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31 août 2019

La politique du dimanche.

L’intarissable Deborsu s’apprête à rempiler dans « C’est pas tous les jours dimanche » de RTL, dès le dimanche 8 septembre.
Il a crapahuté son isoloir à roulettes du côté de Charleroi, question de savoir s’il est toujours le favori des concierges et des veuves en mal d’amour. Pas de problème pour son patron Philippe Delusinne (ne pas confondre avec « de l’Usine », ce n’est pas lui), le contrat est là bien signé des parties.
Le deal est plus que jamais l’équilibre libéral-centre droit. Pour épauler le mirliflore Deborsu, quelle équipe up to date pour la rentrée ?
Emmanuel Praet, que les plus de cinquante ans regrettent à cause de ses décolletés plongeants sur une poitrine difficilement contrôlable à deux mains, dont les jupettes faisaient merveilles sur les petits poufs des anciens décors, n’a pas pu sortir des souvenirs rubatos de l’ardente clientèle de RTL, même Richard3.com en témoigne encore.
Qu’est-ce qu’on s’en foutait qu’elle soit la Gretchen sans uniforme de service et quand bien même aurait-elle tenté de filer à tous la chtouille comme dans le film, elle était là pour faire son strip-tease, et non pas pour embrigader dans une nouvelle Volkssturm, les passagers d’un voyage à l’extrême droite. Elle entrait facilement dans la rigolade et le léger de cette émission de pitreries, menée tambour battant par un pitre et destinée aux pitres. Elle aurait pu finir gamine délurée jusqu’à passé les soixante balais.
Je suggère à défaut d’engager « Catherine et Liliane » qui ne reviendront pas sur Canal + à la rentrée (au-dessus des moyens de Delusinne), pour remplacer Emmanuelle, pourquoi pas Sinardet et Delwit ! Un trait de rouge à lèvre et une perruque à dix balles, un burlesque pas cher, c’est pour rien.
Ils pourront nous balancer leurs conclusions, sans que celle de gauche fasse du tort à celle de droite, comme disait Chirac quand il avait encore toute sa tête et ses attributs.
Autre grand disparu, sans que cela vaille une minute d’insomnie à Richard3.com, Alain Raviart (centre-droit chrétien). Il fait son grand retour dans le parti qu'il a quitté en 2008. Il était alors le plus proche conseiller et la voix de Joëlle Milquet, nous explique « Le Soir » sans entrer dans les détails.
Il faisait de la postsynchronisation, ce qui explique que la voix de Milquet dans ses grands discours semblait être celle d’un gaillard en train de se raser, répétant son texte dans sa salle de bain. On se demandait même, où elle avait appris l’espagnol sur les radios étrangères ! Maintenant on sait.

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Incarnation du bon sens humaniste, Raviart a le même réflexe que Reynders. Que vont-ils devenir sans lui à RTL ? On y mijotait une réforme éditoriale sur laquelle, il n’était pas tout à fait d’accord, parti en bons termes avec Delusinne pour autant. Et c’est normal, quand on part sans réclamer un lourd dédit et un important préavis, Delusinne est toujours content. C’est que même parti, Raviart voudrait encore avoir raison et postsynchroniser Deborsu lui-même ! Delusinne y a pensé. C’est quand même une émission pour rire, non ?
Raviart le révèle aux téléspectateurs “De ce que j’ai compris, peut-être que ma sphère de liberté allait un peu se restreindre. Ça va paraître énorme, mais je vais regagner en liberté en étant au cdH.” Si les soupirs de dépit de Raviart tombent dans l’oreille d’Emmanuelle, ça lui fera un bien fou, comme de se manustuprer sur un refrain de Julio Iglesias junior, encore plus beau que son père…
L’apostat de retour en religion humaniste ? Le plus rapidement possible”, sans doute dès la semaine prochaine, a précisé la porte-parole et responsable nationale de la communication du parti humaniste, Fanny Charpentier. D’après la charmante, Raviart commenterait toujours l’actualité politique, mais pas comme chez Deborsu où son talent était capté, aspiré, digéré, par le flux de l’intervieweur des rues. Chez les cathos convertis humanistes, il pourra parler de tous les sujets. Par exemple, pourquoi le pape demain, ne pourrait-il pas être une fille ? On a déjà la robe.
Il paraît que “L’arrivée de Maxime Prévot à la présidence (...) a été importante”. On sent le bon communiquant derrière cette annonce de Raviart. S’il avait dit « Lutgen c’est de la merde, mais Prévot, c’est de l’étron vermoulu d’un fond de bénitier ! » Jamais, on ne l’aurait repris.
De ceux qui restent, Giltay, va poursuivre sa cure d’amaigrissement au sein de l’équipe. C’est le seul intellectuel de la maison. Delusinne y tient. Sans lui on devrait faire un programme d’écriture et engager un manager avec un boulier pour Deborsu.
Reste Michel Henrion, centre-droit tendance montoise, restera-t-il parmi les géants de l’actu la grande voix qui aurait besoin d’un mégaphone pour se faire entendre au micro de RTL ?
Delussine hésite. Pour RTL, la tendance libérale montoise est quasiment du Hedebouw non marxiste, une engeance plus dangereuse que le réchauffement climatique.
Mais qui pour le remplacer plus populaire, dans une tranche d’âge mieux adaptée au jeunisme de l’entreprise ? On a pensé à Eddy Merckx, postsynchronisé par le frère du petit Chastel, aujourd’hui disponible. Mais on a peur qu’Eddy oublie d’enlever ses pinces à vélo en entrant sur le plateau. Comme dirait mon percepteur des impôts « on se perd en conjectures, la conjoncture n’étant pas favorable ».

30 août 2019

Dégoûté de la Belgique…

…de son gouvernement, de Sinardet et Delwit, de Di Rupo en couple avec De Wever, de Charles Michel et de Didier Reynders, qu’on entretient comme Léopold II entretenait des danseuses à Paris, au temps de l’Exposition Universelle.
Si ça continue, je mets la menace de Delwit à exécution, je déménage…
Un gouvernement pour la fin de l’année ? “C’est encore possible” plaisante 7/7 le magazine scout de la génération Philippe. Surtout que personne ne s’est risqué à parier que ce serait en 2019 ! En pleine déprime, encore un mot sur ce gouvernement fantôme, je vais, comme Bolsonaro avec Brigitte, plaisanter sur les slips de la reine Mathilde. En change-t-elle tous les jours ? Si on demandait à sa femme de ménage ? C’est une question de principe. Elle est trop dépensière.
Pourquoi se presser ? Les deux grosses vedettes Charles Michel et Didier Reynders seront aux manettes jusque fin septembre d’un gouvernement aux affaires courantes. Son chef est en réalité maître d’un gouvernement de pleine activité. La législature aurait donc une propriété jusque là inconnue, celle de prolonger son temps légal, par voie de nécessité.
La durée de la nécessité étant illimitée, on pourrait voter, par exemple, une législature sur deux, la deuxième étant d’affaires courantes. Le gouvernement de coalition libérale MR/libérale PS aurait la possibilité en deuxième période, de mettre en œuvre ce qui n’avait pu être passé dans la première, par défaut de majorité, celle-ci n’étant plus nécessaire.
Sans doute un autre et grave problème a été réglé par Charles Michel « à l’insu de notre plein gré ». Il s’agit des indemnités des ministres et parlementaires à leur départ. On sait que nos deux illustres vont quitter la vie parlementaire belge en même temps qu’ils entreront à l’Union Européenne. Dans les deux cas, ils sont de très anciens parlementaires (ils n’ont jamais travaillé), même s’ils entrent directement en fonction à l’Europe et que leurs traitements ne souffriront aucune coupure, l’État leur versera 480.000 € chacun, en plus de leur traitement de ministre. Un sacré pot de départ d’une Belgique généreuse envers ceux qui n’ont fait qu’y étaler leur haine du pauvre, leur manque de cœur et leur parfaite complaisance à leur égo. Ils s’aiment trop, ces deux-là, pour tenter de nous aimer !
Elle n’est pas belle la vie, 480.000 totos nets d’impôts ? On se rappelle ce qu’un autre goulu, José Happart, avait empoché en sortant de la présidence du parlement wallon. On en a la gorge sèche !
Ah ! ce qu’on est généreux avec l’engeance qui creuse les déficits rien que par sa seule présence !

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Après septembre, Bacquelaine pourrait devenir premier ministre. On prépare déjà les lampions chez Coca-Cola à Chaudfontaine pour fêter l’événement.
Bacq pourrait même envisager de faire passer sa nouvelle marotte « sus au pensionné oisif », en le remettant au travail deux ou trois ans de plus. Les affaires courantes, vous connaissez la nouvelle méthode « l’état d’urgence permanent ». Ça passerait sans un pli.
Fin août, les chefs de file des sept partis encore en lice pour former un gouvernement fédéral (N-VA, CD&V, MR, Open VLD, PS, sp.a et Groen) se sont revus. Elio Di Rupo en a marre lui aussi. Depuis que son chef en libéralisme Charles Michel part discrètement sur ses chaussettes, l’homme de Mons se voit bien 16, rue de la Loi. L’ambition lui a fait perdre ses hauts le cœur à l’odeur du suint fasciste de Bart De Wever. Ils ont tous les deux participé à la réunion mercredi au Palais d’Egmont, chaise contre chaise, main sur la cuisse de l’autre, fusionnels comme les Macron !
Et ce n’est qu’un début.
Ils hésitent : baisers devant la caméra avec ou sans la langue ? Le bureau du PS s’est réuni sur la question. Di Rupo se dit prêt pour le sacrifice.
Le duo Didier Reynders-Johan Vande Lanotte a présenté la note sur la situation budgétaire du pays, une autre à MM. les postulants pour la formation du gouvernement, enfin la troisième, présentée au trésorier de la chambre, ne vous concernait pas. Elle n’était qu’une note de frais, dont le montant n’a pas été révélé. Secret d’État !
Vont-ils mettre de l’eau dans leur vin, avant de se toucher les parties nobles ?
Sinardet et Delwit se diront-ils « oui » à leur tour, devant l’officier de l’état-civil à Anvers ?
Unis, le déménagement à deux serait moins couteux au cas où Raoul Hedebouw deviendrait premier ministre, dans quelques législatures ?
Encore groggy de l’échec de la coalition coquelicot, le PS – nous dit 7/7 – doit faire avaler à sa base sa future alliance avec le MR, malgré la participation très probable d’Ecolo qui adoucit le suppositoire collectif anti-inflammatoire.
Dans ce contexte délicat pour le PS, montrer trop de relâchement des sphincters à l’égard de la N-VA, qu’il n’a cessé de fustiger, pourrait froisser son partenaire à gauche de l’échiquier politique. D’où la prudence des socialistes. Pour rappel, Ecolo ne participe pas aux négociations fédérales, refusant de s’asseoir à la même table que la N-VA.
Le PTB et le Vlaams Belang n’ont pas été conviés aux discussions. Circulez, c’est pas ici que ça se passe.
Le déficit de 7,5 milliard cette année, jusqu’à 10 milliards pour 2020 du peu glorieux personnage qui s’en va régner sur l’Europe, ne rend pas les choses faciles.
Au lieu de leur filer notre argent, on aurait dû demander que Charles et Didier nous remboursent le fric qu’ils ont fait perdre à tout le monde.
C’est complètement dégoûté que je termine cette chronique. Je vais finir par en vouloir aussi à cette partie de l’opinion belge nickelée sur nos deux cabochards qui risquerait de remettre le couvert pour faire élire leurs clones.

29 août 2019

Reynders… presque recasé !

Et maintenant que peut-on faire ?
C’est une question qu’il convient que nous nous posions tous, à propos du coup de force de Charles Michel propulsant Didier Reynders, commissaire représentant la Belgique à la Commission européenne. Exécutif important, il sera dirigé par l’Allemande Von der Leyen.
Le premier ministre n’ayant aucun argument pour justifier son choix, a choisi le prétexte de l’urgence pour couper court à toute démarche démocratique concernant cette importante délégation belge au sein de l’exécutif européen !
C’est un mensonge de plus qui montre la capacité de ce personnage à falsifier des faits.
Ils sont simples.
Ce n’était pas une exigence non contournable, ce dépôt de candidature à la date que Charles Michel nous a communiquée, mais un souhait.
Du reste, à cette date, peu d’États membres avaient désigné leurs représentants.
Il s’agissait dans l’esprit de Mme Von der Leyen de débuter les entrevues avec les candidats d’une première esquisse de la répartition des portefeuilles au sein de la Commission. Et à la date demandée, la future présidente de la Commission avait suffisamment de candidats et candidates à recevoir à Bruxelles, pour ne pas chômer durant toute la dernière semaine écoulée.
Paris avait indiqué avoir obtenu un accord d’ajournement de la décision très aisément, pour donner un nom un peu plus tard, comme d’autres capitales, d’ailleurs.
C’est donc bel et bien Monsieur Maingain qui avait raison "Le gouvernement Michel ultra minoritaire et désavoué aux élections du 23 mai procède à un coup de force constitutionnel en proposant Didier Reynders comme commissaire européen. DéFi demande la convocation de la Chambre pour mettre un terme à cette violation de la Constitution". (Le Soir)
La N-VA avait, elle aussi, noté ce passage en force de Charles Michel pour le dénoncer du point de vue nationaliste flamand.
Évidemment, il est trop tard pour rendre cette nomination caduque par quelque moyen que ce soit. Ce qui est fait, l’est bien pour l’UE.
Mais ce mensonge dénoncé par les faits, souligné par la critique, est bel et bien là et risque de n’être jamais sanctionné, comme tant d’autres de ce personnage.
Charles Michel s’en va arrondir ses fins de mois en-dehors du champ d’indemnités belges, il est pratiquement hors de portée de l’opposition et qu’il soit encore à la tête du gouvernement démissionnaire pour gérer les affaires du pays, pas si courantes que cela, est en lui-même un autre scandale.
Ce mensonge en induit un autre. Didier Reynders, libéral cynique et sans aucun scrupule, devrait en principe, représenter l’opinion belge dans son ensemble, ce qui paraît difficile, mais surtout en respectant la volonté citoyenne de participer davantage à la démocratie en promouvant l’écologie et en revenant sur le social.

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Personne ne pense que ce personnage représentera la gauche qui, faut-il le rappeler, aurait été majoritaire en Wallonie si le PS n’avait pas fait pencher la balance du mauvais côté.
C’est donc un mensonge avéré de la bourgeoisie libérale qui a permis la promotion d’un homme aussi marqué par la droite. C’est une trahison d’une juste représentativité des classes sociales qu’il va nous infliger dans le domaine européen.
Après tant de tentatives avortées pour finir par être reconnu en-dehors de la Belgique, il aura fallu un dernier mensonge de Charles Michel pour qu’enfin, Reynders se goberge du parcours idéal et empocher un maximum d’argent et d’honneurs !
Le père de Charles, ancien commissaire, ne s’est vraiment jamais remis de son mandat européen, au point qu’il est dans une semi retraite, se contentant d’écharper de-ci, de-là, quelques anciens adversaires derrière lesquels, c’est la gauche qu’il vise.
Marianne Thyssen qui lui a succédé, a été dispatchée à l’emploi. Elle est la première femme belge à obtenir un poste de commissaire. Elle a notamment décroché, un accord sur la réforme de la directive pour le travail détaché, mais aussi œuvré à la mise en place d'un socle européen des droits sociaux. Elle n’a pas fait grand-chose, certes, mais dans l’Europe rétrograde et réactionnaire de JC Juncker pouvait-elle faire plus ?
Bref, cette CD&V a quand même essayé un petit quelque chose du côté des droits sociaux, quoiqu’on en ait senti peu d’effets en Belgique.
Avec Reynders, on entre dans la Divine Comédie de Dante.
Afin de mettre en garde les visiteurs, la gauche devrait taguer sur la porte du bureau de Reynders à la commission, "Toi qui entre ici abandonne toute espérance".
À souhaiter que la cheffe ne lui donne pas les Affaires sociales !

28 août 2019

T’as quel âge, bijou ?

On oublie que Bolsonaro (67 ans) a épousé une femme de 37 ans, ce qui lui fait 30 ans de différence. Macron a 41 ans et sa femme 66, ce qui ne lui fait que 25 ans de différence. Et c’est le président du Brésil qui ironise sur les différences d’âge dans les couples ! Il faut être gonflé quand même. Jair Bolsonaro a un ego tellement énorme, qu’il n’a même pas vu qu’il était l’aîné de Brigitte Macron en lançant sa polémique sur les âges !
Si je comprends bien la mentalité de ce type, un homme peut être beaucoup plus âgé que son épouse, c’est normal, mais l’inverse est une monstruosité ! Ohé ça vous dit quoi, les filles ? J’espère pour les Brésiliennes que les Brésiliens ne sont pas tous machos comme Jaïr ?
Qu’on n’aime pas la politique de Macron et qu’on y associe son épouse, cela paraît normal tant on les voit toujours ensemble les doigts entrelacés. Il y a une complicité politique dans ce couple qui semble ne pas correspondre aux classes sociales défavorisées.
Ainsi, sans équivoque, ils sont des adversaires politiques de la gauche.
Quant à tomber dans le jeu malsain du président brésilien, il y a de la marge.
Le Brésil est gangrené par la corruption, les grandes familles brésiliennes toutes ralliées à l’extrême droite, vendraient au plus offrant toute l’Amazonie, ce que s’est empressé d’acter Donald Trump, le grand ami de Bolsonaro, qui, s’il ne peut pas actuellement se lancer dans le busines de déforestation au Brésil à des membres de sa famille qui doivent saliver sur les conséquences de cet incendie providentiel. Celui-ci va libérer des terres cultivables, mieux et plus vite que les brûlis des grands domaines brésiliens qui gagnent pourtant chaque années des milliers d’hectares sur la forêt primaire.

