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31 octobre 2011

Ô Lady Sabine Ô !...

Les sabinistes sont heureux. Sabine Laruelle a encore sévi chez Gadisseux et Maroy, ce dimanche 30 octobre. Les autres sont moins touchés par le phénomène. Mis à part les représentants des banques et des petites et moyennes entreprises, avec elle sur le plateau dans son costume bleu de MR, c’est difficile d’en placer une, sans qu’elle ne vous coupe la chique en deux.
L’audio-visuel est averti. Pour plomber une émission, il faut inviter Sabine.
On ne sait pas dans le poste qui invite qui. A voir la tête de Maroy, ce ne sont pas les duettistes qui y ont pensé.
Qui a envie de plomber la carrière de l’équipe de Mise au point à la RTBF ? Quel est le planqué vicieux ou le gros jaloux nauséabond qui souhaite reprendre le show politique ?
Sabine la bleue est d’autant plus redoutable que sa coupe de cheveux la rend plus femme et donc plus désirable.
Sabine transformée, c’est tout le MR qui va gagner des voix, pas sur le fond, ni sur le contenu du programme libéral, mais sur la forme. Encore eût-il fallu que dans une émission nouvelle, le décorateur et l’ensemblier du plateau l’exposassent sur une chaise de bar aux regards concupiscents des hordes désœuvrées du dimanche midi. Feu Howard Hughes eût hurlé au porte-voix « to le git », au lieu des deux comiques de service. Un metteur en scène devrait l’auditionner sur un plateau de danse, dans la tenue de Cyd Charisse claquettant avec Astaire.
Cette femme peut tout jouer, je le sens.
Je l’ai perçu physiquement quand un p’tit gars du PTB, égaré sur le plateau de notables, a contesté l’action de Didier Reynders, quelqu’un allant même jusqu’à qualifier Reynders de « ministre des fraudeurs » !
Sabine Laruelle s’est métamorphosée sur le champ en Lady Anne, de la pièce Richard III du grand Shakespeare, drame que je préfère, on s’en doute. Auparavant, elle avait coulé des regards langoureux à son voisin, modeste porte-parole peu entreprenant des petites et moyennes entreprises. L’exploit, c’est la rapidité des expressions sur un visage hyper mobile.
Les rideaux écarlates se sont levés sur une scène d’anthologie du répertoire, celle de la confrontation entre Richard et Lady Anne. Parcourant tous les états de l’âme humaine, les pleurs, les malédictions, l’affront, la résistance et l’abandon, le rôle est aujourd’hui considéré comme l’un des plus difficiles à interpréter de tout le répertoire shakespearien.
Sabine le tient bien. Mieux, elle incarne Lady Anne.
Sabine ce dimanche s’est adressée à l’ennemi qui versait du plomb fondu sur la tête de Didjé, absent pour cause de parlote à l’étranger où chacun apprécie sa photogénie. Elle l’a fait avec toute la fureur d’une tragédienne grecque. Reste la noblesse qu’elle n’a pas encore intégrée à son personnage. Si sa plastique est impeccable, son jeu de scène parfait, elle souffre encore d’avoir interprété jadis les harengères et surtout « madame Sans-gêne » du regretté Victorien Sardou qui fit les belles soirées du comité du MR, jadis rue de Naples.

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Quand elle se défera de ce défaut, une belle carrière s’ouvrira pour elle dans des reality shows. Sait-on jamais ? Si les Classes Moyennes ne requéraient plus son concours dans le gouvernement de Di Rupo, par exemple.
Encore que si le grand homme la veut, dans le sens figuré du terme, boute-en-train à sa future formation, Sabine pourra se servir de la scène qui voit Lady Anne succomber à Richard… par désespoir et par haine, et c’est ici que le jeu d’acteur, plus physique que psychologique se justifie.
On pourrait utilement lui rappeler que pour le baiser de Lady Anne à Richard, il est inutile de mettre la langue. Di Rupo n’apprécierait pas.
Pour en terminer avec ce dimanche de grande émotion artistique, nous ne pourrons que déplorer une toute petite redondance de notre vedette : Sabine répéta à trois reprises « on ne lutte pas assez contre la fraude sociale ». Heureusement, elle n’était pas sur le plateau concurrent de Vrebos qui avait eu la fichue idée d’inviter une chômeuse qui sut trouver des accents poignants pour décrire son calvaire. Sabine Laruelle, passant après la malheureuse, eût fait de l’anti propagande MR. Elle eût été uniquement odieuse.
Personnellement, je ne peux qu’applaudir l’artiste non seulement pour sa prestation et aussi, parce que n’ayant rien à dire d’une émission désespérément plate, j’aurais été obligé de parler de la fiscalisation, du système qui permet de coincer les fraudeurs et de celui qui leur permet de passer à travers les mailles d’un filet bien lâche, moyennant rémunération d’un bon avocat fiscaliste, corvée à laquelle j’échappe grâce à lady Bibine.
Taïaut sur le fraudeur social (100 millions par an) et indulgence pour la fraude en entreprise ou bancaire (peut-être cent milliards ?).
Rideau.

30 octobre 2011

Ah ! les cons…

Il y a de quoi être exaspéré !
Depuis la crise de 2008, les bons économistes, que personne n’écoute parmi les « hautes » autorités et encore moins les gazettes, n’ont cessé de répéter que la crise poursuivrait ses effets et ne se bornerait pas à quelques péripéties bancaires.
Les désastres financiers, sociaux et humains que vivent les Européens, les ministre des finances, dont Reynders est l’archétype, ne les ont pas estimés à leur juste nuisance.
Rendons à César, au-dessus de la collection des spécialistes des banques qui jouent à l’imbécile, Nicolas Sarkozy avait en 2009 bien estimé la situation et bien défini ce qu’il fallait faire. Hélas ! le contrôle des banques, le partage entre banques d’affaire et banques de dépôt, une rigueur volontaire dans les dépenses des Etats, tout avait été dit dans le discours de Sarko, sauf qu’il fallait un consensus minimum européen et mieux encore, l’exemple de celui qui parlait d’or.
La France poursuivit sa course vers l’abîme, tandis qu’on publiait les chiffres des augmentations de profits et de salaires de l’engeance financière. Les autres pays empêtrés dans leurs manœuvres à courte vue, ont certes déclaré que les propositions françaises étaient logiques, mais qu’ils ne pouvaient pas se lancer les premiers dans l’aventure.
L’Angleterre finit le travail en concluant, une fois de plus, en faveur d’une politique atlantiste et en jouant les agents doubles au profit des Etats-Unis, montrant ainsi son vrai visage : tout pour la politique mondialiste et pour l’ultralibéralisme, rien pour la prudence et la sécurité des peuples.
Trois ans plus tard, on sonne le glas partout. La politique atlantiste est une vraie calamité, la mondialisation a appauvri considérablement les Européens… et les Anglais, le chômage n’a jamais été aussi élevé et la croissance qui allait – selon les Anglo-américains – tirer tout le monde d’affaire est aussi plate qu’une punaise de lit qui jeûne depuis six mois.
Comme l’imbécillité ne se borne pas à constater qu’il pleut et qu’on a les pieds dans l’eau, les mêmes qui ont fauté, font perdre un temps précieux aux peuples, enveloppant leurs discours de papier cadeau dans l’intention de rassurer les masses. Ils sont toujours là en première ligne des banques, des stations radio et télévision, infiltrés, conseillers dans les ministères, accueillis chez les ineffables Maroy et Gadisseux, encensés chez Vrebos, acclamés au Soir et à la Libre, pour dire quoi ?
Qu’ils regrettent ? Pensez-vous !

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Ils constatent et on n’a pas besoin d’eux pour ça, que la croissance est nulle et que c’est la plus mauvaise performance de l'économie belge depuis plus de deux ans.
Pour un peu, si on les poussait, ils viendraient nous dire qu’ils l’avaient prévu et, certains, parmi les plus culottés, oseraient prétendre que si on les avait écoutés, l’on n’en serait pas là.
A part la droite, Michel, Reynders et consort avec les banques sur une ligne de pensée ultra de leurs porte-paroles, les autres auraient tout de même pu exiger l’avis d’experts opposés, et le peuple proposer d’autres ministres que ceux de la faillite et du renoncement ! Mais le ver est dans le fruit depuis la guerre froide. Socialiste en tête, ils craignent comme la peste le retour des « Rouges » qui n’existent plus que dans leur imagination conservatrice.
Voilà l’origine de la tragédie actuelle. Il leur semble et ce bien avant la crise de 2008, que toucher un seul cheveu du système capitaliste, c’est avoir une volonté perverse sous-jacente de le détruire.
C’est renversant, car si le système est menacé aujourd’hui, il l’est de l’intérieur et par ceux-là même qui veulent qu’il se poursuive, socialistes en tête.
Les économistes qui ont prévu et vu venir la catastrophe proposaient des remèdes, même Sarko en a proposés. Cela aurait changé le système, mais il n’aurait pas été supprimé pour autant ! Au contraire, c’était le prolonger.
A défaut de quoi, les libéraux et les socialistes sont en train de scier la branche sur laquelle ils gazouillent ensemble, serins et chardonnerets, dans l’inimaginable connerie qui s’appelle la suffisance, la bonne opinion que l’on a de soi et la satisfaction de savoir qu’avant de crever la gueule ouverte faute d’air, des millions de personnes disparaîtraient avant eux emportés par une conflagration dont ils n’ont pas idée et que nul ne pourra arrêter : celle des émeutes de la faim et du désespoir.
Ils auront beau mobiliser leur police, chanter les louanges des mille milliards… rien ne résiste à la fureur du nombre.
Le tout est de savoir jusqu’où ils peuvent aller pour faire payer leur connerie à la population sans que celle-ci se révolte. Exercice périlleux qui jauge l’émeute qui pointe, table sur une courte majorité qui croit encore que les gens dans la rue sont tous des voyous.
Jusqu’à présent ça marche. Si demain on faisait des élections, ce seraient les mêmes imbéciles à qui l’électeur ferait un triomphe ! Jusqu’à quand ?
Merde, c’est quoi la démocratie ? Vue à travers le verre dépoli de la crise, c’est le manque d’information des gens ! Ça l’est à un tel point, qu’aujourd’hui si on les informait vraiment, ils ne croiraient pas ceux qui les détromperaient.... comme la foule qui se rue pour mettre en pièce l’innocent qu’un violeur désigne comme l’auteur du forfait.

29 octobre 2011

Conférence de presse des forts en taxe !

Comme les Grands, le gouvernement wallon et la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont payé leur crisette en siégeant 24 heures d’affilées sur le budget 2012.
La réunion des géants miniatures s’est placée sous le signe de la modernité automatique. Demotte avait la tête du joueur d’échec de Vaucanson. L’Antoine, la barbe en moins, reluisait comme DSK au passage d’une jolie femme.
Ah ! on a la fine équipe… on n’est pas gâté…
A voir leurs gueules enfarinées nous raconter des histoires, on se serait cru à une conférence d’Yves Coppens sur les origines de l’homo sapiens, devant les derniers spécimens du Neandertal ! Demotte fait de plus en plus lugubre. Il devrait s’essayer comme acteur d’un film d’horreur. Ah ! si Hollywood pouvait lui faire des propositions pour Halloween…
Après le tirage de l’Euro Billion du dimanche, Sarkozy, hier, à ca conférence de presse, dit à Calvi que la TVA est une taxe injuste. Nos artistes, Antoine, Nollet, Demotte et Marcourt ont-ils visionné la séquence ?
Depuis longtemps, un budget s’élabore en posant toujours la même question « qui va-t-on saler en plus ? ». Ce n’est pas bon de tomber sous l’œil de ses happe-chair, les journalistes feraient bien de s’en souvenir en évitant de s’amener les poches bourrées d’€, des fois que l’Antoine les attendrait à la sortie pour les estourbir !
Le principe établit, il est clair que pour des raisons électorales, on ne « Tévéalisera » pas les gens qui ont les mains calleuses et on ne remettra pas une couche sur le prix de la pomme de terre. Ça regarde le Fédéral.
Par le passé, quelqu’un a dit une vérité cruelle « Il vaut mieux taxer les pauvres que les riches, car les pauvres sont plus nombreux. » Depuis, mine de rien, ils n’ont fait que cela.
C’est bien pour leur réélection de claironner que les banques vont « cracher » 8,5 millions d’euros en plus. Dans la réalité, les banques répercuteront les taxes supplémentaires sur les services à la clientèle.
L’idée de toucher les distributeurs du « self banking » est le comble de l’hypocrisie. Une banque ressemble plus à un Luna-park en foire d’octobre à Liège qu’à l’idée que l’on s’en faisait aux alentours de l’an 2000. On n’entend que le cliquetis des machines et pour trouver un employé, il faut attendre l’arrivée de la femme de ménage ou demander un rendez-vous, comme à la Cour des comptes. Ils sont tellement cons que les machines taxées coûteront plus chers que les employés que la banque a fichu à la porte. Et ça se dit attentifs à l’emploi !...
Taxer les machines entre dans le cadre de ce que le client paie tous les mois à la banque, cela varie entre 1,50 à 1,80 d’€. La semaine dernière, la gazette nous annonçait que dès l’année prochaine la redevance allait passer au-dessus de 2 € ! La voilà largement compensée la taxe « automate » du camarade Antoine ! Deux millions de clients, à 50 cents par mois, ça fait un million, multiplié par 12 moins les 8 de taxe, la banque fera donc quatre millions de bénéfice supplémentaire sur le dos du consommateur.
La croissance affichée pour établir le budget est de 1,2 % ! Qu’en savent-ils ? Ce chiffre n’est déjà pas bon, avec la fermeture d’Arcelor-Mittal à Seraing et les soubresauts d’une économie moribonde, la récession, la crise internationale, il y a des chances pour que la machine reste enrayée en 2012, bonsoir pour le plan Marshall, numéro 2 !

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Alors, taxer les captages d’eau, les écomalus, les incinérations de déchets, ces broutilles de minables pour des perspectives de minables, Demotte et ses ministres sont bien dans la lignée des grandes gueules qui allaient sauver la Wallonie et qui n’ont réussi qu’une chose : conserver intacts leurs traitements.
Quant au « sauvetage » des TEC, qu’il n’y ait plus de suppression de lignes, ce n’est pas étonnant, il n’en reste guère en activité. Des « bleds » comme Momalle, dans lesquels les bus ne passent qu’une fois ou deux par jour, sont devenus tellement nombreux, qu’on se demande si les gens qui habitent ces contrées « lointaines » (10 ou 15 Km de la place Saint-Lambert) ne sont pas en train de revivre un épisode de la conquête de l’Ouest ! Des discussions vont s’ouvrir avec la Société Régionale Wallonne des Transports (SRWT) sur une augmentation des tarifs, on se disait aussi que ces minables n’allaient pas passer à côté du panier de biftons sans renifler que là, il y avait encore du fric à prendre dans la poche des voyageurs.
C’est qu’ils nous rançonnent, ces hardis, comme du temps des diligences !
Antoine, André pour ces dames, nous assure qu’aucune économie ne touchera l’enseignement… voire !
Flingués par la Région, Roublardo n’a plus qu’à nous finir au Fédéral. Chez Gros-Bras, c’est décidé, je prends le sachet enfant et je ne mets plus de mayonnaise sur les frites…

28 octobre 2011

Mille milliards.

La somme est fabuleuse. Chaque période a eu la sienne. En 1900, c’était 100.000 francs, il est vrai « or », puis après 14, ce fut le temps des millionnaires. Nous en sommes aux milliardaires. Mais mille fois le milliard, c’est nouveau.
En réalité mille milliards, c’est un billion (1 000 000 000 000). Evidemment si Sarkozy avait dit « l’Europe met sur la table un billion » cela aurait eu moins d’effet !
Certes, billion ne se dit pas à cause de la confusion avec le mot qui en anglais signifie milliard. Comme ils ne sont pas dans la zone euro, il n’y aurait pas eu à se gêner.
Ainsi l’Europe par un jeu d’écriture, avec l’aide de la Chine, va pouvoir faire face. A quoi ?
A la déconfiture d’un Etat, et les menaces qui pèsent sur d’autres.
On peut admettre ce raisonnement. Mais si on peut l’admettre, on pourrait se poser la question de savoir ce qu’on aurait pu faire de différent avec mille milliards ?
C’est d’autant plus intéressant que puisque dans l’intérêt supérieur de l’Europe on a pu trouver une pareille somme, que ne l’a-t-on fait avant pour un intérêt bien supérieur, celui des citoyens européens qui n’ont pas de toit, qui ne savent passer où l’hiver, qui errent en mendiant dans les grandes villes. On aurait pu penser aux chômeurs, à ceux qui vont perdre leur travail, aux enfants qui ont faim, aux vieux qu’on enjambe sur les trottoirs et qui ne doivent leur survie qu’à quelques bénévoles qui leur apportent du café chaud et des couvertures.
Peut-être même pour éviter la récession et peut-être la crise, aurait-on eu quelques excédents pour relever les salaires, les pensions, transformer les hôpitaux, changer la vie dans les homes et les sanas… faire tourner les bus à perte s’il le faut, mais desservir tout le monde, garder la poste comme on l’aimait, développer l’enseignement, payer davantage les profs, etc…
Voilà mille milliards qui auraient été mieux placés pour le bonheur de tous et qu’à cause de malversations, d’insouciance politique, de calculs ne dépassant pas les mandats à accomplir, on n’arrivera jamais à mettre pareille somme dans des projets pour une Europe solidaire et fraternelle.
Au lieu de cela, on félicite Merkel et Sarkozy pour s’être enfin trouvé une porte de sortie à l’affreux dilemme qui allait voir la Grèce ne plus pouvoir rembourser sa dette. Les banques auraient eu à raconter n’importe quoi à leurs actionnaires marrons, les fonctionnaires montaient une manifestation monstre à Athènes, les prêteurs dont les armateurs grecs ne sont pas les derniers, se résignaient à perdre quelques milliards. L’Europe était par terre. Le monde s’embrasait des actionnaires déçus et des avares ruinés. Les peuples excédés effaçaient d’un coup de sang toutes les ardoises.
Un peu plus tôt ou un peu plus tard, n’est-ce pas ainsi que de toute manière se termineront l’aventure européenne, le capitalisme d’aventuriers et le songe creux des populations ?
Parce que les mille milliards ne sont-ils pas déjà parti en fumée dans des abstractions qui n’ont que des papiers comptables comme unique matérialité ?
Qu’est-ce que l’Europe nous a promis pour n’en retenir que des Etats qui se volent l’argent les uns les autres, ce spectacle effarant d’une Europe des banques, des sacrifices unilatéralement demandés aux populations les plus pauvres, sans aucune contrepartie, au contraire, avec des salaires planifiés à la baisse, des services publics qui se disloquent et une pauvreté qui s’accroît ?
Encore, que si les gredins de la crise de 2008, magouillaient en 2011 entre eux pour avoir barre sur les populations. Mais non. Les capitaux évaporés, qu’on retrouve dans certaines poches, devront être remplacés par la Chine qui offre ses services. Forcément, elle travaille avec une main-d’œuvre de crève la faim, alors elle regorge de dollars, parce qu’avant, elle a vidé les caisses en Amérique et qu’elle a besoin du marché européen pour ne pas qu’un demi milliard d’hommes n’aient plus rien à faire et cassent tout sur leur passage en route vers Pékin, pour demander des comptes.

