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31 juillet 2013

Jésuitisme à RTL et au MR

L’affaire est réglée, mais c’est nouveau. Au tribunal du travail de trancher. Un type qui pète les plombs ailleurs que dans son boulot, mais d’un endroit que tout le monde peut voir, est-il redevable de son écart à son employeur ? Autrement dit, certaines professions interdisent-elles de disposer d’un libre arbitre après le travail ?
Luc Trullemans, monsieur météo, saqué de RTL, non pas à cause d’une prévision selon laquelle il va pleuvoir des billets de banque, mais parce qu’il a tenu des propos « inadmissibles » dans un tweet personnel, le voilà, lui, le m’as-tu vu grandiose, réduit à son échelle à grenouilles dans un laboratoire de l’IRM.
Bien sûr qu’il doit regretter sa foucade. Peut-être est-il relativement raciste, comme nous le sommes tous, plus ou moins, lorsque nous sommes contrariés dans la vie courante et que nous cherchons à charger les autres d’une intention de nuire. Peut-être l’est-il plus qu’on ne le croit. Quelle importance cela a-t-il ? Pour une fois qu’il était sincère et qu’il s’était exprimé librement, le voilà montré du doigt par ceux qui le sont peut-être autant que lui, mais qui dissimulent leur nature, s’aseptisent, se blanchissent, et se parant de ce qui est convenable, parce que convenu, les voilà les parangons de toutes les vertus médiatiques, alors que leur perfection apparente est surtout le signe d’une grande hypocrisie.
Comme Trullemans est fonctionnaire, tout en se faisant des petits cachetons sur RTL, on le retrouve quelques semaines plus tard épinglé par son administration pour le même motif. L'IRM va proposer à Trullemans une sanction provisoire, avec tout ce qu’il y a d’ironique dans ce provisoire administratif.

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Après la catastrophe ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, une tweeteuse – Gaëlle Smet – avait cru faire un mot d’esprit perso en comparant les pèlerins qui vont à pied et ceux qui contreviennent à la règle et prennent le train. Par malheur, la dame était employée au MR, chargée des questions éthiques, et on sait que les chefs de ce parti sont jaloux de leur prérogative sur le bon mot et le trait d’esprit. Même si pour parvenir aux postes qu’ils occupent, ils ont dû oublier l’éthique pour semer des peaux de bananes à leurs adversaires, en façades, ils se veulent irréprochables.
Là encore, cette dame était dans ses temps libres et exerçait son « humour ». en-dehors de son lieu de travail.
Saquée quand même pour mauvais esprit, la voilà sans travail pour un bon bout de temps.
Le MR traditionnellement franc-maçon, mécréant et libre penseur, réserve les « fines plaisanteries » à ses élites. Les autres doivent montrer une compassion infinie et une retenue de bon aloi, sous peine d’être mis à la rue, en toute circonstance.
Voilà qui est bien dans l’air du temps. On javellise les façades et on ignore la pisse de chat à l’intérieur, parce que cela ne se voit pas. Elle ne se sent que des initiés.
Le peuple vit dans des décors dressés par les chefs. Les chefs vivent derrière, mais devant ils sont l’Exemple, le bien-dire et la dignité même.
Interdiction pour le bon peuple d’aller voir derrière le décor. Ceux qui ont l’honneur de servir les chefs doivent être strictes d’apparence et clean de fait, sinon de jure.
Qu’est-ce que c’est que ce monde qu’ils nous fabriquent ?
Moi, qui ne suis ni à RTL, ni à faire l’apologie de MM. du MR, je peux dire que ces gens commencent drôlement à me gonfler. Je supporte de moins en moins les leçons de morale de ces bâtons merdeux.
Bientôt, on en sera à chercher un homme comme Diogène le fit avec son falot.
Sans me comparer à l’illustre philosophe, c’est assez plaisant d’éclairer leurs pauvres gueules de despotes en proférant des ignominies sur leur compte, même si elles sont fausses, qu’importe, il doit bien s’en trouver quelques-unes dans le tas qui ne le sont pas.
N’y en aurait-il qu’une par tête de gondole, on peut être certain que nous sommes dirigés par un gang, un gang de salauds dont on n’est pas près de voir un super juge, les mettre au trou, au motif qu’ils sont bien trop polis, trop patriotes, trop enthousiastes, trop antiracistes, trop généreux… pour être honnêtes !

30 juillet 2013

Un bran de chien.

Quelle calamité cela doit être, et quelle frustration aussi, de gagner sa vie en comptant ses lignes de pige dans les journaux !
Surtout ceux que le grand libéralisme des patrons de presse comprime, annule, brime, saccage dans des torchons comme Le Soir, La Dernière Heure ou La Libre !
Retenir sa plume pour ne pas merder quand il faut dérouler le tapis pour les faisans de la Haute, les racailles des banques et les demi-sel de la Cour ! Se durcir les sphincters pour ne pas déféquer tout de suite devant la truffe d’Anastasie, en rangeant la preuve irréfutable dans un fond d’anus, armoire d’archives, pour ne pas qu’elle en sorte… jamais ! Top secret, le plan, le condé … des p’tits gars ex marbriers, guimauves sur écran plat, un siècle de non-lutte éditoriale..
Mais, ce sont des héros à devenir torche-culs, ces hommes et ces femmes qui font le métier d’écrire dans des conditions pareilles !
Faut-il avoir besoin de gagner son pain pour trouver admirables des individus qui pourraient tout aussi bien gonfler les effectifs de Lantin.
Et les prévisionnistes !... pas ceux qui prédisent le temps, mais ceux qui n’ont rien vu de la crise, ne savent rien des suites de l’économie vagabonde, des relations qui se nouent et se dénouent autour des marchés, des commissions, des rétro commissions, comment leur torcher en quelques mots sublimes l’admiration que toute la société de consommation leur porte ?
Et, pardon, de ces gueules à la Louis Michel à supporter à vie, à décrire avec le pinceau de Léonard, dans les fines atmosphères, héros européen, et pas s’aventurer dans la caricature : Staline vu par Trotski !
Sans compter les malheureux qui doivent titrer cent lignes sur l’odieux malfaiteur du Grand Hôtel de la Côte, parti dans la nature avec la joncaille de la clientèle, alors que l’époque est à qui peut prendre dans les tiroirs de l’État, que les grands escrocs affectionnent salaires et à côtés, le tout parfaitement réglo, que ce serait si facile de laisser aller sa plume et qu’on ne peut pas : ordre d’en Haut !
Les Républicains qui écrivent contre la république, les gens de gauche qui sortent des papier à la gloire des socialistes libéraux, et les autres, les artistes qui doivent jurer qu’aucun concours n’est truqué et que l’opéra bouffe de mademoiselle Du Chose n’a pas été monté uniquement parce que l’auteure taille des pipes à l’administrateur délégué, mais parce qu’avec ou sans culotte, elle est un peu là dans la fosse d’orchestre.
Mais qu’est-ce aujourd’hui que rendre compte ? Ce que le public aurait voulu, c’est qu’on les rende, les comptes, et pas qu’un peu.
Nos extras n’attendent qu’une chose, l’ouverture de la caisse du journal pour leurs 43 euros d’arriérés. A part ça…
Que les Centres culturels soient aux mains des voyous ne fait plus l’ombre d’un doute, que ce n’est plus un piston qui conduit par hasard un nul à se montrer, mais un orchestre qui pousse en avant tous les opposants à la vraie culture, dans la merde des Bozars et des ploufs retentissants.
Rimbaud revenu, il eût été garçon de cabine dans un sauna à se faire enculer par la noblesse de cour et jardin et que sa saison en enfer aurait été les quatre saisons entières sans qu’on n’ait jamais eu la curiosité du vrai talent.
Tout dans son cul et rien dans sa gueule !... Voilà l’artiste d’aujourd’hui et dont il faut surtout ne pas rendre compte !...
Mais comment peuvent-ils encore se branler sur les curiosités namuroises, ces Dupont-La-Joie qui vont et viennent d’amont en aval jusqu’à Visé station ultime de leur domaine, et qui après le conte de la mère l’oie (forcément Visé) dans la presse, s’en retournent rancir dans leur petit Lyré le reste de leur âge, en se prévalent d’une carte de journaliste qui n’a plus cours depuis dix ans ? Comment les décrire et en écrire, sans être pris de nausée, et ces Bruxellois si impérieux, ces Flamands si outrecuidants ?
Vraiment un sale boulot, dans un milieu sale, veule, dévergondé, en un mot patriote et bourgeois jusqu’au fond du cache-sexe.

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C’est quoi au juste le métier de journaliste ?
Du temps de Léon Bloy, c’était la même enculade dans des meubles Henri III, les pieds de table stylisés en bites comme les cabinets intimes de la Grande Catherine.
Les gens qui font profession d’écrire n’ont jamais eu que deux alternatives : manger de la merde ou finir sur l’échafaud.
Comme personne n’en est mort en Belgique, c’est évident, qu’ils mangent tous de la merde !
Il y en a même à qui ça profite, mieux qui digère l’étron de direction à merveille, qui trouve ça délicieux. Plus ils en bouffent, plus ils aiment la merde !...
Si ça les dégoûte un poil de faire l’éloge global, ils risquent gros… ils ne risquent pas moins que bouffer leur merde personnelle. C’est probablement cette perspective qui les effraie. Cessez un peu de manger la merde des autres et de ne vous sustenter qu’à la vôtre, pour voir dans quel état vous serez, sans carte de presse, sans laisse et sans collier à respirer votre ozène, tout de suite punais ! A la longue, le moindre petit graillon repassé dix fois par le grêle remonté du gros, ça fait plus rien dans le colon… Sans oublier la mofette des remugles d’œsophage. Ceux qui sont condamnés à ne manger que leur merde, meurent de faim…
La plupart ne dépasse pas les six mois de survie. Ils se terminent dans l’overdose et on les retrouve un matin dans les crachats et les urines de la veille, en train de crever sur le trottoir du Soir, le portier ne les aura même pas reconnus, eux les pourtant si souverains talents du temps où les belles hémorroïdes attisaient leur verve.
Les charmantes les taquinent du bottillon, des fois qu’elles récolteraient une dernière érection. En vain ? Alors, elles l’enjambent et le finissent à la vision du purpurin paysage, la fesse étant chez elles la seule libérée.
C’est ça le métier.

29 juillet 2013

Le Soir célèbre Michel.

