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GRAPHORRHÉE

Lorsqu’il y a dix-neuf ans, en juin 2003, je décidai d’écrire des chroniques et d’ouvrir le Blog Richard3.com, je m’étais juré d’aborder honnêtement tous les sujets y compris ceux qui heurtent et qui opposent deux opinions irréductibles, le plus généralement la droite extrême et la gauche extrême.
C’est encore le cas aujourd’hui. Je ne me défilerai pas de ma résolution, dussé-je imiter Emmanuel Macron et m’écrier « Quoi qu’il en coûte ».
S’il y a bien un sujet, scabreux, difficile et sur lequel les opinions sont suffisamment tranchées pour qu’il n’y ait aucun dialogue possible, c’est bien celui de l’immigration !
Voilà, le mot est lâché, tant pis, je continue.
Si j’en appelle à un dialogue entre les parties, la sentence tombe immédiate « s’il veut concilier les extrêmes, c’est qu’il est centriste !... ». À vrai dire, cette affirmation n’a pas de sens, si j’en juge par les thèmes choisis sur ce blog depuis tant d’années.
Le chèvre-choutiste fait de la politique. Concilier ceux qui s’opposent dans le but de se faire une clientèle d’électeurs « raisonnables » sont des calculs de boutiquier. Apporter de l’eau au moulin d’une coterie, n’est pas mon fort. Ce qui n’empêche personne de trouver mauvais les engagements politiques de nos actuels maîtres d’œuvre au gouvernement, on dirait presque « comme d’habitude ».
En vérité, je me suis lancé à plusieurs reprises sur ce terrain miné, assez maladroitement, vais-je dire, ce qui me valut des injures des uns et des approbations des autres.
D’aucuns m’ont suspecté d’être un agent de Zemmour, un lecteur passionné du « Grand remplacement » le livre de Renaud Camus, le « Mein Kampf » du troisième millénaire. Enfin, j’eus droit pour les mêmes propos au qualificatif d’islamo-gauchiste, pour je ne sais quelle réflexion.
intolérable de certains lecteurs les nerfs à vif ! L’accusation de racisme vient tout naturellement après. Être qualifié de raciste par des racistes véritables qui vont jusqu’à déterminer mon racisme à la couleur de ma peau qui n’est pas la leur, c’est un comble !

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Est-ce que, pour une fois, tout le monde peut-être d’accord sur l’évidence que les lois et les règles communes doivent faire bon ménage avec la pratique et le bon sens ?
Ne pourrait-on enfin discuter sereinement sur l’hospitalité due aux opprimés, aux victimes de la guerre ou d’une dictature, qu’il faut intégralement maintenir telle quelle, tout en essayant d’élaborer parallèlement d’autres règles sinon d’autres lois, pour ce qui concerne les réfugiés économiques ?
Quant aux lois de la mer, si chères aux marins, est-ce possible d’en réécrire l’usage, sachant qu’un morutier s’en va pêcher la morue d’abord, avant de recueillir éventuellement des humains en mauvaise posture en perdition sur leur caoutchouc et donc se demander si les bateaux humanitaires qui font un travail admirable en méditerranée mais spécifiquement de secourir les gens, n’auraient pas droit à un autre statut que celui du morutier ? N’y a-t-il pas là deux fonctions différentes ?
Sans aborder d’autres sujets aussi brûlants, tels ceux qui traitent de la culture et du multiculturalisme, du manque d’organisation sociale et sanitaire pour accueillir dans de bonnes conditions les nouveaux venus auxquels est accordé le statut de réfugié et enfin quid du sort des clandestins ?
Comment parler de ces problèmes graves derrière lesquels des milliers de personnes risquent l’exclusion sociale, voire la mort, sans soulever des anathèmes et se faire traiter de noms d’oiseaux ?
Lorsqu’on aura trouvé des passerelles entre les extrêmes convictions, admirable serait d’établir la synthèse des résolutions, des règles et des lois plus appropriées aux situations de terrain que celles existant depuis le temps des bateaux à voile.
J’ai l’impression de lancer une bouteille à la mer avec dedans un petit message de paix et de compréhension qui n’a presque aucune chance d’être recueilli par un être humain ouvert et compatissant, mais par un furieux qui n’aura de cesse de la fracasser sur des récifs.
Je conjure ceux qui seront allés au bout de cette chronique de croire que mon intention n’était pas de les offenser.
Pour les autres, il y a des circonstances au cours desquelles le ridicule ne tue plus.
La fatalité n’existe pas. Elle est constituée de fautes individuelles. Si chacun pouvait reconnaître les siennes ce serait déjà bien.
Un dernier doute m’assaille. Aurais-je écrit l’homélie d’un curé ? « Paix aux hommes de bonne volonté », propos admirables mais qui n’ont jamais servi qu’à louer ceux qui l’ont un jour prononcée. Si c’est le cas, j’aurai donc usé de tous les genres dans ces chroniques. N’était-ce pas le but à leur départ ?

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