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Alors la Chine ouvre ses coffres. Mais ce n’est pas gratuit. C’est à charge de revanche. En attendant, elle va faire son marché en Europe, une compagnie d’aviation, une marque d’automobile, et pourquoi pas toute une contrée avec ses habitants, son église au milieu du village et son maire qui accueille la délégation de Pékin pour faire le tour du propriétaire.
Beau programme ! Belle perspective !
Une Europe qui n’a pas su intégrer sa politique économique en une seule direction, qui ne sait pas ce que c’est qu’une justice sociale, qui n’est obsédée que par la violence des rues et jamais par la violence de l’économie mondialisée, une Europe qui va faire payer sous forme de TVA et d’autres combines que connaissent par cœur ses fonctionnaires, ses dévoiements politiques aux gens qui n’en peuvent, eh bien ! cette Europe là, qu’elle crève.
Et le plus vite sera le mieux.

27 octobre 2011

500 jours, ça se fête !

Les bouchons sautent, les regards se font égrillards. Pour un peu on se croirait au Carlton de Lille. L’ombre de DSK plane sur la sauterie.
Quelqu’un veut entraîner Caroline Gennez ailleurs que rue de la Loi. Misère un planton et les journalistes attirés par le vacarme ont branché leurs caméras.
C’est vrai que c’est la mieux fichue des trois…
Pourquoi pas aller au bar du Thalys à Bruxelles, gare Centrale ?
Quelqu’un jette un froid. Le Thalys ne s’arrêtera jamais à Bierset, en cause un dossier qui n’a pas été rentré à la Commission européenne idoine. Pensez-vous que Rudy Demotte en soit confus ? Et Antoine ? Et les autres ? S’ils ne trinquent pas avec les héros des cinq cents jours, c’est à cause d’une autre fête. On ne dira plus je suis de la Région wallonne, mais je suis de Wallonie. Il paraît qu’ils ont voté à l’unanimité, 111 ans plus tard après Bovy et « Li Tchant dè Wallons », c’est quand même autre chose que 500 jours !

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Bart, familièrement appelé le Gros, pas amer du tout, lève son verre à tout hasard, en rappelant qu’à trois mois près, les négociations débutaient en même temps qu’arrivait sa femme de ménage nigériane. Aujourd’hui, elle parle le flamand bien mieux que Di Rupo qui s’y essaie depuis plus de vingt ans sans succès !
Est-ce une langue difficile ? Bart ne le pense pas quand on s’intègre à la population et qu’on parle le langage de la rue. Il suffit d’oublier qu’on a fait des études.
Hélas ! Di Rupo ne le peut pas. A part le français, il ne pratique que la langue de bois.
Il pense en grec ancien, passe par le patois des Abruzzes, filtre sa pensée en des schèmes crypto sociaux-démocrates, avant de s’exprimer en français. On voit déjà le parcours. Le flamand le replonge au stade anal, quand il explorait dans la petite enfance les moyens à sa disposition pour faire président de parti.
C’est à cause de son humilité. S’il n’était pas bardé de diplôme, il aurait tout naturellement, parlé comme Vondel. L’effort pour se rappeler qu’il doit être humble, lui fait perdre ses moyens. Ce n’est pas en fréquentant le milieu branché de la pensée socialiste montoise que l’on devient humble et apte à la langue du Nord.
Voilà pourquoi Di Rupo est moins bon que la femme d’ouvrage nigériane du Gros.
Multilingue comme son père Charles Michel, dès qu’il a bu un verre parle au moins 6 langues. Apprendre les langues et les parler, c’est un don. Nous sommes tous doués différemment.
Le don de Di Rupo, c’est le compromis. Il se compromet jusqu’à ce que les autres se compromettent aussi. L’ennui, c’est qu’il s’est tellement compromis, qu’il a dépassé tout le monde, d’où la confusion générale.
Charles Michel en cherchant où Elio s’était le plus compromis afin de faire un pas dans sa direction, s’est fait rabrouer par Laurette Onkelinx. Comme quoi le don de Di Rupo est parfois malencontreux.
Di Rupo devrait retrouver l’humilité de la femme de ménage nigériane. Ce n’est pas en partant en voyage officiel au Niger qu’il y parviendra, mais en faisant femme de ménage dans une grande surface. Vous le voyez à soixante ans se présenter à Grosz Center, Jordaensstraat 64, à Antwerpen pour faire technicienne de surface, lui, la tête de gondole du boulevard de l’Empereur ?
Un autre qui a levé son verre dans l’inconscience de la jeunesse qui n’en finit pas de faire des bêtises, c’est Alexandre-le-Petit De Croo. Lui, parle mieux le français qu’Elio parle le flamand. On soupçonne le père Herman de l’avoir élevé en français, si cela était avéré, le père et par voie de conséquence le fils, pourraient faire une croix sur le libéralisme à la flamande.
500 jours sans décision, pour les marchés, ça se fête aussi, d’après les agences, plus on retarde la décision de limiter les dépenses sociales, plus fort on va trinquer. Le ton devient impérieux, on sent la violence. C’est bien la première fois que les marchés jettent le masque et exigent la primauté sur le politique.
Voilà qui va ajouter quelques noms aux incontournables avec lesquels Elio use de compromis.
Quant à Milquet, c’est le flic de la bande. Elle ne boit pas pendant les heures de service.
Un grand absent, Jean-Mi qui s’est fait débarquer avant de fêter les 500 jours. On ne saura pas interpréter sa pensée diluée dans l’alcool.
C’est dommage. On aurait peut-être appris des choses quand il était encore au patro à se filer des ramponneaux derrière la statue de don Bosco.
Demain ce sera cinq cent et un jours de crise ! Faudra attendre le millième pour recommencer à déconner. C’est long…

26 octobre 2011

Sont-ils assez burnés ?

Le public n’est pas informé de l’amplitude de la crise, du marasme de l’économie et de la fragilité de l’échafaudage européen.
Ce 25 encore, RTL nous inflige aux informations, la présence d’Andréas Höfert, chef économiste à l’UBS, société suisse de services financiers en gestion de fortune (Private Wealth Management). A 19 h 30, la RTBF interviewe le même personnage !
C’est dire comme il est urgent de fermer le poste (comme on disait jadis) et de s’informer ailleurs. Quant à l’ULB, on comprend pourquoi elle est une pépinière de parfaits petits crétins en économie, puisque Höfert s’y produisait devant les caméras de RTL.
On perçoit bien que les allées et venues de Merkel et de Sarkozy à Bruxelles, Paris et Berlin sont des signes d’un malaise et des difficultés de parler d’une même voix, mais ce n’est pas entre deux shows à la télé que les citoyens peuvent entendre les raisons de la crise.
Ceux qui ont encore quelques pépètes de côté, sont comme le valet de Don Juan qui s’inquiétait pour ses gages. Et si l’Euro foirait au point que chaque État retrouverait son ancienne monnaie, qu’arriverait-il aux quatre sous des « petites » gens ?
Une seule info vérifiable : le duo franco-allemand est loin d’avoir trouvé l’accord qui libérerait de l’inquiétude.
Le panier percé grec attend un bon vannier qui lui referait un fond solide, mais selon Angela Merkel « Les négociations avec les banques viennent de débuter et il serait inutile de faire des spéculations ».
L’écart est de 10 % entre les banques qui ne veulent pas d’une décote supérieure à 40 % et les 50 demandés par les politiques. Elles veulent bien perdre mais pas la moitié, même si elles n’ont pas grand-chose à redouter, puisque les Etats recapitaliseraient les banques qui seraient en difficulté, en oubliant les petits actionnaires qui ont vu leurs actions perdre dans certains cas les trois quarts de la valeur à laquelle les petits actionnaires les ont souscrites.
Chose curieuse, les plus enragés capitalistes, mondialistes et antisociaux de ce fichu pays sont justement dans cette catégorie de citoyens qui thésaurisent et à qui, sans coup férir, on fait les poches en premier, au moindre coup dur !
Faut-il se réjouir que cette engeance typique des classes moyennes disparaisse, à cause des excès du capitalisme tant aimé, ne laissant bien portants que les gros carnassiers du système ?
Justement, à propos de la recapitalisation, on a parlé de 110 milliards. Ce chiffre a été obtenu en retenant un ratio de 9 % (1) par le calcul de l’exposition des banques à la dette souveraine. Aucune banque n’atteindra ce ratio, même si elles ont jusqu’à juin 2012 pour se mettre en adéquation. En outre, les 46 milliards d’aide pour les banques portugaises, irlandaises et grecques, viennent en déduction des 110 milliards annoncés, voilà qui grève d’autant la recapitalisation promise.
Les économistes sérieux estiment qu’avec ces demi-mesures, les États européens prouvent aux USA et à la Chine qu’ils n’ont pas les moyens financiers de leur ambition. Et ça, c’est fâcheux pour les agences de notation à l’affût.

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Dimanche on a vu le visage lifté de Berlusconi s’allonger, les autres le sommant d’être à la hauteur de ses responsabilités. Le cavaliere a promis de serrer la vis, et, pour cause, aucun accord sur la FESF (Fonds européen de stabilité financière) pour aider les Italiens et les Espagnols n’a été trouvé et c’est le help your self pour tout le monde.
Il ne reste plus à Berlu qu’à réduire son déficit et sa dette sur les classes moyennes italiennes, en-dessous, on frise le seuil de pauvreté.
La ressource de la planche à billets, chère aux Américains, n’est pas pour nous, puisque nous n’avons pas une économie européenne intégrée et puis aussi, parce que cette politique est contraire à celle d’Angela Merkel. La planche à billets, c’est la porte ouverte à une inflation incontrôlable. Que dire de celui qui s’est saigné toute sa vie professionnelle pour ses vieux jours et qui voit sa « fortune » balayée par 15 % d’inflation l’an. Sinon, qu’il est marron au même titre que le petit actionnaire de tout à l’heure.
Obama et Cameron meurent d’envie de nous donner des conseils. C’est un comble. L’Américain est super-endetté et Cameron, est aussi fauché que son compère à la tête d’une livre sterling, bien plus mal en point que l’euro.
En dernière nouvelle, Alain Minc qui remplace à lui seul les trois frères Fratellini ne fait pas rire à Bouglione, mais chez Moody’s, en mettant les Français en garde contre un vote à gauche à l’élection de 2012.
Franchement, dans ces conditions, c’est miracle que la Belgique passe à travers la note dégradée. Serait-ce que son état de grâce est en rapport direct avec son absence de gouvernement ? On peut imaginer que si Di Rupo formait un gouvernement qui n’entreprendrait pas un programme de féroces économies, on commencerait une dégringolade dans les cotations qui nous vaudrait un accroissement meurtrier de la dette.
Ici comme ailleurs, les classes moyennes sont sur les genoux, plus bas, on touche le fond et la misère. Reste le haut ? Les socialistes mous sont-ils assez burnés ? Le socialisme à la Tony Blair d’Elio Di Rupo, dans les pourparlers pour former un gouvernement, laisserait penser qu’hélas…
Réponse dans quinze jours.
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1. Ratio de liquidité générale (current ratio) Rapport entre les actifs courants et les dettes à court terme. Ex : actifs à 250000 € et dettes à 125000 €, le ratio est de 2 € d’actifs courants par1 € d’endettement. Pardonnez-moi ces détails de spécialiste ; mais, cela prouve combien il est facile de jeter de la poudre aux yeux du grand public.

25 octobre 2011

Sur les pas de Ferdinand Lop (1).

Je me suis toujours demandé ce qui pouvait pousser un mandataire politique à se déclarer candidat à la présidence de la République ?
L’ambition suprême est-elle de même nature que celle qui pousse à s’inscrire à un parti dans l’espoir de briguer une place de conseiller communal ?
Faut-il que l’impétrant ait une haute opinion de soi-même, pour oser !
Est-ce que les galons de « chef » se cousent sur les premières culottes de l’enfance ?
Le candidat Strauss-Kahn qui allait faire gagner la gauche à 10 contre un, fallait-il qu’il ait une « bizarre » opinion de lui-même pour violer une femme de chambre à New-York comme mise-en-bouche – si je puis dire – avant l’annonce de sa candidature à un emploi réservé à ceux qui naturellement sont amenés à donner l’exemple ?
Il ne devrait y avoir que des candidats « involontaires » que les autres poussent sur le devant de la scène en riant sous cape. Ils sont certes flattés qu’on les choisisse, mais ils redoutent l’immensité de la tâche et le poids qu’elle fera peser sur leur modeste personne !
Peut-être suis-je moi-même assez naïf pour imaginer qu’il pût exister des gens de la sorte !
Si par aventure la Belgique se disloquait et que la Région wallonne devenait une république, Di Rupo « candidat naturel » ferait un discours pour souligner sa profonde humilité ; mais qu’un autre candidat prétende se présenter à sa place afin de lui éviter des soucis supplémentaires, vous verriez les sauts de carpe du candidat naturel et la façon qu’il aurait de descendre en flamme le malheureux « en toute humilité ». Car, il n’y a pas pire que l’ambitieux qui avance masqué et n’ose pas assumer sa soif de pouvoir pour ce qu’elle est : une monstrueuse suffisance !
Même le fait d’être président ou secrétaire général d’un parti ne devrait pas nécessairement valoir une candidature par voie de conséquence, parce qu’alors on pourrait se demander si le poste de premier secrétaire de Hollande n’a pas été brigué et obtenu, dans l’intention de se présenter « plus haut », par calcul ?
Il y a quelque chose d’effarant dans les propos d’un Bill Clinton qui s’est vu président à l’heure où l’on a dans l’adolescence… d’autres chattes à fouetter.
C’est aussi le cas de François Hollande, à douze ans, il se voyait déjà...
Il y a des ambitions précoces. Par exemple Victor Hugo écrivit sur un cahier d’écolier en 1816, à l’âge de quatorze ans « Je veux être Chateaubriand ou rien. » Que je sache, à cet âge, c’était déjà montrer une belle suffisance, encore qu’elle était en-dessous de la réalité, puisqu’il fut plus encore…
Si l’on veut bien s’arrêter sur l’idée que le pouvoir devrait revenir à celui qui en a le moins envie et qu’il est impossible de le découvrir à coup sûr dans la foule, alors, autant le tirer au sort, entre des citoyens électeurs n’ayant pas de casier judiciaire.

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Bayrou, Marine Le Pen, Sarkozy, en voilà trois qui ne se posent pas de question, c’est clair comme de l’eau de roche, ils jurent tous les trois qu’il n’y a pas mieux qu’eux pour la France. Les autres candidats ont bataillé comme Eva Joly ou François Hollande pour faire prévaloir leur ambition sur celles de concurrents tout aussi ambitieux, si l’on excepte Martine Aubry, candidate par défaut de celle de Dominique Strauss-Kahn, ils sont tous mordus…
Jean-Louis Borloo est un cas unique.
L’ex ministre, déçu de la sarkozye, a été un candidat virtuel, annoncé par Rama Yade trop prématurément sans doute, puisque Borloo s’est désisté au début du mois.
En sortant du gouvernement Fillon, il déclara écrire un livre donnant les raisons de sa candidature à la magistrature suprême. Son éditeur le pressant de donner le manuscrit à l’imprimerie, il lui fallut remanier profondément le texte et l’imprimeur devra patienter encore un moment, puisqu’il n’est plus candidat ! En effet comment passer de l’explication des raisons de son engagement, aux raisons inverses ?
C’est un cas d’école. Par exemple dans des gouvernements de coalition, on capitule sur bien des points qu’on estimait essentiels, mais en cas de candidature à un poste que l’on exercera seul, c’est tout ce qu’on a dit sur ce que l’on ferait qui se trouve du jour au lendemain, mis au rancard.
Comment remplacer le chapitre « Pourquoi j’ai décidé de me présenter » dans ses principaux paragraphes : parce que je suis le meilleur, que la victoire est à portée, que le président actuel fait du tort à la France, et que la gauche ne dit que des bêtises irréalisables ; par « tout bien pesé je ne me présente pas » quoique étant toujours le meilleur, je me suis dit que… je ne figurerai certainement pas au second tour, que mes idées sont centristes et risquent d’être grandement minoritaire, que si Sarko est nul, c’est encore le seul qui puisse se mesurer à Marine Le Pen et finalement qu’une gauche molle est peut-être le meilleur atout centriste.
Exercice difficile, sans aucun doute, et qui exigera encore de Jean-Louis Borloo un temps de réflexion pour ne pas passer pour le dernier des Neuneu.
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1. Ferdinand Lop, entre au service du député de la Meuse au Palais Bourbon, comme secrétaire. Mais, l'administration lui retire son accréditation. Ferdinand Lop crie au complot. Il rejoint le quartier Latin où les étudiants l'accueillent avec entrain. Bientôt, la Sorbonne est le théâtre de guindailles monstres entre les "lopettes" et les "anti-Lop". Les étudiants l'appellent "Le Maître" et défilent vêtus d'uniformes de théâtre, pour constituer sa "Garde de fer". Lop se prête au jeu, ravi d'avoir enfin trouvé son public. Dès lors, Il posera sa candidature à la présidence de la république à chaque élection et se déclare même "Candidat à la Présidence des Etats-Unis et leader de la conciliation mondiale ".
2. Lord Byron (Le Pèlerinage de Childe Harold, Chant IV) : L’amour, la gloire, l’ambition, l’avarice – Rêves ! – Rêves inutiles et mauvais, et dont pas un n’est meilleur ni pire, car ce n’est toujours qu’un même météore sous des noms différents, et la mort est la sombre fumée où va s’éteindre sa flamme.