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C’est un des grands scandales dont l’humanité se passerait bien de voir trôner à la même table des négociations que ce soit au G7 et bientôt à la Commission européenne des individus qui s’en vont clamer bien haut leur souci d’écologie, alors que leurs administrations, tout bas, fricote avec les pires voyous destructeurs de la planète pour simplement se faire du fric. La Belgique n’est pas en reste. La plupart des beaux parquets et terrasses en bois imputrescibles de nos habitations, c’est à la forêt amazonienne et à celle du Zaïre, que nous le devons.
Tous les amoureux de la nature le savent, des écologistes aux scientifiques, les dirigeants actuels du monde ne proposent pas les mesures qui conviendraient pour arrêter cette fuite en avant destructrice de la nature. Tout est comme si l’être humain ne s’en trouvait pas indissolublement attaché, au point que l’Homme n’attendra pas le dernier arbre transformé en lames de parquet ou en abri de jardin, avant de disparaître définitivement de cette planète.
C’est là qu’on voit bien que l’électeur qui élit les dirigeants actuels vit à côté de ses pompes et ne sait pas ce qu’il fait en mettant à la tête de l’attelage, des gens qui ont des intérêts dans la cargaison.
Qu’il y ait une majorité qui a voté Bolsonaro sachant que son ambition est de conclure des affaires et de s’enrichir par tous les moyens, à moins que ce macho n’ait fait gonfler les urnes, c’est malheureusement vrai.
Souvent c’est cette première élection malheureuse qui compte. Après, un type de ce genre s’arrange pour qu’il n’y en ait plus ou que le scrutin suivant soit une sinistre farce.
La démocratie qui tourne mal, c’est ce qui arrive pas seulement au Brésil, en France aussi, par le jeu délirant de la machine électorale. Macron prend des décisions qui entraînent soixante et des millions de Français à encaisser sa politique, alors qu’il est le maître de la machine avec seulement 10 % du corps électoral !
Le dernier ukase de Charles Michel en poussant son collègue Reynders à la Commission européenne, au détriment de toutes les règles de la démocratie, est aussi une indécence de la même nature, quoique aux effets moins spectaculaires qu’un incendie criminel et que toutes les autres initiatives prises par des dirigeants à tendance oligarchique.
La démocratie dont nous nous gargarisons ne fonctionne plus comme elle devrait. A-t-elle jamais fonctionné ? Cette fois, il s’agit d’une tragédie, celle de savoir si oui ou non avec ses pouvoirs actuels et les guignols à sa cime, la démocratie a-t-elle une chance de survivre ?
De plus en plus de scientifiques en doutent.
Car il s’agit de cela aujourd’hui.
Si les élus n’ont pas la capacité de s’attaquer de front à ce qui ronge la planète, à savoir le système capitaliste, nous serons fichus dans moins d’un siècle ou nous ne vaudrons guère mieux.
C’est court et c’est long à la fois. Mais la troisième génération après nous, n’est pas si éloignée que l’on pense. Il s’agit de nos petits enfants à venir. Certains sont déjà parmi nous.

27 août 2019

Dji crîve d’arèdje (1)

L’extrême gauche n’a pas le pompon de la grossièreté. On pourrait même dire qu’elle est parmi les partis politiques, la plus respectueuse de la personne humaine. Parfois dans une colère soudaine, il lui échappe quelques gros mots (dont votre serviteur). Elle ne s’attarde pas sur les disgrâces physiques d’un adversaire, comme je le fis parfois à propos de l’alopécie du premier ministre.
Un ministre à chaque nouvelle loi antisociale doit s’attendre à être brocardé. C’est souvent la seule défense du peuple devant la puissance de l’oligarchie. En face, n’est-ce pas de la vilenie de la part de celui qui a des revenus considérables soldés par les contribuables, de retrancher le peu qu'il a d’un chômeur, d’un pensionné ou d’un malade ?
Il est tentant de dénigrer des ministres arrogants que la nature n’a pas favorisés. Le parler rude dans les corons n’incitait pas les mineurs de jadis à la politesse de salon, les Gilets Jaunes traqués par l’autorité publique aujourd’hui, non plus.
En comparant sur Wikipédia les photos des ministres jeunes, puis vieux, les transformations physiques sautent aux yeux. C’est tentant de comparer Reynders à 25 ans, l’air poupin, et le masque empâté et flasque du personnage aujourd’hui. Il y a des gens qui vieillissent bien, d’autres qui portent leurs vices et leurs défauts sur leur visage. Il y a dans la politique des « portraits de Dorian Grey » ambulant. La frontière entre les faits et ceux qui les produisent est floue. On résiste mal au plaisir d’exprimer ce que l’on voit sur le visage d’un ministre, quand on souffre de sa politique.
Sinardet et Delwit pensent le contraire de ce que je viens d’écrire, évidemment. Ils voient le peuple ne marcher qu’aux gros mots, avec des chefs illettrés qui ne profèrent des cris de guerre que sous formes d’onomatopées.
Les épithètes et les invectives ont volé bas autour du G7 à Biarritz, parmi le gratin de la planète. La gauche pourtant était absente. De Brasilia, le président Jair Bolsonaro a entretenu la machine des imprécations, en commentaires offensants sur Brigitte Macron-Trogneux. Son âge, son physique, tout le répertoire y est passé. Si Macron est resté impassible, on se souvient de la manière dont il parle des Gilets Jaunes et des comparaisons qu’il fait entre le fainéant et l’actif, sur un quai de gare.

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Un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne a dit Jean-Pierre Chevènement. Ce ne fut pas le cas des démissionnaires de la N-Va qui ont claqué la porte à l’affaire de Marrakech et ont ouvert leurs gueules comme rarement des démissionnaires ont fait.
Des exemples nombreux viennent de France. Les gens de l’extrême droite et de droite y sont des plus grossiers. En Belgique, l’extrême droite se cantonnant en Flandre, nous avons droit à des traductions soft. .
– « J'aurai une mission de 'casse-couilles' démocratique ". Gilbert Collard à la suite de son élection à la députation dans la 2e circonscription du Gard.
– « Casse toi pauv' con » l'insulte dont on se souvient le plus, au salon de l'agriculture en 2008, de Nicolas Sarkozy.
– Anne-Marie Camparini, est une belle « salope » pour Patrick Devedjian. La scène est filmée et diffusée sur la chaîne lyonnaise TLM.
Daniel Cohn Bendit : « Georges Marchais était une ordure », lors de l'émission " Droit d'inventaire " présentée par Marie Drucker et consacrée à Mai 68.
Avant ce n’était pas mieux. Clémenceau à propos de Jaurès : " Voilà ce que c'était, Jaurès... Un dangereux imbécile. Je le répète, son assassinat fut une chance pour la France. "
Ségolène Royal « Nadine Morano, c’est la Madame sans-gêne de l’opposition ».
Trump a le record de la goujaterie. Dans un meeting, il s’est mis à singer l’infirmité visible d’un journaliste, encouragé par les rires de l’assistance.
En politique comme dans la vie quotidienne, la grossièreté produit l’effet inverse. Quand les membres d’un parti politique crient « liquidez ce type », nous sommes face à quelque chose qui s’approche de la déclaration de guerre. Un président qui qualifie à plusieurs reprises l’opposition «d’Ennemi du peuple» et qui règle ses comptes en «Fake News», un autre qui mobilise sa police pour éborgner et tuer des manifestants et qui délègue son ministre de l’intérieur, aux infos du soir pour dire que des voyous menacent la République, n’est-ce pas aussi des coups portés à la démocratie ?
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1. Wallon liégeois « je crève d’enrager ».

26 août 2019

D’affaires courantes en affaires coulantes !

Didier Reynders au poste de commissaire européen ! Charles Michel vient d’ajouter un scandale de plus à son bilan !
Faut-il s’en étonner ? Non. Ces gens de sac et de corde sont capables de tout dès qu’il s’agit d’un poste à pourvoir, d’une enveloppe à saisir avant les autres.
Cet affront à la démocratie apporte la preuve d’un sans-gêne inouï du MR, archi minoritaire au parlement, mais toujours en capacité de tirer les ficelles.
Et pour qui ? Pour mister Trickly (ruse), Didier Reynders ! Rien que le nom suscite l’indignation par le mépris qu’il a toujours affiché aux gens du peuple.
Ursula von der Leyen, présidente désignée de la Commission européenne, hérite d’un drôle d’oiseau, dans la lignée de Louis Michel, ex commissaire européen, qui ne laissa pas un grand souvenir auprès des Africains.
L’Union Européenne fortement controversée par une majorité de citoyens européens n’est pas prête à changer sa politique ultra libérale avec ce fleuron réactionnaire qu’on lui envoie.
Pourtant, on avait cru que l’apprenti caudillo, Charles Michel, aurait eu le scrupule de retenir les candidatures de l’opposition, plutôt que favoriser un membre de la coalition disloquée.
La chasse aux emplois à fric passe au-dessus de tout chez ces libéraux. Ils étonnent encore par leur audace obsessionnelle de ramasser ce qu’ils peuvent en toute occasion ; même si se défaire d’un fainéant notoire à la Régionale du MR est d’un certain poids dans la balance.
Le PS et écolo espéraient un débat malgré les circonstances délétères d’aujourd’hui. Le CDH se prononçait vendredi pour une commission parlementaire.
Sec comme une trique le Gouvernement a décidé de cette candidature. Le communiqué du Premier ministre samedi est impérieux, formel, catégorique. D’après Charles, avocat lui aussi, un gouvernement démissionnaire peut désigner le candidat belge au poste de commissaire européen ; car, cette prérogative s’inscrit dans les affaires courantes au motif de son impérieuse nécessité pour les intérêts de l’état et de l’urgence de la matière.
Pour les intérêts de l’État, c’est à voir. Pour les intérêts de Reynders, c’est sûr !
Voilà enfin Reynders dégagé des pattes des Michel. Il peut sortir la tête haute de la régionale du MR où il était le président honni et propulsé pour sa fin de carrière hors de Belgique.
L’informateur royal va-t-il présenter sa démission au roi ?
Tout dépend si cette mission – non rétribuée – permet de se faire de l’oseille, ne serait-ce qu’en frais de transports, réunions fines d’arrière-salle de café et restaurants gastronomiques.

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Tout n’est pas plié. On se rappelle Louis Michel, commissaire lui aussi, suant sang et eau pour se faire adouber par le parlement européen. Ursula von der Leyen peut également récuser Reynders, elle qui cherche à faire la parité entre les sexes dans son gouvernement.
Charles Michel un peu effrayé de ce pistonnage public et des répercussions sur son image déjà fort entachée, a argumenté comme l’avocat d’un flagrant délit :“à ce stade, il n’y a pas de processus de formation, ni de préformation de gouvernement fédéral démarré en Belgique”. Il suffisait donc de plaider l’urgence, les lettres de nomination des Etats membres ayant été demandées par la présidence finlandaise de l’UE “pour le lundi 26 août 2019".
Ursula von der Leyen pourrait dès lundi après-midi interviewer Didier Reynders. “Ensuite le Conseil de l’UE adoptera la liste des personnalités proposées. Le Parlement européen validera ensuite en octobre, les candidatures et procédera à des auditions”.
À peine sorti de l’U.Lge avec une petite licence en droit, Reynders a noué avec François Perin et Jean Gol des liens de soumission toujours prisés des chefs. Reynders commence alors sa quête des places par se retrouver à la SNCB, jusqu’en 1991. Le petit train est parti de là...
En 1995, quoique dauphin de Gol, il s’efface devant Louis Michel à la présidence du parti. Chef de groupe à la Chambre, il malmène le gouvernement Dehaene-Di Rupo dont il pourfend la “rage taxatoire”.
En 2008. Le système financier mondial est par terre. Reynders sauve les banques belges, dont Fortis qui sera absorbée par BNP Paribas, avec l’argent des contribuables, sans débat public. Une commission d’enquête ne donnera jamais de conclusions, à la pression qu’exerça Reynders sur la justice, qui aurait dû légalement entamer une procédure de faillite.
L’affaire du Kazakhgate éclate à l’automne 2016. L’ami très proche, Armand De Decker s’est servi de ses fonctions parlementaires au profit d’un trio d’hommes d’affaires kazakhs. Le dossier débouche sur la constitution d’une commission d’enquête parlementaire et une instruction judiciaire. La mort de l’intéressé tombe à pic pour enterrer le dossier avec lui.
Connaissant Reynders par sa carrière, on se demande ce qui préoccupe le candidat de l’État au poste européen, sans doute la proximité de son domicile à Uccle avec son futur bureau rond-point Schumann ? En effet, il va perdre des indemnités de déplacement importantes allouées à tout qui n’est pas Bruxellois, équivalentes à plusieurs années d’indemnités de chômage pour un malheureux, dont il aurait fait perdre l’emploi, en aidant les banques en 2008, qui licencieront du personnel en masse, à partir de 2011.

25 août 2019

Fatale dévotion !

On défonce la planète au marteau piqueur pour faire du fric et on injecte du fric dans les fissures pour la sauver !
La chose que je voudrais qu’on m’explique, et que je ne saurai jamais en quittant ce « mondo cane », tient dans l’espèce de vénération ou de retenue révérencieuse que nous vouons à nos supérieurs, ceux que nous élisions et les riches que nous subissons, alors que nous avons devant nos yeux le travail salopé qu’ils nous laissent !
Cette fatale dévotion me fait, dès à présent, regarder l’humanité de travers.
Mais, c’est à coups de pied au cul qu’on devrait les sortir de leurs ministères ! C’est par la cravate qu’on devrait les balancer des salles de réunion sélectes des Trump Towers et des hôtels privés des banques !
Demain, les riches auront trouvé les moyens de faire tourner les usines sans personne. C’est mécaniquement que leurs robots fouilleront et détruiront les sols. Si bien que la ferraille intelligente, plus rapide que nous, accélérera la course à la fin du monde !
Nous n’aurons plus besoin de le faire nous-mêmes.
Reste à résoudre une évidence : la production doit être achetée pour avoir du sens. Mais comment pourrait-elle l’être, quand les trois-quarts des habitants du monde seront sans travail ?
Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM), plus les géants chinois BATX dont Alibaba est le plus connu en Occident, n’auront plus qu’à prendre le pouvoir officiellement, alors qu’il l’était déjà de fait.
Les peuples en extase, le changement sera imperceptible, mieux il est possible que les créatures élues par nos soins le resteront par les leurs.
Et la démocratie dans tout cela ?
Vous vous fichez de moi ?
Prenons un exemple infime, celui de Bacquelaine bourgmestre de Chaudfontaine. Il est toujours bon de partir de l’altitude zéro au ras des flots pour se faire comprendre. L’eau naturelle pétillante de cette commune de l’arrondissement de Liège est dans les mains de Coca-Cola depuis longtemps. Qui croyez-vous être le vrai bourgmestre de la commune ?

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La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut à dit Frédéric Dard. D’après cet exemple nous ne le savons plus déjà très bien !
C’est ainsi partout, en plus grand donc en plus illisible. Comme si nous étions une fourmi devant un mur de dix mètres de haut. L’insecte ne peut voir au-delà de la brique au sol qu’il a devant lui.
Nous c’est pareil. Le monde est poqué (belle expression québécoise), le monde est un boxeur KO debout ! Sauvé par le gong, il ira jusqu’au 10e round. Celui de la fin du travail automatique du marteau piqueur, jusqu’à l’usure des bielles ou la source électrique des panneaux solaires installés depuis trente ans, qui expirent par oxydation naturelle. La route 66 de Kerouac (1) part de tous les nombrils du monde sur nos Harley illusoires pour aboutir à la fin du voyage pourtant signalée par des interdictions de poursuivre, mais poussée par ceux qui sont derrière, l’humanité disparaît à chaque minute par millions, dans les abîmes du chantier.
Les emmerdeurs de ma sorte que peu de personnes croient et estiment auront été depuis longtemps poussés avec les autres dans le trou noir final sans que cela ait arrêté Coca-Cola d’emprisonner l’eau calidifontaine dans ses bouteilles de plastic. Mais juste retour des choses, la dernière génération de la gentry tombera dans le trou aussi. Sinardet et Delwit auront été remplacé par d’autres Sinardet et Delwit jusqu’au moment où ils ne serviront plus à rien et disparaîtront dans l’abîme, avec le troupeau restant.
Je n’ai pas la berlue, les révolutions d’Europe en 1848 avaient bien pour objectif de libérer les économies des propriétaires fonciers, des monopoles et des banques. Il s’est passé quelque chose à la fin du XIXe siècle, une contre-révolution économique qui a redéfini la notion de liberté du marché. Depuis cette aventure les générations sont poquées, les marteaux-piqueurs trouent la croûte terrestre. Il paraît que le noyau de la Terre est en or !
Si nos grands ancêtres avaient su, ils ne seraient pas descendus des basses branches de la forêt primale pour se raconter des salades.
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1. Jack Kerouac (1922-1969) auteurs américains importants du vingtième siècle, icône du mouvement beatnik. « Sur la Route », son roman le plus célèbre, est un manifeste générationnel dans lequel Kerouac utilise le terme de « Beat generation », pour la première fois.

24 août 2019

Comme au FOREM, Didier chasse l'emploi !

À force de postuler partout pour un emploi public en dehors de la Belgique, Didier Reynders arrivera-t-il à se sauver de la Régionale bruxelloise du MR ?
L’homme est usé jusqu’à la corde dans son parti. Il ne doit sa survie qu’à son ancienneté. On se souvient qu’il a fait porte-serviette de Jean Gol, en alternance avec Louis Michel.
Voilà justement un épisode lointain qui ne plait pas au clan Michel. Quand on a réussi, on n’aime pas voir traîner les relations de la première heure dans les bureaux. Ils ruminent de la rancœur. Ils se souviennent qu’ils ont été grouillots, en même temps que les patrons actuels. Ça fait mauvais genre.
La nomination de Charles Michel au poste de président de l’UE a déjà empêché Reynders de se tirer des MR bruxellois. Au MR, Chastel est mort de rire du ratage de Didier pour le secrétariat général du Conseil de l’Europe, la timbale revenant à la ministre croate des Affaires étrangères Marija Pecjinovic Buric.
Les tenanciers de la firme sont partagés entre deux idées, laisser à la Régionale de Bruxelles le soin d’humilier Reynders, jusqu’à ce qu’il ramasse ses affaires et démarche pour ses pensions (sa belle carrière d’histrion politique lui vaudra un bon paquet) ; ou deuxièmement, s’en débarrasser en le fourguant à la Commission européenne qui recrute actuellement ?
L’homme va sur ses 62 ans, c’est jeune pour des briscards dans un métier où on vit très vieux. Les seuls dangers : l’alcool et les femmes, ne paraissent pas être les péchés des radins, dont il fait partie.
L’ambition déçue est un poison mortel qui peut tuer son bonhomme en quelques années, à force d’aigreurs et de désirs non assouvis. En politique, les laissés pour compte chopent un ulcère, voire un cancer dans un cas sur trois.
Une dernière chance lui est offerte de fuir la rue de Paris où la Régionale du MR à ses locaux.
Le gouvernement fédéral faisant fonction va proposer, un candidat belge pour la Commission européenne. Deux noms circulaient, Kris Peeters (CD&V) et Didier Reynders, appartenant tous les deux à la coalition gouvernementale sortante. En principe, après deux mandats exercés par des néerlandophones, l’équilibre belge voudrait que ce soit un francophone qui ramasse le tapis, donc Reynders.

