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31 mai 2021

L’envie.

Comme a écrit Auguste Detɶuf « Les économistes ont raison : le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent ».
Un membre de la caste supérieure, dit très superficiellement et sans avoir besoin de réfléchir beaucoup, « ce qui sépare ceux qui ont réussi de ceux qui n’ont pas réussi, c’est l’envie de ces derniers de remplacer les premiers et non pas l’inverse. »
Ainsi on pourrait croire la gauche jalouse des privilèges et non pas indignée, pillarde des biens d’autrui pour en jouir, et non pas allant au plus pressé pour soulager les plus pauvres. C’est-à-dire un État socialiste qui serait le nouveau propriétaire par l’expropriation de l’État libéral. Comme si un État de cette espèce ferait encore sa bible du néolibéralisme en torchant le cul des gens du CAC 40 !
Avant, il était courtois de placer au plus haut les vertus de son adversaire. Ce n’est plus le cas des blancs-becs de la mouvance libéralo-socialiste au pouvoir. Georges-Louis Bouchez consacre la moitié de ses discours à dire pis que prendre de la gauche. Sans le savoir, il trace un tableau assez juste de lui-même. Un arriviste est toujours envieux de celui qui est une marche au-dessus de la sienne. On inverse ses adversaires et on s’aperçoit que les plus enviés sont ceux de la famille Michel, à qui son discours contre la gauche pourrait s’appliquer parfaitement.
La gauche existe depuis que les hommes se sont convaincu qu’on ne peut pas vivre éternellement dans l’inégalité. Plus nombreux seront les gens du peuple qui se rendront compte de cela, plus l’État libéral sera menacé et près de passer la main.
Le désolant de la situation actuelle est que les maîtres du jeu et nous les valets par contrainte se croient dans un jeu du chat et de la souris. C’est-à-dire que les rôles ne peuvent pas être inversés tant la force reste au chat.

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Alors qu’il n’est pas question d’un jeu et qu’un million de souris auraient raison d’un chat.
Dans la réalité, nous sommes condamnés à accomplir des tâches qui ne peuvent satisfaire l’égoïsme et qui pourraient dans une autre société satisfaire un besoin de communauté. « Si je pêchais des thons non pour gagner ma vie, mais pour que des hommes occupés à terre puissent manger du thon, mon travail serait un plaisir. (Roland Dubillard)
C’est exactement ce qu’il est impossible que les maîtres actuels de cette société comprennent.
Il faut croire parallèlement que l’appel des sirènes du surmoi des gens riches ne peut attirer qu’une petite minorité, ceci afin de ne pas réduire leur fortune s’entend.
Ils auront beau faire, tout détruire, placer tous leurs contradicteurs hors d’état de nuire, il y aura toujours quelque part une petite musique qui parlera de fraternité et d’amour du prochain qui s’élèvera, ne serait-ce que d’un seul et sous n’importe quel dictateur.
C’est ce que ne comprendront jamais les puissants de cet État !
S’il faut en croire le Littré la légitimité et le droit ne sont jamais que ce qui caractérise un pouvoir. À prendre en charge la situation présente n’implique plus vraiment le peuple dans un État qui se détache de l’ébauche de la démocratie qu’il avait antérieurement.
Un ordre ancien qui tombe en ruine et un ordre nouveau qui se fonde, voilà qui redonnerait des couleurs à l’avenir.
Quand bien même les sondages placent la droite gagnante un peu partout en Europe, les faits horribles qui se préparent peuvent en quelques jours retourner l’opinion. Tout n’est pas joué et bien malin est celui qui pourrait dire avec certitude que les dés sont jetés.

30 mai 2021

L’inabordable sujet !

Tout ce qui touche à l’immigration, c’est de la dynamite. Les partis de droite en font leur miel. Les partis de gauche espèrent en retirer des nouveaux Belges venus de Tunis ou de Rabat jouer les infortunés proscrits politiques, à seule fin d’améliorer leur couscous. D’emblée le sujet casse l’opinion en deux camps irréconciliables. L’immigration, sujet hasardeux est avant tout casse-gueule, quand on fait de la politique. C’est le fromager de la droite, son « gagne-électeurs » qui s’oppose, avec cris et fureur, aux flux humain venant d’Afrique et, d’autre part, les apologues qui accueillent ce flux positivement « au service » des immigrés, avec la bénédiction d’une gauche torturée et repentante des crimes qui n’étaient pas les siens, mais des bourgeois corrompus.
On ne sort pas de ces clichés.
Résultat, il est quasiment impossible de discuter calmement de l’immigration, sans d’emblée montrer qu’on est contre, dans la frustration de n’être plus chacun chez soi, avec sa culture, ses mœurs, sa religion, voire son athéisme assumé ou que l’on est pour, en entrant dans le discours de l’humanité universelle, cette disposition venant rafraîchir la mémoire des internationales ouvrières.
Au risque de contredire Catherine Moureaux (PS) bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean depuis 2018, l'émergence d'un "écosystème islamiste" qui entretient "une logique de rupture avec la société globale et ses institutions" est réelle. Et cette logique de rupture s'infiltre partout, dans chaque recoin de vie, jusque dans la littérature pour enfants, les jouets confessionnels, les tenues vestimentaires, les solidarités de quartier. De quelque confession que l’on soit, dans certaines communes, nul ne peut y échapper.
On vit encore sous le charme de l’intégration réussie des Italiens et des Polonais des années cinquante, si parfaitement réussie qu’on croit rebaptiser comme s’il s’appelait Luigi, une ribambelle de Mohammed en Louis, eux bien décidés à se ramadaniser en abaya, des Marolles à Droixhe !

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D’où le livre prémonitoire de Houellebecq (Soumission) et les hauteurs de vue de Mediapart sur la souffrance humaine selon l’élégante formule de Sartre « Un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui » faisant des commensaux des malheureux de la planète qui apportent de l’exotisme à la grandeur d’âme du bourgeois philanthrope.
Cette observation de la transformation sociale des banlieues, permet d’avoir une opinion franche. Elle classe définitivement, dans le « séparatisme" ceux qui la font. Tant pis pour qui ne veut pas s'enfermer dans une identité islamique définie par les islamistes, n’importe quel ahuri se sent le droit de chasser de son « petit Liré » la horde des demandeurs du Mont Atlas. Tous biens ouverts à l’hospitalité chez eux, certes, mais en nombre limité et dans le respect des sept prières par jour et dans l’évaporation des femmes à son passage, otage éventuel valant son poids d’euros éventuellement.
Comment desserrer l'étreinte des islamistes dans certaines communes périphériques, afin de retrouver une pluralité locale ? Et l’on pense à Molenbeek et pas seulement. Ce sujet n’est ni de droite, ni de gauche, il est intemporel. Qui a envie de voir sa culture devenir pluriculturelle, c’est-à-dire simplifiée à l’extrême, vide de son essence, pour ressembler à s’y méprendre à une case de l’Oncle Tom, cent fois plus rudimentaire que celle d’Harriet Beecher Stowe.
Les chèvres-choutistes, comme Jack Land sont de moins en moins nombreux. L’assimilation pure et simple est une théorie qui a fait son temps.
Toutes les religions devraient être en train de s’éteindre, au nom de l’intelligence collective qui augmente dans des sociétés évoluées. S’il semble que cela soit vrai pour la religion catholique, par contre la musulmane fait des progrès et il semble que le courant est loin d’avoir atteint son apogée.
Les peuples d’Europe, plus ou moins contrariés dans leur croissance démographique devraient saisir leur parlement et ouvrir un débat sur la question.
On ne peut remettre à plus tard une question aussi actuelle sur la non-assimilation des islamistes et leur aisance avec laquelle pour le coran, ils ont le droit, que dis-je, le devoir de mentir à tout citoyen ne relevant pas de la foi en Allah.
On ne va tout de même pas transmettre les privilèges du clergé catholiques aux Imans. Et, pourquoi pas, transférer les richesses du clergé à ses concurrents, tant qu’on y est ?
Dans ce concert de klaxon, le mien est inaudible. Certains lecteurs vont prendre cet article pour celui d’un membre d’un ku Klux Klan en train de lyncher son semblable. D’autres, moins radicaux, penseront que c’est la réflexion de l’honnête homme.
Moi-même je ne sais pas ce que serait ma réaction à lire ce texte de la plume de quelqu’un d’autre. Peut-être un jour, je trouverais que c’est un sale type, raciste et tout, un autre jour, celui d’un citoyen paisible qui craint de se faire estourbir de par son athéisme grandissant, en interprétant la vie de Mahomet comme une vaste partie de sexe, de fric et de sang, et que ce farceur après s’être moqué des gens de son époque, ne parvienne encore à faire rire la nôtre, avant la nouvelle prise de Byzance, version 2021.
En attendant le dégel, on n’a pas fini de patiner sur le sujet.

29 mai 2021

C’est la faute à Jürgen !

Tandis que la gauche stérile gamberge, comme Michel Henrion, sur l’odyssée d’un militaire d’extrême droite qui mystifie tout le monde, l’acide des événements continue ses ravages dans cette démocratie, un volcan en réveil, que d’aucun croirait calme
Mais le PS à la table du gouvernement a autre chose à faire. Il est d’un affairisme sidérant sur les choses sans importance, espérant ainsi sans doute d’instinct qu’on ne s’apercevra pas de l’essentiel.
On se souvient avec émotion de la gauche européenne, son idéal de solidarité des ouvriers du monde entier se confrontaient à la réalité, parfois violente, des nationalités. Que reste-t-il de tout cela, des Fronts populaires, de l’aide à l’Espagne républicaine contre le fascisme, des réfugiés chiliens, de l’aventure castriste, des Premiers Mai de lutte !
Ce ne sont pas les ouvriers qui ont fichu le camp, mais le PS qui les a trahis !
À la lumière de la Crise du projet européen, on découvre un parti socialiste méconnaissable, sans réaction au retour des nationalismes, de la xénophobie et des fermetures de frontière.
Où sont tous les grands débats que la gauche a poursuivis durant près d’un siècle ?
Nous vivons une période d’intervalle qui touche à la crise de la démocratie. C’est étonnant que le PS ne s’aperçoive pas de l’étiolement du consensus qui prévaut de la « démocratie libérale ». Gambader derrières les commandos dans les campagnes à la poursuite de Jürgen Conings est le jeu de piste qui lui convient le mieux. Et si un rebondissement de cette cavale remonte jusqu’à la ministre de la défense, tant mieux, on aura un mini-scandale d’État. Comme les ministres ne démissionnent plus, les affaires se terminent en eau de boudin.
Depuis quelques années, le désir d’une démocratie réelle remet en cause le consensus dans lequel survivent les partis de gouvernement, d’où la question : crise de la démocratie ou crise de l’État ? Sans doute les deux, l’État s’étant couché depuis longtemps devant l’impératif sauvetage, sans cesse recommencé, de l’économie libérale. Sans être pythonisse, le prochain épisode sera l’inflation, le remède proposé : l’austérité, pardi !

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Ne serait-ce pas le rôle d’un parti socialiste faisant encore une certaine audience de montrer la résurgence d’un mouvement critique de l’État ? La révolte des Gilets Jaunes n’ouvrait-elle pas un débat de fond qui valait beaucoup plus que le dénigrement des cadres socialistes pour ce mouvement spontané. Nous avons été ébahis d’un tel aveuglement, nous le sommes encore !
Ce qui s’est joué durant les premiers mois de la crise du Coronavirus est un parfait révélateur de l’incompétence des responsables et de l’incurie de l’État. Les événements semblaient aller en faveur de l’intervention rapide : circulation du virus pour cause de mondialisation débridée, nécessité d’un contrôle aux frontières, appareil industriel national incapable de répondre à la demande de masques, filière pharmaceutique hors de portée, etc. Au lieu de cela, une sorte de panique s’était emparée de Maggie De Block. Vinrent ensuite des chapelets de mensonges.
C’était l’occasion pour le PS de mettre en discussion l’emploi de l’intérimaire Wilmès. Au lieu de quoi, toute cette période fut celle des calculs sur le grand retour du PS aux affaires fédérales au cours duquel le MR fut relativement épargné, au vu des collaborations futures.
On a même été à deux doigts de voir Paul Magnette premier ministre !
C’est clair le MR et le PS ne s’adressent jamais aux adversaires du dit-État, que sous forme de mépris ou d’invectives !
La démocratie se joue au cœur même de l’usine à gaz. Ce foutoir n’est-il pas « un rapport de force entre les classes sociales » (Jaurès). Pourtant, Henrion ne dira pas le contraire, inspiré par le PS : la lutte des classes n’existe plus ! Alors comment explique-t-il le comportement de Karine Lalieux qui tente au nom du PS de revaloriser les pensions les plus misérables, à seule fin de s’attirer les suffrages d’une classe sociale que le PS a perdue ?
L’État présuppose le citoyen, où en est le citoyen aujourd’hui ? On ne peut pas avoir une démocratie, s’il n’y a plus de démocrates, mais des individus justes intéressés par leur propre avenir financier, dans une société qui s’invente comme une entreprise du CAC 40 !
La peur gouverne l’opinion. La perte de revenu par la perte d’un emploi, déjà pas fameux, mais dans l’angoisse de ne pas en retrouver un autre, avec des syndicats réduits aux guichets de pointage et aux avocats abonnés au Prud’homme, le citoyen est entravé comme le cheval à la charrette sous le fouet du charretier.

28 mai 2021

Diplôme à la demande.

Un esprit indépendant, qui s’abstient de paraître, est un oiseau rare. Encore que dans cette catégorie, on classe volontiers le rentier, puisque ce type de bourgeois s’est démarqué de la basse-cour des coqs à la parade, par son autonomie financière. (Il va de soi que ce dernier n’est pas tout fait neutre.) Idem des journalistes, éditorialistes et commentateurs politiques, entrés dans la manche du pouvoir résolument libéral, engagés par la litote et l’oxymore en faveur du patron et du pouvoir confondus. Reste l’intellectuel retraité, pas encore gaga, autosuffisant par son acquis et une retraite décente.
C’est le seul juste.
Il n’a pas d’attache à un parti. Est indépendant et n’espère plus rien, ni honneur, ni consécration. Lui seul est complètement détaché de sa catégorie classée intello et pourtant plus du tout rassuré sur l’accomplissement d’une vie paisible et critique des retraités suivants.
Il voit bien que la proportion de la population qui fait des études supérieures augmente et que, par voie de conséquence, celle qui n’en fait pas, diminue.
Cela pourrait le réjouir. Cependant comme il est curieux, il a consulté les statistiques DEPP (Études et Statistiques – Ministère de l’Éducation Nationale – France). Il s’est aperçu que le niveau général est en baisse sensible ! Ces deux références : augmentation des universitaires et régression intellectuelle générale, sont contradictoires en apparence.
Sauf si l’on considère les programmes qui ont été adaptés à la baisse générale des esprits par ceux qui les font, afin de ne pas déchoir dans les échanges internationaux et ne pas passer pour une société d’ignares.
Attention, on parle ici de moyenne, ce qui ne supprime en rien les esprits fins et les Pic de la Mirandole des facultés.
Qui ne ressent un malaise à l’écoute des prétentieux de ce gouvernement, tous universitaires, en principe brillants et cultivés, en réalité à la fois balourds et orgueilleux comme des poux.

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Dévalorisées, diplômés incultes, à quoi servent encore les études universitaires de nos jours ?
S’il ne s’agit plus de développer l’esprit et d’acquérir des compétences, on se demande ce qu’on y fait. La réponse est simple, on s’y spécialise à fond. Avant aussi me direz-vous, n’est-ce pas là le but des études supérieures ? Sauf qu’avant, on ne considérait pas la spécialisation sous le même angle qu’aujourd’hui.
Toutes les disciplines passaient par la culture générale et sa critique. Chaque métier avait son temps consacré à la philosophie, à l’Histoire, à la culture.
Un exemple qui saute aux yeux : la médecine. Pourquoi la plupart des médecins (pas tous évidemment) ne connaissent plus rien ou pas grand-chose en-dehors de l’étude du corps ?
Parce qu’aujourd’hui il n’est plus demandé aux médecins de connaître le latin. On ne rédige plus des prescriptions dans la langue de Virgile.
Bon débarras disent les apprentis, qu’avions-nous besoin de cette langue morte ! Les médicaments viennent de laboratoires, le latin était bon pour la formule, on ne prescrit plus de préparation, les temps ont changé.
Mais, ce n’est pas pour cela que le latin était utile et que sa connaissance était un plus. Cette langue morte ouvrait sur la culture, même s’il s’agissait d’un monde disparu. Les médecins avaient, avec cette connaissance, une base de culture générale. Par le passé, nombre d’entre eux furent écrivains et philosophes.
Certains diplômes ne valent plus grand-chose. Qu’a-t-on besoin d’être cultivé quand on fait une école de commerce ou d’ingénieur ? Si l’on peut s’acheter son diplôme dans des universités privées comme celle de Lausanne, le titre ne veut plus rien dire. Le diplôme est devenu un élément de stratification sociale. Il procure des avantages financiers dans les barèmes d’entreprise. Il est devenu le sauf-conduit des partis politiques et ouvre la porte des hauts emplois d’administration. On voit l’état de la Belgique dans de pareilles mains ! L’appauvrissement culturel qu’on y ressent, dans les médias, la télé, les loisirs. Le genre de pays qu’ils nous ont fabriqué, d’une extrême complication, les créatures des partis partout dans des postes multipliés par dix pour traiter d’un seul sujet !
Penser que c’est le travail d’intellectuels, ce gâchis ? C’est à reconsidérer le statut.