On pourrait se demander pourquoi le journal Le Soir après s’être désintéressé complètement de la crise malienne dès la fin de l’offensive victorieuse de l’Armée française contre les milices musulmanes extrémistes, s’est brusquement souvenu de l’existence du Mali ?
On trouve la réponse en première page de ce journal qui nous montre Louis Michel chef de la mission parlementaire européenne chargée de superviser les élections du prochain président du Mali.
Ainsi, le lecteur est prévenu : le grand homme du Soir a une mission internationale, mandaté par l’U.E.
Auparavant, le lecteur aura été laissé dans l’ignorance de la situation de ce pays, toujours coupé en deux. Le Nord est sous l’autorité des Touaregs. La présence des derniers extrémistes musulmans nécessite le maintien d’un contingent africain soutenu par quelques éléments français restés sur place. Les salafistes font la navette entre le Mali et les confins algériens où ils se ravitaillent et prennent leur quartier.
Le lecteur restera aussi sans connaître les conditions de ces élections bâclées et à risques, préparées – si ce terme est approprié ? – dans la plus grande confusion et l’incompétence des dirigeants maliens.
Contrairement à l’information répandue par le Soir sur le rôle de l’UE et de son illustre représentant et malgré la suffisance de ce dernier, la moitié du corps électoral de ce pays ne pourra pas voter par manque de diligence dans la distribution de la carte d’électeur et aussi par l’absence de bureau de vote dans certaines régions !
Comme les votes pourront être plus facilement recueilli du côté de Bamako et qu’il sera difficile de faire voter tout le monde à Tombouctou et à Kidal, on se demande qui va pouvoir voter ? Les Touaregs ne seront pas vraisemblablement heureux du président qui va sortir des urnes et qui ne peut être qu’un politicien de Bamako, ville de plus d’un million d’habitants.
Evidemment, la semaine prochaine, Louis Michel pourra toujours nous raconter que tout s’est passé selon les règles et qu’il n’est pas responsable de la suite des événements.
A vrai dire, malgré le nombre de missions d’observations, l’Union africaine, la Cédéao, etc. c’est encore celle de Bruxelles qui tient le haut du pavé, parce que c’est elle qui distribue le fric d’une Europe qui n’est pas à ça près quand il s’agit de son prestige à l’étranger.
Qu’il faille aider des pays aussi pauvres que le Mali, cela va de soi. Mais qu’entre des millions d’euros versés et l’aide effective aux populations, une bonne partie disparaisse dans les sables chauds du désert, c’est-à-dire dans les poches des caïds locaux, c’est une autre paire de manche.

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On aurait mieux aimé voir Louis Michel suivre la trace des millions offerts au Mali par l’Union plutôt que plastronner devant des encriers des rares bureaux de vote ouverts à temps et actifs.
Comme on aurait souhaité du journal Le Soir autre chose qu’une génuflexion devant le MR et de son prestigieux représentant.

28 juillet 2013

Le retour du corbeau !

On savait le Belge enclin à la fraude et à l’envie. Depuis la guerre de 40, on avait soigneusement mis de côté son talent de dénonciateur. Des artistes du genre « je dénonce par esprit civique… et aussi parce que ça me fait plaisir » vont pouvoir remettre en activité leur sale manie au nom du patriotisme. L’État leur offrira des oreilles complaisantes.
Une lacune va être comblée prochainement. Le SIRS, le service fédéral d’information et de recherche sociale, a l’intention de lancer à la fin de l’année un site internet où le citoyen pourra dénoncer anonymement des cas de fraude sociale.
Il s’agit bien de fraudes sociales. Elles ne concernent que le travail au noir, des fraudes à domicile, le chômage, évidemment, les droits aux CPAS, mutualités, etc.
Ne pas confondre avec les fraudes fiscales, les fausses déclarations d’impôt, les avoirs à l’étranger non déclarés, etc. Cette délinquance là est rarement de proximité. La matière reste délicate à traiter. Elle se traite au coup par coup entre des inspecteurs des finances et des avocats bardés de Codes et de jurisprudences.
Autrement dit, les pauvres seront chargés de faire le ménage chez les pauvres, qui le sont un peu moins, grâce aux petites combines qui rapportent que dalle, mais qui frustrent les Finances de quelques billets.
On peut compter sur le formidable appétit de ceux qui se sentent frustrés de ne pouvoir dénoncer depuis 1945.
En souvenir de leurs pareils qui encombraient de leur courrier les couloirs des gestapos et qui envoyèrent ainsi à la mort le cœur léger, des centaines de Juifs, de résistants, de réfractaires au travail et ceux qui n’étaient ni l’un, ni l’autre, et qui finirent à Auschwitz pour avoir été un voisin ou un parent d’un individu viscéralement dénonciateur, l’État relance l’idée.
L’Administration s’est souvenue du goût de certaines personnes de la lettre anonyme et s’est demandée comment utiliser cette honorable racaille.
Honorable, parce que l’excuse est patriotique, racaille, parce que c’est dégueulasse d’accuser quelqu’un anonymement du point de vue de la morale.
Jean-Claude Heirman, directeur du SIRS, met au point un site internet afin de recueillir anonymement un certain nombre d’informations sur le fraudeur potentiel.
Ce haut personnage s’inspire du docteur Goebels afin de sabrer dans ce nouveau marché noir qui permet à quelques pauvres diables de survivre, même si parmi eux se sont glissés certains fraudeurs professionnels plus malins, qui échapperont aux lettres anonymes, parce que souvent plus intelligents que les dénonciateurs.

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Bien entendu, les infâmes qui prendront leurs crayons gras pour souligner les noms de ceux qu’ils dénoncent, sont persuadés que la femme d’ouvrage ou les chômeurs conjoints qui vivent séparément pour cause d’indemnités meilleures, sont les grands responsables de la crise économique et que, sans eux, nous serions à nouveau dans une ère nouvelle de prospérité. Souvent, ce sont les journaux qui privilégient l’histoire du petit arnaqueur, alors que les milliards des gros fraudeurs passent au bleu de la machine à informer.
Honte supplémentaire, c’est un socialiste flamand John Crombez (sp.a), secrétaire d’État à la Lutte contre la fraude, oui, oui, ça existe des socialistes de cette trempe là, qui soutient l’initiative et qui nous explique qu’une source d’informations de ce genre existe aux Pays-Bas. Et il faut, paradoxe de ce charmant pays, que ce soit l’Open Vld qui le critique.
Le monde à l’envers, en quelque sorte !
Les syndicats ferment leur clapet. Pas de commentaires. La FGTB à Liège a d’autres soucis en tête. Elle poursuit gaillardement une extension de ses services place Saint-Paul. On ne savait pas l’organisation des travailleurs en passe de se reconvertir dans l’immobilier !
Heureusement, il n’y a pas que des dénonciateurs et des lâches en politique.
La délation anonyme est critiquée par la Ligue des droits de l’homme. La réaction du président de la Ligue, Alexis Deswaef, est saine : « Cette mesure risque de faire jouer au citoyen un rôle de flic qui n’est pas le sien, participant de la construction d’une société de la méfiance où règlements de comptes et dénonciations calomnieuses ne manqueraient pas de causer des dégâts aux personnes visées et au vivre-ensemble. »
Heureusement que la société belge n’est pas faite que de salauds.
Reste que les politiciens qui vont remettre en marche cette infamie oubliée depuis 1945, sont de biens petits personnages.

27 juillet 2013

Burnes et burnous.

« Nos problèmes à la lumière de l’organisation islamique », ce fichu bouquin n’a pas fini de nous casser les burnes, pour ceindre le burnous !
Peut-être bien qu’en emprisonnant Mohammed Morsi l’armée égyptienne a-t-elle désamorcé à temps une bombe pro-islamiste qui est en train d’éclater en Tunisie, sous le joug religieux, grâce au soutien des masses paysannes incultes du parti islamiste Ennahdha ?
En attendant la Sharia (Charia), deux assassinats viennent d’éliminer deux opposants démocrates au pouvoir religieux installé à Tunis. Pour un parti qui ne s’est mêlé que tardivement à la lutte du peuple tunisien pour se débarrasser de Ben Ali, on peut dire qu’il a su tirer les marrons du feu. Ennahdha est en passe de reproduire les méthodes staliniennes, tout ça au nom d’une fiction des mollahs et des imans. Ces apprentis dictateurs voudraient régner sur le monde, comme jadis les prêtres catholiques, qui en sont bien revenus depuis.
Un ou deux siècles de retard l’Islam ?
En attendant, ses chefs religieux ont la redoutable manie de semer des crimes et des désolations autour d’eux.
La Tunisie s’est débarrassée d’un tyran. Elle ne savait pas qu’elle allait s’embarrasser d’un autre, qu’on ne chasse pas si facilement !
Avant de vouloir noyer le poisson en prétendant que ce sont d’autres extrémistes qui ont armé les bras des assassins, n’oublions pas la déclaration, du Cheikh Rached Ghannouchi, Président-Fondateur et Guide Suprême du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha. «  Nous sommes tous d’accord pour conserver l’Article 1 de la Constitution (de 1959) qui déclare que l’Islam est la religion et l’Arabe la langue officielle du pays  » pour oublier par la suite qu’il avait rassuré les forces progressistes en se montrant conciliant «  il n’y aura pas d’autres références à la religion dans la Constitution  ».
C’était oublier que les chefs religieux, une fois au pouvoir, veulent le conserver et que leur mission d’ordre divin, est de fonder un Etat islamiste.
Ils ne sont démocrates qu’au tout début, quand cela les arrange.

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En réalité les « modérés religieux » au pouvoir en Tunisie et ailleurs correspondent mieux à la pensée actuelle du Cheikh : « Le spectre islamique va de Ben Laden à Erdogan (le Premier Ministre turc actuel). Pourquoi allons-nous adopter des modèles qui se situent loin de notre pensée, comme celui des Talibans ou le Modèle Saoudien, alors qu’il y a d’autres modèles Islamiques à succès qui sont plus proches de nous tels que les modèles turc, malaisien ou indonésien et qui combinent Islam et Modernité ».
La combinaison de l’Islam à la Modernité vient de faire deux morts politiques en Tunisie. C’est beaucoup, mais cela explique aussi le spectre islamique qui commence par Ben Laden, figure emblématique pour le Maghreb religieux et après laquelle, on peut tout se permettre au nom d’Allah, même si, officiellement, d’autres modèles sont montrés aux foules afin de mieux les tromper.
On ne sait sur quoi pourrait déboucher la grève générale de ce jour.
A force de vouloir trop et tout de suite, les chefs religieux pourraient s’en mordre les doigts, en Tunisie et ailleurs.
Voilà encore un paradoxe de la démocratie par les urnes. Il existe des majorités élues démocratiquement dont l’objectif n’est pas la démocratie, mais la dictature religieuse.
Aussi, il serait bon d’imaginer une Constitution au Maghreb et ailleurs qui interdirait définitivement tout pouvoir religieux.
Ne sommes-nous pas Européens un peu responsables de ce dévoiement en affichant notre laxisme apeuré envers les religions en général et la musulmane en particulier ?
N’avons-nous pas placé la laïcité au rayon des accessoires, faisant passer devant elle, tout ce que la bêtise humaine a accumulé de sornettes et de bondieuseries ?
Quand donc au Maghreb chacun pourra-t-il adopter la religion de son choix ou de ne pas en avoir du tout, sans en emmerder les autres et sans que les autres vous emmerdent ?