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Mais ce gouvernement n’a plus la capacité d’exercer un plein pouvoir. Des décisions comme celle-là doivent se faire dans une concertation avec des éligibles francophones.
La candidature Reynders suscite la controverse au centre-gauche. Marie Arena (PS) fait remarquer que cela ferait deux MR à l’Europe, avec Charles.
Décidément encore Charles dans les pattes de Didier !
Laurette Onkelinx, ex-vice-Première ministre, postule à son tour. Elle a un atout dans sa manche. La Commission pour atteindre à la parité homme/femme a besoin de candidates du beau sexe. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut en effet composer une équipe paritaire homme/femme. Or, jusqu’à présent, si on fait le compte des candidatures, la balance penche en faveur des hommes.
Le PS a confirmé la candidature de Laurette, 61 printemps le mois d’octobre. Elle est plus battante que son homologue réputé fainéant par sa Régionale, avocate elle aussi, profession mythique dans la politique, logiquement et à cause du poids de Charles Michel, elle devrait pouvoir souffler le poste au candidat du MR qui serait alors le candidat le plus malchanceux depuis longtemps.
Charles Michel sous sa casquette de Premier ministre intérimaire est bien embêté. S’il admet le raisonnement du PS, il renvoie Reynders à la Régionale de Bruxelles où on ne le supporte plus. La majorité à la Chambre n’existe plus, MR, CD&V et Open Vld ne disposent plus que de 38 sièges sur 150. Il doit donc marchander … pardon négocier avec les autres.
Ecolo a réclamé un débat. Les Verts n’excluent pas de proposer un nom.
Bref, en Belgique on n’a pas d’idées pour résoudre la question sociale et la misère montante, mais question de placer un crack aux machines à sous, on est champions du monde.

23 août 2019

Les 7 mercenaires au G7.

Le G7 samedi est un non-événement dont tout le monde parle. La grande presse pour le célébrer, les réseaux sociaux pour le dénigrer, les Michel et le gratin pour s’y agenouiller.
En réalité, les 7 mercenaires ne débattront que sur leur fonds de commerce, la banque, leurs intérêts, et les femmes.
Ces individus peu sérieux déplacent nos destins, comme si nous étions leurs pions, dans une stratégie où les dominants gagnent et les dominés perdent. Ils se fichent de ce que nous pensons des lois absurdes et des traités saugrenus. La grande presse est censée refléter nos convictions intimes. Elle est évidemment du côté des patrons, dans les confidences du G7.
Les traités internationaux, censés réduire les coûts par la concurrence d’un continent à l’autre, sont la meilleure manière de rendre incontrôlables les pesticides dans l’agro-alimentaire et les produits chimiques d’engraissement du cheptel.
Que peuvent-ils nous concocter qui vaille la peine de s’y arrêter : rien !
Une petite scène de vaudeville est possible entre Trump et Boris Johnson sur le Brexit. Le milliardaire de Manhattan le rassurera sur l’aide qu’il apportera aux Anglais. Donald fera tout son possible pour enfoncer un coin dans le font uni des 27 de l’UE. Johnson ne se rend pas compte que la Grande-Bretagne va devenir un satellite des USA. Elizabeth doit s’attendre à bouffer du poulet aux hormones.
Macron, l’amphitryon, a promis de parler de la pauvreté. Comme elle gagne du terrain en France, on est scotché sur ce qu’il va dire aux autres !
Les pépères du G7 ont beau faire les intéressants en déclinant le danger des inégalités extrêmes, ils favorisent ces inégalités dans les grands pays et chez les petits, comme la Belgique, tous bien américanolâtres.

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OXFAM vient de faire un bilan « spécial G7 ».
Oxfam en a assez de faire des phrases Elle résume les sept enjeux majeurs que le G7 n’abordera probablement pas, sinon par de beaux discours (Macron y est expert).
La mainmise sur les politiques publiques
Les réductions d’impôts pour les riches
L'amenuisement des dépenses sociales
La priorité accordée aux actionnaires
Le soutien d'économies qui excluent les femmes
Le non-respect des promesses d'aide
Les invités du G7 représentent la moitié de la richesse mondiale. Ils ont encouragé le développement d’un système inégalitaire en permettant aux plus riches de contrôler la politique (comme aux USA) et même mieux, parmi ces élites, ils ont favorisé le rut de ceux des leurs qui ont en permanence un fer des plaisirs au feu. Epstein, Harvey Weinstein, Dominique Strauss-Kahn, Trump et une kyrielle d’autres rempliraient le Who's Who de leur paraphilie, si l’argent et la veulerie de la presse, ne les rendaient discrets et intouchables, jusqu’à la limite des recours de la loi.
Cette troupe peu recommandable a sous-investi dans les services publics, nivelé vers le bas l’imposition des grandes fortunes et semé la confusion des priorités, dans un contexte de crise climatique.
De nouveaux milliardaires éclosent chaque jour, tels des asticots d’une fosse à purin. N’en déplaisent à nos comiques de service, Dave Sinardet et Pascal Delwit, le populisme n’est pas toujours le cri hystérique d’un flamingant, ni d’un PTB enragé. Le fossé entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien est le vrai moteur du populisme. Les culs-bénis qui vont se retrouver samedi sont les fossoyeurs d’une croyance ancienne qui voulait que la démocratie soit le juste continuum de la classe politique. En plaçant leurs créatures au plus haut niveau politique ils ont écœuré bien des électeurs, la confiance en la classe politique n’est plus. Les inégalités condamnent des millions de personnes à la pauvreté. C’est l’échec majeur du système économique mondial.
Les seuls pays riches pourront taxer les entreprises payant des impôts en dessous du taux minimum légal dans d’autres pays. Les pays en développement n’ont pas la capacité de tenir tête à des multinationales qui ont des revenus supérieurs aux États dans lesquels ils fricotent. Le stratagème imaginé par Macron ne permettra pas un rééquilibrage des impôts. Au reste, Macron ne permettra rien du tout et les autres non plus.

22 août 2019

Lever de rideau.

En France, la rentrée sera chaude avec les projets de réformes des fonctionnaires, les Gilets Jaunes, les pensions, l’hôpital, l’agriculture, la PMA et la perspective des élections municipales en mars 2020. Macron a du souci à se faire. Paradoxalement, en Belgique, malgré les chauds bouillants Bacquelaine, Reynders et Maggy De Block, tous MR ou sous l’étiquette flamande, très remontés sur des réformes, mais réduits à baver dans la coulisse, nous échappons à un lever de rideau comparable. On n’a pas de gouvernement et, par conséquent, le public peut se croire momentanément à l’abri d’une foucade de la droite aux affaires, qui use de sa position dominante pour faire pression sur la classe dominée.
Mais, on ne peut pas s’empêcher de penser au vu de la politique de Macron et, par delà, de l’Europe, que s’il y a une catégorie de laquelle on attend des efforts à faire pour tenter de sauver la planète et, par la même occasion, sauver l’économie libérale, c’est bien la classe sociale laborieuse.
Historiquement, c’est la bourgeoisie qui a imposé son système économique aux travailleurs. Même si les choses ont évolué, il n’est pas certain que la classe inférieure veuille sauver l’économie de la bourgeoisie. Cependant, la majorité libérale pense différemment, d’où l’agressivité de leurs mandataires, à l’égard des catégories sociales qui feraient de la résistance.
Elio Di Rupo hésite à rallier le camp libéral dans les conditions actuelles. Non pas qu’il soit en désaccord avec le libéralisme et l’économie de marché, mais il craint en entrant dans une coalition qui veut en découdre immédiatement avec une partie de son électorat, que celle-ci ne rallie définitivement le PTB, ce qui ferait de son parti le frère de celui de François Hollande.
Ce serait peut-être le moment d’élever le débat au niveau national et de revenir sur l’avenir de l’économie de marché dans un monde aux matières premières limitées, aux pollutions qui s’intensifient et au relèvement des températures qui, ensemble, vont changer nos modes de vie. Alors que samedi prochain, ces messieurs du G7 vont, une fois de plus, se moquer du monde !

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Le bonimenteur vend au porte à porte des choses dont on n’a pas besoin. Ce n’est pas l’objet qu’on achète, mais la dialectique qui en fait le prix. C’est exactement ce qui se passe avec les libéraux. Ils nous vendent un monde qui va disparaître, tout en nous assurant qu’il n’en est rien à condition que nous fassions un effort, non pas pour faire de l’écologie la première des préoccupations, mais pour faire repartir la croissance au détriment de notre pouvoir d’achat et de nos lois sociales. En foi de quoi, ils mobilisent nos efforts pour détruire l’environnement, en nous faisant croire qu’ainsi, nous sauverons la planète.
Il y a une déconnexion totale entre l’économie libérale et nous. Le résultat est un chaos social et l’absence du peuple dans une démocratie désincarnée.
Que peut faire un citoyen qui ne partage pas les aprioris de la bourgeoisie ? Pas grand-chose. Il est atterré par les discours qu’il entend et reste effondré par l’activisme des victimes du libéralisme, qui, pour certaines se trompent de combat !
Intellectuellement ce système est indéfendable et si tant d’intellectuels le défendent, c’est parce qu’ils ne sont pas vraiment des penseurs, mais seulement des diplômés, avec un intérêt personnel. Leur confort a un prix et ils n’ont pas le choix. On leur vend du bonheur conditionné. Cela suffit à les rendre médiocres. Ils s’inscrivent dans de belles carrières jusqu’à la retraite, sans se poser des questions.
Que nous racontent les gens de pouvoir ? Ils parlent continuellement d’eux-mêmes en nous persuadant que c’est de nous qu’il s’agit.
Il y a derrière des mécanismes économiques à comprendre, tous les secrets qu’ils détiennent. Avec cela, la grande presse n’a pas la volonté de démonter l’imaginaire du paradis à atteindre, que le libéralisme nous vante, sur le thème indémodable de la consommation des masses.
Le résultat est catastrophique et attente à nos vies et dans le futur, à celles de nos enfants.
C’est à cela que Di Rupo devrait songer, pour refuser d’entrer dans une coalition où la classe qu’il est censée défendre est perdante dès le départ.

21 août 2019

Un scrutin avec montre RTL ?

Michel De Maegd est de ces parlementaires à la ramasse, sorti facile des petites lucarnes de RTL. Élu les doigts dans le nez, son job aurait fait élire n’importe quel tocard Maison. Deborsu doit y penser.
Venir de RTL est une référence, M’ame Reuter en sait quelque chose. Avec les avocats, c’est une denrée que l’Haut-lieu s’arrache. Les Michel père et fils en sont friands. Même la casaque RTBF a le parcours triomphant, en moins flamboyant toutefois. M’ame Delvaux a fâcheusement jeté son sac dans un mauvais corridor, celui du CDH. Guy Lutgen a refilé son emploi à un copain, chez lequel il avait une ardoise. Olivier Maroy aurait pu passer à côté du MR, mais c’était lui qui avait raté une marche. Luc Beyer, on s’en souvient, mort l’année dernière, fut député européen. Le gros de la troupe des ménestrels bien-disant préfère de loin les Bleus. Pour retrouver un transfert du music-hall au PS, il faut descendre dans les antennes régionales.
Sinardey et Delwit sont ravis. Ils glandent à l’entrée des artistes pour deviner quel sera le suivant. Ils ont intégré depuis longtemps le logiciel de la presse parlée et visuelle. Ils partagent avec les discoureurs de l’info, la détestation de la couleur ponceau.
De Maegd avouait, hier encore dans les gazettes, avoir le cœur à gauche ! Il se lève la nuit pour écrire ses hautes pensées sociales, puis de la journée, il disperse les feuillets aux quatre vents. Louis Michel est ravi. C’est tout lui, cette idée d’élargir la droite bourgeoise et radicalement conservatrice au socialisme, par des jeux d’écriture à l’encre des basses-eaux montoises.
Michel De Maegd l’a ouverte sec devant les micros, pour s’indigner de l’incapacité des élus à former un gouvernement fédéral. Il a imaginé une solution à la crise politique belge. Les temps morts après le recours aux urnes nuisent au trône, au nonce et à la Commission de Bruxelles.
Il plaide pour un scrutin à deux tours, triomphe du concours Lépine de la rue de la Toison d’Or ! Mais attention, pas comme celui pratiqué en France, non, quelque chose de tout à fait nouveau au point de réorganiser le fatum de Sinardet et Delwit ! Pourquoi pas un scrutin avec une montre RTL en bonus, tant qu’on y est ?
Le premier dimanche, on voterait pour des loustics avocats, chanteurs ou impresarios, peu importe. Ceux-ci auraient une semaine pour présenter aux foules ébaubies des combinaisons de gouvernement. Le dimanche suivant, l’électeur n’aurait qu’à appuyer sur la touche « On » du bureau de vote, pour la combinaison qui aurait son choix.
Vous avez compris où l’artiste veut en venir. Une petite semaine pour plier le deal de « qui va gagner des millions », c’est du tout cuit pour le centre-droit des grands mamamouchis de la belgitude ! Il serait impossible d’espérer que la vraie gauche soit dans la course !
Le PS déjà archi compromis dans la rente et les histoires de la Bourse, sans compter les petits arrangements entre amis, prendrait un poste de secrétaire d’État et finirait de se déshonorer avec les patrons de De Maegd. Les écolos feraient de la figuration, jusqu’à ce qu’on leur colle la paternité d’une taxe impopulaire écologiste, pour les remettre à 6 % à l’élection suivante.

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Les libéraux seraient toujours les maîtres du jeu. Une majorité « démocrate compatible » avec l’extrême droite nationaliste, ferait le yoyo autour du cordon sanitaire, selon les besoins de la noble cause.
Ainsi, le système placerait à coup sûr un gouvernement que les gens ne veulent pas et qu’ils se farciraient quand même.
Qu’arriverait-il si l’électeur récusait toutes les combinaisons présentées ? L’électeur n’aurait aucun recours probablement. Il subirait l’arbitraire, un de plus, de ce curieux système.
Et si à l’échéance du deuxième vote, les partis ne parvenaient pas à accorder leurs violons ? On ferait quoi ?
De Maegd n’y a pas pensé !
Et si on supprimait les élections ?
De Maegd n’ose pas le dire, mais ça, il y a pensé. Puisque l’initiative populaire est impossible dans une démocratie qui ne vit et ne respire qu’avec les chiffres de la Bourse et dont la survie dépend essentiellement de l’économie, l’étape suivante est toute trouvée : une démocratie sans électeur ! De Gaulle en a fait une à Londres pendant quatre ans.
Mais que voilà la bonne idée libérale : garantir à vie les députations et les représentations indemnisées. La direction de la démocratie serait héréditaire, un peu comme chez les Michel, précurseurs. La foule à l’écart de tout, comme aujourd’hui mais de façon vraiment officielle, ce serait tout bénéfice pour l’industrie. On pourrait travailler le dimanche des élections, puisqu’elles n’auraient plus lieu ! Les folles idées revanchardes seraient abandonnées. On pourrait aller jusqu’à interdire le PTB !
Je parie que Bouchez et Ducarme ont déjà un plan, ne serait-ce que pour prendre De Maegd de vitesse.

20 août 2019

Tous trop intelligents !

Comment voulez-vous rester sérieux à suivre les péripéties des avocats qui plaident pour un gouvernement le plus rapidement possible, en s’évitant ?
Tout ça à cause du PS qui voudrait faire croire qu’un deal avec la N-VA, ce serait forcé et contraint, « pour sauver la Belgique » !
Ce n'est pas la première fois que la N-VA lance un appel au PS pour négocier. "Il n'y a encore eu aucune discussion en 80 jours" se lamente Theo Francken qui se souvient que Jules Verne fit le tour du monde dans un même laps de temps !
Et de poursuivre, lui le Flamand rabique : "Je maintiens qu'Elio Di Rupo, qui a été Premier ministre, est un homme intelligent. Bart De Wever est également un homme très intelligent. Si vous les mettez ensemble dans une pièce et que vous y consacrez suffisamment de temps et d'énergie, il en sortira quelque chose." Vous remarquerez que seul De Wever a droit à l’adverbe « très ».
Hélas !... tant d’intelligences mélangées s’annulent ! Cieltje où es-tu, mon idole, pourrais-tu dire à ce guignol de ton parti de la fermer ?
Intelligents eux ? Quand on voit dans quel état ils laissent la Belgique, la façon dont ils se fichent des pauvres, la manière dont ils torchent le cul des riches, ce serait plutôt une forme d’intelligence perverse. La preuve, quand je les vois, je serre les fesses et me mets le dos au mur, d’instinct.
De toute manière, leurs discussions ne nous conviennent pas. Quand ils s’intéressent à nous, c’est juste pour savoir comment ils vont nous assaisonner, nous mettre à rôtir à la broche ou à la casserole.
Les socialistes francophones sont "quasi incontournables", disent les avocats avec Cieltje et Theo Francken. Les incontournables le savent. Avant d’en déguster, ils veulent gagner leur procès contre Hedebouw et l’opinion publique. Elio Dupont-Moretti di Rupo retrouve Jean Racine et nous rejoue les plaideurs, lui dans le rôle de Chicanneau et Laurette Onkelinx dans la comtesse de Pimbesche. Ils cherchent un autiste Asperger dans le parti pour les représenter.
Tout le monde le sait. Le métier d’avocat, c’est l’art de la parole. Un avocat qui ne parle pas, c’est un café sans caféine, un rollmops sans hareng. Laurette qui en est, plaide pour l’incompatibilité d’humeur. Elle ne se voit pas entretenir des relations, encore moins des relations mondaines avec Theo. Pourtant, en bonne avocate, elle se rue d’habitude sur toutes les bonnes affaires.

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Tout le monde sait qu’ils vont finir par s’arranger, qu’ils vont s’interpénétrer comme des buses de poêle pour nous la mettre bien profond ! Car, qui paie ces fredaines, ces discours métaphysiques sur l’état nerveux de leur anatomie, leurs allocations, jusqu’à leurs liquettes ? Le citoyen !
En attendant de passer à la casserole, j’ai le choix entre les résultats de l’audience royale de samedi de nos deux émissaires de la cour et un comic strips de Walt Disney « Mickey et Chicaneau dans la vallée infernale » (Death Valley). J’ai choisi les seconds qui me font encore rire… les premiers m’atterrent.
Prochain comic strips le 9 septembre.
La seule chose importante qu’il faut retenir vient des gazettes de la bien-pensance bourgeoise : "Het Nieuwsblad" et "Gazet van Antwerpen". Ces vieilles dames du radotage avaient évoqué une piste de l'élaboration d'un gouvernement de programme, limité à une dizaine de domaines aux objectifs clairement définis. Là, je vous demande de faire très attention à vos abatis. De la dizaine de domaines bien définis, il y en a au moins cinq pour nos gueules !
Je redeviens très sérieux.
Le système est à bout de course. L’économie capitaliste n’arrive plus à cacher qu’elle ne peut plus nourrir tout le monde, qu’on va mettre les emplois en compétition sur un ring ou par tirage au sort… Vous comprenez bien que l’épicier se nourrit toujours avant sa clientèle et que le bookmaker se branle de vos lamentations.
Il faut bien qu’il y ait des victimes, mis à part le bric-à-brac communautaire, les chinoiseries flamando-burlesque des territoires linguistiquement purs, toute la question est « comment vont-ils faire pour nous persuader que les salaires sont trop élevés, les pensions trop conséquentes et les chômeurs, ces oisifs de luxe, trop onéreux ? ». Réponse peut-être plus tôt que prévue, par exemple une convention entre eux, stipulant que le gouvernement intérimaire, en attendant que les avocats se mettent d’accord, exécute les élucubrations de Bacquelaine et Maggie De Block, sans oublier Reynders qui veut étendre le libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA) à la terre entière, plus quelque broutilles laissées sur le bureau de Charles Michel à l’intention des pauvres, pour qu’ils atteignent leur poids de forme, équivalant en kilos, à la moitié d’une cuisse de la ministre de la santé.