27 mai 2021

Les chefs de l'ombre !

On connaît les grands chefs des partis ; à côté de leur bureau, un autre pouvoir donne le la. Il indique les tendances des capricieux cochons d’électeurs et montre le chemin de la réussite. Le bureau « d’à côté » fourmille de grands esprits à capacité universelle, des prodiges qui n’ont qu’une spécificité et qu’un devoir, donner le cap sans se poser en concurrents de ceux qu’ils conseillent.
C’est ainsi que le centre Jean Gol est administré par Axel Miller un « fils de » à l’esprit pénétrant et multiples comme un couteau suisse dit son papa, assisté de Daniel Bacquelaine, l’espion Chaufontainesque de GLB et le super cerveau Corentin de Salle, le Pic de la Mirandole, le pape caché du MR.
Cette chronique n’a pas pour objet de détailler les perles de cet aréopage de droite, mais plutôt de mettre en scène ceux de la gauche, suite à la chronique d’hier qui s’inquiétait de l’abandon des travailleurs par les socialistes français et belges.

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En effet, du petit chimiste montois en passant par Marcourt, à l’esprit si fin qu’on croit qu’il est ténu, à Paul Magnette, le prof tout terrain, aucun de ces tribuns de comptoir n’oserait passer outre l’avis des éminences de l’institut Émile Vandervelde, centre d’études du Parti socialiste belge et de coordination des activités du mouvement socialiste. Ce staff est installé, juste à côté du bureau du président du parti, c’est dire l’importance.
Thomas Dermine (2019-2020), puis Amaury Caprasse livrent aux têtes de gondole ci-dessus la manière de magner les foules comme le boulanger pétrit son pain. .
Le PS français tire le lait d’une nourrice à peu près semblable qui s’appelle Terra Nova, un think tank progressiste ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques « innovantes » en France et en Europe, lit-on sur son site.
Cette prédominance des cerveaux adjacents est ternie par la chute des PS, surtout le français ; car ces messieurs de la haute pensée socialisante sont les premiers responsables de l’abandon de la classe ouvrière pour les mirages du néolibéralisme.
Ces centres ont réussi l’impensable, briser le mythe fondateur du socialisme !
Bien avant André Cools pour la Belgique et Mitterrand pour la France, ils ont cru sentir le vent tourner par l’avènement d’une société des services, laissant aux peuples sous-développés le soin de se développer les bras dans l’huile jusqu’au coude de nos entreprises salissantes en exportation avancée. Ce genre de truc qu’un analphabète coréen ou qu’un trouduc chinois reprenait, nous pouvions filer d’une traite vers les cimes de l’intelligence artificielle.
Mais voilà que les Chinois, pas bêtes du tout sont en passe de devenir la première puissance économique mondiale et de nous prendre pour des gugusses avec une Europe d’opérette dont tout le monde se fout, y compris ceux que nous croyions nos bienfaiteurs, les Américains.
Le néolibéralisme, c’est de lui qu’on parle, n’avait que des cimes artificieuses, des décors de cinéma !
Ces Instituts conseilleurs ont poussé les élus à se tourner vers un électorat urbain débarrassé des salopettes, fait de diplômés comme eux, tous unifiés dans une gauche idéale ex-sartrienne du café de Flore, soudées par des valeurs culturelles.
Et voilà de Cools à la perle montoise, de Dominique Strauss-Kahn à François Hollande la plus belle casquette que l’on puisse imaginer grâce aux intellos friands d’idées neuves.
Car enfin, le doute n’est plus permis, le néolibéralisme est un four complet, qu’une seule semaine de Covid-19 a envoyé au tapis.
L’objectif qui était de dessiner une nouvelle majorité électorale en rupture avec les classes populaires s’est révélé une illusion. La population sans travail augmente et cette population est un réservoir d’électeurs en nombre considérable. Le côté belge de l’erreur n’est pas à l’ampleur des pertes françaises, les vieux militants socialistes pensent toujours être au mieux représentés malgré les lâchages et les abandons.
Aujourd’hui, la fascination de la société américaine continue à exercer son influence sur les comportements intellectuels de la gauche caviar.
Les deux partis socialistes sont imbriqués dans les nouvelles utopies, au point qu’ils croient encore qu’après l’épidémie tout va se relancer et que le néolibéralisme va repartir de plus belle, leur donnant raison d’avoir lâché les classes inférieures.
Sauf qu’en attendant le triomphe, ils sont en compétition avec le MR et les écolos à becqueter la même portion d’électeurs. Bonsoir la fringale à dépecer la bête à trois.
Le divorce est bel et bien consommé entre les gens des classes populaires et la chefferie dirigeante du PS.

26 mai 2021

Le PS à la lutte déclasse.

L’abandon de la classe ouvrière par le PS en France a vu l’éparpillement des voix sur d’autres partis de gauche, mais surtout beaucoup d’électeurs de gauche dégoûtés par ce lâche abandon sont venus grossir les rangs du parti de Marine Le Pen !
En Belgique, la situation n’est pas encore si extrême et si le PS perd des plumes, elles vont principalement au PTB, ce qui semble logique.
Les partis de refus du système à l’extrême droite sont infimes sous la houlette d’idiots et de fanfarons, donc la dérive est pour l’instant sans conséquence de ce côté. Il suffirait qu’un type médiatique et intelligent prenne la relève pour que la situation en Belgique soit à peu près comparable à celle de la France.
La déchéance du PS français ne vient pas de François Hollande, même si ce dernier loin de redresser la barque déjà fort délabrée, fit un trou dans la coque dans son quinquennat désastreux.
La perte de sens vient de loin. On sait que la décision d’abandonner la lutte des classes a déclenché une rupture dont la conséquence fut le quasi anéantissement de ce parti. En France on pourrait situer le désastre programmé en 1972 avec le slogan « Changer la vie » qui ne fit que changer le parti en un parti centriste.
La renonciation de la lutte des classes du PS belge est assez floue. Il n’y a pas de date précise. C’est probablement sous la présidence de Jos Van Eynde avant la séparation du parti en deux (Flamand et Wallon) avec André Cools, coprésidents, que ce changement de cap majeur a été décidé à la direction, le tout en catimini, sans congrès ni échange dans les sections.
Par la suite Guy Spitaels et Elio Di Rupo ont confirmé le changement de cap et officialisé le PS dans la mouvance centriste, toujours sans prise d’avis des militants.
Le tobogan vers les abîmes du PS français fut monté inconsciemment par François Hollande dès que sa déclaration des débuts « Mon ennemi, c’est la finance » fut convertie en une vaste pantalonnade d’où il ressortit que la Finance était la bienvenue.
Ces deux partis frères ont vraiment perdu le vote populaire en considérant l’austérité comme nécessaire, alors que la vie d’un ménage avec souvent un seul salaire était déjà limite.
Ils ont presque en même temps sali la belle histoire passée du socialisme en abandonnant les gens au milieu du gué, refaisant de l’ouvrier un nouveau damné de la terre, en regardant sans rien faire la vie sociale se dégrader sous les assauts des nouveautés du commerce et la dispersion des industries traditionnelles dans les pays à bas salaire.
Dame, ils ne pouvaient plus intervenir puisqu’ils avaient gagné le camp du néolibéralisme et qu’aux dernières nouvelles, ils y sont toujours, enfoncés jusqu’au cou dans des alliances qui les auraient fait frémir de rage il y a seulement cinquante ans.
Mais l’agonie du PS français est déjà fortement avancée, son frère belge n’est pas tout à fait moribond, son clientélisme effréné lui permet d’exister encore quelques temps. Il tient toujours la FGTB et la mutuelle bien en main. Tous les cadres de ses anciennes entités doivent nécessairement être affiliés du parti, certains même occupent des postes de confiance dans la direction du parti en cumul avec des responsabilités au syndicat et à la mutuelle.
Comment cette gauche-là, si représentative avant du militantisme ouvrier, a-t-elle pu tomber aussi bas, au point qu’aujourd’hui elle ne correspond plus du tout aux revendications du monde du travail ?

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Le traité de Maastricht, renforçant la bureaucratie de l’UE, réduisant à rien la souveraineté des électeurs fut l’ignominie de trop de François Mitterrand et, bien plus tard, d’Elio Di Rupo qui fit pendant en Belgique, pour que ce traité soit emballé vite fait et acquis.
Cela allait nous conduire à vingt ans de rigueur, relais garanti d’un gouvernement à l’autre parfois socialiste majoritaire, parfois MR quasiment pur jus.
On entendit alors du cabinet Maurois à sa chambre d’écho au siège du PS à Bruxelles un mot qui fit florès « désinflation compétitive ». Changer la vie pour conquérir le pouvoir et s’adapter au réel en baisant tout le monde pour l’exercer, voilà à peu près la philosophie de l’époque, pas si étrangère de celle d’aujourd’hui.
En 2002, Lionel Jospin perdra les élections sur son seul slogan « Mon projet n’est pas socialiste ». C’était à la fois « honnête » parce que c’était la vérité, mais irresponsable du point de vue électoral. Un socialiste de base ne peut évidemment pas voter pour quelqu’un qui ne se dit plus socialiste. Elio Di Rupo n’a pas eu cette honnêteté là, au contraire, il a promis tout ce que les gens voulaient, en sachant qu’ils n’obtiendraient rien de lui, déjà si imbriqué dans le libéralisme ambiant, sachant qu’il accepterait tous les compromis de son allié naturel le MR.

25 mai 2021

Foutaises et Éperons d’or (1).

Lorsque Georges-Louis Bouchez parle du programme libéral, comme d’un paradis futur, il entend la participation belge à la mondialisation « heureuse ». Il tait aux gens, ce que les théoriciens néolibéraux avouent dans leurs livres. Pour attirer la clientèle, le MR présente le même programme économique sous un jour trompeur. Il ne peut répéter comment il voit l’avenir dans les mêmes termes de Rougier à Hayek Les gens fuiraient. Il fait croire au social, alors qu’à la solution finale, le social et le respect de la nature sont inexistants. Pour Bouchez et les gens du MR, les peuples sont incapables de respecter les lois de la vie économique : la liberté d’entreprendre, la propriété, la concurrence, etc. Bouchez est un ennemi qui parle sous la bonhomie de l’ami, pour étourdir les gens.
Aussi, ces messieurs usent d’un langage de circonstance « adapté », avec une petite touche de cuistrerie puisée dans les galimatias des experts, des technocrates et des scientifiques.
Toute la communication officielle doit convaincre l’opinion publique idéalisée d’un régime démocratique, dans lequel nul ne doit prendre le pas sur l’expert qui sait mieux que tout le monde, ce qui est bon pour nous.
Le néolibéralisme disqualifie les masses et discrédite ce qui irait dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre, mais sans le dire ouvertement. Il est courant qu’il baptise de populisme tout ce dont il ne veut pas parler. Le mot, explicite en lui-même, se passe de commentaires.
Une caractéristique du néolibéralisme est sa plasticité, sa capacité à épouser des formes politiques aussi bien que des styles, manières de gouverner extrêmement diverses en trompe-l’œil et simagrées démocratiques.
Le démantèlement de l’État, un moment interrompu par la pandémie, va se poursuivre au nom du Néolibéralisme. On ne comprendrait pas le recul quasi universel des libertés dans le monde si on ne comprenait pas le lien privilégié que le néolibéralisme entretient avec les gouvernements de l’Union Européenne.

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Le néolibéralisme est porteur d’une violence contre la société du fait même qu’il est un projet politique de transformation de cette société qui ne suppose pas le consentement réfléchi des gens, quant aux buts et aux conséquences de cette transformation. À gauche, on assimile déjà le néolibéralisme au fascisme libéral.
La question pour les gouvernants est de savoir comment continuer à gouverner selon la même logique de transformation de la société et même de savoir comment la pousser plus loin, alors même qu’on voit de plus en plus clairement que les conséquences du néolibéralisme sont supportées par les fractions les plus pauvres et les plus vulnérables de la population, et aussi, par de larges fractions de ce qu’on appelle les classes moyennes, notamment celles qui ont besoin des mécanismes de redistribution sociale pour se maintenir à flot. Quoi de plus éclairant que l’aide apportée aux commerçants dans l’obligation de fermer boutique et l’argent que l’état leur apporte, parce que justement, nous ne sommes pas encore tout à fait dans une société néolibérale pure, l’épisode inattendu du virus a ralenti le processus et fait naître un début de conscience d’une catastrophe que ce serait d’un État dépourvu de toute aide à ses citoyens, un peu comme le fut l’Amérique avant Roosevelt.
Devant le danger néolibéral, que peut-on faire ? Quelle serait la politique en contre-feu idéal ? On devrait pouvoir opposer à la société de marché, une utopie alternative. En premier lieu, il faudrait retrouver le sens plein du mot « liberté », que le néolibéralisme veut réduire à sa signification strictement économique.
À cet égard revivifier le sens premier de la liberté entendue au sens de l’autonomie ou de l’autogouvernement, en opposition à la stratégie anti-égalitaire et antidémocratique du néolibéralisme.
Il s’agit d’être attentif à ne pas séparer l’exigence de liberté, d’une exigence d’égalité, que ce soit en terme de participation aux délibérations et de décisions politiques ou que ce soit en terme d’accès aux ressources et aux services collectifs.
Si la conjoncture actuelle est inquiétante, l’unique façon de ne pas s’enfermer dans l’abattement est de prendre au sérieux les luttes contemporaines sur des terrains où s’invente une autre logique que celle du néolibéralisme.
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1. Siège du MR.

23 mai 2021

Ah ! l’enseignement…

Nos cadors très au-dessus de nos alarmes ont une foi sans partage dans l’OCDE en matière d’enseignement. Et pour cause, c'est sur leurs indications que les fonctionnaires zélés de l’Union Européenne ont bâti une théorie sur l’enseignement, ses réussites et ses succès futurs.
Ils croient encore avec le jeune Bouchez (MR) que l’élément moteur de l’éducation, c’est l’investissement financier. Les philosophes le savent : le développement éducatif précède toujours le développement économique. Bien sûr, il y faut un investissement minimum, comme une crise économique peut aller de paire avec une régression éducative ; mais les sociétés qui réussissent le mieux, ne sont pas celles qui investissent le plus dans l’éducation.
Partout il y a une détermination à savoir lire et écrire. Le constat est sans appel, ce sont les pays qui laissent libre cours à l’esprit critique et à la curiosité de l’étudiant qui sont parmi les plus fournis en intelligences supérieures et notamment les Etats-Unis et le Japon, même si ce sont deux pays capitalistes, mais qui tolèrent la controverse. Certes tout cela dans une certaine hypocrisie, puisque l’étudiant communiste aura toutes les peines du monde à trouver du travail aux USA, s’il ne dissimule pas ses préférences. Mais il n’en sera pas tout autant exclu de la communauté intellectuelle.
En Belgique, nous vivons sous la domination d’un groupe libéral qui croit en la primauté économique partout.
La crise éducative que nous traversons va bien au-delà d’une crise économique et elle est bien plus préoccupante que l’évolution du commerce axée sur une décentralisation catastrophique pour l’industrie, du moins ce qu’il en reste.
L’éducation secondaire connaît une expansion sans précédent. Entre la décennie 60 et 2010, on passe d’environ 19 % d’élèves ayant réussi leurs « humanités » à près de 33 % !
La réalité est aussi dans d’autres statistiques. S’il y a plus de diplômés, c’est tout simplement parce que le niveau de la matière enseignée est descendu à un taux jamais atteint. Au point que le diplôme de l’anciennement moyen (après trois ans) de 1950 dépasserait en capacité éducative le niveau de l’étudiant ayant terminé avec succès six années de nos jours !
Par exemple, les compétences orthographiques dans le cadre d’une dictée de difficultés moyennes est de 10,6 de fautes diverses en 1985 et de 17,8 en 2015 !
Cela permet de se projeter dans l’avenir et de se faire une idée ce que sera l’état intellectuel des générations futures.

