. Qui ne voit, dans ces conditions, qu’entre en jeu la hauteur morale et la dignité de celui qui propose du travail ?
La liberté se heurte à la liberté d’entreprendre, par le premier raisonnement qui passe. Comme il existe des centaines d’autres raisonnement aux mêmes conséquences, chacun étant suffisant sans les autres, nous sommes amenés à penser que la liberté de l’individu est incompatible avec la liberté du commerce, c’est-à-dire avec la liberté comme l’entend le système capitaliste.
C’est la clé de toute controverse. Seule la liberté confère valeur à la parole et au sens. Cette parole remplie de sens est ce qui donne sa dignité à la personne humaine. Notion supérieure à celle de citoyen, elle assure la dignité de cette dernière.
Le couple de l'état de liberté et celui de citoyenneté est ce qui nous manque dans le cadre de la Belgique, de l’Europe et du monde, puisque partout triomphe la concupiscence des uns, exploitant la naïveté des autres.
La Belgique victime d’un redoutable nationalisme flamingant est particulièrement fragile dans l’opposition qu’elle devrait avoir à l’absence de la première liberté qui est celle qui oppose l’individu à la machine, au fric, à la monstrueuse avidité des profiteurs du système.
L'esclave ne peut connaître ni justice, ni sécurité, et pourtant toute sa vie est réglée parfaitement ! C'est un inférieur qui n’a plus conscience de son infériorité, ce qui l’aide à la supporter. Il n'est que la chose du maître, parce que celui-ci décide de ses loisirs et il ne lui donne à penser que ce qui lui est utile. Dans les affres du quotidien, il n'y a que l'homme libre qui puisse espérer changer son destin...
Le Premier Mai n’est plus qu’une parodie de premier mai, puisque ceux qui prennent la tête des cortèges sont des maîtres dissimulés ou leurs valets qui s’affichent.
Protester contre l’injustice d’un système sans le nier, c’est comme le mendiant qui tend la main à la porte des Eglises et qui persiste à croire en Dieu !