26 juillet 2013

À droite toute…

La constitution de la Maison du roi est une indication sur les tendances au-delà de la fonction royale. Elle permet une simulation de la politique future de Philippe.
Comme Albert, le fils est catholique, avec un fond libéral.
Ses multiples missions commerciales avec des industriels belges l’ont rapproché du milieu patronal et familiarisé avec la mondialisation de l’économie, dans le cadre du MR actuel.
La formation de sa Maison ou plutôt de son cabinet livre quelques signes qui montrent une certaine prudence par rapport aux règles nouvelles du fédéralisme de ce pays.
Son entourage est majoritairement flamand et libéral. C’est donc faux de la part de Vincent Dujardin, professeur d’histoire à l’UCL et des journalistes qui l’écrivent, de prétendre que le roi cherche un équilibre linguistique et communautaire.
Ce qui ne veut pas dire que, principalement entouré de Flamands parfois camouflés sous l’apparence de francophones de souche, le roi compte mener une politique déséquilibrée très en faveur de la Flandre, cela veut dire qu’il essaie de casser la montée en force de Bart De Wever en se fondant sur l’opinion flamande favorable à la monarchie.
C’est un pari risqué puisqu’il se fonde sur l’atonie des francophones et l’engouement irrationnel des Wallons pour le trône.
Jusqu’à présent le parti du centre droit d’Elio Di Rupo a calmé le jeu du côté francophone. Le seul opposant sur le terrain de la francophonie est Olivier Maingain. Malheureusement les années que le président du FDF a passées au MR l’ont définitivement désigné comme un homme de droite. C’est un libéral dont il ne faut rien attendre du point de vue social et qui n’aura pas de poids aux élections de 2014 en Wallonie.
Les avantages octroyés à la Flandre n’ont fait que donner de la vanité à ses représentants qui ne se contentent pas de ségréguer les francophones en Flandre, pour s’aller associer en extérieur à n’importe qui sauf aux pays de langue française, oubliant dans leurs contacts avec l’Amérique, la Chine et l’Afrique les partenaires wallons de la fédération belge.
Cette outrance va de pair avec le choix du roi dans la formation de son cabinet. A force de vouloir charmer les uns, en comptant sur les autres, Philippe pourrait se trouver dans une position inconfortable, n’ayant pas davantage « conquis » les Flamands, tout en ayant découragé les francophones dans leur fidélité non récompensée.
C’est là que le parti du centre-droit (ex gauche) d’Elio Di Rupo intervient en contenant les rancœurs des Wallons, en avalisant les non-sens nationalistes flamingants, en ne s’élevant pas contre les absurdités linguistiques et l’atteinte aux droits des minorités. Di Rupo est un pion important dans la stratégie possible du roi.
Philippe est partisan d’une économie libérale, à la limite contre une forme sociale de socialisme très édulcorée. Nous verrons à l’usage ce que ses conseillers flamands lui souffleront à l’oreille, et la dose de pragmatisme qu’il affectera aux relations avec le parti d’Elio Di Rupo.

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En un mot, ce roi naturellement francophone, puisqu’il utilise le français dans ses relations familiales, est plus sensible au langage économique de la N-VA qu’il ne l’est à celui du PS. Et si De Wever n’avait pas caressé le rêve de Napoléon en voulant ceindre la couronne en Flandre, il constituerait pour Philippe un parfait premier ministre selon son cœur.
Il n’est pas impossible qu’un jour les Flamands s’en aperçoivent et imposent un gouvernement purement de droite en larguant De Wever et en revenant aux traditions royalistes anciennes.
On verrait alors le PS tenter de faire oublier ses erreurs, afin de reprendre la main sur un électorat volatile et utiliser un discours plus à gauche.
C’est à souhaiter que les électeurs – dans pareille alternative – n’oublient pas ce qu’ont concédé à la droite Di Rupo et Onkelinx.
Mais nous n’en sommes pas là.
Résumons : la Maison du roi n’est pas flamingante comme l’entend la N-VA, au contraire, mais elle est principalement flamande dans le sens plein du terme, dans son désir de contenir la francophonie dans des limites fixées par une loi en sa défaveur et par le maintien du statuquo des Flamands de Bruxelles extra-minoritaires, dans tous leurs privilèges concédés depuis vingt ans par les francophones, pour la simple raison que les Flamands sont majoritaires dans ce pays.
La coloration générale de la Maison du roi est bleue-violette. Seule Rafike Yilmaz vient de la S-PA. Cerise sur le gâteau, elle est d’origine étrangère mais socialiste anversoise, pour faire plaisir aux deux partis socialistes du centre-droit, flattant ainsi le thème de l’immigration réussie, cher « aux progressistes », tout en étant une bonne flamande, enthousiaste comme il se doit.

25 juillet 2013

Surfer sur l’opinion …

…c’est un bon truc pour s’assurer les foules.

Les sondages commencent sérieusement à me gonfler.
Par exemple, Sarkozy en a tellement usé que la commission chargée d’examiner les dépenses de sa campagne, a mis le dossier en examen et finalement pourrait demander une enquête approfondie, le tout sur un dépassement de la somme affectée lors de la dernière campagne de Sarkozy pour la présidence, ce qui vaut à l’UMP un pactole de plusieurs millions d’euros à rembourser.
Le sondage donne l’opinion générale à un moment déterminé et selon une technique très affûtée des questions.
Mais, c’est une opinion « moyenne », c’est-à-dire regroupant une évaluation centriste qui, dans tous les domaines pour laquelle on la sollicite, ne tient pas compte de l’originalité de la minorité, avec une opinion en-dehors de la norme, de sorte que les extrêmes en sont pratiquement exclus, augmentant ainsi les chances du consensus qui conduit au poncif.
On le voit bien quand on organise un sondage sur des extrêmes. Si on posait la question de savoir si l’extrême gauche ou l’extrême droite aurait une chance de remporter les élections, nul ne doute que la réponse serait « non ». C’est ainsi que les sondages se sont lourdement trompés à plusieurs reprises et notamment aux chances d’être élu de feu Hugo Chavez.
Il y a là-dessus un sociologue américain, Thomas, qui en 1929 a élaboré sur les sondages un raisonnement qui a encore toute sa pertinence aujourd’hui.
« Les comportements des individus s'expliquent par la perception de la réalité et non par la réalité elle-même. » « If men define situations as real, they are real in their consequences » Si les hommes définissent des situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs conséquences.
La part d’irréalité reste néanmoins forte sur les enjeux dans les sondages. Personne n’imaginerait faire un sondage sur l’issue d’un match de football. Dans ce cas, on pourrait faire à la limite un sondage sur les chances d’un club par rapport à l’autre. Ce que les journalistes sportifs traduisent par « une impression » selon l’opinion générale. Ce qui n’empêchera pas le club gagnant de, peut-être, l’avoir été contre « l’opinion ». Dans le domaine du pari, à moins qu’il ne soit truqué, le sondage ne signifie rien d’autre qu’une probabilité.

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Le fait suivant est troublant. Il montre l’influence des sondages sur l’opinion : « …le sociologue Robert K. Merton évoquait la mésaventure de la Last National Bank lorsque son directeur Cartwright Millingville, intrigué par une atmosphère inhabituelle, découvrait que ses clients, alertés par la rumeur de son insolvabilité, venaient retirer leurs avoirs, provoquant ainsi la faillite de la banque. Autrement dit, ce n’était pas l’insolvabilité qui entraînait la faillite mais la rumeur qui créait l’insolvabilité » (Le Monde diplomatique).
C’est ainsi que l’incompétence, comme l’impossibilité du choix sont monnaies courantes dans les métiers où, cependant, tout le monde attend une opinion motivant une action. Tels sont les métiers de ministre ou d’économiste. Et c’est là que le sondage tient lieu de cap et de stratégie.
Les économistes comme les ministres ont été incapables de prévoir la crise.
Les leviers influençant les mécanismes de croyance son nombreux et bien adaptés aux économistes et aux politiques. On se rappelle la polémique au sujet des agences de notation sur le niveau des taux d’emprunt des Etats. A l’origine instrument à usage domestique pour orienter les étudiants chinois, le classement des universités de Shanghai a valeur internationale, par un tour de passe-passe qui arrange bien les universités américaines et anglaises. Idem du classement des vins de Bordeaux imaginé pour la foire universelle de… 1855 et servant toujours à déterminer les cours en 2013.
Tous les dirigeants politiques ont recours aux sondages, de là à les manipuler, il n’y a qu’un pas qui peut être franchi de plusieurs manières. En commandant soi-même un sondage et en faisant pression sur le sondeur en qualité de client, soit en usant de questions qui peuvent donner un avantage à l’un ou l’autre camp ; enfin, en donnant aux sondeurs des listes de personnes que l’on souhaite sonder.
Le comble a été atteint lors des sondages du Figaro aux élections perdues de Sarkozy d’un deuxième mandat à la présidence. Le mot d’ordre était « Sarko remonte » ou « Sarko grignote des points à Hollande ». Pour finir avec cet incroyable chant du cygne, Sarko battu « Il a manqué quinze jours de campagne pour que Sarko l’emporte ».

24 juillet 2013

Remake.