19 août 2019

Être pauvre, et alors ?

Difficile de lutter contre la « bien-pensance » qui emprisonne nos vies dans le corset de la bourgeoisie dominante. Par le poids de l’argent et en vertu de la propriété de tous les moyens de diffusion, elle donne l’image d’une société libérale, bien outillée contre toute révolte possible.
Des témoignages percent le plafond de verre. Ils échappent à la vigilance des gardiens du temple, gazetiers mercenaires et partis politiques complices.
Rassemblés, ils forment une nouvelle culture malgré les gaz lacrymogènes et les brutalités d’une police au service de l’économie officielle, dont le crédo tient lieu de démocratie.
Ils tracent les prémices d’une autre histoire, celle d’un peuple victime des exactions d’un libéralisme poussé à des perversités spéculatives sous la forme de sévices administratifs.
En 2019, de grandes entreprises tirent profit des personnels assidus, mais qui ne sont pas des salariés à temps plein et qui ne bénéficient d’aucune assurance maladie, ni d’allocations de chômage possibles. Ce sont des travailleurs « indépendants », pigistes des journaux, attachés à des projets, « ubérisés » sédentaires, etc., galériens des temps modernes.
Les mêmes employeurs pratiquent le ‘ghosting’ (littéralement « fantôme »). Ils laissent le candidat à l’emploi sans nouvelle après un entretien. Alors qu’ils savent très bien que l’ONEM va réclamer des preuves matérielles aux recherches. L’âgisme est un terrible handicap pour des milliers de chômeurs, dont le pouvoir ne tient pas compte. Enfin, en plus des « indépendants » travaillant à temps plein dans certaines entreprises et non des moindres, celles-ci ont recours à des travailleurs contractuels sur de courtes périodes, ce qui évite d’accroître les effectifs et de verser des prestations sociales.
“Travailleur indépendant à temps plein” est une pratique courante bien connue des gouvernements Di Rupo et Michel qui s’en sont félicités comme un « progrès », alors qu’aux USA – temple pourtant du capitalisme – le ministère du Travail est contre.
Ce genre de salariat déguisé tend à se généraliser, tant les chômeurs sont prêts à tout accepter, pour se défaire « d’un poids sur la conscience » de ce qu’ils croient être eux-mêmes ignominieux : « sortir de l’assistanat public ». Alors que la plupart des usurpateurs des volontés populaires, pratiquement toutes les personnes fortunées, soutenues par d’autres formes de rétribution, un gros paquet de planqués politiques et y compris certains parlementaires et ministres, sont des assistés rémunérés et fiers de l’être !
Une question reste pendante à tout qui devient chômeur de plus d’un an « si personne ne m’embauche, comment vais-je faire pour m’en sortir ? » C’est alors que ces messieurs assistés eux-mêmes par l’État se creusent l’esprit pour qu’avec la faim au ventre, le chômeur se rue sur n’importe quel boulot, sachant bien que ce « n’importe quel boulot » est lui-même raréfié par le renouvellement des chômeurs de la génération montante ! Hé oui, car les jeunes, avec diplômes ou sans, qui atteignent l’âge de travailler, il faut bien leur laisser une place dans cette étrange situation de demandeur d’emploi, comme s’ils étaient un bien immobilier qui ne trouve pas preneur !

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Il n’y a pas de honte à être pauvre. Dans la situation actuelle, il y aurait plutôt lieu d’être honteux d’être riche, au milieu d’un océan de pauvreté.
Le stress consécutif à un chômage chronique et à la pauvreté fait beaucoup de dégâts. L’action gouvernementale l’aggrave. La méconnaissance du drame social est plus qu’une faute, c’est presque un délit de non assistance à personne en danger. La stigmatisation du chômeur de longue durée conduit à la désignation arbitraire, c’est une ignominie pratiquée couramment par des voisins, la N-VA, le MR et le PS.
Beaucoup de gens naissent et vivent dans la misère leur vie durant. La plupart ont honte d’en parler. C’est une erreur de jugement, venu d’un sentiment d’humiliation. On nous a appris à cacher ce qu’on est, pour faire croire à ce qu’on n’est pas. Ce n’est pas un crime d’être pauvre. C’est un crime de savoir qu’il y a beaucoup de pauvres dans une société qu’on nous dit « d’abondance » et de ne pas témoigner de la fausseté du discours officiel !
Vivre sans argent change la relation que nous avons à celui-ci. On devient maître dans l’art de réduire les frais et de limiter les dépenses. Les premiers écologistes sont les pauvres.
L’angoisse de vivre dans l’incertitude du lendemain peut se transformer en une excitation réconfortante de s’en sortir quand même, en retrouvant fierté et confiance en soi.
Malgré la société égoïste, les malfaisants qui nous gouvernent, on se dit que l’humain étant capable de tout, il se pourrait qu’un jour, ce soit dans le bon sens.
On ne résoudra pas les problèmes de chômage, de sous-emploi et de pauvreté, dans le type de société dans laquelle nous vivons. Mais on peut agir immédiatement, en ne se laissant plus piéger par les discours officiels.
Les riches ont leurs clubs, leurs terrains de golf, leurs habitudes, leurs centres d’intérêts et leurs partis pour tenter de se reproduire sans déchoir, ayons les nôtres, ne votons pas comme eux, singularisons-nous ! Peut-être finirons-nous par nous réconcilier avec la démocratie, cette belle garce qui se prostitue pour leur fric.

18 août 2019

La génération snowflake.

Les intérims de vacuité extrêmes, c’est une spécialité belge. Le maître d’école n’est pas encore parti pour l’Europe, qu’il a la tête ailleurs. En cette fin août, Michel est indulgent par indifférence. Il a la tête dans les nuages. Le tempestaire a décidé qu’aucune pluie ne l’atteindrait d’ici son départ. Adjudant à Bruxelles, nommé général en Magonie, il est autrement plus futé que Reynders.
La classe chahute. Pourtant les turbulents Francken, Jambon, Vandeput, sont partis. Les élèves restants se sont partagé les ministères. L’informateur Didier Reynders, vice-premier ministre, est aussi ministre de la défense et des affaires étrangères. Sa serviette est un caddie. Quand il entre dans un de ses ministères, on dirait une ménagère qui passe chez Carrefour.
Évidemment, c’est pour « de rire » comme on disait jadis aux préaux des écoles communales. Dans le caddie, la rame de papier est vierge, évidemment.
Ils font de la procrastination, puisqu’on attend de vrais ministres issus des élections. C’est comme s’ils avaient reçu l’ordre de remettre au lendemain, ce qu’ils n’ont jamais réussi à faire le jour même.
On n’a pas tout vu. Quand Charles Michel se jettera résolument au sommet de l’Europe, il faudra trouver un autre premier ministre pour rire, remplaçant doublement intérimaire. Et si d’ici octobre, c’est toujours lui, il ira nous représenter à l’UE pour trancher du Brexit !
Les électeurs sérieux élisent des représentants qui ne le sont pas le moins du monde ! Curieuse démocratie, je crois qu’on est allé au bout du possible.
Dans ce foutoir, les bourgeois sont acclamés par la presse, glorifiés par Pascal Delwit et Sinardet, encensés par RTL et la RTBF, déclarés intangible par la banque, soutenus par Denis Ducarme et Georges-Louis Bouchez, symbolisés par la source pétillante naturelle de Bacquelaine, caricaturés par Richard3.com, le Rembrandt de la Ronde de la nuisette. L’Inspection des Finances s’est réveillée au milieu des cochonneries de ses brutes avinées pour nous révéler les combines et les malversations sans souci de gabegie, marque de tout gouvernement qui se respecte.

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Le siège de la police fédérale a coûté des millions en trop au contribuable ! (les journaux)
Le reste, rien que du sérieux et c’est épouvantable !
« D'après un rapport d'audit confidentiel de l'Inspection des Finances, le siège de la police fédérale a coûté des dizaines de millions d'euros en trop au contribuable, indique samedi l'Echo, qui s'est procuré le document. Dans le rapport, l'Inspection explique en détail comment des dizaines de millions d'euros ont été gaspillés dans le cadre d'un seul et unique projet: le siège principal de la police fédérale à Bruxelles. »
Ce siège en question a coûté 312 millions d'euros. L’Inspection pointe un surcoût injustifié de 40 millions d'euros.
Oyez MM Sinardet et Delwit, mesdames Delvaux et Anne-Sophie Leurquin : Loi des marchés publics violée, promoteur immobilier retrouvé seul à la barre, personne pour commencer les travaux, la Régie des Bâtiments n'a pas contrôlé correctement les factures, etc. Pour couronner le tout, une grande spécialité du libéralisme a été introduite en bouquet final. La combine est simple, on construit avec l’argent des contribuables. On vend à pertes le bâtiment à peine construit au promoteur immobilier, pour le relouer quelques années plus tard contre un loyer exorbitant !
Il paraît qu’il y a d’autres cas similaires.
On reste scié. Les citoyens ordinaires qui agiraient ainsi seraient en prison ! Tandis que ceux qui ne sont pas ordinaires, puisqu’ils sont ministres, sont honorés, décorés, adulés sur les estrades de la réussite sociale. Ce qu’ils écrivent est scripturaire, leurs paroles polysémiques !
Merde ! Je n’en reviens pas.
Tous ces gredins célébrés, ces voyous divins, ces virtuoses de l’usucapion sont nos maîtres, et moi je suis un imbécile.

17 août 2019

Cieltje !... son mari.

À raison d’une idée tous les trois mois, les informateurs devaient en avoir une cette semaine.
Croquebol et Filochard ont décidé, puisque personne ne se décidait, de faire le programme eux-mêmes ! Plus besoin d’un formateur, les informateurs suffisent.
Ainsi, nous allons avoir un document de travail sérieux, il ne restera plus qu’à refiler le bébé à un père. Di Rupo est célibataire sans enfant…
Didier Reynders et Johan Vande Lanotte se verraient bien dans un nouveau deal avec Monsieur de Mons. Tout est dans le dosage du programme pour qu’il soit N-VA compatible. L’Haut-lieu a promis un grand rôle au maïeur d’Anvers.
On n’a toujours pas coupé le cordon sanitaire qui lie le Vlaams Belang à la N-VA, si bien qu’on hésite.
Le drame est ailleurs. Bart De Wever n’a pas voulu la direction de la régionale flamande pour se réserver la chefferie nationale. Les deux scouts de Philippe Premier se trouvent devant un jamboree difficile : faire entrer Di Rupo dans un gouvernement De Wever et mettre dans le placard à balais Filip Dewinter !
Prochaine idée en novembre.
Philippe Premier et sans doute Dernier n’aurait jamais dû confier la gérance formative à ces deux fossiles de la Belgique des Charbonnages. Remontés à l’air libre, libérés de leur gangue de houille, ils ressemblent à deux tiges de fougères aplaties par trente millions d’années de pressions diverses !
Interrogés quand même par quelques indéfectibles royalistes qu’on ne trouve que dans les journaux bourgeois, nos deux foudres ne veulent plus entrer dans des grandes discussions idéologiques. Ils ne veulent même plus de discussions du tout !
Les deux informateurs ont pondu un cahier des charges. Ils l’ont décomposé en une dizaine de chapitres : en incipit, la chasse et la pêche pour faire l’unanimité ; en rubato la sécurité sociale qui fâche tant De Wever, à Mon Mons ; le climat au duumvirat présidentiel écolo et l’immigration à la N-VA. Ce dernier poste a été présenté à la délicieuse vice-présidente de la N-VA, Cieltje Van Achter, que physiquement et à titre personnel j’aime beaucoup. Theo Francken avait le dos tourné, espérons qu’il n’a rien vu. L’immigré, c’est pour lui.
Dans leur numéro, les duettistes formulent des objectifs à clairevoie, à défaut d’être clairs. Chaque section est munie d’une notice d’urgence pour l’utilisation d’un défibrillateur ainsi que la manière de pratiquer le bouche-à-bouche. Le texte se base sur les discussions exploratoires menées avec les partis.

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À la mi-décembre, l'étape suivante, les informateurs proposeront un programme MR-PS-N-VA aux partis. Ceux qui en veulent lèveront la main. Le commissaire priseur à Laeken décidera s’il adjuge ou pas. On a prévu quatre acheteurs dans la salle des ventes, peut-être moins.
Vers mai 2020, le gouvernement formé, on ouvrira le volet du parlement. Si les discussions se terminent avant les vacances de juillet 2020, il serait possible de proposer des ministres au roi en janvier 2021. Il resterait ainsi une année et demie avant les législatives de 2023. C’est plus qu’il n’en faut pour réduire les pensions, éliminer les chômeurs qui ne cherchent pas d’emploi et contenir la dette en augmentant les taxes et la TVA. Bacquelaine piaffe d’impatience. Le gouvernement, en panne depuis mai, n’arrête pas de pondre des lois incendiaires qui sont heureusement sans effet, puisque c’est pour rire.
Mais, rien n’est encore joué. La partie débute à peine.
C’est quand même énorme que les électeurs votent pour des gens qui ne parviennent pas à s’entendre, alors que lorsque je vais à Anvers ou qu’un Gantois vient à Liège, tout le monde s’entend parfaitement !
Il doit y avoir quelque chose que je ne comprends pas !
Il est vrai que lorsque j’entends Reynders se lancer dans un raisonnement, aussitôt mes paupières s’alourdissent. Il n’y a que Cieltje dans le camp De Wever qui est pour un dialogue avec le PS… heureux Magnette !
Samedi 17 août, MM. Reynders et Vande Lanotte sont attendus chez le roi pour un rapport itératif. On n’est pas certain de les y voir, Vande Lanotte à piscine et Reynders à d’autres projets. Un parti d’opposition est en passe de prendre le pouvoir au Honduras et aurait besoin d’un homme de prestige pour faire président de la république. Reynders pourrait négocier le salaire et prendre une décision prochainement, après toutes ses candidatures ratées, il ne va pas finir ministre des transports dans un gouvernement De Wever !
Durant tout ce mois, Michel est à l’essayage chez Arnys, le tailleur de François Fillon. Il complète sa garde-robe pour faire président d’Europe. C’est encore ce qui fait le plus enrager Reynders.

16 août 2019

Macron & Michel.

Quelques hommes politiques paraissent innovants, modernes… Les « héros » de notre temps semblent des personnalités capables de dépoussiérer la démocratie. En Europe, si les dirigeants nationalistes s’excluent d’eux-mêmes, Emmanuel Macron et Charles Michel correspondent au plus près à ces images d’Epinal.
Cette nouvelle élite, qui tranche dans le vif des gens parce qu’il lui semble que c’est la meilleure solution, est-elle si éloignée que cela de l’ancienne bourgeoisie, hargneuse, jalouse de ses droits ? Depuis deux siècles, elle s’acharne à défendre la propriété et la permissivité du maître (le patron), contre ses sujets (les travailleurs).
N’est-ce pas plutôt un autre visage de la nomenklatura de toujours ? Le bourgeois, c’est Janus bifrons (à deux têtes), dieu romain des commencements et des fins. Tandis qu’il nous montre une tête, il prépare l’autre en coulisse dans un seul but, faire tourner les choses à son profit.
Davantage Macron que Michel, il descend dans l’arène de l’opinion publique témoigner de ses convictions.
Tout est dans l’attitude, celle du conquérant porté par le narcissisme maternel de Macron (1). Le nez aquilin, à peu près sa taille, c’est Napoléon du Pont d’Arcole à Bormes-les-Mimosas.
Charles Michel, plus fourbe (2), serait plutôt un cognomen (ancien Romain) à l'origine des premiers surnoms, comme Calvus (le chauve), qui cacherait un poignard dans sa manche, pour se protéger de César.
Les parangons de l’ordre leur confèrent un pouvoir de séduction incontestable. On entre dans l’inexplicable.

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Le conquérant fascine comme les grands fauves. La fascination n’est pas du même registre que l’amour ou le dialogue fraternel. Ainsi moi, qui les déteste, je ne peux m’empêcher d’en écrire, leur donnant, contre mon gré, le bénéfice d’un mépris qui rehausse l’estime de ceux qui les aiment. Là où je les trouve ennemis du peuple et de la démocratie, leurs partisans les louangent pour leur amour des gens et le respect des institutions !
Ils m’énervent tous les deux rien qu’à les voir objecter, montrant leur impatience de répliquer à l’interpellateur, ayant l’un et l’autre un début de discours qui me porte sur les nerfs « Je vais vous expliquer », comme on parle aux enfants qui ne comprennent pas.
À les voir venir vers nous, sans se départir d’un ton doctoral, on les croirait doués d’empathie. C’est ce qu’ils ont le moins et le plus d’intérêt à faire croire le contraire. L’empathie est l’identification à l’autre, ce qui suppose la capacité d’en adopter le point de vue. Ils en sont incapables. Quand on oppose la nature de Charles Michel à celle de Raoul Hedebouw, par exemple, ce qui saute aux yeux du psy c’est la spontanéité et la vérité qui donne à monsieur Hedebouw la grâce de la sincérité, par rapport à l’ambigüité de l’autre, plus « furbo » que sincère.
Tout chez eux n’est que calcul. Ils n’arrivent jamais à la fusion affective dans la ferveur des émotions, même quand ils serrent dans leurs bras, un enfant éperdu sur les lieux d’une catastrophe. Ils en font trop. C’est du théâtre, de l’émotion feinte. Là où ils sont sincères, c’est quand ils font des efforts pour paraître affligé.
Ces bourgeois recyclés sont les héros nihilistes de notre époque. Une tragédie dont le ressort est le moyen d’assouvir le “caractère destructeur” du capitalisme globalisé. Ce capitalisme, qui fait de la destruction une source de profit tant que la croissance dure, en détruisant en même temps celui qui la sert.
Ce qui m’exaspère par-dessus tout, c’est quand ils parlent du travail et des travailleurs. Savent-ils seulement ce que c’est qu’une journée de travail ? Celle qu’on ne passe pas dans un salon avec des personnalités, un ministre que l’on tance, une réunion générale d’un collectif avec thé et croissants ?
Le travail est le plus souvent une corvée de 8 à 12 et de 13 à 18, sans trêve, ni repos, jamais relaxant, avec un mal de dos assuré, une fatigue nerveuse, une peur bleue de s’être trompé quelque part, d’avoir raté quelque chose. Souvent, sans la joie de créer, dans l’absurdité des tâches dont on ne comprend jamais la finalité, surveillé, gourmandé, questionné, espionné, le cambouis jusqu’aux coudes ou dans l’atmosphère d’un bureau sans un souffle d’air, avec la sensation de mal faire, quand on se lève pour aller aux toilettes.
Et ces gens-là osent nous parler de la grandeur et de la noblesse du travail, justifiant ce qu’ils retranchent aux chômeurs, comme la punition légitime de qui n’aime pas travailler. Et le public accepte, comprend, voire applaudit quand, entre deux boulots, il approuve les mesures contre les chômeurs, les restrictions des droits, c’est un peu comme si ce public pouvait, en même temps qu’il crie son bonheur, se botter le derrière avec des brodequins à bouts renforcés, qu’il va chausser pour retourner sur le chantier.
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1. “Quand on a été le favori incontesté de la mère, on en garde pour la vie ce sentiment conquérant, cette assurance du succès, dont il n’est pas rare qu’elle entraîne effectivement après soi le succès.” (Sigmund Freud)
2. « Furbo » : madré, rusé en italien. Il n’a pas le même sens que « fourbe » en français.

