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… soudeur à l’arc et à l’autogène, de moins de 25 ans, avec haute qualification et aimant le danger, pour travailler sur la péniche « Antoine et Cléopâtre », Ile Monsin. S’adresser au ministère de l’emploi de la Région wallonne.

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J’en étais sûr ! L’ineffable duo Maroy et Gadisseux a repris stricto sensu dans Mise au point, les statistiques de l’agence de travail intérimaire Tempo-Tim sur le chômage et ce qu’en déduisent les Belges.
Dans une chronique du 20 octobre, j’avais exprimé tout ce que je pensais d’une projection statistique sur le chômage commandée par une société d’intérim.
Un minimum de méfiance pouvait quand même passer pour une forme honnête de journalisme, sinon et, à tout le moins, une petite enquête préliminaire s’imposait, ne serait-ce que pour affirmer ou infirmer la véracité des sondeurs.
C’était probablement trop demander aux « arbitres » auxquels on ne demande pas d’émettre un avis, mais d’écouter, sans broncher, la déconnade générale.
Nos deux animateurs auraient pu quand même s’interroger sur le travail commandé. Comment et par qui il a été effectué, les Régions qui ont été ciblées et les sélections qui ont été opérées pour obtenir une liste de sondés représentatifs.
Peut-être cela aurait été inutile, tant les invités se sont comportés comme le groupe auquel chacun appartenait. Les ministres ont parlé de bon sens et de mise en adéquation avec les recommandations européennes. Olivier Chastel a fait preuve de sa fougue habituelle pour débiter autant de sottises possibles. Les syndicalistes se sont indignés. L’écolo avec le socialiste ont pris à partie le sieur Timmermans de la FEB. Je ne dirai rien de la représentante d’Ecolo. Elle est tellement charmante et à mon goût, qu’elle me désarme. Un mot d’elle et je cours m’enrôler chez Jean-Mi !
Quand donc fera-t-on un jour une émission au cours de laquelle quelqu’un dira « Vous m’avez convaincu. Ce que je disais était parfaitement stupide. »
Pour une fois, le peuple convié, soit une chômeuse miraculeusement pêchée au bon endroit, a dit des choses sensées auxquelles personnes n’a osé répliquer. Sans doute parce qu’il n’y avait pas grand-chose à répliquer à une détresse exprimée avec la justesse de quelqu’un qui n’a plus rien à perdre.
Un seul regret, lorsque celle-ci a donné le montant de ses indemnités de chômage (1.080 €), elle aurait dû demander la réciprocité. Cela aurait été intéressant ce déballage. Combien gagne Thierry Bodson de la FGTB pour défendre ceux qui doivent vivre avec une somme qui les situe sur le fil de la pauvreté ? Et la grande gueule de Chastel, ministre fédéral, il se fait combien pour réclamer son contingent supplémentaire d’indigents ?
Il est vrai que même André Antoine (plus de 2 millions d’euros de subventions en infrastructures sportives pour la Province du Luxembourg), si on veut bien décrypter son sabir de grand professionnel, est bien d’accord avec Timmermans de la FEB, il faut moderniser le chômage comme le recommande l’Europe. C’est-à-dire qu’il faut pousser des chômeurs de longue durée dans les files des CPAS des grandes villes.
Le plus drôle c’est son hymne au progrès et à la diminution du nombre de chômeurs à la Région. Déjà qu’après 3 mois de chômage, on est marqué à la culotte par un coach. Un entraîneur d’Etat qui vous stimule, vous voit moralement en training vous entraîner ferme avant l’entrevue de la journée, deux pour les vraiment actifs, une le matin, l’autre l’aprem.
Antoine reluit de plaisir en l’annonçant : le chômage diminue en Wallonie, en ignorant les prépensions, les exclusions et ceux qui se sont radiés eux-mêmes en envoyant le patron s’aller faire foutre, ils sont encore deux cent mille !
Veut-il qu’il n’y en ait plus que 100.000 tout de suite ? C’est simple, si chaque chômeur avait son accompagnateur, du coup le nombre tomberait de moitié.
Alors, les dégressivités de 20 à 30 % et jusqu’à 450 € seulement par mois de revenus, loin en-dessous du seuil de pauvreté, pour les cohabitants après un an de chômage, qui dit mieux ?
On le voit bien à la tournure des débats, les libéraux veulent en découdre. Ils sont persuadés que les économies devraient débuter par ficher dans le caniveau des gens qui se tiennent encore à peine debout, ignorer les diplômés, y compris des universitaires, qui ne trouvent pas de boulot parce qu’il n’y en a pas, quoiqu’en disent ces messieurs de la FEB, et des sociétés d’Intérim.
Et s’il fallait suivre les ineffables et le cortège de pauvres cons de ce dimanche (à l’exception de l’écolo pour des raisons sentimentales et la chômeuse pour l’amour de la justice), on verrait l’universitaire accepter de son coach, le travail qu’un diplômé du secondaire pourrait faire et ce dernier, accepter l’emploi de flic ou de chauffeur de bus, et ainsi de suite, jusque madame Pipi qui perdrait son emploi au MAKRO, au profit d’un ouvrier de chaudronnerie sans grande qualification et sans travail.
Ainsi les hauts cursus finiraient par faire licencier une pauvre technicienne de surface non diplômée !
Belle mentalité !

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