L’instruction de l’affaire de corruption lors de la construction d’Uvelia (l’incinérateur de l’intercommunale Intradel à Herstal) arrive à son terme et débouchera à la rentrée – enfin on l’espère – sur un procès.
Les acteurs de cette corruption ? Rien que du beau linge.
Certains noms reviennent régulièrement à la Bernard Tapie, sauf que ce dernier à déjà fait de la prison, ce qui n’est pas le cas de ceux qui passent entre les gouttes et du passé à aujourd’hui transmettent le flambeau.
Toujours inquiétés, jamais pris : Tapie pourrait en prendre de la graine.
Le nom le plus célèbre, souvent cité est celui de Mathot. Dans les années 80, une sorte de maillot jaune de l’injustice. L’actuel porteur, Alain, pour le club de supporters, jure qu’il est aussi innocent que le fut son père Guy. L’inaltérabilité de l’innocence à quelque chose de pathétique sur l’acharnement de la justice ou de son incompétence, à inculper la famille Mathot, sans jamais réussir à la condamner.
L’affaire Uvelia n’est pas mince : 13 millions détournés que devront payer tous les citoyens belges. Une paille, à côté des mystifications bancaires de ces cinq dernières années et des complicités patentes du pouvoir socialo-libéral avec les banques.
Que la justice fasse chou blanc, une fois de plus, les 13 millions sont pourtant bien allés dans des poches bienveillantes ?
Depuis combien de temps, les gens de pouvoir se permettent-ils de carotter l’électeur ?
La tentation de s’en mettre plein les poches a toujours été forte à gauche comme à droite. Le pouvoir est grisant et est en lui-même un agent corrupteur. C’est la raison principale qu’évoquent les partisans du non-cumul et de la limitation à deux mandats consécutifs de la « carrière » des politiques
Ces dernières années ont vu plus de socialistes « plonger » que de libéraux. Est-ce à dire que les socialistes sont plus corruptibles que les partis du centre droit ?
C’est tout simplement la différence entre ceux dont les aïeux ont suffisamment pillé les caisses de l’Etat et les autres qui n’en sont qu’à leur début.

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Il est facile de se faire le porte-drapeau de la vertu, quand les prédécesseurs ont fait pour vous la sale besogne. La plupart des socialistes sont issus d’un milieu social dont le seul but est d’atteindre au statut du bourgeois. On y parvient plus vite par la rapine, plutôt qu’en militant pour la justice sociale.
Vous verrez que la génération suivante verra moins de socialistes plonger les mains dans le tiroir-caisse. Leurs parents l’auront pourvue.
Les politiques qui s’investissent dans « la carrière » ne sont pas tous des futurs corrompus. C’est là l’attrape gogos de la démocratie. Les innocents blanchissent les autres de manière involontaire. Ce qui empêche d’y voir une corruption généralisée.
Alors, tous innocents ?
Le demeuré qui m’a gentiment proposé de faire carrière dans la presse people ferait bien de réfléchir à l’actuelle dégradation du système en cours. Plus personne n’oserait appeler « ça » une démocratie !
En remontant seulement à la crise fin 2008, on peut établir un beau palmarès de ce qui s’est fait aux yeux de tous et qui pouvait passer sans dommage par l’ultraviolet de la justice.
Tel ministre place son ex-conjoint pantoufler dans la haute administration, malgré le passé douteux de l’impétrant ; tel autre prévient sa belle-mère d’une dégringolade des taux avant tout le monde (délit d’initié) ; un zigoto du parlement wallon se tire avec une somme rondelette dans une retraite en or, tout à fait légalement grâce à des largesses votées au temps de sa présidence ; un autre baptise « domestiques » des ouvriers communaux et se sert dans la caisse municipale comme si c’était la sienne ; des chefs de famille passent la soupe et le couvert à la génération suivante sans que nul ne vienne contredire la transmissibilité d’un genre de prébende autorisé par la loi ; enfin, tout ce beau monde se fait reluire dans des maisons de campagne en Toscane ou se fait griller sur des transats au soleil de la Côte méditerranéenne, sur les émoluments largement distribués par une population qui trime et est au régime maigre depuis cinq ans.
Et on devrait trouver cela normal ?
Où sont les braves de la constituante de 1789 et les autres : Pétion, Brissot, Buzot, Robespierre, Réal, Carra, Bourdon, Billaud-Varennes, Collot d’Herbois, Desmoulins, Clavière, Saint-Just, Couthon ? Certains morts sur l’échafaud, certes, haïs aujourd’hui parce qu’ils étaient honnêtes et morts avec pour tout bien, leur seule chemise ?
Vous me direz, « qu’est-ce qu’on en à foutre » (écrivons comme Jacques-René Hébert) des Conventionnels français ?
Mais n’ont-ils pas jeté les bases de la démocratie en abattant l’ancien Régime ? Ne sommes-nous pas devenus quelques années plus tard, nous Liégeois, des citoyens français du Département de l’Ourthe ?
Ah ! on est loin d’une époque où faire de la politique n’était pas un travail. Et même si certains s’y sont enrichis, prédisant ainsi notre époque, ils en ont payé la forfaiture, lorsque leur tête tomba dans le panier de la guillotine, avant que cela ne soit le sort des Justes en juillet 94.
En 2013, des jeunes gens qui ont le malheur de passer à proximité d’un fric-frac ont ramassé six mois de taule, sans autre preuve que leur curriculum judiciaire.
C’est à tel point qu’on peut se demander si la majorité de la population n’est pas masochiste et complice de la crapule de haut niveau par simple amour des coups !

23 juillet 2013

Tournée générale !

Les lendemains de fête, sont toujours tristounets. Les joyeux fêtards ont la gueule de bois.
Pas les chefs qui font semblant de boire et de s’amuser, mais qui sont terriblement angoissés de se mêler à une foule qu’ils ne connaissent pas, parmi laquelle, ils le savent, circulent des individus patibulaires. Aussi les importants sont gardés par des agents déguisés en civils et bourrés de révolvers ; cependant, qu’ils nous parlent de confiance et de sympathie. Vous voyez d’ici un Dutroux libéré pour le week-end et serrant la main du roi ! Le désespoir de Béatrice Delvaux découvrant la photo infâme !
On voyait bien, dimanche, que Jean-Marie Dedecker était venu au sacre pour crier « Vive le République » (Oui, il dit « le » république pour bien faire sentir qu’il est Flamand). C’était le moment de se démarquer de Bart et marquer des points par rapport à la N-VA. Il a eu la trouille de finir comme Lahaut…
La suite, lundi, était téléphonée. Le chimiste remet sa démission, Philippe la refuse. Un baron devient chef de cabinet du roi. Mais c’est un autre baron que Delpérée. Albert en a nommé beaucoup. Francis est déçu, le voilà baron de l’écluse comme Jean Gabin. M’ame Dominique Demoulin réunira la crème des barons et des baronnes autour d’Eddy Merckx et d’Annie Cordy, dans une grande émission à la rentrée. Sujet : La Noblesse est-elle Constitutionnelle ? Delpérée est d’ores et déjà pressenti.
En revenant de la revue, Ducon trouve chérot le chapeau en ballonnets aux trois couleurs nationales acheté à un ambulant du parc, « pour faire plaisir à la petite ».
Madame Ducon a réussi quelques autographes d’illustres. Elle aurait voulu celui de Mère Thérésa. On a essayé de lui faire comprendre que c’était Fabiola. Elle n’a pas voulu en démordre.
Les journaux financiers profitent de l’euphorie générale pour relancer quelques statistiques déplaisantes.

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Pendant qu’on se remet de la perte d’Albert, la dette publique de la Belgique progresse de 4,7 points de PIB au premier trimestre de l'année, pour atteindre 104,5%, le jour du sacre.
Di Rupo n’est pas peu fier : c’est la plus forte hausse en Europe, à l'exception de l'Irlande, où la dette a augmenté de 7,7 points. On a toutes les peines du monde à lui faire admettre que ce n’est pas un titre de gloire, qu’il vaut mieux ne pas ébruiter la chose.
Heureusement que les Belges ont autres choses en tête. Sauf les préavisés et les chômeurs, qui heureusement se font discrets, tout baigne.
Reynders qui n’est plus aux finances, rit sous cape. A la caisse de l’État, il se fût défendu en noyant la nouvelle, dans un océan de considérations, aussitôt reprises par le Soir.
Étalée sur un an, la progression de la dette belge (+2,6%) est plus en rapport avec la moyenne européenne. Harcelé par Domino Demoulin, derrière son hâle le fils spirituel d’Alexis de Tocqueville eût fait observer à l’évanescente que les augmentations les plus spectaculaires sont celles observées en Grèce (+24,1 points), en Irlande (+18,3 points), en Espagne (+15,2 points), au Portugal (+14,9 points) ainsi qu'à Chypre (+12,6 points).
Comme il n’est plus aux Finances, c’est à Di Rupo que revient le commentaire des mauvais résultats. Mais le Premier a vécu un tel week-end de rêve, on l’a vu tellement souvent derrière ou à côté des deux sires, qu’il est comme le Ducon des débuts. Il gonfle mentalement des ballonnets aux trois couleurs. Secrètement, il aspire aussi à un titre de noblesse. Il veut être le premier socialiste à devenir baron. Personne n’a osé lui dire que Paul Halter ancien dirigeant des Faucons rouges, fut nommé baron par Albert II. En 1996.
Ainsi, il y a déjà bien longtemps que les socialistes l’étaient !... du moment que cela ne se sait pas encore dans les faubourgs, on pense que ça cartonnera encore en 2014…
Un événement fait diversion, on a retrouvé un Audika, dans le parc, à côté d’une bouteille d’un San Valentino, dont la victime du tord boyau se remet d’une colique sous la tente de la Croix-Rouge.
Bah ! dira Elio (le petit chimiste qui fait fortune dans l’amidon de complaisance) : à la fin du premier trimestre 2013, les ratios de la dette publique les plus élevés étaient enregistrés en Grèce (160,5%), en Italie (130,3%), au Portugal (127,2%), en Irlande (125,1%) et en Belgique (104,5%). Les taux plus faibles étaient relevés en Estonie (10,0%), en Bulgarie (18,0%) et au Luxembourg (22,4%).
Pendant au moins une semaine, ça sentait moins la crise. Ces horribles statistiques remettraient-elles le pays dedans ?
Le patron de Ducon l’a tout de suite remarqué ce lundi, Ducon a un meilleur rendement, semble heureux au travail et fume moins dans les cabinets. D’où sa conclusion « Vive le roi, nom de Dieu ! ». Lui aussi est pour la modernité qui rapporte.
Hakima Darhmouch sait y faire. L’enfant de Kate pourrait prolonger les instants de bonheur.

22 juillet 2013

Consommé de patriotes.