15 août 2019

Trump se paie la Chine avant l’Europe.

Trump est tout ce qu’on veut, grossier, sans culture, odieux avec les femmes, coureur de jupons de préférence jeunes, falsificateur, menteur, sans parole, nul en tout : géographie, stratégie, histoire ; cependant, réaliste comme un banquier derrière son guichet au Texas en 1880, un colt sous la table et l’œil rivé sur le tiroir-caisse.
30 % des Américains l’adorent et les chefs d’État s’en méfient, sauf en Belgique où les Michel qui font la pluie et le beau temps au MR, ont pour lui une admiration craintive, comme ils font avec ceux qu’ils n’ont pas intérêt à mordre.
Donald n’aime que lui-même, il fait semblant d’aimer les Américains parce que cela le flatte d’être président. Il n’y a qu’une chose qu’il fait d’instinct, le biseness. Il est patron de l’Amérique et il entend que sa société prospère, pour en retirer du cash.
Les plateformes boursières du monde sont les succursales-dépôts du dollar. Il gère l’État américain en société anonyme, les autres sont tous des concurrents. Il traite d’homme à homme, comme avec Kim Jong-Un. Les traités, les Nations-Unies, sont des contrariétés, au même titre qu’un petit patron les syndicats et les partis de gauche.
Il offre un deal au PDG de la Chine, c’est à prendre ou à laisser. L’autre laisse et c’est la guerre financière. Le dollar est souverain, Xi Jinping bourre sa serviette de papier et sort avec la ferme intention de résister. Il cale devant la possibilité d’une récession.
La méthode de Trump, c’est l’intimidation. Celui qui est le plus balaise est toujours gagnant. Pourquoi se gêner dans un monde de brutes, il est la plus tranchante lame du monde capitaliste, tueurs des peuples et profiteurs pathologiques.
Avec la Chine, c’est du ping-pong. Une trêve de Noël dit-il au mois d’août. Le mois avant, il annonçait sur Twitter une taxe supplémentaire de 10 % sur les 300 milliards de dollars (271 milliards d’euros), d’importations chinoises aux États-Unis.

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La guerre commerciale entre Washington et Pékin dure depuis plus de deux ans. Elle gagne en intensité et les négociations patinent. « Le protectionnisme entièrement tourné vers le libre profit tel que le pratique M. Trump ne changera guère la donne pour l’immense majorité des citoyens américains. Le bras de fer commercial risque donc de ne faire que peu de gagnants… voire aucun » (Le Monde Diplomatique).
L’Europe ne perd rien pour attendre. Mercédès en mouille ses capots de larmes. Donald a pris Macron pour un pédé. Le New-Yorkais accélère les tremblements de Madame Merkel.
La Chine cherche à se dégager de l’emprise occidentale sur son économie en accélérant sa modernisation et en trouvant de nouveaux débouchés, en même temps qu’elle a des cheveux blancs à se faire à Hong-Kong, qui n’est pas aussi facile à avaler qu’un Tibet bouddhiste à qui on pète la gueule et qui vous dit « merci » !
Commencée au printemps, l’offensive contre la Chine s’est poursuivie l’été et probablement l’hiver. Les deux pays se battent à coup de taxes sur les produits importés. Certains copains de Trump sont épargnés, les montres intelligentes (smartwatches), dont Apple est le leader outre-Atlantique, sont assemblées et réimportées de Chine… Xi Jinping a listé 5 200 produits américains représentant 60 milliards de dollars. Ouf ! Apple n’est pas touché.
Hors du groupe des cinq premières puissances mondiales il y a seulement dix ans, la Chine est numéro deux aujourd’hui. Elle a profité que les dirigeants occidentaux ouvrent leur pays à tous les vents commerciaux, encouragent les délocalisations et suppriment un à un leurs instruments d’intervention économique sous la pression des multinationales. Celles-ci se sont ruées vers la Chine, dans le but de freiner les revendications des travailleurs occidentaux.
Donald Trump, dans sa paranoïa, sert la gauche européenne, puisque sa politique marque l’arrêt des décentralisations folles en Europe !
Les dirigeants chinois avaient fait des accords avec les multinationales sous condition de transférer une partie des technologies et des savoir-faire, l’aéronautique, l’électronique, l’automobile, les trains à grande vitesse, l’énergie nucléaire, tout y est presque passé ! Les multinationales, ravies d’aller exploiter une main-d’œuvre peu chère, en ignorant les conséquences écologiques et politiques, ont mis à mal les entreprises européennes et américaines. N’y voyant pas malice, JC Juncker y a applaudi les grands patrons, sans voir que cette politique contribue au déclin de l’Europe.
Le prochain sommet du G7 du 24 au 26 août 2019, aura lieu en France à Biarritz, il risque d’être chaud. Trump a ce genre d’exercice en horreur. En plein conflit avec la Chine, peut-être qu’il ne lâchera aucun tweets contre l’Europe. On ne perd rien pour attendre.

14 août 2019

Un Dutroux new-yorkais ?

Epstein n’en était plus à ses débuts à New-York. Il aurait pu interpréter How About You? la chanson a succès du film de 1941, Babes on Broadway (Début à Broadway), une production avec Mickey Rooney et Judy Garland....
Mais voilà, Jeffrey Epstein est un milliardaire. Quand on est dans son cas, on se croit tout permis, ce qui est vrai, sauf quand ce « tout permis » sort du cercle des amis : Donald Trump, Bill Clinton, le prince Andrew et quelques autres, dont des Français (on attend l’enquête du Parquet parisien).
Quand, l’opinion publique s’empare de l’affaire. C’est toujours délicat pour un tas de gens chics. D’autant qu’Epstein s’est débiné, on l’a « suicidé » dans sa cellule où il attendait l’ouverture de son procès. Depuis le FBI et peut-être déjà la police française cherchent des carnets d’adresse, des mouchoirs chargés d’ADN et de sperme, des photos comme celles de Moscou, mais c’était avec des prostituées majeures avec Trump et Epstein n’était pas dans le coup.
Vous savez comme sont les vicieux et les autres dans le maniement du portable. Un clic est si vite arrivé qui peut mettre fin à une belle carrière prometteuse dans le show politique.
Du côté des témoignages on est plus tranquille, quand on dirige un État ou une banque, on ne va pas cracher le morceau à des gens de loi, qu’on a soi-même aidé à mettre en place. Les riches ne font pas de confidences à leurs domestiques.
Quant aux victimes, la plupart ont été « défrayées » avec un paquet de dollars.
Toutes ne s’appellent pas Stormy Daniels. Et même elle, quand les gazettes en parlent, elles prennent bien soin d’ajouter « présumée » à la « maîtresse de Donald Trump ».
Pour les mineures qui ont partagé la couche d’Epstein et qui ont été généreusement rétribuées, la loi américaine est tout à fait particulière. Celles dont on a acheté le silence ont signé un contrat de discrétion, en vertu duquel leur témoignage ne peut pas être retenu par la cour dans un éventuel procès, comme on voit à Hollywood : « objection votre Honneur ».
Ce fut le cas de Dominique Strauss-Kahn qui fit débourser à Anne Sinclair, l’épouse du moment, un gros paquet de devises pour que la femme de chambre soit dédommagée pour une affaire qui relaxait le prévenu d’une perversion ancillaire de plus. Curieuse justice !
Le dénommé Epstein, multimillionnaire, a peut-être eu tort de mourir. Vivant, il aurait pu faire durer la chose juridiquement, comme son collègue en galipettes interdites, Harvey Weinstein. La justice américaine, qui « ne doit pas priver les victimes de la justice à laquelle elles ont droit », va peut-être faire pire en sortant des dossiers que les avocats d’un Epstein vivant auraient put enterrer à la pelleteuse.

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Ça chauffe aussi à Paris. Lundi 12 août, deux secrétaires d’Etat du gouvernement d’Edouard Philippe ont réclamé, dans un communiqué commun, « l’ouverture d’une enquête » sur les faits qui pourraient éventuellement être reprochés en France au financier américain Jeffrey Epstein. Marlène Schiappa et Adrien Taquet – la première est secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, le second est chargé de la protection de l’enfance, ces huiles du président Macron marchent sur des œufs, dans la peur de découvrir des horreurs sur des riches bien pensants et qui sont des donateurs LREM.
Déjà on ergote, la prise de position de Marlène et Adrien contrevient au principe de séparation des pouvoirs. Ils bousculent ainsi les conventions et montrent peut-être un zèle pour contrebalancer l’inefficacité de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Ce qui fait mauvais genre pour Jupiter.
De nombreuses questions restent en suspens, Epstein a-t-il été un love-machine, un Dodo la Saumure, un Dutroux ou un Fourniret ? Inculpé, le 8 juillet, pour exploitation sexuelle de mineures et d'association de malfaiteurs en vue d'exploiter sexuellement des mineures, il échappe à la justice, mais le procès aura quand même lieu. Il y aurait des complices. L'administration pénitentiaire, dans l'attente des résultats de son autopsie, a qualifié la mort du magnat d'"apparent suicide".
Les liens entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, remontent aux années 1990 et 2000. Donald et Jeffrey étaient voisins à Palm Beach, en Floride. Trump est invité à tous les événements mondains organisés par Epstein. Le carnet d'adresses de Jeffrey Epstein, rendu public en 2009, contenait pas moins de 14 numéros de téléphone pour joindre Donald Trump. Ce qui caractérisait leur relation était "une appréciation mutuelle de la richesse et des femmes", résume le New York Times.
A travers ce copinage et le challenge à qui aura attrapé « la plus belle chatte » (dixit Donald Trump), le président des États-Unis a-t-il été témoin des agissements du financier ?
En juin 2016, d'après le quotidien américain, une femme porte plainte contre Donald Trump, assurant qu'il l'a violée en 1994 lors d'une fête au domicile new-yorkais de Jeffrey Epstein. Elle n'avait que 13 ans à l’époque des faits !
Un autre président, Bill Clinton, a voyagé à 11 reprises avec Ghislaine Maxwell, l'ancienne compagne d'Epstein accusée d'être sa maquerelle. L'avion était d'ailleurs surnommé le "Lolita Express". On passe l’épisode Andrew, prince d’Angleterre, trop graveleux pour ce site.
On s’arrête là. Nos américanolâtres pourraient passer une mauvaise fin de vacances.

13 août 2019

La traque aux chômeurs ouverte !...

Il faut être « un salaud de riche » pour avoir l’idée de faciliter les licenciements pour créer des emplois !… Epstein, qui avait besoin de jouir trois fois par jour pour résister à la mélancolie, était un exemple de consommateur de la jeunesse inexpérimentée. Il va manquer à la Jet Society et à Macron pour créer des emplois d’apprentissage.
Le président devient sanguin à présenter ses dernières ordonnances sur le chômage aussi saignantes. À contempler le couple, on dirait Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Muriel Pénicaud, ancienne directrice des ressources humaines (DRH) de Danone a confiance. Son président ne fume pas, ne se drogue pas et n’est pas pédophile. Il est simplement contrarié ; Strauss-Kahn, Weinstein, Epstein, il craint l’amalgame pour le patron de sa banque, une nouvelle nuit de cristal, contre les sémites violeurs. Avec l’antisémitisme qui règne dans certains milieux d’extrême droite, Dieudonné aux aguets, on peut s’attendre au pire…
Lui-même met en place un hold-up sur les indemnités de chômage, en mettant hors-jeu patronat et syndicat dont c’était le rôle. Ses deux interlocuteurs habituels n’ont pu se mettre d’accord, et pour cause, Macron avait piégé la discussion en enjoignant impérativement aux deux parties, d’économiser un milliard sept sur le budget indemnisation.
Le but que poursuit Macron est à terme la disparition de l’indemnité de chômage pour un système d’assistance, comme aux États-Unis.

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On sait les MR-socialistes et les PS-libéraux friands de nouveautés américaines. La manière de Trump séduit Macron, le premier prend « la femme par la chatte », Macron voudrait la prendre par les sentiments de sacrifice « le chômeur coûte une fortune aux patrons et à l’État chaque année ».
Nous sommes en Belgique presque à l’heure française sur la question. Il suffit d’allonger le temps de travail nécessaire pour couvrir une période donnant droit aux indemnités de chômage et, sous prétexte d’égalité, de tendre vers un rétrécissement des taux d’indemnisation. Dans le nouveau système Macron, les travailleurs à temps partiel verront s’allonger considérablement le nombre de jours de travail nécessaire, le fait de travailler dix-douze heures par semaine n’étant pas suffisant pour atteindre 35 heures de travail minimum, il faudra dans ce cas, compter trois semaines ou plus pour que l’ayant-droit comptabilise une semaine de travail.
Mais c’est à un autre bastion que faute d’un syndicalisme prompt à la réplique, les libéraux, de plus en plus sûrs d’eux, s’attaqueront. Le patronat, en accord avec LREM, revoit le contrat de travail à durée indéterminée (CDI), qu’il a déjà fortement entamé dans son offensive pour un contrat à durée déterminée (CDD) et qu’il veut remplacer par des auto-entrepreneurs à la manière des Ubérisés, sans contrat du tout.
La sous-traitance évite à l’entrepreneur des charges de personnel, met les sous-traiteurs en concurrence pour diminuer les taux des prestations et n’est pas contraint de payer des indemnités de licenciement, ni des jours de carence pour les congés maladie.
L’ubérisation générale voilà l’objectif.
Le salariat fait de la résistance, évidemment. Les syndicats sont groggys ! L’offensive de Macron tombe pile pendant les vacances d’août, mois propice aux coups en-dessous de la ceinture. Les travailleurs belges sont protégés actuellement par l’absence de gouvernement, mais jusqu’à quand ? Un sadique comme Bacquelaine n’hésite pas à ronger son os en intérim, espérant se faire remarquer et engager pour la prochaine équipe, dans un moment où il ne peut pas serrer la vis, attendu qu’il est ministre sans capacité de nuire. Qu’il se contente de ramasser son blé, c’est tout.
Ce qui gêne le patronat tient à peu de chose ! Il y avait pour les personnels sous contrat une obligation de subordination, sous peine de licenciement pour faute grave. Avec des auto-entrepreneurs et des ubérisés, les obligations de subordination ne sont pas aussi tranchées. Un auto-entrepreneur est déjà précarisé avant de remplir un travail déterminé. La subordination, il a connu, c’est en grande partie à cause de cela qu’il tente autre chose. Pour se mettre au niveau des vrais patrons, il va souffrir.
Les économistes sont atterrés de la façon dont on s’y prend pour atteindre les plus fragiles, leur imputant le chômage de masse comme étant de leur faute. Cette ignominie semble partagée par les libéraux de l’extrême droite au PS.
Avec la précarité des pauvres comme garantie de prospérité des riches, la démocratie est bien malade.
L’Europe sociale n’existant pas, les fonctionnaires de Bruxelles suivent ces réformes attaquant directement le pouvoir d’achat des plus faibles, en légalisant les pratiques antisociales des membres de l’UE. C’est une politique dangereuse qui offre un boulevard à Salvini et Marine Le Pen qui ont beau jeu de dénoncer les outrances antisociales.

12 août 2019

PS aux quatre vents.

Il y à moins de deux mois, les nouveaux députés fédéraux prêtaient serment, bredouillant un texte auquel plus personne ne croit.
Parmi eux, Marc Goblet, ex-n°1 de la FGTB, il y a deux ans à l’article de la mort, prépensionné de la FGTB et aujourd’hui à 62 ans, ragaillardi l’espace de l’élection et prêt à quoi, au juste ?... avant qu’on n’entende plus jamais parler de lui ! Le socialisme libéral (comprenne qui pourra) se renouvelle en oubliant la jeunesse, une denrée qui se fait rare au PS.
Je n’ai rien contre Marc Goblet, je ne le connais pas. Par contre, je connais très bien le fonctionnement de la FGTB de la place Saint-Paul, ayant été entraîné dans ses rouages par mon attachement à la cause ouvrière et par amitié pour Jacques Yerna, un ami personnel.
Bien des années plus tard, un mystère demeure que je n’ai jamais pu éclaircir.
À la Régionale liégeoise de la FGTB perdure un noyau alimenté par de nouveaux chefs, remplaçant les anciens, de la même origine : la section liégeoise du parti socialiste de la place Sainte-Véronique, seul vivier reproductif sous contrôle.
Résultat : les syndicalistes d’autres provenances sont stoppés à l’échelon « délégué » sans possibilité d’accéder aux postes stratégiques : président de Centrale ou membre du bureau de la Régionale.
Je veux bien que le syndicat fait partie des quatre mouvements nés avant-guerre : le parti, la mutuelle, les coopératives et le syndicat (depuis, les coopératives ont mal fini).
En ses débuts, le socialisme était une émanation populaire, même si on s’y méfiait du parti communiste, aujourd’hui presque disparu. En 2019, la donne n’est plus la même.
Dans les années septante, l’Association des Arts Graphiques m’avait placé en concurrence à Robert Gillon pour la présidence de la FGTB liégeoise. Lors des présentations aux militants précédant le vote, une cabale dans la salle était visisble. Malgré la différence entre les propositions, dites clairement de ma part et de façon brouillonne de Robert, le vote était plié d’avance, une parodie… Seul le syndicat des enseignants, en plus de celui du livre, avait voté pour moi. Il ne fait pas bon à la FGTB de respecter les statuts, quand ceux-ci contrarient les options du PS. Ceci est une anecdote. Mais je l’ai vécue et j’en témoigne. Si les archives existent encore, on peut consulter.
Ce courant pro-militant socialiste est toujours présent. Et pourtant la majorité militante a basculé du côté du PTB. Le parti socialiste est décrié et considéré par 80 % des syndicalistes comme un parti bourgeois succursale « populaire » du MR !