24 octobre 2011

Recherche scaphandrier…

… soudeur à l’arc et à l’autogène, de moins de 25 ans, avec haute qualification et aimant le danger, pour travailler sur la péniche « Antoine et Cléopâtre », Ile Monsin. S’adresser au ministère de l’emploi de la Région wallonne.

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J’en étais sûr ! L’ineffable duo Maroy et Gadisseux a repris stricto sensu dans Mise au point, les statistiques de l’agence de travail intérimaire Tempo-Tim sur le chômage et ce qu’en déduisent les Belges.
Dans une chronique du 20 octobre, j’avais exprimé tout ce que je pensais d’une projection statistique sur le chômage commandée par une société d’intérim.
Un minimum de méfiance pouvait quand même passer pour une forme honnête de journalisme, sinon et, à tout le moins, une petite enquête préliminaire s’imposait, ne serait-ce que pour affirmer ou infirmer la véracité des sondeurs.
C’était probablement trop demander aux « arbitres » auxquels on ne demande pas d’émettre un avis, mais d’écouter, sans broncher, la déconnade générale.
Nos deux animateurs auraient pu quand même s’interroger sur le travail commandé. Comment et par qui il a été effectué, les Régions qui ont été ciblées et les sélections qui ont été opérées pour obtenir une liste de sondés représentatifs.
Peut-être cela aurait été inutile, tant les invités se sont comportés comme le groupe auquel chacun appartenait. Les ministres ont parlé de bon sens et de mise en adéquation avec les recommandations européennes. Olivier Chastel a fait preuve de sa fougue habituelle pour débiter autant de sottises possibles. Les syndicalistes se sont indignés. L’écolo avec le socialiste ont pris à partie le sieur Timmermans de la FEB. Je ne dirai rien de la représentante d’Ecolo. Elle est tellement charmante et à mon goût, qu’elle me désarme. Un mot d’elle et je cours m’enrôler chez Jean-Mi !
Quand donc fera-t-on un jour une émission au cours de laquelle quelqu’un dira « Vous m’avez convaincu. Ce que je disais était parfaitement stupide. »
Pour une fois, le peuple convié, soit une chômeuse miraculeusement pêchée au bon endroit, a dit des choses sensées auxquelles personnes n’a osé répliquer. Sans doute parce qu’il n’y avait pas grand-chose à répliquer à une détresse exprimée avec la justesse de quelqu’un qui n’a plus rien à perdre.
Un seul regret, lorsque celle-ci a donné le montant de ses indemnités de chômage (1.080 €), elle aurait dû demander la réciprocité. Cela aurait été intéressant ce déballage. Combien gagne Thierry Bodson de la FGTB pour défendre ceux qui doivent vivre avec une somme qui les situe sur le fil de la pauvreté ? Et la grande gueule de Chastel, ministre fédéral, il se fait combien pour réclamer son contingent supplémentaire d’indigents ?
Il est vrai que même André Antoine (plus de 2 millions d’euros de subventions en infrastructures sportives pour la Province du Luxembourg), si on veut bien décrypter son sabir de grand professionnel, est bien d’accord avec Timmermans de la FEB, il faut moderniser le chômage comme le recommande l’Europe. C’est-à-dire qu’il faut pousser des chômeurs de longue durée dans les files des CPAS des grandes villes.
Le plus drôle c’est son hymne au progrès et à la diminution du nombre de chômeurs à la Région. Déjà qu’après 3 mois de chômage, on est marqué à la culotte par un coach. Un entraîneur d’Etat qui vous stimule, vous voit moralement en training vous entraîner ferme avant l’entrevue de la journée, deux pour les vraiment actifs, une le matin, l’autre l’aprem.
Antoine reluit de plaisir en l’annonçant : le chômage diminue en Wallonie, en ignorant les prépensions, les exclusions et ceux qui se sont radiés eux-mêmes en envoyant le patron s’aller faire foutre, ils sont encore deux cent mille !
Veut-il qu’il n’y en ait plus que 100.000 tout de suite ? C’est simple, si chaque chômeur avait son accompagnateur, du coup le nombre tomberait de moitié.
Alors, les dégressivités de 20 à 30 % et jusqu’à 450 € seulement par mois de revenus, loin en-dessous du seuil de pauvreté, pour les cohabitants après un an de chômage, qui dit mieux ?
On le voit bien à la tournure des débats, les libéraux veulent en découdre. Ils sont persuadés que les économies devraient débuter par ficher dans le caniveau des gens qui se tiennent encore à peine debout, ignorer les diplômés, y compris des universitaires, qui ne trouvent pas de boulot parce qu’il n’y en a pas, quoiqu’en disent ces messieurs de la FEB, et des sociétés d’Intérim.
Et s’il fallait suivre les ineffables et le cortège de pauvres cons de ce dimanche (à l’exception de l’écolo pour des raisons sentimentales et la chômeuse pour l’amour de la justice), on verrait l’universitaire accepter de son coach, le travail qu’un diplômé du secondaire pourrait faire et ce dernier, accepter l’emploi de flic ou de chauffeur de bus, et ainsi de suite, jusque madame Pipi qui perdrait son emploi au MAKRO, au profit d’un ouvrier de chaudronnerie sans grande qualification et sans travail.
Ainsi les hauts cursus finiraient par faire licencier une pauvre technicienne de surface non diplômée !
Belle mentalité !

23 octobre 2011

Le beau pistolet d’empire !

François Ubu, dit le Père Ubu, capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle rouge de Pologne, ancien roi d’Aragon, comte de Sandomir, n’a pas disparu. De Pologne, il est parti à la conquête du monde, siéger à Washington et Pékin, dans l’intention de jumeler les deux pays.
Revenant au régime électif des rois de Pologne, Ubu se mit la couronne sur la tête et prétendit faire assassiner ceux qui diraient le contraire. Si bien qu’il fut élu roi à l’unanimité. Docteur en pataphysique, et grand-maître de l’ordre de la Gidouille, il s’intéressa normalement à la Belgique, en qualité de géographe-anthropologue, il aimait les pays excentriques.
La forte présence des Palotins exerçant un pouvoir centriste y exigeait un vice-roi. François ne pouvait déléguer ses pouvoirs du nouvel empire mondial qu’à son fils spirituel Eloi Di Roublardo. Celui-ci déroba un vieux sceptre dans les caves du palais royal et monta sur le trône sous le nom d’Ubu II l’Usurpateur, avec comme devise « ça va de mal en pire ».
Il faut dire que les Palotins avaient envahi la Belgique par Mons, depuis la gare centrale, profitant des réseaux de prix nobles par Thalys, concurrent de prix Nobel, plus cher.
De Mons, ville par-dessus tout ubuesque pour la dévotion des Palotins à Ubu II, on marcha sur Bruxelles d’où le chef des Palotins aurait allié l’ambition à l’humilité, pour décorer du Beau-Bilan de première classe, l’internationale du commerce et de l’industrie.
Après avoir défenestré, écartelé, éviscéré des populations sans défense, Sa Turpitude Impériale aurait sommé les survivants à se convertir à la polonaise Maison. Ce qu’ils firent en louant la mansuétude d’Ubu II.
Le nouveau peuple palotin est pour l’austérité, le renflouage des banques, les subprimes, la chasse aux chômeurs, la cryogénisation de Steve Jobs, la fin des allocations familiales, le striptease de Hakima Darhmouch et la dénonciation patriotique des faux malades aux hautes autorité chargées de flytoxer les couloirs encombrés des urgences.

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Ce que voyant Ubu II va lancer une vaste campagne contre les malfaisants mettant en doute sa volonté de satisfaire les agences de notation.
C’est ainsi que les transports en communs, en-dehors des partouzes autorisées dans les Carlton dûment sélectionnés pour leur hygiène, verront les abonnements fortement augmentés, en même temps que le nombre de trajets et de lignes se réduire.
Il serait inadmissible de rechigner à mettre 50 cens de plus pour avoir le droit de se faire piquer son portefeuille sur une plate-forme d’un bus de la STIB, alors que la nouvelle Ferrari passe de 350.000 à 410.000 euros sans pour autant soulever l’indignation des usagers.
Prochainement, d’autres mesures seront prises pour le bonheur des peuples.
Ubu II envisage l’emploi de la technique du boa constrictor. C’est un garrot moderne qui consiste à étouffer les criminels sans les faire crier, donc sans faire retourner les passants lors de l’étouffement. Les criminels sont ceux qui ne sont pas Palotins, c’est-à-dire qui ne gagnent pas un minimum de 4.500 euros par mois.
La TVA bien pensée est un muscle important de la constriction. L’opposant à UBU II, dans un Carrefour, ne sent pas la bête qui lui tombe dessus à l’entrée et qui le laissera pour mort à la sortie.
Le centime sur le yaourt passe inaperçu, les légumes seront selon l’humeur, de dix à cinquante centimes augmentés d’un coup, et ainsi de suite, jusqu’au malaise du client.
Evidemment, d’autres pistes restent à explorer. Ubu II a les explorateurs Charles Michel et Alexandre De Croo pour ouvrir les pistes, tailler dans les bourses et les sacrums, cisailler les ferrailles des hauts-fourneaux, qui allaient gêner Ubu III, rajah du Brahmapoutre.
En guise de commémo du sacre, quelques artistes grecs revitalisés et nourris en conséquence, feront à Bruxelles la danse des Hellènes devant les autorités palotines.
Ce sera l’occasion d’un grand discours sur l’état de la démocratie en pays rénovés. Il y sera sans doute question de l’assassinat de Kadhafi, comme un cas de figure exemplaire.
Des Palotins voulaient offrir à Ubu II la réplique du beau pistolet de la FN, avec des gravures à l’or fin qu’un démocrate prit du pantalon seroual du dictateur libyen, mort. Hélas ! il n’y en avait plus. Cependant, quand la facture est salée, la FN offre souvent un beau pistolet à la clientèle.
Ubu II, l’Usurpateur, pourra en avoir un, sitôt qu’il se lancera dans le commerce de gros.

22 octobre 2011

Cacolalie.

Après avoir tout raté, mondialisé jusqu’à l’absurde, incapables de digérer la crise de décembre 2008, au point qu’on est reparti pour une tournée en 2011, ces messieurs-dames du néo libéralisme flamboyant ne manquent pas de culot. Même si leurs chantres aux télés et dans les gazettes se sont momentanément calmés, vu l’état des lieux, voilà la relève bien consentante des politiques qui arrivent, dégoulinante de vaseline au doigt du formateur et prête aux hémorroïdes sacrificielles, l’hémostasie patriotique, en quelque sorte !
Puisqu’il n’y a plus de lanternes pour pendre l’engeance et que le dernier des connards fait toujours son Nirvâna de l’épargne, voilà que l’enclos des moutons se rétrécit et que l’herbe à brouter se fait rare !
Ducon applaudit le retour de la rigueur et l’austérité à la mode des actionnaires et des prêteurs sur gage. Le peuple est condamné à surveiller la température des magnats de la finance.
On va le purger, Ducon le fécaloïde, le mettre à la diète, le débarrasser de ses économies, le réduire à pousser la grosse pierre de la pyramide tout seul, pendant que le pharaon s’en branle au paradis des Iles Caïman.
Eloi Di Roublardo lit à Merdaucu, son citoyen favori juste après Ducon, ce que Benjamin Franklin écrivait en 1766 « plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. »
Ah ! le Benjamin Franklin, célébré des gazettes, appelé dans les écoles secondaires à ranimer la foi dans l’avenir éteinte par les branlettes, il en connaissait en valeur humaine, lui, l’illustre figure de l’histoire américaine !
La preuve : Obama élu pour faire le contraire, y vient !
Lorsque les accords sociaux seront signés avec les cathos et les libéraux des deux Régions, non sans un pincement au cœur à gauche, on verra passer sur la Meuse les cadavres abandonnés des chômeurs, de Seraing à Chertal, des vieux et des malades, puisque selon l’illustre Franklin, ce serait le seul moyen de leur rendre service.
En des temps moins arides, un égoïsme aussi démesuré aurait été irrésistiblement drôle, sauf qu’on n’est plus sensible aux mots d’esprit, quand on a la dalle.

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Il faut entendre nos chefs bien-aimés nous parler de caisse vide, la panse pleine. Et, tandis que leurs enfants étudient en Suisse, dans des Instituts où même les plus cons sortent docteur de tout ce qu’on veut, ils osent nous parler de l’avenir de nos enfants… que nous en sommes responsables, que c’est pratiquement nous qui les condamnons à rembourser nos frasques. C’est tout juste s’ils ne nous accablent pas de reproches parce que nous n’avons pas gavé nos femmes de pilules et que nous les avons engrossées au lieu de regarder les riches faire l’amour à la télé, et pire de tout, que nous ne les avons pas faites avorter comme jadis le firent nos grand’mères à l’aiguille à tricoter. Grâce à quoi, nous eussions été moins nombreux et plus faciles à caser dans leurs hangars à bestiaux, nous aurions eu les meilleurs soins et vécu les jours de retraite de façon plus appropriés, à condition de décéder à un âge raisonnable, mettons vers 66, 67 ans, après deux ans de retraite bien méritée.
Quand on vous dit que le système, notre système est le meilleur du monde, écoutez, bon sang !... Ecoutez !...

21 octobre 2011

Vive la Commune !

Des presses des Editions de la Découverte, vient de sortir une œuvre majeure oubliée, « Mes cahiers rouges », de Maxime Vuillaume.
On n’avait eu droit, jusqu’ici qu’à des extraits de cette œuvre monumentale, ostracisée sous la IIIme République. L’intégrale, en ajouts éclairants, dépeint par le menu et au quotidien ce que fut la Commune de Paris de 1871. La narration est simple, les faits sont pris sur le vif avec un indéniable accent de sincérité. La manière de raconter rappelle un peu celle de Restif de la Bretonne, déambulant trois-quarts de siècle auparavant, au long des rues...
Que ceux qui ont été trompés par l’Histoires officielle le sachent, la Commune n’était pas le repaire de voyous et d’assassins dont on a farci la tête des enfants des générations suivantes.
C’était le peuple de Paris, d’intellectuels, d’artistes, de bons artisans, d’anciens compagnons du tour de France, d’ouvriers éclairés (ceux des imprimeries, comme Restif le fut, n’étaient pas des moindres)… La ganache était en face, les Versaillais ramassis de bleus des campagnes, gradés scrogneugneu de l’Empire, déserteurs du maréchal Bazaine, gendarmes royalistes et dénonciateurs haineux.
La république des propriétaires recrutait de la canaille et la mêlait aux braves gens qui ne distinguaient la crapule de leurs rangs, que parce qu’ils la croyaient en face.
L’ère industrielle avait débuté une vingtaine d’années avant. La Commune de Paris et sa fin dite de « La semaine sanglante » (20.000 ouvriers fusillés, 30.000 déportés) s'y confrontait déjà aux " temps modernes". Le prélude au système capitaliste productiviste réclamait du sang.
En écrivant ses « Cahiers Rouges », Vuillaume a offert à ses contemporains et aux générations futures « L’histoire de ceux qui n’ont pas d’histoire », selon la belle formule de Jules Michelet au Collège de France.

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Fernand Braudel avec beaucoup de philosophes, historiens, économistes sont d’accord sur un point : « Il n'y a jamais entre passé, même lointain et présent de discontinuité absolue, ou si l'on préfère de non contamination. Les expériences du passé ne cessent de se prolonger dans la vie présente ».
Ceux qui débutèrent le système capitaliste, ceux qui le perfectionnèrent et ceux qui le prônent aujourd’hui sont identiques.
Tous les personnages qui gravitent autour du système sont responsables, qu’ils soient politiques ou banquiers.
De la gauche à la droite, tout Etat confondu et indistinctement des emplois, de Napoléon III à Thiers, de Fallières à Lebrun, de François Hollande à Di Rupo, en passant par Reynders, François Fillon ou Wouter Beke, ils aiment ça, les salauds, un Etat fondé sur les égoïsmes et la puissance de l’argent. Le cas échéant, ils le feraient défendre les armes à la main. Comme c’est le cas en Grèce, au bord de la guerre civile, sous un gouvernement socialiste !
L’histoire de la Commune peut se répéter dans un futur qu’on ne pouvait qu’imaginer lointain avant 2008, mais qui en 2011, s’est drôlement rapproché de nous.
Qu’étaient-ils, ces insurgés parisiens à la chute de Napoléon III ? Des patriotes devant les troupes prussiennes, des travailleurs trahis et condamnés par l’autorité, d’abord de l’Empire, ensuite de la république d’Adolphe Thiers.
Dans le fond, tous les dirigeants du monde, sous tous les régimes, n’ont jamais aimé le peuple dont ils tirent leurs revenus !
On quitte le livre de Vuillaume comme si les événements étaient d’hier. Et on se dit que la
Semaine sanglante, du 22 au 28 mai 1871, épisode final de la Commune de Paris, où celle-ci est écrasée et ses membres exécutés, pourrait se répéter.
Tout dans la période que nous traversons y conduit. Le système est détraqué, les appétits des possédants restent intacts, la démocratie manipulée par l’argent ne veut quasiment plus rien dire. Les avides ont avec eux les forces de « l’ordre », qui le cas échéant, tireraient sans hésiter sur la foule.
Le ramassis de canailles d’aujourd’hui n’est-il pas un condensé de ce qu’on appelle « les forces vives » ?
Et ce n’est pas du pipo (1) !
Humainement parlant, l’insurrection contre la faim et l’injustice n’est que le sursaut de l’honnête homme. Elle est rarement suivie d’une amélioration des conditions d’existence. Tôt ou tard, la raison bourgeoise, la fameuse justification du « bon sens » finit par se moquer du « temps des cerises ».
Mais au moins, quand ça pète, c’est le plaisir de les voir chier dans leur froc, de se repaître du spectacle des larbins de la politique, à l’abri de leurs hommes de main, ordonner des massacres, au nom d’une autorité immorale…
Merde ! c’est beau un homme qui recouvre sa dignité, qu’on respecte l’espace d’un rassemblement… d’une émeute, avant qu’ils aillent chercher l’autopompe.
Et le citoyen trop naïf et apeuré, tandis qu’il applaudit les partis de « la raison »… se demande s’il n’a pas tort !
Vive la Commune, nom de dieu !...
---
1. La jeune fille des Indignés qui reçut la semaine dernière des coups d’un inspecteur de police alors qu’elle était à terre et n’était pas hostile, dénote un certain état d’esprit. Les énergumènes sont légion dans la police. Il suffit que les chefs libèrent les instincts, et c’est parti… Déjà que cet individu dangereux n’a reçu qu’un blâme et que personne n’a cru bon de lui retirer son flingue, on voit comme ça peut aller vite…

20 octobre 2011

Tendance.