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Les vingt années qui séparent Paul Magnette de Georges-Louis Bouchez, donnent un avantage intellectuel au premier, a priori !
Cette augmentation des reçus est en contradiction avec la montée de l’illettrisme de jeunes qui savent aussi de moins en moins bien s’appliquer aux quatre opérations : addition, soustraction, multiplication, division.
Ces chiffres laissent à penser que l’enseignement supérieur est aussi atteint du même phénomène d’appauvrissement intellectuel, puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets.
L’afflux d’étudiants à l’université est dans les mêmes proportions 27 % en 2000 et 43,5 % en 2016.
Le déclin éducatif n’empêche pas les enfants d’apprendre de lire et à compter. Il y aura même, n’en doutons pas, de nouveaux génies créateurs faisant même oublier Mozart ou Einstein. Simplement, ils le feront dans l’ensemble un peu moins bien qu’auparavant.
On pouvait très bien en 1945 débuter une carrière de fonctionnaire avec trois années de secondaire. Aujourd’hui le collège ou l’athénée est insuffisant. Il faut être au minimum bachelier.
Ce que Lebon appelait l’intelligence des foules serait-elle en train de faire place aux foules sauvageonnes des banlieues ?
Un bref regard sur les programmes des télévisions suffit pour comprendre où on en est.

Le PS d’une rive à l’autre.

Pour en revenir à la chronique d’hier et l’intérêt qu’elle a suscité, le PS en niant la lutte des classes s’est trompé lourdement. Que ferait-il en cas de guerre civile entre le pouvoir et une partie de la population ?
La réponse est claire, le PS français y a déjà répondu. Paul Magnette ferait corps avec Georges-Louis Bouchez pour envoyer la police et peut-être l’armée « liquider la canaille » !
La conception d’un « État fort » selon Carl Schmitt et repris par les fondateurs du néolibéralisme, suppose que l’interventionnisme néolibéral puisse agir pour réaliser l’intégration complète de la société au marché. La police doit protéger le marché des demandes démocratiques de justice sociale. De fait, nous ne sommes plus en démocratie, ce qui semble ne déranger personne en haut-lieu.
L’erreur fatale du PS tient dans ce renoncement de la lutte des classes. Dans l’alternative d’une guerre civile, il aurait pu rester en retrait et devenir le parti du compromis. Aujourd’hui, il ne le peut plus, à moins d’un deuxième reniement, cette fois du néolibéralisme.
L’État fort qui se met en place à la faveur de l’épidémie, se conçoit comme un État au-dessus de la société et de la démocratie, et en aucun cas subordonné à elles. Il doit par tous les moyens empêcher les masses d’avoir prise sur l’économie. Il est donc étroitement lié à la « démophobie » néolibérale, cette peur des décisions du peuple.
Un des effets de la primauté du marché est visible dans la production des vaccins contre la Covid-19. Dans un premier temps, les peuples se sont mis d’accord pour en faire un bien de l’humanité. Les États pris de vitesse ont laissé croire à cette solidarité. C’était contraire aux lois du marché. Macron et les autres chefs de gouvernement se sont mis d’accord pour faire des dons de vaccins à l’Afrique, pour des centaines de millions de dollars que nous payerons et qui enrichiront davantage les laboratoires.
Ils n’ont pas dérogé, même à titre exceptionnel à la loi du marché !
Pour atteindre l’idéal du village mondial, les néolibéraux s’assignent le démantèlement de l’État social comme mission, le refus de céder sous la pression des intérêts sociaux, l’usage de la violence contre ceux qui portent atteinte au fonctionnement du marché et la mise en place de la dictature lorsque la survie de l’économie libre est menacée.
La mise en place d’un ordre juridique et institutionnel de garantie du marché et la violence d’État contre la démocratie et la société si nécessaires, sont les deux complémentarités qui dessinent les contours de l’État néolibéral.

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Les jobards qui votent pur libéral MR ou libéral tempéré PS, grâce à la bonne foi qu’ils perçoivent sur la belle gueule de Georges-Louis Bouchez, sont loin d’avoir compris ce que cela signifie comme dérive vers une autre société, genre Market-City mondial propre à hâter la fin des temps !
Ils ne savent pas, les malheureux ce qui les attend ! L’État fort ne se limite pas à la seule dimension juridique, il s’agit d’une structure du maintien de l’ordre politique et social, et donc plutôt un État policier qui place le droit privé au-dessus de tous les autres.
La police y jouera la fonction majeure de la préservation de l’ordre juridique du marché, avec la forme contre-insurrectionnelle qu’a prise la politique du maintien de l’ordre dans le traitement des Gilets jaunes, une super-police telle qu’elle est en formation discrète en France.
Avec la mise en diffusion claironnée des morts de policiers dans la presse, orchestrée par l’État, on assiste à la fabrication de nouveaux héros « Mort pour la France ».
On va vers la formation d’un droit contre-insurrectionnel qui se saisit des situations de guerre civile elles-mêmes activées par les gouvernements pour rendre illégale à l’avenir toute contestation. La justice belge en chienne de compagnie de la française n’y coupera pas. Par son côté placide, le Belge moyen est plus réceptif que le Français moyen des couleuvres à avaler des camorras du pouvoir.
Mais ces libéraux triomphants n’ont pas l’esprit tranquille. Le formidable bluff du monde village est tellement gros qu’ils redoutent une explosion de colère. C’est une peur panique des masses, si un jour elles s’avisaient de penser par elles-mêmes, de vouloir imposer des politiques et de fabriquer des institutions, qui leur seraient plus favorables et sur lesquelles elles exerceraient un contrôle.

22 mai 2021

Le PS français : barre à droite !

C’est une dérive du PS français qu’on pourrait cette fois qualifier d’extrême droite.
Qu’on en juge :
À la suite de la manif policière devant le Parlement, la police a réclamé de la justice un durcissement à l’égard des assassins de policiers, ainsi qu’un droit de regard sur les peines encourues avec leur suivi. Olivier Faure, secrétaire du PS français, parti frère du PS belge, en a remis une couche.
Non seulement il approuve la démarche policière, mais est d’accord sur le "droit de regard" des décisions de justice !
Le premier secrétaire du PS estime que la police doit pouvoir "suivre les délinquants dans leur parcours judiciaire et continuer à donner son avis", sur les peines prononcées des magistrats.
Quand la connerie se met au service d’un parti moribond, elle n’a plus de limite. Comment ce type ose-t-il encore parler aux noms des gens, c’est à se demander si c’est bien un socialiste qui parle. Comment ne voit-il pas, ce malheureux, que ce qu’il appelle de ses vœux s’appelle un État-policier !
Imagine-t-on un seul instant qu’avec une pareille loi, les flics qui ont cassé les Gilets Jaunes, éborgnés, maltraités, enfournés les manifestants dans des cellules des commissariats et permis plus de 800 condamnations à la prison ferme, agissant contre la colère populaire, puissent en plus jouer les conseillers de la justice et les superviseurs des prisons !
Franchement, Olivier Faure, secrétaire du PS est un malade mental. Tellement ringardiser à gauche, il espère survivre en imitant Marine Le Pen !

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Je suis intimement convaincu qu’en bon bourgeois de Mons, le président de l’exécutif régional wallon, Elio Di Rupo, approuve Olivier Faure.
Le côté rassurant vient des réactions des collègues parlementaires de Faure et pas que de la gauche et de l’extrême gauche, des LREM et des LR. C’est dire comme il a aboyé à tort.
C’est surtout chez les écolos et les Insoumis, que cette proposition surprenante passe mal.
On pouvait imaginer que sous le coup de l’émotion, lors de la manifestation, que l’homme ait cédé à la tentation de frapper fort, pour qu’on parle de lui. Mais non, interrogé par BFMTV, Olivier Faure persiste et signe. Il estime que les forces de l’ordre devraient avoir un “droit de regard”, sur les peines prononcées par la justice. Et ce, jusqu’aux “aménagements”, selon ses mots.
Ce serait une sorte de nouvelle “collaboration à inventer”, toujours selon les mots du Premier secrétaire du PS qui ne semble pas franchement convaincre ses partenaires - ou adversaires - à gauche, à l’heure où les différents responsables de ce camp se sont une nouvelle fois opposés sur l’opportunité de participer, ou non, à ce rassemblement.
Plusieurs figures écolos, insoumises ou élus membres de la majorité s’alarment ainsi de voir le député de Seine-et-Marne, chef de file des socialistes, remettre en cause le principe de séparation des pouvoirs. Parmi eux, l’eurodéputé David Cormand a été l’un des premiers à réagir.
Toujours sur Twitter, le député LFI Ugo Bernalicis se demande de son côté, dans une publication toute aussi acerbe, ”à quel point la démagogie d’Olivier Faure est révélatrice de sa perte de repère idéologique et politique.”
La question est là. Le PS français, laminé, pourfendu, amoindri par Hollande et complètement détruit pas Macron n’existe plus qu’en l’état d’un petit parti insignifiant et sans pouvoir. Mais il peut nuire encore. C’est ce qu’il fait non seulement en rêvant d’un état policier, mais en faisant le plus de tort possible à une gauche qui a déjà assez de mal à se rassembler.
Cette inconscience de Faure n’est pas trop éloignée de celle de Paul Magnette acoquiné dans le gouvernement belge avec la pire engeance droitière flamendo-bruxelloise qui soit, juste pour avoir le droit de prolonger les anciennes splendeurs, par le copinage des voyous libéraux.

21 mai 2021

Hystérésis.

Aditya Mittal a promené la SOGEPA (Région wallonne), jusqu’à imaginer une « collaboration » pour Arceo Flémalle, passée sous le contrôle de la Région wallonne en juillet 2013. Ce devait être un symbole de l’innovation technologique dans le secteur sidérurgique et une « revanche » du bassin liégeois. Applaudissez au marché négocié et garanti par Jean-Claude Marcourt avec Arcelor-Mittal. Ce sera finalement une fermeture. Une procédure Renault vient d’être déclenchée chez Arceo. La Région a sorti les millions et Mittal part avec les brevets !
Spécialisée dans le sous-vide ARCEO Engineering a dépassé sa performance au point que toute l’entreprise sera sous-vide dans peu de temps.
Sous nos yeux, morceau par morceau, disparaissent les industries selon le processus prévu par l’Union Européenne. C’est la fameuse transformation de l’industrie en prestataire des services. Sauf que ce transfert entre « faire » et « savoir » est à la base de l’appauvrissement des pays membres (pas tous). Nous faisons du Schumpeter à rebours. Notre destruction « créatrice » de notre industrie, nous enfonce dans la pauvreté !
Arceo n’est qu’une ultime résistance à ce processus, à cause de l’enfantin raisonnement de Marcourt qui croyait gagner sur tous les tableaux, n’en gagne sur aucun.

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La montée du chômage par cette baisse constante d’emplois industriel ne fait que commencer.
Un emploi perdu dans l’industrie ne se compense pas par un emploi gagné dans les services.
En 1990, nous avions encore 20,25 % d’ouvriers dans la population active en Belgique, en 2016 : 15,1 % ! (source Eurostat)
On pourrait croire que toute notre industrie fiche le camp en Chine. Eh bien non ! l’Europe réussit le tour de force de ruiner les uns pour enrichir les autres de son propre camp ! L’industrialisation de l’Europe de l’Est va à grande vitesse. Les Tchèques affichent 30,6 % d’emplois industriels, Slovaquie 27,3 %, Hongrie 24 % et Pologne 23 % 8.
Il me semble avoir entendu Bouchez ânonner ce qu’il a entendu des fonctionnaires européens sur la question, à savoir que la rétractation de l’industrie est une évolution normale des sociétés avancées. Moins d’ouvriers et plus d’universitaires donc plus d’innovations et plus d’emplois bien rémunérés. Sauf, qu’ils ont réussi à précariser les cadres, que l’ont voit désormais dans les files d’inscription au chômage, avec les employés et les ouvriers.
La désindustrialisation des bassins Liégeois et Carolos ne résulte pas d’une évolution merveilleuse. Elle est surtout la suite de la crise économique de 2008-9 et la poursuite de la vente à des hommes d’affaires étrangers de nos bijoux de famille. La monnaie européenne ne nous a pas aidés non plus, bien au contraire.
Le contraste entre la débâcle de notre industrie et le parfum suave de la cassolette libérale devient hallucinant.
Nous entrons dans un monde nouveau « sans industrie ». On peut même s’illusionner sur les perspectives d’avenir d’une spécialisation des services, par un accroissement soudain des offres d’emploi, mais à bien y regarder, les salaires proposés sont nettement moins élevés que la paie des métallurgistes.
Si les services, c’est l’avenir et que nous y sommes condamnés, cela inclut une perte salariale globale considérable et donc un appauvrissement généralisé !
Le pari de monter le niveau des salaires des pays de l’Est à celui des pays du Sud est perdu puisqu’au même moment les salaires augmentent d’un côté, et baissent de l’autre. Il y aura un point de convergence quand les salaires seront à peu près au même niveau. C’est une affaire d’une ou deux saisons, une sorte de croisement passager.
Le décalage entre les discours de nos « élites » et la réalité perçue par les chiffres est sidérant. Le pouvoir politique s’est complètement trompé. Mais il persistera dans son erreur pour la raison simple qu’avec l’Europe ils se sont engagés dans une mondialisation des échanges sous prétexte de faire baisser les prix, alors que finalement ce sont les salaires qui baissent et le chômage qui augmente.
Cette combine du capitalisme nous conduit à la pauvreté. Le Quart-monde cantonné au continent africain, se déplace. Les échelles de valeur se renversent.

20 mai 2021

Trompettes de la renommée.

Si vous voulez savoir ce que deviendront dans l’Histoire les Illustres qui nous cornaquent, il suffit de prendre dans des revues anciennes un personnage équivalant de nos émirs en cours. Exhumer sa mémoire des papiers jaunis est d’autant possible qu’aujourd’hui on ne va plus à la feuillée avec les anciennes gazettes.
Qui connaît Jean Ybarnegaray (1883-1956) qui écrasa en France la vie politique de 1914 à 1940 de tout son poids, équivalant à lui seul toute la famille Michel !
Il n’y a pas vingt Français sur 64 millions qui pourraient répondre à cette question, a fortiori un ou deux citoyens belges sur 13 millions.
Avant de tomber sur ce personnage, je ne connaissais pas son existence.
Pour un Pétain ou un Blum de cette époque, des centaines d’illustres s’enfoncent dans les ténèbres de l’oubli complet. Chez nous, à part Spaak et Degrelle, de l’entre-deux guerres, nous aurions peine à citer quelqu’un.
Si j’en parle c’est non seulement parce que ce haut personnage est complètement oublié aujourd’hui, mais surtout qu’il a manipulé des gens comme le font régulièrement des Louis Michel, des Elio Di Rupo auxquels on pourrait substituer des Georges-Louis Bouchez et des Paul Magnette.
Quand sera-t-il de la notoriété posthume de ces grands noms ? Dira-t-on de ces gens-là, qu’il en restera autant que d’Ybarnegaray ?
Le portrait que des journaux du temps font du personnage mérite le détour. Les propriétaires des journaux n’étaient pas tous de grands bourgeois de la droite. Si bien que les chroniqueurs étaient moins coincés.
Jean Ybarnegaray, en est de son héritage politique comme de son château d’Uhart-Cize, seul subsiste la conciergerie. La génération la plus âgée des habitants d’Iparralde a de lui quelques échos pour le moins tranchés.
«Ybar», comme on le surnommait, est le produit d’un milieu —l’aristocratie terrienne — et d’une époque pour le moins troublée : marquée par deux conflits mondiaux, la «décadence» d’une France qui perd son statut de grande puissance et devient laïque, industrielle, urbaine, éclatée sur la plan social et politique, secouée par les « affaires » et la crise antiparlementaire de février 1934.
Face aux crises et aux forces du «mouvement», la réponse de Jean Ybarnegaray sera celle du conservatisme absolu, de l’ordre, de la famille, du redressement national, des hiérarchies traditionnelles et de la propriété. Après une difficile élection dès 1914, Ybarnegaray deviendra un notable inamovible, constamment réélu jusqu’à la deuxième guerre mondiale, avec des scores frisant le plébiscite : sur le tard, il ne prend même plus la peine d’imprimer affiches et professions de foi pour ses campagnes électorales ! Les soupçons de fraude assortie de procès ne l’atteindront guère.