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L’élection de Marc Goblet vaut bien une réflexion. La fidélité au dernier carré des dirigeants syndicalistes affiliés au PS est toujours payante. La régionale du parti récompense ses fidèles qui forment une camarilla dans les « élites » du syndicat professionnel.
Je me souviens que dans les années septante, nous en riions encore à la Fondation Renard, quoique cela fût interdit sous peine de déchoir. Avec une autre figure du syndicalisme de l’époque, Maryse Ockers, qui fut au même titre que Jacques Yerna une amie proche, nous en parlions librement et glissions parfois dans la revue de la Fondation des articles, notamment sur l’autogestion, qui s’ils avaient été compris par l’aréopage socialiste, auraient valu à Maryse quelques soucis. Heureusement qu’à l’époque, l’équipe au pouvoir ne lisait que les textes en gros caractères des instances du PS.
Bien des années ont passé, la Meuse coule toujours sous les ponts de Liège, le PS ne doit sa courte majorité qu’au réflexe appris depuis cinquante ans par l’autre génération et qui a transmis cette graphorrhée de l’inné, plutôt que de l’acquis.
Le discrédit qui pèse actuellement sur le fait syndical par son manque d’allant, tient à la multiplicité de ses guichets chômage et aide juridique sans contact avec de vrais militants syndicalistes, à son peu de revendications suivies de la volonté d’aboutir par des grèves si cela s’avérait nécessaire (la FGTB n’y est responsable qu’en partie) et cette idée maintenant répandue que les syndicats font partie des rouages généraux d’une démocratie libérale, avec mission d’arrondir les angles à la Di Rupo.
Nous avions rêvé, Jacques, Maryse et moi à une Centrale des chômeurs, regroupant durant la période de chômage les travailleurs licenciés, ouvriers ou employés, afin d’améliorer leur statut par la force du nombre ! Toutes les Centrales horrifiées de perdre des cotisations et la mainmise sur leurs affiliés chômeurs, firent chorus au parti Socialiste, lui-même averti bien avant par une taupe. C’est à cette occasion, je pense, que Yerna crut perdre son emploi de secrétaire général. Malgré le fait qu’avec Maryse, ils étaient officiellement affiliés au parti, condition sine qua non, de leur contrat de travail à la Régionale.
La fin des espérances ouvrières dans un parti socialiste et un syndicat complice tombe à un moment où les contrats de travail et les indemnités de chômage sont remis en question par la droite libérale.
Les travailleurs voient venir la diminution des allocations de chômage et un durcissement des conditions d’admission à l’indemnisation. La nouvelle tendance de sous-traitance par auto-entrepreneurs, en réalité des personnels sans contrat de travail, est un défi pour la gauche !
Les cadres actuels FGTB-PS ne sont plus majoritaires au syndicat. On a casé Goblet ailleurs, dommage qu’il n’en va pas de même pour les autres.

11 août 2019

De Benito à Matteo.

Bart De Wever et Tom Van Grieken ont trouvé leur héros. Il s’appelle Matteo Salvini. L’effet Matteo a accéléré en Flandre l’accord de gouvernement régional, la « suédoise », sous la direction de Jan Jambon : la N-VA les libéraux et les CD&V chrétien. Le Vlaams Belang est en réserve. Theo Francken (N-VA) garde le contact. Les socialistes ont espéré des places. La droite sera pure sucre et la « gauche » congédiée comme un laquais.
Le MR se tâte. Les Michel se méfient. Le fiston va faire son entrée à l’Europe. Il regarde plutôt l’Italie de Salvini de travers. L’Italien espère faire en solo, une politique autoritaire qu’on adorerait chez les libéraux.
Salvini a rompu avec son partenaire au gouvernement, le Mouvement 5 étoiles (M5S). Il réclame des élections anticipées. Le chef de l’extrême-droite est contre le tunnel Lyon-Turin, dernière promesse de campagne du M5S. La Ligue de Salvini enchaîne les victoires. Quelques mois après l’arrivée au pouvoir de la coalition “jaune-verte”, il ne reste plus le moindre doute sur la couleur qui domine.
Marine Le Pen exulte. Macron sort une philippique contre l’extrémiste italien, de la manière dont il gère le conflit avec les Gilets Jaunes, il ferait mieux d’être plus discret.
Ce qui se passe en Italie est préoccupant.
En 2013, quand Matteo Salvini prend la direction de la Ligue du Nord, elle se trouve dans une impasse, incapable de convaincre les électeurs du Sud. Rusé. Le ministre de l’intérieur change de cible, il stigmatise les technocrates bruxellois et les « immigrés profiteurs » plutôt que les « Calabrais fainéants ». Cette stratégie rallie le Sud au Nord et transforme la Ligue en pivot de la politique italienne, et peut-être européenne.

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Ne riez pas, ce serait possible aussi en Belgique. Il suffirait que les militants du PS basculent à droite plutôt que suivre leur pente naturelle de rallier le PTB, et s’encanailler dans un gouvernement fédéral avec Bart De Wever. Vous avez remarqué ? Celui-ci a cédé l’emploi de ministre président régional flamand à Jan Jambon ! Ainsi, il se réserve pour le fédéral !
En attendant ce scénario belge, l’Italie a un nouvel homme fort. Les Italiens depuis Jules César adorent les hommes forts. Ils sont versatiles et l’esprit moqueur typiquement latin.
Ni le président du conseil, Giuseppe Conte, ni le chef du Mouvement 5 étoiles (M5S), majoritaire dans la coalition dirigeante, ne sont les maîtres des cartes à abattre, le patron, c’est le ministre de l’intérieur, M. Matteo Salvini.
En Belgique, au moment de la démission de la N-VA à l’affaire de Marrakech, il s’en est fallu d’un cheveu que nous ayons notre Salvini en la personne de Theo Francken, tant il avait pris de l’ascendant. Heureusement que Charles Michel avait une ambition européenne. Il ne pouvait pas céder sur le traité. Sinon, il aurait poursuivi son ministère et ouvrait la porte à toutes les ambitions des nationalistes flamands.
Le nouveau duce italien a des points communs avec les leaders flamands d’extrême droite. D’obscur conseiller municipal de Milan, il devient un monument « di destra nazionalista e xenofobo ». En reprenant la critique de l’Europe suffisamment floue pour rassembler les griefs de la droite et de la gauche, il ne se réclame ni de l’une ni de l’autre, devenant une sorte de héros national qui applaudit le Brexit, en sachant qu’il n’en sera rien en Italie.
Salvini est un hybride, anarchiste puis militant communiste dans sa jeunesse. Le passage d’un extrême à l’autre montre la versatilité du personnage et son absence de convictions profondes.
C’est là le secret de la graine de dictateur. Ce fut le cas de Mussolini.
À l’image du Parti communiste italien (PCI) d’antan, la Ligue est une organisation qui enrôle ses militants dans une grande variété d’activités.
Le contexte historique favorise cette ascension. L’Europe est au plus bas dans l’opinion des électeurs. L’immigration n’est pas résolue. L’Italie est idéalement placée pour « accueillir » tout qui traverse la Méditerranée. Les États égoïstes, n’ont rien fait pour aider les Italiens à chercher des solutions communes, d’où un sentiment d’abandon du pays fondateur de l’UE. Les rêves d’Altiero Spinelli, partisan d’un fédéralisme continental, ne se sont pas réalisés.
Au contraire, l’Union s’est peuplée de bureaucrates qui dictent leurs politiques à des gouvernements élus, sans se préoccuper des mandats démocratiques. Ils imposent l’austérité néolibérale en menaçant d’un cataclysme le pays qui emprunterait une autre voie.
Là est le drame, les dictateurs amalgament les ressentiments, les justes colères, dans un concentré. Ils y incarnent le sauveur providentiel. Par leur talent, ils font croire être les seuls à avoir la solution globale.
Quand on s’aperçoit que rien n’a changé, il est trop tard. On est fait comme un rat. Les flash-Balle et les gaz lacrymogène n’ont pas de frontière, c’est même Macron qui montre l’exemple.

10 août 2019

Une tumescence pénienne maudite.

Non ! Qu’est-ce que j’apprends… Aux disciples de Jéhovah, on s’adonne à tour de bras, aux stupres et à la fornication, non souhaités par une des deux parties !
Je l’ai toujours su. On n’aurait pas dû changer de dieu. On aurait dû garder Zeus, un des plus anciens de tous et des plus sympas…
Lui au moins avait de quoi tenir la pose. D’abord il épouse une de ses sœurs, Héra, tout en prisant les faveurs de l’autre, Déméter. Et il est écrit dans la mythologie que le trio fit ça à l’insu des parents. Voilà de quoi ragaillardir le témoin de Jéhovah, fermier solitaire du fin fond des Ardennes, qui vit en couple avec sa sœur depuis un demi-siècle, sans avoir connu les bienfaits d’une puissance bienveillante qui le couvait des yeux depuis l’Olympe, pour lui susurrer au creux de l’oreille : « vas-y mon gars, fonce Alphonse, c’est ta seule chance et à elle aussi, d’épicer l’ordinaire.
Sacré dieu, ce Zeus bien antérieur à ses pâles imitations. Les disciples de Jéhovah devraient en convenir, s’ils avaient eu le bon goût de gravir l’Acropole au lieu du Golgotha, le dieu de la polysémie leur aurait pardonné ce que Rabelais appela « les guignons de la chair ».
Comme l’autre qui s’est coupé en trois pour se morfondre triplement en génuflexion et patenôtre, Zeus partage le busines avec ses deux frères, Poséidon et Hadès qui se disputeront l'univers, la Mer et le monde souterrain. Zeus gardera le ciel où il lit la Meuse pour s’ébaubir des exploits des Disciples de Jéhovah en pleine turgescence illégale.
À ce propos, le délicieux Aznavour qui n’était pas sur une ânerie près, dans sa chanson « Sur ma vie » susurre un moment « …face à dieu qui priait ». Bon sang, Charles, Dieu prie qui ? Sinon, à quoi bon puisqu’il est Tout, ou alors il n’est pas dieu ! Il nous raconte des craques.
Chez Zeus, on ne se morfond pas. La vie est belle.
En dehors de ses deux sœurs, on reconnaît parmi la multitude de ses aventures quelques personnes du sexe qui apparemment prêchaient autre chose que « la bonne parole » aux porte-à-porte : Antiope, Zeus prit la forme d'un satyre pour lui faire deux fils, Amphion et Zethos. Callisto, nymphe de la forêt et compagne de chasse d'Artemis, fut séduite par Zeus et eut un fils de lui, Arcas. Elle fut ensuite changée en ourse. La Belle fut tuée par Artémis au cours d'une partie de chasse puis placée parmi les étoiles pour former la Grande Ourse. C’est une des premières fois dans l’histoire où l’on met en scène un couple lesbien. Puis il y eut Danae avec qui il fit Persée. Europe, séduite par Zeus qui avait pris l'aspect d'un taureau et qui l'emporta en Crète où elle donna le jour à trois fils. Aujourd’hui Europe se tape Charles Michel, c’est dire la déchéance ! Sémélé qui enfanta Dionysos. Etc.

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Mais quittons les Cyclades pour les cycliques qui produisent des sécrétions honteuses à intervalles irréguliers selon Reclaimed Voices qui collabore avec le Centre d'information et d'analyse sur les organisations sectaires nuisibles, pour recenser les cas au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah en Belgique. Ce ne sont pas moins de 90 victimes qui ont déjà été comptabilisées. Et ce n’est pas tout… le parquet fédéral a ouvert une enquête. Il ne pouvait pas faire moins. Apparemment les cathos et les Jéhovah ont leurs spécialités, le masculin pour le curé inhibé et le féminin pour le propagateur toute boîte de la divine parole.
Il y aurait quand même 25.000 jéhoviens en Belgique. Ce qui laisse la porte ouverte à quelques centaines d’infiltrés de Dionysos, adeptes de la vigne et du cep dardé !
Qui n’a jamais été approché par de ravissantes commères tentant de nous faire comprendre que la terre n’a été créée que depuis 3000 ans, tandis que le guignol, juste derrière opine du bonnet, n’a jamais connu les affres du badaud qui balance entre l’envie que ça continue et la lassitude d’entendre des sornettes des petits porteurs de mallette.
D’un côté les évêques du yin et de l’autre les disciples du yang, tous ont promis à la justice une complète collaboration.
C’est un type du nom de Patrick Haeck, ex-témoin de Jéhovah, qui est coordinateur de l'association. La polysémie amoureuse des divinités, qui retombe sur des mortel(le)s, est fréquente chez des Disciples. Pour parvenir au but il faut beaucoup de courage (sic).
L'amour qui nous attache aux beautés éternelles
N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles ;
Nos sens facilement peuvent être charmés
Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés.
… Nom de dieu, Gisèle, où t’as foutu la vaseline ?

9 août 2019

1984 en 2050 ?

On inaugure à Paris un self-service ouvert le dimanche qui n’a pas besoin de dérogation. Il est complètement automatisé, n’a aucune caissière, ni du personnel de réassortiment.(1)
Qui s’en souvient ? En 1963, Françoise Sagan qui en était la marraine, inaugurait le premier supermarché en France. Le gouvernement de l’époque vantait ce nouveau procédé de distribution pour sa capacité de créer des milliers d’emplois.
Reste en mémoire le mensonge en 2009 de Didier Reynders pour renflouer les banques avec notre argent. C’était pour sauver l’emploi de milliers de personnes, larmoyait-il. Aujourd’hui, neuf utilisateurs sur dix, dont Richard3.com, font presque toutes les transactions bancaires sur leur ordinateur. Le personnel de banque a fondu comme beurre au soleil. Ce qui n’empêche pas la banque de facturer vos opérations, par le versement d’une rente mensuelle à son profit. Les banques utilisent des algorithmes pour analyser des données intimes et prendre des décisions qui nous concernent, ce qui est loin d’être rassurant.
L’humanité est à un tournant. Toutes les « valeurs » anciennes et supposées vont disparaître, désappropriées par le progrès de l’Intelligence artificielle (IA) et les algorithmes.
L’économie libérale telle que nous l’a fait vivre le MR sera obsolète d’ici la fin du siècle, sans pour autant que les riches perdent leur statut, puisqu’il leur suffira d’investir dans les technologies, la robotique et la biologie pour voir, loin de déchoir, leur puissance augmenter.
Mais quid de la multitude d’emplois sans aptitude particulière qui offrait aux travailleurs sans cursus la possibilité de vivre, qui va disparaître ? Et même en ce qui concerne les diplômés, qui semblent aujourd’hui « irremplaçables », les ingénieurs, les médecins, les notaires, les avocats et les juges seront supplantés par la machine dans des spécialisations pointues comme la médecine. Il n’y a pas un domaine qui ne soit pas touché. En psychologie, même pour les sentiments, les algorithmes d’ordinateurs pourraient bientôt être de meilleur conseil qu’un professionnel.
Marx ne pouvait pas prévoir cette révolution technologique. L’antagonisme naturel qui fut son obsession entre ceux qui louent leurs services à ceux qui les rétribuent, ses préoccupations sur les lois de la propriété qui furent celles de Jean-Jacques Rousseau et de bien d’autres avant lui, vont faire que bientôt il sera illisible, sauf par quelques spécialistes et les nostalgiques du grand soir.
Cependant, si l’on veut bien changer « classe ouvrière » en « multitude », le philosophe n’a pas si mal vieilli. Ce sera toujours la mainmise des riches qui seront moins nombreux mais plus puissants, sur les pauvres réunis dans une confrérie où un seul sentiment dépassera tous les autres, celui de leur inutilité. La propriété restera une condition préalable de l’inégalité à long terme et à la révolte qui en résultera.
Dès à présent, se révèle la bêtise de la politique libérale, incapable de voir qu’elle aussi aura vécu, tout en poursuivant jusqu’au bout son œuvre destructrice de la nature et des hommes. La bourgeoisie à l’ancienne, c’est fini. Les Bleus l’ignorent, quand on est con… !

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Le libéralisme se croit seul détenteur de l’égalité politique. L’égalité politique est difficile à définir, dans une société qui a tendance à faire des héritiers, des avocats et d’autres professions libérales, les ayants-droits à la carrière politique.
Le libéralisme est contre l’égalité économique. Les efforts d’un Bacquelaine, d’un Michel ou d’un De Wever à contrarier une redistribution sociale des profits, dans la croyance que l’État idéal est sans sécurité sociale, démontre que sans égalité économique, la liberté politique n’a aucun sens.
Sauf Sinardet et Delwit toujours aussi abscons, on devine que la richesse concentrée entre les mains d’une petite élite, l’IA rendra celle-ci quasiment inexpugnable ! De ce seul constat, le XXIme siècle va créer des sociétés les plus inégalitaires de l’Histoire !
La mondialisation a profité à certains segments de l’humanité, mais des signes d’inégalité croissante entre les peuples, alertent les démographes. En cas de catastrophe climatique, il sera tentant de balancer par-dessus bord les gens superflus. Dans moins de dix ans, des centaines de milliers d’humains seront menacés par la montée des eaux. Seront-ils les premières victimes de ce par-dessus bord ? Il sera désormais très dangereux d’être en surnombre. L’avenir des mases dépendra de la bonne volonté d’une petite élite. Xi Jinping, et le PC chinois, en cas de catastrophe planétaire, pourraient utiliser l’armée, en décimant quelques centaines de millions de Chinois affamés, qui joueraient leur va-tout contre l’État.
Le progrès va créer un fossé plus grand entre les classes. L’espèce humaine pourrait se diviser en castes biologiques. L’égalité a fini par devenir un idéal dans presque toutes les sociétés, une frustration mondiale pourrait soulever les masses contre ce qu’Orwell appelle Big Brother, dans son roman « 1984 ».
L’essor de l’IA diminuera la valeur économique et le pouvoir politique de la plupart des hommes. Dans le même temps, les progrès des sciences biotechnologiques traduiront l’inégalité économique en inégalité biologique. Les super riches pourraient acheter la vie, comme cela se fait déjà par la vente d’organes !
Les riches ne doivent leur supériorité qu’à une discrimination légale et économique injuste.
Le pouvoir au peuple n’a jamais été aussi nécessaire. Il y a urgence.
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1.La nouveauté du jour : Casino ouvre un hypermarché sans employé aux caisses le dimanche
A partir du 28 août, Casino va tester l’ouverture dominicale d’un hypermarché Géant. Aucun caissier ne sera présent dans le magasin, qui aura recours à des agents de sécurité et des animatrices extérieures au groupe. Si l’annonce peut réjouir certains clients, elle est loin de faire l’unanimité chez les élus locaux et les syndicats. 20 Minutes

8 août 2019

Élio boit la GRAPA jusqu’à la lie.