Que le métier est difficile pour les bavards suspendus aux micros et qui gagnent leur vie en utilisations intensives de « formidable », « émotion », « enthousiasme », etc. Sur nos chaînes, on se serait cru chez Drucker.
L’escorte motorisée pétarade.
On est parti pour une journée historique.
Sacha Daout, de la RTBF, empêche les spectateurs de photographier des grands personnages par le seul fait de sa présence. C’est un comble. Le voilà passé désinformateur de la télé nationale !
Au poids, toutes les médailles qui défilent feraient bien la tonne. On se passe le mot : faire gaffe aux ferrailleurs.
C’est le grand rendez-vous des dignitaires et des foules, en une sorte de fusion dans laquelle on peut observer que les premiers sont toujours mieux assis que les secondes.
Louis Michel au micro d’une charmante a beaucoup maigri. Hélas ! le nez n’a pas suivi. Si bien qu’il paraît énorme, alors qu’il n’est pas pire qu’avant.
Aux signatures des illustres, Alexandre De Croo fait tellement jeune qu’on dirait le fils de l’huissier qui crie « de Koning, le Roi ». Ce culot, il signe quand même et personne ne lui dit qu’il n’a rien à faire là. Il est vrai qu’on a aussi laissé entrer Maingain.
A l’intérieur des édifices on s’affère, et pas que pour l’amour propre. On a pris les poussières avec soin du siège dit du trône qui dormait depuis vingt ans dans un placard du Parlement. Je jurerais que c’est celui de mon enfance quand j’allais voir Saint-Nicolas au Grand Bazar. Ils l’ont peut-être racheté à la faillite ? Le trône est doré sur feuille avec des fines lamelles. De quoi ? Personne ne le saura jamais, Gadisseu n’en dira pas plus.
Les briscards et les briscardes sont en grande toilette, sauf un malotru flamand qui a oublié volontairement sa cravate. Comme il est le seul, on pense que c’est un oubli et pas un signe de ralliement. On se rassure. On remet les serviettes de téflon pare-balles dans les armoires.
L’hémicycle est bien rempli et coloré susurre Nathalie Maleux, qui est boulevard Reyers et qui n’en sait pas plus que ce qu’elle voit en images de retour.
Le velours est rouge tirant sur le violet, comme le nœud papillon du premier ministre qui a dû l’assortir par instinct et flatterie. Les visages recueillis seront aussi assortis pour la circonstance, de ce rouge cramoisi qui va bien à toute cette société en surpoids et proche de l’apoplexie.
C’est une plaisanterie ? Non, c’est un sacre.
Gérard Deprez est impérial.
On jurerait que c’est lui qu’on sacre. On se dit « ce n’est pas possible, il a plus que 53 ans ! », puis on voit Philippe qui attend dans la coulisse pour faire son entrée et tenir son rôle. C’est lui qui a le sabre, Deprez n’a rien que lui-même ce qui est déjà beaucoup. On le cherche dans la foule. On ne le voit plus. Voilà encore un faux putschiste.

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Toutes les grandes familles nobles sont représentées, certaines ont même placé des parents dans la haute magistrature (noblesse de robe) et dans la politique (noblesse de cour).
Le grand chambellan a oublié d’envoyer un carton à la famille de Sélys-Longchamp. Il est vrai que celle-ci avait, auparavant, cité à comparaître le monarque sortant.
L’article 85 de la Constitution « met fin-t-à son règne » dit le président de la chambre, André Flahaut, comme on s’inquiétait de la disparition des Sélys-Longchamp du gotha présent. Au moins lui, sa fatale liaison sera passée inaperçue.
Sybille méritait au moins un strapontin au deuxième balcon.
Le plus réjoui des invités fut sans conteste le baron Delpérée. Il couvait Philippe du regard. Aurait-il, lui aussi, un lien de parenté avec la famille ?
Au départ d’Albert, il tenait la main du retraité avec tellement de force que l’autre ne pouvait s’échapper. On voyait les lèvres de Francis s’agiter avec rapidité. Il avait choisi son moment pour lui réciter une fable de La Fontaine. Enfin, Albert se dégage, tandis que l’autre poursuit son discours. Le démissionnaire a dû serrer hâtivement quelques mains pour s’éloigner du baron, on le sentait poursuivi par l’intarissable bavard.
Une telle insistance n’a qu’une hypothèse. Delpérée doit une certaine somme à Albert qu’il ne peut rembourser tout de suite ?
On a quand même assisté à une scène de l’Ancien Régime : Fabiola est arrivée en chaise à porteurs. Seule touche de modernité, on a mis des roulettes à la chaise, par économie aussi : il n’y avait qu’un porteur !
Soudain un huissier s’écrie « Ces dames sont au salon ». Il avait confondu avec le règne de Léopold II !
La journée ne pouvait s’achever que par un musette. Les Illustres sont allés guincher aux Marolles. A ce petit jeu, les julots ont fait tourner leurs rombières. Delpérée était déjà rentré chez lui la tête pleine de souvenirs, un peu gris et le drapeau à la boutonnière.

21 juillet 2013

La machine à rires.

On ne rit plus aujourd’hui comme il y a vingt ans.
Y a-t-il une barrière entre le rire de Guy Bedos, Desproges et Raymond Devos et le rire des Frères Taloche et de François Pirette ? Eh ! bien sûr, il y en a une. C’est la barrière de la culture. On n’a pas besoin d’être au top de la politique, ni de la langue, pour les compères de la gaudriole récente.
Le champion de demain, c’est l’artiste dont le rire se sentira comme un pet.
C’est la différence du rire qui suscite une réflexion et celui qui n’en suscite pas.
Le public serait-il plus con depuis qu’on progresse dans la mondialisation et le help yourself économique ?
C’est un point de vue, confirmé par le genre d’études qu’on fait aujourd’hui dans nos écoles, de plus en plus spécialisées dans ce qui fait gagner du pognon, délaissant ce qui fait d’un étudiant, un homme complet. Ça arrange un paquet de monde.
Nous entrons dans le règne de l’immaturité sociale au profit de la compétence technique (ce qui n’empêche pas des millions de chômeurs).
Les showmen des scènes de 2013 ne revendiquent rien et, pour tout dire, ne font pas de politique, sinon dans des parodies tellement burlesque à l’André Lamy qu’elles servent plutôt ceux qui en sont « les victimes » ; car elles leur permettent d’assurer leur popularité.
L’esprit montmartrois qui avait survécu, vaille que vaille, depuis une lointaine avant-guerre n’est plus audible par un public qui a abandonné toute velléité de lutte sociale. La lutte des classes, c’est bien fini pour le grand nombre. Il s’est condamné au parcours d’un monde de compétition d’une rare violence dans la conquête d’un salaire à conquérir sur le voisin et, pour le reste, que l’Europe s’écroule, l’homme moderne n’en a plus rien à cirer.
Le rire doit donc être rapide, d’une consommation en fast-food marquée par des comiques auprès desquels Laurel et Hardy sont des génies. Le rire fabriqué est autant gestuel qu’écrit dans une langue approximative, qu’on appellerait franglais-arabe, à la portée de tous.
Le soap-opera à la télévision, le rap des populations immigrées à la radio, le théâtre de Djamel Debouze et les invités de Laurent Ruquier construisent une sorte de rire-réflexe que François Pirette illustre sur les scènes en bigoudis et tenue scout.

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La cible – et c’est là qu’on voit le dessein de l’entreprise, pour autant qu’il y en ait un – on ne se moque plus des puissants et des riches, on se moque des pauvres, en quelque sorte de nous-mêmes.
Et ça marche !
Puisqu’on a abandonné le rire vengeur, on tombe dans le rire mystificateur. Se moquer des travers des incultes et des démunis du ciboulot (ce que la population tend à devenir) ne serait bénéfique que si on se moquait aussi des classes supérieures.
Ce n’est plus le cas.
Dès lors, ces comiques participent du pouvoir qui tend à infantiliser les foules dans le but de les mieux asservir.
Mine de rien, ceux qui font le LOL d’Internet ne font pas autre chose, à l’exception de quelques morceaux de bravoure inhabituels qui sont à l’humour, la prose que Monsieur Jourdain faisait sans le savoir.
Quelques îlots de rires décapants subsistent. Groland tient encore, comme les successeurs du professeur Choron. Ils attestent par leur drôle de mauvais goût, que les espoirs de se foutre de la gueule de ceux qui nous subjuguent ne sont pas tout à fait abandonnés.
Mais, il y a bien trop de comiques lourdingues qui ont du succès pour espérer autre chose que des poches de résistance.
C’est le rire des cavernes des temps modernes qui envahit le spectacle.
Et on a encore rien vu. Il suffit de s’en rendre compte en regardant la télévision américaine.
Nous n’y échapperons pas !

20 juillet 2013

Ah ! les braves gens.

Ce week-end, user d’esprit critique, c’est courir le risque de recevoir l'anathème d’une population delpérisée au syndrome du royalisme virulent !...
La semaine belge – en flamand : la belge semaine – est consacrée exclusivement à l’enthousiasme pour le nouveau monarque et à l’admiration inconditionnelle de l’ancien.
Les Joyeuses Sorties d’un Albert marathonien se sont succédées, lui, qu’on disait à bout de souffle.
Ce ne sont pas les sifflets de Gand qui vont arrêter nos gazetiers dans leur débordement d’émotions. Liège aura rattrapé par son zèle les aspérités tudesques. La semaine prochaine, on se doute que nos thuriféraires reporteront leur dépendance affective d’Albert à son fils Philippe.
Quand on pense qu’on aura ensuite les Joyeuses Entrées du suivant !
A se demander si Mathilde aura le temps de troquer ses jarretières de princesse pour celles plus armoriées de reine ?
En ces rares circonstances, à défaut de conviction profonde et même sans conviction du tout, un délire amoureux s’empare des foules. Parfois, ce délire s’inverse et s’installe dans la haine profonde. On a vu lors de l’affaire Dutroux certains bons citoyens regretter la peine de mort.
Aujourd’hui, loin de la loi du Talion, c’est le retour du bonheur béat.
L’intronisation de Philippe au métier de roi rend de la marge aux journalistes de piquet dans les rédactions en cette période estivale, où d’habitude, à part le Tour de France, juillet c’est plutôt mort...
Même la décision de « taxer » la dotation royale n’entame en rien la célébration de la grand’messe monarchique, euphorie des temps !
En passant : la « rage taxatoire » de Di Rupo, Demotte et consort n’a même pas soulevé le moindre doute sur l’intégrité des dirigeants qui s’attaquent à tous les magots à leur portée… sauf aux leurs !
C’est l’euphorie on vous dit.