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Le personnage est un «seigneur» admiré comme tel : grand amateur de chasse, homme à femmes, menant grand train en son château. Le lien qui unit Jean Ybarnegaray à son électorat n’est pas un lien idéologique, il s’agit d’abord d’un lien personnel, d’une identification qui fonde son statut. C’est un notable à l’ancienne, comme a pu l’être un de ses successeurs, Michel Inchauspe (autre inconnu). Sa position « fait de lui un dispensateur de bienfaits, et il est de l’intérêt de tous de se concilier ses bonnes grâces. Ainsi, se constitue-t-il une clientèle de gens dévoués prêts à le soutenir, à condition que celui-ci assure leur protection. Le notable endosse le rôle de médiateur-protecteur«. La file d’attente de ses administrés devant le château du député-maire est souvent très longue. Féodalité et rapports de vassalité ne sont pas loin.
Homme d’estrade plus que leader d’envergure, il participe à la politique de la droite dure. Sa brève participation au gouvernement du maréchal Pétain, lui vaudra d’être faiblement condamné à la Libération et inéligible.
Ce fantôme du passé, c’est le portrait type de nos « admirables », incrustés comme des moules sur les planches vermoulues d’un wharf, vieillards tonitruants ou juste décédés… et déjà dans l’oubli.
Les Michel et De Croo seniors, devraient en rabattre un peu. La postérité ne leur ménage aucun avenir. Ils auront simplement bien vécu sur notre dos, c’est toujours ça !

19 mai 2021

Ils ne manquent pas d’air

On sait la raison qui empêche d’avoir un débat sur le fond en Belgique, c’est le temps consacré aux détails. Et elle est en partie volontaire.
Ce qui compte pour l’avenir, n’est-ce pas de mettre en équation quel type de société nous voulons et quels sont les moyens que nous avons pour mener à bien les changements ?
Par exemple, nous ne sommes pas un pays ayant tiré avantageusement son épingle du jeu avec l’euro, les gens croient le contraire. Ils n’associent pas la montée de la pauvreté à l’euro.
À suivre les partis de pouvoir, notre système est le meilleur du monde. Pourquoi en changer ? L’accroissement des fortunes et de la misère prouve le contraire ! Il y a urgence.
Les années de débats que nous aurions dû avoir sur l’économie, l’Europe et nos relations avec les autres États, manquent pour nous faire une opinion. Comme si cela allait de soi que nous soyons entraînés à considérer l’Europe comme le parangon de notre organisation sociale !
Ce débat contradictoire vraiment dans la pure ligne de la démocratie nous ne l’aurons pas.
Il y a une fatalité belge d’engourdissement et de paresse qui nous poussent à faire ce que font les autres. On délègue notre souveraineté à l’Europe, à ses traités, à l’espèce de dévotion que nous portons aux USA, à l’illusion que le système économique capitaliste est le meilleur, etc.
Comme pour exister la vie politique a besoin de débats et d’actions, nos hommes de pouvoir en trouvent dans les détails. L’usine à gaz Belgique n’en manque pas.
C’est Denis Ducarme qui interpelle Frank Vanderbroucke sur la ventilation des lieux publics qui vont rouvrir bientôt. Les journaux s’emparent du sujet et nous livrent en long et en large les avantages et les inconvénients des épurateurs d’air.
Je ne dis pas que ce genre de discussion n’est pas nécessaire et que cela n’intéresse pas le public, mais c’est la place énorme que cet infime problème prend dans nos préoccupations et notre intérêt général, alors que c’est l’inverse dès qu’on touche aux sujets sensibles. Par exemple, le carcan pour une économie libérale inscrit dans le Traité de Maëstricht.
On en est à peu près réduit aux mêmes petits riens quasi mondains, à propos de la loi pandémie.
La commission de l’Intérieur de la Chambre approuve le projet de loi pandémie de la ministre Annelies Verlinden, relatif aux mesures de police administrative lors d’une situation d’urgence épidémique.
La grande question des libertés individuelles et du possible usage qu’un parti majoritaire pourrait faire de cette ixième mouture d’une loi de protection civile ne vient à l’esprit de personne.
Le débat, dès lors, sur quoi porte-t-il ?

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Sur le délai entre la fin de l’ancienne loi d’urgence sanitaire abrogée et la parution aux moniteurs de la nouvelle ! C’est-à-dire que nous n’aurions aucun moyen de contraindre les citoyens de rester chez eux et de faire baisser les volets des entreprises, pendant quinze jours trois semaines lors de cet entre deux lois !
On s’empoigne là-dessus, comme si nous n’étions pas en plein milieu d’une pandémie dont nous avons gérer plus ou moins les effets et qui se trouvera toujours là pendant ces quinze jours, trois semaines, de no-mans-land entre les deux lois, comme si les mesures de confinement et de distanciation allaient se trouver caduques quinze jours au cours desquels une action d’un autre virus supplanterait l’ancien !
Une des raisons qui font que les citoyens tournent le dos à la vie politique de ce Royaume d’opérette tient dans l’espèce de pourrissement des réelles préoccupations des gens, remplacés par les petits riens qui comblent la vanité des libéraux et des socialistes.
Que cette société s’effondre sous le poids de ses contradictions, ces intellectuels, cons comme la lune, en seront surpris et nous consternés.

18 mai 2021

Jean Quatremer, 64 ans en septembre.

Vieillir n’est pas une mince affaire. C’est même, sans s'en rendre compte, la plus importante de notre vie. Ceux qui sont jeunes aujourd’hui, le seront demain. C’est peut-être parce qu’on a le sentiment qu’on va l’être, qu’on reste indulgent envers les vieux. Pourtant on a hésité et même certains sont restés farouchement pour l’égalité du droit à la vaccination, comme Jean Quatremer, journaliste spécialisé dans les questions européennes, qui se demande encore l’intérêt de confiner tout le monde, puisque les moins indispensables à la société, les vieux, étaient les plus touchés par l’épidémie. On n’arrêtait rien… on évitait la crise. Les vieux mouraient en masse, de sorte que Macron et Bacquelaine n’avaient pas à proposer des économies sur les retraites sortant des coffres de l’État.
Logique implacable de Quatremer, non dépourvue d’intérêt. Je suis sûr qu’on y a pensé en Haut-lieu.
Ce n’est même pas les anti-gérontes du gouvernement qui l’auraient envisagé, mais pratiquement les vieux installés dans la pension à quatre zéros, comme Louis Michel, 74 ans. Il pouvait se dire que dans sa position, on n’est pas vieux puisqu’on est riche et influent.
Pour une fois le grand âge est semblable à l’art fin de la politique qui est de tromper. On ne se souvient plus de ce qu’on a accompli la minute qui précède. Sauf qu’on l’admet chez quelqu’un dont le caractère sénile justifie cet oubli, alors qu’un Michel ne se souvient plus d’avoir eu une politique contre les gens de son âge, maintenant qu’il est de la corporation.
Enfin, quel aurait été le crime d’envoyer se faire tuer en maison de repos, quelqu’un qui monte les deux étages de sa maison pour prendre un objet au grenier et une fois arrivé sous les toits, se demande ce qu’il y est venu faire et redescend derechef sans l’objet dont il avait un impérieux besoin l’instant avant ?

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Quand on tape sur sa machine à écrire « fromage » au lieu d’« hommage » et qu’on reste perplexe sur la fin d’un texte qui dénonçait les hommages de Joe Biden à son ami Netanyahou, en lui donnant raison de répliquer à une piqure de mouche par l’effondrement de deux immeubles et 136 morts à Gaza.
Qu’est-ce que fromage fichait là-dedans ?
À la suite de quoi, on perd le fil de l’hommage, en se concentrant sur les fromages. Encore que s’il était au figuré, on pourrait enchaîner sur la valse des enveloppes que l’on glisse sous la table, d’autant plus facilement que c’est avec l’argent du peuple. Mais non, il n’est question que de lait caillé. Chose assez fréquente chez les vieux, en écrivant « fromage » non seulement on perd Netanyahou et Jo Biden, mais on a une vision nette d’une laiterie de Cheddar, qu’on a, il y a 25 ans, visitée en Angleterre. Tout revient nettement dans la tête : le visage des gens, ce qu’ils disaient et surtout la bière bue dans un pub dont la terrasse surplombait la route de la laiterie, le visage accorte de la tenancière et jusqu’au morceau bien carré de cheddar sur une assiette avec la bière ! La couleur exacte du cheddar et jusqu’à l’ébréchure du bord l’assiette, tout y est encore !
On constate alors que la vieillesse a fait des progrès au moment où l’on relit les débuts de son texte qui parlait évidemment d’un autre sujet. Et on s’étonne de la vitesse que prend soudain la machine à vieillir dans son propre système nerveux. Il y a six mois encore on écrivait « prostition » pour « prostitution » ce qui pouvait passer pour une omission due à la rapidité des doigts sur le clavier. À présent, on se retrouve dans une laiterie, au lieu d’être sous le bureau du bureau ovale à écouter les perfidies des uns et des autres se haïssant par inclinaison et s’aimant par nécessité.
Est-ce que , comme les oiseaux de François Coppée, les vieux se cachent pour mourir ? « Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver ! Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes, Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes Dans le gazon d'avril, où nous irons courir. Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ? ».
On n’en sait rien. Les délicats squelettes des plus de quatre-vingts berges, eux ne se cachent pas. Alors qu’ils devraient se faire discrets. Morts, ils encombrent davantage, il est vrai que ce n’est plus que pour huit jours. Mais, les malheureux, même morts, vont attirer l’attention de Jean Quatremer ! Pourquoi tant de cérémonie ? dirait le correspondant à Bruxelles de Caca-Information tirant encore à 90.000 exemplaires et de rappeler que l’usage de la fosse commune n’était pas une mauvaise chose dans le temps, avant qu’elle ne se soit perdue après Auschwitz.

17 mai 2021

L’apocalypse des intellos.

On est en droit de se poser la question du libre arbitre dans le mal. On croyait qu’après Auschwitz, des groupes organisés cesseraient d’égorgés au hasard. On se trompait. Il n’y a donc pas de mesure dans l’horreur ni de fin ! De quoi l’homme sera-t-il capable demain ? Un dernier faits-divers nous apprend qu’un gamin de quatorze ans a poignardé à mort une gamine de dix-sept à cause d’une querelle sur les réseaux sociaux ! Les parents responsables : sûrement, la société : sans nul doute ; mais encore l’enseignement qui ne développe plus l’esprit critique et la valeur de chaque vie, dans le sens qu’elle est irremplaçable. Ce qu’on oublie en maniant les toys et les joysticks.
Alors qu’on sait, depuis Kant, que l’homme jouit d’une liberté totale, même s’il croit en des prophètes présentant des Dieux intrusifs, il est entièrement responsable de ses actes.
La parole apocalyptique n’est pas seulement une parole pour le futur, c’est déjà maintenant.
« Je n’écris pas pour écrire, je me sers de la littérature comme d’une arme car la menace m’apparaît trop grande », explique Charlotte Delbo, communiste, déportée à Auschwitz en 1943.
L’utopie d’une apocalypse serait le moment où chacun et de concert prendrait la décision à l’unanimité d’en finir. L’humanité doit affronter cette possibilité extrême de l’usage de la bombe atomique.
L’enseignement : les intellectuels dans la francophonie sont descendus au niveau des intellectuels belges contemporains déjà bien en-dessous de la ligne de flottaison raisonnable d’une moyenne largement bienveillante aux incultes diplômés.
C’est surtout la classe politique qui fait plonger les autres, obligée de mentir « vrai » pour asseoir une réputation et en faire accroire aux électeurs. L’essentiel n’est-il pas de tromper sur les estrades en idéalisant des programmes, en s’appropriant une réalité subjctive, rien que pour le plaisir de posséder les gens !

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Ces universitaires ne peuvent assurément pas être comparés à leurs illustres prédécesseurs. Mais tel la vivace qui fleurit entre deux pierres, ils n’en jouissent pas moins du prestige, du pouvoir et de la faveur des médias. Le summum de la crème du genre, c’est en Belgique, vous n’en doutez pas, Georges-Louis Bouchez. Chacun de ses discours est à décrypter. Laissons-lui le jus de chaussette qui l’encense, il reste sous-jacent un portrait glaçant du personnage. Les autres distillant leur opinion, elle se décante dans les cervelles fragiles des affiliés, d’une façon qui ne peut être qualifiée que de « néoréactionnaire ».
Voilà Paul Magnette, ex-profeseur et intello reconnu, qui, au nom d’un parler vrai sur les banlieues et la “haine de l’Occident”, cautionne les dérives de l’actuel gouvernement, au risque d’aggraver les fractures de la société entre la classe du dessus et la classe du dessous. Le petit chimiste Elio Di Rupo, grand aventurier culturel, il ne restera de lui l’image d’être à la fin de carrière, que le premier clerc du notaire Borsus.
Tous les vrais intellectuels de la francophonie sont morts Roland Barthes, Jacques Lacan, Raymond Aron, Michel Foucault, Fernand Braudel, Guy Debord, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Pierre Bourdieu, Jacques Derrida. Resteraient Emmanuel Todd et peut-être Michel Onfray pour l’approche sans parti pris des questions d’actualités brûlantes sur la citoyenneté. Aucun intellectuel ne s’est acquis une réputation internationale comparable à la leur, et ce qui donne l’idée la plus exacte du niveau auquel nous sommes descendus est probablement l’importance démesurée accordée à un intellectuel comme Bernard-Henri Lévy, à nouveau engagé dans une nouvelle défense d’Israël sous prétexte de rapprocher les points de vue de façon égale, comme si l’égalité existait entre la puissance militaire juive et les lance-pierres, même sous l’effet des rockets offert à Gaza par l’Iran.
Il est difficile d’aller plu loin en matière de goût et d’intelligence que l’attention accordée par la sphère publique en France à BHL, en dépit des preuves innombrables de son incapacité à saisir correctement un fait ou une idée. Une telle caricature pourrait-elle exister dans une autre grande culture occidentale aujourd’hui ?
Notre époque n’aime rien tant que le fait accompli, en particulier celui de la célébrité acquise et de l’importance médiatiquement établie. Il est très difficile de se faire une place parmi les intellectuels surtout si vous n’êtes pas inculte. Mais si vous vous hissez à bord, tout vous sera permis, jusqu’à vouloir expliquer, comme le fait régulièrement Einthoven à la télévision, sa propre cuistrerie, à l’auditoire attentif.

16 mai 2021

La combine de Netanyahou.

Le chef du gouvernement d’Israël veut rester au pouvoir, malgré ses procès en cours et la défaite de son parti. Il a trouvé une combine : faire la guerre aux Palestiniens !
La tactique d’Israël pour agrandir son territoire saute aux yeux de tous, sauf aux yeux de nos « gros cerveaux » qui deviennent bigleux dès qu’on parle de la Palestine. Ça arrange Didi.
Elle consiste à provoquer un incident. Quoi de mieux que l’esplanade des mosquées à Jérusalem ?
Les palestiniens qui ont les nerfs à fleur de peau sous la botte des militaires de Tsahal et qui n’en peuvent plus de ce qui n’est plus même une occupation, mais une spoliation d’un pays par la force et l’expulsion systématique, répliquent instantanément.
L’affrontement est claironné partout comme une « agression » du Hamas. Les gazettes occidentales, toutes ou presque dans les mains du lobby juif, font un effet de haut-parleur et nous inondent des « justes répliques d’un pays démocratique sauvagement agressé par des terroristes ». Bilan six morts du côté d’Israël, 135 de l’autre et ce n’est pas fini.
Le tour est joué.
Les chancelleries accourent pour apaiser les choses. Israël exhibe ses six ou sept morts et on ne parle pas des civils tués dans la bande de Gaza et lors des affrontements à Jérusalem-Est.
Et voilà la tactique israélienne qui se referme sur de nouvelles conquêtes, tandis que les ultras, colons par idéal sioniste, ont déjà leurs valises prêtes, en attendant que les militaires aient délogés quelques malheureux dont on convoitait les maisons, pour s’y précipiter.
Ce qui est scandaleux dans ce scénario, c’est que les chancelleries occidentales ne tiennent jamais compte des condamnations d’Israël par les instances de l’ONU. On a l’impression que cette organisation à laquelle notre pays envoie des délégués et pour laquelle elle paie une cotisation, compte pour du beurre dès qu’on touche à un cheveu d’Israël. C’est insupportable.
Avec une Sophie Wilmès, atlantiste jusqu’au bout des ongles, notre compte est bon. Que la population franchement hostile à ses agresseurs quasiment terroriste de Tsahal exprime son mécontentement, madame Wilmès s’en fout. On se doute pourquoi. Elle aussi est du côté de Tel-Aviv, ainsi elle plaît à Washington le grand ami de Netanyahou, de Trump à Biden, même combat.

