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En mal de bistrots…

Surpris par le non-débat du confiné Deborsu sur RTL-Tvi du dimanche, je me suis endormi… à onze heures du matin !
Ce malencontreux journaliste (on a peine à croire qu’il le soit vraiment) nous éloigne du drame Belge avec une Europe entraînée dans un changement de civilisation. Entre deux assoupissements, j’ai vu Deborsu en Dragasès, mourant en 1453 sur les murailles de Byzance d’un trait lancé par Mehmed II, sultan ottoman, ressemblant à Erdogan.
Pour couronner ce désastre, « Didjé » Reynders baissa le rideau sous la molle férule de moumoute Vrebos. Comment torcher un texte consistant depuis ces flaques vivantes ?

Je me suis donc vu au bistrot à noter des brèves de comptoir.

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– Qu’est-ce que t’as fichu ? On te voit plus nulle part !
– Depuis madame Covid on n’a plus de nulle part ! Tiens, l’autre soir à la télé, je m’posais la question où qu’ils vont chercher le linge sale dans la pub ? Si ça se trouve, avec la tache que t’as sur le pantalon, ils te la laveraient pour rien !
– T’es pas mal entamé à onze heures !... la gueule de Deborsu avance l’heure de l’apéro, quoi… ils sont fermés les cafés, Vieux ! T’as l’air d’en douter.
– Avec Cynthia, on a monté un bar dans le jardin. Quand il pleut pas, on sort prendre un verre. Et aujourd’hui, il a pas plu !
– Merci, avec toi on refera pas 40-45. Pour l’heure, j’ai pas le coude au guéridon, moi… Vandenbroucke, avec sa gueule d’assistant fossoyeur, est pas prêt à rouvrir les bistrots. Le troquet lui manque pas. C’est même à se d’mander, ce qu’il va foutre après le virus.
– En inventer un autre ?
– Les gens sont tellement cons, qu’ils se rendent pas compte ! Ils se borsufient.
– T’as quand même ton travail !
– T’as pas le droit d’aller prendre un verre, mais t’as le droit de te faire souffler dans la gueule par une équipe de vingt-cinq gars, au p’tit matin. J’lai dit à Verzelin, l’chef d’équipe. J’ai jamais eu envie de bosser, c’est sûr, mais maintenant qu’on attrape la crève à l’usine, j’ai encore moins envie…
– On est arrivé, tu viens prendre un verre. Cynthia fait ses dents. Elle dit que je bois trop depuis que les bistrots sont fermés.
– J’sais pas. Cynthia ne peux pas me sentir. Je m’demande ce que je ne lui ai pas fait pour ça !
– Faut pas chercher à comprendre. Depuis qu’elle se fait appeler Cynthia, comme M’ame Fleury, la philosophe, elle est plus pareille… Tu vois plus à l’intérieur de son cerveau, un réveil-matin non plus, tu me diras, mais au moins là, t’as l’heure.
– Santé !
– Santé ! C’est du raide, çui-là ! Ça te remonte d’un coup jusqu’à Robermont.
– J’me demande pourquoi Cynthia n’a jamais piffé ta Marion ?
– Ta belle-mère habite toujours les hauteurs ?
– Ouais. C’est pour ça qu’elle a l’air prétentieux. Note quand je vois les inondations à Méry-bas, je me dis que c’est pas bon d’habiter bas.
– Tu m’files une chaise qui tient encore par les vers à bois !
– Ils habitent dedans. C’est con quand même d’habiter dans une chaise !
– Passe ton verre, je t’en remets…On d’mande pas à une bille si elle roule.
– Thanks !... ce putain d’virus, on n’est plus comme avant. On boit parce qu’on s’emmerde. Le soir on n’attend même plus la fin de la soupe pour s’engueuler.
– Avant on buvait autant, mais on avait des raisons. On racontait ses misères, mais on savait qu’il s’en foutait, le bistrotier. Ça rendait plus légers les chagrins… Même qu’on finissait par rigoler avec les autres de ses propres merdes…
– C’est la faute au gouvernement… faudra pas renouveler leur permis de séjours à ces lopettes.
– On peut plus les reconduire à la frontière, Merkel les a supprimées.
– Tu vois, comme on détourne ce qu’est interdit, on boit en terrasse !
– Le jardin, c’est pas la même chose.
– Non, parce que tu paies pas la TVA !
– Mais tu l’as payée au magasin, banane !...
– Mais z’alors quand tu vas z’au bistrot, tu la paies deux fois ?
– Faut qu’t’arrête Alfred… t’es pas patron de bar. Tu vas quand même pas acheter au magasin ce que tu bois au bistrot.
– T’as remarqué, quand Deborsu respire, t’as comme une odeur qui te monte.
– Ça serait pas plutôt tes pieds ?

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