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Immortel, le système ?

Il y a des jours qui ne servent à rien. Ils ne vont pas dans le sens pour lequel on s’est construit.
On réagit comme le philosophe Žižek, sans anxiété et sans désir. On a plutôt envie de somnoler, l’esprit dans le vague et la pensée accrochée à des futilités. Le Slovène m’a proprement tué ce matin. « Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme », écrit-il, sentencieux et sûr de lui.
Il y a du vrai dans cette réflexion. Les civilisations bâties sur la rigueur et la ferveur en Dieu finissent mal. Certaines, dépassant toutes les espérances, ont mal commencé, pour finir encore plus mal. Même la religion catholique qui est pourtant fondatrice de notre société se détricote au fil du temps, nous laissant sur le dos ses merveilleuses cathédrales désormais vides et sans ouailles, sorte de musées d’architecture en plein air qu’il faut reconstruire à coup de milliards, comme aujourd’hui Notre Dame de Paris.
Par contre les civilisations bâties sur l’égoïsme, la surdimension de l’ego et l’enrichissement ont plus de chance de durer. L’actuel capitalisme, surgeon vénéneux de la chrétienté, semble avoir fait le plein d’esprits tordus pour soutenir le poids des ans.
Pourtant s’il y a quelque chose d’indéfendable à terme, c’est bien elle. Elle commence par nier Jean-Jacques Rousseau « l’homme est né bon », puisqu’il faut armer le mouflet s’il veut vivre au-dessus de la condition de ses parents par ambition de ces derniers. La terre est nourricière et prodigue, ce qui est faux par l’excès et la manière dont on l’exploite. On casse et l’on gâche, alors qu’il faudrait être parcimonieux et grand épargnant. Surtout, la croissance, l’expansion continue, crédo de ces abrutis à bac + 5, est impossible dans un monde fini.
Tout le monde peut comprendre cela. Sauf que l’humanité entière fonce dans ce système et va à la destruction.

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On a établi des règles desquelles on ne peut sortir, un peu comme en politique. Le gouvernement belge est atlantiste, pro américain et inconditionnel de l’Union européenne. Quels que soient les cas de figure, les pilotes d’un tel bâtiment n’offrent pas d’autre choix. Ce faisant, ils nient la démocratie et rendent ridicule le vote sélectif.
Et après, rien. La pâte pressée dans le fer prend la forme d’une gaufre, d’un gabarit et d’un poids équivalent depuis les pâtons, en prenant la forme que l’on connaît. Changer de cuisinier ne fera pas un autre produit qu’une gaufre.
Voilà la raison qui fait que certains jours ne servent à rien.
Le défaitiste est propice à s’en convaincre. Il a doublement tort. C’est l’abandon de ce qu’il croit et un laisser-aller à préférer la prison dans laquelle nous sommes retenus.
On l’entend assez, cette société va mal. Ses motivations officielles ne tiennent pas debout. Ses arguments sont usés jusqu’à la corde vocale de Georges-Louis Bouchez. Ce marchand de cravates défend l’indéfendable sous prétexte qu’il n’y a pas d’autres civilisations possibles. Il tient debout parce que tout l’appareil fait des vœux pour que tout ce qui est faux reste vrai !
Enlevez l’estrade, les supports médiatiques, une bourgeoisie derrière pour veiller au grain, et vous avez un pantin ridicule devant onze millions de gens.
La situation éminemment explosive d’une population à la merci d’une poignée d’aventuriers devrait m’enlever de la tête que certaines journées ne servent à rien et que j’avais bien tort.
En réalité toutes les journées servent à quelque chose, même celles qui on l’apparences d’être inutiles.
Les journées « sans » font partie des aléas du combat ; mais le défi reste le même et le combat ne change pas de nature.
Les ennemis du peuple sont tellement hors de toute morale qu’on se rallie à Jules Renard sur la durée de leur système « Comment voulez-vous qu’une âme basse puisse être immortelle ? ».

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