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Israël arrondit son territoire depuis la guerre des Six-Jours. Ce pays s’est régalé en bouffant le voisin. Son objectif, il ne s’en cache pas, avalé la Cisjordanie et faire le Grand Israël avec Jérusalem comme capitale. Encore quelques années, dix tout au plus, et aux nez et à la barbe de tout le monde, sous les applaudissements des Occidentaux, cet État au lieu d’être décrété un État terroriste sera fêté pour la réussite de sa démocratie.
Allez comprendre qu’un vote pour changer la Knesset tous les quatre ans soit suffisant pour recevoir le diplôme d’État le plus démocratique du monde, alors que ses militaires se conduisent comme des voyous en terrorisant des populations désarmées, il faut le faire.
Cela montre aussi comme la diaspora juive est puissante au point que ceux qui ne tombent pas sous son obédience doivent montrer des signes d’allégeances, s’ils veulent prospérer dans le monde des affaires.
Le comble, c’est qu’un tout autre scénario aurait pu se passer. Il y a des braves gens partout. Il y a beaucoup de Juifs dont le cœur saigne en voyant leur pays cumuler les acquisitions illégales de territoires. Brimer une population dont le seul tort est d’avoir vécu avant eux sur cette terre millénaire, même si le passé biblique attache le peuple juif aussi à la Palestine, est-ce suivre l’enseignement de la foi et de la morale ?
Pour être juste, la religion musulmane de l’autre côté ne facilite pas les rapports de paix non plus. Mais on peut comprendre que ceux qui ont tout perdu s’attachent eux aussi à ce qu’ils peuvent. La religion, c’est tout ce qui leur reste.
Si, parce que trop gourmand, Tel-Aviv finissait par s’attirer l’inimitié de tous ses voisins arabes et qu’un conflit généralisé éclatait en ce Proche-Orient, je crains qu’américanolâtres comme les dirigeants MR et PS le sont, nous ne soyons entraînés nous aussi dans la tourmente derrière les États-Unis, pour soutenir une mauvaise cause.

15 mai 2021

La Commune de Paris.

Ce serait impardonnable de laisser passer le mois de mai sans commémorer sur Richard3.com les 150 ans qui nous séparent de la Commune de Paris !
Le 18 mars 1871, une émeute éclate sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.
La Commune de Paris qui allait être vomie par les bourgeois, leur presse, leurs corps constitués, leurs écrivains, leurs historiens, jusqu’à aujourd’hui, a donc 150 ans !
Il devient même utile d’en rappeler les grandes dates et le pourquoi de cette révolte, tant les livres d’histoires sont mensongers et tant son empreinte à marquer le socialisme et le communisme jusqu’à aujourd’hui, comme le rôle qu'a joué ce mouvement révolutionnaire parisien dans l'invention des Républiques socialistes.
Après la révolution des "Trois Glorieuses" de juillet 1830 et de février 1848, mettant fin à la Restauration et à la Monarchie de Juillet, la Commune de Paris de 1871 confirme la fin du Second empire, tandis que le peuple parisien n’a que mépris pour la République conservatrice naissante.
La Commune est un moment charnière de la fin du XIXe siècle en France. C'est justement parce qu'elle a tant marqué les esprits jusqu'à aujourd'hui, et qu'elle traduit une immense complexité historique, qu'on peine à savoir comment commémorer son 150e anniversaire (1871-2021). Cet évènement fondamental de l'histoire de France reste incompréhensible et difficilement déchiffrable si on oublie de la lier aux 6 mois qui précèdent sa mise en place, avec, en premier lieu, la proclamation de la IIIe République en septembre 1871, qui lui est fondamentalement inhérente pour comprendre ses mécanismes.

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Impossible de l'analyser exclusivement sur le temps court, de ne pas la relier aux spécificités historiques qui sont celles du XIXe s. français, marqué par la valse de régimes politiques antinomiques les uns des autres (république, monarchie constitutionnelle, empire…) se succédant sur un intervalle de temps relativement court, entrecoupés de manière constante par des mouvements révolutionnaires.
Depuis la Grande Révolution, l'idéal d'une république plus sociale, démocratique et populaire reste ancré dans les esprits de nombreux Français et Belges.
La Commune puise ses origines de 1789. Ce sont les enjeux de la guerre franco-allemande de 1870, le péril d'une France occupée par la Prusse, accompagnés par le fiasco de la mise en place d'une IIIe République récupérée par un pouvoir conservateur et monarchiste qui la génère.
Le pouvoir bourgeois sous Badinguet n'en finit pas d'essuyer les frustrations et revendications de la nouvelle classe ouvrière en gestation. Léon Gambetta les appellera "les oubliés". L'idéal des ouvriers est de mener le combat pour que le capital soit mieux réparti et favoriser une meilleure existence. Ce sont nos précurseurs, en fait, que nous comprenons bien, puisque ce combat est loin d’être terminé.
L'idée d'une République démocratique et sociale fait son chemin parmi les populations des grandes villes. L'empire s'enlise, le climat social se tend, les mouvements sociaux se multiplient, les esprits sont fortement échauffés à la veille de la IIIe République.
La nouvelle République dans l'impasse face à la Prusse (septembre 1870 - mars 1871). Aux conditions de vie sociales et économiques vient se greffer la menace de la guerre extérieure. En 1870, le chancelier allemand Bismarck est l’homme fort de l’Europe. Il estime qu’une victoire contre la France est nécessaire pour parachever ce dessein. La provocation prussienne et la déroute militaire française, on sait la suite : Napoléon III est défait à Sedan, le 1er septembre 1870. Les Parisiens réclament la IIIe République sans se résoudre à la paix face à la Prusse. Un gouvernement provisoire de défense nationale est formé le 4 septembre 1870. Mais la majorité conservatrice de l'Assemblée et Adolphe Thiers, voient d'un très mauvais œil la tournure des évènements : une éventuelle république sociale, agitatrice qu'il faut à tous prix éviter. L'urgence politique est, pour eux, de contenir la révolution et de faire la paix. Aller donc contre la volonté populaire parisienne.
Les Prussiens à Paris, la France vit l’un des hivers les plus rigoureux du siècle. Les parisiens meurent de faim. La capitale est systématiquement bombardée à partir de janvier 1871… Toutes ces conditions alimentent les braises de la future Commune de Paris, qui exige sans concession la sortie imminente de l’assiégeant.
Les négociations de paix avec la Prusse mettent le feu aux poudres. Le 28 janvier 1871, l'armistice est signé et immédiatement considéré comme une trahison par les parisiens qui accusent le gouvernement de compromission avec l'ennemi extérieur.
Ils se claquemurent dans Paris. Thiers mettra fin à l’héroïsme et au patriotisme des Parisiens par un bain de sang. Ce sera la semaine sanglante. Une boucherie qui au lieu d’être décrite comme la honte de la République passera et passe encore pour les bourgeois, comme un acte nécessaire.
De grands historiens, Marx, Engels, ont écrit sur la Commune. Le mouvement féministe actuel pour l’égalité entre les sexes est issu de ce moment populaire.
Enfin respect aux 35.000 parisiens massacrés par les troupes des bourgeois revanchards sous l’œil goguenard des Prussiens. Salaud pour salaud, Thiers et Pétain se valent dans leur infâmant parcours.

14 mai 2021

Un rapport accablant.

L’O.M.S. ne dit pas que la Belgique est seule en défaut dans la lutte contre la pandémie, mais elle est responsable avec d’autres États d’avoir tardé à prendre des mesures qui auraient pu éviter la pandémie.
La Belgique a perdu un mois en tergiversation et dispersion des mesures. C’est le fameux mois de février 2020. L’avance du coronavirus aurait pu être stoppée nette en ce mois crucial.
Or, que je sache, qui était responsable en 2020, Sophie Wilmès et Maggie De Block.
Si la seconde fut mise au rancart, la première fut félicitée, honorée et récompensée par les partis de la majorité qui la mirent au poste de vice-première et ministre des affaires étrangères, dans le gouvernement Alexander De Croo.
Le constat de mauvaise gestion de l’O.M.S. a été publié dans le rapport de ce mercredi 12 mai 2021. Je parie qu’aucun journal ne tirera de conclusions fâcheuses de la gestion qualifiée d’exemplaire de Sophie Wilmès, puisqu’ils ont déjà tellement accumulés les couronnes de laurier et les discours enflammés, que revenir en arrière mettrait en cause leur intégrité intellectuelle.
Les experts de l’O.M.S. tous de réputation mondiale y affirment que la pandémie de Covid-19 “aurait pu être évitée”, évoquant un véritable “Tchernobyl du XXIe siècle” et réclamant d’urgence de vastes réformes des systèmes d’alerte et prévention dans l’espoir que cette pandémie “soit la dernière”.
Comme justement tout le monde juge admirable les mesures prises par Sophie Wilmès et qu’on a pu charger Maggie De block de toute la chienlit, on va vite passer sur ce fichu rapport mondial et oublier tout ce cauchemar le plus rapidement possible.
Sont-ils futés et intelligents nos brillants bilingues, universitaire si doués que Pascal Delwit pleure d’émotion rien qu’à les ouïr !
Sauf, un petit détail qui a son importance.
Le rapport dit aussi en toutes lettres que la manière dont nous nous y sommes pris montre à l’évidence que les prochaines épidémies seront pour nos gueules, extasiées de reconnaissance et stupide, comme un seau qui descend dans un puits sans eau.
C’est sur le constat que « la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui aurait pu être évitée”, a déclaré l’une des coprésidentes des experts, Ellen Johnson Sirleaf, que nous prendrons en plein visage la prochaine invasion d’un autre corona.
Pourtant si mes souvenirs sont bons, les réseaux sociaux de mai, juin 2020, quand l’affaire prenait une méchante tournure, madame Wilmès hésitait d’arrêter les activités mettant les Belges en contact direct avec des gens atteints et transmetteurs du virus et que Maggie Déclarait en se curant le nez devant les caméras, qu’on avait détruit le stock de masques qui pourrissait dans un hangar dont le toit avait percé.
Ce qui avait déclenché l’indignation générale fut surtout sa déclaration qu’on n’avait pas jugé utile de le renouveler, mais que c’était ainsi qu’on travaillait dorénavant, en flux tendu, ajoutant qu’on allait en recevoir bientôt.

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C’était il y a un an.
Aujourd’hui, plus rien de la méfiance persiste, Maggie oubliée, bénéficie de sa belle pension d’ancien ministre, Sophie Wilmès joue la star au MR et Bouchez se défoule sur le Vooruit Frank Vandenbroucke, bouc émissaire idéal pour le MR.
Et vous voudriez que l’on parle avec sérieux de ces gens-là ?
“Cette situation est due à une myriade d’échecs, de lacunes et de retards dans la préparation et la réponse” disent les experts de l’O.M.S.
Sauf que la myriade d’échecs est prise par-dessus la jambe par nos intellectuels de la santé. Au lieu de les recenser et d’examiner pour l’avenir ce que l’on pourrait faire en matière de prévention, nos élites sont échauffées par la prochaine sortie des contraintes et on voit à Liège, le bourgmestre Willy Demeyer soigner sa prochaine campagne électorale en vidant des chopes de bière aux terrasses.
“Il est clair que la combinaison de mauvais choix stratégiques, d’un manque de volonté de s’attaquer aux inégalités et d’un système manquant de coordination a créé un cocktail toxique qui a permis à la pandémie de se transformer en une crise humaine catastrophique”. Voilà la conclusion que nous lirons en rigolant, émoustillés de la nouba générale que ça va être, quand nous tomberons le masque, retrousserons nos manches, pour un barbecue géant arrosé à la Jupiler, dont on se souviendra.

13 mai 2021

MR & LREM en mode danger ?

À voir comment Charles Michel, plus mielleux que jamais, a tourné autour du couple Macron, jumelé aux propos flatteurs de Didier Reynders à l’égard des deux présidents Sarkozy et Macron, on se doute du grand intérêt des MR pour le trône français.
C’est la politique de ruissellement, au lieu d’être sociale, elle est latérale !
Les carrières de nos deux chefs de file à l’Europe n’ont été possibles que par une sorte d’assimilation de la nationalité belge à sa grande consœur.
Les baromètres de popularité des marcheurs et les Réformateurs sont connectés. Il convient donc de les associer mais de manière inégale, attendu que si c’est le MR qui dévisse, cela ne passera pas la frontière, par contre si c’est LREM le mouvement se verra chez les libéraux belges.
Emmanuel Macron bénéficie encore d'une certaine audience. La liquéfaction de l'ancien système des partis, la menace d'un risque d'accession au pouvoir du Rassemblement National, la disparition des débats publics et l’avantage d’être le roi de l’échiquier, favorisent le mari de Brigitte. Est-ce pour autant gagner ?
Tous les présidents français, depuis la sottise de Jospin de faire voter les législatives après l’élection du président de la République, ont été la clé de voûte du régime. Macron condense sur son nom tout le macronisme, gouvernement et majorité, seule la haute administration n’est pas toute dans sa main. C’est dire l’avantage. Pourtant, à y bien regarder, tout cet édifice est fragile. Le prestige de Macron ne va pas jusqu’aux députés de son système qui peinent à s’implanter et former autre chose qu’un parti de circonstances.
Les spots concentrés sur Macron en permanence, ce n’est pas rien ; mais dans l’excès, il y a outrance. La République en marche (LREM) n’est rien d’autre qu’une agence sans client, une enveloppe sans contenu ! Aucune latitude à aider le chef suprême, avec un vide sidéral de personnalités marquantes.
Macron surgissant de derrière la pyramide du Louvre au sortir du soir de son élection n’a été que le dernier feu d’artifice d’une campagne réussie. Comme il avait trompé tout le monde, tant sur sa gauche que sur sa droite, le reste ne pouvait aller de pair.
Les réformes impossibles et avortées, toutes imputées à la Covid, sont les signes d’une dérive droitière recevant un accueil franchement hostile d’une majorité de Français.

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La crise sanitaire a surtout montré ce que valait l’administration Macron. Olivier Véran à la Santé s’est montré irrésolu et peu fiable, multipliant les points presse. Son discours patchwork a mêlé propos anxiogènes, cours pédants de médecine, prédictions et songes creux ! Ses intrusions dans les médias donnèrent une impression d'autosatisfaction jubilatoire d’un cuistre parfait d'amateurisme politique. Il a fait du Vandenbroucke, en un parler plus élégant certes, mais en collectionnant les erreurs et les balourdises.
Castex, c’est le sous-préfet aux champs à l’accent de Toulouse. Certes, il ne faut pas un premier ministre flamboyant pour la réélection de Macron, quant à prendre un rond-de-cuir, c’est trop caricatural pour être efficace.
La gauche voit Margaret Thatcher en Macron. C’est vite décrit. Il n’a pas l’âpreté au gain de l’épicier qu’on voyait chez la Miss, il a pire : la vue napoléonienne d’un grand destin oligarchique.
L'ère Thatcher ne se résume pas au populisme autoritaire. C’est une vraie « gramsciste de droite ». La dame de fer se préoccupe de ce qui se passe dans la tête des gens. Chez Macron, les chiffres succèdent aux chiffres, sans se soucier des évidences. C'est ce qui explique les heurts continuels avec une grande partie de la société française. Malgré le battage énorme de la presse autour de sa récupération des Gilets Jaunes, il n’a rien récupéré du tout, parce qu’au départ, il n’a jamais intégré la revendication primale de la souffrance et de l’humiliation des gens.
Macron a la mentalité du petit patron qui voit des mollassons partout « traverser la rue pour trouver un emploi » et « je ne céderai rien aux fainéants ». Son discours fleure bon le patronage des pires évangélisateurs du peuple, ces patrons des charbonnages de la fin du XIXme siècle.
Voilà pourquoi, les MR surfent sur son intelligence, sa parfait éducation et son atlantisme irréprochable. Il les sert beaucoup dans leur ambition en étant le parangon de la famille Michel.
On verra comme ils se sont trompés et comme le MR s’effondrera l’année prochaine avec son homologue français LREM.

12 mai 2021

L’Europe américaine.

Je cite mes sources. Marc Menant, journaliste que l’on voit dans l’émission de Christine Kelly sur Cnews, dit avoir lu jusqu’au bout le Traité de Maëstricht, refondateur de l’Europe actuelle et y avoir découvert un paragraphe dont personne ne parle jamais.
Il mentionne l’obligation des états membres de ne jamais sortir du système économique de libre échange, donc, en un mot, de ne jamais sortir du système capitaliste tel défini dans son orthodoxie néolibérale la plus stricte.
Autrement dit la nécessité d’interdire telle pratique commerciale, par exemple la levée des brevets sur les vaccins ou lever des taxes sur les produits d’importation pour faire revenir de Chine ou d’ailleurs les industries jadis implantées chez nous, est impossible par ce traité.
C’est donc faire de l’Europe un monstre économique figé dans des recettes commerciales qui ne marchent plus et qui nous conduisent au désastre.
On le voit bien avec la poursuite, envers et contre tout, des accords de Libre échange avec le Canada, le Brésil, les USA, la Chine et pourquoi pas, l’Arabie Saoudite à laquelle nous vendons des armes qui vont massacrer des innocents au Yémen.
C’est clair que nous n’avons plus la possibilité de socialiser le pays en cas de victoire d’une gauche PS-PTB majoritaire, s’il prenait la fantaisie, fort improbable, au PS de conclure une alliance avec le PTB. Ce qui n’est pas pour tout de suite.
En réalité, tout gouvernement doit respecter une manière de gouverner qui ne peut être que libérale dans le sens le plus étroit, comme l’entendent un Jeholet, un Bacquelaine ou son éminence Bouchez.
Voilà qui supprime tout intérêt à exprimer son avis par les urnes, puisque si celles-ci sortent « des clous », leur avis sera nul et non avenu.

