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La Commune de Paris.

Ce serait impardonnable de laisser passer le mois de mai sans commémorer sur Richard3.com les 150 ans qui nous séparent de la Commune de Paris !
Le 18 mars 1871, une émeute éclate sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.
La Commune de Paris qui allait être vomie par les bourgeois, leur presse, leurs corps constitués, leurs écrivains, leurs historiens, jusqu’à aujourd’hui, a donc 150 ans !
Il devient même utile d’en rappeler les grandes dates et le pourquoi de cette révolte, tant les livres d’histoires sont mensongers et tant son empreinte à marquer le socialisme et le communisme jusqu’à aujourd’hui, comme le rôle qu'a joué ce mouvement révolutionnaire parisien dans l'invention des Républiques socialistes.
Après la révolution des "Trois Glorieuses" de juillet 1830 et de février 1848, mettant fin à la Restauration et à la Monarchie de Juillet, la Commune de Paris de 1871 confirme la fin du Second empire, tandis que le peuple parisien n’a que mépris pour la République conservatrice naissante.
La Commune est un moment charnière de la fin du XIXe siècle en France. C'est justement parce qu'elle a tant marqué les esprits jusqu'à aujourd'hui, et qu'elle traduit une immense complexité historique, qu'on peine à savoir comment commémorer son 150e anniversaire (1871-2021). Cet évènement fondamental de l'histoire de France reste incompréhensible et difficilement déchiffrable si on oublie de la lier aux 6 mois qui précèdent sa mise en place, avec, en premier lieu, la proclamation de la IIIe République en septembre 1871, qui lui est fondamentalement inhérente pour comprendre ses mécanismes.

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Impossible de l'analyser exclusivement sur le temps court, de ne pas la relier aux spécificités historiques qui sont celles du XIXe s. français, marqué par la valse de régimes politiques antinomiques les uns des autres (république, monarchie constitutionnelle, empire…) se succédant sur un intervalle de temps relativement court, entrecoupés de manière constante par des mouvements révolutionnaires.
Depuis la Grande Révolution, l'idéal d'une république plus sociale, démocratique et populaire reste ancré dans les esprits de nombreux Français et Belges.
La Commune puise ses origines de 1789. Ce sont les enjeux de la guerre franco-allemande de 1870, le péril d'une France occupée par la Prusse, accompagnés par le fiasco de la mise en place d'une IIIe République récupérée par un pouvoir conservateur et monarchiste qui la génère.
Le pouvoir bourgeois sous Badinguet n'en finit pas d'essuyer les frustrations et revendications de la nouvelle classe ouvrière en gestation. Léon Gambetta les appellera "les oubliés". L'idéal des ouvriers est de mener le combat pour que le capital soit mieux réparti et favoriser une meilleure existence. Ce sont nos précurseurs, en fait, que nous comprenons bien, puisque ce combat est loin d’être terminé.
L'idée d'une République démocratique et sociale fait son chemin parmi les populations des grandes villes. L'empire s'enlise, le climat social se tend, les mouvements sociaux se multiplient, les esprits sont fortement échauffés à la veille de la IIIe République.
La nouvelle République dans l'impasse face à la Prusse (septembre 1870 - mars 1871). Aux conditions de vie sociales et économiques vient se greffer la menace de la guerre extérieure. En 1870, le chancelier allemand Bismarck est l’homme fort de l’Europe. Il estime qu’une victoire contre la France est nécessaire pour parachever ce dessein. La provocation prussienne et la déroute militaire française, on sait la suite : Napoléon III est défait à Sedan, le 1er septembre 1870. Les Parisiens réclament la IIIe République sans se résoudre à la paix face à la Prusse. Un gouvernement provisoire de défense nationale est formé le 4 septembre 1870. Mais la majorité conservatrice de l'Assemblée et Adolphe Thiers, voient d'un très mauvais œil la tournure des évènements : une éventuelle république sociale, agitatrice qu'il faut à tous prix éviter. L'urgence politique est, pour eux, de contenir la révolution et de faire la paix. Aller donc contre la volonté populaire parisienne.
Les Prussiens à Paris, la France vit l’un des hivers les plus rigoureux du siècle. Les parisiens meurent de faim. La capitale est systématiquement bombardée à partir de janvier 1871… Toutes ces conditions alimentent les braises de la future Commune de Paris, qui exige sans concession la sortie imminente de l’assiégeant.
Les négociations de paix avec la Prusse mettent le feu aux poudres. Le 28 janvier 1871, l'armistice est signé et immédiatement considéré comme une trahison par les parisiens qui accusent le gouvernement de compromission avec l'ennemi extérieur.
Ils se claquemurent dans Paris. Thiers mettra fin à l’héroïsme et au patriotisme des Parisiens par un bain de sang. Ce sera la semaine sanglante. Une boucherie qui au lieu d’être décrite comme la honte de la République passera et passe encore pour les bourgeois, comme un acte nécessaire.
De grands historiens, Marx, Engels, ont écrit sur la Commune. Le mouvement féministe actuel pour l’égalité entre les sexes est issu de ce moment populaire.
Enfin respect aux 35.000 parisiens massacrés par les troupes des bourgeois revanchards sous l’œil goguenard des Prussiens. Salaud pour salaud, Thiers et Pétain se valent dans leur infâmant parcours.

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