Ce qui fait « tendance » en ce mois d’octobre, c’est la responsabilité du chômeur de la crise. L’offensive a commencé dans les journaux. On prépare l’opinion aux mesures coercitives que Di Rupo va appliquer aux chômeurs de longue durée, s’il veut garder les libéraux dans le gouvernement. C’est aussi simple que ça.

-Coco, t’es sur quoi ?
-Je sonde pour la chaussette Mix, la chaussette qui pue pas quand on se lave jamais les pieds.
-Tu vas faire Tampon-Tim…
-C’est quoi, des concurrents à Tampax de Procter et Gamble ?
-Une boîte d’intérimaires. Et qu’on rigole pas avec eux. C’est un gros client.
-…un machin à faire les chômeurs intermittents fiers de l’être ?
-Fais pas le con. Joue pas avec ton avenir. Le mec veut un sondage sur les allocs du chomedu, paraît qu’elles sont trop élevées…
-T’es pas sérieux ?
-J’t’assure. Et fais gaffe. Ils veulent qu’au moins 50 % des Belges chialent sur le gros pognon qu’on donne aux faignasses… C’est déjà vendu au Soir, à la DH, la Libre et La Meuse. C’est en pourparler avec le Vif…. mot d’ordre du formateur !
-Je sonde où ?
-T’as une sortie de réunion du MR demain à 22 heures, une soirée au Club Lorraine vendredi et même une Assemblée socialiste à Schaerbeek fin de semaine, et puis t’as les adresses dans les carnets. Pour Tampon-Tim, tu prends les zigues cochés noir. Si t’as pas assez, tu sonnes à la FEB…
-Comment tu veux que la moitié des Belges râlent sur le chômeur, quand la population active est inférieure à 50 % de l’ensemble des Calimeros... donc t’aurais des gens qui foutent rien et qui seraient pour qu’on les diminue ?
-Ta gueule. Fais ce qu’on te dit…
-Passe-moi les chiffres qu’il veut, Tampon-Tim, que je voie s’ils correspondent…
-Dis, tu vas encore m’emmerder longtemps ? Tu fais ton sondage à l’honnête et tu viens m’apporter les chiffres. C’est pas sorcier, merde !... Je crois le Belge tellement con, qu’on aura pas besoin d’améliorer…
-On gagnerait du temps si on le faisait tout de suite au bureau, le sondage.
-C’est fini, oui ? C’est pas quand les partis ont besoin de nous pour leur proposition de couper le jus aux mecs qui foutent rien, que tu vas pas t’appuyer le téléphone et les sorties de bureau. Je vais pas t’apprendre le métier. Si on fait le coup de les arranger au bureau, t’auras toujours un mec placé par Tampon-Tim pour moucharder.
-Tu me donnes combien de jour ?
-Fin de semaine. Au rapport lundi matin.

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Lundi dix heures.
-Alors, t’as les chiffres ?
-Les 1500 sondés, l’un dans l’autre, ça fait pas 15 % pour la purge Michel !
-T’as été à la sortie du FOREM ? C’est pas possible… Et pour le recyclage ?
-Tu sais ce que j’en pense…
-On demande pas ton avis. C’est le sondé qu’intéresse le client.
-T’as 7, 8 %...
-78 %, c’est bien ça !
-Non, 7 à 8 % !
-Le manche ! Tu veux qu’on dépose le bilan ? Qu’est-ce que je vais dire à M’ame Delvaux ? Faut que je remette un texte officiel qui fasse sérieux. Ils passent tout sans commentaire au Soir… comme si c’était pas à eux d’avoir un avis… Ils font gaffe, tu comprends, tous les lecteurs ne sont pas socialo-libéraux, gonflés à bloc pour faire ceinture… T’as évité d’sonner l’chômeur émigré ? T’es sûr que c’est les gros cons bien de chez nous qu’ont répondu au téléphone ?
-Parole. Mais j’ai un loustic pas mal qui m’a dit texto : «Les Belges sont partisans d'une profonde réforme et de la modernisation de notre marché du travail », tel que. J’étais scié.
-T’es sûr qu’était pas fin saoul ?... On dira que c’est Tampon-Tim qu’a trouvé un beauf exemplaire, un chômeur qui s’automutile. Ils seront flattés. Enfin, donne tes chiffres. On va s’arranger avec. On compte sur nous pour aider le schmilblick. C’est pas le moment de flancher. On va les mettre à 49 %, par là… Di Rupo sera content…
-Qu’est-ce que tu penses d’Armande ?
-Pourquoi tu me demandes ?
-Elle a fait un sondage sur la longueur des matraques de la police, alors qu’à Bruxelles, ils se servent plus que de leurs pieds !
-C’est une intérimaire modèle. On la paie à peine. Elle fait des heures sup sans râler et quand son contrat temporaire sera fini, on attendra 15 jours pour la reprendre, pour pas qu’on entre dans le contrat à durée indéterminée. T’as mieux ?

19 octobre 2011

Auguste ? Non, Antoine…

A l’heure où se tressent les couronnes de laurier à ceindre le front d’Elio Di Rupo, quelques questions subsidiaires restent en suspens.
Mais quelle est donc la nature du socialisme du président du PS ?
Croit-on qu’avec ou sans la NV-A, les accords vont pouvoir « sauver » la Belgique en tant que Nation ?
En donnant des pouvoirs étendus aux Régions, est-on certain que le gouvernement wallon a la capacité requise pour mener à bien une autonomie accrue ?
Et enfin, un pays confédéré, pour quoi faire ?
La première de ces questions est la plus facile. 458 jours pour sortir de l’impasse communautaire et 3 jours pour un compromis social avec les libéraux, l’expulsion des Ecolos, sans doute trop à gauche ( ?), le reste consiste à trouver 10 milliards en impôts et tour de passe-passe, d’où les quelques jours de pourparler qui viennent et nous rapprochent de l’accord historique.
Elio Di Rupo n’a pas sorti son parti de l’impasse d’une social-démocratie qui ne correspond plus à la réalité économique. Il ne s’inquiète pas de la dérive droitière de son parti et du mépris dans lequel les élus socialistes tiennent les électeurs, parce qu’il n’est pas socialiste, tout simplement.
Le plus grave, c’est qu’il a rassemblé boulevard de l’Empereur des arrivistes et des conservateurs qui partagent son point de vue libéral.
A la deuxième question, on peut se demander si avec ou sans Bart De Wever, ce n’est pas de toute manière le triomphe des thèses séparatistes flamandes ? Ceux que l’on a vu s’aligner devant un mur crème pour la photo de famille des accordailles, face à des dizaines d’objectifs, n’ont qu’une idée en tête : décrédibiliser Bart De Wever en le prenant de vitesse sur son terrain communautaire. Les statistiques, jusqu’à présent, ne sont pas favorables au déboulonnage de l’idole anversoise, au contraire. Il semble que Bart profite de tout. Qu’arrivera-t-il si les Flamands considèrent que les accords sont en réalité un palier intermédiaire au séparatisme pur et simple ? Parce qu’en effet, en laissant la bride sur le coup aux partisans du séparatisme, l’application des nouvelles règles va leur donner des outils avec lesquels il sera plus facile de démonter le mécano, puisqu’il le sera déjà en partie.
Je me demande si on ne fait pas trop vite un génie d’un Di Rupo venu à bout d’un calvaire de 458 jours ? On agit un peu avec lui comme avec Jean-Luc Dehaene. L’ancien « démineur » allait rebâtir Dexia avec la maestria d’un roué de la politique. On voit le résultat. Sa gestion aura été une catastrophe !
Attendons avant de juger ce que donneront les arrêtés d’application des lois qui seront votées au parlement, puis voyons-en les effets sur l’opinion publique aux élections communales dans 6 mois et aux élections de 2014.

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La troisième question est fondée sur des chiffres. A population égale, il faut plus d’argent, donc plus de taxes pour gérer le quotidien à la Région wallonne, qu’à la Région flamande ! Ce n’est pas une question de capacité individuelle, c’est une question qui concerne la gouvernance, ses méthodes, ses procédures. C’est un peu à la lumière de l’ancienne gestion de la Ville de Charleroi par une majorité absolue des socialistes que l’on perçoit les dangers d’une gestion régionale. Or, ce parti à sa clientèle répartie entre notables communaux, permanents syndicaux et guichetières mutuellistes. Il est budgétivore en diable, sans pour autant être efficace.
Enfin, un pays confédéré pour quoi faire ?
Que reste-t-il du pays fédéral dans les accords Di Rupo ? L’essentiel répondra notre génie des Abruzzes, à savoir la sécu (pas tout à fait), les pensions ( ?), les autoroutes et la représentation de la Belgique à l’étranger (pas sûr à 100 %) et quelques bricoles.
C’est comme un château fort, avec ses douves, ses contrescarpes et ses remparts, réduit après un siège de 458 jours au donjon, avec un roi au bel étage et un drapeau flottant au-dessus d’un dernier rang de « braves ».
Il n’y a pas d’exemple dans l’histoire qu’une défense réduite à l’essentiel ait pu résister longtemps. Aussi la profession de foi de Béatrice Delvaux du ʺSoir ʺ est proprement délirante : « Cette sixième réforme les place face à une nouvelle dynamique. Ce n’est pas une punition. C’est, quoi qu’il advienne de ce pays, une incroyable opportunité. »
Entre son opinion et son contraire, le pessimisme d’Olivier Maingain, il y a de la place pour un scepticisme fondé sur la réalité économique tragique, le caractère purement nationaliste de la N-VA, l’ambigüité non levée du CD&V et la versatilité d’une opinion face aux restrictions qui s’annoncent, au nom desquelles, il sera toujours facile d’en imputer la faute à l’autre Communauté.

18 octobre 2011

Hollande président ?

Pourquoi pas !... s'il n'y a pas une nouvelle bataille des chefs qui fit perdre Ségolène.
Les électeurs socialistes et sympathisants ont choisi François contre Nicolas. Encore faut-il arriver en état au second tour.
C’est curieux, tout de même, cette persistance des socialistes à croire encore à la social-démocratie, c’est-à-dire finalement à estimer qu’il y a encore quelque chose à tirer d’une collaboration avec le système !
Certes, tout le monde voit que le candidat Hollande est différent du président Sarkozy. L’aspect extérieur, les paillettes, le gout immodéré pour le clinquant, l’acoquinement naturel avec les riches, la fatalité que tôt ou tard, les combines et les magouilles surgissent des placards de la République, Hollande est aux antipodes de cela. Mais sur le fond, cette certitude de ne pouvoir rien changer à l’économie, la fatalité de devoir vivre avec la mondialisation, ce sont les analogies des deux personnalités, ce qu’ils partagent et qu’ils défendent. Les nuances et les différences seront pour les face à face dans la dernière ligne droite des présidentielles.
Manuel Valls (ne pas confondre avec Benoît Hamon) était le seul des candidats à partager avec Hollande la conviction bien ancrée que la social-démocratie avait encore un avenir. Tous les autres candidats avaient l’intention de briser la statue du Commandeur et d’essayer autre chose, même Martine Aubry le pensait.
Et il a fallu que l’électeur des primaires choisisse Hollande !
Autrement dit, au second tour, c’était difficile de ne pas voter Hollande, tellement Aubry n’attirait pas la sympathie de ceux qui se souviennent du congrès honteux de Reims. A Reims, l’écart de voix au second tour était si restreint que son dépouillement et le résultat : l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur sa concurrente Ségolène Royal, fut l’occasion de suspecter une tricherie de la Fédération du Nord. Peut-être des « éléphants » du parti s’y étaient-ils mis aussi ?
Alors entre les deux candidats restant il n’y avait pas vraiment le choix.
Les socialistes que représente désormais Hollande savent que les positions de gauche de Royal et de Montebourg, c’est du passé. Il va falloir faire une croix sur la prétention des courants qu’ils représentent de mettre les banques au pas, de consacrer une nouvelle politique industrielle recentrée sur le pays plutôt que sur la mondialisation, toutes réformes que Hollande ne fera pas. C’est le triomphe du socialisme « classique » que d’aucuns qualifient de « gauche réaliste »
Le discours de Hollande basé sur le désendettement, au moment où la France accuse 1 600 milliards d'euros de dettes et est menacée à la moindre incartade de perdre son triple A, est celui que tient Sarkozy. Le tout c’est de savoir s’ils auront les mêmes recettes pour désendetter le pays. Peut-être que la différence portera sur le poids des taxes nouvelles et sur la manière de taxer les Français. L’effondrement des classes moyennes est assurément une donnée nouvelle dont l’un et l’autre devront tenir compte.

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Dans les prochaines semaines, l’équipe de Hollande se mettra en place. Sera-ce dans les structures ou en-dehors du parti. Nous l’apprendrons très vite.
Il peut paraître difficile de maintenir Martine Aubry au secrétariat du PS et du mouvement pour la présidence, quand on sait ses dérapages dans le second tour, sur le thème de la gauche "molle" ou de la gauche qui "court après la rigueur", alors que François Hollande eut le mérite de ne pas dévier, maintenant sa volonté de retrouver l'équilibre des finances publiques à l'horizon 2017.
Les premières escarmouches de l’UMP se sont du reste nourries des propos de Martine Aubry. François Copé en a déjà fait ses délices. Et ce n’est qu’un début.
Quant à Hollande, un candidat socialiste qui fait campagne sur un discours aussi dénué d'ambiguïté, est peut-être réaliste, mais il enlève un peu de rêve à une gauche qui n’a plus souvent l’occasion de rêver et qui n’a compté qu’un seul président de la Vme République.

17 octobre 2011

Au train où va la fonte…

Le directeur pour l’Europe des ressources humaines d’Arcelor-Mittal a oublié de dire pourquoi la ligne à chaud de Seraing située à 30 km pour l’alimentation du froid à Chertal, est moins rentable que celle de Dunkerque, située à 350 km du même Chertal !
Même si Seraing est 50 euros au-dessus du prix de revient à la tonne d’acier produite, le transport de ladite sur une distance de plus de 320 km supérieure au 30 km de Seraing à Cheratte, est de loin largement au-dessus de 50 euros.
Du point de vue technique, c’est une autre performance de trouver des cubilots thermos capables de garder l’acier à température (environ 1500°) entre 6 et 8 heures, nécessaires pour le trajet. Le système qui fonctionne encore met entre une demi-heure et une heure de trajet. Les thermos employés actuellement ne sont pas adaptés et capables de tourner entre Chertal et Dunkerque.
En outre, l’itinéraire n’est pas en ligne directe et pour une liaison régulière, il faudrait revoir les horaires des trains sur ce trajet compliqué. La suppression de beaucoup de lignes de chemin de fer en France et au littoral belge complique la tâche.
Il serait nécessaire d’étudier très rapidement un nouveau matériel. Quand bien même améliorerait-on les cubilots thermos existant, pour assurer une production continue, on devrait en tripler le nombre. En outre, l’accord des chemins de fer français et belge serait nécessaire. En effet, ces trains sont des bombes sur rail. Un accident ferroviaire d’un tel matériel pourrait avoir des conséquences apocalyptiques.
En augmentant les distances, on augmente les risques.
Sans avoir fait une sérieuse étude de la question, envisagé des parcours sécurisés, prévus des équipes de nuit et de jour, des conducteurs de train supplémentaires, il est clair qu’on mène les travailleurs en bateau.
Mittal n’a jamais pensé une seconde à ce qu’il dit à propos des moyens d’acheminer la fonte à pied d’œuvre.
C’est immédiatement, en concertation avec les syndicats et les travailleurs que la Région wallonne doit prendre ses dispositions et nationaliser l’outil en attendant de trouver un repreneur.
Deux hauts-fourneaux qui peuvent entrer rapidement en activité, une ligne à froid au bout de la chaîne qui est performante, il n’y a pas de doute que la Région pourrait trouvé repreneur très vite.
La politique de Mittal est simple. Il délocalise, non pas à Dunkerque, mais en Chine, en Inde et au Brésil une production d’acier dont il ne restera bientôt pas grand chose en Europe. Son intention est de ne laisser que des ruines derrière lui, afin de ne pas avoir un concurrent capable en Europe de produire de l’acier avec ses propres installations.

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A l’abandon, la friche industrielle aura le temps de rouiller avant que la Région wallonne gagne son procès pour défaut de dépollution. De toute manière, Mittal ne sera plus en Belgique. Il faudra entreprendre une procédure internationale onéreuse, dont il n’est pas dit que la Région sorte victorieuse.
A moins d’une invention en matériaux composites mettant l’acier au rancart, contrairement à ce qu’on entend sur l’obsolescence des hauts-fourneaux, l’industrie de l’acier et de ses dérivés à encore au moins jusqu’à la fin du siècle à être indispensable.
La crise ralentit, certes, la demande. Mais qui dit, avec la montée inexorable des coûts de transport, que l’acier venu d’au-delà des mers sera toujours à cent euros inférieur à la tonne produite en Europe ?
Les émissions RTBF-RTL de ce dimanche midi portant sur cette question ont été particulièrement vides de sens et pratiquement imbéciles, à part le constat du délégué syndical qui a traité Mittal de voyou. En effet, nos élites ne se sont pas gênées pour évoquer les séances de courbettes, les aides et les propos aimables à l’égard de Mittal, avant de parler de poursuites possibles afin de remettre les sites en état de dépollution. Ce qui est une manière détournée de baisser les bras et de se résigner à la fermeture.
Personne n’ayant posé les questions ci-dessus, c’est dans l’erreur absolue que cette pénible séance s’est poursuivie dans la torpeur d’une belle journée d’été, une des dernières de la saison.
Si je peux donner mon avis sur Seraing et Chertal, il faudrait un coup de force des personnels, saisissant les outils comme prises à valoir sur les millions que l’escroc à la tête d’Arcelor-Mittal doit à la Région et aux travailleurs, les maintenir en état de fonctionner, et si Rudy Demotte a des couilles, qu’il fasse tourner l’outil, même à pertes, et chercher un nouveau Jean Gandois pour mettre au point une politique de survie.
Evidemment avec des loustics légalistes comme Reynders et Wathelet, ce ne serait pas facile… mais c’est la seule solution…
Quant à Mittal, qu’il aille se faire foutre…
Une chose encore, il faudrait aussi geler les comptes bancaires d’Arcelor-Mittal dans les banques belges, comme garantie des sommes détournées pour non respect des contrats.
Comme on voit, avec la belle brochette de pleutres, de faux-culs et de « Calimero » qu’on a vu sur le plateau, tout sera fait « pour éviter le pire » ce qui veut dire en langue de bois des Universités, les ouvriers seront chômeurs, la métallurgie s’est fichu dans le bassin et on en a pour dix ans à découper les ferrailles revendues au poids (80 euros la tonne). Un conseil, si c’est pour refondre à Dunkerque, mieux vaut le canal Albert et le cabotage d’Anvers à destination. C’est moins cher que le train.

