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Frank et Maggie, même combat !

Frank Vandenbroucke est un de ces lépidoptères de gauche (vooruit) qu’aime épingler le collectionneur. Il entre au gouvernement Dehaene en 1994 pour démissionner après cinq mois pour avoir été mis en cause dans l’Affaire Agusta.
Vingt-huit ans plus tard, une sale affaire sur les bras ne gêne plus personne dans le monde politique.
Il se met au vert pendant quelques années, histoire de se faire oublier. Son parti le rappelle après son exil des urnes. Il retâte au truc fédéral en 1999, en qualité de ministre fédéral des Affaires sociales et des Pensions du gouvernement de Guy Verhofstadt. Il troque en 2003 les Affaires sociales pour l'Emploi dans le gouvernement Verhofstadt II. En 2010, il quitte « définitivement » la politique. Le public pousse un « ouf » de soulagement. Vain soulagement ! Il revient dans l’actualité, vierge de son passé, paré de son manteau d’oubli, ministre de la Santé, dans l’actuel gouvernement d’Alexander De Croo.
De son bannissement, il ramène une thèse gambergée dans une université de prestige « Justice sociale et éthique individuelle dans une société ouverte: égalité, responsabilité, et incitants » non encore traduite de l’américain, fort heureusement pour la quiétude des usagers de la langue de Vondel.
Comme on peut comprendre au pitch, le citoyen a finalement plus de responsabilités que de droits dans la société ouverte de Frank. Sa thèse, si elle était appliquée, conduirait à une démocratie où le peuple donnant plus qu’il ne recevrait serait aussi bien baisé que s’il était resté dans celle qu’on a aujourd’hui.
Alors, question de bon sens, pourquoi changer ?
Bref, ses turlupinades n’ont fait qu’attiser le désir de son président de parti de le voir réintégrer le corps privilégié des ministres en exercice. Il y a comme ça, des fatalités que l’on ne s’explique pas !
Métamorphosé conseillé médical en chef, le ministre de la Santé Vandenbroecke, nous les casse depuis deux ans au sujet des vaccinations Covid-19, du port des masques et des rapports du public avec les hôpitaux. C’est dire si fin 2022 l’épidémie repartant à la hausse, notre homme n’a pas fini de nous prendre pour des demeurés ne comprenant rien à rien.

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Il y a ainsi dans les destins des ministres socialistes une fatalité soit à mettre les doigts dans le pot de confiture du fric national, là où il n’y a qu’à prendre, soit faire une connerie qui compense par son ampleur les détournements que les habitués du pouvoir ont tous rêvés d’au moins faire une fois dans leur vie.
Après l’affaire Agusta on imagine que Frank ait décidé d’opter pour la connerie.
Patatras ! La connerie est grandiose. Elle égale celle de Maggie De Block qui laissa pourrir sous la pluie d’une toiture en mauvais état d’un hangar de l’armée, des millions de masques !
« Het Laatse Nieuws » fin octobre a lâché le morceau. Le ministre devait réagir sur le fait que l’équivalant de 10,7 millions € de tests Covid-19 achetés par ses soins étaient bons à jeter à la poubelle des entrepôts de l’État. Peut-être est-ce le même que celui de Maggie ? Le socialiste avait alors nié les faits, en expliquant que la perte n’était que de 498.000 euros et que le gâchis était donc à relativiser.
Un demi-million d’euros à relativiser, ce n’est pas rien quand même, mais passons sur le relatif…
Quelques semaines plus tard, le journal consulte une note interne du SPF Santé qui confirme que les montants sont différents de ceux annoncés par le ministre.
La patate était bien de 10,7 millions d’euros !
Frank finit par s’excuser et admettre que les calculs de ses collaborateurs n’étaient pas corrects. Le SPF avait indiqué qu’un produit en particulier valait 4,9 euros par unité. La réalité, c’est que le produit en question coûtait 390 fois plus, soit 1.905 euros par unité. Cette grossière erreur fait donc grimper la perte d’argent à 10,7 millions d’euros. En période de crise, ça a du mal à passer. Les journalistes rapportent qu’il ne s’agit pas de la seule erreur dans les calculs du ministre.
« Je trouve pour le moins fâcheux d’avoir livré des chiffres à ce point erronés. Ces mauvaises estimations sont dues à l’utilisation d’un prix unitaire erroné pour une certaine partie du matériel », regrette le ministre, qui auparavant s’était défaussé toujours, aussi élégamment, sur ses collaborateurs. Et de promettre qu’un nouvel inventaire des stocks dans les labos fédéraux sera effectué « à des prix corrects ». Un journaliste l’interrogea ensuite sur l’intérêt d’un audit, pour mettre au clair les responsabilités dans ce nouveau gaspillage. On attend toujours la réponse de l’intéressé.
Les ministres pris en flagrant délit d’erreurs aussi magistrales ne démissionnent plus par les temps qui courent. C’était bon au temps passé, quand il y avait encore une question d’honneur à bien accomplir la mission confiée par les citoyens.
D’un parti à l’autre du même bord, les socialistes se fréquentent-ils encore ? Une partie de poker menteur entre Frank Vandenbroecke et Jean-Claude Marcourt aurait son petit succès.

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