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L’admiration des foules à ceci de stupéfiant qu’elle entraîne même les sceptiques dans son sillage. C’est comme une marche militaire – et il y en aura une le 21 juillet – certains ont beau être contre l’armée, la guerre et la force brutale, on les voit qui mouillent un œil au passage des plumets et des sabres, leurs cœurs battent au son du tambour, on observe même qu’ils font du surplace à la cadence réglementaire, massés sur les trottoirs !
Pour être de la revue, on aura le pompon.
C’est dire si ça va chialer à l’hymne national d’Albert au garde-à-vous. On en aura pour six mois à voir les images dans les magazines des salles d’attente des dentistes.
La crise n’a qu’à bien se tenir. Le peuple trinque, mais les patriotes sont là pour nous assurer que tout va bien, que le socle monarchique est solide, que le personnel politique veille aux grains ! Assez curieusement, le peuple oublie sa détresse au son du clairon. Il se défend même de penser à sa vie misérable. Les dorures et le faste lui font du bien. Ils le subliment, le métamorphosent, lui inoculent l’amour du bourgeois, de la rente, du profit et des rois !
Et c’est qu’ils sont tous là, nos braves élus de la Nation, le petit doigt sur la couture du pantalon à prêcher l’exemple et la vertu.
Les anciens réfractaires et les vieux républicains reconvertis au trône se dopent à l’énergie laurettonkelinxoise.! Cette ancienne pétroleuse reconvertie devient la mascotte du bon genre. Ils redécouvrent avec elle, le confort des bretelles de l’armée, le bonheur d’émarger à la banque de la démocratie, la bonne gamelle parlementaire, le plaisir qu’on a de se vautrer dans la loyauté au souverain, à croire qu’elle n’est pas née d’une mère kabyle et d’un père métallo sur les hauteurs de Seraing !
Vous me direz, ces athlètes du conformisme bêlant ont simplement retardé leurs départs pour des ailleurs cinq étoiles, à la suite d’Albert. Objectif le mois d’août !
Alors, le cinéma du 21 juillet, ce serait de la frime ? Une bête comédie de mœurs dont les acteurs n’en croient pas un mot ?
La suite, pour ces grands patriotes, sera hors-frontière, à se faire dorer aux îles. Ce n’est qu’à l’apéro des tropiques que ces honorables, entre eux, se fouteront de nos gueules et encore… discrètement.
Sale temps pour les contestataires !

8 juillet 2013

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7 juillet 2013

Et si le baron avait raison ?

Que Philippe ait été moine au temps de mère Theresa et qu’il ait appris le grec ancien à l’Institut Saint Polycarpe, dix ans plus tôt, je m’en fous… comment dire ?... royalement.
Républicain par penchant et esprit sceptique par nature, ces deux tendances commencent à me poser un problème.
La polémique du jour, enfin celle que nous annoncent les journaux, est la goutte de trop.
De la Dernière heure, cet entrefilet « Filip ? Philippe ? Ou même Filips ? Jusqu’à présent, le prénom du futur souverain n’avait pas fait trop de vagues. Il en ira autrement à l’avenir puisque le prince héritier est appelé à régner sous le nom de Philippe. »
C’est une histoire belge, mais 100 % flamingante.
Signer « Philippe » au bas des documents officiels gêne les pointus. On en est là ! D’ici à ce que Jan Jambon change son nom à l’état-civil de Genk en Jan Ham, au point où en est la connerie en Belgique, pourquoi pas ?
Quoique dévot, il n’en est pas moins homme, comme dirait Tartuffe à propos du baron Delpérée, et je me demande si, dans le cirque qui en est au début dans le changement de titulaire à Laeken, ce ne serait pas Delpérée – que j’ai tant brocardé – qui aurait raison !
Car, il y a autre chose qui fait que les têtes de gondole veulent dépouiller le trône de ce qui lui reste d’autorité. Les grandes gueules désirent encore plus de pouvoir ! Après avoir ravi celui du peuple, lui laissant l’illusion des élections, ils veulent absolument réduire le souverain à l’état de marionnette en lui retirant ce qui tempère leurs ambitions. Ils crèvent d’envie, ni plus ni moins, de ceindre la couronne de lauriers de premier ministre eux-mêmes, impatients d’en ravir ce pouvoir au chef de l’État. Ils s’inspirent de la toile de David, montrant Napoléon prenant des mains du pape la couronne impériale, pour se la poser lui-même sur la tête !
Le dernier contre-pouvoir à l’ambition de ces gens-là, n’est-ce pas le chef de l’État ?
Le peuple aurait dû jouer le rôle. Dans le délitement de l’opinion, l’absence de jugement, l’irrationalité dans laquelle les journaux le plonge, le peuple n’est plus qu’un tigre de papier comme aurait dit feu Mao.
Alors ! bon sang de bois, républicain ou pas, on ne va tout de même pas laisser les coudées franches à ceux qui depuis la crise de 2008 se conduisent comme des salopiauds ?
Bien sûr ce Régime est plein de défauts et, notamment, celui de calquer sa conduite sur la société bourgeoise ancienne. Il permet à la classe politique d’étaler sa fortune de parvenu au milieu des ruines d’un pays.
Ce dernier pouvoir du roi exclut mes suborneurs de choisir éventuellement le plus néfaste d’entre eux pour le hisser au sommet de l’État et saccager ce qu’il reste de possible et de socialement honorable, sous une royauté.
En instituant le système des partis, le législateur ne pouvait imaginer qu’un matamore local userait de sa force de persuasion pour rassembler une part importante de la population sur la seule détestation de la langue française.

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Ma conviction est faite. Si après les élections de 2014, Bart De Wever atteignait le score indépassable en Flandre depuis lequel la N-VA pourrait prétendre à extraire de ses rangs le futur premier ministre, jamais Philippe ne lui accorderait ce plaisir. Par contre, si la roue tournant, une majorité rouge devenait indépassable, je ne vois pas Philippe user du petit pouvoir qu’il lui reste, à défendre coûte que coûte l’État bourgeois, sur lequel les chefs de la majorité se sont engraissés jusqu’à aujourd’hui.
En termes plus clairs, Philippe ferait une différence entre un parti qui prospère sur la détestation des autres et un mouvement de fond qui succéderait au pouvoir bourgeois, malgré ses conseillers à petits fours et tasse de thé.
Sans illusion, il est plutôt vraisemblable que la N-VA sorte victorieuse du vote, qu’un parti de gauche qui aurait mangé les partis du centre dont le PS. Mais sait-on jamais, à trop masquer les pertes, les déchéances, les misères du peuple, les élites sont parfois prises de vitesse.
Dans ces conditions, je préfère qu’on ne touche à rien. Ma république ne se fera pas avec les corrompus qui nous gouvernent. Elle se fera quand le peuple aura retrouvé toute sa lucidité et toute son audace.
Les élites ne seront pas celles d’aujourd’hui.
Autrement dit, que Philippe se rassure, ma république ce n’est pas pour demain ; par contre un nouveau Reichsführer en Flandre, c’est bien possible.

6 juillet 2013

L’Affaire royale bis.

La récente décision d’Albert II de rendre son tablier n’a surpris personne.
Reste qu’elle révèle une étrange disposition des partis de laisser leurs têtes de gondole divaguer sur ce que cette abdication suppose.
Autrement dit, sans consultation populaire, sans préalable ni concertation, la démocratie belge ressemble une fois de plus à un ballon de rugby que seuls les grandes vedettes manipulent sans s’inquiéter à la fois du public et des règles du jeu.
Que va-t-on faire de Philippe ? Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui retirer pour satisfaire les spécialistes du placage au sol que sont Reynders, Michel, Di Rupo, Beke, et même De Wever ?
Et l’électeur dans tout cela ?
Un gouvernement a un programme déterminé par ce qui ressort des palabres entre partis, ce qui, entre parenthèse, éloigne déjà les partis des électeurs. Mais si, en plus, les têtes de gondole se mettent à divaguer sans qu’on leur demande et sans l’onction populaire, autant dire que sur des sujets pareils, autant se passer dorénavant d’élections.
Le plus singulier d’entre ces coupeurs de cheveux en quatre est encore le baron Delpérée. Prévenant l’intention des autres d’attirer Philippe dans une monarchie protocolaire, comme dans un guet-apens, notre constitutionnaliste exacerbé entre en effet dans la course entre tête de gondole et, de ce fait, attire davantage l’attention des foules sur le caractère léger des préoccupations de ces Messieurs, alors que – le savent-ils seulement ? – la crise bat son plein de chômages, de ruine et de misère généralisée, dans ce pays.
La semaine dernière encore Di Rupo et Chastel riaient à gorge déployée aux interviews sur le budget, dans une autosatisfaction pénible pour ceux qui sentiraient passer l’addition.
Aujourd’hui, changement de décors. Les gazettes nous préviennent que « les premiers clivages sont apparus ». Les « jenairienacacher » se réjouissaient quand même de ce que l’on discute des nouvelles restrictions qu’ils subiraient, la sottise ayant la limite du portemonnaie vide, et les voilà pour la première fois interloqués.
Les clivages sont apparus non pas sur la cherté de la vie et les embarras dus au manque d’emploi, mais sur la volonté de l'Open Vld et de Groen d'ouvrir à révision dès la fin de la législature, les articles de la Constitution relatifs au rôle du souverain. Au MR aussi, même son de cloche : le vieux Michel est pour ci et Didjé Reynders est pour ça. Il importe de découpler la fonction royale du processus politique, profère la cheffe de groupe libérale, Martine Taelman, pas en reste, Freya Piryns estime que la sanction royale ou la nomination des ministres par le Roi « n'étaient plus de notre temps ». Dirk Claes du CD&V rappelle le passage du discours royal évoquant l'évolution de la monarchie. Le sp.a, par la voix de Bert Anciaux est pour qu’on en débatte.

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Le vieux baron Delpérée rêve d’un temps où devant ces factieux, il mettra un genou en terre et offrira son épée au roi. Aussitôt, celui-ci armera ses vassaux et lancera ses chevaux caparaçonnés dans une nouvelle bataille des éperons d’or, son baron gonfalonier en tête, afin de venger l’outrage de la précédente et défaire définitivement les manants des guildes de De Wever !
Cette inconscience de nos élites est-elle volontaire ? Sinon, sont-ils bêtes de nous parler de la monarchie au moment crucial où l’économie capitaliste nous assassine ?
Tant de titres, tant de manchettes, tant de bruits sur ce qui pourrait devenir une nouvelle affaire royale et rien sur les préoccupations actuelles des gens, sur le devenir des relations entre l’homme et le travail, sur la répartition entre le capital et le travail, sur les dépenses inutiles de l’État, sur son coût… Autant dire que ce silence est un aveu. Ils nous ont abandonné à notre sort et ils s’intéressent d’un commun accord à autre chose.
Et on voudrait que je sois sérieux !
Cela me fait irrésistiblement penser à l’avant-dernière scène de l’acte V du Don Juan de Molière.
Tandis que Don Juan, tout à ses grandes phrases défie la statue du Commandeur et finit par y perdre la vie, son valet, dorénavant seul à la fin de l’acte, s’écrie scène VII :
« Ah ! mes gages ! mes gages ! Voilà, par sa mort un chacun satisfait, lois violées, femmes séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content ; il n’y a que moi seul de malheureux.
Mes gages, mes gages, mes gages ! »
Ces beaux Messieurs de Bois Doré, dirait une grande romancière, George Sand en l’occurrence, feraient bien d’aller plus souvent au théâtre !