16 octobre 2011

Panne d’élites !

Puisque les pouvoirs qu’ils soient d’argent ou politique nourrissent les hauts personnages de l’Etat, de l’industrie et des finances de la même manière, au bout de deux ou trois générations, les rejetons perdent leur capacité, usés par la lente corruption de l’aisance et des caprices satisfaits, au gré d’une situation, qu’ils n’ont plus à conquérir.
Pour ne citer qu’un exemple parmi des dizaines d’autres, le cas de la famille Wathelet – ils en sont au troisième ou quatrième Melchior – est exceptionnel. Le signe que l’ancien des Melchior finit sa carrière à la banque est l’évidence même de la connexion politique/affaires des situations réservées aux élites.
D’autres familles aussi connues ont produit sur deux, voire trois générations, des ministres, des présidents de parti, des notables régionaux, de la même manière que les notaires produisent des notaires et quelques fois des banquiers, des banqueroutiers.
Si le fils succède au père, rarement le petit fils reste dans le coup. Généralement cette génération profite de sa naissance, des relations et des pouvoirs accumulés et est atteinte par une saturation que les aînés ont pu ne pas connaître. Elle vit en dilettante et compte qu’on lui pardonnera tout. Elle devient incapable de l’action qu’exige sa situation dans l’ordre social.
C’est ainsi que les partis, touchés par ce syndrome, donnent des signes d’épuisement de leurs élites, partout en Europe.
La première génération de l’après 45 était issue de la guerre de 14, des syndicats et des coopératives ouvrières. Les discours étaient énergiques et étaient prononcés par des intellectuels, souvent autodidactes, issus des corps de métier, parfois des universités. La fin du communisme, la sélection donnant accès à la génération suivante aux meilleurs établissements scolaires, ont permis un amalgame avec la bourgeoisie aisée, de sorte que la dernière génération, celle que nous voyons à l’œuvre en 2011, n’a proprement plus rien à voir avec celles de ses parents et grands-parents.
Certains universitaires d’aujourd’hui trouvent astucieux d’occuper des emplois hautement rémunérés en usant du socialisme ou du libéralisme, comme on use d’un diplôme complémentaire, sans être le moins du monde socialistes, libéraux toujours, adaptés aux revendications des travailleurs, à la carte.
En France, une partie du corps électoral de gauche serait en train de prendre la direction du parti de Marine Le Pen, tandis qu’une autre, proche du PS, voterait Mélenchon. Croyez-vous que le PS s’en inquiète ? Des gens comme Lang, Vals, Désir verraient très bien le PS devenir un parti du centre. C’est justement la politique que poursuit François Hollande.
Tandis que se développent de nouvelles sensibilités, la sensation de vivre une catastrophe économique s’est emparée de la jeunesse. La troisième et dernière génération ne s’en aperçoit pas.

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Si la dernière génération est par trop frivole et attachée aux délices du confort bourgeois, des individus, venus de nulle part, ont la capacité de remplacer une élite qui n’a jamais mis les pieds dans une usine et qui ne connaît rien de l’astreinte d’une journée de travail à la production.
Un travailleur qui sait expliquer sa condition, parce qu’il la vit, est préférable à un universitaire qui n’en parle que par ouï-dire, même si ce dernier emploie des termes plus précis, commet moins de fautes de langage, et prend un évident plaisir à distiller les délices de sa langue de bois.
Les métallurgistes qui sont en train de perdre leur emploi chez Arcelor-Mittal ont une sensibilité bien plus grande, font preuve d’un humanisme plus vrai que les représentants du pouvoir actuel. Ils pourraient les remplacer du jour au lendemain plus avantageusement.
Populisme, ça ? Non, méfiance légitime devant un passif de tromperies, de mensonges et d’erreurs dans la volonté d’un « assis » de tromper un « debout ».
C’est ce qui s’appelle une déduction par comparaison des strates socioculturels.
Comment, à la lecture de ce qui précède, le progrès pourrait-il être maintenu à l’heure des bilans catastrophiques de la dernière génération des « élites » ?

15 octobre 2011

S’il n’y avait plus de mensonges

…on n’aurait plus rien à se dire.

Sans trop parodier je ne sais plus quel homme public : la Belgique compte onze millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. Et ces derniers sont nombreux.
C’est une erreur de ne pas faire état dans les médias des sujets de mécontentements qui faute d’être discutés deviennent l’objet de bruits et de calomnies, jusqu’à devenir des machines à falsifier et à travestir. Les médias ne sont-ils que les propagateurs d’une fiction du quotidien, pourvu qu’elle soit tributaire d’une opinion politique moyenne et d’une bonne orthodoxie capitaliste ?
Parce que, comme Rockefeller pour qui, dans ses vieux jours, on imprimait à son seul usage un journal des bonnes nouvelles, une grande partie du public ne peut supporter qu’il y en ait de mauvaises trop souvent. Justement, cela s’accorde bien à la politique. Un électeur euphorique est plus qu’un autre indulgent. Son opinion exclut souvent les extrêmes. C’est un client pour la majorité. La presse en fait ses choux gras.
La falsification a une conséquence qui devrait être prise en compte dans les inconvénients du choix. Puisque tout baigne, quand les nouvelles sont en discordance avec ce qu’il voit et ce qu’il sent, le consommateur finit par se rebiffer et ne plus rien croire.
Présentée comme une manifestation sympathique des jeunes, disparue des infos parce qu’un événement répété plusieurs jours finit par lasser, les « Indignados », de la Puerta del Sol à Madrid, essaiment et reviennent en force sous la forme d’une occupation du pont de Brooklyn à New-York et campent devant la Bourse de Wall Street, après être passés par Paris et Bruxelles.
C’est le drame des journaux télévisés de ne pouvoir informer dans la durée d’un événement comme celui-là, de sorte que le public imagine des événements isolés et sans rapport entre eux.
Ainsi, l’impression générale que les choses vont mal n’est reçue que par bribes pour être diffusée dans un temps indéterminé, si bien que la plupart des gens ne relient pas les événements entre eux. Ils perdent ainsi beaucoup de leur portée réelle et de leur signification.
A savoir que les USA vivent aussi mal la crise qu’en Espagne et qu’on ferait bien de se méfier des réactions de la middle class américaine qui s’effondre, laissant à nu la réalité de 46,2 millions d’Américains vivant désormais sous le seuil de pauvreté (4 personnes par ménage avec un revenu global de 16.000 euros par an).

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De même, on a perdu le sens de la critique du fait-divers local, qui peut être un fait de société absolument éclairant et parfois déterminant. Des émeutes ont éclaté à l’Institut des Filles de Marie ces mercredi et jeudi, lit-on dans le Soir. « Suite à un vol d’argent, une fouille d’élèves chapeautée par la sous-directrice, « homosexuelle », a mis le feu aux poudres. Broyée, Eliane a démissionné. » La seule réalité est que cette enseignante est bien homosexuelle, comme c’est son droit. Quant aux événements déclencheurs, ils ne sont ni avérés, ni recoupés.
Plus les autorités se lancent dans l’égalité des sexes, le mariage homosexuel, le combat contre l’antisémitisme et le racisme, moins ils le font avec l’assentiment d’une majorité de citoyens. La population dans sa partie la plus populaire persiste dans son indifférence hostile aux nouveautés du code. Elle navigue hors contrôle des pouvoirs publics dans une plus grande rigueur de mœurs qu’on ne croit.
Dans le cas des Indignés, c’est toute la réalité économique qui est escamotée ; et dans celui du fait-divers, c’est toute l’hypocrisie du discours officiel qui masque la dure réalité du métier d’enseignant, dans une société qui n’évolue pas à la vitesse de la libération des mœurs vue par le Code.
Pourquoi dans l’un comme dans l’autre cas ne pas jouer franc jeu ?
Du point de vue de l’économie d’abord, croit-on qu’il vaut mieux faire croire que tout va bien à quelqu’un, par la situation de son environnement et par ses propres difficultés d’existence, qui sait que tout va mal ou moins bien qu’on ne le dit ?
Les responsables craignent-ils tellement un « grand soir » qui mettrait leurs fesses à mal et les verrait retourner dans le rang ?
Dans le cadre de l’enseignement à la jeunesse, comment tolérer les réflexions de Madame Simonet et ses décisions qui plombent davantage le peu d’autorité qui reste à l’enseignant ? Quelles sont les façons de remettre à sa place un enseignant, dans ses fonctions, son salaire, le respect à sa personne et à sa vie privé, sans définir ce que ceux qui apprennent lui doivent, et pas seulement les jeunes, les parents aussi ?
En vérité, on croit le peuple à jamais immature, alors qu’il est bien plus intelligent que ceux-là dont la profession est de l’être, à tout le moins, de le paraître.
On pourrait ainsi faire une revue non rédhibitoire de tout ce qu’on nous assène comme vérités qui n’en sont pas, ou qui mériteraient au moins qu’on en discute.
Il paraît que le scepticisme est mauvais et que seuls ceux qui ont la foi seront sauvés.
Oui, mais qui croire ?

14 octobre 2011

A-Mittal-ment vôtre !

Responsable d’Arcelor-Mittal Liège, autrement que par une politique sociale de reclassement des chômeurs, la Région Wallonne (voir l’article précédent) a disposé de l’entreprise et, à ce titre, pourrait reprendre l’affaire, puisque l’Indien Mittal n’a pas respecté les clauses du contrat (Arcelor non plus). Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’économie, doit le savoir, même si les signataires du contrat de 1999 sont Elio Di Rupo et Serge Kubla.
C’est dans la nature de nos ministres de se réfugier derrière les règles européennes en matière de nationalisation pour envisager « impossible » la reprise d’Arcelor-Mittal.
On reconnaît là le manque de prise de responsabilités, par lâcheté naturelle.
A côté de cette pudeur administrative, ils sont moins stricts quand il s’agit du sort des banques. Qu’est-ce que le refinancement du secteur, sinon une nationalisation déguisée ? Il est vrai bienveillant et prodigue, de l’argent du contribuable.
Quand les banques font la file au ministère des finances pour lever des capitaux, les responsables fédéraux ne font pas la fine bouche. Derrière Reynders, J.-C. Marcourt opine du bonnet.
Cette nouvelle catastrophe, qui touche Liège et Seraing, pourrait valoir au moins un débat sur la désertification industrielle qui se déroule sous nos yeux, à laquelle on n’oppose que l’installation d’une industrie légère dite « de service », comme si les firmes délocalisées, les services allaient occuper tout l’espace en même temps que les licenciés seraient repris !
On ne peut qu’être abasourdi de la médiocrité des arguments présentés par la Région. La vision réductive laisse un véritable champ de ruines d’anti-pédagogie économique.
La question peut paraître incongrue : le formateur Di Rupo et ceux qui s’honorent, d’avoir mis fin à 458 jours de palabres, n’ont-ils pas sacrifié les outils de la politique industrielle : la commande publique, la promotion des champions nationaux, les aides ciblées, les plans sectoriels, le protectionnisme offensif, sur l’autel sacré de l’Europe de Van Rompuy ?
Était-ce trop demander à Leterme et Di Rupo, de distraire du temps qu’ils ont consacré aux affaires courantes, à BHV et aux humeurs de Bart De Wever, quelques heures par semaine, à l’Europe de la crise économique ?
Le public a compris que le Parti socialiste naguère champion des nationalisations, du volontarisme industriel et de la planification s’est converti à la régulation, à la libéralisation et à la privatisation. Cependant, un certain pragmatisme devrait le conduire à revoir ses positions sociale-démocrates. Surtout que son intérêt serait de comprendre qu’Arcelor-Mittal va déclencher à gauche un effet préjudiciable, du plus mauvais genre sur les futures élections.
Honnêtement… dire que Di Rupo n’a rien fait pour les populations qui souffrent, serait faux.
Il a proposé une diminution de 5 % des salaires des ministres !
Que ces MM. De Namur se rassurent. Les nouvelles attributions aux Régions suscitent déjà des prises d’intérêt dans l’immobilier namurois et les magouillages des terrains disponibles feront vite oublier les 5 % du denier du pauvre !

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Inutile de rappeler à Francis Gomez, de la FGTB des métallos liégeois, que Laurette Onkelinx n’est plus de Seraing, mais de Schaerbeek. Là, ça va bien, merci, on n’a pas de haut-fourneau. Et si les chômeurs en devenir s’inquiètent de la situation financière de leur futur ex patron, ce n’est pas en Belgique qu’il sera accablé d’impôts : la société anonyme Arcelor-Mittal Finance and Service Belgium (AMFSB), filiale du premier groupe sidérurgique mondial, a supporté en 2009, une charge fiscale de... 496 euros.
Cette année-là, Mittal a réalisé un bénéfice de près de 1,3 milliard d’euros. Soit un taux d’imposition de… 0,00038 %. A savoir, 90 000 fois moins que le taux officiel de l’impôt des sociétés, qui est de 33,99 %.
Merci, monsieur Reynders, c’est ce qui s’appelle avoir le sens de l’hospitalité.

13 octobre 2011

Mondialisation et incompétence !

Depuis 1820, avec la première société John Cockerill, il existe une sidérurgie dans le bassin liégeois. Après 192 ans d’une production de brames des hauts fourneaux à Seraing, c’est fini, l’acier n’y sera plus forgé.
C’est dans un premier temps mille emplois perdus, 3.000 familles qui verront leurs ressources principales par le travail de l’acier, disparaître, les villes de Liège et de Seraing sinistrées à un bien mauvais moment.
Dans un second temps, la fermeture progressive des industries connexes de Chertal, de la phase à froid et du reste du bassin de la Basse Meuse, sera le coup final porté par une multinationale à une industrie séculaire liégeoise.
Ce drame est dû à des mesures purement spéculatives d’Arcelor-Mittal, à l’absence d’une régulation de la mondialisation, mais pas seulement…
Il est aussi – par un long cheminement – le résultat de l’incapacité de la Région Wallonne à gérer la production du bassin et à sa complète ignorance de la bonne maintenance des outils de l’industrie certifiée par les contrats de vente, abandonnés d’abord par des industriels, lointains actionnaires de la société Cockerill, confiés ensuite, comme on se débarrasse d’un colis encombrant à un entrepreneur, Jean Gandois, qui remit l’entreprise à flot, pour que la Région la revende et en tire un bénéfice qui renflouera ses caisses déjà en déficit, à un Français : Usinor.
Dès lors, cette entreprise échappera complètement à la Région et c’est sans pouvoir intervenir qu’Usinor se fera avaler par Arcelor, qui, à son tour, finira dans la poche de l’Indien Mittal.
Vente et revente chaque fois agrémentées d’accords ménageant l’outil et le travail. Chiffons de papier que les travailleurs naïfs ont acceptés comme argent comptant. On voit bien aujourd’hui, ce qu’il en est !
C’est sous la présidence de Melchior Wathelet, en 1987, que Cockerill deviendra la propriété de la Région, cette décision est prise, avec la participation active de Serge Kubla, ministre régional de l’Economie et Elio Di Rupo, inspecteur général à l'Inspection de l'Énergie du Ministère de la Région wallonne à l’époque et qui commence la carrière politique que l’on sait.
Ensembles, ils vont sceller le sort de l’entreprise bicentenaire selon les sacro saints principes du libéralisme le plus stupide, l’entreprise ne sera plus belge, mais française. Elle échappera complètement à l’autorité de la Région en 1999, quand elle aura été « rentabilisée » par Gandois. La responsabilité d’Elio Di Rupo dans cette braderie est immense. En effet, c’est lui qui préside au marché en 1999, en qualité de ministre-président de la Région Wallonne !

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Les pouvoirs publics n’avaient pas la moindre intention de contrôler Cockerill. Ils étaient là pour que le capitalisme fonctionne au profit des grandes entreprises. Le but du jeu capitaliste étant d’éliminer l’adversaire et l’entreprise qui n’est plus compétitive par rapport à des salaires plus bas, ailleurs et parfois sur un autre continent, ils savaient cela en 1999.
Cette flibusterie internationale allait prendre encore plus d’ampleur avec la crise et la mondialisation accélérée en 2011.
La faute a été commise en 1999. La sidérurgie gérée et rentabilisée aurait pu garder ses hauts-fourneaux et moyennant un développement intelligent conserver son autonomie par rapport aux grandes entreprises étrangères en gardant en réserves les dizaines de millions de cash gagnés sous Gandois et qui auraient pu servir dans les années maigres. Mais la Région était impatiente de faire « des bénéfices » c’est-à-dire de combler ses déficits.
Le débat n’eut pas lieu lors de la première vente à Usinor, parce qu’il n’y avait pas une volonté des Autorités à « socialiser » l’entreprise et aussi parce que Jean Gandois ne l’a pas voulu.
Relisons Jean Gandois : « Liège tout seul ne peut pas vivre durablement parce que son activité dans les périodes de basses conjonctures sidérurgiques est trop faible pour lui permettre de générer du cash en quantité suffisante pour faire ses investissements indispensables de modernisation ».
Cela sonne faux en 2011, quand on sait que les acheteurs Arcelor, puis Mittal n’ont jamais investi dans l’outil qui devait être remplacé en 2015, rendant caducs les accords « de modernisation », sans que jamais la Région ait fait le moindre acte conservatoire de ses droits au tribunal de commerce pour non respect du contrat.
Kubla et Di Rupo négociateurs, l’affaire était entendue, aucun des deux n’étant socialiste !
On se demande avec les nouvelles compétences de la Région Wallonne, quelles seront les erreurs de gestion après le mauvais marché dont les sidérurgistes paient très chèrement les conséquences.
On en a une petite idée de la manière dont est géré le circuit de Francorchamps.
Tant d’incompétence inquiète…

12 octobre 2011

Et si « ça » ne marchait pas ?