Le monde libéral, le PS et le MR confondus, se félicite de la baisse spectaculaire du nombre de personnes en régime de chômage avec complément d'entreprise (prépensionnés). Elle s'est réduite de moitié en neuf ans, roucoulent De Morgen et Het Laatste Nieuws. De 120.000 en 2010, les prépensionnés sont passés à 57.000, selon les chiffres de l'ONEM.
La petite merveille comptable est due à la collaboration des feux familles libérales MR et PS. Ces mesures ont été décidées par le gouvernement Di Rupo et, après passation amicale du relais, amplifiées sous Charles Michel. Elles sont simples, ces messieurs ont relevé à 62 ans l'âge minimum pour pouvoir bénéficier du régime.
Pour rappel, il y a plus de vingt ans, les syndicats avaient obtenu que les entreprises délocalisant à tout va, celles mettant la clé sous le paillasson après s’être gavées pour s’engraisser ailleurs et enfin, celles augmentant les dividendes de leurs actionnaires au détriment des salariés par dégraissement des effectifs, devaient au moins contribuer par un surplus accordé aux licenciés âgés, dédommager ceux-ci des pertes de salaire subies, attendu qu’il était devenu impossible pour eux, de trouver du travail.
À cela rien de changé. Il est toujours aussi difficile de retrouver du boulot passé la cinquantaine. Ce que Di Rupo et Michel contestent en plaçant le curseur des ayants-droit plus haut. On retrouve donc ceux qui aujourd’hui auraient dû être bénéficiaire de cette mesure sociale et qui n’ont pas 62 ans, au chômage ou au CPAS.
Les deux libéraux se félicitent donc d’avoir fait économiser aux entreprises le supplément à leur charge dans le cadre d’un licenciement à indemnisation par le chômage et subséquemment d’alléger le Fonds d’indemnisation en cas de carence des dites entreprises.
Le MR et le PS ne ramassent pas encore les mégots sur les trottoirs pour en griller une, mais si ce n’est pas le cas pour eux, ça va l’être pour une nouvelle catégorie de chômeurs, ceux qu’on ne veut plus nulle part parce qu’ils sont trop vieux, parce qu’on redoute leur manque de productivité et leur appétence à se faire porter pâles.

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Apparemment ce n’est pas le cas en politique, tant les plus de 60 ans fourmillent, toujours considérés par leurs employeurs (nous) comme hautement productif, par une sorte de magie qu’on devrait étudier pour l’appliquer au privé.
Tout cela est lamentable et explique en partie, pourquoi le PTB ne veut pas mettre le bout de la semelle dans le merdier libéral.
Reste qu’au-delà de cette nouvelle forfaiture du PS, le montant de la pension légale ne permet pas d’envisager l’avenir en rose. Le discours dominant sur le modèle standard est quasiment européen, depuis que l’UE n’existe que pour faire du busines !
Pour certains dramaturges politiques, comme les Français et les Polonais, la pension légale serait naturellement vouée à disparaître. La belgitude bourgeoise est en arrêt, extasiée ! Drapeau belge miniaturisé à la boutonnière, Di Rupo y voit de l’avenir. C’est une honte !
Le bruit court dans les milieux de l’économie bien pensants que le financement des pensions dépend d’une « caisse » en déficit permanent. Ce qui est faux, mais pourrait le devenir, par une astuce comptable d’un futur gouvernement social-libéral. Ce détournement de fonds aurait pour conséquence de faire prendre peur aux gens qui seraient ainsi plus indulgents à l’égard de la politique de nos oligarques déguisés en démocrates progressistes.
En Belgique, la facture en maison de repos s’élève en moyenne à 1.562 euros par mois. Un pensionné sur trois est en deçà du seuil de pauvreté (1.175 €) avec des pensions parmi les plus basses d’Europe. Les deux chiffres disent tout du malheur de vieillir en Belgique.
Bacquelaine, dit Bas-de-laine (Richard3.com copyright) nous veut pensionnés à 67 ans (normal ce crabe en a 68). Pour rappel, puisqu’entre-autre le type est médecin il doit le savoir, l’espérance de vie en bonne santé est inférieure à l’âge de la pension légale !
Richard3.com n’entrera pas dans le détail sur la façon dont les pensions sont calculées. L’explication déborderait de la chronique d’aujourd’hui. En réalité, il faut 45 années de carrière pour prétendre à une pension complète, alors que d’autres pays demandent des carrières de 40 ans ou 42 ans. Ce qui compte tenu des études plus longues est plus conforme à la réalité en 2019.
Enfin, merveille de chinoiserie, la garantie de revenu pour personnes âgées s’appelle la GRAPA. Elle correspond à 1.083 € pour un isolé et de 722 € euros pour un cohabitant.
Les catholiques en 1900 avaient des chauffoirs de bienfaisance pour les pauvres. Di Rupo et Michel installent les assommoirs de l’info pour abrutir les contribuables.
Bacquelaine devrait introduire dans le vade-mecum des maladies infectieuses, la crapullose, infection par manque de sentiments altruistes, produite à la suite d’une pratique prolongée de la politique, dans l’art d’exploiter les foules.

7 août 2019

À flanc de Flandre.

Ce qui se passe en Flandre est le résultat d’une lente destitution du clergé flamand de la mainmise sur les familles chrétiennes ou agnostiques. Ce n’est pas Richard3.com qui le dit mais les statistiques officielles et indépendantes qui le confirment.
Pieter De Crem, chrétien intégriste du CD&V, veut un "changement de cap radical", par une distanciation des alliés historiques, le Boerenbond et le Mouvement ouvrier chrétien.
Il est vrai que le Christelijke Volkspartij d’où vient la Volksunie, est l’ancien nom du Christen-Democratisch en Vlaams, démocrate-chrétien et flamand (la dénomination primale de la nébuleuse chrétienne étant l’Union catholique), est à l’origine du nationalisme flamand. C’est à partir de ce parti aux multiples facettes, que sont nés le Vlaams belang et la N-VA.
Ce ne serait que l’histoire de l’arroseur arrosé, il n’empêche que l’Union catholique et ses successeurs ont été avant d’être des collaborateurs du régime nazi de 40 à 45, des nationalistes rabiques qui ont transmis la rage aux générations suivantes au point que celles-ci ne reconnaissent plus leurs racines chrétiennes.
De ce point de vue, sur dix-sept années de parution des chroniques du blog Richard3.com, on a pu assister au plongeon mortel de ce grand parti chrétien. C’est lui qui a permis au nationalisme de devenir une carte maîtresse dans le clivage entre catholiques et laïcs. Le nationalisme aujourd’hui efface tous ses parrainages et occulte les dernières vaticinations des prêtres du haut des chaires de vérité.
Si nous négligeons Sinardet et Delwit, ces accablants pitres du conformisme bourgeois, inquiétons-nous que les discours d’extrême droite attirent l’électorat non par la logique ou la raison mais par l’émotion (ce que les prêtres savaient si bien faire). Les enfants monstrueux du CD&V que sont Bart De Wever, Tom Van Grieken (fondateur du Vlaams Blok), Filip Dewinter et Karel Dillen, du Vlaams Belang ne cherchent pas à raisonner, mais à exalter. Le langage imagé et la gestuelle théâtrale, surtout chez Dewinter, font penser à Chaplin dans le Dictateur. C’est un comique, mais il est tragique et risque d’être meurtrier.
La gauche à tort de ne pas retenir ces noms au même titre que d’autres personnages de la droite francophone les Michel, Reynders et compagnie, Bacquelaine étant le triste héros du jour, parce que ce sont eux qui feront demain la Belgique plus libérale et nationaliste qu’elle ne l’est déjà.
Le caractère bon enfant des réunions de l’extrême gauche, le partage des gens de la tribune avec ceux de la salle, la fluidité voire la distance abolie entre dirigeants et dirigés, contrastent avec la discipline et l’autorité des partis nationalistes, qui dénoncent « l’anarchie » du parlementarisme. L’observateur impartial sort convaincu d’une réunion de l’extrême droite, que ces partis poursuivent un but, celui de constituer un Etat fort.

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Le formateur en Région flamande pour la constitution du gouvernement régional, Bart De Wever fait froid dans le dos. S’il n’a toujours pas choisi ses partenaires de coalition, c’est qu’il hésite entre le sp.a et le Vlaams Belang.
Décidément les socialistes, même flamands, n’en ratent aucune. Mais c’est ainsi qu’il faut les prendre à présent et ce n’est pas drôle du tout de voir ce socialisme-là tromper à ce point son électorat par des dérives en Flandre, comme en Wallonie.
Eric Van Rompuy (CD&V) est bien moins fermé et plus lucide que son homologue De Crem.
“Si la N-VA peut nous achever, elle n’hésitera pas”, dit-il à Het Laatste Nieuws.
La complainte de Van Rompuy est étrangement celle d’Elio di Rupo en Wallonie “C’est grâce au CD&V qu’il y a encore des accords sociaux. Et puis, il ne s’agit pas que de ça. La N-VA veut nous remplacer comme parti du peuple. »
Vous savez notre grand tort, à vous et à moi surtout, qui - une chronique sur deux de Richard3.com - s’évade du côté de la France ou du monde, c’est de ne pas assez s’intéresser à la Flandre, sinon en termes définitifs qui closent tout débat. On oublie trop souvent qu’elle est majoritaire au nombre de votants de ce pays. Même fédéralisés, ce n’est pas sans influence ni importance pour notre avenir à nous Wallons. On en a fait la triste expérience avec le gouvernement Michel.
Faut-il rappeler que nous sommes au troisième mois sans aucun des gouvernements formés à l’exception de celui de la Communauté germanophone ! La morale qu’on en tire plonge dans l’incertitude tous les électeurs de ce pays.
Mieux au courant des mouvements des partis flamands, nous aurions un peu plus confiance en nous-mêmes.

6 août 2019

Impersonator

Le gouvernement intérimaire a trouvé une astuce : accuser l’accusateur de ce qu’il vous accuse. Le pouvoir, qui a le plus gros potentiel, sort invariablement vainqueurs. Ex. : les gens se sentent méprisés par le pouvoir, qu’à cela ne tienne, le pouvoir se sent méprisé par les adversaires de la démocratie.
Les Autorités font d’une pierre deux coups, l’argument balaie un large front de l’extrême gauche à l’extrême droite. En amalgamant les extrêmes, le gouvernement tend à les rapprocher et donc à les confondre dans l’esprit du peuple.
Cette pratique est opportune pour les élites qui se distinguent par le mépris qu’elles affichent pour le peuple. Reste à savoir pourquoi les effets du mépris des élites se remarquent davantage aujourd’hui, alors qu’elles n’ont pas changé depuis des temps immémoriaux ?
On a beau épluché les journaux de mai 68 jusqu’à l’orée du troisième millénaire, on ne lit nulle part que la classe d’intellectuels au pouvoir « méprisait » les citoyens de condition inférieure !
L’évolution s’est faite dans la critique plus libre, plutôt que dans l’attitude des dominants. Il faut y voir le sentiment d’appartenance à une classe défavorisée qui juge plus lucidement les comportements d’une classe privilégiée.
Le rapport de l’élite avec l’argent facile, le sentiment que le diplôme justifie des écarts de revenus énormes, tendent à faire accroire chez les dominants qu’un sentiment dit de mépris n’est plus perçu comme contraire au respect des autres, mais comme une valeur comparative conférant aux dirigeants une distinction supplémentaire.
Cette erreur de jugement jette une ombre sur ce qu’ils pensent être une supériorité intellectuelle, alors qu’elle n’est que le reflet de la bêtise de l’important qui se laisse prendre au piège de son importance.
Le mépris de classe est-il plus fréquent aujourd’hui qu’hier ? Probablement pas, mais c’est la sensation que l’on en retire qui est davantage perceptible.
L’arrogance des élites au pouvoir atteint sa forme la plus odieuse dans la fausse modestie.
Elle s’affiche dans l’attitude du premier ministre Michel apparemment doué pour jouer Tartuffe, quand on sait que derrière son attitude modeste, il y a un formidable lobbying de plan de carrière. Seuls les gens à qui on ne la fait pas, perçoivent le regard du traître Ganelon, une cruauté intérieure dans l’espace d’une seconde. Un geste brusque d’impatience, d’une longue séance de mains molles et nonchalantes, n’échappe pas non plus à l’observateur.
Le peuple perçoit mieux la duplicité aujourd’hui qu’avant. Il a un sixième sens pour cela.

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Qui sont les gens qui ne se laissent plus avoir ? Je reste à la définition marxiste de la classe ouvrière et de son opposition frontale aux capitalistes. Haïe de la classe possédante et des intellectuels au pouvoir, elle s’honore de cette haine et s’en fait une gloire.
La structure sociale, avec la montée d’une classe moyenne largement politisée à droite avec le MR et le PS, un instant coupables d’avoir voilé l’incompatible cohabitation entre riches et pauvres, ne jettent plus le doute dans la tête des gens. Les masques tombent. Tout n’était qu’apparence : Marx avait raison et son seul point faible, il n’avait pu le savoir, c’était le désastre écologique qu’en son temps personne n’avait prévu.
La classe ouvrière s’était peu à peu démobilisée et dissoute dans une classe plus large agglomérant les victimes de la pauvreté programmée des États bourgeois. Le PS y a joué un rôle trouble pas très bien connu encore de nos jours en cherchant à obtenir des avantages économiques plutôt qu’à renverser et remplacer le capitalisme. Ce parti avait volontairement parié sur la réussite du système, sans en débattre avec ses militants.
Cela a évidemment affaibli la capacité heuristique du marxisme qui dans l’aventure a perdu des vulgarisateurs et des philosophes. Des sociologues y ont vu le triomphe des classes moyennes. C’était avant 2008/2009 !
Les classes moyennes reculent numériquement et s’appauvrissent financièrement. Quoiqu’elles conservent des avantages, dont elles profitent plus que d’autres catégories.
La croissance des hyper-riches autour des métiers de la finance, du management et des hautes technologies aura eu raison d’une clase tampon, laissant à découvert dans un nouveau champ de bataille les riches suborneurs de la démocratie et les pauvres injustement dépouillés de l’égalité.

5 août 2019

La grue jaune et la Loire.

Ce samedi à Nantes et sur certains péages autoroutiers « libérés » des marchands de bitume par des Gilets Jaunes, il s’est passé des choses qui augurent que les samedis chauds ne sont pas finis. Cet état de fait est la conséquence d’une méconnaissance de la psychologie des foules du pouvoir macronien.
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de faire le procès du pouvoir. Ce serait facile. Le dossier est accablant, le déséquilibre est flagrant entre les quelques pourcents de super riches et le reste de la population, ni même de faire le procès de la police. La police et le pouvoir ont fusionné, le dernier approuvant la première, quoi qu’elle fasse.
Il s’agit d’une faute grave, un casus belli que Machiavel n’aurait pas pardonné au Prince.
Il ne saurait y avoir de mensonge légitime, défendable ou même excusable dans la vie publique, parce que le mensonge dont les citoyens sont victimes de la part de leurs dirigeants met en cause les fondements mêmes de la démocratie représentative…
Mais l’illusion de la démocratie ne peut être maintenue que dans le refoulement du problème !
Un gouvernement avisé sait quand la vérité est plus utile que le mensonge. Macron et Philippe ne le savent pas. Le président se dit qu’une action politique est impossible avec une morale qui interdit le mensonge, alors même que chacun ou presque reconnaît la nécessité pour les gouvernants de recourir à la simulation et à la dissimulation !
En politique on peut tout dire, la chose et son contraire. Les faux témoins, les abusés volontaires et involontaires, la duplicité de la presse, les calculs sur les effets du mensonge des ministres, tout y conduit. Les temps longs propices à l’oubli donnent à ceux qui tirent les ficelles au-dessus de la mêlée, le pouvoir du croupier de casino, à qui les règles du jeu octroient d’office plus de chance de gagner que le joueur.
Le tout est de savoir jusqu’où on peut mentir, sans mettre en danger l’édifice.

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Le cas de Nantes est un cas d’école.
Une fête de la musique arrêtée à coups de lacrymogène, de charges de la police matraque levée sous prétexte que l’arrêt de la musique fixé à 4 heures du matin ne l’était pas encore à 4 heures vingt, sur un quai de la Loire sans garde-fou, la disparition de Steve Maia Caniço, la fausse enquête ou l’enquête bâclée de la police des polices disculpant leurs collègues, le discours de Philippe blanchissant les forces de l’ordre, le dessaisissement des deux magistrats nantais de la suite judiciaire de cette noyade et enfin le silence de Castaner à propos de l’enquête du ministère de l’intérieur sur ceux qui ont commandé ce « maintien de l’ordre », les fautes sont trop visibles, les circonstances trop aggravantes pour que le gouvernement arrête de mentir et dise la vérité.
Mieux, en poursuivant ses mensonges, il va entraîner dans la réprobation quasiment générale, la presse en voltigeur de Macron, dans le combat qu’elle mène contre les gens.
Il y a des moments où les circonstances commandent au pouvoir de dire la vérité. Cette situation est tout à fait étonnante de la part de quelqu’un qui se prétend fin politique. Elle peut signifier de la maladresse, après tout, Macron est nouveau dans le métier. Ses tromperies sont trop grosses pour rester invisibles. Le choix de Castaner fait partie des maladresses. On ne demande pas à un voyou repenti de faire le ménage de la République. Le fond remonte quand les circonstances sont propices.
L’autre hypothèse est plus pernicieuse et aussi vraisemblable. Ce serait l’histoire d’un jeune banquier enivré par le pouvoir suprême, disert et intelligent, assimilant avec aisance les sciences politique et économique, conquérant téméraire, faisant d’une femme de quarante ans, mariée avec enfants, sa maîtresse, alors qu’il en avait seize, comment douterait-il de lui-même ?
Le premier de cordée, c’est lui. Il n’a pas d’ami, rien que des courtisans. Sa femme paraît être son seul conseiller, une bourgeoise qui triche sur sa nature conservatrice en comédienne de théâtre, pour être ce qu’elle n’est pas, progressiste au premier acte et vivandière de la police au deuxième, une Madame Sans-gêne, pièce ou Bonaparte tire l’oreille de ses grognards, comme Macron la joue de Gérard Collomb, le jour de son Austerlitz, à l’Élysée.
Et si la faute dénoncée anticipativement par Machiavel est celle-là et que Macron croit avoir raison contre tout le monde, les quais de la Loire, les charges policières, les Gilets Jaunes terribles présences tous les week-ends dont il a fait son challenge, alors oui, la France est en danger et le peuple français n’a plus rien à attendre de cet homme-là, mais tout à craindre !
Qu’ils viennent me chercher a-t-il dit un jour de bravade pour défendre son serviteur Benalla. Injonction fanfaronne ou supplique, oui, on aurait dû aller le chercher ce jour-là.

4 août 2019

Docteur Bacq et Mister Hyde….