5 juillet 2013

Espionnage d'État ?

Que l’Europe des 28 soit un vaste nid d’espions, depuis les révélations de Wikileaks et d’Edward Snowden, on s’en doutait.
Qu’après quelques rodomontades et des effets de manche, nos dirigeants aient éteint leur indignation, comme on coupe le courant d’une lampe de chevet pour dormir, on ne s’attendait pas à tant de précipitation.
Une explication s’impose : et si la plupart des grands dirigeants, constitutionnalistes, gourous de partis, ministres, commissaires européens et jusqu’à certains chefs d’État, étaient à la solde des États-Unis d’Amérique ?
L’inquiétude au cas où Snowden posséderait un double des contrats suivant lesquels Monsieur Chose et Madame Machin, ministres et délégués des peuples, étaient, en louchébem de la volaille, l’Agent X 16 et l’Agent X 17 de la CIA, version Prism, s’expliquerait aisément.
On aurait enfin une suite logique à l’enterrement de première classe des écoutes universelles, des sous-marins suceurs de câbles téléphoniques en mer, des micros truffant les ambassades à Washington et des fils électrifiés qui sortent des murs des grands hôtels et qui ne vont nulle part.
Obama ferait un discours d’apaisement en clignant des yeux vers la brochette d’hommes d’État des 28, puis on passerait à l’hymne national américain montrant en gros plan les présidents, les rois et les reines, la main sur le portefeuille des hommes et la main des femmes sur le wonderbra.
Déjà Hollande vient de rassurer son ami Barak, Snowden ne mettra pas les pieds en France.
Que les Américains nous surveillent étroitement, c’est évident. Qu’ils aient délégué une partie de cette surveillance à nos instances politiques et gouvernementales, c’est une nouvelle dont les peuples n’ont pas pris conscience, mais qui est dans l’ordre du vraisemblable. Connaissant le goût des grands de ce monde pour le dollar et l’amour du New York Stock Exchange (NYSE), on les voit bien sortir d’un penthouse de Wall Street avec une mallette attachée au poignet, sauter successivement dans trois taxis jaunes et gagner Kennedy Air port, rassurés de n’avoir pas été suivis.
Cela expliquerait en partie les mesures préventives des attentats, plus rares que la dysphonie spasmodique (impossible de parler autrement qu’en vers), et c’est tant mieux. Est-ce que cette rareté des attentats est le résultat de l’espionnage américain à l’échelon de la planète ou est-ce un danger surévalué ?
Toujours est-il que notre impérieuse dame de l’intérieur, Miss Milquet, après avoir éradiqué la passion des armes à feu chez nous, n’aura plus qu’à s’attaquer aux couteaux de cuisine, pour en finir avec le terrorisme.
Reste que cette manière de préserver les populations de nos brutaux religieux fanatisés ne va pas sans l’abandon du goût de l’aventure et du danger que le Belge a perdu au profit des pantoufles du docteur Jéva.

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Est-on plus heureux en vivant sans qu’aucun recoin de l’existence ne soit à l’abri des machines et des logiciels qui nous traquent, nous pistent et nous épient ?
Chaque fois que je vais aux toilettes, je me demande si en levant la lunette, je ne déclenche pas un signal au QG de l’OTAN à Bruxelles, à destination des États-Unis ?
La secte des « Jenairienàcacher » sera satisfaite, sans doute, que ses membres urinent dans le vase sans en éclabousser les bords et que ça se sait en Haut-Lieu, moi, je n’y peux rien, vivre ainsi surveillé me débecte !...
Les farfelus de mon espèce qui dénoncent l’espionite généralisée, qui induit des complicités à l’Europe, ne seraient que des fâcheux de connivence avec les hordes religieuses arabes dont Prism contient les déferlantes.
Où ça se complique, c’est de savoir qu’à l’avenir le cas Snowden ne sera pas le seul. Près d’1,4 million d’Américains disposent d’une accréditation leur permettant de consulter des documents classés. Plus le personnel habilité à consulter des documents secrets est nombreux, plus le risque des fuites s’accroit.
La pire des dénonciations serait d’offrir aux médias une liste d’hommes importants accusés de fraudes financières massives.
Aussi les espions auxiliaires que sont volontairement ou involontairement nos ministres, nos industriels et nos parlementaires attachent une grande importance à effacer toute trace de repérage de leur passage dans ce qui ne sent pas bon.
Mais, c’est sans compter sans l’Oncle Sam et son cousin Big Brother qui savent tout sur tout et l’armée des vérificateurs qui se penchent sur nos soupirs, avec la tendresse d’une mère qui compte les pets de son enfant constipé.
On pourrait même se demander si ce n’est pas le Bureau du Prism qui programme les événements en Europe, les déplacements de Barroso, les discours de François Hollande et jusqu’à l’abdication d’Albert II ?

4 juillet 2013

Erreur sur les gros titres.

Oh ! les sacrés menteurs qui n’étaient pas au courant de l’abdication du roi ! Le plus menteurs de tous, comme il se doit, c’est le chef du gouvernement. Di Rupo y est allé de sa bafouille en néerlandais qui a dû probablement coûter une bonne dizaine d’aller retour entre le bureau du traducteur et le secrétariat d’Elio-la-combine.
Mais oui, tout ce que la Belgique compte de distingués le savait, probablement depuis fort longtemps, dès le premier bruit qui a couru.
Qu’est-ce que ça change pour la plupart des gens ? Rien. Même si la N-VA fourbit ses armes en attendant la première bévue de Philippe, afin de l’exploiter en prévision des élections de 2014.
Reste qu’on va avoir trois reines sur le dos et deux rois, dont un retraité. Seule consolation la nouvelle héritière, la princesse Elisabeth, n’a pas à se constituer une maison et un appareil de conseillers. Jusqu’à nouvel ordre, elle reste chez sa mère.
L’information est du pain béni pour la saison creuse d’été. Cela permet de tenir le coup en allongeant la sauce du Tour de France.
A côté de ce non-événement médiatisé, prolongé par les émules du constitutionnaliste baron Delpérée, l’actualité n’en manquerait pas et de beaucoup plus significatifs que cette abdication que l’on pourrait résumer par un proverbe « Un clou chasse l’autre ». La définition du dictionnaire dans le cas présent est assez juste « …se dit d'une chose qui supplante une autre et la fait oublier. »

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On va passer en Belgique à côté des événements du Caire et qui sont considérables : la destitution du président Morsi, poussé à la présidence par les Frère musulmans et destitué par les militaires.
Ce putsch annonce peut-être un coup d’arrêt de la montée de l’islamisme dans la conduite des États traversés par les soubresauts d’une religion qui veut s’approprier les deux pouvoirs, le spirituel et le temporel, par l’exclusion de toutes les autres formes de cultes et de gouvernement.
Il n’y a pas si longtemps, les imams intégristes donnaient l’impression que rien n’empêcherait les milices islamistes de prendre le pouvoir avec l’appui des populations des campagnes fanatisées. L’Arabie Saoudite, le Qatar, les émirats remplissaient d’or les réservoirs des Frères Musulmans. La Tunisie basculait dans le culte d’Allah et de ses disciples. Le Soudan tombait sous la coupe des religieux. La Libye avait perdu son dictateur pour s’en découvrir dix autres.
La Belgique bourgeoise châtrée par toutes les peurs, rendait aux flics toutes les armes anciennes et de collection, de peur qu’un tromblon oublié sous un lit ne tombât dans les mains d’un terroriste arabe.
"Les Frères musulmans" se vantaient d’être le peuple et ils étaient crus avec la foi populaire que l’on dit par ici être celle du charbonnier, identique à celle de là-bas, tant les religieux profitent de manière universelle de la naïveté de tous les charbonniers.
Et voilà que tout s’écroule, eux que l’on disait « portés par le peuple » ! Le peuple ne s’est jamais fait autant entendre, mais avec un slogan tunisien d’origine « dégage » pour Ben Ali et reprise par les Cairotes pour le président Morsi.
Et si c’était la reprise du printemps arabe, après un entracte douloureux ?
Alors, vous pensez, notre question royale…

3 juillet 2013

Une nouvelle loi économique

A voir les deux compères Didier Reynders et Elio Di Rupo en parfait accord, hier soir dans les étranges lucarnes, qui n’a pas eu la désagréable impression d’être « refait » par ces deux têtes à claques ?
Le téléspectateur droitier, d’abord, qui sent pareille symbiose possible ; le citoyen de gauche (j’évite le mot « gauchiste » qui prêterait à confusion) qui ignore jusqu’où les socialistes se dilueront dans un centre sans avenir ?
Le budget nouveau réalisé par les deux compères n’est pas anodin. Il fait reculer sensiblement le pouvoir d’achat des plus défavorisés et mord dans une middle-class plutôt « pauvre qui se défend de l’être ».
Quel économiste intelligent élaborera une théorie selon laquelle « toutes les taxes conduisent au même résultat ». car elles finissent par faire payer celles et ceux qui ne savent pas répercuter ces taxes sur quelqu’un d’autre ».
On ne peut pas demander ce travail à nos officielles élites, bien entendu.
Mais, il devrait se trouver ailleurs des économistes de valeur qui pourraient élaborer une loi économique originale.
C’est une constante : l’austérité a pour seule conséquence de rejeter à l’avance les mesures qui en découlent sur les catégories inférieures. A chaque train de mesure, voyez-vous une once de nouveaux « sacrifices » des promoteurs de ces mesures, pour eux-mêmes ? Tout au plus, Di Rupo paiera sa bière 50 cents plus chère. Mais qu’est-ce que ça peut foutre à Di Rupo ce léger sacrifice ? De même un chef d’entreprise, dégraissera-t-il son salaire au moment où il licenciera des personnels, pour rééquilibrer le budget de l’entreprise sur des équilibres nouveaux ? Evidemment non.
Des exemples foisonnent dans ce qu’Olivier Chastel (MR), ministre du Budget et de la Simplification administrative, appelle un accord équilibré.
Nous ne retiendrons que deux accords qui paraissent fort étrangers l’un à l’autre. Nous oublierons les augmentations habituelles des accises, tabacs, vin et bière, qui sont des classiques et la montée des tickets services, qui vont pousser les femmes d’ouvrages au travail au noir si elles veulent survivre, comme l’effet sur les ménages des primes moindres de rentrée scolaire. C’est démontrer trop aisément que les perdants sont les ménages modestes.
Je veux parler de l’impôt minimum pour les grosses entreprises, qui devrait rapporter 140 millions. Il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir qu’un gestionnaire d’une grande société privée n’est là que pour distribuer des dividendes aux actionnaires. Quand les profits diminuent, le gestionnaire s’efforce de les rétablir au moins à leur ancien niveau. Il n’y a pas 36 solutions : croître ou répercuter cette baisse du profit sur deux éléments, l’emploi et l’augmentation des prix de vente.
Croître, il n’y faut pas penser par les temps qui courent.
Quand c’est une entreprise quasiment en monopole, l’augmentation du produit se fera au détriment du consommateur, sinon, s’il y a concurrence, la solution est toute trouvée : il y aura perte d’emplois.
Dans l’un et l’autre cas, c’est la banlieue ouvrière, déjà partiellement au chômage qui trinque. Je ne vois pas où Laurette Onkelinx tire la gloire d’imposer une taxe qui ne peut être suivie par l’Administration à l’intérieur de l’entreprise et donc retombera nécessairement sur ses éléments les plus faibles, avant d’avoir des répercussions au-dehors, sur le même type de population.
Si l’on veut retirer une taxe équitable des grosses entreprises, il faut taxer directement à la source les gros salaires et les dividendes des actionnaires.
Mais ça, Di Rupo ne le fera pas. Mieux les nouvelles mesures adoptées hier seront décrites dans les réunions socialistes comme une victoire sur les riches, en oubliant qu’elles toucheront aussi les intercommunales, c’est-à-dire nous, directement, comme si nous étions à la tête d’une multinationale.