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Même si Boris Johnson est un conservateur qui a une pratique douteuse de la démocratie, on ne peut que lui donner raison d’avoir respecté un vote populaire et d’être sorti de l’Europe. Le Brexit, même si ça tourne mal, permet aux Britanniques de maintenir un certain idéal démocratique que nous avons perdu.
Quand on sait que l’Europe à d’autres fils à la patte, dans son inconditionnalité vis-à-vis des États-Unis non seulement pour son système économique, mais encore sa défense, on mesure toute l’étendue des erreurs commises en notre nom.
L’Europe n’a pas d’armée, si ce n’est la France qui a conservé la sienne et l’arme atomique. Elle dépend entièrement des Américains avec l’OTAN.
Comme la Turquie est un partenaire essentiel de Washington pour conserver un œil sur Moscou, l’Europe doit faire avec un personnage de plus en plus encombrant et provocateur : Erdogan.
Enfin, géographiquement, la Russie est le plus grand pays européen. Tout politologue intelligent, donc je ne parle pas de Delwit, recommanderait de trouver des accords avec Poutine et d’intégrer la Russie dans une véritable réunification de l’Europe. Au lieu de quoi, nous nous privons d’une amicale collaboration avec ce grand pays en épousant une querelle russo-américaine dans laquelle nous n’avons rien à faire, mais tout à perdre, à cause de notre humiliante vassalité.
Voilà pourquoi l’Europe devient de plus en plus détestable, néfaste même à la population du continent. L’Union Européenne agent des États-Unis et travaillant politiquement contre les intérêts de sa population, il fallait vraiment que le système libéral soit fin tacticien pour faire avaler ça aux gens d’ici.
Que peut-on faire pieds et poings liés à ce Traité de Maëstricht ?
Pas grand-chose, si ce n’est provoquer la chute de l’Europe intransigeante, pour l’Europe des citoyens. Bouder l’Europe n’est pas suffisant. On le voit bien, les bourgeois enthousiastes des alliances entre pays libéraux, parfois des dictatures, nous chantent belle des avantages européens, alors que les inconvénients sont tellement supérieurs qu’il n’y a pas photo.
Tous les dirigeants européens sont de fervents américanolâtres. De Charles Michel à Ursula von der Leyen, c’est la guerre des égos certes, mais pas la guerre sur les réformes. Là, leur accord est parfait, pour eux tout baigne et l’Europe est un modèle libéral du genre.
C’est quand même désespérant que la population s’en vient à souhaiter une catastrophe économique, un nouveau désastre épidémiologique, pour que les dispendieux et controversés chefs d’États et hauts fonctionnaires des instances européennes débarrassent le plancher !

11 mai 2021

Jeholet, hercule de foire.

Que voilà un triste personnage, l’air bon enfant, mais impérieux quand il impose ses contrevérités comme des vérités absolues. Un esprit obtus dangereux anime ses convictions bourgeoises, bref quelqu’un qui ne dépare pas la galerie des phénomènes du MR
On peut dire comme Mélenchon à propos d’Ecologie-Les Verts “C’est irresponsable, ridicule. Nous sommes dans la main d’une poignée de gens qui s’arrangent entre eux, se répartissent les places et les postes et ne veulent rien changer à leurs mauvaises habitudes”, à propos de la situation politique en Belgique, comme en France.
Ici, cela se passe entre « les familles », en France par « clan ». Un clan peut très bien être interconnecté d’un parti politique à un autre. L’extrême porosité du parti LR et des Marcheurs de Macron en fait foi.
Il y a une correspondance entre la REM et le MR : une volonté de contourner les obstacles, afin de pousser le pouvoir vers une oligarchie remplaçant insidieusement la démocratie par étapes discrètes.
Pour une fois, ce n’est pas le Ravachol du MR, le pétulant GL Bouchez, qui navigue toutes voiles dehors vers l’absolutisme, mais Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et membre du Conseil national de sécurité. Ce haut personnage – et on sait comme en Belgique on a l’art de les multiplier – fait de la propagande pour les bourgeois de son parti de manière plus agressive encore que l’autre excité. Il passe ses journées à critiquer Frank Vandenbroucke dans tout ce qu’il entreprend en matière de lutte contre la Covid-19. Ce n’est pas que le ministre fédéral soit tellement mauvais, c’est surtout qu’il est du Vooruit (le PS flamand). Jeholet se prend pour Trump ou pour un de ses partis républicains, même la pâle couleur à peine rosée de ce parti centriste, sans plus aucune comparaison avec le parti ouvrier de jadis, lui donne de l’urticaire.
Jeholet à Bruxelles se nourrit du travail des autres. Ils ne fichent rien. Il trône. Ce qui lui donne le loisir d’empocher les largesses de l’État. On dirait qu’il est économe des dépenses accordées aux chômeurs, pour qu’on en déverse plus sur son compte en banque !

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Mais où sa parole rejoint la criaillerie hystérique, c’est quand il parle du PTB. Jeholet se voit fusillé si Hedebouw monte au pouvoir. La mouillette le saisit rien que d’y penser. Ce gros pleutre souhaite, comme il l’a dit du fond du cœur à un journaliste, « Il faut éliminer les partis extrémisss… », il n’arrivait même plus à sortir « extrémiste » correctement, ses cordes vocales ne supportaient pas le mot !
Des hystériques pareils sont dangereux. Jeholet voit des barbares prtout, six montres des victimes égorgées à leurs poignets, le couteau entre les dents et la bave dessus la lame.
Ce langage n’est pas anodin. Il s’adresse d’abord aux simples d’esprit qui votent pour ce gros tas, comme on va à l’église écouter des conneries et se dire en rentrant, si je ne vote pas MR, j’irai en enfer.
Vous voulez prendre la réelle température de la boutique Belgique ?
Fiez-vous aux tendances des sondages. Une fois n'est pas coutume, ils sont à peu près conforme à la réalité;
Les partis de la majorité fédérale sont en baisse de popularité de façon même inquiétante pour le PS, tandis que le MR perd des plumes et son sang-froid.
Tout fiche le camp, tandis qu’officiellement les surdimensionnés du cerveau de la presse et les politologues croupions poursuivent leur programme qui est de faire illusion jusqu’au bout.
Sinon en Belgique, vouée à Saint-Placide, en France, on est au bord de l’implosion sociale, une sorte de remake Gilet-Jaune en Gilet-écarlate. Que Macron ou Marine Le Pen l’emporte, ça va faire vilain l’année prochaine.
Combien de fois faudra-t-il le dire, nous sommes à un tournant de civilisation. Les marionnettes du type Jeholet s’agitent et ne charment plus que les rombiers et les rombières qui pensent sauver leurs actions de la Deutsche Bank, dans le souvenir de la Belgique sous Léopold II.
Bien atlantistes bien européens, bien soumis, ils ne savent qu’injurier ceux qui ne sont pas dans la même patache.

10 mai 2021

En mal de bistrots…

Surpris par le non-débat du confiné Deborsu sur RTL-Tvi du dimanche, je me suis endormi… à onze heures du matin !
Ce malencontreux journaliste (on a peine à croire qu’il le soit vraiment) nous éloigne du drame Belge avec une Europe entraînée dans un changement de civilisation. Entre deux assoupissements, j’ai vu Deborsu en Dragasès, mourant en 1453 sur les murailles de Byzance d’un trait lancé par Mehmed II, sultan ottoman, ressemblant à Erdogan.
Pour couronner ce désastre, « Didjé » Reynders baissa le rideau sous la molle férule de moumoute Vrebos. Comment torcher un texte consistant depuis ces flaques vivantes ?

Je me suis donc vu au bistrot à noter des brèves de comptoir.

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– Qu’est-ce que t’as fichu ? On te voit plus nulle part !
– Depuis madame Covid on n’a plus de nulle part ! Tiens, l’autre soir à la télé, je m’posais la question où qu’ils vont chercher le linge sale dans la pub ? Si ça se trouve, avec la tache que t’as sur le pantalon, ils te la laveraient pour rien !
– T’es pas mal entamé à onze heures !... la gueule de Deborsu avance l’heure de l’apéro, quoi… ils sont fermés les cafés, Vieux ! T’as l’air d’en douter.
– Avec Cynthia, on a monté un bar dans le jardin. Quand il pleut pas, on sort prendre un verre. Et aujourd’hui, il a pas plu !
– Merci, avec toi on refera pas 40-45. Pour l’heure, j’ai pas le coude au guéridon, moi… Vandenbroucke, avec sa gueule d’assistant fossoyeur, est pas prêt à rouvrir les bistrots. Le troquet lui manque pas. C’est même à se d’mander, ce qu’il va foutre après le virus.
– En inventer un autre ?
– Les gens sont tellement cons, qu’ils se rendent pas compte ! Ils se borsufient.
– T’as quand même ton travail !
– T’as pas le droit d’aller prendre un verre, mais t’as le droit de te faire souffler dans la gueule par une équipe de vingt-cinq gars, au p’tit matin. J’lai dit à Verzelin, l’chef d’équipe. J’ai jamais eu envie de bosser, c’est sûr, mais maintenant qu’on attrape la crève à l’usine, j’ai encore moins envie…
– On est arrivé, tu viens prendre un verre. Cynthia fait ses dents. Elle dit que je bois trop depuis que les bistrots sont fermés.
– J’sais pas. Cynthia ne peux pas me sentir. Je m’demande ce que je ne lui ai pas fait pour ça !
– Faut pas chercher à comprendre. Depuis qu’elle se fait appeler Cynthia, comme M’ame Fleury, la philosophe, elle est plus pareille… Tu vois plus à l’intérieur de son cerveau, un réveil-matin non plus, tu me diras, mais au moins là, t’as l’heure.
– Santé !
– Santé ! C’est du raide, çui-là ! Ça te remonte d’un coup jusqu’à Robermont.
– J’me demande pourquoi Cynthia n’a jamais piffé ta Marion ?
– Ta belle-mère habite toujours les hauteurs ?
– Ouais. C’est pour ça qu’elle a l’air prétentieux. Note quand je vois les inondations à Méry-bas, je me dis que c’est pas bon d’habiter bas.
– Tu m’files une chaise qui tient encore par les vers à bois !
– Ils habitent dedans. C’est con quand même d’habiter dans une chaise !
– Passe ton verre, je t’en remets…On d’mande pas à une bille si elle roule.
– Thanks !... ce putain d’virus, on n’est plus comme avant. On boit parce qu’on s’emmerde. Le soir on n’attend même plus la fin de la soupe pour s’engueuler.
– Avant on buvait autant, mais on avait des raisons. On racontait ses misères, mais on savait qu’il s’en foutait, le bistrotier. Ça rendait plus légers les chagrins… Même qu’on finissait par rigoler avec les autres de ses propres merdes…
– C’est la faute au gouvernement… faudra pas renouveler leur permis de séjours à ces lopettes.
– On peut plus les reconduire à la frontière, Merkel les a supprimées.
– Tu vois, comme on détourne ce qu’est interdit, on boit en terrasse !
– Le jardin, c’est pas la même chose.
– Non, parce que tu paies pas la TVA !
– Mais tu l’as payée au magasin, banane !...
– Mais z’alors quand tu vas z’au bistrot, tu la paies deux fois ?
– Faut qu’t’arrête Alfred… t’es pas patron de bar. Tu vas quand même pas acheter au magasin ce que tu bois au bistrot.
– T’as remarqué, quand Deborsu respire, t’as comme une odeur qui te monte.
– Ça serait pas plutôt tes pieds ?

9 mai 2021

Émeutes à Jérusalem.

Le lent mûrissement d’un génocide caché se produit à Jérusalem.
On déplore plus de 180 blessés au cours des derniers heurts entre Palestiniens et police israélienne. Les journaux feront le minimum et les autorités belges regarderont ailleurs. Ce n’est pas nouveau, le massacre organisé, Israël connaît. Un nouveau prélude d’une ixième « reconquista » siffle un début de match qui va devenir sanglant.
L’origine de ce regain de violence se situe dans le quartier voisin de Cheikh Jarrah, où des manifestations nocturnes quotidiennes ont lieu afin de protester contre l’éviction programmée de familles palestiniennes, au profit de colons israéliens.
Le grand Jérusalem sans Palestinien, voilà le rêve que poursuivent les Juifs, soutenus jusqu’en décembre par l’administration Trump qui a déménagé de Tel-Aviv son ambassade à Jérusalem, espérant que ses vassaux d’Europe en feraient autant. Ce qu’on n’a pas encore osé faire en Belgique. Mais on y prépare l’opinion d’étrange manière.
On essaie de nous en mettre plein la vue sur le génocide des Ouïghours par la Chine faisant ainsi d’une pierre deux coups, puisque la Chine est la grande rivale commerciale des Etats-Unis. Enfin, deuxième leurre, plein feu sur l’opposant de Poutine « qui va mourir dans les geôles russes », si nous ne montrons pas les dents.
Pour les Palestiniens, niet ! Ce peuple est en bonne voie de n’en être plus un, alors…

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Chassés de leurs maisons, pour faire place aux nouveaux colons, ce n’est rien pour nous qui, depuis longtemps, ne considérons pas Gaza comme un camp de concentration à ciel ouvert pour deux millions de personnes, mais seulement un dépotoir pratique pour les Juifs de se débarrasser des habitants des territoires conquis par l’armée juive.
C’est-y pas beau les discours de nos grands hommes d’État soucieux de la planète, de leurs habitants, de l’Europe et de l’amitié indestructible entre eux et les USA et qui détournent les yeux des crimes commis par Israël, un peu comme les Turcs l’ont fait dans l’ancienne Byzance. Ce que je conquiers par les armes, après avoir razziés les populations, tuer les hommes en masse, est à moi, c’est mon bien, ma conquête.
Assez curieusement nous ne tolérons pas cet envahissement des Turcs d’Erdogan. Le Pacha d’Istanbul est considéré comme un voyou ; par contre Netanyahou fait pareil et il est pris pour un juste, un saint homme parti à la reconquête du pays de ses très lointains ancêtres !
Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée par Israël depuis 1967 puis annexée, ne sera pas un camp de concentration comme à Gaza, mais une terre de conquête où il n’est question que de chasser les gens par tous les moyens, y compris les assassinats de masse au cas où la révolte serait d’une ampleur proche de la guérilla. On se demande même si ce plan machiavélique n’entre pas dans les projets secrets du gouvernement de Tel-Aviv, pousser les habitants arabes de Jérusalem à bout, pour entrer dans les quartiers avec des chars et en tuer le plus possible ?
On est consterné de voir en Belgique les PS, les MR et les CDH, majorité et opposition fermer leurs grandes gueules sur les horreurs infligées au peuple palestinien, d’habitude prompts à l’ouvrir pour chasser la Covid et pleurer sur les Ouïghours.
Comment peut-on encore prêter la moindre attention aux faux trémolos de l’aréopage ? Comment peut-on encore accorder le moindre crédit au fantomatique Charles Michel dans une Europe épuisée par ses génuflexions devant Jo Biden et au premier ministre Open-Vld Alexander De Croo, qui répond toujours aux questions de Hedebouw, mais en se trompant de sujet ?
Quand vont-ils se décider à prendre leur rôle au sérieux et cesser de faire les valets complaisants du maître de Washington ?
C’est quand même une sacrée grosse ficelle qui s’use avec l’âge de nous faire croire que nous sommes dans le camp des bons, entre gens honnêtes et sérieux et avec nous « nos amis » d’Israël, peuple martyr qui n’a que trop souffert, au point qu’ils peuvent tout se permettre, y compris les abominations dont ils furent jadis victimes ?

8 mai 2021

Immortel, le système ?