Depuis 2009 (1), les analyses économiques de ce blog se sont toutes révélées exactes et fondées sur des faits. Par contre, le grand public s’est laissé avoir par les économistes des radios et télévisions, privées et nationales, les présentateurs des journaux parlés et télévisés, les porte-paroles de tous les gouvernements, ainsi que par les « scientifiques » des sciences de communication. Ils nous annonçaient tous des redémarrages, des croissances retrouvées, des dispositions nouvelles sur les spéculations boursières et bancaires.
Tout était faux, évidemment. Cela n’était qu’une vaste supercherie, même pas orchestrée par un chef d’orchestre unique, mais par des hommes de tous les milieux de la finance, des banques et des partis politiques. Un seul point commun : une convergence d’intérêts forts éloignée de l’intérêt général les guidait.
Nous n’abordons pas une nouvelle crise. Nous sommes toujours dans celle de 2008-9.
On pourrait parler d’une nouvelle crise, celle de la dette, si la précédente, des subprimes, des titrisations et des portefeuilles toxiques, avait été réglée par des décisions politiques annoncées par les dirigeants de la France et de l’Allemagne. Hélas ! tout resta à l’étude, rien ne fut jamais mis en pratique.
Au premier clou qu’aucune paire de tenailles n’a pu arracher, un deuxième s’est fiché à côté et l’a renforcé : la dette des Etats que la croissance zéro creuse vertigineusement et qui menace la zone euro de banqueroute générale.
Le gouvernement belge n’a rien trouvé de mieux, après avoir remercié (sans indemnité je suppose) Jean-Luc Dehaene, de fourrer les désastres de Dexia dans une « mauvaise banque ». Les Américains appellent cela une Bad Bank (structure de défaisance pour isoler les actifs néfastes). C’est un portefeuille à risque de 95 milliards d'euros !
Didier Reynders a payé (avec nos sous) six milliards pour le rachat des actifs belges de la banque Dexia, les Français beaucoup moins pour le reste, avec une pincée pour les Luxembourgeois.
Nous avons garanti la Bad Bank en cas de malheur. Comment peut-on garantir le remboursement éventuel des coups foireux quand ils peuvent atteindre cette somme astronomique ? Bien sûr, il se trouvera dans les hasards de cette roulette russe, quelques milliards qui pourraient générer quelques profits, mais que nous en perdions ne serait-ce que 10 %, le pays serait réduit à la misère au même titre que les Grecs !
Voilà le risque fou que MM. Leterme et Reynders ont pris pour les actionnaires d’une banque franco-belge, qui plus est, mal gérée par un politicien du CD&V, l’illustre Dehaene !

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Dans la situation actuelle de délitement financier, c’est une folie pure dont les conséquences jetteraient deux millions de Belges sur la paille et réduiraient le train de vie du reste de la population, si l’on excepte les 10 % de mariolles au-dessus du lot.
Il y a en ce pays une grande difficulté à parler de chiffres et de faits. Aussitôt les voltigeurs du régime nous affligent de chiffres et de faits contradictoires. Comme ils tiennent le haut du pavé et le crachoir perpétuel derrière tous les micros et devant toutes les caméras, on ne voit et n’entend qu’eux.
De bonne foi, le public écoute. Il est trompé, mais il marche. On lui a dit que ce n’est qu’un mauvais moment à passer en travaillant dur et en gagnant peu ; et il le croit !
C’est encore le discours de ce soir d’un Di Rupo catégorique.
On dirait que certains débats paraissent interdits.
Il est rarissime d’entendre et de voir des économistes d’un « autre bon sens » que l’officiel !
Ces messieurs de gouvernement, des banques ou de l’information ont une bible, c’est le dictionnaire du « bien-penser », que certains traduisent par le livre du « prêt-à-penser ».
Les aventuriers du Titanic qui nous gouvernent ne supportent aucune idée alternative au chemin qu’ils ont tracé pour nous et qui conduit à un naufrage. « Démondialisation » est un anathème qui les met en transe.
Ils ne respectent pas les initiatives faites en-dehors de leur pré carré et pour lesquelles ils n’ont qu’un mot « ça ne marchera pas », quand ils ne ricanent pas en levant les yeux au ciel.
Et eux, leur système, leur choix, les orthodoxies capitalistes : ça marche ?
Quant aux 95 milliards d’euros garantis par la Belgique, même si je persiste et signe que c’est une belle connerie de plus à l’initiative de Reynders, je supplie Mercure, le dieu des commerçants et des voleurs, pour que ça marche !
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1. Ce blog étant largement antérieur, comme chacun pourra le vérifier.

11 octobre 2011

Primaire au PS…

…en France !

C’est une leçon qu’il faudra retenir en Belgique.
Oui, les citoyens s’intéressent encore à la politique. Quand on leur donne les moyens de tenir le rôle qui devrait être le leur, ils ne s’en font pas prier. Ils aiment être les premiers acteurs du jeu démocratique.
Les citoyens ne sont pas blasés, ils sont tout simplement frustrés, qu’on ne leur donne pas la parole plus souvent.
La confrontation des idées et des affrontements amicaux afin d’exposer au mieux les arguments des uns et des autres aux yeux du public est une vieille idée qui date de la République de Platon. Les chefs des partis ne s’en souviennent plus. Peut-être même dans leur formation universitaire spécialisée dans la pratique et le rendement, toute formation humaniste est par essence obsolète.
Nous sommes dirigés par des philosophes ignares, mais performants sur des enjeux de marketing.
Les deux millions et demi de votants de ce dimanche au PS français ont aussi montré que près du quart en votant Montebourg et Ségolène Royal était sorti du concept de la social-démocratie, pour renouer avec les thèmes de la 4me Internationale.
Cette ouverture du choix aux citoyens a révélé par contraste, la fermeture de l’appareil sur les structures, laissant apparaître le bourgeoisisme récurrent de Manuel Valls, la prudence social-démocrate de Hollande, et le progressisme timide de Martine Aubry.
S’il fallait situer Di Rupo par rapport aux professions de fois des 5 candidats socialistes, on peut dire qu’il aurait une longueur d’avance sur Valls pour ce qui est de l’orthodoxie économique, de la prudence conformiste et du libéralisme traditionnel, dans la gestion de la crise. Autrement dit, en France, Di Rupo pourrait très bien remplacer Sarkozy sans faire peur à la droite.

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C’est dire le retard qu’a pris le PS belge dans les programmes socialistes. Cette grande frilosité à la limite entre libéralisme et conservatisme est dû principalement à la nature des alliances qu’il faut faire avec la droite flamande pour conserver une chance de faire durer l’Etat belge.
A ce constat, il fallait la personnalité qui s’adapterait le mieux au programme de compromis d’un tel gouvernement. Elio Di Rupo est tout à fait celui qui convient. Il n’a pas de consistance idéologique, il n’est socialiste que par défaut d’un parti radical inexistant.
A plus long terme, c’est évidemment l’homme de la dernière chance social-démocrate et en même temps celui qui ne pourra que créer le plus grand tort au socialisme belge par son inadaptation à concilier son action à un socialisme à la Montebourg-Royal, quand la crise économique l’exigera.
Ce que les Français à la rose ont réussi, est impossible en Belgique puisqu’il n’y a pas dans l’appareil des gens favorables au respect des électeurs pour désigner les dirigeants. Ils s’autoproclament eux-mêmes à la suite d’une mascarade qui voit toujours le président sortant reconduit par les cadres du PS. La suite, on la devine. Le mikado élu, le reste s’articule d’après sa volonté et ses humeurs.
Bien sûr, le PS français ne doit ce coup de fraîcheur qu’à l’occasion de la désignation du candidat du parti, à la présidence du pays. L’appareil est peu ou prou fabriqué artificiellement comme son homologue belge. Depuis le mauvais congrès de Rennes qui vit Aubry gagner sur Royal grâce à une tricherie des sections du Nord et un report des voix d’un maffieux à Marseille, cela ne s’est guère amélioré.
Sait-on jamais ? Ces élections citoyennes pourraient bien valoir un coup de torchon dans l’appareil, par une réactualisation de la direction du PS en fonction du vote des électeurs.
Après ce résultat, il va être difficile de se passer des avis de la gauche du parti.
On ne saura jamais si en Belgique les militants et les sympathisants atteindraient un pourcentage intéressant du corps électoral. On ne le saura pas, parce que le PS du boulevard de l’Empereur n’a jamais fonctionné dans ses structures, que par caporalisme.
C’est même ce drame permanent qui a fini par scléroser complètement le parti. Quand la confiscation du pouvoir est trop flagrante, c’est la crédibilité des « élites » qui disparaît.

10 octobre 2011

On est bien parti !

M’ame Milquet n’en revient pas, Groens non plus, voilà que le petit homme des Abruzzes a réussi la plus grande réforme de l’Etat belge au monde !
Avant lui, il n’y avait que Charlier Jambe-de-bois et les étudiants chahuteurs de la Muette de Portici en compétition pour le prix Nobel du plus grand Belge !...
Le pays a été poussé dans les cordes pendant 480 jours. Le roi allait jeter l’éponge. Et voilà que dans un dernier sursaut, le poids léger Di Roublardo a mis le poids lourd De Wever K.O. à la quinzième reprise !
Ouf, on a eu chaud.
Ce qui n’a pas empêché les agences de notation de nous descendre d’un cran à cause des banques qui n’ont pas profité du triomphe, enfin, il y a toujours des grincheux.
La gentry d’Uccle a senti le vent du boulet de la flamanditude. Le bel Armand n’en menait pas large. Recommencer à zéro dans une nouvelle république, c’est dur à son âge. Il en tremble encore en boutonnant sa chemise le matin, avant de passer chez la manucure.
Et pas que lui, la bourgeoisie d’Anvers à Bouillon se posait la question en se faisant cirer les Weston par le petit personnel.
La grosse question : convenait-il – tout de suite - de transférer ce qui restait des fonds placés en Belgique à Guernesey ? La vague nationaliste flamande la plus bête du monde semblait ranimer le souvenir du rouleau compresseur russe de 14, qui mit l’uhlan dans le fossé, avant de se faire éparpiller par un homme plus petit encore que Roublardo, Lénine !
Quant au hardi peuple wallon, il n’en menait pas large jusqu’à loucher sur la France. Les lavandières s’épuisaient à frotter les pans de chemises souillés par le relâchement instinctif des sphincters dans les grandes peurs.
Rudy de la Motte s’emballait pour son roi, comme Eloi. En prévision de la république, mine-de- rien, juste avant la bonne nouvelle, il réservait encore un aller simple sur le Thalys.
Wouter Beke en érection prolongée ne parvenait plus à se dégager des profondeurs du Gros. Visiblement son priapisme flamingant avait besoin d’un seau d’eau glacée. Il fut lancé d’une main royale, sans doute de femme, à un moment où même Pascal Delwit n’y croyait plus.
On était sauvé !
Renonçant à tout prurit gauchiste, Eloi Di Roublardo retrouvait dans la gamme de son immense talent, la mélodie du bonheur, afin que les Sept pleurassent de joie en harmonie.
Le tour était joué. Les accords pliés, la dynastie pouvait procéder aux prémices préparatoires du futur règne.
Le vestibule nickel, plus rien n’empêche le suivant d’Albert, de répéter son rôle avant de gravir les marches au festival de la Brabançonne.
Eloi Di Roublardo chevauche en tête des sondages. Il promet au monde ébahi de peaufiner la suite plus rapidement. Le reliquat n’est pas grand-chose : la dette, la maladie et le chômage. Comme ça ne touche l’élite en rien, l’accord final et complet devrait pouvoir se boucler fin de semaine.
Les esprits chagrins, quasiment des malades mentaux, douteront de la qualité socialiste des accords. Les héros, de la table ronde qui se termine, sauront leur clouer le bec, comme une des figures de proue du PS le fit l’autre dimanche depuis sa propriété de Lasne.
Un an et demi sur BHV, trois jours fin de semaine pour s’occuper des citoyens, après ça qu’on vienne pas dire qu’Il s’occupe pas de nous !
Le populisme ne passera pas ! Le Gros et Maingain sont de la revue, les royalistes ont choisi l’autisme. La réplique la plus cinglante a toujours été de fermer sa gueule. Pendant plus d’un an, c’est ce qu’ils ont fait. C’est dire comme ils se sont bien entraînés, pour ne pas répondre aux provocations du Gros.

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Si les emmerdeurs ne connaissent rien en matière de nouveautés socialistes, c’est qu’ils n’ont pas évolués. L’acier reste à forger, nom de dieu ! La meilleure école, c’est la misère pense-t-on au parti. Un œil sur le PIB, une main sur le buser, le bonheur est à portée…
Le chef, dès qu’il sera intronisé Premier, se fera un plaisir de nous lire le mode d’emploi. Ce sera dans cinq ans, puisqu’on va faire coïncider les dates de toutes les élections afin de lessiver d’un coup les rancœurs qu’on accumule.
Pour tout renseignement complémentaire, nous aurons notre feuille d’impôt, de probables augmentation de la TVA et avec le miracle d’avoir nos braves Flamands à nos côtés, le sourire de l’auxiliaire du Jocond, depuis Lasne.
Les pointilleux et les soupçonneux pourront s’inscrire au PS afin de solliciter les avis de l’USC de leur quartier, sur le concours de pétanque au profit de la Saint-Nicolas des enfants de chômeurs.
Le conseil à suivre : il faut éteindre la lumière pour ne pas voir la misère noire. C’est aussi judicieux que de baiser sans capote une belle personne en discothèque, puisqu’il y a la trithérapie.
Ah ! on est bien parti…

9 octobre 2011

Centrisme et populisme.

Entré au « Centre de recherches Raymond Aron » en 1979, Marcel Gauchet y rencontra Jacques Julliard et quelques autres intellectuels dont les parcours politiques sont intéressants. Ils vont passer du Centre à la Gauche ; une gauche sur laquelle ils exerceront leur sens critique.
Marcel Gauchet a vu en France le clivage gauche/droite comme un leurre donnant une vision peu enviable de la démocratie aux citoyens. Cette dualité conflictuelle est trop simpliste pour être représentative de l’opinion. Il fallut inventer une proximité d’extrême droite et de centre droit pour la droite et de centre gauche et d’extrême gauche pour la gauche. Les choix ne se diversifièrent pas pour autant, puisque pour rallier le plus grand nombre, la droite eut besoin du centre-droit et la gauche du centre-gauche dans un consensus qui rabotait les différences et annulait les initiatives.
En Belgique, malgré ou à cause du foisonnement, les politiques ont perfectionné le système français, puisque pour qu’un gouvernement soit majoritaire, il faut rassembler presque tous les partis. Un gouvernement d’alternance comme en France serait impossible. La crise a débouché sur une solution multi étiquettes, pour une politique rigoureusement centriste. C’est d’autant plus curieux que personne ne s’en revendique. Nous voilà dans le fameux « compromis à la Belge », qui n’est rien d’autre que l’expression d’un parti qui n’existe pas.
Sauf que ce parti, qui n’existe pas, n’est rien moins que celui du conservatisme donnant raison au « bon sens bourgeois » par rapport à une gauche qui ne trouve plus le moyen de s’exprimer.

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L’accord BHV conclu, il est facile de dénoncer le populisme des partis de l’opposition pour le reste, puisqu’ils ne sont que deux : N-VA et Vlaams Belang, le FDF restant dans l’expectative d’une réconciliation avec le MR.
On croyait que le populisme consistait à flatter les bas instincts du peuple pour mieux lui ravir le pouvoir. Aujourd’hui, on assiste à une progression simultanée du populisme et de sa dénonciation.
En principe, le populisme est un mouvement anti-élites. Mais lorsque Charles Michel à propos des juges marocains de Bart De Wever dénonce le racisme de la N-VA, il dénonce une forme de populisme qu’il pratique tous les jours.
Le populisme est donc une rhétorique politique des travers dans lesquels on tombe soi-même. Si la démocratie, c’est la concurrence des démagogies, on postule que tous les partis sont démagogues et populistes.
Il faut donc que l’accusation préférée des démagogues s’exerce aussi sur un groupe de personnes, pour qu’ils n’en portent plus seuls la charge .
Les blogueurs vont jouer le rôle d’accusés. Ils le seront parce que la plupart utilisent la formule « tous pourris », laissant planer un soupçon général sur la classe politique.
Les maffias politico-économiques pourront se cacher à l’aise derrière l’honnêteté de quelques-uns, en faisant appel « au bon sens » de la population.
L’accusation de faire du populisme dans les blogs ne serait rien moins qu’une tentative de l’élite à s’auto-protéger.
Charles Michel ne serait ni raciste, ni populiste, puisqu’il désigne Bart De Wever, par son accusation.
Ainsi le site « Richard III » serait un site populiste par la volonté de son auteur de choisir la voie de l’irrespect. C’est parce que ce blog est insignifiant, que le pouvoir l’ignore.
En Belgique, seule une politique libérale, synonyme d’immobilisme, est encore possible ! En votant tous les cinq ans, plutôt que quatre dans les accords bientôt adoptés, c’est une année supplémentaire qu’on ajoute aux quatre autres à l’éloignement du citoyen de la chose publique.
Sous prétexte d’unification, on abonde dans le sens de citoyens qui pensent que les élections ne servent plus à grand-chose. Et si cette loi est votée, on aura ainsi une belle démonstration de ce qu’est le populisme de Di Rupo et des membres de son futur gouvernement.

8 octobre 2011

Gentrification du PS à Lasne.