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Le deuxième exemple est plus direct et plus facile à comprendre : la perception de la TVA sur les émoluments versés aux avocats. Leur porte-parole au moins a été honnête. Cette taxe sera répercutée directement sur la clientèle. Cette mesure donne ainsi un argument de plus à ceux qui – de plus en plus nombreux – pensent que la justice est à deux vitesses.
Ce gouvernement est donc à la tête d’un gros faisceau de mensonges qu’il est important pour lui de faire passer pour une lutte incessante contre l’injustice et le pouvoir économique.
Avec la complicité des journaux, il ne s’y prend pas trop mal.
Tant que cette imposture ne trouvera pas devant elle une gauche qui ne s’en laisse plus compter, le PS et le MR poursuivront l’appauvrissement des plus fragiles d’entre nous, en posant comme une réussite, ce qui est leur formidable échec.

2 juillet 2013

Les oreilles d’Obama.

Quelle est la différence entre l’ancien président Bush et l’actuel ?
Avec l’affaire « Prism » on a la réponse : aucune !
L’ancien a passé le relais au nouveau. C’est tout.
Ainsi, on sait maintenant que l'Union européenne fait partie des "cibles" de l'agence de surveillance électronique américaine NSA, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism (Huffington Post).
Evidemment nos américanolâtres que sont nos éditeurs de journaux vont oublier l’information ou tout au moins la rendre acceptable à l’opinion, engourdie par la crise et ce qu’il lui arrive, fort heureusement pour nos relations outre-Atlantique.
Le baron Delpérée pourra réserver ses moulinets gestuels à l’exclusive défense d’Albert, d’autres prendront l’initiative de noyer le poisson dans un bocal offert par Washington.
C’est un fait, nos »meilleurs amis » nous espionnent sur tous les plans et dans tous les domaines.
Qu’est-ce que ça change diront les naïfs (toujours les bleus blancs belges qui n’ont rien à cacher) : rien !
Non, diront d’autres citoyens moins sots, cela change tout au point d’avoir une incidence sur nos moyens de défense, sur l’emploi et sur notre politique commerciale.
Il n’est pas indifférent dans la « guéguerre » que se livre Boeing et Air Bus de savoir que le premier possède tous les plans et tous les projets d’avenir de l’industrie européenne aéronautique. Il n’est pas non plus anodin de savoir comment les Commissions européennes fonctionnent et notamment celle qui actionne les règles du commerce et propose des accords de collaboration. Ainsi, Barroso est presque sûr de s’être fait piéger par les propositions d’accords de Libre Échange puisque le partenaire américain sait, à une virgule près, jusqu’où la diplomatie européenne peut aller dans les concessions. Encore que, sans le cas de Barroso, on se demande s’il n’est pas de mèche avec la boutique américaine.
Et on pourrait ainsi faire défiler tout ce que l’Amérique sait sur nous par l’espionnage électronique, y compris sur les citoyens européens, pour comprendre que « Prism » n’est pas une invention amicale à l’égard des Nations « amies » des USA.
Dans un des documents « volés », la NSA décrit comment elle espionnait la représentation diplomatique de l'Union européenne à Washington.
« Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui lui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes La représentation de l'UE à l'ONU était surveillée de la même manière, toujours selon ces documents, où les Européens sont explicitement désignés comme des "cibles à attaquer". (Huffington Post).

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Cet espionnage digne du temps de la guerre froide avec l’URSS s’étendait jusqu’à Bruxelles, c’est-à-dire à l’extérieur des USA « …les experts en sécurité de l'UE avaient découvert un système d'écoutes sur le réseau téléphonique et internet du bâtiment Justus-Lipsius, principal siège du Conseil de l'Union européenne, et qui remontait jusqu'au quartier général de l'Otan en banlieue de Bruxelles. »
Le quartier général de l’OTAN servait de plaque tournante à la collecte des renseignements sur l’Europe !
Nous voilà loin de la protection des frontières qui est le crédo d’Obama qui juste avant d’être démasqué, affirmait que la protection intérieure des Etats-Unis exigeait une surveillance accrue à l’intérieur les frontières du pays et qu’il n’était pas question d’espionner les pays amis. Non seulement, il savait le contraire, mais en outre, il avalisait un espionnage industriel à l’échelon de l’État, alors que jusque là, cet espionnage ne s’effectuait que dans le cadre des entreprises, même si certaines mettaient le paquet sur les secrets de fabrication, au point de monter des Agences de renseignements aussi performantes que la CIA.
Enfin réveillée, l'Union européenne vient de demander aux États-Unis de lui fournir "aussi vite que possible" des réponses à ses questions sur le programme de surveillance américain Prism.
On attend la suite avec intérêt.
En même temps les journaux belges proposent des articles qui ne blessent pas trop les Américains. Seraient-ils infiltrés par « Prism » ? Didier Reynders, notre ministre des affaires étrangères, parle de faits non avérés. Les américanolâtres allument déjà un contre-feu.

1 juillet 2013

Marcourt perd la boule !

La Wallonie plane. On a trouvé le logo qui va étonner le siècle. Jean-Claude Marcourt entre dans l’histoire : les cinq boules, c’est lui ! Non ! se récrient tous les autres, c’est nous !
La Carmen des faubourgs, Christine Defraigne, essaie de se faire un nom. Après Didier, c’est difficile. Quand il déménage, il part avec tout. Le logo ce n’est pas elle ! Et dans le fond, elle n’en est pas mécontente.
A peine a-t-on encore conscience que la Wallonie est une Région dans un État dont la majorité lui échappe. Mais à Namur, les chefs font comme si, et les gazettes comme ça. Tout baigne.
Nos cinq boules annoncent des jours meilleurs. Aux dernières nouvelles, il n’y a pas que JC Marcourt qui entre dans l’histoire, mais Demotte et Nollet aussi.
Jusqu’alors tout marche bien. L’opinion publique n’a pas encore les boules.
Le Grand-Tout est sorti de la piscine de Mons dans l’attente d’une nouvelle gare « gigantesquissime » par le même Calatrava qui a fait le brouillon à Liège.
Il n’est plus question de brouille jusqu’en 2014. Di Rupo sert les sphincters quand passe l’ombre anversoise et la Wallonie, les dents.
Elle s’est assez aplatie pour rester inaperçue de Bart De Wever. Cependant, on ne perd pas 30 kilos en quelques mois, sans pensée secrète. J-C Marcourt en est certain : les cinq boules barreront le passage à l’ogre du Pier. Il fera un carreau. C’est Béatrice Delvaux qui lance le cochonnet. Quand la patrie est en danger, c’est toujours elle qui lance.
Au jeu de « Je te tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette », Élio n’est pas rassuré. S’il perdait ?
Joëlle Milquet est persuadée que c’est son charisme et sa résolution en sa qualité de ministre de l’intérieur qui retournera l’électeur flamand et le fera voter CD&V. C’est vrai qu’on n’est pas passé loin de la scission dans le jeu des trois petits cochons. La Flandre est en Brique, Bruxelles en bois et la Wallonie avec ses hommes de paille ne pouvait qu’être pareille.
Notez que si ça tourne mal, Marcourt s’arrangera pour que la paternité du logo à 500.000 € retombe sur Rudy Demotte.
On pense d’ordinaire à Namur que BHV a naturellement éteint les problèmes entre les Communautés chatouilleuses.

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Mais, des petits faits montrent qu’il y a peut-être encore une ou l’autre sortie des incendiaires possible de la place du Palais. Mamy Fabiola fait beaucoup pour et Delphine Boël complète nos nobles malheurs par un cri : papa ! qu’Albert fait semblant de ne pas entendre.
Le Flamand est un grand sentimental et Bart un fin psychologue…
Zaventem, village qui abrite l’aéroport international de la capitale européenne, fait depuis le printemps dernier une campagne pour exiger que l’enfance parle en vondeltaal... dans les plaines de jeux. Aussitôt l’indignation s’empare des francophones, ce qui n’est pas la même chose pour Bart qui voit déjà une autre pique, dès lors que celle-là sombre sous les huées.
Et puis il y a le Gordel en septembre, l’immigration qui fait tiquer l’Europe. Une Europe qui oublie que la Wallonie ce n’est pas la Flandre dans sa réprobation.
Selon des sources – elles sont toutes influencées mais tout de même – Di Rupo n’est pas un héros bienvenu en Flandre. Il ne le fait pas exprès, mais il se fout de la gueule du puriste flamand qui prétend qu’un Turc émigré, après un an à Gand est mieux compris que lui.
Si la N-VA confirme son OPA sur la Flandre, étant quasiment la seule opposition dans ce pays (tous les autres partis au Fédéral, sauf les écologistes, sont dans la majorité), la survie de la Belgique deviendra impossible. C’est le scénario le plus probable.
On n’aura plus qu’à se réfugier derrière nos boules et regretter qu’il n’y en ait pas plus !
Au prix que Marcourt les a payées, on aurait pu au moins frôler la douzaine !
Qu’importe les revers, Rudy l’affirme, la Wallonie entrepreneuriale vaincra.
Au fait si les 5 boules sont la propriété du trio Demotte, Marcourt, Nollet, il y en un des trois qui n’en a qu’une !