Il y a des jours qui ne servent à rien. Ils ne vont pas dans le sens pour lequel on s’est construit.
On réagit comme le philosophe Žižek, sans anxiété et sans désir. On a plutôt envie de somnoler, l’esprit dans le vague et la pensée accrochée à des futilités. Le Slovène m’a proprement tué ce matin. « Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme », écrit-il, sentencieux et sûr de lui.
Il y a du vrai dans cette réflexion. Les civilisations bâties sur la rigueur et la ferveur en Dieu finissent mal. Certaines, dépassant toutes les espérances, ont mal commencé, pour finir encore plus mal. Même la religion catholique qui est pourtant fondatrice de notre société se détricote au fil du temps, nous laissant sur le dos ses merveilleuses cathédrales désormais vides et sans ouailles, sorte de musées d’architecture en plein air qu’il faut reconstruire à coup de milliards, comme aujourd’hui Notre Dame de Paris.
Par contre les civilisations bâties sur l’égoïsme, la surdimension de l’ego et l’enrichissement ont plus de chance de durer. L’actuel capitalisme, surgeon vénéneux de la chrétienté, semble avoir fait le plein d’esprits tordus pour soutenir le poids des ans.
Pourtant s’il y a quelque chose d’indéfendable à terme, c’est bien elle. Elle commence par nier Jean-Jacques Rousseau « l’homme est né bon », puisqu’il faut armer le mouflet s’il veut vivre au-dessus de la condition de ses parents par ambition de ces derniers. La terre est nourricière et prodigue, ce qui est faux par l’excès et la manière dont on l’exploite. On casse et l’on gâche, alors qu’il faudrait être parcimonieux et grand épargnant. Surtout, la croissance, l’expansion continue, crédo de ces abrutis à bac + 5, est impossible dans un monde fini.
Tout le monde peut comprendre cela. Sauf que l’humanité entière fonce dans ce système et va à la destruction.

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On a établi des règles desquelles on ne peut sortir, un peu comme en politique. Le gouvernement belge est atlantiste, pro américain et inconditionnel de l’Union européenne. Quels que soient les cas de figure, les pilotes d’un tel bâtiment n’offrent pas d’autre choix. Ce faisant, ils nient la démocratie et rendent ridicule le vote sélectif.
Et après, rien. La pâte pressée dans le fer prend la forme d’une gaufre, d’un gabarit et d’un poids équivalent depuis les pâtons, en prenant la forme que l’on connaît. Changer de cuisinier ne fera pas un autre produit qu’une gaufre.
Voilà la raison qui fait que certains jours ne servent à rien.
Le défaitiste est propice à s’en convaincre. Il a doublement tort. C’est l’abandon de ce qu’il croit et un laisser-aller à préférer la prison dans laquelle nous sommes retenus.
On l’entend assez, cette société va mal. Ses motivations officielles ne tiennent pas debout. Ses arguments sont usés jusqu’à la corde vocale de Georges-Louis Bouchez. Ce marchand de cravates défend l’indéfendable sous prétexte qu’il n’y a pas d’autres civilisations possibles. Il tient debout parce que tout l’appareil fait des vœux pour que tout ce qui est faux reste vrai !
Enlevez l’estrade, les supports médiatiques, une bourgeoisie derrière pour veiller au grain, et vous avez un pantin ridicule devant onze millions de gens.
La situation éminemment explosive d’une population à la merci d’une poignée d’aventuriers devrait m’enlever de la tête que certaines journées ne servent à rien et que j’avais bien tort.
En réalité toutes les journées servent à quelque chose, même celles qui on l’apparences d’être inutiles.
Les journées « sans » font partie des aléas du combat ; mais le défi reste le même et le combat ne change pas de nature.
Les ennemis du peuple sont tellement hors de toute morale qu’on se rallie à Jules Renard sur la durée de leur système « Comment voulez-vous qu’une âme basse puisse être immortelle ? ».

7 mai 2021

Le pouvoir du peuple confisqué !

C’est flippant. Nous avons tous les ingrédients pour mettre en piste une vraie démocratie. Et nous n’y arrivons pas ! Sont en cause ceux que nous élisons qui ne nous représentent pas, après nous avoir juré qu’ils nous représenteraient.
Nous le savons depuis le référendum pour l’application du traité de Maëstricht, rejeté par les Français et escamoté en Belgique par Di Rupo, afin de faciliter son approbation par le Parlement, sans nous, sans notre accord ; Comment digérer une absence de démocratie pareille ?
Toutes les grandes questions d’orientation du pays en politique extérieure et intérieure devraient passer par un référendum. Il faut cesser d’ignorer l’opinion, sous prétexte que le peuple est ignorant et arrêter de croire s’il n’y a pas de progrès, que c’est en raison des retardataires, c’est-à-dire toujours « nous » dans tous les cas.
Ce que ce gouvernement exprime et, avant lui, celui de Charles Michel, c’est la haine de la démocratie. Pour eux, il n’y a qu’une seule bonne démocratie, celle qu’ils expriment, l’autre, celle du peuple, n’est qu’un populisme.
Nous sommes en plein paradoxe, puisque ceux que nous élisons, c’est quand même pour faire la politique que nous souhaitons. Or, dès qu’ils son élus, c’est pour faire la leur, c’est-à-dire celle que leur souffle l’Union Européenne, elle-même à l’écoute des battements de cœur de l’Amérique à Washington. Et plus la mondialisation progresse, plus de traités seront signés, plus la démocratie deviendra une abstraction, un monstre de contraintes aux seuls avantages d’une classe sociale supérieure.  
Retrouver le scandale porté par le mot de démocratie, c’est d’abord retourner à l’étymologie du terme qui fut à l’origine une insulte lancée contre un « gouvernement » anarchique par les aristocrates grecs. Depuis l’aristocratie remplacée par la bourgeoisie, les bourgeois se sont approprié le mot, pour le vider de sa substance dans la pratique.
Ils ont réduit la démocratie à une contingence « notre part à prendre » des responsabilités de la conduite du monde.
Pour cela, il fallait garder les simulacres d’une vraie démocratie, en ayant soin de multiplier les obstacles entre la voix du peuple et celles des élus, tous unis dans un vaste complot de sédition à l’égard des gens. Ils l’ont fait, certains de bonne foi, afin d’éviter l’autodestruction de la Nation. Ils n’ont pas perçu que de ce fait, ils niaient eux-mêmes ce qu’en principe ils devaient défendre : la démocratie !
L’étonnant est que ce qu’ils en concluent reste des discours en faveur d’une démocratie mythologique, ponctués d’actions dictatoriales qu’ils voudraient être d’un despotisme éclairé « pour notre bien », comme s’ils nous jugeaient irresponsables intellectuellement de les comprendre.

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Ainsi nous voient-ils immatures à vie. Cependant qu’ils ne sont pas gênés de solliciter le suffrage des idiots qu’ils croient que nous sommes.
Ils étalent à l’aise la thèse classique des possédants supposant que nous ne la comprendrions que dans le sens qu’ils veulent que nous la comprenions. À savoir : les pauvres en veulent toujours plus ; il y a trop d’individus, trop de gens qui prétendent au privilège de l’individualité. Le discours intellectuel dominant rejoint ainsi la pensée des élites censitaires et savantes du XIXème siècle : l’individualité est une bonne chose pour les élites, elle devient un désastre de la civilisation si tous y peuvent prétendre.
Autrement dit, ils marchent à fond dans le néolibéralisme qui consacre la part importante de son devenir à l’individu, fût-il seul contre tous, à condition que nous soyons éliminés de la course, laissant tout loisir à la crème du pot, c’est-à-dire eux, le profit de la réussite en solo.
L’épidémie, le salafisme, la banlieue nouveau territoire de la drogue, l’irréductible islam dans son refus d’intégration, tout concourt à la limitation du pouvoir des gens, au point que nous sommes dans une phase d’accélération des formes d’autorité qui régissent le corps social.
C’est également pourquoi la démocratie est l’objet d’une haine des dirigeants : elle remet en cause les partages établis qui les avantagent. On l’a bien observé chez Georges-Louis Bouchez piqué au vif par l’étalage de ses 18.900 € perçus chaque mois.
Il n’y a guère, Louis Michel, avec son sens de la provocation, estimait qu’il n’avait pas été suffisamment payé pour son travail dans ses différents mandats.
La société inégalitaire ne peut fonctionner que grâce à une multitude de relations égalitaires.
Telle par exemple la remise d’une voix à chaque citoyen allant aux urnes.
Cela ne fonctionne plus, puisque ceux que nous élisons sont déterminés par principe et par obligation de faire une politique tout à fait indépendante de la démocratie.
Ce devait être déjà le problème en Grèce 350 ans avant J-C, Platon ne pouvait exclure le tirage au sort comme ultime fondement du pouvoir.

6 mai 2021

Philippique au MR.

Ah ! mais, c’est qu’il en rajoute le sagouin aux 18.900 patates, avec son appartement de 60 m² à Mons, dans un quartier qui n’est pas des plus chics ! C’est pas gentil pour Di Rupo qui occupe un immeuble de deux étages à lui tout seul.
Et les 10.000 € qu’il a encore de dettes de sa campagne publicitaire pour faire président du MR ! On touche à ce que disait Hedebouw dimanche, ce type n’a plus conscience de rien. Il marche à côté de ses pompes. Comment ose-t-on faire état de 10.000 € de dettes quand on gagne 18.900 € brut ?
Alors que les dettes moyennes des ménages sont supérieures avec des paies de 1500, 1700 € ! C’est là que l’on voit que ce pouvoir ne traite pas correctement des affaires publiques.
La preuve, voilà encore un « irréprochable » du MR dans l’embarras. Il s’agit de Philippe Goffin, ex ministre de la défense dans le gouvernement Sophie Wilmès, perquisitionné pour une affaire d’achat de masques Avrox par l’État.
C’est une affaire d’embrouille à la Kubla, avec des jongleries de millions à la De Decker. C’est dire le morceau que les enquêteurs doivent débroussailler.
Pendant que les Belges entraient dans l’épidémie avec des morts en série, Philippe Goffin concluait un accord avec Avrox, une société luxembourgeoise pour l’achat de millions de masques buccaux en tissu. On se souvient que Maggie avait détruit les réserves. Un juge d’instruction instruit l’affaire pour faux et usage de faux, escroquerie, blanchiment et entrave à la liberté des enchères, rien que ça. On en a pour 32 millions d’euros d’une commande de 15 millions de masques. Des nanoparticules d'argent et de dioxyde de titane, potentiellement nocives, ayant été détectées sur les masques, leur usage a depuis été déconseillé, après un avis du Conseil supérieur de la Santé.
La société luxembourgeoise compte un héritier jordanien, un ex-patron de restaurant cannois et un ancien agent de foot. Une des conditions d'octroi était d'avoir déjà fourni au moins 250.000 masques en étoffe à un autre client. Avrox faisait état d'une commande d'un million de masques à un autre pays en 2020, mais restait discret sur l'identité de l'acquéreur approvisionné. En réalité Avrox-Luxembourg a son facturier à la société offshore Bright Periods Consulting, basée à l'île Maurice, créée en septembre 2015. Son directeur, un Brésilien dénommé Flavio D., est proche depuis au moins six ans, selon les deux quotidiens qui ont épluché son compte Instagram, d'un des actionnaires d'Avrox.
Goffin peut jouer les innocents. Il a un bel exemple avec Boris Johnson empêtré dans une affaire de rideaux que sa dispendieuse épouse a fait changer au 10 Dowding Street, la résidence des premiers ministres britanniques. Mais, jouer les imbéciles n’est pas toujours la bonne tactique.

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Assiste-t-on à la « kublatisation » du MR ? On n’en est pas loin.
Le président Bouchez, toujours à l’assaut des télés, prêche la vertu comme un évangéliste américain. Mais jusqu’à aujourd’hui, alors que l’affaire est de la semaine passée, il ne s’est pas intéressé à cette malencontreuse histoire, pour s’acharner sur un conseiller communal MR coupable de s’être affranchi des consignes anti-Covid.
Non, ce qui intéresse Bouchez en ce moment, s’est de laver son honneur à propos des 18.900 € de traitement pour ses fonctions de président du MR. Le bougre se lamente en prétendant qu’on n’en a que pour lui, alors que son homologue du PS en ramasse autant. Alors que lui, Bouchez, « ne compte pas ses heures ».
Ne serait-ce pas pourtant son rôle de faire la clarté dans ce qu’il est convenu d’appeler désormais « l’affaire Goffin » ?
Après Liège les affaires Moreau, Mathot, le PS place Sainte-Véronique concerné et confondu dans ses basses œuvres, voilà Liège à nouveau en délicatesse avec la justice, puisque Goffin est bourgmestre de Crisnée.
Devinez qui est président provincial du MR à Liège: Daniel Bacquelaine !
Comme c’est bizarre quand même la vie politique et comme ce milieu est petit-petit !

5 mai 2021

La caisse est vide au MR !

Une taupe au MR n’est plus utile pour être au fait des dernières engueulades entre grands chefs, à propos de leur extravagant président.
Le salaire à la façon « vice-premier » passait comme un entremet qu’on avale sans y prêter attention. Aujourd’hui que tout le monde en parle, les aigreurs remontent. Curieux comme les choses qu’on faisait semblant d’approuver, quand cela ne se savait pas, dérangent tout le monde maintenant que ça se sait.
Ils n’attendent plus que la disparition à la comptabilité de Richard Miller, pour passer du salaire de 18.900 € de vice-premier à celui du premier, un chouia supérieur.
Les Michel, pas intéressés pour un sou, y avaient déjà pensé. Ils n’avaient pas osé à cause de Chastel. Un salaire de premier ministre à ce faible d’esprit aurait provoqué une crise interne. Richard Miller aurait pu ressortir les comptes de la boutique Jean Gol, au bord de la faillite frauduleuse à la Tonton Tapis, les dactylos, payées une misère, faire la grève des privautés ancillaires !
Le problème tient dans le mauvais effet des largesses à un moment où Bouchez adopte un langage cher au MR, l’austérité des foules et le retour à la rigueur.
L’embêté, c’est Ducarme à qui colle une étiquette « sociale ». Un libéralisme social, il l’avait dit dans sa campagne pour devenir « vice-premier » à la présidence du MR. Il faisait l’autre jour la gueule d’un merlan surgelé qui aurait raté la chaîne du froid.
Voilà des lustres que ne je n’achète plus un journal libéral. Comme les nouvelles changent tous les jours, j’évite les dépenses inutiles. De toute manière, aucune gazette n’écrira un mot sur les finances des partis de la majorité, toutes dans le rouge et surtout les finances bleues. On a beau recevoir du fric en loucedé des friqués, brader les privilèges au prix coûtant, le mécénat se perd au parti libéral.
Heureusement que les députés à l’insu des électeurs, votent chaque année des tombereaux d’argent aux partis traditionnels, le reste, se sont les contributions « volontaires » des élus au prorata de ce qu’ils ramassent en indemnités, faut plus trop compter sur les cotisations du plouc adhérent.
Le MR donne évidemment des chiffres gonflés de ces convaincus. C’est que la Covid a décimé ses rangs. L’hôtellerie fait faux bond. L’épicier du coin a viré fasciste et l’artisan vote PTB.

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La politique libérale a pris un sacré coup de vieux, malgré la jeunesse du tonitruant Bouchez. En interne, l’industrie joue les filles de l’air en décentralisation, l’usine à gaz est ingouvernable et les députés se défaussent sur le peuple, dans des lois fofolles et inutiles. En externe, l’adoration du MR à papa Biden fait qu’on n’a plus vraiment de politique extérieure, d’autant que la ministre des affaires étrangères est une américanophile à moitié australienne. On va dénoncer le génocide Ouïghours et faire coller la politique de Poutine à celle de feu Staline, sur ordre de Washington. Ce n’est pas bandant une domestication pareille, avec un néolibéralisme déjà plombé par ses piètres résultats. On se voit mal repousser l’ennemi sur le Donbass ou remonter le Mékong pour aller fesser Xi Jinping. Malgré tout, le MR délire en justicier sans armée à l’UE.
Quand on met en parallèle le salaire de Bouchez, avec les finances du parti, ça la fout déjà mal. Mais quand on le met en relation avec les 10 euros par mois d’augmentation des salaires que la FGTB revendique, on est pratiquement sur le cul.
Puisqu’ils en sont au grand couplet de la transparence, qu’ils n’ont rien à cacher et que l’État est aux taquets question finance, que c’est impossible de sortir un euro de plus des caisses publiques, que les partis qui prêchent l’austérité comme la seule mesure de sauver la démocratie viennent nous balancer comment eux vivent l’austérité.
Faut pas rigoler avec ces choses là.
On a comme l’impression que certains chefs « admirables » pourraient faire un tour en correctionnelle. Ce n’est pas demain qu’un journaliste indépendant (c’est simple, il n’y en a plus) fourra son nez dans ce merdier.
Il reste encore une solution au MR, pour que son « Tonton Tapis » garde son statut de vice-premier : aller au charbon du côté de Bill Gates. Il paraît que le couple divorce. Avec sa belle gueule, peut-être que Bouchez y aurait de l’avenir ?

4 mai 2021

Un emploi en or.