J’ai hésité pour le titre de cette chronique avec « The Undertaker : le show après le bide du 26 mai », mais c’était trop long.
Au rayon des gens stupides travaillant pour un parti politique, on peut y mettre en tête de gondole le docteur Bacquelaine, ci-devant ministre des pensions en affaires courantes. Il vient de battre d’une tête le pharmacien Chastel. Ainsi, dans la connerie militante, le corps médical est largement représenté au Mouvement Réformateur.
Et qu’a-t-il donc fait de superbe le plaisancier de Chaudfontaine ?
Il remet le couvert au sujet de la retraite qu’il faut d’urgence reporter à un âge plus avancé, si l’on veut avoir la clé qui ouvre au bonheur. (C’est à peu de choses près ce qu’il a expliqué aux énamourés libéraux de la chose écrite)
Et ce en pleine concertation entre les libéraux du MR et les libéraux du PS !
Alors qu’on sait que pour le PS, il n’est pas question de toucher à l’âge de la retraite !
Il le fait exprès, docteur Maboul ?
Ou alors, il s’est affilié secrètement au PTB avec pour mission de noyauté la mission Reynders - Vande Lanotte et stocker des pavés dans son garage pour y dresser la première barricade à Chaudfontaine, pour le Grand Soir !
Blague à part, Charles et Loulou, les fins tacticiens des dégueulis libéraux doivent être effondrés de tant d’inconscience imbécile.
Relativisons l’événement, Bacquelaine a fait la confidence soufrée à SudPresse dont on sait le peu de lecteurs atteints par le souffle prométhéen du ministre des affaires courantes. Les derniers abonnés auraient plutôt tendance à croire que pour un médecin, avoir les affaires courantes, c’est être atteint de dysenterie !
Entrons dans le vif du sujet, “Ce n’est pas une volonté idéologique mais une nécessité démographique et économique" ! Et de rabâcher sur l’augmentation du nombre de vieux, lui qui s’efforce dans les homes où il sévit d’en limiter la prolifération.
Dans la suite qu’il livre à Sudpresse, une seule nouveauté sous la forme d’un néologisme, « soutenabilité » au lieu de « continuité », une vétille qui en dit long sur l’état d’apraxie de ce boulimique d’honneur et d’emplois indemnisés.
Le sondeur de l’âme libérale devrait s’intéresser aux corps de ses compatriotes. La parcellisation des tâches est la clé (Bacq aime les clés) de la rentabilité des entreprises. Les spécialistes ergonomes et les psys du travail le savent : travailler en 2019 n’a plus rien à voir avec le travail de 1950. Le stress, l’usure du corps, l’abrutissement même d’un travail de bureau est la conséquence de la montée des cadences, des roulements et des répartitions des tâches, sous la menace et le chantage constants d’un départ de l’entreprise vers des pays moins socialement évolués.
Bacquelaine et les médias situent la bataille sur l’âge de la retraite non pas idéologique, mais pragmatique économiquement. En clair, cela veut dire, « c’est pas moi, mais les circonstances qui veulent ça ! ».

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En réalité, on oublie dans les déficits possibles des caisses de retraite, les monstrueux bénéfices qui déstabilisent actuellement capital et travail, faisant la part belle au premier et qui pourraient s’ils étaient mieux répartis, rendre le calcul de Bacquelaine obsolète.
La bourgeoisie, qui conçoit le rapport de domination et d’exploitation comme un rapport de bienveillance, presque comme de la charité faite aux travailleurs, la question de faire plus de profit en rognant sur les acquis sociaux ne se pose pas. Il y a ceux qui essayent de faire croire au monde entier, que ce sont les patrons qui font vivre les travailleurs et qu’il est normal qu’ils puissent en tirer profit. Sans travailleurs les entreprises n’existeraient pas et les patrons non plus. La richesse est celle produite par la classe ouvrière, sur le dos de millions de personnes exploitées partout dans le monde chaque jour.
La retraite est une bataille idéologique, dans laquelle on instrumentalise la solidarité, que ce soit ceux d’en bas qui payent ce que ceux d’en haut ne sortent pas des banques et des paradis fiscaux.
Les journaux ont tranché : une fois de plus, ils sont du côté des libéraux pour nous chambrer sur la nécessité « parce qu’on ne peut pas faire autrement » de faire travailler les gens plus longtemps, employant presque mot pour mot la même rhétorique au sujet de l’austérité « parce que nous vivons au-dessus de nos moyens ».
À présent que je me suis bien échauffé sur le sieur Bacquelaine, je me demande si, au contraire, docteur Mabuse n’a pas lancé son bouteillon en accord avec la fiente dirigeante, afin que les partenaires PS du futur gouvernement, se le tiennent pour dit ?
Va savoir ? En politique, il y a des mariolles qui font la bête pour avoir du son.

3 août 2019

L’étonné et l’éploré.

L’étonné, c’est Dave Sinardet. Le pleureur, Pascal Delwit.
De ce dernier on a assez glosé. Le PTB n’étant toujours pas au pouvoir, Pascal Delwit ne s’est pas expatrié aux Marquises comme Brel. Même ceux qui n’aiment pas Hedebouw vont finir par regretter qu’il n’entre pas dans une majorité, tant Delwit casse les pieds de tout le monde, même à droite, c’est dire.
Sinardet semble forgé du même alliage, c’est le surdoué d’une autre école, celle d’un bourgeoisisme affligé d’une orthodoxie capitaliste chrétienne, enseigné par des curés d’un autre temps. Sinardet s’y est forgé une âme de prophète.
Des deux chouchous emblématiques, c’est Dave Sinardet qui monte aux créneaux pour défendre les rituels d’après élections, contre l’impertinente Zakia Khattabi, écolo.
La co-présidente des Verts en a sa claque des coups d’épingle précédent les bouffonneries en réunion des partis « pour trouver une solution à la crise politique ». Elle se taille, part en vacances, Sinardet en suffoque d’indignation.
Comment, comment, éructe Sinardet, il n’y a pas plus démocratique que se toiser et se rire au nez tous ensemble, quand les informateurs royaux le désirent.
Ces messieurs de la psychologie des Universités ont la raison qui s’égare dès qu’un parti, qui a incontestablement rassemblé beaucoup de voix rejette le rôle que la bourgeoisie ambiante veut faire jouer à tous.
Ils ont déjà perdu le PTB dans le générique d’acteurs de ce mauvais film, ils ne vont pas aussi perdre les Écolos, alors qu’ils estimaient ces derniers compatibles, comme le PS et le MR à la N-VA et sans doute, mais c’est pour plus tard, avaler le Vlaams Belang, en liqueur digestive.
Le PTB, ils avaient fait une croix dessus. Il aurait fallu par trop bouleverser le système que justement les Immaculés défendent encore, mais les Écolos ! S’il faut aussi les faire passer à la trappe, ils vont être obligés de rester entre eux, sans possibilité de s’adjoindre un bouc émissaire de gauche ! Sinardet en tremble !...

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Faire un gouvernement dans l’entre soi, c’est faire un gouvernement qui ignore le peuple et se fiche du suffrage d’une grande partie de la population. C’est courir le risque d’un affrontement plus grand encore qu’avec la N-VA. Celle-ci est bourgeoisement compatible, mieux même, Sinardet lui prédit un avenir national, à condition de trouver un exutoire pour un trop plein de nationalisme.
Offrir la tête des chômeurs, déshabiller les pensions, dégraisser l’État tout en préservant le bifteck des intouchables, diminuer les salaires, augmenter l’âge légal de la retraite, bref faire du Macron, pourraient calmer les indépendantistes flamingants et passer cette législature comme l’autre, celle de Charles Michel.
Ce qu’on reproche à Zakia Khattabi, c’est de ne pas jouer la frime devant l’électeur. Elle empêche les gazettes flamandes de recueillir les bons mots de Lorin Parys (vice-président de la N-VA) et de Bart De Wever qu’on ne présente plus.
Alors, comme elle n’est pas là, on invente, par exemple de “ne pas vouloir partager la même pièce que Bart De Wever”. “Je n’ai jamais déclaré cela”, se défend Khattabi. Voilà qu’elle tombe dans le panneau et qu’elle réplique !... C’est une aubaine pour les gazettes.
Dimanche dernier, elle a fait un pied de nez à son incommensurable grandeur, Didier Reynders en personne ! Zakia Khattabi annonce sur Twitter son départ en vacances. Elle règle au passage ses comptes avec ses détracteurs. “Pensées émues pour la droite, l’extrême-droite, les nationalistes, les sexistes, les misogynes, les trolls et autres haters de tous bords qui vont devoir se trouver une autre occupation que moi pendant quelques jours” !
Sinardet appelle ça de l’amateurisme. Et si c’était tout simplement un geste politique dont la signification échappe à messieurs Sinardet et Delwit ? Que le monde médiatico-politique verse dans l’injure et le jugement moral sur base de ‘fake news’, avec des relents misogynes et sexistes, comme elle le dit si bien ?
Si ces messieurs s’énervent, c’est le signe qu’ils sont touchés par la politique de la chaise vide, qui dit bien ce qu’elle veut dire.
Conclusion qui échappe à nos as de la modération et du bon sens qui ont conduit la Belgique jusqu’à l’impasse dans laquelle nous pataugeons. Il y a toujours une issue à tout. Celle qui se présente à nous simple et directe, n’est-ce pas de revoter ?

2 août 2019

Il parle, je cause…

Ce n’est peut-être pas joli-joli de le faire savoir à ceux qui l’ignorent, mais dans le règne animal, seul l’homme à ceci de particulier qu’il peut dire le contraire de ce qu’il pense. C’est le seul animal menteur.
Les catégories usant le plus de ce défaut procèdent de la politique et de ses dérivés.
Le plus glorieux de tous, celui qui a fait de ce défaut l’arme principale de son gagne-pain est souvent le porte-parole des autres.
Les autres, c’est-à-dire nous, nous mentons aussi, mais en plus insignifiant.
Notre capacité à traiter correctement l’information semble dégradée par rapport à nos cousins les singes qui comptent pourtant deux chromosomes en moins que nous, 46 au lieu de 48.
Nous avons une piètre mémoire et nous sommes des témoins imparfaits confrontés aux événements.
C’est ainsi que deux hommes devant un artefact tout à fait simple, produiront deux récits distincts et jureront chacun, que ce qu’ils décrivent est tout à fait exact.
Si nous sommes si étrangers à l’animal et surtout à l’ordinateur qui enregistre des millions d’informations sur le temps que nous en conservons une seule ou pas du tout, c’est que devant le moindre fait notre imagination et notre aptitude à mentir nous jouent des tours.
Un exemple l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Depuis que l’on sait le vieux chêne quasiment ininflammable, la présence de deux gardes de nuit, le système électrique nouveau, les alarmes en parfait état et les ouvriers monteurs de l’échafaudage partis, les faits sont en passe de pervertir une possibilité parmi cent variantes d’encore connaître jamais une vérité capable d’être partagée par tous, et si cela arrive, une bonne partie du public restera sceptique et convaincue du contraire.
L’homme met du sens partout, au point qu’il est incapable de percevoir le réel.
S’accorder sur un minimum est déjà un énorme travail, pour des résultats modeste et sans cesse à revérifier.

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Un autre exemple, l’économie capitaliste.
Déjà au seul prononcé du mot « capitaliste » 50 % des interlocuteurs ne veulent pas aller plus loin. C’est entendu, celui qui emploie ce mot est une personne hostile et qui va mentir pour nous faire croire qu’il a raison.
Pourtant, qui est doué d’un certains sens de l’observation voit bien que cette aventure économique ne marche pas comme elle devrait. Ne vaudrait-il pas mieux entreprendre une réflexion sur l’avenir de cette économie et les moyens, s’ils existent, de l’amender avant qu’elle ne se fracasse et nous emporte avec elle ? Or que fait-on, on ratifie le CETA, alors que tout nous recommande, au nom de l’écologie, d’annuler ce traité !
Le pouvoir politique nous écoutant serait la sagesse même. Les gens de pouvoir ont une capacité de ne pas voir la réalité en face, de se mentir à eux-mêmes et à nous mentir par la même occasion, proprement stupéfiante.
La parole est faiblement informative et fortement argumentative. Le discours politique dominant est insupportable, en ce sens qu’il n’entend que les sons qu’il émet, sans jamais ouïr ne serait-ce que l’écho produit.
Cette absence d’agapè nous vient des Grecs qui mettent en place un rapport au convaincre qui se transforme en technique systématique qui prime sur toute vérité, à partir d’arguments que les Cyniques sauront maniés pour le bonheur des partis politiques d’aujourd’hui.
L’institution de la démocratie correspond à une place plus importante de la parole dans la société, en même temps qu’un champ infini d’illusions et de mensonges.
La démocratie, dès qu’elle parut, fut ce qu’elle n’a jamais cessé d’être depuis, une machine à convaincre. La représentation depuis la Grèce antique n’a été que celle de la parole.
La parole est « l’outil par excellence, la clé de toute autorité dans l’État, le moyen de commandement et de domination sur autrui (1) ». Voyez Macron, pour en être convaincu, son marathon de la parole avec le Grand Débat.
Cette parole assied la notoriété de celui qu’on écoute et handicape celui qui l’écoute, dans la mesure où le temps de parole de ce dernier ne correspond pas à celui de l’orateur. C’est pourquoi les questions et les réponses dans un meeting ne servent pratiquement qu’à donner à l’orateur une impression dominante par son savoir, induisant par la même occasion et sans contrôle, l’infériorité de celui qui écoute par son manque de connaissance supposée.
Pour donner plus de sens à la parole dominante, on l’attribue non pas au plus capable d’en faire un bien collectif, mais au plus diplômé, censé valoir, sans autre forme de procès, une capacité supérieure à quiconque à atteindre ce bien collectif.
On effectue ainsi, sans le savoir, une démarche qui va dans le sens de la bourgeoisie au pouvoir. Le mensonge sert à hiérarchiser davantage la société. Il est l’élément clé de l’autorité.
Ni commander, ni obéir est la définition grecque de la liberté. Belle définition, beau symbole aussi difficile à respecter aujourd’hui, que ceux qui, après l’avoir inventée, l’oublièrent aussitôt.
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1. Jean-Pierre Vernant « Les origines de la pensée grecque », PUF Paris 1962.

1 août 2019

Raison et déraison.

On a beau se dire, chouette, on est sans gouvernement, donc la droite libérale va être neutralisée tout un temps dans sa dangerosité de classe, on n’est pas rassuré pour autant !
Ce qui se trame en France, la réforme de l’assurance-chômage, devrait nous faire réfléchir sur un possible alignement d’un gouvernement bientôt PS-MR en Belgique, sur la position d’Emmanuel Macron.
C’est un bel exemple de ce que peut faire un homme dont on se souvient qu’il est issu du socialisme de François Hollande.
Derrière la réforme de l’assurance-chômage, qui vient de passer par décret, on retrouve l’idée libérale chère à Macron selon laquelle il suffit de « traverser la rue » pour trouver du travail.

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Cela rejoint ce qu’on pense au MR belge, à savoir que les chômeurs sont largement responsables de la stagnation de l’économie par leur apathie et leur inappétence au travail.
Depuis la crise des Gilets jaunes, il y a moins de désinvolture à l’égard des syndicats dans le gouvernement Philippe. Reconnaissance d’un droit de regard sur les lois qui touchent le monde du travail ? Plutôt une précaution d’un échaudé des fanfaronnades de ses ministres et de son mépris affiché pour le peuple d’en bas.
En attendant l’avis du Conseil d'Etat, les décrets du gouvernement réformant l'assurance-chômage ont passé un test mardi, à l’occasion d’une table ronde entre partenaires sociaux et Muriel Pénicaud, ministre du Travail.
Le gouvernement Philippe n'a pas grand-chose à craindre puisqu’il s’agit de palabres consultatives. Ce sera juste l’occasion de dire à la sortie de la réunion, tout le mal que les syndicats pensent d'une réforme imposée par l'échec des négociations à la mi-février.
À la CFDT, Marylise Léon, numéro deux de la confédération explique : « les fondamentaux même du régime sont ébranlés par la nouvelle formule de calcul de l'allocation. Celle-ci privilégie une moyenne mensuelle des salaires antérieurs et non plus sur les seuls jours travaillés. Il y aura un impact certain sur tous ceux qui ne travaillent pas en continu, sans oublier tous ceux qui vont basculer au RSA ».
A compter du 1er novembre, il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois, et non plus 4 sur 28 pour percevoir une allocation.
On se rappelle que c’est Elio Di Rupo, alors premier ministre, qui avait enfoncé le premier coin contre « la générosité » de l’État à l’égard des chômeurs, que s’empressa de saisir Charles Michel en prenant la suite. Cela fut jugé très insuffisant par la N-VA qui a exprimé sa volonté de n’entrer dans un gouvernement qu’en durcissant encore les mesures. L’exemple de la France pourrait servir d’entraînement et emporter les dernières réticences socialistes pour s’acoquiner avec Bart De Wever, dans un gouvernement PS-MR-N-VA.
La réforme française fait rêver la Belgique de droite. Selon les spécialistes, elle vise jusqu'à 250.000 chômeurs en moins et 3,4 milliards d'euros d'économies d'ici fin 2021, de l’aveu même du Premier ministre, Édouard Philippe.
Un péché « mignon » partagé entre la France et la Belgique est la douce croyance que les services de l’État « Pôle emploi » en France et « FOREM » en Belgique sont indispensables pour le placement et la formation des chômeurs. En réalité, en Belgique, le FOREM s’est spécialisé dans le dépistage des « fraudeurs » en instaurant une police par inquisition et gestion des dossiers à la suite des directives des gouvernements de ces dix dernières années, rendant plus efficace les services par radiation des chômeurs, que par placement de ces derniers, chez un nouvel employeur. Le FOREM ne crée de l’emploi que dans ses seuls services et avec l’aide massive de l’État, donc du contribuable.
S’il faut craindre que le prochain gouvernement belge renforce encore les services répressifs du FOREM, pour la France, Mme Pénicaud a annoncé le recrutement de plus de 1.000 nouveaux conseillers Pôle emploi pour trois ans, afin de proposer de nouveaux services d'accompagnement à partir de janvier 2020.
Catherine Perret (CGT) résume très bien la situation en France qui pourrait être bientôt belge : "Il y a un chômeur sur deux indemnisé, avec la réforme du gouvernement, c'est un sur trois".
Voilà qui interpelle les progressistes sur l’ambigüité des statistiques du nombre de chômeurs réels, alors que le ministère du travail ne parle que de « chômeurs indemnisés ».
Le gouvernement Michel nous a fait le coup d’annoncer une diminution de 8,5% du nombre de chômeurs, au cours de son mandat. En politicien madré, il a oublié de vous dire que parallèlement, on a une augmentation de 9,3% de bénéficiaires du Revenu d'Intégration Sociale, c’est-à-dire de tous ces malheureux qui cherchent un travail sans être reconnus comme tel, qui ne touchent rien de l’ONEM et ne sont repris nulle part comme demandeurs d’emploi !
La population entre de moins en moins dans ces mensonges d’État. Les déçus tournent le dos à la politique, jusqu’au jour où ils feront face. Ce n’est jamais bon de pousser les gens trop loin dans la misère et le marasme. Bien des droites à commencer par celles de l’Ancien Régime s’en sont mordu les doigts. Une démocratie qui a besoin de beaucoup de police et de répressions pour survivre tombe vite dans autre chose. La France est en train de s’en apercevoir. Pourvu qu’on en fasse l’économie, en Belgique !