Comme l’écrivit si bien Kenneth Galbraith « Pauvres et riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de manière périlleuse... Les problèmes résultant de cette coexistence, et particulièrement celui de la justification de la bonne fortune de quelques-uns face à la mauvaise fortune des autres, sont une préoccupation intellectuelle de tous les temps. Ils continuent de l’être aujourd’hui. »
Nous avons vu ces jours derniers, Laurette Onkelinx, depuis sa propriété de Lasne, se débarrasser de sa mauvaise conscience vis-à-vis des pauvres, en s’apprêtant quand même à approuver des mesures à l’encontre des chômeurs.
Nous n’arrivons plus à nous indigner dans un monde où il y a tant de sujets de le faire. Pourtant, à regarder de près la prospérité de beaucoup de gens, force est de constater qu’elle est souvent le résultat des efforts des plus pauvres. Cette propriété de Lasne de Laurette Onkelinx, appartenant à une personne qui a fait métier de la politique, n’est-elle pas le fruit des indemnités très libérales que lui ont octroyé tous les cotisants de base que nous sommes, en ce y compris les plus pauvres d’entre nous, ceux, justement, que pour faire son métier, Laurette Onkelinx s’apprête à étrangler ?
Ce que les Sept « sages » qui mettent Di Rupo en selle vont faire vis-à-vis des chômeurs, relève de cette préoccupation « morale » et de la posture qui donne bonne conscience, en restant soi-même dans le confort.
Deux moyens sont proposés par la gauche patricienne : la poubelle et le boulot (pour tout autant qu’il y en ait). Le premier moyen part grand favori. Il est de rendre de plus en plus précaire la vie d’une personne sans travail en diminuant voire en supprimant les indemnités. On assortira cette façon de mille bonnes/fausses raisons sur un chemin bordé d’accompagnateurs, d’apprentissages et de mises en condition. Ces mesures ne servent pas à grand-chose, mieux, elles coûtent plus que les indemnités que l’on récupère par la radiation des chômeurs non-collaborants. Le second, c’est de rendre le sourire et la délicatesse aux esclavagistes qui ont besoin de mains-d’œuvre, en même temps que des Steve Jobs créent des entreprises.
C’est dire comme les riches qui nous dirigent, après avoir bénéficié de nos largesses, manquent à ce point d’imagination, vu que c’est le premier moyen qui a la cote.
Il faut dire aussi l’hypocrisie de rayer du marché du travail un chômeur de longue durée quand le taux de chômage est de 15 % en moyenne et de bien davantage dans certaines régions.
Et justement ce fort taux de chômage permet aux esclavagistes de tasser les rémunérations et d’augmenter les pressions sur le rendement. Si bien que certaines âmes fières préfèrent ne pas s’humilier davantage. Elles restent chez elles en regardant tomber la pluie et en se serrant la ceinture, la même pluie, du reste, que Laurette Onkelinx contemple derrière les doubles vitrages de sa propriété payée par la Communauté à Lasne.
Sauf, me direz-vous, que cette dernière « travaille » au point de passer des nuits, penchée sur ses dossiers et que l’autre ne fiche rien.
C’est là qu’on voit bien que le mot travail est bien trop vague pour qualifier des occupations différentes et qu’on ne peut pas préjuger a priori de l’utilité de l’une par rapport à l’autre, ni même des efforts et des qualités respectives.
On arriverait facilement à démontrer que l’activité de Laurette Onkelinx pourrait être bien plus préjudiciable à la société, que la contemplation innocente de la pluie de l’autre. Mais, cela nous entraînerait sur le chemin de la philosophie, alors que nous vivons dans une société marchande où, ce qui ne peut être évalué à un prix, ne vaut rien.
Bref les Sept ont bel et bien adopté la stratégie des libéraux au pouvoir.

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C’est en connaissance de cause que les socialistes auront ainsi montré leur impuissance en défendant une philosophie sociale qui n’est pas la leur, à savoir que les riches seraient plus entreprenants s’ils ne payaient pas d’impôts et les pauvres plus travailleurs s’ils étaient moins nourris aux frais des propriétaires de Lasne et d’ailleurs.
A quoi bon, dès lors, élever une protestation morale à des gens qui n’en ont pas ? Mieux, qui sont assurés d’avoir raison, en croyant qu’ils sont, eux-seuls, les détenteurs de cette morale au nom de laquelle il est devenu vain de protester !

7 octobre 2011

Un programme convenu.

Di Rupo en apnée à découvert sous l’île flottante un gouffre de dix milliards d’euros. Toutes les pelleteuses pour boucher le trou n’y suffiront pas. Il va falloir aller dans les poches du public le plus populaire. C’est peut-être le moment de reparler de la taxe Tobin (imposition des transactions financières).
Nos vieilles chaisières du parti, trop sociaux-démocrates orthodoxes n’en veulent pas. Pour avoir une idée de leur point d’ancrage, elles se situent à la droite du parti de Charles Michel.
Du reste, cette taxe Tobin ne fait pas non plus l’unanimité parmi les socialistes français candidats au scrutin interne pour affronter Sarkozy à la présidentielle.
Ségolène Royal et Martine Aubry cherche le consensus, François Hollande pointe le temps perdu à convaincre nos voisins britanniques, Arnaud Montebourg veut relever la taxation, Manuel Valls préfère se démarquer sur d'autres sujets. Il prône notamment une taxe sur les rentes et une "TVA sociale.
C’est dans ce grand moment d’incertitude, face à la crise de 2008 qui n’a pas fini de tarauder le bois des consciences ultralibérales, que Barroso, président de la Commission européenne, va proposer au Conseil européen un projet de directive sur la taxation des transactions financières.
Quelle mouche a piqué ce vieux réactionnaire portugais ?
Serait-il plus à gauche qu’Eloi Di Roublardo ?
Pourquoi pas, après tout, quand on voit toutes les contorsions que le président du PS fait devant nous pour sauver la monarchie et l’idée que l’on se faisait déjà de la Belgique sous Léopold 1er. Même si le rôle linguistique est inversé suite à la déchéance du citoyen parlant le français autour de Bruxelles, ce sont toujours les mêmes notables et le même cirque.
Il y a dix ans, la taxe Tobin aurait fait rugir de plaisir les altermondialistes naissant. Aujourd'hui, depuis les milliards brassés devant nous et qui partent en fumée, le déficit de la Grèce et les banques, la taxe Tobin, c'est trop peu et trop tard.
La proposition Barroso, même si le taux proposé de 0,01 % est dérisoire, serait toujours ça de repris « sur les ennemis du peuple ». La proposition est malheureusement limitée par l'exclusion de la taxation des transactions sur le marché des changes (monnaies). Ce marché pèse 4 000 milliards de dollars par jour ! Ce marché purement spéculatif n’apporte rien aux populations. Il permet seulement à ceux qui ont des paquets de fric à le faire fructifier sur les différences de change.

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Alors, bon, depuis que Warren Buffet a lancé l’idée de taxer les riches, elle est entrée dans le cerveau d’Etienne Davignon par le tuyau de sa pipe. Montebourg a raison, taxons-les et abandonnons l’idée de Tobin, qui du reste, n’en était plus fier du tout dix ans plus tard.
En Belgique, on rechigne sur la proposition Barroso, Roublardo n’a pas attrapé les mouches du CD&V et du VLD avec des propositions révolutionnaires sur les finances publiques. Ils en sont toujours à penser que la croissance et la rigueur sont compatibles !
Toute l’astuce consistera à sacrifier les salariés, les malades et les vieux, en douceur… et profondeur, chantait Adamo. La taxe Tobin serait remplacée par la taxe Davignon, en quelque sorte. Pourquoi pas le 0,01 % en plus sur les déclarations d’impôt des riches, tant qu’on y est, sans toucher au patrimoine, bien entendu.
Barroso a inventé la nouvelle loi Tobin pour mieux justifier auprès des opinions publiques le dégraissage généralisé des travailleurs par l'austérité, avec son cortège de politiques injustes. C’est du Roublardo à l’échelle de l’Europe.
La fonction sociale de l’Etat est fortement attaquée partout, au moment où une recapitalisation de Dexia par les fonds publics est annoncée. Après le succès des accords sur BHV, les Sept vont plancher sur les moyens d'éviter une nouvelle indignation, si un deuxième sauvetage des banques qui va bien au-delà de Dexia, est rendu nécessaire.
Quand le citoyen d’honneur de San Valentino aura fait ses trois petits tours de parade dans son costume de premier ministre, la fête sera finie. Peut-être que la grogne des francophones de la périphérie coïncidera avec celle des travailleurs ?
La socialisation du secteur bancaire et sa mise sous contrôle, ne se feraient que sous la pression de la rue, et comme le citoyen n’est pas prêt... qu’il paie !

6 octobre 2011

Dexia : et d’une !

La dette souveraine ou la souveraine connerie, les premiers ministres peuvent y atteindre des sommets.
Les politiques ont tort de se surestimer par rapport au reste de la population. On a hissé Jean-Luc Dehaene sur un piédestal. Mieux, il s’y est mis tout seul. Il s’est fait la réputation d’un premier ministre extraordinaire et d’un démineur hors-pair, aidé par les gazettes et ceux qui reniflent les bonnes pistes à suivre.
Dehaene, contorsionniste et âpre au gain ? La suite n’est pas triste.
Chef de gouvernement, il n’a résolu aucun des maux dont souffre la Belgique. Usé par le pouvoir, vétéran du CD&V, on a récompensé son talent en le bombardant président du conseil d'administration de Dexia.
Entre-temps, Albert qui n’en rate aucune, avait fait de sa rondeur un ministre d’Etat.
A l’époque, le club très fermé des « grands » de la politique s’était rassuré. Il fallait sauver le soldat Jean-Luc. L’esprit de corps et l’ancienneté tenant lieu de savoir faire et de référence, le CD&V sans faille, fut fait banquier.
Jusqu’à mardi passé, personne n’entendit plus parler de lui. Il ramassait son pognon en fermant sa gueule. On voulait croire de cette manière qu’il était moins con qu’on ne pensait et que la planque bien juteuse allait faire de lui, dans peu de temps, un retraité dont les héritiers le rêveraient en victime d’arrêt cardiaque, comme d’un instant de pur bonheur.
Et puis, il y a le communiqué Dexia de mardi.
On a tout de suite senti « la patte » de l’Homme d’Etat.
Dexia, dans une tourmente permanente depuis trois ans, publie un communiqué de presse d’une rare insignifiance, les ministres français et belge des finances s’en émeuvent, les gogos épargnants se prennent la tête, c’est du Dehaene tout craché, du pseudo intellectualisme pour lecteurs de Ciné Revue.
Quoi de plus naturel puisqu’il a été premier ministre, prince du compromis, champion du parler-pour-ne-rien-dire. Sauf qu’on n’amuse plus le tapis quand les clients risquent d’y laisser leurs grisbis. Dehaene n’était qu’un parolier (pas très bon bilingue comme il se doit) pour un film de propagande électorale.
Le fric à la banque, c’est du sérieux. Que Jean-Luc ait fait n’importe quoi comme premier ministre, le Belge est habitué ; mais, que le même fasse perde de l’oseille, le client lui arracherait bien les couilles avec les dents. Il est comme ça le Belge. Sa vocation, ce n’est pas le bien des autres, c’est son bien derrière une porte blindée.
Pendant qu’on lisait que Dexia allait aviser et qu’on n’avait rien à craindre, l’action chutait de plus de 20%.

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Du coup revoilà Didier Reynders, comme en 2009, sur la brèche en sauveteur de banques avec l’argent des contribuables et de rappeler que les clients de Dexia bénéficient de la garantie de 100.000 euros… dame, avec - 20% en Bourse, soit 584 millions d'euros de capitalisation boursière partie en fumée, le petit discours du démineur n’a plus de sens.
Cependant, rien n’est sûr qu’on va s’arrêter à Dexia, Christine Lagarde du FMI n'exclut pas une récession au niveau mondial en 2012. Voilà longtemps que les meilleurs économistes – dont le pouvoir se fout - disent la même chose depuis 2009.
D’accord, ce sont les banques les plus mal embringuées dans des dettes souveraines, comme celles de la Grèce, qui dévisseront les premières, Dexia en tête de gondole. Mais si le jeu de domino s’enclenchait, Reynders et Baroin ne pourraient pas éteindre partout l’incendie.
Résidus de la crise des subprimes ou crise actuelle autour de la dette souveraine ?
On voit par là que les réformes des banques à la sortie de 2009 et des grands discours sur les assainissements nécessaires qui ont suivi, n’ont débouché sur rien, sinon que les faillis sont restés en place et ont scandaleusement augmenté leurs salaires.
Dehaene chargé du redressement de Dexia a échoué dans la mission qui lui avait été confiée.
Après avoir franchi l’obstacle communautaire, justement Elio Di Rupo va se lancer sur le budget et la dette. Il s’agira de trouver dix milliards. Aura-t-il l’audace de disposer d’une partie de cet argent pour sauver une deuxième fois le système bancaire ?
Est-ce qu’il va tenir le même langage aux chômeurs et aux vieux sur lesquels la bête va prélever une partie du sang neuf dont elle a besoin et en même temps ouvrir des écluses financières à la crapulerie des systèmes financiers, sous prétexte de préserver l’emploi des milliers d’employés de banque qui n’en peuvent ?
Un ouvrier qui n’honore pas ses dettes, un petit artisan en faillite, les huissiers saisissent leurs meubles et les mettent sur la paille. Le cran au-dessus, c’est moins sûr. Plus haut encore, c’est l’impunité complète. Dehaene peut dormir sans cauchemar. Si Dexia disparaît, on pourra toujours lui trouver autre chose.
N’a-t-il pas été premier ministre ?
Si ça se trouve, les banques qui auront besoin d’un démineur ne manqueront pas dans l’avenir d’avoir recours à lui. Dehaene a encore de belles années derrière les distributeurs de billets, à se moquer du monde.

5 octobre 2011

De Wever, l’ami Frite.

De "Tijd" a coincé Bart De Wever, le coach de la N-VA, entre deux portes.
On a lancé la semaine dernière un bouteillon le concernant. Il se serait tu volontairement, grâce aux accords qu’il aurait trouvé « pas trop mauvais » sur la scission de BHV. A lire le compte-rendu du « Tijd », il est prématuré de penser que le Gros s’est assagi.
Bart, très en informe, malgré les rumeurs, estime que "les Flamands se sont fait rouler" dans la négociation. "…la Flandre perdra 2,2 milliards d’euros par an, soit un "appauvrissement massif de la population flamande".
Ah ! les calculs, ils ne font mal que lorsqu’ils s’obstinent à faire carrière dans les reins. Sur le papier, ils ne veulent rien dire, puisque les experts, sortis des mêmes universités, quand ils ne sortent pas des mêmes partis, ne sont jamais d’accord !
Il faudra qu’on en vienne à donner la parole à un cabinet d’experts, assermentés apolitiques, pour chaque estimation rendue publique !
Ainsi par exemple, les sous à trouver pour boucler le budget, c’est 5, 7 ou 10 milliards ?
Pour en revenir à l’interview du Gros, celui-ci prétend que Di Rupo a rédigé sa note avec l’intention d’éjecter la N-VA.
C’est un raisonnement accablant… pour De Wever ! Comment n’a-t-il pas vu que depuis un an et demi « …les francophones ont joué au poker menteur. C’est une occasion historique qui a été gaspillée. » A table on se fichait de lui, on pouffait sous cape, à peine le dos tourné, les autres étaient morts de rire, et lui ne voyait rien ! Mais, c’est le pire homme politique que la Flandre ait jamais vu ! A côté de Bart, Etienne Adolf Shouppe est un as du flair.
Dans l’interview, Bart ne veut pas voir que si les propositions de la N-VA avaient été prises au sérieux, il aurait dû soulever des objections sur la pertinence de ses propres propositions, puisque sa politique était de gagner du temps, ce qui, pour quelqu’un qui fait des citations latines à longueur de journée, n’est pas aimable pour Tacite et Virgile.
Et pourquoi aurions-nous peur des élections qui auraient peut-être vu les partis flamands séparatistes obtenir la majorité ? Ainsi, nous aurions été obligés de mettre de côté notre couardise naturelle et envisager sérieusement un plan B, bien meilleur pour la Wallonie dans la situation présente.
De Wever, toujours au « Tijd », explique qu’un gouvernement fédéral sans majorité flamande ne dispose d’aucune légitimité. "Ce serait inacceptable. Si Di Rupo se lance sans majorité flamande, je ne l’appellerai jamais Premier. Il restera pour moi simplement Monsieur Di Rupo."
J’avoue ne pas comprendre. A moins que pour Bart, une vraie majorité flamande soit un agglomérat autour de la N-VA ?
C’est dommage pour le pays, mais Bart voulait démontrer, avant tout, que son parti n’est pas qu’un parti communautaire. Pour lui, la N-VA est un parti complet qui a des idées sur tout : la justice, la politique d’immigration et le socio-économique. Un exemple : la N-VA est contre la taxe du gras dans l’alimentation, proposée au Danemark. C’est-y pas être compétent partout ?

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Bart parle de la politique de rigueur comme si elle n’était pas pour lui. Il remonte à l’an 2000, quand le chancelier Gerhard Schröder (un socialiste) assainit la sécurité sociale et maintint les salaires sous contrôle.
Bart n’a pas créé un parti de droite, il s’en défend "En Flandre, on se fait vite taxer de néo-libéral. Lorsque vous voulez reproduire les réformes instaurées par une coalition rouge-verte en Allemagne, vous vous retrouvez avec l’étiquette de néo-libéral."
Donc, Bart est socialiste. Pour la première fois, je suis d’accord avec lui. Mais, un socialiste social-démocrate, ce qui change tout. On se demande même pourquoi il ne s’entend pas avec Di Rupo ? Il est vrai qu’ils n’ont pas levé les volets ensemble de la maison du social. Je devrais revenir sur ce que j’écrivais précédemment. Il se pourrait bien que les deux hommes s’accordassent comme compères sur le social. Un accord amical aurait pu passer comme une lettre à la poste dans les accords ! On a raté quelque chose…
On sent bien dans l’interview passé au « Tijd » que ce qui tracasse vraiment Bart, c’est lui. Son avenir, ce qu’il va faire, restera-t-il au gouvernement flamand si un gouvernement fédéral est formé sans lui, etc… "Nous allons vers un moment précaire (sic). Il s’agira alors de se regarder droit dans les yeux et de voir comment les choses devront se poursuivre."
Ce qui le tracasse vraiment, "C’est évidemment le rêve de tout citoyen anversois. » maïeur d’Anvers ! Se faire photographier à l’Hôtel de Ville sous une reproduction du portrait de Rubens, il en rêve. Délicat, il ne veut pas tailler des croupières au maïeur actuel Patrick Janssens. Il attendra sagement l’année prochaine. Le hic, est de savoir s’il y aura encore une Belgique pour l’élire à Anvers ? Certes en pleine compote régionalisée au point que la Flandre devienne un pays, il faudra toujours des chefs aux communautés urbaines, mais pas avant de reprendre tout à zéro pour en faire une Constitution flamande. D’ici la parution de la nouvelle donne, Patrick Janssens pourrait faire l’intérim longtemps, un peu à la Leterme. Le Gros, y a-t-il pensé ?

4 octobre 2011

Onkelinx agricole.