Toutes les gazettes, bien libérales, américanisées à mort, se ruent ce matin à la défense de leur chéri, le dénommé Bouchez, injustement traîné dans la boue dimanche par la divulgation de son salaire de président du Mouvement Réformateur.
Elles auraient mieux fait de regarder ailleurs, parce qu’indépendamment de la coquette somme de 18.000 € qu’on savait déjà, personne n’avait fait le rapprochement de ce salaire avec celui d’un vice-premier ministre fédéral !
Comparé la fonction à celle d’un vice-premier, ce n’est pas rien. On comprend Ducarme et les autres postulants qui ont voulu pêché le maquereau et qui reviennent avec des ablettes.
Ce n’est probablement pas le seul parti où son président y arrondi ses fins de mois. Je me hasarde peut-être, mais les successeurs de Vandervelde, ne doivent pas être loin du compte. On pourrait poser la question à Elio di Ruppo ou à Paul Magnette ?
Bouchez a bien clamé haut et fort que c’était du brut ! Pour la gouverne de l’ange du néolibéralisme, on le savait. Mais c’est brut aussi pour les vice-premiers !...
Lorsque le comptable maison te file tes 18.000 patates, l’État t’en reprend au moins huit mille, plus la dîme aux ploucs de ton parti, ça ne te fait plus que 8.000 in the pocket. Tous les beaufs qui t’admirent et voient en toi la réincarnation du fils trop tôt disparu de Jo Biden, ne savent pas que tu as un complément en frais de représentation pouvant atteindre ton net. Et les ploucs qui te pensent altruiste ! Voitures, costumes, eau de Vichy, réceptions et tournées générales du Métropole au bistrot « Chez Eugène », ça va chercher dans les combien ?

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Cela te fait mon gros futé, un revenu net d’à peu près ton salaire brut. Je te fais confiance pour la gratte, ton côté domestique, qui chez les gens de maison – le MR n’en est-il pas une ? – permet de survivre. Tu la connais la chanson, quand je pense que tu as le culot de parler de môman qui faisait son marché à coup de pièces de vingt francs !
Tu m’as touché pour le coup, j’attendais qu’à la suite tu entames le couplet « fils d’ouvrier, petit fils d’ouvrier, ouvrier moi-même », avant d’y aller d’une larme !...
Tu n’es pas allé jusque là, un manque d’effronterie, peur d’en remettre une couche ?
Pourquoi les gens sont-ils comme enragés quand ils évoquent ton salaire ?
Faut les comprendre. Ta vision de l’économie pour eux est incompréhensible. Ils s’attendaient que tu ailles de la pièce de vingt francs aux dix euros que les faméliques de ce pays réclament, pour que tu les respectes aussi…
Nous savons bien, ce fric de vice-premier ce n’est pas toi qui l’as exigé, que c’est une histoire ancienne de l’effronté Gros-Loulou fondateur de la dynastie des Michel.
C’est une histoire que Richard3 connaît et qui plaît toujours quand il la raconte. Comment Louis et Didier ont flairé dès le début, l’argent qu’ils se feraient en se plaçant domestique à journées chez Jean Gol, quand il distribuait les places.
Monté de toute pièce par François Perrin et Gol, le premier s’éblouissant de sa verve, se perdait dans ses tribulations universitaires, le second fut seul sur la bonne affaire.
Bien plus tard, c’est entre Louis et Junior qu’il fut décidé que les arrhes, le beau pognon quoi, du président MR serait indexé sur la fonction de vice-premier ministre.
On peut demander des précisions à Richard Miller, gérant de la boutique Jean Gol et survivant de la course à l’échalote.
Reynders qui passe pour un autre acrobate de la « planque à dix-huit mille » s’est fait baiser par le Bureau MR, contrôlé par la famille Michel. On ne lui en versait pas tant !
Ce fut une terrible humiliation pour lui, d’apprendre que le plombier des Michel, le petit Chastel, avait touché les 18.000 comme Charles ! Un type qui ne parle pas anglais !
Depuis, tout est arrangé. Les deux fils du vieux sont casés. Charles désormais maréchal à l’Europe peut faire l’autre colonel et Chastel, chef de rang. La hache de guerre est enterrée. Plus personne n’aurait reparlé des 18.000. Il a fallu que la bande tombe sur Raoul !...
Non, mais, de quoi se mêle ce bouseux, disent en chœur les gazettes, en prenant fait et cause pour le parti du pognon.

3 mai 2021

Cœur et rancœur.

Ce pays a la particularité d’être à la fois le plus mal dirigé de l’Union Européenne et le plus vanté de ses élites. C’est une curiosité, un exemple à ne pas suivre. On ne sait plus qui fait quoi !
Si ça ce n’est pas un signe de mauvaise gouvernance, que l’on me dise ce que c’est.
C’est dans un cadre archi conventionnel, RTLTVi, que le fleuron de cette Belgique mal gérée, Georges-Louis Bouchez, rencontrait le seul opposant qui ait quelque chose à dire sur les valeurs de cette société, Raoul Hedebouw.
Pour une fois, l’animateur Deborsu s’est révélé relativement neutre en ne favorisant pas trop le MR, dans sa manière habituelle de couper l’adversaire du libéral, le disert GL Bouchez.
Le sujet principal étant l’augmentation de 0,4 % des salaires, soit 6 à 10 euros par mois (en décomptant les retenues légales), on a donc parlé pognon !
Comme toujours, ce sont les dirigeants de ce malheureux pays qui ont tout faux. Pour Bouchez, 10 € de + par mois, c’est impensable. Il en étrangle, éructe, vocifère, surtout quand l’autre dit devant les caméras que Bouchez gagne 18.000 € par mois ! De ce que le président du MR déduit immédiatement la cotisation au parti, ce qui est une tromperie sur le salaire net, puisque cette dépense ne fait pas partie des retenues légales. En ce sens, la position du PTB est plus correcte, puisque c’est le parti qui établit les ressources de ses parlementaires. En l’occurrence, Raoul Hedebouw reçoit 2000 € net par mois, ce qui est un salaire tout à fait moyen dans l’industrie.
Tout le débat a finalement tourné autour de la question des salaires et de l’argent perçu.
Bouchez a une dialectique étonnante. Suite aux augmentations parfois somptueuses que l’actionnariat des entreprises s’est octroyée, surtout celles qui se sont enrichies sur l’année du Covid, et notamment le CIO de Delhaize qui s’est royalement sucré la gaufre, Bouchez est revenu avec sa théorie du ruissellement chère à Macron et vieille comme mes bottes.
Apparemment, GLB ne suit pas l’actualité, cette théorie du ruissellement non seulement n’a jamais fonctionné, mais il a été démontré par des économistes de renom que les capitaux perçus par les actionnaires et les CIO n’étaient presque jamais réinvestis dans l’entreprise, mais partaient à l’étranger pour des spéculations extérieures, si ce n’est des paradis fiscaux.
C’est une gageure sur quelques minutes d’antenne d’entreprendre d’expliquer combien est fausse l’argumentation du libéralisme, sur ce sujet en particulier.
Indépendamment de cela, des sommes astronomiques sont chaque année dispensées sans compter pour faire fonctionner l’usine à gaz aux multiples fonctions inutiles et il a été déversé pour compenser les fermetures et le manque à gagner causés par la Covid, une pluie de milliards supplémentaires sur de petits entrepreneurs moins chanceux.
Et on voudrait faire croire aux gens que 6 à 10 € par mois sur les salaires, c’est trop !

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On se demande encore où GLB a été trouvé que les salaires belges étaient de 8 % supérieurs aux autres pays ? Les Ardennais qui travaillent au Luxembourg sont évidemment persuadés du contraire.
Bien sûr, on n’a pas le temps de développer ses arguments dans une émission coup de vent dont Deborsu en dilapide sa part en parlotes inutiles, dans des interviews trottoirs bidons.
Mais quand Bouchez défend les riches actionnaires sous prétexte que l’imposition des fortunes de leur actionnariat rapporte trois milliards et demi par an, il oublie de dire que cet argent frais va directement dans les salaires, pensions et notes de frais diverses que l’État paie à son personnel représentatif, du premier ministre à l’échevin d’une petite commune. Si bien que dans ces conditions Bouchez et ses pareils n’ont pas intérêt à ce que l’accroissement des indemnités s’arrête.
En résumé, par la brièveté d’un débat sur une question aussi complexe, chacun est resté sur son idée. Si bien que les libéraux s’enfoncent dans leurs contradictions, alors que le néolibéralisme est en train d’exploser, tandis que l’électeur de gauche s’en retournera chez lui de plus en plus convaincu que ce pouvoir le prend pour un imbécile.

2 mai 2021

Un Premier Mai Le Chapelier.

Pour les suborneurs des Travailleurs, la Covid a avantageusement fait renaître la loi Le Chapelier interdisant tout groupement professionnel, que ce soit les gens de métier, les ouvriers ou les apprentis. Cette loi s'inscrivait dans une volonté de s'affranchir des groupes de pression qu'étaient devenues les corporations et les guildes sous l'Ancien Régime ; mais elle se concentra sur les associations d'ouvriers, interdisant de fait les syndicats ou autres revendications collectives.
C’est ainsi qu’à Liège, les relieurs et les typographes s’unissent aux alentours de 1845 dans une association mutuelliste qui était en réalité un syndicat (le premier de Belgique), puisqu’il avait surtout la faculté de secourir les ouvriers en grève.
La loi Le Chapelier a été abrogée en deux temps, le 25 mai 1864 par la loi Ollivier, qui abolit le délit de coalition, et le 21 mars 1884 par la loi Waldeck-Rousseau, qui légalise les syndicats. La Wallonie pour des raisons de proximité avec la France dans ces premiers pas d’une Belgique artificielle appliquait la loi française, seul le drapeau changeait.
Tout cela pour écrire qu’en 2021, la loi Covid-Le Chapelier va permettre aux libéraux de dormir sur leurs deux oreilles.
Et quand bien même, on serait hors épidémie, la société capitaliste a bien joué son coup dépossédant les travailleurs de base de leur savoir-faire en confisquant les techniques, les mettant dans les mains de leurs ingénieurs. Il suffisait ensuite de morceler les tâches pour les rendre simple et à la portée de tous (behaviorisme). Décerveler les gens au travail et leur enlever le pain de la bouche en diminuant les salaires, fut chose aisée, puisque toutes les productions aujourd’hui, en apprentissage rapide, sont à la portée de n’importe qui.
La population ouvrière étant devenue « n’importe qui », on a fait du n’importe quoi avec elle. Et ça va de pire en pire. C’est à l’échelon de la planète qu’on met aujourd’hui l’ouvrier en compétitivité.

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Comme le savoir-faire n’existe plus, reste le savoir-rester dans l’emploi. Ce n’est pas une mince affaire, tout le monde pouvant remplacer tout le monde.
La société se divise dorénavant en deux catégories. La première, la plus nombreuse regroupe l’essentiel de l’humanité. C’est un gaspillage fou des intelligences qui sont niées, abandonnées, voire détruites sciemment au profit d’une catégorie tellement minuscule qu’on la distingue à peine dans la multitude. C’est elle qui conserve les savoirs dans des laboratoires ou des ateliers pilotes, concentrant les recherches et multipliant les brevets. C’est elle aussi, qui promeut quelques individus ayant valeur d’État et dormant sur des monceaux d’or.
L’exemple d’actualité, c’est l’immense fortune nouvelle des sociétés se partageant les brevets des vaccins contre la Convid-19. Voilà mise à la vue de tous une des horreurs du système capitaliste, car les vaccins devraient être produits par tout qui peut les produire sans autorisation des propriétaires des formules, dans le respect des normes de sécurité, évidemment.
Cette diffusion sans entrave des vaccins saute aux yeux de tous, sauf d’une petite minorité, celle qui a tout et ne veut rien lâcher.
Ce premier mai de la double crise celle de l’épidémie, mais encore celle du capitalisme, latente depuis deux siècles, ne sera pratiquement pas célébré par des cortèges et des discours.
Je pense même que sans la loi Covid-Le chapelier, les cortèges et les discours auraient encore perdu des processionnaires et des discoureurs, à cause de l’étouffement du peuple par les élites.
Quand on n’a plus de savoir-faire, on n’a plus de revendications, en même temps qu’on n’a plus de tribune pour s’exprimer et sur quoi le ferait-on ?
Mais, ce n’est pas parce que la plaie est dorénavant cachée que le remède n’en est pas moins évident.
Karl Marx, Proud’hon, Babeuf, Jaurès, Bakounine, Lénine, Trotsky, Guevara, jusqu’aux héros de la Commune de Paris, ces ouvriers communards parisiens massacrés par la bourgeoisie capitulant devant l’ennemi en 1871, non, ils ne sont pas morts pour rien. Jusqu’au souvenir de la grande grève de 1961 à Liège, au cours de laquelle on compta trois morts parmi les grévistes, rien ne sera oublié et tout, un jour, peut-être plus proche, devra se payer. Le peuple se comptera, tandis que les traîtres se rangeront dans l’autre camp.

1 mai 2021

Un citoyen sans pouvoir.

Sur le papier, en principe, les citoyens d’une démocratie sont souverains. On lit ça partout. Le pouvoir est détenu par le peuple et chaque décision prise l’est par délégation des pouvoirs que le peuple, dans sa magnanimité, accorde en donnant sa confiance, aux élus.
Cela ne marche pas du tout de la sorte. Le citoyen sera empaqueté dans le papier trois couleurs, l’emballage cadeau sera de la maison mère à Laeken, avec une belle étiquette : Fournisseur de la cour. Nous sommes en démocratie, paraît-il, le régime le plus démocratique et le plus près du peuple qui soit.
La réalité est tellement différente, qu’on a tous eu dans la vie, à réfléchir à ce qui précède en de multiples occasions : impôts, amendes, succession, lois contraignantes, décisions unilatérales autoritaires, etc.
Au sortir de ces réflexions, on s’aperçoit que le citoyen qui peut tout et qui est souverain, est en réalité un souverain de carton, un gentil bouffon, qui fait tinter les grelots de sa marotte pour dire qu’il est là, se faisant et il ne le sait pas, ce sera son unique moment où, en démocratie, les Autorités s’aperçoivent qu’il existe.
Cependant les discoureurs d’état-major des partis tressent des couronnes de lauriers à son intention, pour les ceindre sur leur propre chef, puisque nous sommes trop nombreux pour pouvoir décemment le faire. Il faudra donc rester dans le symbole, que des ministres parlent en notre nom, sauf qu’ils n’en font rien, tant ils ont d’autres sujets et d’autres contraintes.
C’est alors que les particuliers jettent un œil sur les réalisations qui ont été faites en leurs noms. Et ils sont effarés d’apprendre comme en haut-lieu on a mal interprété ce qu’ils voulaient.
Le pouvoir belge relie l’Europe à sa politique, les grands partons, Jo Biden, les intérêts de la bourgeoisie, les desiderata des indemnités des grosses légumes, jamais le citoyen !
En interne, l’usine à gaz a cru bon se diluer en une infinité de petits pouvoirs dont la caractéristique est qu’ils ne relèvent plus du peuple, mais de délégués supérieurs, tandis que les « grandes voix » ont eu soin de se couvrir en matière de réclamation par toutes sortes de lois et procédures, les débarrassant de la hantise de la responsabilité, si par hasard, les actions commises en notre nom, n’atteignaient pas les objectifs qu’ils se sont fixés, qui n’ont rien à voir avec les nôtres.

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Voilà qui tombe à merveille, aucune disposition n’est vraiment celles que nous voulions. Elles ont même des effets pervers inattendus, plus personne n’est responsable.
La sanction des urnes, c’est la magie suprême. Un chef désapprouvé se refait le moral dans une direction parallèle aussi bien, sinon mieux payée qu’un ministre, en attendant de rebondir la session suivante.
Le parcours d’un citoyen-souverain n’est pas simple en démocratie. Il abandonne ses particularismes et adhère à un courant d’idées à l’aveugle, qui reprend une partie de ce que la démocratie lui concède : son opinion.
Elle vaut ce qu’elle vaut, mais c’est une opinion. Admettons qu’elle aille de paire avec toutes celles du courant qui se sont rassemblées, encore faut-il qu’elle s’intègre dans un parti qui, en gros, brasse des idées contradictoires. Les partis se confrontent et finissent toujours par s’accorder sur une politique qui n’a plus rien à voir avec ce qu’ils défendaient avec âpreté individuellement avant de s’acoquiner avec les autres pour faire nombre.
C’est là que la quintessence forge l’élite de l’élite qui forme un gouvernement. À ce niveau, votre idée initiale, votre volonté particulière, la philosophie que vous véhiculez sont déjà complètement larguées et quasiment inexistantes.
Le citoyen, ayant quelque chose à dire, pouvait s’attendre à pouvoir s’exprimer. Il restera sur le désir d’exercer sa souveraineté, pour qu’enfin s’apercevoir qu’il n’en avait aucune.
Cette démocratie entend bien nous satisfaire en tout, mais finit toujours par ne nous satisfaire en rien.
La seule défense que le citoyen puisse avoir dans ce piège-à-cons, c’est de voter pour un parti dont les idées sont tellement aux antipodes des intérêts et des desseins de la poignée de décideurs inamovibles du sommet, qu’il n’accédera jamais au pouvoir à moins d’une révolution.