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Ô Lady Sabine Ô !...

Les sabinistes sont heureux. Sabine Laruelle a encore sévi chez Gadisseux et Maroy, ce dimanche 30 octobre. Les autres sont moins touchés par le phénomène. Mis à part les représentants des banques et des petites et moyennes entreprises, avec elle sur le plateau dans son costume bleu de MR, c’est difficile d’en placer une, sans qu’elle ne vous coupe la chique en deux.
L’audio-visuel est averti. Pour plomber une émission, il faut inviter Sabine.
On ne sait pas dans le poste qui invite qui. A voir la tête de Maroy, ce ne sont pas les duettistes qui y ont pensé.
Qui a envie de plomber la carrière de l’équipe de Mise au point à la RTBF ? Quel est le planqué vicieux ou le gros jaloux nauséabond qui souhaite reprendre le show politique ?
Sabine la bleue est d’autant plus redoutable que sa coupe de cheveux la rend plus femme et donc plus désirable.
Sabine transformée, c’est tout le MR qui va gagner des voix, pas sur le fond, ni sur le contenu du programme libéral, mais sur la forme. Encore eût-il fallu que dans une émission nouvelle, le décorateur et l’ensemblier du plateau l’exposassent sur une chaise de bar aux regards concupiscents des hordes désœuvrées du dimanche midi. Feu Howard Hughes eût hurlé au porte-voix « to le git », au lieu des deux comiques de service. Un metteur en scène devrait l’auditionner sur un plateau de danse, dans la tenue de Cyd Charisse claquettant avec Astaire.
Cette femme peut tout jouer, je le sens.
Je l’ai perçu physiquement quand un p’tit gars du PTB, égaré sur le plateau de notables, a contesté l’action de Didier Reynders, quelqu’un allant même jusqu’à qualifier Reynders de « ministre des fraudeurs » !
Sabine Laruelle s’est métamorphosée sur le champ en Lady Anne, de la pièce Richard III du grand Shakespeare, drame que je préfère, on s’en doute. Auparavant, elle avait coulé des regards langoureux à son voisin, modeste porte-parole peu entreprenant des petites et moyennes entreprises. L’exploit, c’est la rapidité des expressions sur un visage hyper mobile.
Les rideaux écarlates se sont levés sur une scène d’anthologie du répertoire, celle de la confrontation entre Richard et Lady Anne. Parcourant tous les états de l’âme humaine, les pleurs, les malédictions, l’affront, la résistance et l’abandon, le rôle est aujourd’hui considéré comme l’un des plus difficiles à interpréter de tout le répertoire shakespearien.
Sabine le tient bien. Mieux, elle incarne Lady Anne.
Sabine ce dimanche s’est adressée à l’ennemi qui versait du plomb fondu sur la tête de Didjé, absent pour cause de parlote à l’étranger où chacun apprécie sa photogénie. Elle l’a fait avec toute la fureur d’une tragédienne grecque. Reste la noblesse qu’elle n’a pas encore intégrée à son personnage. Si sa plastique est impeccable, son jeu de scène parfait, elle souffre encore d’avoir interprété jadis les harengères et surtout « madame Sans-gêne » du regretté Victorien Sardou qui fit les belles soirées du comité du MR, jadis rue de Naples.

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Quand elle se défera de ce défaut, une belle carrière s’ouvrira pour elle dans des reality shows. Sait-on jamais ? Si les Classes Moyennes ne requéraient plus son concours dans le gouvernement de Di Rupo, par exemple.
Encore que si le grand homme la veut, dans le sens figuré du terme, boute-en-train à sa future formation, Sabine pourra se servir de la scène qui voit Lady Anne succomber à Richard… par désespoir et par haine, et c’est ici que le jeu d’acteur, plus physique que psychologique se justifie.
On pourrait utilement lui rappeler que pour le baiser de Lady Anne à Richard, il est inutile de mettre la langue. Di Rupo n’apprécierait pas.
Pour en terminer avec ce dimanche de grande émotion artistique, nous ne pourrons que déplorer une toute petite redondance de notre vedette : Sabine répéta à trois reprises « on ne lutte pas assez contre la fraude sociale ». Heureusement, elle n’était pas sur le plateau concurrent de Vrebos qui avait eu la fichue idée d’inviter une chômeuse qui sut trouver des accents poignants pour décrire son calvaire. Sabine Laruelle, passant après la malheureuse, eût fait de l’anti propagande MR. Elle eût été uniquement odieuse.
Personnellement, je ne peux qu’applaudir l’artiste non seulement pour sa prestation et aussi, parce que n’ayant rien à dire d’une émission désespérément plate, j’aurais été obligé de parler de la fiscalisation, du système qui permet de coincer les fraudeurs et de celui qui leur permet de passer à travers les mailles d’un filet bien lâche, moyennant rémunération d’un bon avocat fiscaliste, corvée à laquelle j’échappe grâce à lady Bibine.
Taïaut sur le fraudeur social (100 millions par an) et indulgence pour la fraude en entreprise ou bancaire (peut-être cent milliards ?).
Rideau.

Commentaires

Vrai que Sabine est mieux qu'avant. C'est comme Hollande. C'est ça la politique. C'est de la triche. On s'en fiche.

Hilarant
Pas grand chose qui change, c'est todi les p'tits qu'on sprotche, comme vous le rappelez dans votre conclusion
Quoique, j'entends, deci delà, des bruits de révolte, qu'elle se méfie quand même un peu, cette élite politique, toujours à nous faire la leçon. Ils sont presque tous juristes, qu'ils n'oublient pas que tout ce qu'ils diront pourra être retenu contre eux ...

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