Dans sa maison de campagne de Lasne, Laurette Onkelinx a offert aux journalistes du « Soir » une méditation sur ses propres contradictions et celles de son parti, dont elle deviendra bientôt la présidente (Si Di Rupo endosse la défroque de Leterme).
La ministre a beaucoup de soucis à se faire pour la suite, non plus avec les Flamands, mais avec les Wallons qu’ils votent ou ne votent pas socialiste.
Comment concilier la rigueur et la justice, quand on est dans un parti qui a opté pour une économie libérale de marché ? Sinon en se défaussant sur la masse des salariés !
Quand on a perdu l’estime des gens qui travaillent dur et vivent mal, comment leur faire admettre qu’il leur faut contribuer plus que les autres par l’effet de masse, au redressement d’un système libéral qui fait la part belle aux riches ?
On a déjà la réponse. Les accords sociaux se feront donnant/donnant.
Laurette Onkelinx parle du « donnant » de son parti. « On devra bien accepter la maîtrise dans les soins de santé, ou la réforme du chômage. Pour le chômage, je ne suis pas favorable à la limitation des allocations dans le temps, c'est la pauvreté assurée à terme mais, oui, on peut être plus sévères sur la législation générale ; bien sûr si, en même temps, on travaille au « suivi » du chômeur vers l'emploi. »
Une petite erreur de la dame du PS, ce n’est pas « la pauvreté à terme », être chômeur, comme être pensionné, du reste, c’est déjà la pauvreté immédiate.
Si elle n’est pas favorable à la limitation des allocations de chômage, ce n’est pas pour autant que cela ne se fera pas. Matériellement elle votera pour, mais moralement, elle sera contre, si vous voyez ce que je veux dire.
Vous avez saisi la politique du PS. « Ce n’est pas de notre faute, si nous en sommes arrivés là ».
Qu’est-ce que les gens qui souffrent déjà de la situation actuelle diront, quand ils sauront que les nouvelles restrictions qui les accablent n’ont pas été voulues par le PS ? Mais, ils s’en fichent de savoir qui est de cœur avec eux et contre de fait, quand ils recevront leur fiche de paie ou quand ils paieront plus de TVA sur ce qu’ils achètent pour se nourrir.
En entrant dans le système libéral, le parti socialiste a collaboré à une économie dont il ignorait qu’elle allait être défavorable à ce point aux salariés. Maintenant le parti le sait. Les dirigeants du PS n’ont pas le courage de revenir en arrière… N’est pas Montebourg ou Mélenchon qui veut !
Le Parti a raté le tournant lorsque les dirigeants ont préféré à « la lutte des classes, la collaboration des classes ». Ils sont partis de la définition qu’avait donnée Marx, de la lutte des classes. C’est-à-dire qu’ils ont appliqué à une économie de marché, la définition d’un système communiste.
Les économistes Pareto et Weber en donnent une interprétation différente qui s’est révélée juste, malgré le siècle qui la sépare de la réalité d’aujourd’hui.
La lutte des classes suivant la théorie de Marx et la pratique de l’URSS jusque dans les années 80, n’était rien d’autre qu’une « variante » du système capitaliste, les élites sont celles d’un parti, d’un apparatchik, les producteurs dans la situation du prolétariat, sont les exploités. Qu’est-ce qui change ? Rien. Sinon que le caractère des liens entre la bureaucratie dictatoriale et les travailleurs est d’ordre religieux.
Le système libéral ne vaut guère mieux et est à peu près identique. Quand la liberté supposée de l’économie de marché aggrave les souffrances du peuple, les maîtres de l’économie globale s’autoprotègent par « la religion » du système libéral. C’est la diffusion propagandiste de son excellence par rapport au communisme, mettant ainsi sur le même pied le côté religieux de son aventure économique. C’est le discours non-rajeuni d’une Sabine Laruelle et approximativement le même que la fermière du week-end de Lasne.

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Pareto, davantage que Weber, admet la lutte des classes, mais en donnant à réfléchir sur une théorie différente du marxisme. La société ne tend pas à se diviser en deux classes, les divisions s’accentuent entre les bourgeois et les prolétaires. La société est fondée sur l’opposition entre les gouvernants et les gouvernés, faisant des premiers une « élite » ayant détourné à son seul usage le système électoral démocratique.
L’hétérogénéité sociale est irréductible et l’espoir d’une société sans classes n’a été historiquement perçu nulle part. Dans l’état actuel du capitalisme, cela ne pourrait se concevoir dans le futur, sauf si un superspéculateur poursuivant sa prise de poids, affichait encore plus d’insolence dans son pouvoir, le rendant partout illimité. La disproportion entre la multitude et sa gouvernance ferait du système une seule classe au travail, pour une élite oisive, ce qui serait une situation inédite. Ce n’est pas encore le cas, quoique cela soit dans un futur possible. Les matons et les flics d’une société à classe unique seraient des gens du peuple qui tirent sur le peuple. Ce serait par un retour saisissant de l’Histoire, les Versaillais tirant sur les ouvriers de la Commune de Paris en 1871.
Sans préjuger de l’évolution d’une mondialisation de l’économie de casino fondée sur les liquidités en-dehors de l’entreprenariat, puisque Pareto est mort en 1923, il avait prévu l’effondrement des valeurs humaines pour les valeurs financières, en annonçant la venue des élites violentes, avec l’expansion de la bureaucratie et la domination des clercs.
Ce dimanche dans son parc privé à Lasne, Laurette Onkelinx a fait aux journalistes du Soir la démonstration de l’impuissance d’un parti socialiste ne s’appuyant plus sur sa base revendicative, mais sur la faculté des gens de recevoir des coups, dans la résignation de ne pouvoir les rendre. C’est ça, la « non-lutte des classes ».

3 octobre 2011

Jacques Julliard.

Dans le grand désert des contents de tout quand rien ne change en apparence, les propagateurs du merveilleux laissent parfois percer, sans le vouloir, quelque inquiétude aux yeux du public, par exemple, quand le CAC 40 éternue et que le temps fraichit à l’indice de croissance. Il faut bien écrire quelque chose !
Rapidement l’alerte est donnée. Voilà qu’accourent les voltigeurs du pouvoir, ils s’émerveillent de l’avenir que nous réserve le mondialisme que nous ne comprenons pas.
En réalité, nous curons une fosse à purin gigantesque qui s’appelle « système capitaliste ». et au milieu des cacas gigantesques, nous ne voyons qu’un minuscule bren, vite couvert par des informations positives.
C’est ainsi qu’on répertorie et classe pour le grand public, ce qu’il doit lire des crises et surtout, ce qu’il faut en retenir.
Il y a dans Marianne, l’hebdomadaire français assez lu en Belgique, un éditorialiste dont je me demande si nous n’avons pas des ondes communes qui nous font penser de manière identique à propos de la crise que nous vivons.
C’est Jacques Julliard.
J’écris souvent quelque chose qu’il a écrit il y a un mois ou qu’il va écrire dans quinze jours. Ce n’est pas du plagiat, c’est une connivence d’esprit qui nous situe à peu près au même moment selon le déroulement de l’actualité.
Sans nous connaître, je lui laisse le mot de la fin sur les affaires françaises et il ne me contredit pas sur les affaires belges.
Son éditorial du numéro 747 de Marianne, est tout ce que j’aurais pu écrire sur le système qui, écrit-il, « est à bout de souffle » et comme je le comprends.
Pour le plaisir, je reproduis la phrase au centre de son éditorial, dans un pavé rouge « Le capitalisme actuel est un pur produit dopant qui ne peut accoucher que de surhommes ou de monstres, moyennant d’énormes déchets. »
Il y a en France et en Belgique beaucoup de gens qui pensent comme Jacques Julliard, sans les comparer à lui, ils ont acquis une réputation internationale dans les domaines qui concernent la société et l’économie. Ce courant d’idées à des lettres de noblesse et une pensée qui devrait faire qu’au moins on le respecte ; certains, en-dehors des sphères officielles, sont des références vivantes.
Il y a des philosophes, des économistes, des politologues, des hommes de science de disciplines diverses. Ils sont disponibles, prêts à dire ce qu’ils pensent si on le leur demandait.
Mais, on ne le leur demande jamais !

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Au moment le plus tragique, quand on sent qu’un pan de mur du capitalisme va s’effondrer sur les gens, à l’instant que tout être normalement constitué croit qu’il va périr et qu’il risque d’y rester, qu’est-ce qu’on entend ? Que voit-on ? Un loustic d’une banque sollicité par une créature d’information déclare que le NIKAI a pris un demi point et que Wall Street termine dans l’euphorie.
Comme s’il s’agissait encore de cela !
Je sais bien que c’est délibéré, que les radios et les télévisions se sont donné comme mot d’ordre de rassurer le public ; le tout est de savoir si cette médecine est bonne pour le malade et s’il n’a pas le droit d’assister à une confrontation des opinions, afin qu’il puisse faire la sienne.
Par les temps qui courent, il est de la plus haute importance que le public sorte de l’enfance dans laquelle on le maintient. Il est urgent qu’il se fasse à l’idée que c’est une question de vie ou de mort.
S’il ne bouffe pas le système, c’est le système qui va le bouffer !
Heureusement, il y a des magazines comme Marianne pour nous le faire savoir. Et des éditorialistes comme Julliard, pour nous le faire comprendre.

2 octobre 2011

Mercato d’août…

Albert Deux de Bonnemaison de la direction du Royal Club Frotté de Grandmonde a convoqué les journalistes au dernier Mercato d’août. La nouvelle a fait sensation : Eloi Di Roublardo et Didjé Reynders pourraient signer au club de Porto !
Par contre, aucune offre officielle pour Joëlle Milquet, alors que le sport féminin commence à faire de l’audimat. Signalons encore le gros transfert de l’avant-centre Leterme à l’OCDE de Paris, on parle d’un poste de réserve en attendant le départ du titulaire.
En annonçant sa nouvelle politique, Albert Deux de Bonnemaison a une chance de sauver son mandat d’administrateur le pied haut, d’un conseil d’administration qui a failli tomber dans les mains de Bart De Wever à la suite d’une hardie OPA.
Non, le club ne sera pas mis en faillite et gardera son numéro à l’Union Belge, un des plus anciens de la Fédération.
Eloi Di Roublardo et Didjé Reynders passeraient fin de semaine prochaine au Portugal, à moins que d’ici-là un retournement de situation ferait qu’Albert Deux de Bonnemaison revienne sur sa décision de changer l’équipe de fond en comble et redonnerait une chance à un football qui sur le papier des tables rondes pourrait faire recette.
Monsieur le margrave Jean-Mi des Verts-Mangés est tombé dans le panneau solaire, avec l’argent pour la confection des teeshirts aux couleurs nationales du club, son état est jugé stable et préoccupant.
Le Portugal offre beaucoup d’argent. Ce serait l’occasion pour le Royal Club de se renflouer, plutôt que d’augmenter le prix des billets.
Le carnet international est difficile. De nombreux spectateurs se sont détournés du Royal Club, les urnes n’arrangeraient rien. Par contre Di Roublardo et Reynders ont l’habitude des situations délicates, quoiqu’ils ne se soient jamais bien entendus sur le terrain.
C'est ce qu'a expliqué dans les vestiaires de Frotté de Grandmonde, Albert Deux de Bonnemaison à la conférence de presse improvisée.
A l’issue du cocktail, madame la Vice-présidente de Merteuil-Onglelisse déclara à la presse "Forcément, quand de bons éléments vous quittent, vous ne pouvez pas être heureux". Quelqu’un rappela la détermination de la Vice-présidente qui n’hésita pas un soir à donner de la joie à une équipe de football entière, parce qu’elle avait parié que son équipe l’emporterait sur Michel-Rive droite, un club établi dans la capitale depuis son fondateur Jean Goal, alors que les Rosés furent ce jour-là sévèrement battus !

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Le Royal Club Frotté de Grandmonde n’est pas pour autant épargné par les querelles de cour. Plus l’homme moderne connaît des choses, dit un soir mémorable le duc de Brabant-Sonneclair, plus il pose des questions pour l’instant sans réponse et qui sont à la fois la preuve de l’avancée de ses connaissances et la marque de son ignorance actuelle.
On parle aussi du rachat du club Anzhi Makhatchkala, par le manager De Wever qui revendrait ses parts en Belgique, depuis que la N-VA ne joue plus en première division.
Vladimir Poutine serait heureux de l’accueillir dans son staff local. Le Daghestan a toujours eu de belles femmes à la tête de la municipalité de Makhatchkala, une ville de 578 000 habitants, tous bilingues. A tout hasard, une datcha sur la mer Caspienne est mise à disposition de l’impétrant. Mais la Cour est hostile à un départ qui déforcerait les structures de son opposition, livrant l’entrée des stades à des hooligans incontrôlés.
"Moi au moins, je n'attends aucune offre concrète en provenance d'Anzhi Makhachkala », a ironisé un autre coach sur le départ, le baron Salvatore d’Avossouhaits de Tombelaneige, directeur « des vestiaires d’honneur de la reine », une association philanthropique remplaçant les Villages d’Affabula, qui n’eurent pas bonne presse, durant une longue période.
La cour ne peut pas promettre que d'ici la fin du Mercato politique, il n’y aurait plus aucun transfert. Ce n’est un secret pour personne qu’Albert Deux de Bonnemaison, cherche à remettre le Royal Club Frotté de Grandmonde à son fils aîné, le duc de Brabant-Sonneclair, en voyage en Corée du Nord où il étudie le quatre-quatre-deux-quatre, un nouveau foot à 14 joueurs, avant de passer aux îles Féroé pour un concert privé.
Nous ne poussons naturellement personne à signer, a déclaré Albert Deux de Bonnemaison à un cocktail au Zout, mais malgré les deadlines que nous avons fixés, nous ne sommes pas en mesure d'exclure une transaction permettant à Brabant-Sonneclair de prendre sa chaise à trône-cœur de président du Royal Club.
Comme on le voit le mois d’août a conservé sa pleine vitalité marchande, malgré un calendrier un peu vide et des offres de crise !
Le coach Rudy Demotte de la Ligue namuroise des dépendeurs d’andouilles s’est dit prêt à s’engager du côté de Mons, si Di Roublardo venait à quitter le club pour Lisbonne.
Quant au team Michel-Rive Droite, les supporters ont organisé un pot de l’amitié pour le départ de Didjé, un joueur qui n’a plus réalisé de bon score depuis trop longtemps, pas par manque de talent, mais parce qu’on ne lui passait plus la balle.

1 octobre 2011

Des négociateurs formidables.

We are all here on earth to help others. What I can't figure out is what the others are here for (1). Le poète Auden signifiait ainsi que nous sommes plein de bonne volonté pour les autres… pour autant qu’ils n’existent pas.
C’est exactement ce que pensent actuellement les Francophones qui suivent Elio Di Rupo dans sa définition du bon accord sur Bruxelles. Il suffit que les Francophones des six communes à facilité n’existent pas, pour que les Wallons soient pleinement solidaires dans l’enthousiasme affiché par les mandataires des partis.
Or, absorbé dans les territoires hostiles à leur langue, comme dans les Fourons, ils auront bientôt cessé d’exister.
C’est toute l’ambigüité du suffrage universel qui s’étale ici au grand jour.
Quels sont les électeurs qui ont donné un blanc-seing à ceux qui nous représentent autour de la table ronde ?
Outre un quarteron d’habitués qui gravitent auprès des négociateurs, experts du peaufiné traductible, spécialistes des questions juridiques et artistes capillaires à la coupe des lois de la majorité flamande, cela ne fait pas une centaine de personnes. Elles décident seules du sort de la Belgique.
Le pauvre Desmoulins qui se fit raccourcir par amitié pour Danton, avait pour devise « Pas de supérieurs ! ». Comment agréger dès lors des gens qui ne sont pas d’accord entre eux ? Cette centaine là de citoyens indépendamment de tous les autres, à qui on ne demande aucun avis, sont bel et bien d’accord. Grand bien leur fasse. Mais qu’ils se soient penchés sur nous pour nous communiquer leur enthousiasme sans que nous y soyons pour rien, est un des effets bizarres d’une démocratie dont le fonctionnement tourne autour de peu de monde.
C’est bien ainsi que Weber, cité par Aron, définit la politique : « La politique est caractérisée par la domination exercée par un ou quelques hommes sur d’autres hommes.
Et ce n’est pas tout. Après les accords d’estime et de cœur de ce quarteron de décideurs sur la condamnation du parler français en terre flamande, nous allons vivre, dans un nouvel enthousiasme des mêmes, les mesures économiques qui feront de la Belgique un modèle de redressement !

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Voulez-vous que je vous prédise comment ils vont procéder ?
Les bruits les plus alarmants vont courir sur l’état lamentable des finances et de l’endettement (ils courent déjà). La presse va se faire l’écho des mesures qui « n’ont que trop tardé » sur la sécu, le chômage, les pensions, les salaires, la TVA. Ceux à qui il n’est rien de plus doux que le moment où on leur fiche la paix, vont commencer à s’inquiéter. Le quarteron va parler d’un chiffre « cent » à prélever sur les masses salariales et sociales. La consternation durera le temps que le quarteron estimera suffisant pour mûrir dans les cervelles obsolescentes. Puis, les grands responsables se battront pour passer à la radio, les écrans, les gazettes. Ils déborderont d’enthousiasme afin d’annoncer la bonne nouvelle : le chiffre « cent » représentant le sacrifice à la grecque, grâce au socialisme ardent d’Elio et de Laurette, au sérieux de Charles et à la touche verte de Jean-Mi, ne sera plus que de « soixante ». Vous pensez, une diminution de « quarante » ! N’empêche qu’il faudra ramer pour rembourser les « soixante » aux banques qui nous ont fait confiance.
On voit bien qu’il est impossible de séparer l’économique du politique. Là encore, quelle est la part du citoyen dans les décisions ? Elle est infime. La raison est que le politique exige un agir économique, c’est-à-dire la possession ou la disposition des moyens nécessaires pour satisfaire des besoins.
La politique est donc l’ensemble des conduites humaines qui comportent la domination de l’homme par l’homme et ce sous tous les régimes qu’ils soient démocratiques ou autoritaires.
We are all here on earth to help others, certes, sauf que nous appartenons à une catégorie qui s’oblige à aider ceux qui ne nous aident jamais, sans en retirer plus qu’ils ne donnent.
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1. Nous sommes tous ici sur Terre pour aider les autres. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi les autres sont ici.